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#126 01-09-2019 16:49:55

martie
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Encore un joli périple... et un chouette feuilleton!
C'est beau (aussi) les Alpes!
merci
martie

PS: je suis impressionnée par le rythme... A côté de ça je ne suis qu'une petite randonneuse du dimanche!

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#127 01-09-2019 19:14:49

trois flèches
Invité

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Toujours aussi cool de te lire, je te suis avec assiduité. Une petite photo du bivouac sur l'estrade de la chapelle peut être ?

Je croyais que tu devais arrêter le saucisson  big_smile .

#128 01-09-2019 19:20:27

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Bonsoir trois flèches et merci smile  !

trois flèches a écrit :

#537918Une petite photo du bivouac sur l'estrade de la chapelle peut être ?

hélas non sad ! Le pourquoi du comment à l'épisode 15 wink ...

trois flèches a écrit :

#537918Je croyais que tu devais arrêter le saucisson  big_smile .

oui, mais plus tard ... histoire à suivre là aussi...

C'est que j'ai du suspense à ménager, moi cool !


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#129 01-09-2019 19:48:27

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

martie a écrit :

#537901Encore un joli périple... et un chouette feuilleton!
C'est beau (aussi) les Alpes!
merci
martie

PS: je suis impressionnée par le rythme... A côté de ça je ne suis qu'une petite randonneuse du dimanche!

Coucou Martie et merci de ton passage  smile  !

Pour le rythme, si à la suite de mon repérage cartographique je me suis imposé ces journées de 9 à 10 h indispensables au respect du temps disponible, je n'ai jamais eu l'impression d'approcher de mes limites physiques, mêmes certains jours où j'ai fini à la nuit. Une fois trouvée la bonne combinaison souffle / cadence / foulée, la machine peut tourner des heures sans sourciller, et le répéter chaque jour, pourvu qu'on lui donne l'énergie requise et des temps de pause suffisants. Le simple fait de mettre le réveil à 5h00 pour démarrer tous les jours à 6h00 a été redoutablement efficace pour accroitre mon autonomie quotidienne. La grosse préparation physique de l'année m'a aussi épargné l'essentiel du temps d'adaptation, le corps était fin prêt dès le premier jour cool !

Les freins que j'ai pu ressentir ont été plutôt :
- la durée du jour / les heures de soleil, mais aussi de clair de Lune pour quelques nocturnes
- la météo
- l'eau (surtout les 3 premiers jours, puis quelques rares sections ensuite)
- les sites possibles / souhaités de bivouac
- les contraintes horaires (inutile de débarquer à 6h00 du matin ou à 23h00 dans une agglomération pour le ravitaillement) et les RDV familiaux
- l'avance ou le retard en vue de l'arrivée finale
- la motivation (si je peux continuer, je continue ; si je veux m'arrêter, je m'arrête …)
etc.

Et puis, comparé à GrandeLoutre (dont l'incroyable performance m'a motivé), je suis encore loin du compte ...


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#130 02-09-2019 14:35:33

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

J15 - 6 août : Mont Thabor - Orgère

La nuit dans la Chapelle a été excellente et tout confort. Avec une parfaite isolation thermique sur un plancher et les matelas mousse à disposition, il était inutile que j'enfile ma polaire et mes gants pour dormir. Je craignais d'avoir froid, j'ai eu trop chaud roll .

Vu que mon paquetage bien sec sera rapidement remballé, avec le réveil à 5h00 j'ai largement le temps de flemmarder dans mon duvet en buvant un premier café, avant de sortir admirer le lever du soleil et ses prémices. Pour ce spectacle, je sors m'installer contre le mur Nord de la chapelle, protégé du vent par le bâtiment d'une part, de la fraîcheur matinale par mon SOL Escape Bivy d'autre part, tout en sirotant un nouveau café bien chaud tongue .

J'ai décidé de consacrer les derniers % de charge de mon téléphone au spectacle du soleil levant, car je n'affichais plus que 5% au réveil  sad , conséquence de ma mauvaise gestion d'hier. J'ai déjà sorti le Tomtop pour vite commencer à recharger en attendant de quitter le sommet, ce que je n'envisage que d'ici 8h00 ou 8h30, estimant le temps de descente sur Modane à ~5h00. Bien assez pour y déjeuner / ravitailler, et accueillir ma fille à la gare à 14h50.

Bien à l'abri contre la Chapelle, accueillant le jour ...
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Le spectacle s'annonce de toute beauté, avec quelques nuages qui n'attendent que de s'embraser à l'approche de l'astre du jour
7wHJoRaql.2019-08-06-06.jpeg

C'est alors qu'en très peu de temps une série d'évènements s'enchaîne :

- les 5% de mon téléphone, après des A/R rapides vers le mode photo, et dans l'environnement froid et un peu venté, chutent inexorablement à 1% … et l'appareil s'éteint alors. C'est quelque chose d'assez pénible en temps normal, car le mode photo ne tire pas tant que cela sur la batterie : c'est le logiciel de gestion de celle-ci qui surestime la charge utilisée … En revanche relancer l'appareil est très gourmand en énergie, et il est illusoire de vouloir y parvenir sans une réalimentation extérieure. Voici déjà la raison pour laquelle vous n'aurez pas d'autre photo de ce lever de soleil, ni de mon installation dans la chapelle …

- tandis que je me désole de ne pouvoir immortaliser le spectacle qui s'annonce, il me semble recevoir des gouttes : serait-ce le vent qui pousse l'humidité de la nuit au bas de la toiture ? A bien y regarder, et malgré le ciel à peu près dégagé que j'ai sous les yeux, ce sont bien quelques gouttes de pluie éparses que je reçois. Surpris et un peu inquiet, je m'extrais de ma confortable installation et fait le tour de la Chapelle … Horreur yikes ! Une énorme masse noire et électrique est en train de dévorer les Ecrins qui disparaissent de ma vue (pas d'image, forcément, mais je peux vous dire que c'était impressionnant )!

Rarement ai-je pris et mis en œuvre une décision aussi précipitée : il est hors de question d'essuyer ici l'arrivée prématurée des orages (seulement annoncés à partir de 14h au dernier pointage météo, pris hier soir pris aux Granges de la Vallée Etroite …), car sinon je vais y rester coincé toute la journée, tandis que ma fille arrive à Modane et que, sans téléphone (comment recharge-t-on via un panneau solaire dans un orage ?), je n'aurai aucun moyen de l'avertir de mon immobilisation … Ces réflexions se déroulent en 3 secondes et me voilà me précipitant dans la chapelle pour y refaire mon sac à toute vitesse.

Mes 2 photos ci-dessus ont été faites à 6h07. A 6h15 je suis déjà dans la descente …

Rétrospectivement, c'était une folie. Sur l'instant j'avais le sentiment de n'avoir pas le choix. J'estimais à ~1/2 h le temps nécessaire à l'orage pour qu'il engouffre le Thabor, et je préférais l'essuyer beaucoup plus bas que tout là-haut. C'est juste avant d'atteindre le Col des Méandes, 460 m plus bas descendus en moins d'1/2 h, que la pluie commence à se faire plus régulière. Je vois 2 VTTistes arrêtés à l'entrée d'un des 2 barnums déjà vus hier au Col, enfilant des ponchos (je n'ose imaginer ce que peut donner une séance de VTT en poncho dans un orage de montagne …). Pourquoi ne peuvent-ils prendre abri avec le groupe, mystère … et je me dis que s'ils ne peuvent s'abriter là je ne le pourrai pas non plus, et je ne veux pas y perdre un temps précieux si je dois poursuivre la descente … Je poursuis donc ma course folle vers le Col de la Vallée Etroite.

C'est peu après et dans la partie un peu trop exposée à mon goût avant le vallon du Peyron que je me prends la saucée, et commence à compter le temps entre les flashes et les coups de tonnerre. L'activité électrique n'est pas très intense, avec un éclair toutes les 2 ou 3 minutes environ, mais mon décompte n'excèdera jamais 6 secondes. Je compte 5 secondes, puis 4, puis 3 … Un éclair ne me permettra même pas de compter … Je ne suis pas fier, mais je suis maintenant en contrebas et non plus en éminence sur la crête rocheuse.

Je me juge totalement déraisonnable de m'être placé dans une telle situation, courant le double risque d'un foudroiement (même si les statistiques sont de mon côté) mais surtout de glisser et me blesser sur les rochers, dans les pires conditions pour être secouru, ou seulement prévenir que je suis en détresse. Pas d'autre solution que de continuer à progresser sous le déluge, car m'arrêter signifierait un refroidissement rapide et encore d'autres problèmes. Je ne suis pas fier …

Mon point de vue commence à changer lorsque je croise un 1er groupe … à la montée ! Je m'estimais fou de descendre dans ces conditions, comment juger ceux qui montent ? Je suis halluciné d'entendre celui qui parait être le leader (ils sont bien 6 ou 8, je ne me souviens plus bien), ME demander A MOI s'il est possible de monter au Thabor !??! "Et pour quoi faire ?" lui ai-je répondu : "risquer d'être foudroyé et se faire tremper dans le froid pour n'en rien voir ? Quel intérêt ?"... "Ah oui, vu sous cet angle …" Ils ont continué malgré tout …

Le pire de l'histoire, c'est qu'elle va se répéter à 3 reprises avec d'autres groupes … A mes yeux je suis un fou d'être là, aux yeux des hordes de mulets qui montent dans l'orage je suis un sage, détenteur du savoir !

L'énervement sera à son comble avec un groupe immobilisé dans le chemin, la personne en tête paralysée à l'idée de mettre les pieds dans la boue, cherchant à tâtons des endroits où poser les pieds sans risque de glisser (ou salir ses chaussures lol ?). Derrière la personne l'embouteillage se forme, et moi j'attends sous la pluie que ce petit monde se décide … avant de monter au-dessus du chemin par une draille pour contourner l'obstacle de la boue et du groupe qui embouteille … "Bonne idée !" se disent-ils mutuellement à haute voix, et les voilà tous à me barrer à nouveau le passage en se lançant en pagaille sur ma draille mad … Furibard je redescends sur le chemin maintenant libéré et traverse la boue sans me soucier de leur dire bonjour …

La vallon du Peyron est long à traverser car le chemin n'y est pas en ligne droite mais en épouse les contours pour rejoindre le Col de la Vallée Etroite, et je m'efforce de ne pas y progresser trop vite pour minimiser le risque de la glissade. La pluie se calme puis s'arrête un peu avant le col, le soleil se montre timidement : j'en profite pour tenter de commencer à recharger ma batterie, j'arrive à redémarrer et même à prendre 3 photos avant de retomber en rideau …

Depuis le Col de la Vallée Etroite, vue arrière sur la deuxième saucée qui approche. La Chapelle du Thabor est juste, juste visible à gauche du centre de la photo et du pic rocheux en avant du sommet
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Toujours depuis le Col, en direction de Valfréjus, Modane et la Vanoise. Il fait moins mauvais par là-bas.
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Evidemment, à vouloir recharger directement le téléphone sur le panneau solaire je gaspille les mAh que je collecte, puisque chaque tentative de redémarrage bouffe l'énergie. Il fallait que je branche la powerbank (plus efficace dans ces conditions d'éclairage), pour ensuite transférer cette charge en une seule fois dans le tél. Résultat : chaque redémarrage, quand il n'échoue pas faute de charge suffisante, ne dure que quelques instants avant que le tél ne se remette en rideau. J'étais trop pressé, et à chaque réapparition du soleil je me berçais d'illusions à croire qu'il allait durer. Je vais poursuivre ce jeu idiot encore un moment avant de réaliser mon erreur.

C'est donc entre les averses et avec cette préoccupation de recharge que je rejoins le fond du vallon et traverse les hauteurs de Valfréjus, en étant passé par la Colle de la Replanette et le Vallon de Pierre Froide. Je finis par atteindre la limite des arbres, qui constituera un nouvel obstacle à une recharge efficace ...

Contrairement à mon passage ici en 2017, je ne me piège pas tout seul à traverser la station et descendre par la route, mais prends bien la variante forestière du GR5 en rive gauche du torrent, laquelle descend tout schuss sur Modane. A un moment, après les émotions du matin et ma descente forcenée d'une part, la remontée des températures d'autre part, et en plus des agacements à lutter pour la recharge de mon électronique, je m'arrête dans un virage du chemin pour me changer (je suis trempé), me calmer (je me chauffe un café), et relativiser : il est 11h et je suis presque arrivé à Modane que je surplombe désormais, très en avance et en un seul morceau ... J'ai tout le temps de me remettre en état d'ici le train de 14h50 …

Dans les dernières portions de descente, des panneaux adressés aux randonneurs expliquent le dérangement causé par des travaux hydroélectriques et le passage d'engins de chantier. Le ton est amical et pédagogique, mais sur le fond c'est encore une portion du GR5 qui aura été défoncée par les bulldozers ...

Atterrissage prochain à Modane … après 2 100 m de D- !
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Je suis rincé au propre comme au figuré quand j'arrive en ville. Le temps de me repérer (gare, commerces, restaurants ...), je me fixe à la terrasse d'une pizzeria où j'espère capter suffisamment de photons pour sortir de mon prédicament. J'ai au moins réussi à faire partir un SMS pour avertir que mes batteries étaient proches du néant, mais que je serai bien présent à l'heure à la descente du train. C'est déjà ça !

Je me détends enfin avec une bruschetta, puis une large pizza qui déborde de l'assiette dans laquelle elle est servie, et enfin une tarte poire / chocolat / chantilly dont j'accompagne mon café. Rhâaaa, des calories tongue ! En revanche et dans ce fond de vallée, le soleil joue à cache-cache avec les nuages et ma recharge est toute en inefficacité. Je me résous enfin à solliciter l'assistance de la patronne, qui accepte de recharger mon téléphone à sa caisse … qui à mon départ me sera rendu tout aussi vide de charge, allez savoir ce qui a foiré ! Je désespère …

Passage express à la gare pour vérifier que le train est toujours prévu à l'heure, et après renseignement je me rends à une Biocoop toute proche pour y effectuer mon ravitaillement. Je confie mon sac à la caisse, et on accepte à nouveau de le mettre sous tension et … sonnez trompettes, résonnez musettes, je repartirai avec 27% de charge, de quoi tenir un peu …

Papa et sa fille se retrouvent sur le quai à l'heure prévue. Un petit passage à la pharmacie pour compléter le stock d'elastoplaste et renouveler le baume à lèvres, et nous prenons la direction du 1er square pour :
- étaler mes affaires qui ont besoin de sécher après avoir un peu pris l'humidité malgré mes cloisonnements intérieurs (dans ma précipitation du départ j'avais mal fermé le haut du sac, mais bien ça aurait pu être pire)
- faire la revue de nos sacs et de nos vivres : j'avais inclus un saucisson pour nous deux dans mes achats de ce matin (sachant que je dois me modérer sur le sujet …), et ma progéniture en a ramené 2 ! Ce sera dur à avaler …
- côté téléphonie, ma fille a ramené ma vieille batterie solaire Stodeus, à pleine charge avec 5 600 mAh en réserve. Mes soucis sont terminés smile !

Passé la pause-café et les heures les plus chaudes (ça fait tout drôle d'être redescendu à 1 000 m), on reconditionne le tout pour affronter un gros morceau (surtout pour fifille) : les 850 m de montée directe au vallon de l'Orgère ...

Mon principe pour les jours de marche qui vont suivre à travers la Vanoise avec mon ado récemment bachelière vont être de ne jamais forcer, et toujours respecter son rythme. Elle marche devant, et je resterai attentif à ce qu'elle s'hydrate, se ré-énergise (barres de céréales en poche, prêt à voler à son secours), préserve son souffle. Avec quelques maugréements mais pas mal de vaillance, elle passera l'épreuve.

Nous sommes contents d'atteindre la fontaine qui marque la fin de l'ascension la plus raide, même si les nuages de fin d ejournée lâcheront alors quelques gouttes de pluie (mais rien à voir avec ce matin !). Une fois atteint le refuge de l'Orgère nous nous mettons en recherche d'un espace de bivouac en respect de la limite du parc. Nous irons finalement le chercher tout au fond du vallon, au bout de la piste et là où un remblai bien plat accompagne les aménagements d'une prise d'eau. A cette heure (nous plantons vers 20h00), nous ne serons pas dérangés.

Fontaine bienvenue
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Retrouvailles Tipik Pioulou et Nemo Blaze
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Le temps est de nouveau annoncé à l'orage demain à la mi-journée. Je garde ouverte deux options d'itinéraires : la première par le Col de Chavière avec refuge à prendre à Peclet-Polset, sinon bascule sur le Tour de la Vanoise en balcon sur la Maurienne. On avisera demain matin après avoir levé le camp selon l'aspect du ciel … J'avoue avoir été échaudé par l'orage d'aujourd'hui qui s'est pointé avec 8h d'avance sur la météo de la veille …


Au compteur : 26 km / D+ 1 175 m / D- 2 352 m / marche ~8h30

J'ai aimé smile :
- avoir rompu ma solitude et retrouver un morceau de ma tribu

J'ai regretté sad :
- ma prise de risque.
- ma mauvaise gestion de ma charge téléphone

Si c'était à refaire hmm :
- L'orage s'étant calmé en matinée, j'aurai pu l'essuyer à l'abri de la Chapelle et descendre ensuite tout en arrivant à l'heure. Quand j'ai pris ma décision, la météo que je connaissais était à l'orage pour toute la journée ...

Le matériel :
- le porte badge est remplacé, je peux retrouver la position "normale" et sécurisée de mon téléphone à la bretelle
- étanchéité relative du KS (je n'aurai jamais du prendre l'option "trou pour le tube d'une poche à eau")

Le bonhomme :
- les 2 ou 3 jours qui viennent sont vus comme un repos


Itinéraire / Profil / Progression :
Crédits www.calculitineraires.fr

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7wHYlDIoI.Profil-J15.jpeg

7wHZ1lkZZ.Progression-J15.jpeg


La Vidéo J15-18


Retour à l'Index


Edit :
- liens vers Vidéo et Index

Dernière modification par Hervé27 (06-11-2019 12:48:21)


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#131 02-09-2019 16:27:19

trois flèches
Invité

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Bah tu ne pouvais pas savoir que l'orage n'allait pas durer, ton instinct de père a pris le pas sur ton instinct de sauvegarde, beaucoup auraient fait pareil.

J'attends la digestion des saucissons des prochaines étapes  big_smile .

Cela doit être plaisant de retrouver sa môme à cet instant de ton périple....

#132 02-09-2019 16:39:20

Lutosa
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Lieu : 50ieme parallèle N
Inscription : 21-11-2018

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

L’état de délabrement de la chapelle (et les panneaux de danger, en italien mais très explicites) ne t’ont pas trop inquiétés pour la nuit ?

Personnellement, je n’aurai pas voulu y dormir, le bâtiment que j’ai découvert quelques jours avant ton passage  m’a vraiment donné l’impression d’un vaisseau prêt à sombrer dans les profondeurs.  hmm


« Il semble que la perfection soit atteinte, non quand il n'y a plus rien à ajouter mais quand il n'y a plus rien à retrancher » Saint-Exupéry

"Sutor, ne supra crepidam"

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#133 02-09-2019 17:45:54

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

@ trois flèches

Les retrouvailles étaient effectivement sympas, la solitude commençait à me peser. Pour les saucissons, on les a mis à toutes les sauces roll ...


@ lutosa

Extérieurement ça ne paye pas de mine, mais c’est surtout l’entrée qui pourrait décourager, avec ses trous béants entre les dalles. Près de l’autel c’est plus chaleureux, même s’il est recommandé de se faire baptiser avant lol


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#134 03-09-2019 07:53:33

06chamois
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Lieu : Là-haut
Inscription : 13-11-2018

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Bonjour Herve27
Chaque année la France donne 9 milliards à l'Europe ...... qui nous en redistribue que 6,5 milliards.
Facile dans ce cas de faire des projets en France en disant c'est l'Europe et ça je pense que les Anglais l'on bien compris.

Continue bien ton beau périple qui je pense nous émerveille tous.

Ayant fait le GR 5 cela me rappelle de bons souvenirs ....... mais évidemment ..... toi tu es plus haut en altitude.

Ciao


La montagne entretient à la fois la tête et le corps, alors plus d’hésitation = vive la randonnée  big_smile

Mon trombi :   https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=35338

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#135 03-09-2019 08:22:55

enrico
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Inscription : 13-08-2013

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Mon commentaire en réaction au #134 effacé suite à demande d'Hervé27 au #136

Dernière modification par enrico (03-09-2019 12:53:17)


"De côtes en vallons, de plaines en plateaux, marcher en silence, le regard en paix"

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#136 03-09-2019 09:03:02

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

J’avais voulu faire un trait d’humour, et certainement pas une proclamation politique, mais il est des formules que je ne peux pas laisser passer.

Je suis fier de ma commune, de mon département, de ma région, de mon pays, de l’Union Européenne, de ce que chacun d’eux dépensent pour nous tous et de la contribution que j’apporte à chacun.

Le chacun chez soi, chacun pour soi et l’autarcie sont l’apanage des dictatures et n’ont jamais apporté ni la paix, ni la prospérité. Merci de réviser l’Histoire pas si ancienne de notre continent, d’ailleurs illustrée dans ce fil qui est le récit d’une randonnée sur une frontière, dont je ne me réjouirais jamais assez qu’elle ne soit plus un champ de bataille en puissance.

Si les modérateurs pouvaient effacer ces commentaires (le mien y compris) de ce qui aurait dû rester un récit de randonnée légère, j’en serai heureux.

Dernière modification par Hervé27 (03-09-2019 09:06:32)


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#137 03-09-2019 09:08:40

martie
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Le 6 août en effet il ne faisait pas bien beau sur les Ecrins!  (*)... Ce jour-là je suis restée une journée à Besse en Oisans - j'ai traîné, je me suis baladée, j'ai vu un film sympa à la Maison du Parc, j'ai mangé le bon pain de Besse... - plutôt que d'aborder le plateau d'Emparis sous les orages et en plus ne rien voir! Il est vrai que je n'étais pas à un jour près... Et je n'ai pas regretté! Le plateau d'Emparis sus le soleil, ses lacs, les vues sur la Meije... chouette!
Certains sont montés puis redescendus reculant devant les les orages et je les ai retrouvés à l'aire de bivouac le soir...

Bivouaquer à l'Orgère hors parc.... ben oui, la limite n'est pas loin... Bêtement je n'y ai pas pensé, j'ai passé la nuit précédente à Modane - et grosse montée le lendemain... Il y a un joli petit coin avant l'Orgère avec une fontaine (celle où il y a la photo de ta fille?....) mais il est vrai que le propriétaire du chalet attennat prévoyant sans doute l'attrait de ce terrain ouvert a notifié: "camping interdit"

bonne journée
martie

(*) et le 5 août il y avait déjà eu de "jolis" orages en début de matinée avec beau temps revenu ensuite

PS: bon j'étais donc aussi dans les Alpes mais nos pas n'ont pas pu se croiser: j'étais d'abord une dizaine de jours en camp de base dans les Ecrins avant de partir en rando le 30 juillet - pendant mes 23 jours de rando je n'ai quasiment rien fait / ton programme: tour de l'Oisans et des Ecrins (GR54), petit circuit dans le Thabor et les Cerces puis petit tour en Vanoise...

Dernière modification par martie (03-09-2019 09:19:29)

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#138 03-09-2019 09:25:50

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Coucou Martie,

En effet les environs de cette fontaine inspirent au bivouac ... si ce n’était ce chalet privé qui se trouve juste en dessous (et il était occupé lors de notre passage...). Le fonds du vallon était très bien aussi (passé les difficultés à planter les piquets), avec le torrent à proximité.

En montant dès le soir depuis Modane, on divisait par 2 le dénivelé restant le lendemain pour passer Chaviere. C’est déjà ce que j’avais fait en 2017, mais cette fois-ci comme l’autre, je n’ai toujours pas franchi ce col ...


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#139 03-09-2019 14:04:53

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

J16 - 7 août : Orgère - Fond d'Aussois

Tout aura concouru aujourd'hui à ce que ce soit un programme court. Tout d'abord un réveil un peu décalé pour un départ programmé à 7h, car pas question de se lancer dans un itinéraire sans une bonne vision de la couleur du ciel et de la météo à venir. Il s'agit ensuite de marcher avec mon ado, on ne va pas forcer ni sur l'heure de mise en route, ni sur les cadences.

Dès la sortie des abris il est clair que l'orage n'attendra pas la mi-journée. La décision de prendre l'itinéraire "Tour de la Vanoise" et de rester ainsi à altitude moyenne s'impose. Seul, en partant plus tôt et en forçant l'allure, j'aurai sans doute tenté de passer le Col de Chavière et rejoindre le refuge de Péclet-Polset malgré l'orage sur les talons (ou sur la tête …). Je ne peux pas imposer ça à ma fille …

Après avoir remballé, nous repartons donc en direction du Refuge de l'Orgère, pour de là suivre par le GR5 vers le Col du Barbier et les lacs de Plan d'aval / Plan d'Amont, et les multiples abris qu'ils offrent. L'inconnue est le temps qui nous reste avant de nous faire arroser (la météo donne l'orage pour 11h, il sera - pour une fois - ponctuel).

Retour vers le parking du refuge de l'Orgère pour rattraper le GR5
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Il ne faut pas longtemps pour qu'une petite pluie vienne nous taquiner, mais au-delà de nous faire enfiler les vestes de pluie elle n'entrave pas notre marche. Les conditions les plus dégradées semblent néanmoins se dérouler sur l'autre versant de la Maurienne, ce qui nous permet de garder un œil sur leur progression. L'ondée ne dure pas, et nous profitons malgré tout de belles vues sur la vallée.

ça se gâte vite, le grain arrive sur Valfréjus et sur nous
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Après l'ondée et toujours en arrière, Modane est bien bas en dessous de nos pieds. Le Thabor se cache dans les nuages.
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L'ambiance reste sombre au passage du Col du Barbier
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En temps normal et après une marche tranquille de 2h30, nous nous serions arrêtés au Col du Barbier pour une petite pause. Malheureusement une grosse bourrasque est sur nos talons, et nous pressentons qu'il ne lui faudra pas beaucoup de temps pour nous atteindre. Passé le col il n'y a plus de visibilité sur ce qui remonte la Maurienne, et nous prévenons les randonneurs en sens inverse qu'ils doivent se préparer à de mauvaises conditions.

Le GR5 épouse en partie la ligne de niveau, et nous rentrons dans le Vallon d'Aussois en découvrant les lacs de retenue de Plan d'aval et Plan d'Amont.
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Nous prenons la saucée à l'aplomb du Lac de Plan d'Amont : pluie, bourrasques, grêle qui vient nous piquer les guibolles … Nous nous associons à 3 autres randonneurs pour nous plaquer contre un gros rocher offrant un peu de protection, le temps de laisser passer le plus gros de ce paquet. Dès ce passage terminé, et sachant que le gros des orages annoncés n'est pas encore là, il nous faut choisir quelle sera notre destination pour nous abriter et (très probablement) finir notre journée.

L'hésitation se fait tout d'abord entre le refuge de la Fournache et celui de Plan Sec, selon ce que nous serons à même d'atteindre avant la saucée suivante. Je constate que ma progéniture est passée en mode "je-fais-la-gueule-parce-que-c'est-pas-ce-que-je-pensais", et je la comprends un peu roll … En regardant un peu mieux ma carte, je vois que le Refuge de Fond d'Aussois se situe approximativement à même distance que les deux précédents, et qu'il présente l'avantage d'être accessible "à flanc" en s'épargnant l'essentiel des dénivelés. J'utilise l'argument pour remobiliser la troupe, en vantant également qu'une fois là-bas, ce sera tout pour aujourd'hui …

Juste après l'orage ...
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La météo se maintiendra précairement le temps d'atteindre le refuge
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La brume nous rejoint dans la descente vers le refuge, et nous ne découvrons celui-ci que quasiment sur son perron, accueillis par une oie et son jard.

Comité d'accueil
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Il n'est pas encore midi et nous nous installons au chaud et au sec à l'intérieur. Rapidement et après nous être fait confirmer la météo, le meilleur parti est d'y passer le reste de la journée ainsi que la nuit. Nous enquillerons le déjeuner (omelette, tarte, café), un long après-midi à mettre à jour / en ordre notes et photos, de bonnes discussions avec nos voisins de table qui vont et viennent en fonction des arrivées / départs (bien plus d'arrivées que de départs dans ce très mauvais temps), tandis que dehors les bourrasques, averses, éclairs et coups de tonnerre se succèdent.

2 randonneuses sollicitent plus d'information sur nos sacs légers, et RDV est pris pour en faire une présentation dans l'après-midi. Armées d'un crayon et d'un papier, elles prendront tellement de notes qu'elles viendront à bout de papier lol ! En soirée et juste avant le dîner, une gardienne du parc viendra faire une présentation de son métier et de la faune qu'elle est chargée d'observer / protéger. Plein d'infos passionnantes et une soirée bien sympa sur un bon repas à une table où les plats repasseront plus d'une fois près de mon assiette tongue !

La météo est au beau demain et les jours suivants, on aura l'occasion de rattraper cette courte journée de marche. Comme nous manifestons le désir de démarrer très tôt demain matin (fifille est volontaire !), nous sommes placés dans un dortoir qui se lève à 5h00. On fera pareil !

Le temps se lève un peu en soirée
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Matériel pédagogique
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Au compteur : 13 km / D+ 874 m / D- 500 m / marche ~3h30

J'ai aimé smile : les calories du dîner (sans modération aucune tongue ) !

J'ai regretté sad : ne pas m'être resservi une septième fois lol ?

Si c'était à refaire hmm : contraints par les éléments, c'était la seule option permettant de marcher un peu aujourd'hui

Le matériel : RAS

Le bonhomme : RAS

l'ado : volontaire pour une grosse journée demain, si c'est ...
- à son rythme (check !),
- pas trop de dénivelé (check !),
- avec des pauses (check !),
- du beau temps (check !)
- des vues sur les glaciers (check !)


Itinéraire / Profil / Progression
Crédits www.calculitineraires.fr

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La Vidéo J15-18


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#140 03-09-2019 14:32:09

tacheton
Membre
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

intéressant ton choix,je devrais être dans le coin si la météo le permet fin de semaine prochaine. C'est plus simple de faire le tour "à plat" que de descendre pour couper entre les 2 lacs ?

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#141 03-09-2019 15:18:10

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

tacheton a écrit :

#538147intéressant ton choix,je devrais être dans le coin si la météo le permet fin de semaine prochaine. C'est plus simple de faire le tour "à plat" que de descendre pour couper entre les 2 lacs ?

Salut Tacheton smile

Je pense que non : l'intérêt était de trouver l'abri le plus facile / rapide à atteindre à ce moment-là, mais cela rallongeait inévitablement le trajet pour le lendemain.

Au global, entre faire le tour sur un itinéraire plus long qui fait du yoyo, ou descendre et remonter direct, la seconde version est plus courte et le dénivelé total équivalent. En revanche la 1ère version est moins fréquentée, plutôt réservée à ceux qui se destinent à passer le Col d'Aussois.

L'itinéraire est agréable, plus sauvage que l'autre car évitant la piste et le parking, mais il exige plus de temps …


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#142 03-09-2019 16:21:04

azerty
[i]RL
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

d'habitude je n'aime pas trop les séries mais là je ne rate pas un épisode.
elle commence tout mou cette saison 2, seulement 13 km, pas de café, et comble du comble, tu parles avec des gens lol il va falloir s'y remettre .

à ce stade quel est ton ressenti coté protection thermique au bivouac ? quel bilan de ton cumulus 200 ? est ce que ta polaire suffit le soir ? n'as tu jamais ressenti le besoin d'un truc en plus ?


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#143 03-09-2019 17:11:52

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

azerty a écrit :

#538156d'habitude je n'aime pas trop les séries mais là je ne rate pas un épisode.
elle commence tout mou cette saison 2, seulement 13 km, pas de café, et comble du comble, tu parles avec des gens lol il va falloir s'y remettre .

à ce stade quel est ton ressenti coté protection thermique au bivouac ? quel bilan de ton cumulus 200 ? est ce que ta polaire suffit le soir ? n'as tu jamais ressenti le besoin d'un truc en plus ?

Salut azerty wink

Les jours suivants seront faits de hauts et de bas, mais jamais à court de café wink !

Pour l'efficacité thermique :

1) couchage :

  i) Cumulus X-Lite 200
Pour la performance thermique c'est le jour et la nuit par rapport à ma HRP et ses fins de nuit froides, malgré plusieurs bivouacs par une très forte humidité. Je dirai que la performance du Cumulus, dans cette version avec seulement 200 g de duvet, repose sur :
- un gonflant exceptionnel (cuin affiché à 950, ce que je ne sais pas mesurer / vérifier, mais rien à voir visuellement et en ressenti avec mes duvets précédents)
- le tissu Toray Airstatic qui ne laisse pas l'air s'échapper facilement. Chaque fois que je change de position ou appuie avec une articulation (pieds, genous, coudes …), il reste de l'air et je ne ressens pas immédiatement le froid comme avec mes autres sacs. Cela complique toutefois un peu le rangement, car il faut prendre le temps de le "dégonfler".
- Sa configuration enveloppante est vraiment efficace par rapport à des duvets plus "rectangulaires". Certes cela suppose d'être "enserré", mais une taille plus large ferait perdre cette efficacité thermique.
- Il m'a également semblé que le tissu était suffisamment hydrophobe pour ne pas permettre l'humidité collectée au frottement sur la condensation d'humecter le duvet

En points négatifs :
- sans que cela semble avoir affecté l'efficacité thermique, le Toray Airstatic est probablement un peu moins respirant que d'autres tissus, avec le ressenti d'une certaine moiteur (je dors habillé)
- si c'était à refaire je prendrai une option capuche : je peux juste, juste, enserrer la tête avec ma taille de 1m80, cela manque de praticité lorsque je me tourne.

Je pense que mes nuits les plus froides ne sont pas descendues à moins de 4 ou 5°C. Mon ressenti est donc conforme à la température confort de 4°C telle que donnée par le fabricant.

   ii) SOL Escape Bivy Lite
L'utilisation en combinaison avec le SOL Escape Bivy Lite a été pleinement satisfaisante, que ce soit en drap de sac (effet thermique) ou en sursac (effet imper/respi).

2) Abri

L'abri monotoile est une grande nouveauté pour moi, et il me faut clairement apprendre à gérer le choix du site et le montage pour correctement réguler la condensation. J'ai un peu progressé mais il reste du chemin à faire …

En tout cas j'ai beaucoup aimé pouvoir passer des nuits aux étoiles, ou jouer sur la configuration des portes pour disposer de différents aménagements.

3) Vêtements :

C'est ma 3ème traversée avec cette seule combinaison d'une polaire légère et d'une veste imper/respi au plus simple. Je n'ai pas utilisé mes gants, et n'avais pas pris de bonnet (j'avais le buff). En statique au bivouac, dans le vent et l'humidité du soir ou du matin, cela peut parfois exiger de jouer avec les autres éléments pour mon confort (duvet, SOL Escape Bivy …). En dynamique aucun problème.

Le moment le plus limite aura été sous un nouvel orage (épisode 21 : "Bérézina", stay tuned)


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#144 04-09-2019 16:44:40

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

J17 - 8 août : Fond d'Aussois - Entre Deux Eaux

Après une courte journée de marche, un après-midi au refuge à tuer le temps, un dîner bien calorique et une bonne nuit en dortoir, le programme que nous nous sommes définis pour aujourd'hui est de nous lever tôt et nous mettre en chemin à l'aurore, sans attendre le petit déjeuner. Fifille est d'accord, la météo est de la partie, il n'y a pas de fatigue à gérer … Toutes les conditions pour bien profiter de la journée !

Pour ce qui est de l'itinéraire, si j'avais un temps envisagé de passer le Col d'Aussois et revenir sur un itinéraire via les refuges de la Valette et de la Vanoise, je dois considérer la capacité de ma fille à encaisser les dénivelés. Je n'ai pas de doute qu'elle puisse franchir le col, mais c'est plutôt la succession de montées / descentes qui s'ensuivra qui m'inquiète : sans un minimum d'entraînement et de préparation, elle risque d'y retrouver les douleurs au genou qui avaient suivi notre équipée pyrénéenne de l'an dernier, et de moins apprécier la promenade ... C'est donc le trajet plus raisonnable et comportant le moins de dénivelés que je retiens, qui nous emmènera encore au-dessus de la Maurienne au début, puis au-dessus de la vallée de Termignon. Les deux possibilités de bivouac pour ce soir sont a minima au refuge de l'Arpont, au plus loin à celui d'Entre-Deux-Eaux.

Très gentiment hier après-midi et tandis que nous étions bloqués par l'orage, le refuge nous avait permis de téléphoner (le téléphone satellite coûte cher !), nous permettant ainsi de prévenir mon épouse que nous ne serions pas à Tignes avant vendredi soir au lieu de jeudi. Nous disposons donc à nouveau de 2 pleines journées de marche, de quoi voir venir.

Evidemment, rien n'a séché ni de la pluie d'hier matin (chaussures …) ni de notre lessive d'hier après-midi. Pour les chaussures, il faudra bien profiter de nos pauses au soleil pour, peu à peu, retrouver le confort de marcher à pieds secs.

En chemin dès 6 heures alors que nos compagnons de dortoir sont attablés au petit-déjeuner, nous redescendons le vallon d'Aussois sur le versant opposé à celui de notre arrivée d'hier. Dans l'ombre et la fraîcheur nous y dérangeons les veaux de l'année serrés dans l'herbe les uns contre les autres, déjà séparés de leur mère pour le sevrage (?). Ce n'est que beaucoup plus loin, au-dessus de Plan d'Aval, que nous retrouverons leurs mères à la traite.

Fond d'Aussois à l'aube
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Un peu de lumière au refuge pour nos compagnons de dortoir qui petit-déjeunent
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Passage à hauteur de la Fournache
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Il nous faut attendre presque 7h30 pour enfin émerger du vallon et, à hauteur du télésiège, trouver le soleil. Le principe en a été établi dès le départ : le 1er spot convenable  au soleil sera l'emplacement de notre petit-déjeuner . Nous repérons 2 rochers qui émergent des hautes herbes en contrebas du chemin, ils feront office de table et de siège pour un grand café (moi) et un grand moka (elle). Vu nos provisions, nous nous autorisons toutes les combinaisons à base de fromage, saucisson, saucisse sèche, tuc, noix et fruits secs, chocolat tongue .

Retrouvailles avec le Soleil à hauteur du télésiège. Sélection de l'espace petit-déjeuner
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De nouveau en balcon sur la Maurienne, vue arrière vers le Thabor
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L'avantage d'être partis à cette heure matinale dans un environnement comme la Vanoise où seuls les refuges restent autorisés aux humains pendant la nuit, c'est que nous marchons loin devant les randonneurs ayant dormi à Fond d'Aussois, la Dent Parrachée, la Fournache, Plan-Sec … et qu'à l'inverse ceux venant de l'Arpont ne seront pas sur nous avant plusieurs heures. Nous bénéficions donc d'un appréciable créneau d'environ 2h, durant lequel la Vanoise nous appartient. Cette fenêtre se referme tandis que nous terminons notre petit déjeuner, et nous nous remettons en chemin à l'approche d'un premier groupe qui nous dépasse.

Nous reprenons notre marche à flanc (hormis une petite section qui nous fait nous élever de 2 200 à 2 400 m), et profitons d'un ciel de plus en plus lumineux pour admirer les vues sur les massifs alentours : Ecrins, Cerces, Charbonnel, Vanoise ... Vers 10h nous atteignons le niveau où nous allons quitter les balcons de la Maurienne, pour nous engager au-dessus du Val de Termignon. Juste à l'écart du chemin après un petit collet se trouve une petite éminence surmontée d'une croix (La Croix de Loza), et il me semble que l'endroit est tout désigné pour y effectuer notre deuxième arrêt. Riche idée : les deux poutres qui formaient une ancienne version de la croix ont été redisposées pour servir de banc, nous surplombons la vallée et les vautours fauves tournoient en contrebas dans les courants ascendants, bientôt rejoints par une poignée de parapentistes qui effectuent des figures autour de nous. Ils passent assez près pour que nous puissions nous dire bonjour tandis que nos pieds s'aèrent et que nous profitons de notre second petit-déjeuner.

Après avoir profité une vingtaine de minutes du site pour nous seuls, le flux des randonneurs arrivant de l'Arpont commence à se faire visible. Certains nous rejoignent et nous commençons à partager les lieux et à discuter. Un binôme se révèle être en pleine GTA, mais nous ne sommes pas sur les mêmes cadences, puisque leur programme s'étale sur 37 j. Sachant que la GTA est 20% plus courte que mon itinéraire et que je vais mettre 24 jours à atteindre le Léman, faites le calcul … En revanche je suis instantanément identifié comme un itinérant en chemin depuis un certain temps … à mon bronzage différencié à hauteur des chaussettes lol  ! Passé un petit prêche MUL vite expédié (on dira pour des mulets légers, à moins de 10 kg pour dormir en refuge), il va être temps de se remettre en chemin.

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Bien qu'il fasse maintenant très beau et que le cadre soit appréciable, nous profitons moins de ces heures de mi-journée : il fait plus chaud d'une part, la fréquentation du chemin se fait de plus en plus intense d'autre part. Il devient même difficile de trouver quelques instants d'intimité pour une pause technique … Heureusement le chemin s'oriente de plus en plus franchement vers le Nord, et nous commençons enfin à pénétrer vers le cœur de la Vanoise plutôt que de rester à sa périphérie. Les vues deviennent peu à peu plus spectaculaires.

Pointe de Ronce (3 612 m) ?
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Au 3ème jour à sa périphérie, nous commençons enfin à pénétrer dans la Vanoise
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Débordant d'une crête, quelques glaciers tentent de timides apparitions ...
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… leur présence en surplomb s'accompagnant de flots tumultueux
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Nous respectons le mot d'ordre de la journée qui est de ne pas charger la MULe ( wink ), et nous nous offrons une troisième belle pause sur un replat entre les bras du torrent et entourés de rhododendrons. Le tronçon suivant nous amène au refuge de l'Arpont, à destination duquel je maintiens le moral des troupes avec force promesse de chocolat chaud ou de tarte aux myrtilles, mais la longue journée (démarrée à 6h, rappelons-le) produit ses effets et mon ado traîne un peu la patte …

A l'approche du refuge de l'Arpont : Oratoire de Saint Antoine à la Clochette ("à la Kampaonna")
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L'alpage était suffisamment important pour disposer de sa propre chapelle (restaurée)
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Il est 15h30 quand nous nous posons sur la grande terrasse du refuge. Je descends au bar y chercher les calories qui pourraient s'y trouver, et revient avec 2 parts de tarte … Normande ( bref, aux pommes lol ), un grand café et un chocolat chaud. En plus du grignotage du fonds de notre sac de victuailles, cette pause sous un grand soleil a un bel effet régénérateur.

A cet instant les options pour aujourd'hui et demain sont ouvertes :
1ère version : on se pose ici pour ce soir après ~7h de marche (ce qui est plus qu'honorable pour fifille), avec à peu près autant en prévision pour finir demain à Tignes après remontée du Vallon de la Leisse.
2ème version : on pousse les feux dès ce soir jusqu'au refuge d'Entre-Deux-Eaux, pour se réserver demain une journée très tranquille et tout le temps de profiter des retrouvailles en famille en fin de journée

Je suis agréablement surpris que ma fille choisisse la seconde option : la pause l'a remise d'attaque ! A 16h30, nous voilà repartis pour une dernière section estimée à 3h de marche ! On a toutes les heures de jour qu'il faut devant nous, il va cependant s'agir de doser l'effort pour ne pas caler en chemin : j'ai quand même une petite appréhension, même si fifille est volontaire roll

Refuge de l'Arpont
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En partant je scrute la zone de bivouac du refuge, et développe une inquiétude justifiée pour ce que nous allons trouver à Entre-Deux-Eaux. Celui qui a délimité cette zone de bivouac a-t-il / elle jamais monté un abri ? L'espace disponible est déjà saturé à 16h30 par seulement 7 ou 8 abris, sur une étroite ligne de crête inclinée où (certes à distance) je n'ai pas décelé de terrain plat. La vue est peut-être belle, mais lorsqu'on fait obligation aux randonneurs de bivouaquer à proximité des refuges, l'espace ainsi défini ne pourrait-il pas être un peu plus adapté au besoin ?

En bivouac hors parc, je ne choisirai pas une ligne de crête inclinée pour planter mon abri. Ceci est l'espace bivouac officiel et obligatoire d'un "grand" refuge, vu dans son intégralité. Il est déjà saturé à 16h30
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Que dire de ces heures de marche du soir, sinon qu'elles ont été, de loin, les plus belles et agréables de la journée ? Les températures sont retombées, l'affluence s'est rapidement réduite à rien (tout le monde se précipite pour les dernières places en refuge). Nous profitons de cette section jusqu'à Entre-Deux-Eaux quasiment pour nous seuls, et c'est un régal.

Bouquetins ...
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Bouquetin + cadre ...
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Glaciers ...
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Lacs ...
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Lumières rasantes ...
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Jusqu'à l'arrivée au-dessus du confluent de la Leisse et du Termignon (et le pourquoi de "Entre-Deux-Eaux"), nous marchons essentiellement à flanc, ce qui rend la promenade d'autant plus facile et agréable. Le final nécessite une redescente en fond de vallée au milieu des pâturages à vache, ainsi que de zigzaguer un peu pour aller d'un pont à l'autre et enfin atteindre le refuge. Sur ces dernières centaines de mètres qui remontent (un peu) en dénivelé, ma fille accuse la fatigue de la journée. Elle peut, car il est passé 20h00 quand nous atteignons le refuge : nous avons marché presque 11h00 depuis ce matin (dixit un papa fier de sa progéniture smile ).

Nous avons largement de quoi nous sustenter (du saucisson, par exemple …) et donc aucune préoccupation quant au repas. En revanche mon premier réflexe est d'entrer dans le refuge et d'y prendre les directives quant au bivouac. Je suis sans voix de la réponse : "on ne s'occupe pas de ces trucs-là. Je crois qu'il y a déjà du monde en haut, regardez en bas …". Bref, autant dire "rien à foutre, démerde toi".

Puisqu'on nous invite à regarder en bas, je fais le tour du bâtiment par le bas, pour y trouver 6 ou 8 tentes serrées à 10 cm les unes des autres sur une piste 4x4, laquelle est ensuite trop en pente pour une installation digne de ce nom … Je refais le tour par le haut : une unique tente est plantée sur le parking, près du groupe électrogène. Sauf à barrer le chemin au 4x4 garé là, pas possible non plus. Une tente est en cours de montage dans le pré un peu plus haut : c'est en pente, mais je finis par trouver un espace à l'écart où nous devrions arriver à accoler Pioulou et Nemo à peu près à plat … jusqu'à ce que les planteurs de l'abri d'à côté viennent nous informer qu'on leur a intimé de dégager … Furibard, je reviens aux alentours du refuge pour réinspecter la piste 4x4 : entre matériaux de construction, bouses de vaches, caillasse interdisant d'enfoncer des piquets, c'est à grand-peine que je parviens à placer les 2 abris à 10 m l'un de l'autre, m'attendant encore à ce qu'on nous dise de dégager, mais on nous laissera tranquilles.

Ici, si tu es un bivouaqueur, on ne prend pas la peine de te distinguer des vaches : tu es de la merde, tu peux dormir dans les bouses. On te fait obligation de t'installer près du refuge, mais tout est fait pour t'en décourager. D'ailleurs au Refuge de la Vanoise, on ne s'embarrasse plus de précautions : tu dors dans le refuge ou tu dégages, plus de bivouac ! Il me tarde de retrouver mes itinéraires sauvages ...

Le Refuge d'Entre-Deux-Eaux est au plein centre de l'image, mais il y a encore à marcher pour l'atteindre ...
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Passé le pont, ultime montée au refuge d'Entre-Deux-Eaux
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Le bivouac le plus merdique de la Traversée, au sens propre (si je puis dire …). Photo prise au matin.
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Pendant le montage du Pioulou, un voisin anglophone curieux vient me demander s'il peut regarder … mais prend une mine dégoûtée et repart sans plus échanger en voyant qu'il ne s'agit pas d'un abri double toit avec tapis de sol intégré. Eh ben il n'aura pas droit à son prêche MUL, na mad !

Pour le dîner nous squattons une table en terrasse à la lumière du P3RS puis de la Lune revenue au Premier Quartier. Nous utilisons le SOL Escape Bivy en couverture sur nos genous pour nous prémunir de la fraîcheur qui tombe. Bon allez, assez râlé, on n'est pas si mal wink !


Au compteur : 37 km / D+ 1 780 m / D- 2 010 m / marche ~10h50

J'ai aimé smile :
- le matin
- le soir encore plus

J'ai regretté sad  :
- retrouver la montagne "de masse" (et ce n'est qu'un début …)

Si c'était à refaire hmm :
- je voulais voir la Vanoise, c'est fait. A moins que ce soit hors saison, je ne sélectionnerai plus ce tronçon pour une nouvelle traversée.

Le matériel : ok

Le bonhomme : agacé en fin de journée mais ok

La fifille : bien fatiguée en fin de journée, mais chapeau bas, tant pour la performance que pour le volontarisme (je ne l'ai pas forcé, et la multiplication des bonnes pauses correctement espacées a bien aidé)

Itinéraire / Profil / Progression
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La Vidéo J15-18


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Dernière modification par Hervé27 (06-11-2019 12:49:24)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
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#145 04-09-2019 20:05:32

trois flèches
Invité

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Salut Hervé,

Encore une bonne journée  smile .

Tu n'as pas réussi à planifier ton itinéraire pour ne pas être obligé de dormir près de ce refuge de me...de ?

Un signalement suivi d'un questionnement au directeur du parc sur l'accueil que tu as reçu et les conditions pour poser ton bivouac seraient intéressants.

édit : ajout

Dernière modification par trois flèches (04-09-2019 20:14:11)

#146 04-09-2019 21:29:33

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

trois flèches a écrit :

#538253Salut Hervé,

Encore une bonne journée  smile .

Tu n'as pas réussi à planifier ton itinéraire pour ne pas être obligé de dormir près de ce refuge de me...de ?

Un signalement suivi d'un questionnement au directeur du parc sur l'accueil que tu as reçu et les conditions pour poser ton bivouac seraient intéressants.

édit : ajout

Salut trois flèches wink

Je n’irai pas jusqu’à appliquer le qualificatif à l’ensemble des prestations proposées par ce refuge, car je n’y ai ni dormi en dortoir, ni dîné, ni sollicité aucun autre service que de savoir où nous pouvions planter 2 abris. Je ne peux juger que de ce seul aspect ... et effectivement le vécu à ce sujet n’est pas en leur faveur. J’aurais d’ailleurs demain une nouvelle digression sur ce thème...

Quant à planifier l’itinéraire, si tu prends la carte du parc et l’obligation de bivouac près d’un refuge, il n’y avait pas d’autres options que l’Arpont (et s’arrêter à 15:30) où celui-ci. La Leisse est encore à 2h30 plus loin.

Si j’avais traversé seul, j’aurais emprunté un itinéraire plus sportif, par le col de Chaviere où d’Aussois puis au-dessus de Pralognan, me permettant de bivouaquer librement en limite de parc avant de traverser d’une traite jusqu’à Tignes. Avec mon ado (et la météo de la veille), il m’a fallu me montrer plus raisonnable.


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#147 04-09-2019 22:36:27

martie
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Bonsoir

Oui, le bivouac dans le parc de la Vanoise ce n'est pas simple !...
A l'Arpont, après avoir rempli l'aire "officielle", ils autorisent sur d'autres endroits plus sympas et plus plats... Je ne suis pas arrivée bien tard mais j'en ai profité pour monter au lac de l'Arpont...
A Entre 2 eaux, je me suis trouvé un petit endroit plutôt sympa, pas très loin du refuge, sur la plate-forme la plus basse...
Impossibilité de planter en effet tant au refuge du col de la Vanoise qu'à Péclet Polset...

/matériel: on est pas tous égaux par rapport au froid!
Il est vrai que tu m'avais déjà impressionnée à marcher jambes nues un week-end de ¨Pâques qui sentait encore l'hiver à Etretat.
Bon j'ai 500g de plumes dans mon duvet, j'ai une tente avec DT et TI, j'ai une petite polaire et une doudoune et j'ai eu parfois froid cet été en particulier la dernière semaine de rando - au bivouac - et le matin j'ai regretté de ne pas avoir de gants... avec des températures à peine positives pour démarrer je n'avais pas bien chaud...

bonne soirée
martie

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#148 05-09-2019 10:58:37

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

J18 -  9 août : Entre-Deux-Eaux - Val-Claret

Compte-tenu de l'avance prise hier et de nos retrouvailles familiales à Val-Claret, c'est une nouvelle petite journée qui s'annonce. Cela faisait partie du "deal" d'hier avec ma fille : toute avance prise sur cette journée serait autant de moins pour le lendemain …

Inutile donc de se presser, puisque mon épouse et ma 3ème fille n'arriveront en voiture que ce soir. Pas de réveil ce matin, on laisse les organismes fatigués se réveiller à l'heure qui leur convient. Une fois le bivouac démonté, nous irons traîner un long moment dans la cuisine du refuge d'hiver pour un long petit-déjeuner. Nous y croisons 2 marcheurs bien au fait de marche légère, dont l'un pas loin de franchir le pas. S'il passe par ici, salut à lui ! Puisqu'on y était, j'y fais une démonstration du mini-P3RS qui m'a donné des idées pour la suite (cf "matériel" en fin de post). 

Il est presque 9h quand nous nous mettons enfin en chemin. En nous engageant dans le Vallon encaissé de la Leisse nous revenons rapidement à l'ombre. Nous longeons le torrent et le Pont de Croë-Vie, et à peine revenus au soleil nous décidons déjà d'étaler nos affaires au séchage (autant de moins à faire pour ce soir dans le petit appartement loué à Val-Claret pour la nuit…). En contrebas un groupe de marcheurs sportifs se baigne dans le torrent, pendant que nous profitons d'un café chaud - saucisson.

Départ d'Entre-Deux-Eaux
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Au pied de la Pointe Matthews (3 783 m) et de la Grande Casse (3 855 m)
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… et la Grande Motte (3 653 m)
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Sur un chemin exempt de toute difficulté, nos progressons tranquillement vers le refuge de la Leisse, où nous n'avons aucune intention de faire escale. Nous visons plutôt un long arrêt déjeuner au bord de l'eau de l'un des lacs avant le Col de la Leisse. Sachant que nous avons toutes les chances d'arriver les premiers à Val-Claret, nous n'avons aucune précipitation à basculer dans les environs bétonnés de la station …

Refuge de la Leisse en ligne de mire
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Bon, c'est juste un refuge, on va pas y passer la journée … On poursuit ...
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Alors que passé midi nous longeons le Plan des Nettes (lac intermittent à la fonte des neiges, je pense …), nous croisons un couple en sens inverse qui nous demande la direction de Val-Claret …
- "euh, vous vous trompez, Val-Claret c'est derrière vous, et c'est là que nous allons"
- "oui, on sait, on en vient, mais on cherche le chemin qui revient par l'autre côté"
- "euh … vous le faites en courant ?" (on pourrait les croire habillés pour du trail …)
- "ben non, on marche ! Pourquoi ?"
- "vous savez que c'est un tour que les randonneurs font en 2 jours (sinon 3), avec nuit en refuge ?"
- "Aaaaaah booooon ?"
:lol:  :rolleyes:  :/

Lac intermittent ...
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La baignade vous tente ?
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C'est vers 13h que nous nous posons au lac des Nettes écrasé de soleil. Un montage sommaire du Pioulou tendu entre quelques pierres nous offrira un peu d'ombre … La baignade se limitera à tremper les jambes, l'eau n'est pas spécialement glacée. D'autres un peu plus loin s'y lanceront plus franchement.

Retour à Pioulou plage
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machin informe ...
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Lac des Nettes, toujours … mais beaucoup plus tard, tandis que nous digérons le déjeuner dans les derniers mètres avant le Col de la Leisse
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Glacier de la Grande Motte … et premiers aménagements liés à la station
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Depuis le Col de la Leisse, dernière vue presque "sauvage". Le Mont Blanc se coiffe de nuages, tandis que l'Aiguille de la Grande Sassière (3 747 m) nous fait face
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Il n'y a aucun intérêt à vous décrire la descente vers la station, et encore moins à vous en montrer des photos. D'ailleurs, je n'en ai pas fait, dans d'autre temps j'aurai prétendu ne pas vouloir gâcher de la pellicule … Je pense que la montagne est vraiment un endroit où on doit s'emmerder, parce qu'ici et pour trouver à s'occuper on vous a aménagé un terrain de foot, des terrains de tennis, un golf, un cinéma, des aires de jeux, de beach-volley etc. etc. etc. De l'intérêt de faire venir du monde à la montagne, et de détruire cette dernière pour leur permettre d'y faire autre chose que de la montagne …

Arrivé vers 17h à la résidence où nous avons loué un petit appartement, je ne dirai pas que l'accueil à la réception est mauvais, il est … froid, distant, déshumanisé … Comme c'est mon épouse qui a procédé à la réservation, et qu'aux dernières nouvelles un de mes jeunes neveux devait venir avec elle, je me trompe sur le nombre de personnes, dont on me demande d'inscrire les noms et dates de naissance. "Ah non, c'est un appartement pour 4 personnes, si vous êtes 5 vous devrez aller chercher ailleurs". Ma fille mieux informée me confirme le changement de programme, nous ne serons bien que 4. Les formalités restent ainsi froides, méfiantes, jusqu'au moment où je sors ma carte de crédit : un sourire éclaire le visage de la réceptionniste, nous sommes enfin les bienvenus !

J'associe cette digression à l'impression calamiteuse que m'a laissé le bivouac près du refuge hier soir : alors que je me lance dans mes itinérances pour vivre en liberté et en autonomie avec mon sac (léger), ainsi que pour y vivre des rencontres que je ne ferai pas autrement, ici le tourisme de masse a fait que tant que je ne me comporte pas comme un client achetant sa prestation (i.e. si je ne crache pas mon pognon), je ne mérite même pas un sourire de considération. Ce n'est pourtant pas en la prostituant que l'on comblera mon amour de la montagne …

Bref, même si je trouverai encore quelques bons moments d'ici mon arrivée au Léman, l'ambiance a changé. Je ne suis plus dans mon élément … et pas au bout de mes peines !

Heureusement les retrouvailles en famille font du bien après presque 3 semaines de dispersion. On a eu l'attention de me trouver un appartement où la salle de bains est équipée d'une baignoire : je peux m'immerger, me décrasser et me délasser dans l'eau chaude, que ça fait du bien. Mon épouse me fait remarquer qu'elle a été volée sur le poids : c'est vrai que, vu dans la glace, j'en ai laissé en chemin ...

Ce soir pas envie d'un restaurant à l'ambiance artificielle, juste d'être ensemble en famille autour de pizzas à emporter et de tout ce qu'on a pu dégotter.


Au compteur : 16 km / D+ 1 013 m / D- 1 000 m / marche ~5h00

J'ai aimé :) :
- la lumière
- la lenteur délibérée de cette journée

J'ai regretté :( :
- la fin de plus en plus évidente de mon périple "sauvage"

Si c'était à refaire :/ :
- déjà dit : tenter de passer au large des zones sur-fréquentées et chercher les itinéraires discrets, secrets, oubliés …

Le matériel :
- mini-P3RS : au lieu de faire 2 chauffes successives au petit-déjeuner pour ma fille et moi dans mon mug de 300 ml, j'en ai fait une seule en profitant d'une petite casserole, sans utiliser plus d'alcool ! Certes sans besoin du pare-vent puisque nous étions en intérieur, j'ai constaté que la chauffe était beaucoup plus efficace avec ce contenant plus large, la flamme étant beaucoup mieux rentabilisée. Cela me donne donc une idée pour repenser mon système de cuisine : une popote moins haute mais plus large, des "gobelaits" toujours emboitables, mais découpés dans des bouteilles de 2 l ou 2,5 l (si résistantes à la chaleur) … Si effectivement la chauffe est plus efficace, je pourrai garder la même autonomie avec une moindre quantité d'alcool. Reste à trouver les éléments offrant la même combinaison de rangement ...

Le bonhomme : bougon

La fifille à son papa : contente d'arriver


Itinéraire / Profil / Progression

Crédits www.calculitineraires.fr

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La Vidéo J15-18


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Edit :
- liens vers Vidéo et Index

Dernière modification par Hervé27 (06-11-2019 12:49:58)


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#149 05-09-2019 11:14:32

You
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

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"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...

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#150 05-09-2019 11:16:40

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

You a écrit :

#538306Ajouté dans le Wiki.
Evidemment.

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Merci smile !


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