[Récit + liste] Une traversée des Alpes...Eté 2019...

tacheton · 11-10-2019 16:24:09

Excellent CR effectivement.

Petit hors sujet :
J'ai dormi en septembre au refuge du Col du Palet, C'est un peu ma marotte regarder comme tout cela fonctionne (déformation professionnelle...) Leur installation énergétique est assez complexe en fait : Photovoltaïque avec batteries comme tout le monde mais en complément pile a hydrogène pour récupérer l'excédent par beau temps et enfin pile a combustible pour recharger les batteries ensuite. C'est techniquement impressionnant mais le coût et le rendement de l'installation doit être calamiteux. Faut vraiment avoir besoin d'autonomie en cas de plus d'une semaine de temps pourri.
Je suis plus impressionné par les solutions simples (et pas chère) mais parfaitement adaptées, comme le refuge de la balme en tarentaise dont tu parlais qui a une turbine juste en dessous, ou encore le refuge de la golèse et son installation de pompage de l'eau sur photovoltaïque avec pompe a moteur a courant continu. Minimalisme toujours...

pas grand chose en fait a voir avec la MUL, mais je poste ça ici juste pour dire ou on peut prendre des douches chaudes sans culpabiliser

trois flèches · 16-10-2019 19:02:16

Super récit, très agréable à lire et instructif sur le chemin.

C'est dommage, moi qui suis collectionneur de bandes dessinées ça me rappel quand j'attends le prochain numéro .

En même temps c'est bien, ça tient en haleine .

guichen · 16-10-2019 23:09:43

Les compagnons: merci pour vos commentaires positifs!

Mon haut du bras étant aussi un peu douloureux, j'ai donc un peu délaissé le clavier. Toutefois, j'ambitionne de vous satisfaire en reprenant ce récit le plus régulièrement possible!

Lundi 26 août 2019: Refuge d'entre Deux Eaux - Refuge de Plan Sec...

Je me lève tôt comme les savoyards. De nouveau, ils tentent d'écouler leur surplus alimentaire: je ne résiste pas longtemps...

A 7h10, nous quittons le refuge et repartons vers le nord.
J'ai décidé de gagner le refuge de l'Arpont en passant sur le Pont de Croé-Vie (passage étroit sur le torrent de la Leisse): j'avais vu un chemin sur une carte dans un refuge (non présent sur une des miennes dématérialisées): confirmation par mes camarades de son existence et encouragement à l'emprunter.

Avec mes compagnons, nous débutons donc une montée vers le refuge du Col de la Vanoise. Je les lâche un peu et les attends à la bifurcation: on y voit bien le sentier qui permet de rejoindre le sentier balcon de l'Arpont (à 30 minutes du pont).

Après un au-revoir chaleureux, je continue seul sur ce chemin qui offre de magnifiques vues vers le mont Pelve.

C'est un moment de pur bonheur dans la continuité de la veille: le soleil matinal réchauffe mon visage et mes yeux s'emplissent avec joie de ces paysages.

Je m'arrête au niveau de la Letta (je crois) vers 9h35 voulant profiter de ce qui m'entoure avant d'arriver au refuge, notamment les parties de glacier encore visibles...

Cette pause d'environ 45 minutes me fait du bien: je repars regaillardi.

Peu après une montée, près d'un torrent, je crois un couple avec un enfant d'environ 10 ans qui semble rechigner, fatigué: ils viennent du refuge et il n'est déjà plus trop motivé au grand dam des parents. Son visage s'illumine quand je lui promets qu'il pourra bientôt rencontré de la neige et se divertir (névé à environ 15 minutes).

La descente sur le refuge se fait sous un beau soleil éclatant: à 11h45, j'arpente la grande terrasse du refuge.
Il est toujours trop tôt pour moi. C'est facile, il suffit de suivre les marques...

Une montée raide pour atteindre les Chalets de Montafia et un peu plus loin la chute d'eau. Puis, ça devient délicieux: je traverse une grande combe minérale avant de remonter sur la Loza et sa croix.

Arrêt à la croix vers 15h10 et de nouveau une pause près d'un troupeau de mouton. La Dent Parrachée au nord-ouest impressionne. En fait, tout impressionne: on se sent petit, presque pas à place, impur.

Le chemin devient plus large et de nouveau, je le devine sur des kilomètres: d'un côté, c'est presque rassurant, de l'autre, on a l'impression d'enfiler, d'enfiler des hectomètres.

Encore des passages de combes et enfin j'arrive à la Turra qui annonce la fin de cette portion. A un moment donné, j'en ai ma claque: un coup de mou, un petit vertige existentiel même: je pense à des proches je ne sais pourquoi.
Allez, zou, il faut avancer. La première partie de la descente n'est pas aisée: je rencontre du gravillon et le chemin est abîmé.

Après une alternance de petites montées et des descentes, j'arrive sous les télésièges qui ne font que jurer avec ce que j'ai tant admiré depuis le matin!

Je ne prends pas le chemin des marmottes et marche sur la piste située sous le refuge. Sur la gauche, j'aperçois les lacs Aval et Amont ainsi que le col du Barbier: patience, c'est pour demain!

Refuge du Plan Sec à 17h22: installation du bivouac et bonne douche.

Avant de me coucher, un dernier regard sur ces beaux toits en lauze.

"LA VANOISE, ELLE T'APPRIVOISE!"

laxmimittal · 16-10-2019 23:14:38

merci guichen pour la reprise du récit.

c’est un plaisir ces vues somptueuses.

L.

trois flèches · 16-10-2019 23:31:41

Un grand merci Guichen de braver la douleur pour assouvir notre soif de lecture !!! .

Le fait de dormir juste à côté des refuges c'est par obligation ou simplement pour un aspect pratique ?

guichen · 17-10-2019 23:10:49

Bonsoir les muls...

laxmimmital a écrit :

c’est un plaisir ces vues somptueuses. smile smile
L.

Et quand on y est, au milieu de cette splendeur, je ne te dis pas les sensations!!!

trois flèches a écrit :

Un grand merci Guichen de braver la douleur pour assouvir notre soif de lecture !!! smile .
Le fait de dormir juste à côté des refuges c'est par obligation ou simplement pour un aspect pratique ?

Certains avant moi ont fait l'effort de rédiger leur récit: c'est surtout mon indolence voire ma paresse qui m'empêchent d'écrire!

Essentiellement pour éviter de me questionner au sujet du climat. La mésaventure du deuxième jour m'a refroidi et puis les fins de journée, surtout à partir de cette étape (après Modane), étaient surprenantes: présences régulières de gros nuages noirs (averses, pas averses, orages, pas orages) difficiles à interpréter.
Les locaux étaient, en général, assez dubitatifs sur les prévisions météorologiques...

Mardi 27 août 2019: Refuge de Plan Sec - Station de Val Fréjus (refuge des Tavernes)...

Nuit pas très bonne: j'ai eu du mal à m'endormir, puis réveils pendant la nuit et enfin une aube fraîche.
Difficile de sortir de la couette. Et en plus, de l'humidité sur l'abri, style qui agresse les mains quand tu le replies.

Je repars bien habillé: il est 8h05 et le soleil se cache derrière La Dent Parrachée.

Je pourrai descendre au bout du Plan d'Aval et remonter ensuite vers le Col du Barbier (plus court): je préfère rester sur le GR5.
Je gagne donc le nord du Plan d'Amont et commence à remonter la pente par des lacets: miam, miam, myrtilles en pagaille autour du sentier.

Je rejoins un gars de Montpellier qui connaît bien les environs. Lui, c'est plutôt le trail qu'il affectionne: il me parle du MARATHON DES SABLES auquel il a participé plusieurs fois.
Nous parlons donc matériel et de cette obligation de trouver un ratio poids/efficacité afin d'être efficace.
Il me dit qu'au vu de ce que j'ai fait (dans le passé), ça ne poserait pas de problème si je voulais m'inscrire: je m'interroge...

Quand on parle, ça passe plus vite et on prend moins de photos aussi. A 10h05, je stoppe au Col du Barbier,lui continue...

Quelle est cette montagne mystérieuse? A vos claviers, Mesdames, Messieurs...

Ensuite, sur un chemin comparable à la veille, je passe à côté de cabanes dont l'une serait un abri sommaire efficace en cas d'intempéries (avec une source proche).

Je traverse les alpages, passe une grande combe et, dans la descente, entre dans une forêt de résineux qui me rappelle la Corse: cette fois, ce sont des framboises qui m'apparaissent.
Je commence à deviner des bâtiments à la sortie du bois: je crois que c'est le refuge de l'Orgère, non, c'est celui de l'Aiguille Doran (chalets réhabilités).

Je continue et sur ma gauche, je vois un bel espace de bivouac. Au loin, en revanche, c'est nuageux vers le Thabor...

Un petit quart d'heure et j'aperçois le refuge de l'Orgère sur la gauche: j'ai cru encore que c'était le bâtiment le plus proche du chemin.

Une dernière montée de deux minutes et je me dirige vers la fontaine (11h50). Du monde autour de moi: la départementale arrive au refuge.
Pause séchage et puis discussion avec 34man avant de repartir: il me parle de la serviabilité des gardiens du refuge de l'Arpont qui lui avait filé une paire de baskets (ses chaussures avaient rendu l'âme).

Début sympathique de la descente vers Modane avec des vues sur des constructions du pays:

Je rencontre encore pas mal de monde venant de Modane sur un chemin pas simple en descente...

Modane, Modane, le nom résonne dans ma tête: combien de fois ai-je lu de commentaires assez négatifs sur cette ville?

J'y pense et puis, assez rapidement, j'y arrive et pose mes fesses sur les marches de la mairie à 13h30.

A 14H00, reprise des hostilités, direction la sortie de la ville: le chemin n'est pas si évident que cela, je sais que je dois passer sous la voie de chemin de fer.
Je perds une bonne minute et puis finalement trouve une pancarte GR5...

Je passe à côté d'oratoires et me dis que finalement je vais accompagner Jésus en effectuant mon pèlerinage de Notre Dame du Charmaix: sur le parcours, quel paradoxe entre ces signalisations!

Le sentier est large mais raide: j'arrive à la route qui monte à la station de Valfréjus. Je lis bien mon topo car il n'y a plus d'indications GR5: suivre la route sur trois lacets avant de retrouver l'itinéraire en direction de la chapelle Notre Dame du Charmaix.

Okay, je récupère le sentier et arrive à la chapelle (il y a une fontaine avant le pont):

Traditionnellement, le pèlerinage avait lieu le 8 septembre, jour anniversaire de la nativité de la Vierge. De nos jours il est fixé le 1er dimanche de septembre.
Les pèlerins partent de l’église de Modane et font halte à chacun des 15 oratoires qui jalonnent le parcours ; La dernière station étant la chapelle elle-même.

Après une pause fraîcheur, je reprends: plus haut, je rencontre un mec qui balaie le chemin et lui dit: "je n'ai jamais vu un cantonnier aussi consciencieux!"

Il rigole et précise que bientôt c'est le pèlerinage: il désencombre le chemin de pommes de pin, de pierres. Il y a des personnes âgées...Il indique aussi l'importance de la communauté italienne à Modane, lui-même en est issu.

J'arrive à la station et me dirige vers l'épicerie pour me ravitailler: fruits et graines acquis.

J'interroge le gérant sur ses cousins au sud du Thabor: généralement ceux quI habitent avant et après les cols ont des liens parfois familiaux (à la mode corse).

Un peu surpris, il répond qu'il n'a pas de lien avec les habitants demeurant au delà du Col de la Vallée Etroite. C'est un territoire anciennement italien. Pas de relations historiques entre les vallées (de ce qu'il connaît.

Il précise aussi que ce sont les Hautes Alpes, donc un climat différent, déjà le sud.

Je repars alourdi et traverse la station: je ne fais pas attention et commence à prendre le chemin du lendemain (glouton, je mangeais déjà une grande partie des prunes récemment achetées...).
Je remonte et arrive au refuge des Tavernes vers 17h20.

Je plante mon abri sur l'un des deux emplacements pour tente. Je déguste mon Perrier-menthe sur la terrasse. Pas le temps de profiter de ces doux moments: une énorme averse arrive!

Optimiste, je laisse tout de même mon abri et ramène quelques affaires vers le bar. En début de soirée, c'est donc une alternance de petites averses et accalmies. Vers le sud, ça gronde sévère!

Du côté de l'abri, le sol n'arrive plus à évacuer le trop plein d'eau et si cela continue malgré le sursac, je ne suis pas sûr de terminer la nuit au sec...
J'indique à l'employé que j'opte pour rester au sous-sol du refuge: je dormirai sur le canapé.

Je me fais une orgie de pâtes et consacre ensuite un peu de temps à regarder les énormes cartes collées sur une partie des murs: intégralité du GR5 en IGN...

Après avoir visionné deux films sur mon SAMSUNG, je ne dors pas si bien que cela mais, au moins, je suis au sec!

martie · 18-10-2019 00:22:31

Hello Guichen!
En fait si j'avais remonté le GR5 plus au nord comme je l'avais prévu initialement et bien on se serait croisés du côté de la Pierra Menta ou de Landry...
La montagne... ce n'est pas tout simplement la Dent Parrachée?...

la fontaine elle est décidément photogénique - Hervé aussi l'a photographiée... Et l'espace en dessous serait un super spot de bivouac mais bon le propriétaire, prévoyant, a mis quelques panneaux d'interdiction...

Merci pour ce retour!
rt soigne toi bien!
martie

Dernière modification par martie (18-10-2019 00:23:09)

Hervé27 · 18-10-2019 11:57:00

Salut Guichen,

Décidément l'impression de rembobiner mes GTA 2017 et HRA 2019 superposées l'une sur l'autre ! Ca fait du bien de te suivre ...

Modane est une ville tristounette, mais en tant que randonneur on y trouve tout ce dont on a besoin (de larges pizzas, par exemple ). Pour remonter vers Valfréjus, plutôt que d'emprunter le chemin de croix largement empiété par les lacets de la route de la station, je préconise la variante 100% forestière sur l'autre versant du vallon, à attraper depuis l'église Notre Dame à Fourneaux.

Pour répondre à une question : au hasard , la Dent Parrachée ?

EDIT et ajout : pour le Marathon des Sables, j'ai moi aussi un gars de Montpellier qui a essayé de me recruter (il ne s'appellerait pas Christophe, par hasard ?)… Si ça te dit de courir avec un sèche-cheveux permanent en pleine face … très peu pour moi !

Dernière modification par Hervé27 (18-10-2019 12:00:33)

guichen · 19-10-2019 02:56:24

Bonsoir martie et Hervé27...

Vous, vous étiez au premier rang à l'école!

Effectivement, des panneaux indiquent un message du propriétaire: en clair, passez votre chemin!

Martie a écrit :

En fait si j'avais remonté le GR5 plus au nord comme je l'avais prévu initialement et bien on se serait croisés du côté de la Pierra Menta ou de Landry...

Dommage...

Hervé27 a écrit :

Décidément l'impression de rembobiner mes GTA 2017 et HRA 2019 superposées l'une sur l'autre ! Ca fait du bien de te suivre ...

Et réciproquement!

Mercredi 28 août 2019: Station de Val Fréjus (refuge des Tavernes) - Plampinet...

C'était probablement l'une des étapes les plus attendues du périple: j'avais bien l'intention de bivouaquer vers le Thabor mais le temps et mon manque d'imagination m'ont empêché de réaliser ce souhait...

Avant de quitter le refuge, je monte régler la note: on me réclame uniquement le prix du bivouac et de la consommation...

Accueil +1 à cet endroit tout comme la veille!

Départ à 7h15 du refuge: j'alterne route et sentier avant d'arriver à d'anciens bâtiments militaires témoins de la méfiance de la France vis à vis de l'Italie. Le GR passe au Lavoir.

En bas du principal édifice, j'y retrouve un couple présent dans le gîte des Tavernes (partie haute supérieure).Tout seul, perdu dans mes pensées, je pars à droite...Grrrrrr, au bout de 5 minutes, je repars dans l'autre sens!

My precious, ce jour, est le Thabor, le Thabor!!!

Je suis un peu maussade ce matin tout comme le temps: plus je me rapproche du Thabor, plus je me pose des questions!

Le sentier ne présente pas de difficultés. Aussi, je rejoins le couple et les interroge sur les prévisions: pas top pour ce jour et demain avec annonces d'averses.

Et ces herbes jaunes, ces sommets qui ne demandent qu'à être arpentés! Que d'interrogations avant d'arriver au col!

La décision est prise près de la croix, au col de la Vallée Etroite: je ne m'attarde pas en Maurienne privilégiant l'avancée dans le périple!

A noter sur la croix, inscriptions en italien car anciennement la frontière était à cet endroit!

Je quitte donc la Maurienne et descends donc dans le vallon jadis italien et donc français, enfin habité par des italiens mais appartenant à Névache! On s'y perd comme le rappelle le Dauphiné!

Aïe, ouille, aïe, la descente est douloureuse de nouveau pour mon genou droit et je regrette encore et encore ce choix: je me sens couard, sans surprises, étriqué, médiocre!!!

Heureusement, les alentours du hameau des Granges de la Vallée Etroite me permettent de moins remâcher:

Je récupère un peu d'eau au centre du hameau et passe près du deuxième refuge le Terzo Alpini: après un torrent, le sentier serpente dans une forêt de mélèzes. J'enclenche le turbo et ne stoppe que pour prendre des photos.

Le Thabor et la Roche Bernaude (pas complètement sûr)...

Je débouche sur un plateau herbeux puis arrive au col des Thures et le petit Lac de Chavillon.

Vers le sud-est, l'Aiguille Rouge:

Et le Thabor au nord-nord-ouest:

De nouveau, je me retrouve avec le couple. J'en oublie de regarder vers l'Aiguille Rouge qui était inscrite au programme!

Nous nous arrêtons à la Cabane Pastorale des Thures vers 12h45. Je déjeune un peu (graines) puis après un petit tour à la fontaine, je repars tout seul...

Plus loin, j'aperçois à l'orée de la forêt Domaniale de la Clarée, de sacrés plis géologiques: à lire!

Interrogation écrite de quatre heures ensuite!

Au milieu de la forêt de pins, je rencontre aussi le rocher de la demoiselle, véritable curiosité géologique.

Je stoppe au niveau du chalet forestier des Combes afin de sécher mon abri, mon polycree: aire de bivouac, de barbecue.

Puis, le chemin devient plus ardu, coupé par des lits de torrents secs (tourmentés, les bords ravinés, on pressent la puissance de l'eau charriant des rochers lors de grosses intempéries)...

Peu après Roubion, je passe sur le Pont des Armands sur la Clarée: j'aperçois l'impressionnante Pointe de Pécé située à l'est du village de Plampinet:

Je déroule sur cette fin d'étape, c'est très agréable: des vététistes me dépassent sur la piste qui mène vers Plampinet.

Sur cette photo, on y voit l'extrémité nord de la Pointe de Pécé: étape du lendemain...

Maison typique du village avec une réserve en bois conséquente:

Je n'ai pas traîné: il est 15h45. J'hésite à continuer. Finalement, j'opte pour une nuit à l'auberge de la Cleida, ancienne caserne militaire, toujours option sans le souper...

Je me retrouve en chambre avec deux autres randonneurs: le plus ancien, trop chargé, aura arrêté au bout de quelques jours et le deuxième stoppera à BRIANCON après une dizaine de jours autour du Thabor.

Avant de m'endormir, j'en suis toujours à ruminer et à ressasser ce choix que je pense malheureux de ne pas avoir bifurqué au col!
Et je pense aussi aux heureux clems190 et Hervé27 qui séjournèrent là-haut sous la protection de la vierge du Thabor!

martie · 19-10-2019 07:40:10

Hello Guichen!

Guichen a écrit :

Vous, vous étiez au premier rang à l'école!

Pour ma part j'étais surtout dans le coin il y a peu.... (Hervé27 aussi d'ailleurs!)
Je revois (et revis également) justement avec plaisir et nostalgie mes 2 randos dans le coin (Samoëns - Briançon en 2016 et cet été: Tour de l'Oisans et des Ecrins, petit tour dans le massif Thabor - Cerces puis petit tour dans la Vanoise) et d'ici peu ce sera celle de 2013 (Briançon Menton)...
Nostalgie... oui...d'autant qu'il va falloir attendre pas mal de mois avant de retourner crapahuter dans les Alpes ou les Pyrénées qui décidément sont bien loin de la Normandie!

bon week-end
martie

06chamois · 19-10-2019 11:45:00

Merci guichen pour ton récit captivant et toutes tes photos (qui donnent envie d'y aller maintenant là tout de suite) qui me rappelle à la fois une partie de mon GR5 et de mon TMB (très pluvieux malheureusement)

En tout cas d'excellents souvenirs que tu as fait remonter dans ma mémoire .

spigi · 19-10-2019 13:12:36

C'est peut-être déjà "juste" trop tard chamois pour les couleurs d'automne... J'avais été Vallée de Nevache, vallée étroite, lac des Cerces etc... la première semaine d'octobre, et c'était je trouvais encore une semaine trop tôt. Là je pense que c'est trop tard, car ça évolue très très vite, mais si tu y vas et qu'en plus tu as du beau temps juste après une première neige saupoudrée sur les sommets, c'est tout simplement magnifique.
... Plein de bons souvenirs qui reviennent à moi aussi que ce poste.

Dernière modification par spigi (19-10-2019 13:13:40)

guichen · 20-10-2019 01:17:52

Bonsoir 06chamois et spigi...

Les récits nous enrichissent et les souvenirs, dès lors, affluent, croissent: sensations, anecdotes, douleurs, joies...

"La mémoire c'est du souvenir en conserve" dit Pierre DAC.

J'en profite pour remercier, de nouveau, nos célèbres épiciers du forum (oli_v_ier, Opitux,Bohwaz et aux beta-testeurs) qui permettent à nos souvenirs en conserves d'exister encore et encore...

Jeudi 29 août 2019: Plampinet - Villar St Pancrace...

Avant de repartir, un de mes compagnons de chambrée s'allège: je reçois une barre de céréales et des biscuits. Ah, la propension à vider son sac!

A 7h30, je quitte donc l'auberge direction la piste qui doit me mener aux chalets des Acles et qui longe une gorge très encaissée. A mi-chemin, après une montée en lacets, je note un petit abri probablement d'origine militaire (utile si orages, possibilité d'y dormir à plusieurs).

Je passe devant l'oratoire Saint Roch: pour rappel, Saint Roch thaumaturge à invoquer si difficultés lors de la marche!

Je m'approche des chalets au milieu des alpages puis traverse le torrent sur ma droite: chemin qui monte dans la forêt et raide sur les premiers hectomètres.
Je croise une jeune femme qui me dit à peine bonjour: une bergère?

Après la forêt, c'est tout un décor minéral qui s'offre et je gagne le col de Dormillouse à 10h15...
La montée s'est faite dans un silence impressionnant: ambiance apaisante!
Je scrute à droite, à gauche, pas de bêtes en vue, je suis tout seul.

Sommets au nord sur la dernière photo...

Je laisse le chemin qui rallie aussi Plampinet (boucle) et me dirige vers le sud-est pour le col de la Lauze (vue des sommets au sud).

Au col, je discute pendant un quart d'heure avec jeune retraité heureux de marcher avec son chien. Je lorgne vers le Grand Chalvet mais finalement opte pour Montgenèvre par le GR.

Je débute donc une énorme descente de près de 1 300 mètres de dénivelé d'abord sur un chemin rocailleux puis au milieu de prairies alpines.
Je décèle de l'activité hivernale: télésièges en vue. Près de logements, je bifurque à droite et en vue Montgenèvre:

A 12H45, arrêt pour ravitaillement à l'épicerie en graines et fruits. Je visite le village puis stoppe pour le déjeuner à la station.

Le GR continue un peu sur la route nationale puis passe en rive gauche de la Durance. Piste, route forestière, sentier puis piste pour arriver au hameau de l'Envers de Fontenil. L'édifice du Pont d'Asfeld est visible depuis un petit moment.

J'en ai un peu assez avec ce soleil qui tape! Encore une petite montée, je descends sur le pont puis regrimpe vers la ville et je re-découvre le Pont d'Asfeld (vue côté Briançon):

Fort au dessus de Briançon:

Je me pose près de la mairie à 15h25. Je visite ensuite la ville (Fort Vauban et sa rue principale et ruelles) puis direction plus bas les jardins par le sentier du Parc de la Schappe...

Je fais le tour du lac. Exposition d'oeuvres photographiques de Perrine FLIECX (pratique de l'URBEX).

Aération des pieds près du torrent puis un ravitaillement plus conséquent pour les prochains jours (autour de 500 grammes, du lourd quoi, soupes, graines, semoule...).

Je reprends la route direction Villar St Pancrace: du bitume pendant environ trente minutes. Je suis benoîtement du blanc et du rouge et traverse donc le village: je me réveille, je me vois partir vers le soleil (sud-ouest) or c'est le sud que je dois viser!
Je traverse un peu plus au sud le village et retrouve la trace: perte d'environ une bonne vingtaine de minutes.

Je m'arrête à la Chapelle Saint Laurent: belle vue sur Briançon. Je projette de monter l'abri à côté même si le sol semble dur...
Je soupe: badaboum un peu plus à l'est et quelques gouttes sur le museau. Je remballe le tout sous un ciel franchement bien menaçant.

Avant la chapelle, j'avais repéré un panneau indiquant un centre de vacances: j'espère y trouver un sol plus mou.
Le centre est fermé. Il y a un auvent sous lequel se trouve un banc assez long pour y dormir: je ne suis pas difficile!

A 20h20, emmitoufflé dans la couette, j'espère un bon dodo: et ça badaboume à gauche vers le sud!

ester · 20-10-2019 12:46:30

Bonjour Guichen,

Tu as fait un choix de parcours efficace (N./S), mais oui, forcément, où avais-je la tête ?
Ton parcours va devenir plus fun dans les jours à venir, je pense.

Tu pourras revenir, il y a multitude de tours et de détours formidables aux environs.
Merciiii Guichen pour la suite !

guichen · 22-10-2019 23:13:15

Bonsoir tata ester...

Tata ester a écrit :

Tu as fait un choix de parcours efficace (N./S), mais oui, forcément, où avais-je la tête ?
Ton parcours va devenir plus fun dans les jours à venir, je pense.
Tu pourras revenir, il y a multitude de tours et de détours formidables aux environs.

Efficace sûrement car il y a juste à suivre le rouge et le blanc: il n'y pas lieu d'être devin!

Plus fun: je dirai un ravissement crescendo selon les étapes.

Oui, oui, la suite, no problemo, muchacha!

Vendredi 30 août 2019: Villar St Pancrace - Château Queyras...

Nuit assez moyenne sur le banc mais abri efficace. Après quelques graines, je me décide à reprendre le sac pour pénétrer dans le Queyras.
Le Queyras, le Queyras, on m'en a tellement parlé que je me le représente comme un jardin d'eden, un paradis...The place to be!

Il est 7h15, il fait beau: dans moins de cinq heures, je serai dans le QUEYYYYYYYYYYYYRAS!
Imaginez Galabru arpentant cette piste (trop de piste,pas assez de forêt) pour toucher dans un premier temps les Chalets des Ayes.

Après le village, le sentier longe le torrent des Ayes: c'est mieux, davantage bucolique et les marmottes s'agitent...
Encore de la route puis arrivée au col vers 10h30: je vais de mieux en mieux moi qui pensais arriver vers 11h30.

Mon bivouac, l'arrivée aux Chalets des Ayes (chapelle de Sainte Elisabeth), les yourtes des Ayes (première affiche aperçue après les Granges de la Vallée Etroite), vue sur le nord:

Au col, un marcheur a laissé une sentence:"« On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une. »
A ce moment là, je pense à Florencia:

« Chaque jour de plus est un jour en moins. Vie chaque jour à fond, tu n’a rien à perdre alors voyage, explore, profite, crie, cour, et ne t’arrête surtout pas. Demain, il seras trop tard » D.Flori.

De temps en temps, pendant les randonnées, ça m'arrive de penser aux autres muls: serai-je le seul? *

Après le col, descente dans des prairies alpines avec en mire le Pra Premier: le chemin arrive sur la route et affluence de randonneurs.

Je passe sous les grandes falaises de l'Eychaillon: la piste est au milieu de la caillasse.

Je m'assoie sur un rocher au niveau du parking: la via-ferrata de Pra Premier est toute proche, le pic de Cros au loin...

Peu après le départ, je crois entendre des randonneurs qui se chamaillent: en fait, ce sont les deux jeunes gallois évoqués dans mon trombinoscope...

Ils ont repéré mon sac léger et nous discuterons quelques minutes au sujet de l'ultralight.
J'avoue que je sors un peu sonné de notre échange: ils parlent assez vite et nous parlons matos, pas de hamburgers!
Ils me parlent d'un lac (celui de Roue): je ne percuterai que plus tard!

Ils repartent devant moi, ils volent: on dirait qu'ils risquent de louper la rame (de métro).

Vue sur La Chalm: des nuages, des nuages, toujours des nuages...

Alternance sentier, piste puis route: je traverse un camping, laisse une pizzeria sur ma gauche (pas le plus simple) et longe une grande partie du village de Brunissard qui m'apparaît comme un simple village de vacances (fontaine).

Sur la route entre Brunissard et La Chalp, je croise des cyclistes: ils se dirigent vers l'Izoard.

Vers 13h00, je suis à la Chalp: je grignote un peu et vers 13h10, premiers pas, sous quelques gouttes, sur un sentier entouré de crocus.
C'est un vrai plaisir de gambader ainsi sous les mélèzes jusqu'à les Maisons, dernier hameau avant le lac de Roue (piste, quand tu nous tiens!):

Ambiance champêtre à l'arrivée au lac à 14h20 Je prends le temps de faire son tour: je reste ou je ne reste pas?
Atermoiement car il y a de la place pour bivouaquer et puis cadre idyllique!

La vue au nord est fantastique: entre le col d'Izoard et le pic de Rochebrune.

Petite pause sur un banc avec vue au sud-est sur Château-Queyras.

Le sentier repart sous les mélèzes. Aïe, descente difficile: sur certains passages, je me méfie de cette sorte de pierre qui se désagrège.
Je plains ceux que je croise sous cette chaleur.

Je prends le temps de regarder au delà des taillis:

Encore quelques efforts et c'est la route:

J'arrive sous un ciel sombre à 15h45: il y a une sorte de col sous le château, il y a une laverie aussi...
Je monte vers le château: c'est payant, je redescends, hésite à confier une partie de mes vêtements à la machine à laver.

Cette partie haute du village, à part le pressing, semble d'un autre temps...

Un petit arrêt à la fontaine direction le village et autour d'un prunier (chut!). Pas de commerces sinon une paillote au bord du torrent...

En passant dans la ruelle principale, ambiance mortifère (toujours sous des nuages noirs) et un torrent attirant:

Je m'installe sur une sorte de place près du torrent: je goûte, reprends le topo, regarde des jeunes jouer aux boules.
Une heure plus tard, je ramasse tout et m'abrite sous un auvent en bois (location de vtt...) avec les boulistes: des averses se succèdent et les orages ne sont guère loin...

Je prends le parti des rester là: tout est trempé partout et sous cet auvent, ça le fera...

A 20H00, la journée est finie: je suis prêt à dormir.

Je suis réveillé vers minuit par de nouveaux boulistes qui, allumant l'ensemble des projecteurs de la place, se rendent compte de ma présence: les parties durent jusqu'à 1h45 entrecoupées de pauses bières...
Je ne leur en veux pas: ils semblent embêtés car ils m'ont réveillé mais c'est le week-end!

*Idem pour celle-ci, magnifique et si humaniste : "Grâce à vous, j'avance ! merci ! "

Correction: un mot qui se baladait...

Dernière modification par guichen (22-10-2019 23:14:40)

clems190 · 23-10-2019 15:18:28

Salut Guichen, merci pour ce retour et, comme plusieurs muls, tu me fais revivre de bons moments. T'arrêtes pas

Je n'ai vraiment pas aimé l'étape Briançon - Château-Queyras, trop de piste, de routes, trop touristique. J'avais initialement prévu de la zapper en passant par les forts, la frontière et le col du Péas mais ayant laisser tomber mes cartes dans un ruisseau...

Bon, la suite maintenant

laxmimittal · 23-10-2019 18:32:21

aaaahhhh.

v'la une longue session du frère guichnt.

miam, miam, je vais la déguster ce soir bien u chaud.

(bon guichen, je t'ai mis vingt mails, j'ai ta tente, je suis en Bretagne, et tu ne réponds pas).

L.

chouxrave · 23-10-2019 20:16:22

guichen a écrit :

#541715Le gardien m'explique leur ambition: doté d'une pile à l'hydrogène, le refuge doit être en autonomie énergétique (stockage et alimentation).
L’hydrogène se génère facilement par électrolyse de l’eau: source d'énergie propre pour l’environnement, il est sans émission de gaz à effet de serre...

Perdu !

florencia · 23-10-2019 20:42:19

De temps en temps, pendant les randonnées, ça m'arrive de penser aux autres muls: serai-je le seul?

Non, non, ça m'arrive aussi, quand il me tombe des grêlons sur la tête, je ne peux m'empêcher de penser Pastis, et donc à domweb et aux autres acolytes marseillais

Je ne disais mot, mais je suis, si, si, la preuve

Flo

tacheton · 25-10-2019 10:50:15

L'exploit admirable de résister a une partie de pétanque-apéro nocturne est des plus remarquable..
une étape de piste comme ça, ça fait combien de km environ sans trop se fatiguer ?

Chouxrave-> enfin là tu n'a pas vraiment suivi d'ou vient l'hydrogène je crois...

chouxrave · 25-10-2019 11:09:24

HS

tacheton a écrit :

#543187Chouxrave-> enfin là tu n'a pas vraiment suivi d'où vient l'hydrogène je crois...

Peut-être, effectivement.
Si je relis je comprends que le refuge va être, ou est doté, d'une pile à hydrogène. Il lui faut donc de l'hydrogène qu'il peut obtenir par électrolyse de l'eau.
Cet hydrogène va servir à alimenter la pile qui va alors produire de l'électricité qui va servir à produire de l'hydrogène par électrolyse ?

/HS

guichen · 27-10-2019 02:00:20

Bonsoir clems190, lax, chouxrave, florencia et tacheton et les autres...

Tout en écoutant Craig Armstrong...
@ clems190: si tu savais ma frustration de ne pas avoir voulu patienter et ensuite bivouaquer tout là haut...Ton récit m'avait aussi incité à randonner vers les Alpes!

@ lax: arrête de me harceler! Vous avez lu: "je t'ai mis vingt mails"... En vérité, sur la tête de mon abri, j'ai reçu deux ou trois mails. J'attends ton prochain passage en Bretagne...

@ florencia: il se passe tellement de choses dans nos têtes... Me voilà rassuré!

@ chouxrave: écoute, tu étudies cette problématique et tu me l'expliqueras quand nous nous rencontrerons.

@ tacheton: je n'ai pas fait le compte des kilomètres... A voir en fin de récit... Quant à la partie de pétanque, j'en ai même ri: je trouvai cela tellement drôle, une nouvelle anecdote. Ce qui aurait été le pompon, à défaut du cochonnet: être une victime collatérale d'un carreau...

Samedi 31 août 2019: Château Queyras - Ceillac...

J'émerge à 6h59 et je démarre l'étape à 7h30. Le sentier passe sur le torrent, une petite montée super raide sur des pavés: ensuite, il longe le torrent.

Après le chalet de Pré Premier, je poursuis dans les pâturages puis franchis le torrent: je traverse des clairières et aperçois des marmottes...

J'avance sous un soleil plaisant: c'est sympa, moins de pistes pour l'instant et une belle vue sur les pointes de la Selle et de Rasis et arrive au dessus de Fontantie. Peu après, je fais le plein d'eau à la fontaine...

Le chemin passe à l'ouest et vue sur le ravin de Ruine Blanche: impressionnantes formations de gypse situées sous le Col Fromage. J'aperçois au loin le col mais reste vigilant: le chemin n'est pas très large parfois, érodé...

A la fin de ce passage à flanc de coteau sous les pointes de la Selle et de Rasis, j'arrive au col à 10h25. Comme d'habitude, je me repose un peu appréciant le paysage. Je lève les yeux et aperçois un édifice vers l'ouest: plus tard, j'apprendrai qu'il s'agit d'un ancien poste optique.

Je pourrai gagner Ceillac en partant vers sa direction mais je veux assurer: en principe, orage annoncé dans l'après-midi. Je repars sur le GR5 et rapidement aperçois au loin le début de la crête des Pics de la Fonct Sante...

Descente plein sud. Je commence à rencontrer du monde en approchant le hameau du Villard. Ensuite, le chemin se fait surtout sur de la piste. Avant Ceillac, diverses oeuvres artistiques (pingouin par exemple).

J'arrive au village de Ceillac vers 11h50: passages à la boulangerie puis à l'épicerie. Je déjeune sur la place du village près du torrent. Pas mal de randonneurs déambulent dans le village sous un ciel très nuageux. Le soleil s'éclipse parfois. L'office de tourisme est ouvert: j'y emprunte 2 livres (Sans un mot de Coben et Rapt de Robin Cook).

Je n'arrive pas à joindre Madame guichen même en m'éloignant du village.
Je ne capterai tellement pas que je ne verrai pas l'aire de bivouac plus loin sur le GR5.

De toute façon, j'ai envie d'aller en gîte. Dehors, ce n'est pas terrible!

Je me retrouve donc dans une chambre glauque en milieu de l'après-midi.
Opération lavages vêtements et du bonhomme...

Je sors de ce gîte sombre: quelques gouttes tombent. Je retourne au gîte et me repose un peu. Je n'ai pas du tout envie d'y rester et me dirige vers le bar avec le Coben.

Exposition de photos dans le village:

Je retourne à l'office de tourisme et la secrétaire confirme les difficultés pour téléphoner: serviable, elle me prête son portable pour que je puisse appeler Madame guichen.

Nous discutons ensemble des problématiques de vie dans les villages et régions reculés. Je lui raconte avoir lu un article sur Philippe LAMOUR, ancien maire de Ceillac.

Je décide de tournicoter encore un peu dans le village puis retour au gîte: la cuisine mise à disposition est sinistre!

Après la soupe-nouilles-semoule et un peu de pain-fromage, je passe la fin de soirée à dévorer le Coben sur un lit moelleux...

Dimanche 1er septembre 2019: Ceillac - Saint-Paul-sur-Ubaye (cabane ALLIX)...

Assurément, l'une de mes plus belles journées!

Levé à 6h35 mais réveillé depuis un petit moment: trop impatient de débuter cette étape!

Je ramène le Coben à l'office de tourisme: je serai donc alourdi d'un livre pendant plusieurs jours...

Je ne sais pas si je suis mal réveillé mais j'ai du mal à me diriger. Je retrouve le chemin vers l'espace bivouac non vu la veille!
Drôle de chemin qui longe une piste: toujours des oeuvres artistiques en vue.
Un panneau indique la cascade de la Pisse à 5 minutes: je m'écarte du chemin, ça vaut le coup.

C'est tout mignon ce matin sur ce sentier: un vrai de vrai, au naturel!

Je passe un petit pont en bois puis m'élève un peu. Je crois deviner un déversoir: non, ce n'est pas encore là. Plus loin, les magnifiques Pics de la Fonct Sancte...A 9h05, je touche le lac Miroir: dommage, je ne suis pas seul à profiter du site...
Que dire? Rien, laissons les yeux s'émerveiller de cette merveille de la nature!

Après la pause, je repars en compagnie d'un couple et de son chien. Petite déception avec la rencontre d'une piste et d'un téléski alors qu'autour, ce n'est que beauté!

Direction le lac Sainte Anne, sa chapelle et ses 2 croix...Encore plus de monde: pourtant je suis parti tôt et n'ai été presque pas été dépassé! Un coup d'oeil sur la carte: une piste permet aux randonneurs de s'approcher de l'endroit!

De nouveau une pause, assez courte en fait, le col Girardin m'attire, je veux voir au delà de son altitude de 2 699 mètres.
Alternance pelouses alpines et sentiers rocailleux...

Je suis à ce moment là un peu en transe: j'avale les hectomètres, fonds sur ceux qui me précèdent au niveau des lacets et des derniers raidillons et à l'arrivée au col décide de partir sur la crête (à l'est). Il est 10h52: le soleil est au rendez-vous et j'ai tellement de regrets au sujet du Thabor...

Je pars donc vers la tête de Girardin. Le sentier peu large devient plus aisé ensuite: je passe l'ancien observatoire (fermé). J'arrive à un petit col: je redescends un peu puis remonte sur un pierrage malaisé et je gagne le sommet orné de son cairn (2 876 mètres).
Exceptionnelle vue sur les pics de la Font Sancte tout proches et sur l'Aiguille de Chambeyron.
Sur cette arête, le vide se fait ressentir: je ne m'y éternise pas et suis soulagé à la fin de la désescalade...

Je repasse par le col et apprécie de nouveau la vue sur le massif de Chambeyron.

Redescente plein sud: lacets raides puis dans une combe: un royaume de marmottes. J'aperçois puis m'approche de la cabane non gardée de Girardin (possibilité d'abri sur le coté). Je vois une casquette posée près de l'abri.

Deux gallois me rattrapent et me questionnent sur les chemins qui rejoignent Maljasset: je leur précise que je prendrai celui de droite (conseillé) alors que celui de gauche est à éviter en cas de pluie...J'avais prévu de dormir à Maljasset mais je préfère avancer.
Nous nous séparons.

Je vois la route, la fameuse D25 qui coïncide avec le GR5. Le soleil est bien présent: vivement que je rejoigne cette route!

Ouf, j'y arrive enfin: je ne pense qu'à me plonger dans l'Ubaye...
Plus loin, je m'arrête à la Barge pour déjeuner (13h47): l'eau de la fontaine me désaltère. Pause de plus d'une heure. 2 autres randonneurs stoppent aussi puis repartent.
Le topo conseille de faire du stop: c'est la partie la moins intéressante de la GTA...
Pourtant, j'alterne bien sentier et route et approche et longe l'Ubaye ce qui n'est pas désagréable.

A 16h05, sur ma gauche, la cabane ALLIX, une des 7 cabanes refaite par l’association SPMS (Saint-Paul montagne service, est ouverte: voilà, j'ai trouvé mon abri!

Merci aux bénévoles de cette association: de l'électricité, du gaz (non utilisé), un ou deux couchages disponibles et une aire de bivouac certes limitée autour du refuge. Ne manque qu'une caisse métallique.
Autour de la cabane, ils ont planté des résineux: j'espère un jour les revoir plus grands!

Je m'occupe un peu après un moment lavage: mots croisés, de la lecture...

A un moment donné, je hèle un randonneur qui marche sur la route mais ne s'arrête pas: je lui proposai de partager la cabane...
En cette fin d'après-midi, c'est toujours un ciel nuageux: orage sec ou humide?

Un petit souper, je suspends le sac des victuailles puis direction la couette à 20h45. Je pense un moment aux rongeurs puis m'endors...

Hervé27 · 27-10-2019 02:43:19

Salut Guichen Que de souvenirs ...

Ça avait aussi été mon étape préférée en 2017, malgré l’orage dans la montée au Girardin, puis la découverte du Queyras depuis le col, les lacs Ste Anne et Miroir ... et un bivouac de rêve au- dessus de la fontaine que tu as croisé en haut de la montée depuis Château Queyras.

J’avais aussi redouté le passage le long de la route dans l’Ubaye, mais je n’avais pas trouvé ça si désagréable (si on évite la chaleur de milieu de journée ?). Ta section de la veille du Col des Ayes à Brunissard était de mon point de vue bien moins aguichante , au point de s’interroger sur l’intérêt d’y faire encore transiter le GR5 ...

guichen · 28-10-2019 19:03:51

Hello Hervé27...

Ta section de la veille du Col des Ayes à Brunissard était de mon point de vue bien moins aguichante hmm , au point de s’interroger sur l’intérêt d’y faire encore transiter le GR5 ...

Je crois que c'est la partie du GR dont je me souviens le moins!

Côté bivouac, je n'ai pas cherché à braver le risque météo: à partir de Modane, incertitudes en fins de journée...

Lundi 2 septembre 2019: Saint-Paul-sur-Ubaye (cabane ALLIX) - Larche...

Lever à 6h45 et départ à 7h15: la journée s'annonce belle, le soleil déjà bien présent.
C'est donc parti pour un peu de route: en fait, ce n'est pas désagréable tant les sommets de plus de 2 500 mètres dominent cette partie de parcours.

J'arrive au hameau de Saint Antoine: belle aire de bivouac mais privée! S'y trouve, l’église Saint Antoine du désert reconstruite en partie au XVIe siècle après sa destruction par une avalanche.
En fait, il y a une nef, un clocher tour, la sacristie et le cimetière protégé par un mur de clôture. La couverture est en grandes lauzes épaisses comme l’ensemble des maisons des 3 hameaux.

Un peu de sentier aussi et j'aperçois au loin un drôle d'édifice. Je devinerai un peu plus loin qu'il s'agit du Pont du Châtelet.
Au pont, une photo vers l'est et une autre vers l'ouest: souvenirs de l'Ubaye.

Peu après le pont, je passe sous le tunnel et tourne sur la gauche: le chemin s'écarte bien de la route en forêt puis s'en approche à la fin peu avant le village.

J'arrive à Fouillouse à 8h50: le parking à l'entrée du village est rempli de voitures. En fait, Fouillouse est le point de départ d'un certain nombre de randonnées.

Il y a de quoi s'approvisionner: au niveau d'un gîte, je retrouve les randonneurs en halte la veille à la Barge.
Nous débutons ensemble cette partie d'étape. Sur un panneau, je lis que c'est début du GR6: autour de 900 kilomètres...

Passage à route en terre, je m'arrête au pont qui marque vraiment le départ en haute montagne: c'est d'abord un peu de mélèzes puis des herbes jaunes au niveau de fortifications dit ouvrage de Plate-Lombarde.
Je laisse les suisses et stoppe donc un peu, déchausse et profite: au loin, c'est complètement minéral et les sommets semblent diaboliques.

Le chemin est simple direction sud-est. Derrière moi, vue de la face ouest du Brec de Chambeyron.

Au loin sur la droite, devant moi, la Meyna.

Je devine le col du Valonnet: j'ai les deux randonneurs du matin en ligne de mire...L'objectif est atteint rapidement et je redescends à travers des prairies alpines, je laisse le lac du Valonnet inférieur sans eau.
Puis, je retrouve un paysage davantage minéral, passe sous la Meyna et après une traversée à flanc de coteau, je rejoins la route militaire de Viraysse: les derniers lacets de la piste me mène aux baraquements situés sous la Batterie de Viraysse.

Un troupeau de moutons et de chèvres parcourent le site. C'est un endroit vraiment austère: je repars et gagne le col de Mallemort en quinze minutes (il est 12h05).

Pause avant d'attaquer la descente. Descente assez raide d'abord en lacets puis la pente est plus régulière.

Je traverse des prairies alpines au niveau du plateau de Mallemort.

A mis pente, indications de l'avant poste de Larche qui faisait partie du dispositif de la ligne Maginot (pour plus d'informations, en recherche sur le net, "les combats oubliés Ubaye - juin 1940", Archives départementales du 04).

Je pars direction ouest pendant cinq minutes: non, ce n'est pas la bonne direction. Je repasse près d'un avant poste et retrouve un des deux randonneurs de l'étape du refuge entre le lac au refuge d'entre Deux Eaux...
Il a laissé son compagnon: il souhaitait aller plus vite.
Nous arrivons à Larche peu après 13h30.

Je reste dans le centre pour me poser...Le randonneur choisit de passer une nuit dans le gîte situé dans le village.

Je récupère des infos au café sur la météo. Je trouve une aire de bivouac vers le terrain de tennis (deux tables pour pique-niquer).
Je déjeune et m'allonge un peu: qu'il est bon ce petit soleil dardant!

Je retourne dans le centre et privatise la fontaine près de l'église: un peu de lessive ne fait pas de mal.

A 17h55, au loin la Tête de Viraysse:

J'attends, enfin, nous (le randonneur inconnu, les suisses et autres marcheurs) attendons l'ouverture de l'épicerie à 18h00. Le commerçant arrivera plus tard: j'achète de quoi grignoter (noix de cajou, noisettes) et du pain de mie.

Je retourne vers l'aire de bivouac: ça ne s'annonce pas top pour cette soirée.

Après l'installation de l'abri, je soupe vers 19h15 et me couche vers 19h45.

guichen · 29-10-2019 05:03:35

Mardi 3 septembre 2019: Larche - Bousieyas...

Nuit assez moyenne mais je ne me plains pas: la pluie est tombée mais l'orage était loin.

De nouveau, je suis impatient d'en découdre: je sais que je vais encore traverser de magnifiques décors...

Lever vers 7h15. Je quitte Larche à 7h48 et retrouve un groupe d'anciens rencontrés en partie devant l'épicerie la veille.
Je me laisse porter par le groupe: sur ce début d'étape, il n'y a qu'à suivre les marques!

L'ensemble du groupe oublie de prendre le chemin à droite (après le camping) qui mène ensuite vers la cabane du gardien du parc: ça cause, ça cause, moi aussi, je participe à la causerie!

Voilà donc tout un groupe qui longe la route du col de Larche: le sentier n'est pas franchement marqué.
Nous voyons bien que le GR passe plus bas. L'un des anciens rassure tout le monde: un chemin, peu avant le col, nous permettra de récupérer le parcours (je vois ça sur mon topo).

Au final, c'est pas plus mal car sur cette portion, nous avons à la fois la vue sur ce qui domine Larche vers l'est (Tête dure, Bec du Lièvre) et ce qui nous attend au sud (les crêtes autour du vallon du Lauzanier et plus loin)...

Et hop, après la jonction, je retrouve le GR5: une couleur jaune or s'étend autour de moi. Magnifique!

Au niveau de Pont Rouge, au parking, je rencontre un des gardiens du Parc national du Mercantour. Je discute pendant environ 10 minutes avec cet agent qui avoue s'éclater dans cet environnement.

Je remonte tranquillement le chemin le long de l'Ubayette. Un peu plus loin, sur ma droite, il y a la cabane Tardieu en bon état et ouverte: est-ce une cabane pastorale à disposition des randonneurs?

La large piste est devenue un sentier qui grimpe bien sûr. Petites traversées des torrents de la Crête des Eyssalps (passerelles), des marmottes qui s'ébrouent, c'est charmant tout cela!

Encore une petit grimpette et j'arrive à 10h27 au Lac de Lauzanier: le détour du matin ne m'a pas retardé.

J'en prends plein les yeux: je profite encore et encore. Je me restaure un peu et toujours ma pause aération des pieds.
Avant de longer le lac, je repère la petite chapelle sur la droite. Allez, un peu de dénivelé et me voilà à l'intérieur du bâtiment.

J'entends quelqu'un non loin de la chapelle: un autre agent du parc est au milieu d'un espace cultivé.
Il entretient donc un jardin expérimental: la végétation a évolué ainsi que l'activité pastorale et certaines plantes pullulent plus que d'autres. Le parc étudie comment entretenir une partie de ces espaces.
Autour de nous, ce sont donc des rhubarbes des moines (oseilles des Alpes) et épinards du bon-Henri (le roi, chénopode bon-Henri) qui poussent allègrement mais trop...

A ce moment là, j'ai une pensée pour nos cuisinières patentées du notre site chéri (tata ester, florencia): je les imagine déjà à couper, laver, recouper, tailler, blanchir, cuire, assaisonner ces plantes...

Bon, après ce moment d'égarement mul-culinaire, je traverse le vallon du Lauzanier: le sentier est d'une facilité et large.

Je passe à côté du Lac de derrière la Croix: le chemin part sur la gauche, bien régulier puis c'est de la caillasse avec des petits raidillons. A l'approche du Pas de la Cavale, sous le Rocher des Trois Evèques, le paysage n'est que roche, dénudé: impression de désolation minérale.

A 10H25, au sud, s'offre devant moi une vue splendide qui annonce un peu le parcours de demain au loin: la vallée de la Tinée...

Je touche un énorme cairn qui marque le passage de l'Ubaye au Mercantour.
Un petit coup d'oeil sur la descente: mais, par où vais-je passer?

Petite section raide en apéritif pour débuter cette descente: les bâtons sont bien utiles sur cette partie bien casse-gueule.

Après trente minutes, un regard vers le Pas de la Cavale: par où suis-je passé?

Je traverse la fin de l'éboulis et pénètre dans le vallon du Salso Moreno. De nouveau, je fais très attention du fait de la présence de dolines (forme caractéristique d'érosion des calcaires en contexte karstique): en bref, de grands trous circulaires. Elles atteignent une circonférence de 30 mètres et une profondeur pouvant aller jusqu'à 8 mètres. Elles se sont formées au cours de milliers d'années : l'eau pénètre dans les fissures de la roche et dilue lentement le gypse et se fraie ainsi son chemin en profondeur...

Je repère bien le fameux point 37, prend vers la droite et franchit un impressionnant lit de torrent sec (couleur sombre noir)...

Je passe devant une petite bâtisse fermée et me tape un raidillon avant d'atteindre le col des Fourches, à 14h25, situé avant le Camp des Fourches (ancien village militaire abandonné depuis l’entre-deux-guerres. À la différence des ouvrages de défense, le Camp des Fourches était réservé à l'hébergement des troupes).

C'est tout un paysage magnifié par des herbes jaunes avec un panorama à perte de vue (vers l'Italie, les cimes de la Bonette, de la Pelousette et qui sait la tête de Vinaigre au sud).

Je traverse le camp et descends direction le sud: le chemin est bien marqué et coupe en plusieurs fois la M64 qui mène au fameux col de la Bonette. Des motards se font plaisir sur cette route: de la musique à donf sort des enceintes des bécanes...

Peu après 15h05, j'arrive au hameau de Bousieyas (qui est le plus haut du département des Alpes-Maritimes soit 1 960 mètres et tire son nom du verbe provençal « bousihar » qui signifie « souffler en tempête »).
Un drapeau corse flotte sur un des bâtiments du village.

Gros coup de séchage néanmoins tardif de l'abri et du polycree non loin du gîte. Les randonneurs arrivent au fur et à mesure de l'après-midi. Je décide de passer la nuit dans le coquet gîte communal.
Apéro avec le groupe des anciens. Je laisse tout le reste de la troupe dîner dans le gîte. Nous nous couchons tous en même temps comme les poules: il est un peu plus de 21h00.

Edit orthographe.Et ajouts photos...

Dernière modification par guichen (29-10-2019 14:31:47)

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

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#26 11-10-2019 16:24:09

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#27 16-10-2019 19:02:16

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#28 16-10-2019 23:09:43

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#29 16-10-2019 23:14:38

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#31 17-10-2019 23:10:49

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