Aller au contenu

Annonce

#1 28-01-2020 10:12:08

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

[Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

COTENTIN - GR223 de Lessay à Cherbourg - 137 km - D+ 1 900 m -  24 - 25 - 26 janvier 2020


Cela faisait longtemps qu'azerty et moi cherchions à nous confronter tous deux sur des rythmes plus intenses que les sorties "organisées" du forum. Nous goûtons bien ces dernières, mais force est de reconnaître que leur objet n'est pas de "tirer sur la machine", car elles doivent rester ouvertes à des niveaux et des envies variés.

Difficile d'y programmer plus de 20 km par jour sans y perdre des participants, alors que c'est la diversité qui fait la richesse de ces sorties. Pas possible donc de proposer sur le forum les sorties (un peu) engagées dont nous rêvions. Naturellement, à chacun sa conception de l'engagement : pour azerty et moi le seuil s'évaluait à 50 km (ou kilomètre -effort) par jour, en mode répétitif. Pour certains, c'est inatteignable, alors que pour d'autres c'est de la gnognotte ...

Un sujet régulier de discussions entre nous était donc de s'organiser un de ces quatre une sortie à 3 x 50 km, histoire de mesurer notre capacité à enquiller les grosses journées, et à mesurer alors nos points de faiblesse éventuels, ou nous mettre en confiance dans nos projets respectifs futurs. L'an dernier avec Guichen nous nous étions offert une sortie Suisse Normande de 100 km sur 3 jours, et on avait senti qu'il nous en restait sous le pied. Nous avons donc cherché, trouvé et concocté un itinéraire accessible en hiver, permettant de tester à la fois le physique et le matériel. Pour azerty beaucoup de nouveau matos à apprivoiser, tandis que pour moi il s'agit plutôt d'une recherche des limites de ma configuration 3 saisons.

Afin de gérer les horaires de retour dans nos pénates le dimanche soir, nous avons ajusté le programme à 140 km, sur le mode 50 + 50 + 40. Nous étions raccords sur des départs matinaux (lever 6h00), ~10h de marche effective par jour (donc imposant de marcher au moins 2 h de nuit en cette saison), des pauses selon un découpage approximatif de 4h + 2h + 2h … L'inconnue était nos cadences de marche respectives, et pour azerty une certaine crainte liée à la bobologie (j'étais pour ma part largement rassuré sur ce point par mes dernières itinérances). Le Cotentin s'est imposé en destination car à mi-chemin de nos résidences, ainsi que par la douceur océanique et les dénivelés non négligeables qu'offrent les littoraux un peu escarpés. Bref, un excellent terrain d'entraînement en cette fin janvier...


J0 : jeudi 23 janvier

Après chacun un peu de route, nous nous sommes donné rendez-vous à Carentan où je gare ma voiture pour embarquer dans le van d'azerty. Il est 20h30, nous prenons l'option "restaurant le plus proche" : pas forcément très bon marché et se voulant un peu haut de gamme, ma tenue rando (en short le soir avec 4°C dehors) détone avec les lieux … Volaille pour l'un et poisson pour l'autre. Mon choix de dessert aux 3 chocolats est une tuerie !

On se décale ensuite vers Lessay dans le van d'azerty, pour dormir dans le véhicule sur un petit parking enclos et discret à côté de l'abbatiale. C'était oublier les cloches (pas nous, celles de l'édifice religieux) qui sonnent les heures et nous maintiennent éveillés, histoire de ne pas rater l'heure du départ ...


J1 - 24 janvier - de Lessay aux Dunes d'Hattainville - 50 km -D+ 200 m

Au 6ème top  "booonnnng" nous remballons les sacs, et après un thé (azerty) et un café (moi), nous voilà en route à la nuit à 6h40, 2 h avant le lever du soleil à cette saison.

7Av3gDrzx.2020-01-24-06.jpeg

Un peu d'éclairage public, un peu de frontale, un peu de vision nocturne … azerty constate à ce moment que la loupiote qui lui sert de frontale n'est pas chargée, le moment est bien choisi car nous marchons à ce moment le long de la route départementale.

Nous traversons la campagne et quelques forêts de pin, avant de déboucher sur l'estuaire de l'Ay et le bâtiment du "Corps de Garde" en bord de marécage, violemment éclairé par une paire de projecteurs, en tout cas pour nos yeux ayant marché dans l'obscurité. Le jour se lève peu à peu et nous commençons à faire des images …

7Av3gJVch.2020-01-24-08.jpeg

1ère rencontre de l'environnement dunaire en faisant le tour de la Pointe du Banc, avant d'accéder enfin au littoral. Nous choisissons aussi souvent que possible de progresser par la plage plutôt que par le GR proprement dit, lequel traverse souvent les lotissements de vacances ou de résidence. Autre avantage : le cordon dunaire à notre droite nous protège du vent d'Est et limite la chute de la température ressentie (0 ou 1°C en plein vent, pas plus de 4 ou 5°C autrement).

1ère pause après 20 km et 4 h de marche dans le cimetière de l'Eglise de Surville. Un petit préau nous offre l'eau et un abri du vent, et se trouve fort judicieusement agrémenté d'un WC … Particularité de cet itinéraire du GR223 : la profusion de toilettes publiques permettant ravitaillement en eau et déballastage, en toute intimité et sans mauvaise conscience.

Hervé27 : en tout cas le plaisir d'une boisson chaude est décidément irremplaçable : ce n'est pas de sitôt que je renoncerai à mon petit réchaud alcool ...

Les plages se succèdent ensuite et, à l'approche de Port-Bail, nous envisageons de franchir l'estuaire de l'Olonde en profitant de la marée basse. Il n'y a que 50 m de sables et limons entre la pointe de dunes où nous nous trouvons et la digue du port, mais la rivière s'y écoule avec une profondeur indéterminée, peut-être 50 cm, peut être plus, le courant charrie trop de sable pour que l'on puisse apercevoir le fond. Finalement la motivation pour s'immerger et potentiellement s'envaser a raison de notre témérité, et nous procédons au contournement de l'obstacle (2.5 km tout de même). Les vues de l'estuaire depuis le sommet des dunes valaient néanmoins bien ce détour obligé.

Nous arrivons à Port-Bail avec un rayon de soleil bien agréable , et nous avisons le mur de l'église bien exposé face à l'estuaire pour une pause déjeuner.

Hervé27 : J'en ai d'ailleurs profité pour tester l'association de mon panneau solaire TomTop avec une powerbank de 4 000 mAh qui trainait dans un tiroir, histoire de voir si elle répond bien aux faibles lumières : cela semble être le cas …

Comme de juste le soleil se cache vite et, bien que protégés du vent, nous aurons un peu frais et ne serons pas incités à prolonger la pause. Le redémarrage après nos premiers 30 km et des muscles refroidis est un peu laborieux, mais la remise en température finit par se faire.

7Av3gNMt2.2020-01-24-14.jpeg

Nous continuons de suivre les cordons dunaires, avant d'obliquer et traverser les lotissements de Barneville Plage, et entreprendre la traversée de Carteret. Cette première journée tire à sa fin et il nous faut envisager le bivouac : après un point d'eau public dans lequel même nos bouteilles de 50 cl étaient trop grandes pour bénéficier du robinet, nous faisons halte dans une boulangerie pour nous y offrir quelques menus plaisirs. Quémandant un peu d'eau à la boulangère, azerty s'entend répondre qu'elle n'est pas bonne (l'eau)... ce qui n'empêche pas de faire le pain avec ... Pour un peu nous aurions rendu nos pains au chocolat.

Au final ce sont les WC de la Gare Maritime qui pourvoirons à nos besoins.

7Av3gUkeP.2020-01-24-17.jpeg

7Av3h1L3M.2020-01-24-17.jpeg


Le Cap de Carteret nous offre notre premier environnement rocheux. Une vieille bâtisse aux allures de cellule pénitentiaire à l'aplomb de l'océan nous fait de l'oeil pour un potentiel bivouac.

7Av3hfB00.2020-01-24-17.jpeg

Nous poursuivons cependant encore vers le sable des dunes d'Hattainville. L'environnement de ces dunes semi-végétalisées est magique, et c'est pile à l'heure du coucher du soleil (invisible dans les brumes océaniques) que nous trouvons l'emplacement idoine. J'opte pour le couvert de grands ifs, tandis qu'azerty préfère le terrain découvert et un gazon moussu entouré de terriers de lapins. Il doit surtout faire avec un tarp 3mx3m qu'il est plus difficile de caser entre 2 arbres.

Hervé27 : dîner adossés à 2 grands arbres : pour le max de confort je suis assis sur mon arkmat et j'ai enfilé le SOL Escape Bivy. Au menu, délice de semoule et soupe, mais on y ajoute une tuerie de camembert et des chocolateries en tout genre.

Hervé27 : Un léger filet  d'air descend le vallon et optimise l'aération de mon pioulou niché sous les arbres (montage au maximum de hauteur et de ventilation que permet mon bâton). Pour optimiser mon confort je me concocte une bouillotte avec ma bouteille d'eau de 50 cl : pour éviter de faire fondre le plastique à l'eau presque bouillante, j'y laisse un fond d'eau froide et complète par ~25 cl d'eau chaude. Une heure garantie de boostage du duvet ! Je renouvelle l'opération à 1h du matin, mais bizarrement j'y trouve moins de valeur ajoutée qu'à l'heure de me coucher. A noter que j'avais prévu d'utiliser ma Platypus 1 litre à cet effet (après un test positif à la maison), mais à l'arrêt ravitaillement en eau à Carteret elle s'est mise à fuir à la soudure de l'embout du bouchon… Je suppose que mon test à la maison l'a déformé, mais que cela ne se manifeste que maintenant après refroidissement et que l'eau a fait son chemin. Une platypus foutue, c'est la première sur les 3 que j'utilise.


J2 - 25 janvier - des Dunes d'Hattainville au Hameau Mouchel - 47 km - D+ 700 m

Etrangeté de cette nuit dans les dunes : un silence absolu ! Pas entendu le moindre bruit d'animal, pas même un cri d'oiseau nocturne. C'en était presque inquiétant.

Hervé27 : Pour moi la nuit fut parfaitement sèche (pour une fois !), mais le tarp d'azerty 10 m plus loin à découvert est mouillé intérieur / extérieur. J'avais fait un montage très haut et aéré, portes en auvent. Isolation thermique au sol (sable humide) un peu faible, c'est toujours là que ça pêche ... mais globalement nuit très correcte par rapport à d'autres.

azerty : sous le tarp la nuit a été plus fraiche. Le montage dos au vent, à ras du sol et face à la mer fut propice à la condensation. Sans savoir exactement pourquoi, sans doute l'habitude de dormir à plusieurs dans ce grand tarp, je me suis installé sur le coté et donc au contact de la paroi alors que ce n'est pas la place qui manque. Ensuite cette sortie était l'occasion de tester toute une série de nouveaux équipements (quilt, matelas et polycree) mais à bien y repenser est ce que c'est bien malin de tester tout cela au mois de Janvier ? Donc entre la condensation, le matelas qui glisse et le quilt qui se fait la malle, oui, la nuit fut fraiche.

Réveil à 6h00, départ à 6h40 sans petit déjeuner

Hervé27 : j'ai triché sur l'horaire et me suis chauffé un café sous la tente à 5h45. On part ventre creux, mais pour moi c'est une habitude, en tout cas sur des sorties courtes.

7Av3hC1b7.2020-01-25-09.jpeg

A la nuit et à la frontale la progression dans le dédale des dunes d'Hattainville serait trop hasardeuse et lente. Nous reprenons donc l'option du GR223 par route et piste d'Hattainville à Surtainville, où nous rejoignons la plage à l'heure du lever du Soleil.

7Av3ht7Zx.2020-01-25-09.jpeg

Il fait moins froid qu'hier matin, le vent reste faible mais a tourné Sud, signe d'approche de la dépression que nous annonçait la météo avant le départ. Heureusement elle s'est décalée par rapport aux prévisions initiales, et le gros du mauvais temps ne nous menace plus que pour demain dimanche en milieu de journée. Pour l'heure nous sommes chanceux, la journée s'annonce lumineuse.

7Av3hHn8T.2020-01-25-09.jpeg

Nous abordons le franchissement de la Pointe du Rozel, pour enfin tâter du rocher du bout de nos chaussures. Après un court arrêt photo / vidéo à Maris Stella en haut du Cap, le sable est vite retrouvé de l'autre côté pour la traversée de l'Anse de Sciotot, que nous effectuons en mode direct par la plage plutôt que par le détour du GR223 par le village du Rozel.

7Av3hO4H3.2020-01-25-09.jpeg

Le second passage en falaise est celui du Cap de Flamanville, très plaisant. Une halte café / thé / grignotage / séchage s'organise autour de tables de pique-nique à hauteur du Coquet. Le soleil hésite à s'affirmer et, si le vent améliore la performance du séchage, il ne nous incite pas au lézardage ... Bon à savoir, il se trouve à peine plus loin un gîte / refuge, à hauteur de la Pierre au Rey, installé dans le bâtiment d'un ancien sémaphore : vue imprenable !

7Av3hU9dG.2020-01-25-11.jpeg

S'ensuit le contournement de la Centrale de Flamanville via les petites routes de campagne. Quand la centrale est hors de vue les hameaux sont plaisants et typiques du massif armoricain. Nous descendons sur le Port de plaisance de Diélette, dont les aménagements lui permettant de rester en eaux profondes à marée basse nous paraissent démesurés. Il faut croire que les communes alentours sont riches de l'activité nucléaire : elles auraient tort de se priver !

Le Soleil se montre maintenant franchement, et toute la plage de l'Anse de Vauville se dévoile à nos yeux. Nous cédons à la tentation de tirer tout droit par la plage pour couper tous les détours du GR223 derrière le cordon de dunes. Cette remontée plein Nord, idéale pour recharger nos batteries grâce à un Soleil généreux dans notre dos, s'avère cependant bien fatigantes pour nos pieds ... Nous avons visuellement totalement sous-estimé la distance à parcourir : plus de 8 km quand nous n'en envisagions que moins de la moitié ... Moi qui vantait les charmes du Te Araroa et de "Ninety Miles Beach", l'idée de marcher sur le sable et sur 90 km (et oui, "90 miles Beach ne fait "que" 90 km ... pour toute réclamation, adressez-vous à celui qui l'a mesuré et nommé ...) devient soudain moins attrayante.

Arrivés à hauteur de Vauville, le mur d'un blockhaus nous sert de dossier pour une nouvelle pause et une bonne aération / relaxation podo-logique. L'heure avance, et il est maintenant temps de se mettre en configuration de recherche de bivouac, avec au premier chef l'obligation d'une recharge en eau. Cela nous contraint à revenir un peu en arrière vers le village de Vauville, que nous avions dépassé, pour y bénéficier une fois de plus de toilettes publiques bien utiles.

7Av3i0HSS.2020-01-25-16.jpeg

Par une alternance de chemins de falaise et de petites routes nous progressons en direction du Nez de Jobourg, tout en cherchant à projeter et optimiser notre itinéraire en fonction des besoins du bivouac et de la distance de l'étape de demain, laquelle doit viser d'être à Cherbourg pour 16h30 au plus tard et y rattraper le train que nous visons.

7Av3i7MOk.2020-01-25-16.jpeg

La promenade est bien belle dans cette lumière du soir, mais une brume marine se profile devant nous et les températures chutent vite, d'autant que le vent a commencé à forcir avec un petit 30 km/h … C'est à allure soutenue que de bien jolis sites défilent sous nos pas : le Petit Port du Houguet, les bien nommés Treize Vents, l'Anse des Moulinets … le tout à l'aplomb de l'Usine de retraitement de la Hague … invisible jusqu'à ce que nous franchissions la conduite qui en évacue les eaux faiblement radioactives vers l'océan. Azerty devient fluorescent dans la nuit tombante, ça économise les batteries des frontales.

7Av3iirH6.2020-01-25-17.jpeg

Le jour descend en effet vite, et même si nous sommes un instant disposés à un petit trip nocturne jusqu'au Nez de Jobourg, la raison s'impose et nous remontons vers le Hameau Mouchel, tout en lorgnant les prés en bord de chemin. Nous cherchons la combinaison idéale d'un terrain plat, qui ne soit pas gorgé d'eau, protégé des vents de Sud et d'Ouest, permettant un départ facile à la nuit …

Une fois sur le plateau et aux abords du hameau, nous longeons la route quelques minutes avant (chut !) d'enjamber la barrière d'un pré et longer les haies jusqu'à trouver la configuration idéale : l'angle d'un muret / talus coiffé d'une haie, nous protégeant efficacement des vents de Sud et Ouest. Il est tombé quelques gouttes depuis tout-à-l'heure, et si les herbes sont un peu hautes à notre goût et mouillées, le sol n'est pas boueux. Nous plantons les abris à la frontale, pour partager le dîner plus ou moins mal assis à l'entrée du tarp d'azerty. Nous parvenons enfin à finir un certain camembert de Normandie qui odorait bien dans mon sac, malgré sa boîte et le ziplock où je l'enfermais ...

Les températures sont relativement douces et nous craignons l'humidité bien plus que le froid. Bien vite les limaces viennent se promener sur ma toile : chic, des protéines !


J3 - 26 janvier : du hameau Mouchel à Cherbourg - D+ 1 000 m

Plusieurs averses viennent crépiter sur nos toiles durant la nuit. Elles n'étaient pas prévues (ou alors c'est que nous avions mal lu …). Pas grave, nos abris ne fuitent pas ...

Réglés comme des coucous suisses, nous sommes une fois de plus debout à 6h pour décoller à 6h40. Le temps est doux avec quelques percées étoilées par-delà la brume marine. Si nous rencontrons un peu de vent en direction du Sémaphore de la Hague, il n'est pas encore trop violent (+ de 85 km/h annoncés pour l'après-midi). Pas question de suivre les falaises dans le noir, c'est par la route que nous rejoignons le Sémaphore et le GR223. Les contraintes du bivouac et des quotas de marche que nous nous étions fixés nous auront donc fait manquer quelques sites emblématiques depuis notre départ : la traversée des Dunes d'Hattainville et tout le tronçon du Nez de Jobourg au Cap de la Hague : pour une autre fois ?

Ni azerty ni moi ne connaissions les lieux et sommes pris de court par le fait que le chemin est désormais littoral (je veux dire : coincé entre les champs et la plage), et non pas en falaises comme nous l'avions imaginé. Cela apporte encore plus de diversité à ce très bel itinéraire.

Tandis que le jour se lève, d'une pâture à l'autre il nous faut enjamber des murets garnis de marches, garants de la garde des vaches, moutons et autres herbivores dans leurs périmètres respectifs. Ici et là le GR est rongé par l'océan, et a été décalé dans le champ. Il faut parfois affronter un peu de boue, mais ce n'est jamais trop méchant. La marée est haute et l'eau clapote à quelques mètres … Les sons m'évoquent une promenade littorale en Corse, de Tizzano à Campomoro.

Maintenant sur le littoral Nord nous sommes protégés du vent par les terres, et nous n'affrontons aucune pluie jusqu'à midi, dans des températures très douces. En dehors des terminus de route où nous croisons des routards qui ont dormi dans leur van, ainsi qu'une poignée de pêcheurs solitaires, nous ne croisons pas la foule en ce dimanche matin.

7Av3ioYWU.2020-01-26-08.jpeg

Le premier havre de civilisation est Port Racine, avec sa minuscule jetée en faucille qui protège une poignée de barques de pêche. Lorsqu'il emprunte la plage, le GR sollicite de nouveaux muscles lorsqu'il nous faut tenter de maintenir l'allure en nous enfonçant dans un lit de petits galets.

A la pointe Jardeheu, l'ancien sémaphore est aujourd'hui un gîte, mais à regarder les tarifs et les prestations il vaut mieux parler d'hôtellerie … Nous râlons quelques instants sur le fait que cet élément de domaine public a été de fait vendu avec son littoral : le GR coupe la pointe et ne suit pas le rivage … Situation similaire un peu plus loin après le Port du Hâble, où nous remontons en falaise en quittant le littoral au niveau du Fort, maintenant résidence avec vue imprenable. Petite grimpette au-delà de laquelle nous découvrons une belle perspective de pentes de fougères et genêts tombant dans l'océan. Je repense à Belle-Île ...

7Av3iuwjH.2020-01-26-08.jpeg

C'est dimanche et nous croisons sans excès quelques promeneurs, joggeurs, photographes … Quelques bâtiments abandonnés entourés de surfaces herbagées nous donnent des idées de bivouacs futurs. Les pentes sont sillonnées de ruisseaux, l'eau ne manque pas (si on la filtre …).

Alors que la lumière s'assombrit, signe que la pluie n'est plus très loin, nous anticipons la pause à une table de pique-nique. Pas besoin de faire sécher les affaires en ce dernier jour de la sortie, nous priorisons l'assèchement des réserves plaisir de nos sacs. Un joggeur nous incite à mettre du calva dans le café, c'est meilleur. Il aurait pu nous en refiler, le bougre, au lieu de courir comme ça au loin !

7Av3izNGd.2020-01-26-10.jpeg

C'est à midi qu'une première petite ondée nous rattrape, pas bien méchante. De toute façon nous marchions tous ces jours-ci avec nos vestes de pluie comme coupe-vents, il n'est donc pas nécessaire d'ajuster nos tenues. La vraie dégradation reste annoncée pour 16h : tout va bien, nous serons sans aucun doute à Cherbourg à cette heure-là. Pas synchrones sur ce coup-là, azerty et moi sommes successivement et alternativement en recherche de toilettes publiques le long du chemin.

Le dernier tronçon un tantinet "nature" (enfin, presque pas urbanisé) entre Urville-Nacqueville et la pointe de Querqueville (Centre d'Instruction Navale) est vite franchi. La pluie et le vent sont plus forts lorsque nous contournons l'enceinte militaire par la promenade littorale, jusqu'à nous engager quelques mètres sur la Digue de Querqueville. Nous devisons sur les travaux titanesques qu'ont exigé l'enclosure de la rade de Cherbourg par cette digue, lesquels ont duré 80 ans (!), depuis le début du règne de Louis XVI et achevés sous Napoléon III. A vocation éminemment militaire, ce chantier pharaonique avait pour ambition de permettre la présence de la Royale en eaux profondes en plein milieu de la Manche, sans répéter l'humiliation subie sous Louis XV avec l'enfermement et le pourrissement dans le Golfe du Morbihan face au blocus de la marine anglaise.

A la Cité Dixmude, entrée de l'agglomération cherbourgeoise, une large boulangerie / salon de thé nous offre ses tables, ses confortables fauteuils et sa chaleur pour nous offrir (façon de parler, on a payé quand même) ses petits plaisirs chocolatés.

7Av3iM1mB.2020-01-26-14.jpeg

Cette agréable pause a été suivie d'un redémarrage poussif, pour de long kilomètres urbains sous une pluie intermittente et avec un vent désagréable pour rejoindre la gare, avec plus d'1/2 heure d'avance sur notre train (zut, j'aurai bien repris café et croissants !). La suite n'est que logistique, avec 1/2 heure ferroviaire pour retour à Carentan, d'où je voiture azerty jusqu'à son van laissé à Lessay. Je le laisse là et chacun part retrouver sa chacune, l'un en Bretagne, l'autre au bout (enfin, l'autre bout) de la Normandie.


liens vers les vidéos relive :

jour 1 - https://www.relive.cc/view/vPOpW7JDkRv
jour 2 - https://www.relive.cc/view/v1OwM7d5nXq
jour 3 - https://www.relive.cc/view/v26M8D4jVEO

carte umap du parcours : http://u.osmfr.org/m/412226/

7Av4rh0CD.trace.png


Conclusions :

azerty :

J'ai abordé cette sortie avec plusieurs angoisses. et oui, un sac lourd est un sac bourré d'angoisse , mais un sac léger aussi ....

Mes dernières sorties sur des distances approchant les 40 km quotidiens m'ont infligés pas mal de bobos aux pieds et des irritations très douloureuses. Sur ce dernier point seulement je pense avoir trouvé une solution. Les pieds ont tenu toute la première journée sans problème, mais la grande ligne droite sur la plage au milieu du deuxième jour a réveillé les douleurs tant redoutées sous la plante des pieds ainsi qu'au genou droit. Ces douleurs vont persister et s'amplifier jusqu'à l'arrivée à Cherbourg.

Concernant la température, je redoutais réellement d'avoir froid tout du long, jour et nuit. J'ai fait le choix de rester en short mais j'ai complété ma tenue de marche par un TSML de running par temps froid sous ma polaire légère. Choix judicieux car je n'ai pas souffert du froid mais le peu de dénivelés rencontrées ont suffit à me faire transpirer rapidement. trop chaud, trop froid, vivement la tenue climatisée. Bonnet , tour de cou et gants légers ont été bien utiles mais j'ai quand même pu les retirer en milieu de journée. J'avais pris une doudoune et je suis surpris car je l'ai à peine utilisée une heure. Si je peux m'en passer en janvier alors je peux définitivement la retirer de ma liste.

Comme ça a déjà été dit plus haut le vrai challenge concernant la température a été de faire connaissance avec mon nouveau système de couchage par nuit fraiche. Et de découvrir sur le tas que quand on se retrouve en chien de fusil avec un quilt c'est que l'on a le c*l dans les courants d'air. On apprend donc à accompagner le duvet lors de tous nos mouvements. J'avais fait ce choix risqué pour une première sortie de ne pas prendre les 3 sangles pour le fixer sur le matelas. A part ces quelques soucis de débutant qui ont rafraichi ma nuit je ne peux pas dire que j'ai eu froid sous mes 300g de duvet, j'étais habillé d'un collant fin, d'une paire de chaussettes et je conservais en haut mon TSML merinos, ma polaire et mon bonnet. J'ai souvent froid aux pieds au bivouac mais cette fois rien. Même la seconde nuit où le polycree a glissé et où le fond du duvet était tout mouillé dans l'herbe.

Le froid, les bobos, et la dernière inconnue était de suivre la cadence imposée par le collègue, toujours sur le rythme de sa traversée des Alpes à l'été 2019. Il dit qu'il saute des repas mais la vérité c'est qu'il mange des kilomètres toute la journée. On se rassure comme on peut, sur les vidéos je suis toujours devant wink

Plus sérieusement sur ce type de sortie un peu exigeante c'est important d'avoir une approche similaire, d'être raccord sur le rythme, les heures de lever et de départ, le nombre et la durée des pauses, le choix des bivouacs, etc. Tout cela s'est fait (il me semble) sans avoir à négocier, tergiverser ni argumenter outre mesure. j'appréhendais un peu, quand on tire sur la machine on devient moins lucide, moins patient, moins à l'écoute, et la moindre frustration ou contrariété pourrait donner lieu à des tensions. J'ai été ravi de constater que tout s'est décidé plus ou moins rapidement et naturellement, jusqu'au choix des boulangeries.

7Av3iWRrb.2020-01-26-14.jpeg

à refaire.


Hervé27 :

Physique au rendez-vous, les journées à 50 kmE et + ont été mon quotidien l'été dernier, mais c'est toujours bon de le vérifier. Content que les grandes enjambées d'azerty ne lui donnent pas un trop gros avantage, on a réussi à garder le même rythme tous les deux. De toute façon, on marche toujours plus vite seul qu'à plusieurs, la présence d'un binôme est donc a priori reposante à condition que le niveau physique soit similaire … et c'est le cas.

Pour le matériel des réflexions sur 3 postes :
   
L'abri : Xavier de Tipik m'avait refait en décembre l'étanchéité de l'ensemble, et les averses reçues lors de la dernière nuit ne m'ont absolument pas inquiété. J'apprends à limiter la condensation (pas compliqué, faut ventiler suffisamment), et je n'hésite plus à monter l'abri aussi haut que possible, et à laisser les portes ouvertes en les fixant en auvent.

Le couchage : j'ai matière à améliorer mon isolation thermique au sol, peut-être tout simplement en rallongeant mon arkmat. (120 cm au lieu de 80 ?). Pour les nuits froides ou humides aux limites du 3 saisons, je chercherai aussi une petite gourde souple de 0.5 à 1 litre, qui résiste à l'eau chaude et puisse servir de bouillotte en offrant plus de surface qu'une petite bouteille, pour mieux diffuser la chaleur.

Panneau solaire : certes avec une excellente orientation durant la marche, le panneau a fort correctement chargé mon téléphone et la powerbank de  4 000 mAh "sortie d'un tiroir". Bon à savoir pour les sorties où je souhaite embarquer un peu plus de réserves.

Chaussures : de plus en plus content de mes Scarpa Mescalito. Elles ne se mouillent pas facilement, et quand c'est le cas le gros de l'eau est évacué rapidement et la sensation d'humidité disparait vite (ça ne dispense pas de sécher les chaussures, mais c'est quand même moins désagréable). Leur durabilité se confirme, puisque les 1 000 km sont franchis sans usure inquiétante. Pour le renouvellement je testerai la version "knit" (tissée), plus légère de 50 g par chaussure, et sans doute encore plus respirante.

Même si ça n'a pas été un point critique de cette sortie, je dois chercher une combinaison sous-gants chauds / sur-gants imper-respi satisfaisante (actuellement une seule grosse paire pour ces deux fonctions, et j'ai trop vite froid aux doigts).

7Av3iRW3s.2020-01-26-14.jpeg

A quand la suite ?

PS : d'accord ça fait trois fois qu'on les voit en photos, mais sérieusement, vous aviez déjà vu ça vous des chocolatines double barre ??? une tuerie wink


EDIT : ch'tite vidéo

"Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé et s'appelant azerty et Hervé27 ne saurait être que  purement fortuite et de l'ordre de la coïncidence et du hasard. Les séquences d'action de ce film sont dangereuses. Toutes les cascades ont été réalisées par des professionnels. Ne tentez pas de les imiter. Pour votre santé évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé."


EDITs :
- typo
- lien vidéo

Dernière modification par Hervé27 (28-01-2020 15:17:05)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#2 28-01-2020 10:44:54

Redfish
Chat schizophrène...
Lieu : Marseille
Inscription : 16-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Sympa comme sortie.
Et ça change de la montagne...
smile

PS: Combien de dénivelée cumulée sur les 3 jours ?

Hervé27 a écrit :

#553804A noter que j'avais prévu d'utiliser ma Platypus 1 litre à cet effet (après un test positif à la maison), mais à l'arrêt ravitaillement en eau à Carteret elle s'est mise à fuir à la soudure de l'embout du bouchon… Je suppose que mon test à la maison l'a déformé, mais que cela ne se manifeste que maintenant après refroidissement et que l'eau a fait son chemin. Une platypus foutue, c'est la première sur les 3 que j'utilise.

Étonnant, ma Platypus 2l est régulièrement utilisé à cet usage (100% eau bouillante) en hivernal.
Jamais eut de soucis à ce jour...

Hors ligne

#3 28-01-2020 10:51:02

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Salut Redfish,

1 900 m cumulés selon IphiGéNie, mais concentrés sur les 2 derniers jours. Honnêtement, on les sent à peine …

Pour la Platypus je suis quasi certain que la fuite pré-existait, mais que le hasard a voulu que ça se manifeste à ce moment-là. Dilatée à l'eau chaude la fuite était colmatée, mais contractée à l'eau froide c'était la cata ...


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#4 28-01-2020 10:55:44

Serval
Carpe diem
Inscription : 15-06-2018
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Merci pour le retour !
Tous les deux en short par 1 à 4°C... pour Hervé, je le savais déjà mais vous n'êtes pas frileux les gars !
Les platypus résistent à la chaleur en principe, c'est bizarre que tu aies eu ce problème... [Edit : ovus apezt tpro vtie]

Dernière modification par Serval (28-01-2020 10:58:35)


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

Trombi | Mes "longues promenades" | Lighterpack 2023
« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

Hors ligne

#5 28-01-2020 11:04:36

divad
Membre
Lieu : 14
Inscription : 30-07-2018

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Sympa cette petite balade: à quand la cote est?

D

Hors ligne

#6 28-01-2020 13:15:28

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Et une ch'tite vidéo en prime !

"Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé et s'appelant azerty et Hervé27 ne saurait être que  purement fortuite et de l'ordre de la coïncidence et du hasard. Les séquences d'action de ce film sont dangereuses. Toutes les cascades ont été réalisées par des professionnels. Ne tentez pas de les imiter. Pour votre santé évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé."


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#7 28-01-2020 14:32:56

Manche
Membre
Inscription : 27-08-2018

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

1ere manche du tour de Manche ?
Ça sous-entend une seconde manche le long des côtes de la Manche ?

Manche  smile

Hors ligne

#8 28-01-2020 15:13:41

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Manche a écrit :

#5538741ere manche du tour de Manche ?
Ça sous-entend une seconde manche le long des côtes de la Manche ?

Manche  smile


Le titre alternatif était "2 cloches font la Manche"  lol , mais il eut fallu passer par Villedieu les Poëles  wink


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#9 28-01-2020 15:56:53

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

merci à tous les deux pour ce retour ... actif.

@ azerty, c'est malheureux ces douleurs qui ne veulent pas s'en aller.
@ hervé, à Crozon, j'ai prévu d'apporter mon pioulou pour voir si il y a une différence de condensation.

L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

Hors ligne

#10 28-01-2020 16:07:54

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

laxmimittal a écrit :

#553883@ hervé, à Crozon, j'ai prévu d'apporter mon pioulou pour voir si il y a une différence de condensation.
L.

Coucou Laxmimittal,

Chouette, ça me permettra aussi de montrer les petites améliorations apportées par Xavier / Tipik sur les clips des portes (merci à lui en passant wink ).

Je m'améliore petit à petit sur la condensation (choix du terrain, montage …) et je ressens déjà un gros mieux par rapport à mes débuts sous abri monotoile l'été dernier. Plus ça va et moins ça me gêne quand il y en a quand même : j'apprends à ne pas frotter la toile … ou à ne pas m'énerver si c'est le cas. Ce n'est au fond pas si grave ...


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#11 28-01-2020 18:22:26

Eric le rouge
AnthropoMUL[ET]
Inscription : 13-04-2018

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Sympa cette sortie en mode "sportif" mais sans se prendre la tête, avec une (bonne) forme au rendez-vous...
Par contre je suis un peu soucieux pour Hervé27 : le smartphone est revenu intact ! Il n'y a plus de tradition  big_smile


Mon trombi schizo, mi-Mul mi-anthropologue, avec un sommaire de mes récits de sortie bavards et de mes articles indigestes big_smile sur la Mul

Hors ligne

#12 28-01-2020 19:54:51

ester
Membre
Lieu : Bzh
Inscription : 24-08-2011

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Super, les gars, avec les encouragements des lecteurs ! big_smile

Rien que pour la chocolatine double à l'arrivée, vous avez bien fait d'y aller ! tongue


Grâce à vous, j'avance ! merci !  smile

Hors ligne

#13 28-01-2020 20:04:34

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
Inscription : 22-04-2012
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Salut,
Sympa comme sortie smile
Par contre je suis assez surpris du temps pour vous mettre en route : 40 minutes, ça me semble lent avec le peu d'équipement que vous avez (et sans manger). C'est la boisson chaude qui vous ralentit autant ?

Perso j'oscille entre 20 et 25 minutes entre le réveil et le départ (selon si j'ai dormi à la belle ou si j'ai planté la tente), tout en grignotant quelques gâteaux pendant que je m'affaire. Imaginez, vous avez 20 minutes de marche potentielle en plus ! big_smile

Edit : par contre pas de boisson chaude le matin pour moi (pas pour aller plus vite, simplement parce que je n'aime pas ça)

Dernière modification par Shanx (28-01-2020 20:05:49)


← Mon blog : traversées à pied des Alpes, de l'Islande, de la Corse, des États-Unis - Japon en vélo
Mon trombi
"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
"La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle est née, c'est là qu'elle revient se cacher, quand ça va mal." - Romain Gary

Hors ligne

#14 28-01-2020 20:40:07

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Sympa !
Quel plaisir de marcher à deux sans se sentir bridé et sans avoir à forcer.


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

Hors ligne

#15 28-01-2020 21:44:11

martie
Membre
Inscription : 04-03-2011

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Belle balade!
Bon rythme!
Bravo d'être resté en phase!

martie

Hors ligne

#16 28-01-2020 22:23:26

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Shanx a écrit :

#553927Salut,
Sympa comme sortie smile
Par contre je suis assez surpris du temps pour vous mettre en route : 40 minutes, ça me semble lent avec le peu d'équipement que vous avez (et sans manger). C'est la boisson chaude qui vous ralentit autant ?

Perso j'oscille entre 20 et 25 minutes entre le réveil et le départ (selon si j'ai dormi à la belle ou si j'ai planté la tente), tout en grignotant quelques gâteaux pendant que je m'affaire. Imaginez, vous avez 20 minutes de marche potentielle en plus ! big_smile

Edit : par contre pas de boisson chaude le matin pour moi (pas pour aller plus vite, simplement parce que je n'aime pas ça)

Salut Shanx,

Sur le temps de démarrage, réponse en 2 temps :

1) Philosophique :

C’est justement tout un équilibre entre se donner le temps en partant tôt d’une part, prendre son temps pour rester zen d’autre part.

C’est un sujet sur lequel azerty et moi sommes tombés d’accord : pour aller loin il ne s’agit pas d’aller vite, mais longtemps. Nous évitions de multiplier les pauses, mais on n’était pas non plus aux pièces : on prenait le temps de faire ce qu’on avait à faire.

Le seul vrai critère était de faire le quota de marche de ~10h par jour. Sur une journée de 24h, ça laisse 14h de battement, bien plus que le besoin de bivouac, et on aime bien tous les deux la marche de nuit.

Le mot d’ordre était donc «no stress », et on a ainsi fait le programme avec une relative facilité.

2) Technique :

En ce qui me concerne j’ai adopté des solutions modulaires (couchage, fringues, popote ...) donc composé d’éléments multiples qu’il faut ranger avec une certaine discipline. J’aime aussi que mon sac reste compact, il me faut donc plier / rouler / ranger mon barda pour qu’il rentre dans les emplacements / housses attitrés. Forcément, ça bouffe du temps ...


Pour ce qui est de la boisson chaude, cela relève de la psychologie, un genre de gri-gri ou de cérémoniel, pour célébrer le bonheur d’être là (si je suis en solo), ou un instrument de convivialité et de partage si je suis avec d’autres. Un de mes grands plaisirs est d’offrir le café (avec chocolat !) lors de mes rencontres de hasard ...


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#17 28-01-2020 22:33:24

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

... et merci à tous de votre passage ! Vos petits mots sympas font plaisir smile!


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#18 28-01-2020 23:03:05

trois flèches
Invité

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Plus particulièrement dans ta vidéo Hervé on voit une petite séance de séchage des sacs de couchage, le cumulus X-lite condense-t-il systématiquement quand tu le couple avec ton Sol bivy ?

#19 28-01-2020 23:49:09

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

trois flèches a écrit :

#553966Plus particulièrement dans ta vidéo Hervé on voit une petite séance de séchage des sacs de couchage, le cumulus X-lite condense-t-il systématiquement quand tu le couple avec ton Sol bivy ?

Salut trois flèches,

Toujours un peu d’humidité aux pieds, mais pas plus ni moins avec le SOL Escape que sans (si utilisation en drap de sac comme lors de cette sortie). 

Avec le SOL en mode sursac le duvet est nettement moins humide, mais j’ai du mal à départager les effets (évités) du frottement sur la toile humide de l’abri et de la respiration.

Par principe et sauf oubli ou circonstances défavorables, j’aère toujours le duvet en journée, histoire de ne pas cumuler l’humidité d’une nuit sur l’autre.

NB à ceux qui n’ont pas suivi les épisodes précédents dans mes choix de couchage : j’ai délibérément opté pour une faible quantité de duvet (200g) pour ne pas risquer de transpirer, car le tissu Toray Airstatic est moins respirant que d’autres, tout en contribuant à l’efficacité thermique de l’ensemble car il préserve une bulle d’air chaud autour de moi. Je joue sur la modularité avec un SOL Escape Bivy pour m’ajuster aux circonstances et étendre à 3 saisons l’utilisation de ce duvet (très) léger (327 g de poids total).


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#20 29-01-2020 11:08:29

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Salut à tous,

J'avais donné des distances / dénivelés / temps totaux issus de mes enregistrements bruts Iphigénie. Après retraitement (via Iphigénie et IBP Index) voici le bilan que je retiens :

JourkmD+D-Tempskm/hIBPkm-EffortkmE/h
J149.8916510:084.911750.85.0
J247.662351710:174.612454.35.3
J339.92813818:264.710343.35.1
TOTAL137.399596328:514.76344148.45.14

Temps donnés toutes pauses déduites. KmE calculé avec 115 m en D+ et 400 m en D-

Moitié moins de dénivelé que les enregistrements bruts (visiblement des bugs sur le jour 3, où l'enregistrement totalisait plus de 1 000 m avec des pics d'altitude inexpliqués car absents du terrain … Je ne me souviens pas avoir eu le hoquet lol ). Aberrations pas totalement corrigées, puisque les totaux D+ et D- ne correspondent pas alors que départ et arrivée sont tous deux au niveau de la mer ou presque. De l'éternelle difficulté d'appréhender le dénivelé réel …

Quand je marche seul et que je ne suis pas en mode "marche rapide" je tourne autour de 5.3 kmE/h. On marche toujours moins vite à plusieurs que tout seul, mais ici en binôme avec azerty la différence est minime à  5.14 kmE/h, confirmation que nous avons bien des tempos similaires  wink


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#21 30-01-2020 18:55:44

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

"Mais monsieur, si ce n'est pas de la montagne, ce n'est pas de la randonnée !"
C'est ce qu'on m'a dit ici wink

C'est un chouette retour.
J'ai à peu près le même tempo que vous par jour : 10 heures de pause et 4 heures de marche. Hein ? C'est pas ça ?

Sinon, attention à la rédaction du texte

Hervé27 a écrit :

#5540071ère pause après 20 km et 4 h de marche dans le cimetière de l'Eglise

Faire 20km dans un cimetière, ce n'est pas monotone ?
lol

Dernière modification par tolliv (30-01-2020 18:56:05)


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

Hors ligne

#22 30-01-2020 19:56:13

gui3gui
Membre
Inscription : 22-10-2014

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Eric le rouge a écrit :

#553901Sympa cette sortie en mode "sportif" mais sans se prendre la tête, avec une (bonne) forme au rendez-vous...
Par contre je suis un peu soucieux pour Hervé27 : le smartphone est revenu intact ! Il n'y a plus de tradition  big_smile

Il a quand même sacrifié sa barbe sur l'autel du mul (pour quelques grammes ?) wink

Hors ligne

#23 31-01-2020 10:59:30

azerty
[i]RL
Inscription : 08-01-2018

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

tolliv a écrit :

Sinon, attention à la rédaction du texte

Hervé27 a écrit :

#5540071ère pause après 20 km et 4 h de marche dans le cimetière de l'Eglise

Faire 20km dans un cimetière, ce n'est pas monotone ?

certains y étaient avant nous et à ce jour n'ont toujours pas trouvé la sortie sad

c'était une belle balade. pour ce qui est des calculs , personnellement, j'ai encore du mal à me projeter sur les indices IBP et KmE. Je ne me vois pas dire cette sortie est équivalente à une sortie moins longue mais avec plus de dénivelé.

je trouve que marcher sur le plat et en montagne ça ne sollicite pas du tout le corps de la même façon. sur du plat on force l'allure, et je ressens des douleurs dues aux contact ou aux chocs (pieds, genoux). le mouvement est quasiment toujours le même donc le corps ne se repose jamais. par contre je ne ressens pas de douleurs musculaires hormis au redémarrage à froid après les pauses. 

en montagne on alterne entre de la montée un peu de plat et de descente. Le corps est sollicité de différentes manières et ça permet quand même de varier et d'alterner les efforts. par contre je ressens plus le besoin de forcer sur les muscles des jambes et il m'arrive de ressentir des coups de mou pendant les montées.

J'aimerais que ce type de sorties sur les 6 prochains mois me préparent au mieux à la montagne pour cet été. j'adorerai être opérationnel et en pleine forme dès le jour 1 à la sortie du train, mais je me méfie et j'ai toujours peur d'en baver dès la première montée.

sinon concernant notre discussion sur les frontales j'ai recherché les caractéristiques de la petzl e-lite. en mode mini (13lm) elle est donnée pour une autonomie de 11h30. et comme tu dis elle a un second mode qui éclaire seulement 1m plus loin mais divise l'autonomie par 3, c'est un peu con.

J'aurais été séduis par les 20 à 40h d'autonomie dont on avait discuté mais je vais rester sur mes lampes rechargeables via port USB. ma wowow doit tenir 4h, ça suffit pour la soirée et le départ matinal et en cas de marche de nuit intensive ma petzl énorme dure 130h en mode 6lm et 8h en mode 100lm. il lui manque juste un mode 50lm.

7AAwdNRUw.elite.png

bonne journée.


«Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait 10 fois le tour du monde, mais celui qui a fait le tour de lui-même. »

Profil / trombi ici

Hors ligne

#24 31-01-2020 12:20:11

Redfish
Chat schizophrène...
Lieu : Marseille
Inscription : 16-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Ce qui me gêne le plus sur la petzl e-lite ce sont les 2 piles boutons.
Pas rechargeable (donc pas écolo comparé à une batterie) et oblige à avoir un jeu de secours avec soi (voir plus suivant la durée).

Hors ligne

#25 31-01-2020 13:52:59

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Azerty + Hervé27 : 1ère Manche (GR223)

Redfish a écrit :

#554382Ce qui me gêne le plus sur la petzl e-lite ce sont les 2 piles boutons.
Pas rechargeable (donc pas écolo comparé à une batterie) et oblige à avoir un jeu de secours avec soi (voir plus suivant la durée).

Salut Redfish,

Malgré mon année intensive les piles ont tenu 1 an. La fin de vie des piles s’étale sur un long moment, avec lumière plus faible mais pas d’extinction brutale. Tout le temps donc d’anticiper le renouvellement.

Si dans le doute pour une longue sortie, plutôt que d’emporter des piles de secours, il suffit de partir avec des piles neuves, pour ne « finir » les précédentes qu’à son retour.

Maintenant, si je trouve du rechargeable aussi léger et peu encombrant, je prends !

Nb : aussi astronome amateur, je fais attention à préserver ma vision nocturne et c’est pour ça que j’aime bien la douce lumière de la e-lite : mes yeux restent habitués à l’obscurité quand je l’éteins, et de fait je ne l’utilise que dans les portions les plus sombres ... d’où la longue durée de vie avec mon usage.


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

Pied de page des forums