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#101 15-02-2020 10:36:04

einganien
Membre
Lieu : Marseille
Inscription : 30-12-2015
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Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

En encore, les blocages de ma rotule et de mon péroné qui ont engendré un pincement du nerf sciatique poplité externe droit, n'ont pas permis de vous montrer tous mes talents de caméraman... bon après, dans toute cette brume, je sais pas ce que j'aurai pu filmer !!  lol  lol  lol

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#102 15-02-2020 10:38:47

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
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Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

einganien a écrit :

#556288En encore, les blocages de ma rotule et de mon péroné qui ont engendré un pincement du nerf sciatique poplité externe droit ..

Finalement, tu aurais pu venir, on est passé par la voie romaine qui a été aménagée exprès pour les fauteuils roulants charrettes !


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

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#103 15-02-2020 11:14:27

einganien
Membre
Lieu : Marseille
Inscription : 30-12-2015
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Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

tolliv a écrit :

#556289

einganien a écrit :

#556288En encore, les blocages de ma rotule et de mon péroné qui ont engendré un pincement du nerf sciatique poplité externe droit ..

Finalement, tu aurais pu venir, on est passé par la voie romaine qui a été aménagée exprès pour les fauteuils roulants charrettes !

Même pas je vais répondre à cette attaque démesurée... roll lol

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#104 15-02-2020 12:38:23

Myrtille88
Membre
Lieu : Provence
Inscription : 30-09-2009

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

oooooooh encore un CR qui décoiffe, merci tolliv de me faire autant rire lol , succulent

j'ai vraiment envie d'aller y voir de plus près, ça a l'air très joli, même avec le brouillard

j'aime beaucoup le camembert (celui qui ne se mange pas) de la liste de Phil82 roll

j'ai encore les remarques de ith  tongue

j'ai peut-être, sûrement, raté quelque chose mais pour quelles raisons avoir des zips à un collant?

Bravo à la compagnie de la montagne noire smile

Myrtille

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#105 15-02-2020 12:56:47

trois flèches
Invité

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Myrtille88 a écrit :

#556299
j'ai peut-être, sûrement, raté quelque chose mais pour quelles raisons avoir des zips à un collant?

Myrtille

Et bien ça tombe bien je me suis posé exactement la même question smile .

#106 15-02-2020 13:03:02

Pala2
MUL frites
Lieu : Bruxelles
Inscription : 16-07-2015

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Pour ça :

ith a écrit :

#556157Un détail : mon collant est en micropolaire avec deux zips sur le coté (voir message suivant).
Je peux donc le mettre en baissant mon pantalon (un modèle Grifone XL en tissu de type Schoeller extensible en polyamide gratté) sans retirer les chaussures (pour moi semi montante en goretex et tissu) sans trop de complication (c'est un peu délicat de manipuler les zips latéraux toutefois).

Mais surtout le retirer en 30sec en baissant seulement mon pantalon (plus facile à défaire qu'à mettre). Je l'ai mis dès que nous nous sommes arrêtés. Le gros avantage des zips c'est que le matin on peut le garder, même en commençant à marcher, puisque c'est très facile à retirer.


Pierre Build-a-Bear

(C'est comme ça que je m'appelle dans la vraie vie)

Mon trombi, parce que je sais jamais comment le retrouver facilement...

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#107 15-02-2020 13:08:45

trois flèches
Invité

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Merci Pala, c'est un choix...

#108 15-02-2020 18:10:04

Myrtille88
Membre
Lieu : Provence
Inscription : 30-09-2009

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

ah ok, effectivement j'ai gardé pour plus tard la lecture du message de ith

pour ma part en hiver, si je garde mon collant au départ le matin,  pour l'enlever je procède ainsi: j'enlève une jambe de pantalon puis une jambe de collant, je remets la jambe du pantalon puis je fais la même chose pour l'autre jambe, ça va vite, entre chaque manip je pose mon pied sur ma chaussure

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#109 15-02-2020 19:22:54

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
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Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

J'imagine que ce genre de collant à zip est super en raquettes ou en ski de rando quand tes chaussures sont pleines de neige et que c'est difficile de se déchausser.


"La vie est trop courte pour être petite"

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#110 15-02-2020 21:03:18

Denis_0009
Denis
Lieu : Port-Camargue
Inscription : 09-12-2011

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Ma liste (modifiée) : https://lighterpack.com/r/snv2h4


7AZjbaS41.Items-LighterPack-CMN_Pic-de-N.png



CategoryItem Namedescqtyweightunitworn/consumable
PORTAGESad cuben filet dos tendu 35LFeat. bruno78641347gram
BIVOUACAbriHexamid solo + ZPacks + lignes et haubans1371gram
BIVOUACTapis de solSOL Survival Blanket (2pl)191gram
BIVOUACBivySOL Escape Lite1155gram
BIVOUACSardinesD4 Oranges X 101090gram
BIVOUACMatelas + patchs + sacKlymit + sac STS1385gram
BIVOUACSac de couchage + sanglesQuilt EE Revelation 30F (TC 5°C)1561gram
CUISINETitanium BowlSnowpeak152gram
CUISINERéchaud gaz + sacBRS-3000T127gram
CUISINEPare-vent réchaudTitane + housse116gram
CUISINEPoche à eauSawyer 1L X 2256gram
CUISINEBouteillesPerrier 0,5L X 2256gram
CUISINECouteauOpinel n°6126gram
CUISINEFourchette/cuillèreD4 Trek 500111gram
CUISINEBol + couvercleZiploc128gram
HYGIENEPQ120gram
VETEMENTSDoudouneEE Torrid Apex1272gram
VETEMENTSChaussettesCEP Run progressive173gramWorn
VETEMENTSTour de cou + gants finsBuff + D4180gramWorn
VETEMENTSBoxer mérinosSmartwool195gramWorn
VETEMENTSTS-ML mérinosSmartwool1294gramWorn
VETEMENTSTS-ML mérinosQueshua1232gram
VETEMENTSPantalon LidlCrivit1325gramWorn
VETEMENTSVeste imperZPacks1180gramWorn
VETEMENTSCollant mérinos?1210gram
VETEMENTSPantalon imperMontane Minimus1174gram
VETEMENTSChaussuresSalomon SpeedTrack 320 X 22640gramWorn
VETEMENTSServiette microfibre60*40178gram
VETEMENTSSur-mouffles KamleikaOMM122gramWorn
DIVERSClé voiture146gram
DIVERSBâtons carboneBedee1400gramWorn
DIVERSSmartphoneXiaomi Redmi Note 71205gramWorn
DIVERSLunettes vueLoupes124gramWorn
CONSOMMABLESSemoule2208gramConsumable
CONSOMMABLESchocolat noir 70%Poulain1100gramConsumable
CONSOMMABLESBarres céréalesCarrouf4149gramConsumable
CONSOMMABLESNoix de cajouNature bio1200gramConsumable
CONSOMMABLESEau1 litre11000gramConsumable
CONSOMMABLESCartagène1 litre11000gramConsumable
CONSOMMABLEScartouche gazPrimus 1001205gramConsumable
CONSOMMABLESDosettes café/thé3 + 2510gramConsumable
CONSOMMABLESSoupe lio1 sachet190gram

Dernière modification par Denis_0009 (15-02-2020 22:59:44)


L'homme le plus riche est celui qui possède le temps de marcher. Proverbe arabe

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#111 15-02-2020 21:19:48

trois flèches
Invité

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

1 sardine de 90 gr, c'est drôle ça  smile .

C'est quel matelas klymit pour 385 gr ?

Il me semble qu'il n'y a pas tous les consommables....

édit : ajout

Dernière modification par trois flèches (15-02-2020 21:20:57)

#112 15-02-2020 22:05:06

Denis_0009
Denis
Lieu : Port-Camargue
Inscription : 09-12-2011

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

J'aurais dû virer les quantités, mais si tu observes bien dans la colonne précédente il est indiqué X 10 :-)
J'ai aussi utilisé * à la place du X pour les chaussures et la semoule ou additionné (café + thé).
Le Klymit est un modèle "noir" estival acheté via Massdrop (modèle avec petit embout de gonflage sans clapet, pénible à l'usage).
Pour les consommables j'ai zappé une soupe lio à 90g.
Je n'avais quasi rien, mangé les noix de cajou + 4 barres de céréales, 100g de semoule et le chocolat dont tu as profité aussi me semble-t-il.
Mais j'avoue que la mise en commun orgiaque du soir ne m'a pas laissé sur ma faim (sans parler des calories alcooliques) et l'oumous de Joy avec un cracker au rocher de l'aigle était excellent :-DD
Il y a un oubli aussi dans la partie vêtements, les sur-mouffles OMM Kamleika à 22g la paire et qui m'ont de surcroît bien servi.
Je corrigerai ;-)

Dernière modification par Denis_0009 (15-02-2020 22:12:56)


L'homme le plus riche est celui qui possède le temps de marcher. Proverbe arabe

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#113 15-02-2020 22:56:24

trois flèches
Invité

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Ha non mais je n'étais pas sérieux quand je disais ça, je constate qu'il manque l'isolant liquide cool .

Effectivement j'ai bassement profité des chocolats par contre j'ai raté l'oumous de Joy, mer...e.

#114 15-02-2020 23:01:42

Denis_0009
Denis
Lieu : Port-Camargue
Inscription : 09-12-2011

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Tu m'as tellement mis la pression que j'ai fait les modifications nécessaires et pense être dès lors au plus juste wink  lol
L'isolant liquide n'ayant pas été oublié...
L'était vachement bon l'oumous cool  tongue

Dernière modification par Denis_0009 (15-02-2020 23:04:42)


L'homme le plus riche est celui qui possède le temps de marcher. Proverbe arabe

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#115 15-02-2020 23:05:12

Joy Supertramp
Sempervirens
Inscription : 25-03-2019
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Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

trois flèches a écrit :

#556333Ha non mais je n'étais pas sérieux quand je disais ça, je constate qu'il manque l'isolant liquide cool .

Effectivement j'ai bassement profité des chocolats par contre j'ai raté l'oumous de Joy, mer...e.

Oui tu étais parti au sommet avec Naxh et Splint ! J'en referai la prochaine fois smile


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

Liste montagne été top confort

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#116 15-02-2020 23:12:36

trois flèches
Invité

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Joy Supertramp a écrit :

#556335

trois flèches a écrit :

#556333Ha non mais je n'étais pas sérieux quand je disais ça, je constate qu'il manque l'isolant liquide cool .

Effectivement j'ai bassement profité des chocolats par contre j'ai raté l'oumous de Joy, mer...e.

Oui tu étais parti au sommet avec Naxh et Splint ! J'en referai la prochaine fois smile

Je n'y avais jamais pensé en rando pourtant on en fait souvent à la maison, je le note smile .

#117 15-02-2020 23:15:52

Denis_0009
Denis
Lieu : Port-Camargue
Inscription : 09-12-2011

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Allez! Encore une petite, avec quelques brillants éléments qui ont fait un achat groupé de vestes big_smile

7AZkAZB6f.CMN-09-02-2020.jpeg

Dernière modification par Denis_0009 (15-02-2020 23:16:56)


L'homme le plus riche est celui qui possède le temps de marcher. Proverbe arabe

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#118 16-02-2020 09:30:10

Lodewijk
Membre
Inscription : 07-02-2019

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Salut smile .

On aperçoit clairement sur cette photo, le regard vif d'un participant suite à une question existentielle..Cela illustre bien le " Euh..??"  big_smile  ou alors il le saoule à coup de " Mets ta capuche..Mais, pourquoi tu la mets jamais ou tu devrais boire un peu tu va avoir des crampes."  lol

A tantôt.

Dernière modification par Lodewijk (16-02-2020 09:36:11)

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#119 17-02-2020 10:58:34

Phil82
Tortouille
Lieu : Montauban
Inscription : 22-08-2019

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Tu charries Lode, on voit bien que j'étais en admiration devant ton collant! lol

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#120 17-02-2020 11:22:11

Lodewijk
Membre
Inscription : 07-02-2019

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

A juste raison smile  D'ailleurs quelqu'un m'a fait un compliment à ce sujet mais, que pour des raisons de Bienséance, je garderais pour moi wink .

Qu'il sache que c'est un homme de gout big_smile  lol .

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#121 17-02-2020 12:29:34

Bilbox
Membre
Inscription : 17-04-2013

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Alors ok, Tolliv= Golgoth dans la Horde du Contrevent!
Sympa malgré des conditions moyennes, quoique la brume peut être belle. Profitez de vos week-end hmm  wink

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#122 17-02-2020 13:11:51

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
Site Web

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Bilbox a écrit :

#556453Alors ok, Tolliv= Golgoth dans la Horde du Contrevent!

big_smile


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

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#123 17-02-2020 13:15:51

jerome31
Membre
Lieu : ayguesvives (31)
Inscription : 05-02-2018

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

tolliv a écrit :

#556457

Bilbox a écrit :

#556453Alors ok, Tolliv= Golgoth dans la Horde du Contrevent!

big_smile

Un de mes romans préférés !!

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#124 17-02-2020 16:14:03

koreth
Hammocker !
Lieu : Montpellier, France
Inscription : 27-12-2018

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Hello !

Ma liste : https://lighterpack.com/r/83zj9v

Mes photos :
7AYxb0N6i.1.s.jpeg7AYxbuXMl.2.s.jpeg7AYxbXIpn.3.s.jpeg7AYxcowLt.4.s.jpeg7AYxcTprz.5.s.jpeg7AYxdgDuU.6.s.jpeg7AYxdR8zn.7.s.jpeg


Le TL;DR; (Too Long; didn't read)
Je me suis éclaté, merci à tou·te·s ! Ça n'est jamais facile de vouloir emmener des inconnu·e·s dans ses conneries, mais quand on a un groupe pareil, tout semble beaucoup plus facile. J'ai hâte d'être à la prochaine occasion wink
Merci Tolliv pour le retour photo, je donne l’impression de souffrir en permanence d’une intoxication alimentaire sévère aux fruits de mer mais en vrai, c’est mon visage du bonheur.
Et merci Trois-Flèches, je dis pas pourquoi, c’est un TL;DR; !


Avant le départ
« Biip, Biip, Biip, Biip » — Mon (premier) réveil matin, à 5h30.
Plus je vieilli, moins j'arrive à être en retard. Des fois, même, j'arrive à être en avance. Et quand l'agenda de la journée est plaisant comme cette fois, c'est encore pire. Du coup, je sors du lit presque facilement.

« Biip, Biip, Biip, Biip » — Mon (second) réveil matin, à 5h35.
J'ai dit "presque facilement", c'est pas pour rien.
Un petit coup d'œil rapide sur la météo. Bon, en fait, il me faut 10mn. C'est que j'utilise plusieurs sources pour la météo, donc "Météo Maryline" sur randonner-leger.com. Y'a pas deux sources qui disent pareil. Dans l'idée, les sources fiables habituellement m'annoncent du vent, mais une température positive. Ma source la plus fiable (© 3-Flèche-Ultra-Light) m'a bien prévenu que les conditions locales pouvaient drastiquement changer en seulement quelques heures. La décision est prise de ne rien changer dans le sac.

« Biip, Biip, Biip, Biip » — Mon (quatrième) réveil matin, à 5h55.
J'ai testé pour vous, on peut parfaitement se réveiller, regarder la météo, penser à vous tou·te·s et se rendormir. Sans problème !
Mais j'ai un truc : je pense à la cafetière, que j'ai préparé hier. Qui dit cafetière dit café, je n'ai plus qu’à me lever et appuyer sur le bouton, attendre quelques minutes et je profiterai de mon breuvage préféré.
C'est parti : debout, pantoufles, pantalon, re-pantoufles, appuyer sur le bouton de la cafetière, manquer d'écraser le chat, se décider à ouvrir les yeux, appuyer sur le bon bouton de la cafetière, sortir fumer une clope, ouvrir la fenêtre et le volet puis retenter une sortie pour la clope.

« Niveau d'essence faible, rechercher une station à proximité » — Ma voiture, 6h15
Comme quoi on peut vite oublier ce qui était prévu. M'en fou, j'ai mon thermos de café dans la voiture. En route vers Cabrespine, temps de trajet de 1h45. Easy, presque trop court pour moi – j’adore conduire sur de longues routes. J'en profite pour regarder la météo encore une fois … ça sert à rien, à écouter les différents services, j'ai à la fois oublié la crème solaire et l'auto-bronzant, les lunettes de soleil et la chapka.
Ça existe un maillot de bain en polaire, au fait ?

« Votre destination se trouve sur la droite » — Mon téléphone, 8h03
Y'a personne. À 30mn du départ, et sachant que trois personnes ont annoncé dormir sur place la veille.
"Seb, t'es sûr qu'on est samedi ?"
"Seb, t'as pensé au décalage horaire entre la France et Cabrespine ?"
"Seb, t'es sûr qu'il y a pas un autre Cabrespine dans le monde ?"

Mais en fait, un petit demi-tour, une micro-séance de 4x4 avec la citadine et me voilà dans le parking vert (ou noir, ou bleu, suivant si on est daltonien et comment on regarde la carte fabriquée par Tolliv). J'y trouve un van noir, avec une personne très souriante et un chien … "Ok, c'est Joy et Mousse. Donc on est Samedi, donc y'a pas de décalage horaire, donc c'est le bon Cabrespine". Joy, Mousse, premières boussoles du week-end. J'aurai pu tomber pire, vous en conviendrez ! Le van blanc sur le côté, c’est Jérôme31. Derrière, dans le sous-bois… une future blonde, Tolliv.
Splint et Naxh ne tardent pas à nous rejoindre; je me contente des « Salut, enchanté, Seb ! » pour me présenter à celles et ceux qui ne me connaissent pas; Splint, Naxh et moi avons déjà un moyen de communication établi depuis la dernière sortie, ça rends la chose plus facile pour rentrer dans le vif du sujet (« je suis pas le seul à le dire big_smile »); je gobe le thermos de café pour me réveiller et … il est l’heure de déplacer les véhicules vers le parking du gouffre, pour la vraie rencontre, le meeting, la pesée des sacs, le briefing.

Le point de rendez-vous
Ça fait beaucoup de nouvelles tête, d’un coup. Je galère pour mettre un nom sur les visages. « Je suis pas visagiste, après tout ».
Et puis, ces histoires de pseudos aident à m’embrouiller : il s’appelle Redfish ici, mais tout le monde l’appel Gérard (le nom a été changé volontairement pour préserver l’anonymat de la victime); moi, comme je découvre qu’il fait pas 2m12, je l’appelle « le petit Marseillais » – il m’en faut vraiment peu pour rire le matin. Et finalement, le sieur est plutôt doux et non irritant. Y’a la blonde pulpeuse, enfin que j’imagine pulpeuse parce que sous les trois couches c’est toujours plus compliqué de verser dans le jugement primaire et bêta. En fait, il s’appelle Tolliv, mais pour bien m’embrouiller, son prénom à la ville n’est pas « Olivier ». Forcément, quand je me rends compte que face à moi se tiennent Denis_0009, Phil82 et Jerome31, je fais le pari avec moi-même que dans la vraie vie ils vont s’appeler Augustin, Diego et Matthieux-avec-deux-t-et-un-x-parce-que-le-détail-c’est-important. Mais non, finalement, eux s’appellent vraiment Denis et Jérôme. Cette facilité est louche, je suis sûr qu’ils nous réservent des surprises pour la suite. Il ne me reste que Phil, avec qui j'ai la sensation de n'avoir que beaucoup trop peu discuté, et qui reste donc Phil dans ma tête, quel que soit sa vraie identité (qui, avec le recul, me paraît donc être claire : c'est soit un super héro, soit un super méchant !).

Je me retourne vers les chiens pour leur demander leurs pseudos et leur nom civil. « Woof woof woof woof woof » me réponse Mousse (je penche alors pour un léger problème de prononciation, son rendez-vous chez l’ortophoniste est probablement plus tard dans l’année). « tin dao sushis tsé kung-fu ramen woof », me répondu Ryu. J’ai craqué, je l’ai calmé en répondant en ch’timi, fallait pas me chercher !

Pis y’a Ludo. Ludo, c’est facile d’écrire son pseudo (… presque. Copier/Coller, quoi). Lodewijk. Je me dit qu’à part lui et moi personne ne saura prononcer ça, autant l’appeler directement Ludo. Pour ce défilé, Ludo est donc habillé par une quinzaines de couturiers différents qui se sont répartis la tâche de couvrir mon copain ch’ti qui a éparpillé ses affaires sur les 900km qu’il nous a fait l’honneur de parcourir pour nous rejoindre – je sais que ce n’était pas que pour ça, mais le fait qu’on ait pesé ne fut-ce qu’un peu dans la balance compte beaucoup pour nous wink. Le legging lui fait un séant saillant. J’ai alors une révélation : Maryline + Ludo + moi en tête de rando, c’est l’incarnation du risque zéro; la blonde, le legging et ma tête du matin sont tout à fait aptes à écarter, de manière sûre, toute forme de danger de faune. Les loups, ours et dahus auront bien trop peur de ces animaux bizarres que nous sommes. Côté humain, toute personne normalement constituée nous toiserai avant de fuir, face à ce qui ressemble à une fin d’enterrement de vie de garçon qui aurait vraiment mal tourné.

« Last, but not least », Trois Flèches arrive, tel James Bond dans son auto « volant à droite ».
La caution sérieuse du groupe. Ou pas, mais vous ne saurez pas pourquoi wink
C’est mon binôme dans le trinôme, parce que je n’ai (à mon grand regret) pas eu l’occasion de rencontrer Tolliv plus tôt.
C’est le chef des nous, c’est lui le chef d’orchestre. Et ma foi, vue la tronche des artistes, sont se dit que le type est quand même bien courageux.
Si l’humanité était un forum, je demanderai à ce que Trois-Flèches soit une discussion épinglée, pour que tout le monde le connaisse.

Mais quand même.
À voir notre groupe, je me dis qu’il ne manque que l’Audi A4 et les Yamakasi pour que Luc Besson nous fasse une nouvelle superproduction toute bizarre.

Jour 1
C’est parti. Les sacs sont pesés, on n’embarque finalement que quelques dizaines de kilos de matériel; quelques centaines de chair humaine – qui n’a probablement jamais autant été impropre à la consommation – et un volume de quelques litres « d’isolants liquides et solides de formes et de goûts divers ». On déplie les bâtons, et c’est parti pour la première montée.

Ça monte. Ça monte même fort. Je me risque à une petite explication : « Ce que j’aime dans cette randonnée, c’est que la difficulté arrive très tôt, et après c’est fini, ça roule bien ». On passe près du Roc de l’Aigle. « Regardez les copains, on reviendra ici demain et on ira le voir ». Dans l’oreillette, une voix douce me dit que personne ne sait de quoi je parle, qu’on n’y voit pas à 10m,  et qu’il pourrait y avoir le Géant Vert qui y joue du Queen à la Mandoline qu’on n’en saurait rien. C’est pas faux; tant mieux ? Presque, au moins je suis certains que les amis regardent pas autre chose que leurs pieds évoluant dans les cailloux. La météo est plutôt au grand froid. J’ai à ce moment une pensée pour Charles Ingalls qui va encore perdre ses récoltes (ouais, je sais ce que vous vous dites).

On arrive enfin aux premier bois. Moi, je jouais le rôle du « pacer », celui qui donne le ton de la marche, en ouvrant à un rythme sensé être parfait pour être là où on veut, quand on veut. Inquiet de la météo, j’avais décidé d’un rythme un peu plus élevé que la moyenne. Je voulais qu’en cas de pépin météorologique, on puisse profiter de l’abri naturel qu’est la forêt. Quitte à devoir passer une heure à disserter sur ces belles éoliennes que nous offre cette première étape. Finalement, la météo se tient, et la forêt ne nous est d’aucune autre utilité que de faire plaisir aux yeux – et de nous permettre d’éviter les coups de vents. Par ailleurs, je le compte parmi les joie de cette rando, on en est déjà à notre deuxième type de paysage : après les caillasses en montée, la douceur d’une première forêt verdoyante. Dans la tête, j’ai déjà mon slogan : « La cuisine, c’est Schmidt, météo c’est Ludo ».

Après une petite pause clope, le vent soufflant pas mal, alors nous repartons via le chemin forestier. Je préfère les chemins roulants en descente, et les chemins potentiellement techniques en montée. Ça augmente la durée de vie des genoux. Au retour, nous monterons par la voie romaine, ce chemin rigolo qui a fait l’objet de bien des discussions pendant la prépa. Puisqu’il n’y aura pas de making off, je vous donne ici le potin : lors de la reconnaissance, Tolliv a emprunté ce chemin romain en montant. « Ça passe ». Lors de notre reconnaissance, Trois-Flèches et moi avons tenté de descendre ce chemin. Trop boueux, nous avions fait demi-tour. Quelques jours avant, nous avons donc réconciliés nos parcours et décidé ainsi : nous irons repérer l’état du chemin, rapidement, une fois en bas. Suivant l’avis de Tolliv (par rapport à sa reconnaissance), on ira dans la voie romaine; si Tolliv l’a fait, et vu que Enghanien est absent, c’est que la difficulté est accessible pour le groupe big_smile

Arrivée à Pradelles
« Venez, on fait une pause, y’a un préau ». Seb, et sa mémoire parfaitement défaillante.

Ça doit être l’âge. Ou l’abus d’isolant liquide. La pause est au calme dans un village presque désert. Pas de précipitations, on s’évite donc de devoir construire un préau. Mais, là encore, du vent. Soudain, les nuages se coupent : un truc jaune apparaît dans le ciel. Et un truc rouge apparaît sur le sol. Presque simultanément, le soleil et ITH ont décidé de nous rejoindre. Les gens sourient, chaleureusement. On se déshabille pour profiter de la chaleur, c’est la folie, standing ovation, scènes de liesse et larmes de joie. On me dira plus tard que « ça fait toujours ça quand Ith se pointe quelque part »; j’ai ressenti un peu de jalousie.

En route ! Il nous faut monter au Pic de Nore. Ça monte, dans un chemin mi-forêt, mi crête, re-mi forêt derrière.
Arrivée au Pic de Nore, la fusée qui avait fait une apparition timide a de nouveau disparu dans une purée blanche de nuages. Le vent, lui, est resté. Sans doute parce que son pote Ludo était là. On sépare pas les amis.
Le petit groupe de tête aperçoit au loin une pierre, au Nord-Ouest de la fusée. Une sorte de très grande table autour de laquelle se réunir, le temps de se retrouver en groupe, avant de foncer vers le bivouac. Faut dire qu’on a du temps à perdre : il est environs 14h, le lieu de bivouac est à une heure, on avait prévu une arrivée à 16h30. Le pacer a un peu trop accéléré, mea culpa. Finalement, cette grande table ronde qui pouvait nous accueillir tels des chevaliers en quête du graal se trouve n’être qu’un gros cailloux difforme pris au vent.

Qu’importe, je cède à la première invitation tendancieuse de Denis, que je ne compte absolument pas freiner : « vient, on se couche derrière la pierre, à l’abri du vent ». On fait ça, on se couche pour se réchauffer… sacré Denis !

Le bivouac
Une grosse heure plus tard, vers 15h30, arrivée au lieu de bivouac. Un bois, que je trouve sympa. En pente ? Oh, pour un dormeur en hamac, rien n’est jamais vraiment en pente ! Lors de la prépa, on avait tous les trois repéré ce lieu de bivouac. Après moules discussions, on a fini par se dire qu’il était assez grand pour qu’on puisse y mettre nos abris. Côté pente, le fait qu’on dorme sur un lit de forêt permet de faire des terrasses assez facilement, même si lesdites terrasses ont tendance à s’affaisser pendant la nuit. Je vadrouille, vérifie que tout le monde à trouvé son coin, commence à installer son bivouac. Je tend le hamac, je déplie les duvets histoire qu’ils prennent du gonflant. Re-petit tour dans le camp, pour voir si tout le monde va bien.

Quand soudain … « J’ai oublié mon abri ».
C’est une blague ?! Ah, nan. Pas grave, je rigole quand même, genre beaucoup beaucoup, intérieurement.
Quand même, une partie de moi s'attend à ce que Marcel Beliveau surgisse en hurlant "Caméra caaaachééeeeeee !!!!". Mais en fait, non.

Sans être paniqué, je suis envahi par l’ambivalence des sentiments : en rire, mais se hater de traiter ça comme une situation sérieuse.
Je garde mon calme, en me rappelant que Jérôme a probablement lui-aussi une flopée de sentiments beaucoup moins drôles : la colère, la gêne, la peur ? En tout cas, il sourit, il rigole. Alors je rigole. On va trouver une solution.

Je me met à crier dans le camps. « Toute personne disposant de matériel non utilisé est priée de se signaler; il faut qu’on improvise un camp. », en imitant le jingle SNCF et en séchant mes larmes de rire. Naxh et Splint s’affairent, et pris dans mon rôle de mec qui gueule des trucs, je suis à deux doigts de leur rappeler qu’il est interdit de courir aux abords de la piscine. Mais y’a pas de piscine.

Je fait le bilan de mon sac dans la tête, j’ai largement de quoi faire un abri de fortune avec un sac de couchage, surtout que j’ai un tarp en 3x3 sous lequel on peut largement dormir à deux. Pour être totalement honnête, l’idée de devoir construire un abri dans la forêt, en fait, me réjouissait. On a, dans le groupe, un ou deux fins connaisseurs en bushcraft. On manque de matériel certes, et on s’était mis d’accord pour ne pas abîmer la nature; mais à situation d’urgence, réponse d’urgence.

Finalement, et avant même que j’ai rejoins mon propre spot de bivouac à quelques mètre de là, c’est de Redfish que viendra la réponse : le poncho tarp qu’il embarque peut servir d’abri. Parfais, le cas est clos !

J’avais pas encore fini de sourire de la situation que je découvre que l’abri construit a son compte de sardine et … un arceau. Un arceau ?! Autant le « j’ai une sardine de secours » ou « j’ai pris un litre de vin juste au cas où », je conçoit, mais qui prend un arceau de secours en MUL ?
« Ouais, j’ai oublié l’abri mais j’avais l’arceau dans mon sac ! ».
Toujours pas de Marcel Beliveau en vue, vous êtes sûrs ?

Jérôme, tu m’as apporté là l’un des moments les plus mémorables. J'ai vraiment ri, mais sans moquerie, parce que j'y ai reçu là trois belles leçons :
- on peut oublier l’inoubliable, et l’habitude peut nous pousser à faire une erreur, qui que l’on soit
- on peut être les pieds dans la mouise sans pour autant perdre son calme, son sourire ou sa générosité
- la force d’un groupe peut venir à bout de tout, ou presque

Bon. En même temps, je le savais dès le parking. « Le sieur s’appelle Jérôme, son pseudonyme c’est Jérôme ? Trop facile. Ça cache un truc louche. »

Le repas du soir
J’ai fini de construire mon abri. J’enfile mes habits de nuit, ceux qui me transforment en bonhomme Michelin : doudoune, pantalon doudoune, gants, tour de cou. Je suis maintenant protégé. Direction ce que tout le monde semble désigner comme le centre névralgique du camps : entre l’abri de Denis et l’abri de fortune de Jérôme. D’aucuns penseront que c’est parce que ce trouvait là un trou de feu en pierre qu’on a désigné ce lieu comme tel; moi, je pense que c’est l’odeur de gnôle qui a rameuté les gens. Denis, tout sourire, fait alors sa seconde proposition indécente : « videz moi la flasque ! ». Car dans sa gourde flexible Sawyer, Denis à eu la bonne idée d’emporter de l’eau très sale, avec du raisin (5 jus différents, si la mémoire est là ?), et un ingrédient secret pour relever un peu. Par sympathie MUL, et uniquement par sympathie MUL, nous décidons de l’aider à s’alléger.

Générosité qui se fera vite remarquer, car nous nous lançons alors dans un travail de groupe long, fastidieux, extrêmement pénible : alléger tout le monde de toutes les substances comestibles présentes dans un rayon de 10m. À bien y repenser, il me semble qu’on avait de quoi résoudre le problème de la faim dans le monde dans nos sacs. À tel point – et je ne serai pas le seul – que je me m’allègerai pas de mon lyophilisé ce soir (ni demain, d’ailleurs). Entre partage et emprunt à long terme, nous finissons avec le ventre plein de saucisse sèche, de fromage, de pain, de sucreries, de chips, de carrés de chocolats noir / blanc / aux noisettes / au beurre salé / en veux-tu en voilà. Y’a de la gnôle, de la gnôle au raisin, de la gnôle au fromage.

Assis en tailleur autour du pas-feu (l’Aude nous interdit les feux, quelle que soit la période de l’année), on discute, on déconne.
On reparle des abris qu’on a comparé quelques heures plus tôt, on parle matériel et expérience.
Et j’ai repris un peu de ce fromage liquide.

La nuit
Sûrement par solidarité avec nous, la nuit était maintenant bien entâmée. Direction les plumards. « On va mettre la viande dans le torchon », comme on dit. Moi, je vais écouter la radio (mes jolis podcast) et …

Et cuire à l’étuvée. Suivant que vous demandiez à la Police ou aux manifestants, il faisait entre 1°C et 3°C dehors.
Moi, j’avais au dessus de ma peau :
- une première couche en mérinos
- une seconde couche en polaire, en haut
- une troisième couche en doudoune, en haut comme en bas
- un sac de couchage Cumulus Lite Line 400 (en top-quilt)
- un sac de couchage AegisMax, en cocon autour du Hamac
Vous sentez venir le drame, ou pas du tout ?

J’ai passé la nuit à virer des couches, ouvrir des zips, parfois en fermer, en fonction des éléments.
L’avantage, c’est que la modularité du système m’a permis de bien ventiler. Et donc, de bien dormir, quand même.
Mais j’ai tellement eu la sensation de rôtir qu’à un moment j’ai cru voir Maïté qui m’arrosait de sauce et commençait à m’épicer.
Je me suis réveillé quand j’ai aperçu Jean-Pierre Coffe nu qui se frottait les mains au fond de la pièce.
J’ai tout ouvert et j’ai repris de la flotte. Denis, y’avait quoi, dans cette gourde Sawyer, bordel ?! wink

Jour 2
Trois-Flèches : « Seb ? Seb ? Il est 7h40. »
Seb : « Ouais, bah, c’est cool. ». J’ai le réveil difficile, parfois.

Dans la vie, j’ai une technique : je met mon alarme, ça réveille tout le monde dans un rayon d’une année-lumière; il finit toujours par se trouver une personne qui, blasée, vient me réveiller à coup de pompe dans le train. Là, c’était Trois-Flèches. Non pas qu’il était gavé d’entendre le doux son de mon téléphone. Juste qu’a 45mn du départ, voyant que j’ai un palace de 53 chambres à ranger, il allait falloir que je m'y mette. 45mn, c’est suffisant : le petit-dej n’est pas à prendre, on s’est mis d’accord pour marcher quelques dizaines de minutes au réveil, histoire de réchauffer l’organisme, puis de s’arrêter pour déjeuner.

L’a-t-on dit aux autres ? De manière très imparfaite, l’expérience l’a montré. Tolliv lui-même n’avait pas connaissance de cette info, parce que Trois-Flèches et moi l’avions « improvisée » la veille. L’idée était simple : s’assurer que tout le monde ait quitté le camps à 9h. Hors, au petit matin, la vraie composante difficile, c’est le petit déjeuner. Tout le monde sait ranger rapidement son abri. Mais le petit déjeuner peut durer quelques minutes chez les uns, quelques dizaines chez les autres. Vue l’ambiance au repas du soir de la veille, ça peut même durer des heures, suivant les stocks d’isolants et de fromage. Surtout vue l’ambiance amicale, joyeuse et bon enfant.

Sauf qu’on a merdé sur la communication. Mais genre merdé mode « grand », à un point tel que je m’étonne encore que personne dans le groupe n’ait essayé de nous pousser en bas de la montagne. J’avais pourtant eu l’impression de l’avoir dit; à mon avis, j’ai du le dire à un arbre. Il ne m’aura rien répondu, parce que voyez-vous, c’est un arbre, et que les arbres ça ne parle pas. Et ça aurait du me mettre sur la voie, je sais ce que vous vous dites …

On fera mieux la prochaine fois, promis.

Vers le petit déjeuner
On replie, on se met en branle, le groupe marche. Le jour se lève un peu, la pause aura lieu dès qu’on trouve un endroit pas trop venteux. Finalement, comme on marche vite, on arrive à Pradelles, où l’on s’installe pour le fameux petit-déjeuner, plus d’une heure après le départ. Difficile, pour moi, d’appréhender si c’est trop ou pas assez, en temps réel. J’ai un comportement de chameau quand il s’agit de boire (2L consommé … sur le week-end !), et encore plus quand il s’agit de manger (mes habitudes sont plutôt de l’ordre de « un repas par jour, le reste étant constitué de café »).  Autant vous dire que compter sur mon empathie pour détecter le bon moment pour le petit déjeuner était une autre de mes plus belles décisions.

À l’abris de l’église, encerclés par la pierre, la météo est plutôt clémente et si quelques filets de vents viennent nous rafraichir, cette pause là est assez calme. C’est déjà ça. Naxh entame son lyophilisé, à 10h; moi je me fais un café, de toutes manières apparemment elle a décidé de sauter l'apéro – dans mon Nord natal, y'a pas d'heure pour l'apéro, okay ?! Chacun fait sa tambouille, plus ou moins consistante, en fonction de l’appétit et de l’appréhension eue sur la consigne du petit déjeuner. Du thé, du café, du sacré, du salé, des graines, à boire … les randonneurs de RL, c'est un peu le croisement entre Mary Poppins et Gordon Ramsey : ils savent tout cuisiner et ils ont des sacs sans fond.

Direction la voie romaine
Aller, en route ! On reprend le chemin du parc éolien, cette fois en montant la voie romaine; que je découvre pour la première fois.
Une chouette route qui finalement est très largement praticable. Face a une petite difficulté incertaine, je décide quand même de créer un deuxième groupe : il faut remonter un chemin d’eau, potentiellement humide, potentiellement glissant. J’ai les pieds secs et j’aime ça; je me suis déjà retourné la cheville ce matin, et j’aime pas ça.
Je décide de trouver dans la forêt un chemin plus plat et sec, et d’y emmener toute personne désireuse d’avoir la garantie de ne pas être mouillée des pieds et de ne pas se plier une cheville sur les flanc du ruisseau. « Qui m’aime me suive ! », lances-je. En fait, je l’ai dit tout bas. Comme ça, les quelques-uns qui sont passés par ce chemin découvrent dans ce récit, en ce moment même, qu’ils m’ont déclaré leur flamme sans le vouloir. Moi aussi, je vous aime.

Tolliv et Trois-Flèches encadrent le groupe à seulement quelques mètre seulement sur ma droite. Un clin d’œil de Trois-Flèches ? J’ai peut-être été conservateur sur ce coup là, les gens ont l’air secs et heureux. Pas grave, nous nous somme fait un micro-détour dans la forêt, tout le monde va bien et on s'est jamais perdus de vue.

La voie romaine est remontée, sans aucune difficulté.
Dans mon souvenir, c’était vraiment impraticable. Ça me rappelait les heures les plus sombres de la guerre, quand enfoncé dans des tranchées profondes comme les enfers, j’étais obligé de me faire du café avec mes chaussettes, et que je jetais des peaux de bananes sur le no-man’s-land en gueulant « Longue vie au Roi Richard ! ». Bref, le genre de supplice qu’on ne veut plus vivre.

C’est l’œil un peu dubitatif de Tolliv qui m’a ramené à la réalité : « Seb, c’était ça qui vous avait fait faire demi-tour ? ».

Retour au parc éolien
Je suis d’autant plus content d’avoir pu découvrir cette voie wink Nous revoilà dans le parc éolien. C’est marrant, cette fois on voit qu’il y a des éoliennes. À l’aller, la brume était telle qu’on n’en distinguait pas les têtes.

Le temps se découvre, c’est une bonne nouvelle, j’ai un souvenir génial en tête et j’ai bon espoir que les gens vont pouvoir en profiter : passé le parc éolien, au bout d’une petite forêt charmante qu’on parcours le long d’un single trail, on débouche sur le haut d’une montagne, qui donne une très belle vue sur la vallée. Peut-être que nos compères d’infortune météo vont pouvoir goûter à ça aussi ?

Oui. Et non. « Tu vois là-bas, ce sont les Pyrénées. Mais si ! Derrière les nuages ! Active tes yeux bioniques, un peu ! »
On voit timidement la vallée. Mais la vue est assez jolie, le public est « bon public », et s’en contente. Je suis un peu soulagé.
Du coup, je reprend la route le cœur léger, cette fois direction le Roc de l’Aigle, dernière étape touristique.

Dans ma tête, je fais un premier bilan.
On voulait une rando en hiver qui ne soit pas une rando d’hiver. Check.
On voulait une rando qui ne soit pas inaccessible, je me retourne, jeunes, vieux, chiens, tout le monde est debout. Check.
On voulait une rando qui représente la Montagne Noire dans sa diversité. On sort d’un bois, d’un parc éolien, d’un village fantôme, d’un pic avec une antenne, on suit une voie de chariots romains le long d’une crête après avoir suivi la voie romaine qui remonte un cours d’eau … et on se dirige vers un bord de falaise où on peut se débarrasser de toute personne qui émettra un avis négatif sur nous. Check.

Le Roc de l'Aigle
Arrivée au Roc de l’Aigle. De manière très surprenante, aucun vent au sommet. Le calme plat.
« Parfait pour une pause clope, non ? »
Et surtout, c’est le seul moment où l’absence de vent nous a marqué du week-end. La vue est dégagée, le terrain est plutôt accueillant même si je n’en ferai pas un lieu de villégiature. Malheureusement, le temps de s’installer, le vent se lève. Aller, nous avons de quoi nous couvrir. L’idée est lancée de partir pour aller manger dans un restaurant post-rando. Ou d’aller faire la pause déjeuner aux voitures.

Impossible d’avoir une conciliation sur le temps de parcours (évalué par votre serviteur à ±1h, il reste une difficulté à passer dans le parcours) et la motivation générale sur la boustifaille, alors pause au Roc de l’Aigle ce sera. En plus, Joy a sorti des crackers, il reste du chocolat … Denis et moi allons avoir du mal à attendre une heure ! On profite de cette dernière pause pour faire les photos du prochain catalogue Décathlon, Trois-Flèches, Naxh et Splint prennent de la hauteur pour finalement être au calme du vent.

On s’en va.
Dans mon oreille, un type viendra glisser : « Seb, faut que je redéménage ici ».
C’est ma petite rengaine joyeuse depuis, mon petit souvenir hyper-plaisant à moi tout seul, qui ai déménagé il y a peu …
Je vais quand même prendre rendez-vous avec l’office du tourisme, vois si y’a pas un petit backchich à se faire au passage.
Ça se trouve, faire venir dans le coin des mecs avec un p’tit cul en legging, ça peut rapporter gros.

Dernière ligne droite
En route, pour la dernière partie. Pas la plus simple techniquement : il faut redescendre, et le terrain est technique.
Jonché de pierre extrêmement lisses, il sera sec et c’est une bonne chose que la météo nous ait donné cela.
Les deux difficultés ne sont plus alors que la pente extrême (parfois jusque 30 à 45%), et les petits cailloux qui s’échappent dès que le poids est là.
Qu’importe, on fera des lacets, et la descente se passera très bien.

On arrive dans la dernière partie, les arrières chemins, qui nous font transiter entre les parties rocheuses et les jardins privés.
Trois-flèches prend le lead et je prend la position du serre-file.
Quelques barrières à passer, un petit bout de chemin dans le jardin botanique et la toute dernière descente s’affiche : des escaliers.

Au bout desquels la pression va retomber : je ne suis plus rien d’autre qu’un type qui va prendre une bière au bar du Gouffre de Cabrespine, anonyme parmi les anonymes – mais heureux. Sans avoir de stats, j’ai l’impression satisfaisante d’avoir rempli ma mission : je n’ai perdu personne (avec deux GPS et les repérages, c’eût été un exploit !), et je n’ai pas reçu de questions du type « quand est-ce qu’on arrive ? On peut regarder un film ? Monsieur, c’est noté ? ». Mes indications régulières bien que parfois inexactes auront peut-être suffisantes pour que les gens se libèrent de tout repérage, qu’ils s’abandonnent à la marche sans réfléchir. C’était un de mes objectifs perso dans le groupe.

Et en plus, personne n’a essayé de me pousser en bas de la falaise.

The end
« Voilà, c’est finiiiiiii » – Jean-Louis Aubert.

On arrive au Gouffre. Bière.
« Beer-time », pour la citation exacte.

« On a de la Pelforth et de la Kronenbourg ».
« Ah, cool ! Vous auriez pas plutôt de la bière, sinon ? ».
J’ai hésité, quand Ludo m’a dit « Tu vas prendre un café, toi ? ».

Finalement, j’ai pris la blonde (Coucou Splint & Naxh).
On s’installe, on débrieffe autour de la table, dehors. J’étais content; les témoignages me rendent encore plus content.
Et voilà l’heure de rentrer. Reprendre la route, au calme, au chaud. En espérant que tout le monde rentre bien.

On a bu sur le compte de Trois-Flèches, alors ça file une occasion de le dire : merci à toi, pour ça d’abord, et pour tout le reste évidemment wink

Le lendemain matin, réveil à 5h30. L’avion vers Lille. C’est jamais très long, un vol intérieur. Mais ça passe plus vite quand on a de chouettes souvenirs dans la tête. Je dois quand même témoigner qu’il m’aura fallu la semaine pour me remettre en forme et écrire ce retour – d’une concision imbattable, qu’en dites-vous ?

J’ai hâte maintenant qu’on soit à la prochaine.
Sur ce, je vous laisse, je dois aller acheter un nouveau clavier.

Seb


EDIT : j'ai tenté de reprendre quelques fautes et oublis, des typo … mais vue la taille du message, moi-même j'ai la flemme. On dira que c'est la Seb's Touch, hein, d'accord ?

Dernière modification par koreth (17-02-2020 17:59:41)


« La route ? Là où on va, on n'a pas besoin de route ! »
Sauf mention contraire, edit = corrections de fautes / typos

Hacker, Hiker, Trekker – Hammock Lover
Trombi

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#125 17-02-2020 17:07:12

Lodewijk
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Inscription : 07-02-2019

Re : [Récit + liste] CMN - Pic de Nore

Bien que je me suis fait traité d'integriste pour avoir refusé un bout de chocolat à la fleur de sel..Le Galak c'était toi neutral  tu n'as pas honte mad  big_smile

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