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#1 29-07-2020 14:57:12

pap35
Membre
Lieu : Rennes
Inscription : 29-02-2020

[Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Bonjour à tous,

me voilà de retour après ma rando sur le GR5, section Les Houches-Ceillac que j’ai bouclée en 13 jours.

Je vais revenir d’abord de manière critique sur ma liste, et de manière générale sur mon itinéraire avec quelques retours d'expériences, remarques et conseils. Je posterai plus tard un récit détaillé et illustré, là je repars en vacances en famille. cool



La liste

Voici la liste finale : https://lighterpack.com/r/94wg9h
A la dernière minute, elle s’est un peu alourdie (bouquin, lecteur MP3) et tourne à 7 kg tout rond. Ce n’est pas ultra-léger, mais sans conteste léger par rapport à mes expériences passées.  Cela me faisait un sac réel autour de 10 kg parfois 12 en début d’une section avec 4 jours de nourriture.
En 13 jours, honnêtement, je n’ai pas croisé grand monde avec un sac aussi compact, à part deux gars qui tentaient la GTA en 20 jours, dont l’un avait d’ailleurs une tente Zpacks, suffisamment rare pour être remarquée. Après, j’ai trouvé que la mode n’était quand même plus vraiment au sac mulet, même si je me demande encore ce que pouvaient avoir emmené tous ces randonneurs qui dormaient en refuge…

Qu’en dire ?

Ce qui a plutôt bien marché :

La tente (Six Moon Design Lunar Solo) : je l’étrennai, elle m’a donné satisfaction. Je n’avais pas l’habitude d'un abri aussi léger et compact. Et elle est vraiment spacieuse, c’est un point fort, tous ceux que j’ai croisé l’ont relevé. Le montage est vraiment hyper-rapide et on prend vite la main pour faire qqchose de correct, à part que j’ai toujours eu l’une des deux portes pas assez tendue donc qui faisait flip-flop, ce qui n’est pas dommageable, au moins tant qu’il n’y a pas tempête – cela semble une difficulté reconnue des utilisateurs, pas encore trouvé comment faire mieux...
Évidemment, j’ai eu de la condensation, mais pas tous les jours, et avec un rapide coup de microfibre avant de sortir du duvet, l’intérieur est sec. Le principal reproche que je lui fais est que les deux portes ne descendent pas très bas, ce qui amène quand même un peu de vent et du froid, et m’interroge sur la tenue par grand vent (j’ai toujours tâché de monter la tente dos au vent). Pas de gros vent ou orage pour prouver la tenue dans ces conditions, mais la tente était restée au sec sous deux jours d’intenses pluies bretonnes dans mon jardin

Le sac à dos (Gossamer Gear Mariposa 60) : un vrai confort de portage (12kg max donc), je n’ai pas vraiment senti ou subi le poids du sac. J’adore toutes ces poches extérieures qui me permettent de ranger avec praticité tout mon barda, même si une fois le sac rempli cela donne une allure vraiment très moche et difforme, qu’importe ! Avec 60l, il était trop grand pour mon besoin sur cette rando, mais cela m’évitait de me prendre la tête pour tout ranger dedans le matin.

Le duvet (Triple Zéro Astazou 600) : j’ai eu plutôt trop chaud, je m’y attendais un peu, mais le surpoids du duvet m’économise des habits plus chauds pour dormir (cf commentaire ci-dessous sur le collant inutile). L’idéal serait d’avoir toute une gamme de duvets suivant les conditions attendues, mais ce n’est pas évident d’en avoir les moyens, je vais rester sur celui-là qui me permet d’envisager des conditions plus rudes.

Les tee-shirts en mérino. Je randonnai surtout avec un Smartwool ML: leçon du trek, bien penser à le laver de temps en temps car sinon on a l’impression d’être suivi par un troupeau de moutons!!! Très favorablement impressionné par le mérino MC de D4, encore plus agréable à porter et inodore que le Smartwool

Les bâtons de randonnée (Guidetti B-Light carbon/alu) : à 43 ans, je découvrai la marche avec des bâtons, et me demande encore comment j’ai fait pour faire sans pendant tout ce temps… Pas d’avis sur le modèle en particulier.

Chaussures (Merrel Moab FST mid 2 GTX) et chaussettes (Darn Tough) : je rentrai dans l’ensemble comme dans une pantoufle, pas d’ampoules mais, vers le 9-10ème jour, la peau du dessous de mes orteils, toute fripée, se crevassait et était toute en sang. J’ai heureusement vite résolu avec une crème réparatrice. Mais je me demande encore si :
- ça ne vaudrait pas le coup d’emmener des tongs pour plus aérer les pieds le soir ?
- si une chaussure plus respirante non GTX n’aurait pas limité cet effet de marinade dans l’humidité qui a failli me coûter cher ?

Ce qui n’a pas marché ou nécessite amélioration :
- le polycree. J’avais pris une feuille fournie par Six Moon Design pour la Lunar Solo mais elle ne couvrait pas la partie arrière « triangle » de la tente, ce qui limite l’intérêt. Pour la prochaine fois, prendre une feuille générique et la couper aux dimensions. Ah oui, un truc qui m’a énervé tous les jours, je n’arrivai jamais à la sécher : le temps que le côté mouillé exposé au soleil sèche, le côté sec condensait avec la chaleur et l’humidité du sol !
- le matelas. J’ai un vieil autogonflant Thermarest Prolite, manifestement indestructible, suffisamment isolant, mais trop mince (2,5 cm) une fois qu’on a passé 40 ans, et j’ai mal dormi… Pour le même poids (480g) voire moins, je peux rêver d’un matelas gonflable aussi isolant et plus épais.
- le sac intérieur (« packliner ») Gossamer Gear : solide et transparent mais...mal taillé donc au final trop petit. Je mettais mes affaires mais pas plus et pas la nourriture. Pour une prochaine, remplacer par un sac poubelle le plus épais possible et plus grand.
- les pochettes étanches Aloksak : j’en avais plusieurs pour mettre mes papiers/argent, mon smartphone, les cartes papiers etc. Au bout de 10 jours d’usage intense, toutes se sont déchirées. Je ne recommande pas. Par quoi remplacer ?
- le pantalon convertible short D4 MH550. Peu respirant, on transpire vite des mollets, et j’ai un doute sur la solidité des zips, ce serait bête de se retrouver avec un simple short par force...
- la nourriture : j'avais dressé une liste-type autour de 3100 kCal mais j'avais peu d'appétit et mangeais moins, j'emmenais toujours trop. Par opportunisme, je prenais quelques tartes aux myrtilles dans les refuges vers lesquels je passais et, sur la fin, je n'hésitai pas à me surcharger pendant une journée de fruits pour varier les plaisirs. J'ai perdu 2 kg.


Ce qui ne m’a pas servi ou presque :

- la gourde souple Evernew : jamais servie, j’ai trouvé de l’eau plusieurs fois pas jour, et la seule fois où j’ai été un peu sec en eau (lac de Roue) c’était de ma faute
- le micropur : juste utilisé 2-3 pastilles pour l’eau de torrents, sinon toujours trouvé des fontaines ou sources a priori fiables, je ne regrette pas de ne pas avoir pris de filtre
- la doudoune : je ne l’ai mise par dessus la polaire qu’un seul soir. C’est clair, pour une virée courte où on connaît à peu près la météo, polaire+doudoune c’est trop, mais pour une rando plus longue avec une météo non maîtrisable, je m’interroge encore
- le collant ; je l’avais pris si j’avais froid la nuit où si mon pantalon du jour était trempé, mais je ne m’en suis jamais servi, mon duvet étant chaud.
- le surpantalon de pluie : jamais servi, entre lui et le collant il y en a clairement un de trop
- la batterie externe Anker : en mode avion, en prenant quelques photos, passant 2-3 appels (météo) et en envoyant quelques SMS, j’ai consommé 50 % de la batterie jusqu’à Modane (8 jours) et un passage à l’hôtel. La batterie de ce modèle smartphone a vraiment une grosse autonomie. Moralité : mieux apprécier les possibilités de recharge sur un prochain trip pour voir si possible de s’en passer
- le kit de réparation mais ce n’est heureusement pas un but en soi

Le parcours

Le parcours réalisé est ici : https://www.openrunner.com/r/11756351

258 km et 14 000 D+ / 14 000 D- soit grosso modo en moyenne chaque jour 20 km et un peu plus de 1000 m de D+ et de D-

Certains diront que c’était pépère, ça l’était certainement, mais ça correspondait à mes capacités physiques comme au besoin de prendre son temps pour profiter des paysages, de la nature, des rencontres en cours de route. La contrainte du bivouac à côté des refuges dans la Vanoise « bride » aussi certaines étapes. J’ai poussé un peu plus sur la fin avec quelques étapes de 26-27 km pour me convaincre que je pouvais hausser mon effort. C’est clair qu’arrivé à Ceillac j’avais de bonnes jambes et qu’une frustration, celle de ne pouvoir pousser jusqu’à la mer... Globalement, pas de pépin physique.

Voici le découpage des étapes, sachant que j’ai pris les quelques variantes communes (sur la partie TMB, le GR55 traversant la Vanoise, le GR5c entre Névache et Briançon).

Etape 1 (13 juillet) : Les Houches (Bellevue) – aire de bivouac de Nant-Borrant (18,5km  D+ 1367 D- 1633)
Etape 2 (14 juillet) : aire de bivouac de Nant-Borrant – sous le col Bresson (23,2km D+ 1607 D- 1098)
Etape 3 (15 juillet) : sous le col Bresson – Landry (19,5km D+ 536 D-1777)
Etape 4 (16 juillet) : Landry – refuge Entre le Lac (16,9km D+ 1459 D- 96)
Etape 5 (17 juillet) : refuge Entre le Lac – refuge de la Leisse (17,9km D+ 1135 D-814)
Etape 6 (18 juillet) : refuge de la Leisse – refuge de l’Arpont (16,1km D+ 736 D- 912)
Etape 7 (19 juillet) : refuge de l’Arpont – refuge du Fond d’Aussois (19,2km D+ 693 D-654)
Etape 8 (20 juillet) : refuge du Fond d’Aussois – Modane (17,3km D+ 383 D-1666)
Etape 9 (21 juillet) : Modane – sous le col de la vallée étroite (15,4km D+ 1480 D- 338)
Etape 10 (22 juillet) : sous le col de la vallée étroite – refuge de Buffère (19,9km D+ 931 D- 1065)
Etape 11 (23 juillet) : refuge de Buffère – Briançon (27,1km D+ 895 D- 1750)
Etape 12 (24 juillet) : Briançon – lac de Roue (25,9km D+ 1531 D- 888)
Etape 13 (25 juillet) : lac de Roue – Ceillac (20,9km D+ 1245 D- 1457)

Mes 13 nuits se sont réparties en : 2 nuits à l’hôtel (Modane, Briançon), 1 nuit en refuge (Buffère), 1 nuit en camping (Landry), 5 nuits en tente à côté de refuges (Vanoise, obligatoire), 1 nuit en aire de bivouac aménagée (Nant Borrant) et seulement 3 vraies nuits de bivouac sauvages en solo.
Pour une première vraie expérience solo, je regrette de ne pas avoir fait plus de vrais bivouacs sauvages, et j’ai regretté certains choix en trouvant plus tard des sites alternatifs de bivouac (voir plus loin). L’itinéraire type GR, en faisant redescendre en vallée tous les 3-4 jours, contraint aussi les choix : difficile par exemple de trouver un site où dormir juste avant ou juste après Modane ou Briançon, c’est vite plusieurs heures de marche. Bref, pour une prochaine, je profiterai toujours de la flexibilité que me donne ma tente, en étant plus vigilants et anticipatif sur mes sites de bivouac, et aussi plus dans l’improvisation en cas d’opportunité donnée par le terrain. Et en évitant peut-être un secteur comme la Vanoise, c’est certes magnifique mais nettement plus contraignant.

Par ailleurs, je n’ai pas vraiment souffert de la foule. On croise du monde sur certaines sections finalement assez limitées qui se superposent avec des ballades à la journée : la montée du vallon du Ponturin après Landry, la montée vers le col de la Leisse, l’arrivée sur le Plan d’Amont dans la Vanoise, le col du Granon, le col Fromage à Ceillac. Mais il m’est aussi arrivé de marcher plusieurs heures sans croiser personne. Et sur le TMB le premier jour ou dans la Vanoise, franchement, on ne peut pas dire qu’on se sentait oppressé par la foule...

Honnêtement, tout vaut le coup. La seule étape moins intéressante était celle entre Briançon et le Lac de Roue car beaucoup de ville, de route, de piste. Les parties les plus belles étaient du col de la Leisse au secteur du Plan d’Amont dans la Vanoise, l’étape entre Névache et Briançon, juste grandiose, la fin de l’étape vers Ceillac, avec dans tous les cas des marches pendant des heures dans des panoramas grandioses.

J’ai également adoré l’ambiance en route. J’ai rencontré un couple franco-suisse avec qui j’ai bien sympathisé et marché 4-5 jours, et recroisé à plusieurs reprises des randonneurs avec qui on faisait le même itinéraire, les lieux de bivouac imposés (Vanoise) permettaient aussi de beaux échanges, tandis que mes quelques étapes et nuits en solo me laissaient aussi le temps nécessaire de l’introspection et de la contemplation.

Enfin, voici, à l’attention des futurs randonneurs, tous mes modestes conseils bivouacs, du Nord au Sud :
- chalets de Miage (Contamines) : lieu paradisiaque mais très fréquenté. Ne vaut le coup que si vous avez monté le col de Voza, car assez proche des Houches
- refuge du Truc (Contamines) : un site qui m’a paru en pente et bien humide
- refuge de Tré la Tête (Contamines) : un petit paradis hors du monde qui semble très bien pour bivouaquer
- aire aménagée de Nant- Borrant (Contamines) : pas très grande mais très bien, abritée par les sapins, cours d’eau juste à côté, toilettes sèches
- réserve des Contamines : en théorie, le bivouac est autorisé de 19h00 à 8h00 mais en théorie seulement. J’ai vu la police de l’environnement faire dégager une famille d’un emplacement non « autorisé ».
- aire du refuge de la Balme : beau site mais plus exposé, sanitaires très éloignés
- si vous voulez être tranquilles, tentez les lacs de Jovet
- refuge de la Croix du Bonhomme : pas vu de campeurs mais l’endroit semble très venté
- col de la Sauce : moyen de trouver un emplacement plat dans un environnement magnifique mais attention pas d’eau (une mare stagnante)
- secteur de Plan Mya : j’ai lu des récits de randonneurs ayant campé là mais franchement je vois pas où : secteur clôturé, herbes très hautes, peu de plat et surtout très très humide de la bout partout dans tout le surplomb du lac de Roselend
- secteur Presset/Conchette (au niveau intersection entre GR5 et chemin vers lac de l’Amour) : plein de place, de l’eau, une vue splendide. Vous pouvez pousser jusqu’au lac de l’Amour
- refuges de la Balme et de Presset : pas vu les sites
- dans la descente entre le refuge de la Balme et la Tarentaise, il y a quelques spots bien verts et plats, mais franchement je trouve le secteur très habité et pas facile de faire discret
- le long de la voie verte au bord de la Tarentaise : pour ceux qui ne voudraient pas aller au camping de Landry, en approchant de Landry il y a de grands espaces plats inoccupés et quelques arbres.
- à Landry, éviter le camping en bord de rivière et aller dans le village au camping des Guilles, sorte de petit jardin très calme où il y avait bien peu de monde un 15 juillet : attention, la réception est au camping du bas, à savoir avant de devoir tout redescendre
- le bivouac est ensuite officiellement interdit dans tout le vallon du Ponturin, jusqu’aux limites du parc national vers le refuge entre le lac. Seules possibilités : les refuges entre le lac (pas un grand choix d’emplacement mais beau site et très bonne ambiance) ou du col du Palet (pas vu les emplacements, attention c’est haut)
- dans la vallée de Tignes, oublier
- en montant au col de la Leisse, si vous voulez bivouaquer avant les limites du parc, il y a un secteur potentiellement intéressant au niveau du croisement avec le chemin qui va au col de la Freisse, il faudra attendre le soir pour monter la tente car c’est TRES fréquenté
- refuge de la Leisse : pas un grand choix d’emplacements, vues magnifiques, pas vraiment de salle hors sac
- refuge de l’Arpont : aïe aïe aïe mieux vaut arriver tôt car sinon vous allez dormir en pente ou dans un obscur recoin. Après le refuge remis à neuf est super, grande salle hors sac pour les bivouaqueurs, terrasse avec vue trois étoiles
- une alternative à l’Arpont est de pousser plus loin sur le GR5, un peu après le lieu-dit « Le Mont » sur la carte IGN il y a une bergerie avec des espaces plats, de l’eau, une belle vue, des campeurs y ont passé une belle nuit, et on est hors parc national
- secteur du Plan d’Amont : des copains ont dormi entre les deux lacs, près du parking, de l’eau, plat, boisé, hors du parc
- un peu après le col du Barbier, vers le point côté 2309 sur la carte IGN, moyen de trouver un site +++ attention pas d’eau sur place
- dans les secteurs de l’Orgère et de l’ancien refuge de l’aiguille Doran, il y a plein de coins sympas, mais je trouve que c’est très habité avec peu de possibilités de discrétion
- dans la descente vers Modane, puis la remontée vers le Thabor, aucune possibilité. Le camping de Modane était fermé en 2020
- dans la montée du col de la vallée étroite, après La Losa, les coins vraiment plats sont rares mais existent
- vers le refuge du Thabor, les lacs Rond et Long offrent de splendides bivouac mais vous ne serez pas seuls
- sous le col de la vallée étroite, bivouac trois étoiles dans le secteur indiqué « plaine des tavernettes » sur la carte IGN, tout plat, plein d’eau. Le vallon du même nom plus bas offre encore plus d’espace mais le torrent est beaucoup moins accessible
- avant les granges de la vallée étroite, surement possible de trouver un emplacement sous les sapins. Au niveau des granges, en contrebas au bord du ruisseau un super emplacement
- au niveau du vallon des Thures, moyen de trouver de beaux emplacements mais attention la seule eau disponible est à la cabane pastorale des Thures (troupeau de brebis qui rentre la nuit)
- dans la vallée de Névache, possibilité de trouver des emplacements le long de la rivière. Espace tout plat vers le Pont du Rately
- lac de Cristol, lieu évident pour un bivouac mangifique
- après de la Porte de Cristol jusqu’à Briançon, cela me semble bien fréquenté, trop pentu ou trop boisé. Des espaces plats entre la porte de Cristol et le col du Granon.
- depuis Briançon, en montant au col des Ayes, à voir si quelqu’un voudra bien vous laisser bivouaquer vers les chalets des Ayes. Sinon des possibilités vers le parking 500m avant le hameau
- avant le col des Ayes, des possibilités
- ensuite on bascule côté Queyras, assez fréquenté donc pas évident pour un bivouac. En descendant du col des Ayes, le lieu-dit « Pré Premier » tend les bras aux campeurs mais attention le bivouac est interdit sur toute la commune d’Arvieux
- vous tombez ensuite sur le camping de l’Izoard, camping semi-sauvage un peu atypique qui est un bon plan possible
- le lac de Roue : il y a peu ou pas d’emplacements vraiment adaptés au bord du lac lui-même, qui est sur la commune d’Arvieux au bivouac interdit, mais vous pouvez aller un peu plus loin dans le bois (qui est sur Château Ville-Vieille où le bivouac est autorisé), il y a des parties planes sous les mélèzes. Attention, pas du tout d’eau.
- en montant vers le col Fromage, belle possibilité au niveau de la Fontaine Rouge (une fontaine, une table)

A suivre donc dans quelques semaines le récit plus détaillé !

Dernière modification par pap35 (26-08-2020 16:04:27)

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#2 29-07-2020 15:50:36

Redfish
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Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Hello Pap35,
Que voici une belle analyse bien complète et intéressante.
wink

Le duvet (Triple Zéro Astazou 600) : j’ai eu plutôt trop chaud, je m’y attendais un peu, mais le surpoids du duvet m’économise des habits plus chauds pour dormir (cf commentaire ci-dessous sur le collant inutile). L’idéal serait d’avoir toute une gamme de duvets suivant les conditions attendues, mais ce n’est pas évident d’en avoir les moyens, je vais rester sur celui-là qui me permet d’envisager des conditions plus rudes.

> J'aurai plutot vu un sac chargé à 400 et SOL escape bivy.
Pour les conditions plus rudes, l'ajout d'un petit quilt en Apex DIY...

Les bâtons de randonnée (Guidetti B-Light carbon/alu) : à 43 ans, je découvrai la marche avec des bâtons, et me demande encore comment j’ai fait pour faire sans pendant tout ce temps…

> C'est clair qu'on s'y fait vite !
tongue

Mais je me demande encore si :
- ça ne vaudrait pas le coup d’emmener des tongs pour plus aérer les pieds le soir ?
- si une chaussure plus respirante non GTX n’aurait pas limité cet effet de marinade dans l’humidité qui a failli me coûter cher ?

> Pied nu ça marche bien aussi (si le sol n'est pas boueux ou agressif). Les tongs ou des petits chaussons, c'est bien vraiment en fréquentant régulièrement les gîtes/cabanes/refuges.
Sinon, oui, avec une chaussure non GTX, l'humidité stagne beaucoup moins dedans... ça fait toute la différence.

Ah oui, un truc qui m’a énervé tous les jours, je n’arrivai jamais à la sécher : le temps que le côté mouillé exposé au soleil sèche, le côté sec condensait avec la chaleur et l’humidité du sol !

> Un grand classique !
Un technique est de tendre un hauban entre un arbre et un bâton et le suspendre...
PS: C'est aussi vrai avec n'importe quel autre tapis de sol, sauf que vu que le polycree est transparent, tu le vois.

le sac intérieur (« packliner ») Gossamer Gear : solide et transparent mais...mal taillé donc au final trop petit. Je mettais mes affaires mais pas plus et pas la nourriture.

> Quand ta liste s’allégera, petit à petit, son volume sera bien adapté.
A noter que tu n'a pas besoin d'avoir tout dans le packliner, certains choses ont leur propres sacs étanches ou ne craignent pas l'humidité.

les pochettes étanches Aloksak : j’en avais plusieurs pour mettre mes papiers/argent, mon smartphone, les cartes papiers etc. Au bout de 10 jours d’usage intense, toutes se sont déchirées. Je ne recommande pas. Par quoi remplacer ?

> Ouch... alors que c'est réputé plutot solide non ?
Perso j'utilise de simples sachets ziplock Albal, il me tiennent une 20-30aine de jours sans soucis avant de montrer une usure visible. Mais ils ne traînent pas dans le sac en vrac, ils sont rangés dans des drysacks en tant que sous-rangements.

- le pantalon convertible short D4 MH550. Peu respirant, on transpire vite des mollets, et j’ai un doute sur la solidité des zips, ce serait bête de se retrouver avec un simple short par force...

> En effet, moins respirant que le trek100... sans doute le prix à payer pour avoir un tissus extensible plutot que raide.
Après, tu peux ouvrir un peu les zip de cuisses ou ceux en longueur pour ventiler... voir enlever les jambes une fois chauffé.
Pour la solidité des zips, aucun soucis sur mon trek100 depuis 2 ans (même micro-zip) alors que fais régulièrement le sanglier dans la garrigue avec. Pas de soucis non plus sur le MH550, mais il prend moins cher en montagne (moins de végétation) et je l'ai depuis seulement 1 an.

Dernière modification par Redfish (29-07-2020 17:43:49)

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#3 29-07-2020 16:01:37

Shanx
Sanglier MUL
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Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Redfish, tu pourrais utiliser les balises quote stp ? J'ai eu beaucoup de mal à lire ton message.


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Mon trombi
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#4 29-07-2020 16:50:36

Redfish
Chat schizophrène...
Lieu : Marseille
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Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Shanx a écrit :

#579440Redfish, tu pourrais utiliser les balises quote stp ? J'ai eu beaucoup de mal à lire ton message.

Je fais ça dès que je suis sur mon PC à la maison... trop galère sur smartphone (déjà que les copier/coller sont un enfer).
wink

Edit: Fait.

Dernière modification par Redfish (29-07-2020 17:44:10)

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#5 29-07-2020 17:37:53

altogrosso
Invité

Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Super retour Pap35...

Dernière modification par altogrosso (29-07-2020 17:38:09)

#6 29-07-2020 21:08:05

einganien
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Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Très bon retour technique
Vivement les photos smile

Pour la polycree franchement, je ne me prends plus la tête à la faire sécher je la range mouillée.

Concernant les pochettes Aloksak, elles n'ont pas tenu non plus dans le temps. Du coup, je mets mes papiers dans un petit sac d'1L de congélation + un ziploc de 0,5L. Je ferme, je roule l'ouverture et je mets un élastique.

Polaire ou/et doudoune ? moi je sais que la doudoune me suffit largement...Surtout si par dessus tu mets ta veste de pluie.
Puis ton duvet peut aussi te servir sur les épaules en cas de soirée plus froide.

Pourquoi prendre un MP3 sachant que tu as ton smartphone ?

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#7 30-07-2020 07:01:02

Eric le rouge
AnthropoMUL[ET]
Inscription : 13-04-2018

Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Merci pour ce retour matériel bien précis.
Pour la feuille de polycree, afin d'éviter ton souci, je me contente de la maintenir en l'air en la secouant légèrement : elle sèche en un instant.


Mon trombi schizo, mi-Mul mi-anthropologue, avec un sommaire de mes récits de sortie bavards et de mes articles indigestes big_smile sur la Mul

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#8 30-07-2020 11:14:20

divad
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Inscription : 30-07-2018

Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Salut pap35,

Sympa de nous faire un retour sur ta première expérience post allégement et tes conseils sur le bivouac. Tu as déjà fais une bonne analyse de ton matos et les copains t'ont déjà donné de bonnes astuces pour la suite. Pour ma part:

pap35 a écrit :

#579438Évidemment, j’ai eu de la condensation, mais pas tous les jours, et avec un rapide coup de microfibre avant de sortir du duvet, l’intérieur est sec. Le principal reproche que je lui fais est que les deux portes ne descendent pas très bas, ce qui amène quand même un peu de vent et du froid, et m’interroge sur la tenue par grand vent (j’ai toujours tâché de monter la tente dos au vent). Pas de gros vent ou orage pour prouver la tenue dans ces conditions, mais la tente était restée au sec sous deux jours d’intenses pluies bretonnes dans mon jardin

J'avais posté un lien assez évocateur il y a quelques temps: https://www.youtube.com/watch?v=aR18cJHhg7Y . A moins de planter à ras du sol, les courants d'air seront une toujours une limite avec les abris mono parois: lieu de bivouac le moins exposé possible, organiser son petit bordel de façon à bloquer le vent ou utilisation d'un sursac (ex. technique RedFish avec un SOL Bivy) sont les solutions qui me viennent à l'esprit.


- le polycree. J’avais pris une feuille fournie par Six Moon Design pour la Lunar Solo mais elle ne couvrait pas la partie arrière « triangle » de la tente, ce qui limite l’intérêt. Pour la prochaine fois, prendre une feuille générique et la couper aux dimensions. Ah oui, un truc qui m’a énervé tous les jours, je n’arrivai jamais à la sécher : le temps que le côté mouillé exposé au soleil sèche, le côté sec condensait avec la chaleur et l’humidité du sol !

L’intérêt d'emmener un polycree en plus de ta tente est à mon avis pour les bivouacs 'opportunistes' pour lesquels tu n'as pas besoin de ton abri (météo favorable, sol d'une cabane, porche d'une chapelle etc...). Personnellement, je le dimensionnerais le polycree pour cet effet. Après tout, cela doit largement suffire pour protéger ta Solo sous les points de friction principaux, c'est à dire sous le dormeur.   

- le sac intérieur (« packliner ») Gossamer Gear : solide et transparent mais...mal taillé donc au final trop petit. Je mettais mes affaires mais pas plus et pas la nourriture. Pour une prochaine, remplacer par un sac poubelle le plus épais possible et plus grand.


Comme évoqué plus haut le packliner n'a pas vocation à tout englober: abri/sac à bouffer/hygiène craignent moins l'humidité. D'une certaine façon, un packliner de permet de 'presque' éviter l'utilisation de sacs étanches comme tu as pris. J'ai testé le sac à gravas vendu en magasin de bricolage, plus lourd et beaucoup moins résistant à l'étirement par rapport à un modèle type Nylofume. A toi de voir!

- les pochettes étanches Aloksak : j’en avais plusieurs pour mettre mes papiers/argent, mon smartphone, les cartes papiers etc. Au bout de 10 jours d’usage intense, toutes se sont déchirées. Je ne recommande pas. Par quoi remplacer ?

C'est clair cela résiste très mal aux cycles d'ouverture/fermeture: tout juste bon pour stocker médocs, tes papiers ou ta réserve de liquide. La seule façon de les faire durer est d'y coller une bande de duct tape de chaque cote du zip!

- le pantalon convertible short D4 MH550. Peu respirant, on transpire vite des mollets, et j’ai un doute sur la solidité des zips, ce serait bête de se retrouver avec un simple short par force...

Cet été, j'ai testé short+manchon de compression aux mollets et je suis conquis: pas de coups de soleil ni de réactions urticantes intempestives au niveau des mollets.

- la doudoune : je ne l’ai mise par dessus la polaire qu’un seul soir. C’est clair, pour une virée courte où on connaît à peu près la météo, polaire+doudoune c’est trop, mais pour une rando plus longue avec une météo non maîtrisable, je m’interroge encore

Il me semble que ta polaire est dimensionné pour de l'actif en temps plutôt froid: à une autre période de l'année, ce choix était justifié. Une deuxième couche chaude plus légère peut-être?


Bonnes vacances

D

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#9 31-07-2020 10:50:26

tacheton
Membre
Inscription : 05-09-2018

Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Sympa le CR, jene bivouaque pas sur le GR mais ta liste est excellente, je me suis arrêté lundi dernier a Briançon avec l'étape Nevache Briançon gare en faisant la crête peyrolle qui nous a bien pété les jambes. On s'est fait croquer les mollets par des taons jusqu'au col du lac de Cristol, c'est paradisiaque mais je ne pourrais pas bivouaquer là.

Attention a l'eau tout de même, je te trouve bien optimiste, mais je bois beaucoup.

On aurait presque pu se croiser
D'ailleurs je n'ai pas encore cherché le MUL qui a tapé de l'arnica au refuge du plan du Lac en Maurienne a ma femme pendant que je remontais a pince depuis Lanslebourg après avoir garé ma voiture. Du coup il lui a donné des arguments " vous faites les malins a tout optimiser mais hein, quand y'a un bobo, on est content de ma trousse toilette soin a 350g !"  smile

Dernière modification par tacheton (31-07-2020 10:51:26)

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#10 31-07-2020 13:13:28

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
Site Web

Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Salut Pap35, merci pour ce retour.
Concernant l'humidité dans les chaussures, combien de fois par jour tu enlevais tes chaussures ? Combien de temps ?
Faire sécher les pieds/chaussettes/chaussures est important surtout avec des GTX si tu transpires beaucoup.


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

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#11 02-08-2020 07:38:14

florencia
Membre
Lieu : 71
Inscription : 11-11-2011

Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Merci pour ce retour d'expérience très complet et intéressant à lire smile

Flo


Réalisations DIY
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"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.

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#12 26-08-2020 14:45:12

pap35
Membre
Lieu : Rennes
Inscription : 29-02-2020

Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

Voici enfin comme promis le récit lui-même. Récit modeste, plus une tranche de vie d’un séjour que j’aurai voulu plus long...

Pardonnez les photos un peu moyennes, pour m’alléger par rapport à mon reflex j’ai ressorti un vieux compact numérique dont j’avais oublié l’existence, ce n’a pas été ma meilleure idée.

Petit teaser pour maintenir l’attention du lecteur: en fin d’étape 9, un événement un peu inattendu qui me remue encore un mois après !!

J-1

Au dernier moment, mon sac s’alourdit de quasi 200g : « Une vie à coucher dehors » de Sylvain Tesson et un lecteur MP3 (je n'ai qu'un smartphone pro bloqué qui ne peut pas lire la musique) vont finalement m’accompagner.


Etape 0 (12 juillet 2020) : Rennes – Les Houches

C’est parti pour une première aventure dans l’aventure, faire Rennes-Les Houches...en train. Pas moins de 5 trains pour y arriver, même le moteur de recherche de la SNCF ne trouvait pas quand j’ai cherché un billet… J’arrive trop tard pour imaginer commencer la rando pour chercher un bivouac et le camping local est fermé cet été donc je me suis rabattu sur un airbnb. Il fait beau, je dîne en terrasse devant l’Aiguille du Midi que je n’avais jamais vue qui se dévoile subrepticement.

Etape 1 (13 juillet 2020) : Les Houches (Bellevue) – aire de bivouac de Nant-Borrant
18,5km D+ 1367m D- 1633m

Première journée qui est commune avec le Tour du Mont Blanc (TMB). Comme j’ai prévu de faire les quelques variantes qui rallongent le parcours classique du TMB sur cette étape, je prends le téléphérique qui monte à Bellevue pour éviter la montée manifestement inintéressante au col de Voza.
Les premières heures de marche sont toujours un moment particulier, on retrouve la sensation de son corps, du chemin sous les pieds, je suis sur mon petit nuage.

J’ai d’excellentes sensations, qui ne se démentiront pas les 13 jours à venir, sur mon sac : il est chargé avec 3 jours de nourriture mais je le sens à peine sur les épaules. Je m’attendais à la foule, mais je suis seul au monde jusqu’au col du Tricot.

Du col je descends vers les Chalets de Miage où là je trouve du monde, beaucoup de familles qui font la ballade du dimanche. Le site est charmant, je comprends que certains y bivouaquent, mais vraiment trop fréquenté à mon goût. J’ai une faiblesse historique particulière pour la tarte à la myrtille alors je profite de l’auberge pour me régaler d’une part...la plus grosse que j’ai jamais mangée de ma vie !
Je passe par le chalet du Truc puis, comme je veux absolument éviter de redescendre dans la vallée jusqu’aux Contamines, je prends une variante qui remonte vers le refuge de Tré la Tête, avec un beau chemin en balcon sur la vallée. En haut c’est un petit paradis paisible, le gardien est super sympa, il fait charger son smartphone à un groupe d’ados surmotivés pour pédaler avec la dynamo d’un vélo. Je ferai presque halte là mais j’ai envie d’avancer.
Dans la dernière descente, une bonne alerte, j’ai vraiment très mal au genou gauche, je galère pour les 400 de D- et ça me minera un peu le moral le soir venu. Je me dis avec le recul que, pour une première journée, plus de 18 km et + de 1400 de D+ et encore plus de D-, c’était un peu risqué, j’aurai pu planter ma rando en en faisant autant. Leçon pour l'avenir, commencer piano.
Je m’installe à l’aire de bivouac autorisé de Nant Borrant. Elle comptera quasiment une quinzaine de tentes ce soir, on se serre un peu car les gardes de la réserve, qui passent plusieurs fois dans la soirée, n’hésiteront pas à faire déménager une famille qui s’était installée un peu à l’écart. Mais le site est plutôt chouette. Ambiance sympa, que des gens qui font le TMB, pas de MULets mais pas de MUL non plus. Je tchatche bien avec la petite famille qui vient de Belfort, et ont fait marcher et bivouaquer 3 enfants pendant 3-4 jours, je les envie.


Etape 2 (14 juillet 2020) : aire de bivouac de Nant-Borrant – sous le col Bresson
23,2km D+ 1607m D- 1098m

Première nuit sous ma Lunar Solo et...pas de condensation ! Pour une première ça me rassure, la suite me montrera qu’il ne fallait pas s’emballer. J’étais sous les sapins, c’était normal.

Longue et belle journée aujourd’hui. Je monte jusqu’au col du Bonhomme, franchement toujours pas grand monde pour une section qui fait encore partie du TMB, que je quitte au col. Vent glacial au refuge, la pause pique-nique est courte et je m’engage sur la crête des Gittes. Le temps est malheureusement un peu gris, atténuant la grandeur du paysage. Le passage est assez spectaculaire mais très facile. Les alpages du col de la Sauce plus bas sont ravissants. Je prends ma respiration pour traverser rapidement la civilisation au niveau du parking vers le refuge du plan de la Lai, envahi de voitures et je fais une traditionnelle pause...tarte aux myrtilles au refuge de Plan Mya, à la charpente magnifique. Je longe longuement en balcon au dessus du lac de Roselend, en me demandant où ont bien pu bivouaquer ceux qui le faisaient dans le secteur, tout est extrêmement humide voire boueux. Je marche dans les pas d’un jeune couple que je reverrai 8 jours plus tard dans la vallée étroite. Puis je bascule dans une autre vallée, avec cette fois en ligne de mire la Pierra Menta. Ici, les éleveurs ne nous facilitent pas la marche; ayant manifestement implanté leur clôture électrique du mauvais côté du chemin de façon à embêter les randonneurs... Je décide de bivouaquer au pied du col Bresson, au niveau de la bifurcation vers le lac de l’Amour, sur laquelle je m’engage quelques centaines de mètres pour trouver un spot plat, près d’un ruisseau, avec une vue 5 étoiles sur les montagnes à 360°. Deux couples de randonneurs camperont dans le secteur cette nuit, assez loin de moi. Fin de journée magique. Je n’ai plus eu mal au genou, fausse alerte, et j’ai pleinement utilisé les bâtons aujourd’hui, une découverte totale pour moi à 43 balais, je me demande maintenant comment je ferai pour m’en passer en montagne...

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Etape 3 (15 juillet 2020) : sous le col Bresson – Landry
19,5km D+ 536m D-1777m

Bon bivouac dans les herbes hautes = condensation garantie cette fois. A 7h30, quand il ne me reste plus qu’à plier la tente, un gars s’arrête en 4x4 à mon niveau : « ça ne vous dérange pas de vous mettre sur l’herbe ? L’herbe c’est pour les vaches ! ». Je ne polémique pas, blasé en voyant autour de moi les centaines d’hectares d’alpages dont je viens de coucher royalement  3m2…

Il fait gris, la montée au col Bresson est rapide, en haut je suis dans le brouillard, et je me perds un tout petit peu au niveau du refuge de Presset, au lieu de redescendre dans la vallée j’étais parti pour remonter vers la base de la Pierra Menta ! Le temps se dégage, le chemin est bien roulant et je trouve la vallée bien croquignolette. Je traverse les hameaux et villages, je me régale de l’architecture typiquement montagnarde du village de Valezan, étalé sur quasiment 200m de dénivelé, et après une très longue descente de 1700m j’arrive à la Tarentaise. Les 2-3 km sur la voie verte me semblent interminables, pas le meilleur moment de la rando assurément. A Landry, je monte puis redescend puis remonte dans le village une fois que j’ai compris que la réception du petit camping sympa du haut du village est au grand camping tout moche en bas du village… J’adore ce petit camping des Guilles, on se croirait dans un jardin et pour un 15 juillet il y avait 4 emplacements de pris. J’en profite pour faire de la lessive, prendre une bonne douche, une bière bien fraîche et une pizza au camion ambulant, le pied !

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Etape 4 (16 juillet 2020) : Landry – refuge Entre le Lac
16,9km D+ 1459 D- 96

Dodo sous les arbres = pas de condensation.
Etape courte mais exclusivement en montée. Je pars assez tard et je rattrape assez vite un couple franco-suisse de mon âge avec qui je sympathise et qui fait le même itinéraire que moi, en faisant néanmoins une coupure à Modane, jusqu’où on cheminera ensemble : on se rejoindra quasiment tous les soirs, marchant parfois et parfois pas ensemble en journée, libres de notre rythme mais heureux de faire un bout de chemin ensemble et partager ce qui, aussi, peut être parfois une belle aventure humaine.
Encore une belle journée, à remonter la vallée du Ponturin, d’abord ses villages typiques, ses forêts puis ses alpages. A partir du chalet de Rosuel, et jusqu’au secteur de la perte et de la résurgence du Ponturin, partie très fréquentée par les randonneurs à la journée et les familles. Je fais une petite sieste au soleil vers le chalet de derrière la Rebe. Le temps se couvre méchamment et je repars vers le refuge Entre Le Lac. Il faut savoir que le bivouac est interdit dans la vallée. Je croiserai un groupe de 5 jeunes (avec un ballon de rugby) qui tenteront le coup pour éviter la dîme de 5 € pour l’emplacement de bivouac.
Le refuge est en théorie dans un site sympa mais on est quasiment dans le brouillard avec un vent glacial. Frank le gardien, et toute son équipe, a vraiment un super esprit, loin d’un formatage touristique, très authentique, très simple. Il trait matin et soir ses deux vaches pour préparer les desserts lactés du jour et le lait du petit-déjeuner. Le couple franco-suisse arrive...pour se rendre compte qu’ils ont perdu en route les arceaux de leur tente MSR...pas grave ils bricolent une armature avec leurs 5 bâtons de rando (oui, 5, ne me demandez pas pourquoi) et tiendront comme ça jusqu'à Modane. Du grand art scout ! Le réfectoire nous est ouvert ce qui nous permet de nous réchauffer un peu.
Je crois aussi (H)adrien, qui fait tout le GR5, en mode turbo (il est parti de Saint-Gingolph il y a ...5 jours!!!) et a le bon goût de posséder une Lunar Solo. Evidemment, on ne le reverra plus par la suite, j’espère que tu as pu finir ta rando si par hasard tu me lis ici.

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Etape 5 (17 juillet 2020) : refuge Entre le Lac – refuge de la Leisse
17,9km D+ 1135m D-814m

Une étape pas très longue à nouveau. Je pars seul sous la grisaille, montée facile au col du Palet (il ne devait pas faire chaud pour ceux qui bivouaquaient là à 2600m) et gros choc in(esthétique) en découvrant d’un coup Tignes la moche. Je descends m’y ravitailler au Sherpa et prends même le luxe de faire 10’ de tour en ville, curieux car je ne suis pas du tout familier de ce genre de stations (je fais seulement du ski de fond quand je skie) et j’en reste baba : mecs en tenue de ski qui descendent du glacier, bars lounge, boîtes de nuit…. Vite, je fuis ! Belle montée, à peine gâchée par les télésièges et les dizaines de gars qui font du VTT de descente à fond la caisse. La section jusqu’au col de Fresse est très très fréquentée par les familles qui font la descente car un télésiège les monte là haut.
J'ai désormais quitté le GR5 officiel pour plusieurs jours sur le GR55 ou tour des glaciers de la Vanoise : et ça commence par la montée du col de la Leisse, un vrai régal car la neige y est très présente (c’est quand même 2761m). On marche bien une heure dans la neige, mais la pente est très faible donc ça ne pose aucun souci. Et cela magnifie les paysages. En basculant au col, l’austérité minérale du vallon de la Leisse se dévoile, je trouve ça magnifique, les belles lumières sont de la partie, avec toutes ces petites tâches de neige ça me rappelle un peu un paysage islandais.

Arrivée assez tôt au refuge de la Leisse, je n’irai pas plus loin. La douche est cassée, pas grave. On n’a pas accès à la salle hors sac pour cause de covid, pas grave, le soleil réchauffe les coeurs. Et le chocolat partagé avec les copains aussi. Rappel : on est dans le parc de la Vanoise donc bivouac seulement autorisé auprès de certains refuges. Arrive un MUL, immédiatement identifiable à sa tente Zpacks, la première fois que j’en vois une. On discute un peu, il vient de là où j’étais avant-hier après-midi, soit 40 bornes dans la journée. Je ne suis vraiment pas physiquement dans la même galaxie même si pour certains habitués du forum c’est pour eux monnaie courante ; bravo à vous !

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Etape 6 (18 juillet 2020) : refuge de la Leisse – refuge de l’Arpont
16,1km D+ 736m D- 912m

Encore une étape courte, mais quelle étape ! Quasiment toute la journée en balcon, au milieu des glaciers, des torrents, des sommets à plus de 3500, avec la montagne pour seul horizon ! Pas un nuage. Je vais à un rythme plus hédoniste, pour profiter.

Au niveau de la bifurcation vers le refuge de la Vanoise, un jeune bouquetin, qui était assis caché là au bord du chemin, se réveille à mon passage, et s’en va tranquillement en éclaireur sur le GR. Bêtement je le suis et me perds dans des gros rochers où je devrai jouer au bouquetin moi aussi avant de retrouver la trace, et mes copains par la même occasion. On pique-nique aux lacs des Lozières, les courageux se baignent, pas moi, c’est idyllique. Je repars car pressens que les places de bivouac sont chères à l’Arpont. Et de nouveau des bouquetins en bord de chemin (un peu blasé, le randonneur qui était avec moi à ce moment là me dit « oh eux ils sont là tous les ans ») puis d’autres encore.

Je suis vers 16h au refuge et j’ai plutôt bien fait. La gardienne me laisse m’installer dans un petit coin plat car l’aire officielle de bivouac est déjà pleine de tentes (et pas vraiment sur du plat!) ; les randonneurs les plus retardataires n’auront d’autre choix que de passer une très mauvaise nuit en pente ou de chercher plus loin (il y a un super spot à 1h j’en parle dans mon retour « technique »).
La vue est démentielle, la douche chaude, la bière fraîche, les voisins sympas. Ça fait presque usine quand même.

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Etape 7 (19 juillet) : refuge de l’Arpont – refuge du Fond d’Aussois
19,2km D+ 693m D-654m

Sûrement la nuit la plus humide, la tente est trempée dedans et dehors, c’est la première fois du séjour où j’aurai besoin de la faire sécher en journée.

Etape aussi belle que la veille, toujours pas un nuage, tout en cheminement en balcon avec vue les sommets du massif du Thabor et de Belledonne. On marchera à 4 toute la journée, Sylvie une instit savoyarde qui tente pour la première fois le bivouac en solo se joignant à nous. Toute fin de journée un peu moche en arrivant au Plan d’Amont, piste poussiéreuse et beaucoup de monde (à part ça, honnêtement le tour des glaciers de la Vanoise c’est vraiment pas l’autoroute). Nos chemins se séparent ici, moi je file vers le refuge du Fond d’Aussois, l’alpage est paisible, la vue splendide. Mais quel vent et donc quel froid ! Je discute avec deux jeunes qui font qqs jours de rando, et l’un d’eux s’est construit une tente DIY. Il est très intéressé par ma Lunar Solo et on discute des points d’amélioration de ma tente pour inspirer des améliorations à la sienne. Le réfectoire ne nous sera accessible qu’après les repas des gens qui dorment au refuge, et on s’y réchauffera avec une bonne bière.
J’adore ce tout petit monde du camp de bivouac, c’est toujours intéressant de discuter avec les uns et les autres. Ce soir il y a par exemple un couple plus âgé que moi qui me vante la beauté du Mercantour quand je parle d’y aller un jour pour finir ma GTA, une famille de hollandais avec deux très jeunes enfants dont le père, un colosse, porte dans son sac gigantesque tout le matos pour la marmaille, deux jeunes hollandaises qui arrivent tard épuisées et se serrent dans une mini tente Hornet, un vieux loup des montagnes qui se ballade avec son kilo de tomme...

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Etape 8 (20 juillet 2020) : refuge du Fond d’Aussois – Modane
17,3km D+ 383m D-1666m

Nuit la plus froide de la rando, assurément, l’herbe est givrée au réveil. Ce matin, j’ai hésité à me lever tôt pour monter sans sac à la pointe de l’Observatoire. Mais j’ai un peu la flemme car ça me ferait une journée à 1100 D+ et 2400 D- 

Je pars donc tranquille, je ne croise personne pendant quasiment 3h jusqu’au-delà du col du Barbier, sous un grand ciel bleu, pour changer. Des vues 5 étoiles encore aujourd’hui. Je pique-nique pas loin du refuge de l’Orgère, le vallon est charmant. Et je recroise mes amis suisses, que je ne pensais plus revoir. On prend un dessert ensemble au refuge et on attaque la longue mais rapide mais pénible descente vers Modane. Modane est, comment dire, fidèle à l’image que j’en avais en y étant passé il y a longtemps en allant faire du ski de fond à Bessans, je ne m’y attarderai pas... Le camping est fermé cet été, je trouve un hôtel pour un bon lit bien chaud après une semaine de bivouac, ça me fera du bien. Je fais des courses (il y a un Biocoop), un peu de lessive à l’hôtel.

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Etape 9 (21 juillet 2020) : Modane – sous le col de la vallée étroite
15,4km D+ 1480m D- 338m

Etape courte, toute en montée, mais je l’avais prévue ainsi hier car ils annoncent de méchants orages.
Je prends la variante du GR5 qui évite la station de ski de Valfréjus. Je passe sous le viaduc de l’autoroute sans recevoir de projectile sur la tête ouf. Longue montée jusqu’au col de la vallée étroite. Je bifurque vers le refuge du Thabor pour aller pique-niquer au bord du lac Rond.  L’endroit est charmant, je m’y relaxe longuement. Il se prêterait bien à un bivouac mais je pressens l’endroit fréquenté, plusieurs tentes s’installent déjà à cette heure. Un groupe de jeunes passe, psalmodiant des je vous salue Marie.
Je repars tranquille et attaque la descente vers la vallée Etroite. Le ciel se couvrant rapidement, je m’arrête pour bivouaquer dans un secteur que j’avais repéré sur la carte, la plaine de Tavernette. C’est charmant, un beau cours d’eau, du plat en veux-tu en vois-là, une vue de carte postale sur le Thabor et les massifs du Briançonnais plus au sud. Je m’y prélasse, m’y baigne, me lave, fais la lessive. Finalement, l’orage ne viendra pas et la fin de soirée sera toute ensoleillée. Oups, gros moment de gêne quand un couple de randonneurs tardifs se baignent nus se croyant seuls au monde, mon campement étant bien discret. Le soir venu, je croise aussi un berger italien, peut-être 80 ans, remontant très lentement des granges de la vallée Etroite et allant surveiller ses vaches qui sont bien encore 300m plus haut.

Je savoure à sa juste valeur ce vrai et pur moment au milieu de rien si ce n’est la beauté des montagnes.

Je me couche. Les portes de la Lunar Solo ne descendant pas très bas aussi, quand je suis allongé sur mon matelas, je peux profiter d’une vue à ras de sol sur le monde qui m’entoure.
Quasiment au coucher du soleil, les marmottes s’agitent brusquement, puis se taisent...et l’apparition fugace, deux secondes peut-être, de l’animal, qui trottine et traverse la plaine à 100 ou 200 m de moi, avant qu’il ne disparaisse derrière un rocher, et mon coeur qui fait un bond monumental devant l’effet de surprise car je comprends instantanément ce que je crois avoir vu. Le temps de sortir, plus rien. Aujourd’hui, je me suis plus que jamais persuadé que c’était un loup. C’était trop grand pour être un renard, ça n’avait pas la démarche d’un renard, c’était plus gris que roux ou marron et je ne vois pas ce que ferait un chien seul ici (ce n’était pas le chien du berger que j’avais vu juste avant et il n’avait pas le type chien de berger). C’était un canidé, c’est certain, c’était assez grand, c’est certain aussi. Je ne saurai jamais avec une certitude absolue ce que j’ai vu mais ma mémoire intime gardera en tête que j’ai vu – deux secondes – le loup, et c’est ça qui compte. Je me suis renseigné a posteriori, il y a bien une meute dans le Thabor, ça ne prouve rien mais rend les choses possibles.
Quelle soirée, je mettrai du temps à m’endormir aujourd’hui. Je n'oserai pas raconter mon aventure à ceux que je croiserai plus tard et tout le monde se fout de moi à la maison, qu'importe!

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Etape 10 (22 juillet 2020) : sous le col de la vallée étroite – refuge de Buffère
19,9km D+ 931m D- 1065m

Incroyable, tente totalement sèche au réveil. Je pars tôt et descend en solitaire vers les granges de la vallée étroite. C’est très pittoresque ce bout d’Italie en France, panneaux bilingues, que de l’italien dans la chapelle, plaques d’immatriculation italiennes et même réseau italien sur mon smartphone. Je grimpe le col des Thures et chemine dans le vallon du même nom, c’est charmant, avec les sommets qui nous entourent, le petit lac, le troupeau de moutons. C'est à ce moment là qu'ayant mal aux pieds depuis ce matin, je me rends compte que la peau sous tous les doigts de pied s'est complètement crevassée et est en sein à force de mariner dans l'humidité. Oups. La douleur est gérable à l'effort et heureusement j'avais une crème hydratante avec moi elle me sauvera la mise assez vite, en passant aussi plus de temps que je ne l'avais fait jusqu'à présent pieds nus lorsque l'occasion se présente.
Je redescends par l’un des divers chemins peu intéressants qui mènent à Névache. La traversée du village sous la cagnard et sur la route me semble bien longue. J’achète un melon que je dévore d’un coup comme apéro. La météo à l’office du tourisme annonce des orages violents avec 30mm de pluie cet AM. J’hésite, j’avais prévu de bivouaquer au lac Cristol mais ça me paraît assez exposé en cas d’orage. Je trouve une place au refuge de Buffere, un peu à l’écart du GR5. Pour y aller, une coupure du GR5 m’amène sur un chemin où je crame au soleil, le temps est étouffant.

Le site du refuge est super, ses proprios en ont fait un lieu de vie passionnant, avec une vie en autonomie (je prends une douche solaire à l’air libre, il y a une micro-centrale électrique…), des expos d’art en plein air, c’est trois générations d’une famille qui cohabitent l’été et font vivre ce lieu depuis 30 ans. L’hélico des gendarmes, qui viennent prendre un café et taper la discute, se pose pour la plus grande joie des enfants présents. Je passe la soirée avec des gens qui séjournent ici et randonnent à la journée (le parking est à 35’ à pied par la montée la plus raide de mon GR5), je n’en n’aurai pas eu l’idée. Comme dans d’autres refuges, on croise pas mal de familles avec enfants qui viennent juste faire l’expérience d’une nuit en refuge.

Et l’orage, bien méchant, finira bien par arriver, je ne regrette pas de ne pas être sous le déluge qui s’abat toute la soirée.

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Etape 11 (23 juillet 2020) : refuge de Buffère – Briançon
27,1km D+ 895m D- 1750m

Très longue journée, mais qu’elle fut belle.
Je pars tôt, et je serai quasiment seul jusqu’au col du Granon. Ravissant chemin de la "côte rouge" qui me ramène sur le GR5 (plus exactement la variante dite GR5c) où je gagne le lac de Cristol. Le site est effectivement pas mal pour bivouaquer, il y a des campeurs encore présents qui me disent que ça a bien tapé hier soir. La vue depuis la Porte de Cristol un peu plus haut est fabuleuse. Le chemin vers le col du Granon offre une vue magnifique sur toute la chaîne des Ecrins. Je regarde la bergère qui fait travailler ses chiens pour guider son troupeau. Au col, je ne m’attarde pas au milieu de la foule et gagne la crête de Peyrolle. Ca, c’est vraiment à faire. Des kilomètres de cheminement sur une crête très escarpée avec des vues à 360° tout le long, le temps est magnifique, c’est imbattable. Il y a certes un peu de monde. La redescente sur Briançon sera longue, très longue, j’arrive claqué et trouve un hôtel. Lessive et ravito. Je visite en soirée la vieille ville Vauban, m’offre une bière face au panorama, 27 bornes ont laissé des traces dans les jambes...

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Etape 12 (24 juillet 2020) : Briançon – lac de Roue
25,9km D+ 1531m D- 888m

Encore une longue étape, mais de loin la moins intéressante de mon parcours. C’est interminable pour sortir de la ville, près d’une heure, et après c’est beaucoup de route et de large piste. Ça s’arrange en s’approchant du col des Ayes qui bascule vers le Queyras, mais ça se gâte ensuite, piste fréquentée, route et nouvelle coupure du GR qui m’emmène sur 4 km de route. Bon les panoramas restent cela dit splendides et il fait toujours aussi beau. Aujourd’hui, les randonneurs itinérants sur le GR5 que je croiserai se comptent sur les doigts d’une main. A La Chalp, au magasin de jouets en bois du Queyras, j’achète un cadeau pour ma plus jeune fille qui va fêter dans quelques jours ses 5 ans ; mes parents m’y avaient acheté des animaux en bois quand j’avais 7-8 ans, il y a donc 35 ans, je les ai légués à ma plus grande, la boucle est bouclée…

J’arrive au lac de Roue, sorte de petite enclave du Canada au milieu du Queyras. Je cherche dans les bois de mélèze autour un endroit pour bivouaquer. Je sais que le bivouac est interdit sur la commune d’Arvieux où se trouve le lac mais on est en limite de la commune voisine. J’ai mal géré mon ravitaillement d’eau au dernier village car autour du lac pas de source ou de ruisseau, je finirai demain matin à sec, mal joué.

Je passe une fin de journée paisible, farniente près du lac et popote dans la belle lumière du sous-bois de mélèzes. Je n’ai pas senti les 25 km du jour, je crois que je prends doucement les jambes du randonneur. Pas un chat et une nuit évidemment au sec.

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Etape 13 (25 juillet 2020) : lac de Roue – Ceillac
20,9km D+ 1245m D- 1457m

Quelle belle étape encore! Initialement j’avais prévu de finir mon trajet à Briançon mais j’avais tant envie de finir dans le Queyras qui m’avait laissé de si bons souvenirs d’un passage il y a plus de 10 ans que j’ai finalement trouvé un train le dimanche à Montdauphin et rajouté deux étapes de marche. Même si la journée d’hier m’a laissé sur ma faim, celle d’aujourd’hui me prouvera que j’avais raison.
Rapide descente jusqu’à Chateau-Queyras, un petit passage franchement inconfortable sur la route départementale étroite puis montée vers le col Fromage. La première partie change des chemins en lacets montagnards : c’est tout raide, tout droit, pour faire simple. Il fait frisquet à l’ombre des sapins. Puis, plus haut, la vallée s’élargit, la vue se dégage en j’en prends plein les mirettes. Au col, je ne redescends pas directement vers Ceillac par le GR5 mais fait le détour par la crête des Chambrettes et le col de Bramousse, car je crois me souvenir l’avoir fait par le passé. Ca vaut largement la crête des Gittes au dessus de Briançon : au niveau de l’ancien poste optique militaire, perché sur son éperon rocheux, une vue extraordinaire à 360° sur le massif du Queyras. La descente est rapide, petit pincement au coeur au panneau Ceillac terme de mon itinéraire, j’avais vraiment de bonnes sensations et j’étais parti jusqu’à la mer. Je me pose au camping municipal, il y a un secteur réservé aux bivouaqueurs et nous sommes nombreux, près d’une vingtaine, le Queyras attire c’est sûr ! Dernière bière fraîche, on discute littérature avec une voisine attirée par mon Sylvain Tesson. Demain c’est lever 6h pour chopper la navette pour la gare de 7h et arriver, après 4 trains successifs, à Rennes vers 20h. Retrouvailles avec ma moitié et la petite dernière et zou au lit sur un bon matelas.

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#13 27-08-2020 14:16:14

pap35
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Lieu : Rennes
Inscription : 29-02-2020

Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

En complément de mon long post du récit d'hier, merci à tous ceux qui avaient réagi à mon retour matos.

A froid, après avoir encore un peu testé le matos par la suite en vacances en famille, je retiens que :

- association polaire/doudoune ; effectivement, en conditions d'été, peut-être juste une seconde couche merino un peu chaude plutôt qu'une polaire, et la doudoune dans tous les cas. Permettrait de gagner 100g environ

- feuille de polycree : merci pour les conseils de séchage ! C'est vrai que la Lunar Solo a un sol en 40D donc normalement suffisant en lui-même, mais j'appréciais avoir le dessous de tente sec le matin pour ne pas avoir à la sécher en journée, et c'est toujours une sécurité supplémentaire. Pour 40 grammes...

- pourquoi j'ai pris un MP3 : parce que je n'ai qu'un smartphone pro, totalement sécurisé, impossible d'y télécharger une appli ou des fichiers musicaux... Peut se résoudre pour gagner 40g, mais était personnellement indispensable

- mes pieds qui ont pris cher dans l'humidité. J'ai été imprudent en sortant peu ou pas les pieds des chaussures le soir. Je suis pas très motivé, mon poids de base n'étant pas encore XUL, à me charger d'une paire de tongs. Bref, j'étais réticent à sauter le pas vers des chaussures non GTX, mais là franchement je me pose la question pour la suite. Vaut-il néanmoins mieux des GTX pour rester au sec quand il y a 2 jours de pluie d'affilée (si tant est qu'on reste vraiment au sec dans ces conditions même avec des GTX)

- petits sacs étanches : rien ne vaut effectivement les ziploc. C'est juste pour les cartes papiers que j'aurai aimé une solution plus pratique (j'aimais bien la rigidité des Aloksak). Idem, si j'ai des cartes papiers, c'est que mon smartphone n'accepte aucune appli carto.

- packliner : vous avez raison, les sacs type nylofume qu'on trouve sont peut-être un peu petits, mais ils restent légers, solides, et je n'ai pas besoin de tout y mettre.

- sac de couchage : effectivement, en conditions d'été, un sac à 400 g de duvet (genre cumulus Panyam 450) c'est la seule solution pour gagner du poids. Mais ça coûte cher...

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#14 30-08-2020 21:24:00

babard38
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Re : [Récit + liste] GTA/GR5 Les Houches - Ceillac (13j) - le récit (edit)

pap35 a écrit :

#579438- le lac de Roue : il y a peu ou pas d’emplacements vraiment adaptés au bord du lac lui-même, qui est sur la commune d’Arvieux au bivouac interdit, mais vous pouvez aller un peu plus loin dans le bois (qui est sur Château Ville-Vieille où le bivouac est autorisé), il y a des parties planes sous les mélèzes. Attention, pas du tout d’eau.

Bonjour à tous pour mon premier message.
J'y suis allé vers le 25Aout et il y a bien un ruisseau.


Il apparait sur la carte IGN, en réalité il est légèrement plus loin qu'indiqué sur la carte.
Je trouve que le lieu se prête bien au bivouac en hauteur sur le lac.

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