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#1 14-09-2020 18:10:06

Alcid
vide
Inscription : 31-08-2016

[Récit + liste] De Prapoutel à Chamrousse, 4 jours dans Belledonne

Plan initial
Départ d’Allevard en milieu de matinée
J1 Me 9/9 Refuge du crêt du Poulet (bivouac à proximité)
J2 J 10/9 habert d’Aiguebelle
J3 V 11/9 Refuge Jean Collet
J4 S 12/9 Refuge La Pra
J5 D 12/9 fin à Chamrousse recoin

Malheureusement impossible d’avoir une place au refuge de La Pra le 12 (les refuges sont très chargés les we), j’ai donc tout avancé d’un jour. En plus je suis parti à midi mercredi… et donc

Rando réalisée
Départ de Prapoutel en début d’après-midi
J1 Me 9/9 habert d’Aiguebelle
J2 J 10/9 Refuge JCollet
J3 V 11/9 Refuge La Pra
J4 S 12/9 fin à Chamrousse recoin

Une trace reconstituée est visible ici : https://www.openrunner.com/r/12031917

La prévision météo indique une dégradation pluvio-orageuse pour vendredi et samedi, avec des températures plutôt douces18/22 max sur la période et des nuits à 10/12 degrés mini. Mais ce n’est pas clair pour moi si c’est à l’altitude du refuge ou bien de la vallée…
Pour la stratégie d’alimentation, j’ai décidé de prendre la demi-pension avec la nuitée en refuge. Je transporte les en-cas du matin et les collations de midi pour 3 jours. J’ai pris aussi une bouteille de st yorre pour la récup et une bouteille d’eau plate pour l’hydratation (que je remplis chaque matin) ; ce qui me permis de ne pas avoir à prendre d’eau en cours d’étape.

J1 Vers le habert d’Aiguebelle :
Parti vers 14h de Prapoutel, avec un peu de temps pour trouver le GR749, pas vraiment mis en avant à la station. Montée tranquille vers le refuge par un large sentier très ombragé, ce qui est agréable car le soleil tape fort cet après-midi.
J’avais envisagé de passer par la cime de la Jasse, mais considérant l’heure de départ et le dénivelé c’était probablement trop juste.
Bilan,   de l’ordre de 300m de D+ pas de D-,   2 heures de marche
Agréable soirée au refuge avec diner à l’extérieur. Soirée animée par un groupe de randonneurs belges très conviviaux et très GSM !
Mes voisins de table me montrent un peigne à myrtilles. C’est la première fois que j’en vois un.

J2 du habert d’Auguebelle au refuge Jean Collet par le GR738
11°C au refuge à 8h du matin ! Ciel très dégagé, pas de vent, forte rosée sur les tables dehors.
Petit déjeuner copieux. La journée commence bien.
Départ vers 8h15 afin de marcher plutôt le matin pour éviter la pluie annoncée en milieu de journée. Montée tranquille vers le pas de la Coche (là ou un avion de tourisme s’écrasera samedi en faisant 3 victimes !). Derrière, au milieu, devant, au milieu, du groupe de belges en grande discussions. Montée agréable vers la Brèche de la roche fendue, jusqu’au panneau « sous la scia », puis plus « technique » et plus raide dans le chaos rocheux de la brèche, poursuite vers le col de la mine de fer où je m’arrête pour déjeuner.
Les nuages commencent à monter depuis la vallée du Grésivaudan, parfois denses, parfois moins. Je résiste à l’envie de descendre rapidement par peur du brouillard. Le sentier est bien marqué, mais le début de la descente raide et glissant. J’ai un peu froid, car si au soleil il fait très chaud, dans le nuage il fait franchement froid.
J’entends un petit éboulis de cailloux et je cherche les bêtes mais trop loin. Elles sont à quelques mètres seulement, une femelle chamois et 3 petits, probablement de 2 années différentes (je ne sais pas si les petits restent plus d’un an avec leur mère). Bonne nouvelle, je ne leur fait pas peur et je peux donc les observer à loisir et prendre quelques photos. Mauvaise nouvelle, moi qui sait où ils devraient être, je n’arrive pas à les voir sur mes photos (l’appareil du téléphone n’est pas très performant).

Je descends vers le refuge, il commence à pleuvoir, il doit être 14 heures, tout est blanc autour de moi. Je croise une marmotte pas farouche, puis une autre. C’est sympa de pouvoir les voir à les toucher sans déclencher de mouvement de panique.
Je ne suis plus très loin du refuge. Un marcheur TGV en cuissard T-shirt, arrive derrière moi, je le laisse passer. Il porte un très gros sac. On se retrouvera au refuge où David (le marcheur), explique qu’il est parti il y a une semaine et randonne en autonomie tente et nourriture. Il m’apprend aussi à me servir de la boussole. Ça pourrait m’être utile le lendemain. Bien entendu le groupe de belges est aussi au refuge.
Bilan : une journée de 5 heures de march environ avec 1000m de D+. Pas fatigué à l’arrivée, mais bien content tout de même d’être au sec car il pleut de plus en plus fort. La pluie s’arrête vers 20h et les nuages s’éclaircissent pour nous donner à voir un spectaculaire coucher de soleil sur le Vercors/Chartreuse.
Mon plan pour le lendemain est de faire une (courte) étape en passant par le col de Freydane plutôt que par le GR pour rejoindre le refuge de La Pra. David et les belges eux vont prendre le GR738 à bon rythme pour déjeuner à La Pra et enchaineront sur Chamrousse l’après-midi car leur randos sont terminées.
Pauline, la gardienne du refuge Jean Collet est très chaleureuse. J’en profite pour lui demander des renseignements sur le glacier et le col (ce n’est que la 4ème personne auprès de qui je me renseigne à ce sujet !!). Ses réponses me confortent dans l’idée que passer par là est tout à fait raisonnable, même pour le randonneur peu expérimenté que je suis. Il faudra seulement être vigilant car le balisage est… variable (et pas du tout officiel, ni maintenu).

J3 vers le refuge de La Pra en passant par le col de Freydane
Au lever, beau temps et douceur. Pas un nuage malgré la pluie de la veille. Décidément la météo se répète jour après jour. Ce n’est pas pour me déplaire.
Au départ du sentier un panneau indique :
Lac Blanc 1h30
Col de Freydane 3h
Refuge de La Pra 5h45
Pour le lac et le col ça va, mais je ne m’attendais pas à ce que le refuge soit si loin. J’ai souvent un peu mal aux pieds après 5h de marche. J’ai bien fait de partir tôt, ça me permettra de faire une pause si besoin. Et peut-être même les pieds dans l’eau puisque les lacs du Doménon sont idéalement placés sur le chemin.
La montée vers le lac blanc est ‘facile’ et bien balisée (jaune et Rouge-et-blanc). Un marcheur TGV me dépasse. Il va vraiment très vite, je perds de vue en quelques minutes. C’est bien dommage il m’aurait servi de guide dans les passages moins bien marqués. J’arrive au lac Blanc dans les temps de l’indication du panneau. Chouette.
Inondation de soleil et de ciel bleu. Entouré de « hauts » sommets, avec face à moi l’impressionnante dalle rocheuse du glacier, et tout au fond bien rétréci par rapport à ce que montre ma carte, ce qu’il reste du glacier lui-même. Je cherche le col. Il n’est pas visible depuis le lac mais il doit être là derrière, sur la droite masqué par une avancée rocheuse. Je continue à suivre le double balisage jaune et rouge-et-blanc, comme si un GR avait été balisé dans le passé. Je traverse un ruisseau, la trace disparait, les cairns aussi, ou plutôt il y en a trop. Je monte et je vois un joli petit carré d’herbe bien à plat, comme aménagé, plus bas sur ma droite. C’est par là, Sur un rocher une inscription « Fin provisoire de GR 73/74 ». Il y avait donc bien un GR. Ce qui est sûr en revanche, c’est que les parties enneigées (glaciers ?) représentés sur ma carte Top25 n’y sont plus et que le glacier a reculé considérablement. Il est maintenant tout au fond contre la face, à l’ombre du soleil du matin. Une mise à jour de la carte Top25 serait bienvenue, mes deux cartes du secteur, éditions 1992 et 2016 sont identiques…

La montée est bien marquée par les passages ; je comprends maintenant où passer en voyant le relief. Ça monte raide, un replat, j’en profite pour faire une pause en-cas. Un autre replat, ça monte toujours, un peu moins raide peut-être. La vue du col est grandiose. En fait je ne sais pas trop où est précisément le col, car c’est une arête de 100 à 150m de long de sorte que d’un côté on voit la montée mais qu’il faut aller à l’autre bout pour voir la descente et le lac du grand Doménon droit au bas de la pente. Un autre sentier part sur la gauche à flanc  vers la croix de Belledonne ; ce sera pour un autre jour. Dans  la descente je retrouve le balisage GR, mais les endroits où il est marqué ne sont pas les plus simples. Je suis donc les cairns. La descente sans être facile est plaisante, et puis je suis content d’être passé au col. Je fais la pause de midi au lac du petit Doménon. Une petite truite vient me voir.
En repartant, je suis d’abord 2 marcheuses sur le sentier et je me trouve face à une belle descente pour rejoindre le GR avant d’avoir à remonter vers le col de La Pra. Sur la carte il semble qu’il y ait un sentier qui part du bout du lac et monte à peine avant de redescendre directement sur le refuge ; puisque c’est la journée hors GR, autant la terminer hors GR, j’y vais par ce chemin.
Ça monte à peine, dans de l’herbe, pas de trace ni de balisage mais c’est si court. Je marche à vue. En haut le petit col sans nom, d’où je vois le refuge, droit en bas, tout près. La descente se fait dans un pierrier plus marqué par les brebis que par les marcheurs, c’est lent, mais j’ai le temps. Je traverse le ruisseau où se trouve le captage d’eau du refuge, 100m sur le sentier et j’y suis.
Il est juste 14 heures. Si mes calculs sont exacts ça doit faire un peu moins de 900m de D+.
Il fait très beau. Le site du refuge est vraiment spectaculaire. Je vais en profiter pour aller faire un petit tour aux lac Claret et Longet à quelques minutes de là. Le ciel se voile à nouveau. Il pourrait bien pleuvoir en soirée…
En revenant au refuge, j’aperçois une hermine à la porte de la cuisine. Je la dérange un peu… Elle part.

Je vais faire une petite sieste en attendant l’heure du diner. Je suis réveillé par le bruit de la pluie. La même météo que celle de la veille et de l’avant-veille donc… c’est l’heure de diner.
Il n’y a pas les belges puisqu’ils sont partis directement à Chamrousse, en revanche nous sommes 5 à la table, 2 jeunes bien sympas, et deux autres solistes. La table est équipée de cloisons en plexis pour nous « protéger » ! Il faut un peu forcer la voix pour s’entendre.  On aurait dû les retirer ?
Mon voisin est de Voiron, il en est à son  5ème  jour de bivouac en autonomie complète. Son matelas à percé le premier soir et il dort à la dure, son duvet est humide et sa tente mouillée. Il a décidé de s’offrir le luxe d’un matelas de mousse au sec pour sa dernière nuit de rando.
Avant de partir me coucher je demande la météo du lendemain. Ce n’était pas vraiment la peine… Très beau le matin, risque de pluie en fin d’après-midi et en soirée.

J4 du refuge de La Pra  à Chamrousse recoin
La batterie dans mon téléphone est épuisée, la pile de ma montre alti aussi. J’ai demandé à mon voisin de table d’hier de me réveiller pour le petit déjeuner. Il est obligé de me secouer pour me faire reprendre conscience car Je suis en plein sommeil profond! Mais ça va bien, merci.
Nous sommes un peu en avance et la salle de petit déjeuner n’est pas encore ouverte, ce qui me permet de prendre tout mon temps pour tout plier, faire un brin de toilette et être au déjeuner le premier (enfin ex-aequo avec le voisin…).
Il finit aussi aujourd’hui à Chamrousse, mais lui prendra le GR738 tout du long.
Pour moi-même, j’ai choisi de monter au Lac David, puis prendre par l’Echaillon, et enfin la Brèche Robert nord (je ne crois pas que la sud soit praticable).
Ce sera plus long que par le GR peut être pas en distance ou dénivelé mais en temps car le sentier est accidenté et « technique ». Et en effet il me faudra bien plus que les 2h15 indiquées pour arriver au lac des Pourettes.
Au final j’arrive  juste à l’heure pour prendre le car pour Grenoble. Même pas besoin de faire du stop, ou d’attendre !

En résumé, une bien belle rando dans des paysages vraiment superbes, très sauvage mais avec du passage. De grands moments pour être seul avec soi-même et profiter d’un paysage vierge d’aménagements humains. Les conditions ont été très bonnes, à condition de dormir au sec, pas sûr que c’était facile de bivouaquer en revanche.


Une liste complète du matériel que j’ai transporté est donnée plus bas.
J’ai regretté de ne pas avoir pris les choses suivantes :
- une paire de jumelles pour l’observation des animaux
- une paire de gants fins pour les petits matins et le soleil du plein midi
- une pharmacie vraiment trop basique ; ajouter désinfectant, compresses, bande
- briquet, on ne sait jamais ?
- un linge pour les toilettes de chat, les refuges ont plutôt des douches chaudes payantes, pas trop froides
- des pastilles de chlore pour désinfecter l’eau (je n’ai plus retrouvé celles que j’aurais dû avoir…)

En alimentation, avec le recul, il m’a manqué un peu de fruits/légumes ou compotes, pour le confort et l’équilibre alimentaire, mais pour 4 jours ce n’est pas un souci.

poidscommentaire
Vêtements sac
Collant lycra D4202
Slip boxer55
Paire chaussette56
Sous pull278
polaire307
Bonnet polaire satuc33
Veste goretex imperm560
Cape de pluie33
Sur moi
slip55
chaussettes67
Merinos ML240
Buff merinos24
Bonnet sous casque23
casquette33
Pantalon été columbia304
Lunettes vue19
Bâtons marche arpenaz 500595
Ch marche + semelles1200
Toilette et pharmacie
Serviette MSR61
Bouchons oreille7
peigne
Masque nuit8
Coton tige
Fil dentaire
savon13
Cure dents
dentifrice60
Brosse à dentsInclus ds dentifrice
PQ53
Pharmacie16Urgo, coton
Crème solaire25
Beurre karité38
Gel HA100
Masque covid20
gouttière33
médoc23
doliprane9
Sac et couchage
Duvet + sac compression1074
Paire chaussette intérieur73
Tshirt coton ML nuit204
Sac à dos OMM 30l800Inclus un raidisseur de dos glissé dans la poche du sac
Bouffe + eau
1,25 l St Yorre1200
1 l eau plate1000
1 tomate
2 portions fromage70
Rillettes saumon80
Tablette chocolat100
6 demies tranches pain complet150
4 tranches pain épice maison150
Mélange salé90
vrac
Clé maison20
Montre alti suunto55
Carnet + Stylo29
2 cartes top25180
papiers110Fam nbreuse, CNI, CB, liquide
Lampe poche59
Kleenex13
Opinel32
Sac à main78
Carnet chèques75

Dernière modification par Alcid (14-09-2020 20:26:03)


La réalité c’est ce qui continue d’exister lorsqu’on cesse d’y croire.

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