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#151 22-09-2020 18:31:52

Lou_is34
Lou_is
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Hervé27 a écrit :

#585269et pendant ce temps-là, je me traine pour publier les vidéos des 1ers jours : le Jour 2 est tombé !

Salut Hervé, Pierre et Azerty smile

Merci pour la vidéo qui complète le récit déjà top.

J’ai une remarque peut-être bête cependant quand je lis votre récit et d’autres où vous faites des journées de 30-40-50 km par jour je m’imaginais un rythme de marche plus rapide. Sur la vidéo j’ai l’impression de me voir marcher tranquillou et béa face à ce qui m’entoure.

C’était parce que c’était le début de votre traversée avec la chaleur ou tout simplement le rythme « normal » mais sur des journées à rallonge.

Ps: ta voix est étouffée sur la vidéo chez moi c’est difficilement compréhensible, dommage hmm


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#152 22-09-2020 19:07:56

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Lou_is34 a écrit :

#585354

Hervé27 a écrit :

#585269et pendant ce temps-là, je me traine pour publier les vidéos des 1ers jours : le Jour 2 est tombé !

Salut Hervé, Pierre et Azerty smile

Merci pour la vidéo qui complète le récit déjà top.

J’ai une remarque peut-être bête cependant quand je lis votre récit et d’autres où vous faites des journées de 30-40-50 km par jour je m’imaginais un rythme de marche plus rapide. Sur la vidéo j’ai l’impression de me voir marcher tranquillou et béa face à ce qui m’entoure.

C’était parce que c’était le début de votre traversée avec la chaleur ou tout simplement le rythme « normal » mais sur des journées à rallonge.

Ps: ta voix est étouffée sur la vidéo chez moi c’est difficilement compréhensible, dommage hmm


Salut Lou_is34 smile

Sur les 1ers jours, entre la mise en jambes et la chaleur, il était hors de question de vouloir (trop) forcer sur les organismes. Toutefois, en démarrant tôt au lever du Soleil, on peut se permettre de marcher ~10h, de faire un total de 3 à 4 h de pauses et d'avoir encore un peu de temps au bivouac. On peut alors faire nos journées à 50 km (plutôt km-effort, d'ailleurs).

Comme Azerty le décrit bien dans son récit, il a par la suite peu à peu limité (comme moi) le nombre et la durée des pauses en journée. Quand on porte les journées à 12h de marche et qu'en plus le rythme s'accélère, on explose alors les compteurs ...

La prise de son de mon téléphone était vraiment dégueulasse, et je dois en plus faire avec les conversions audio qui donnent un résultat final très différent du montage sur mon PC. Je suis obligé de faire des manips pour à la fois booster le niveau sonore et limiter les bruits de fond insupportables. Une galère ...


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#153 22-09-2020 19:30:59

Lou_is34
Lou_is
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Merci pour les infos. smile
Je vais consulter le kilomètre effort sur le forum. J’avais lu ça un peu de loin il y a quelques temps   big_smile


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#154 23-09-2020 22:51:01

azerty
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

J15 - 01 aout 2020 - Un jour sans 
Du refuge du Portillon à la Cabane d'Anes Cruzes

Il a fait très chaud toute la nuit dans le refuge, l'air est limite respirable. Je ne dors pas mieux que d'habitude et je compte les heures qui s’égrenèrent. Cela dit c'est la méga flemme quad il s'agit de se lever à 6 heures. Je sais que la famille qui dort juste en dessous prévoit de se lever à 6h30, allez 30 minutes de rab. En plus c'est compliqué dans le refuge car les sacs doivent rester dans un local au RDC, il va donc falloir faire des aller/retour.

Départ à 7h, direction le Tusse de Montarqué juste au dessus du refuge. Et déjà c'est le bordel. La trace part vers je ne sais ou, en tout cas pas vers le haut, ni vers quoi que ce soit de matérialisé au sol. Je n'ai pas décollé depuis 10 minutes que je suis déjà en train de galérer à chercher un cairn ou une sente. Allez, ras le bol, on monte tout droit, paye ta mise en jambe.

Le soleil va se lever sur le lac du portillon, au dessus le Col et la pointe de Literole
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La matinée commence mal niveau orientation, ça me sape un peu le moral. et c'est dommage car le coin est magnifique, très minéral, des roches de toutes les couleurs, de la neige, des lacs d'un bleu sublime.

Ca va encore continuer autour du pluviomètre et jusqu'au col des Gourgs Blancs. A moins d'avoir le nez rivé sur le GPS je ne parviens pas à trouver mon chemin. Et ça me gonfle d'avoir tout le temps le nez sur le GPS, j'aimerai bien le laisser dans ma poche.

Sérieux comment tu veux trouver un cairn en pierre dans un tas de cailloux ? Ils pouvaient pas les mettre d'une autre couleur ? En mer pour se repérer on a fait des balises avec du vert, du rouge, du jaune, et même avec des lumières.Tu imagines si on les avait peintes en bleu ?

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Passé la zone "glacière" le sentier entame une longue portion sans dénivelée au dessus de la Soula. L'itinéraire fait tout le tour de la montagne. Réjouissons nous, je ne me suis pas perdu depuis 2 heures, mais pour le coup ça devient monotone.

L'ambiance change quand on arrive en vue de la cabane de Prat Cazeneuve puis du vallon D'aygues Tortes. C'est splendide. Il est environ 12:30 quand j'arrive à la cabane et je m'y installe pour déjeuner.

Un groupe important arrive devant le refuge. Ils sont hyper chargés. L'un d'entre eux tente d'endosser le rôle de leader, mais personne ne l'écoute, je dirais même qu'il a l'air de souler ses copains (moi en tout cas il me soule déjà rien qu'à l'entendre). Les autres sont en train de transvaser des objets d'un sac à l'autre pour répartir les charges. La rando à une dizaine ça a l'air compliqué. Quand je pense à notre groupe de trois ou nous avions déjà chacun notre conception de la marche, des pauses et du rythme. Je discute un peu avec eux, ils sont sympa mais bien trop nombreux. Le "chef" est déjà parti depuis 10 minutes quand d'autres arrivent tout juste au refuge et posent les sacs pour une pause, je n'ose pas imaginer l'inertie d'un tel équipage.

L'étage de la cabane est équipé de matelas, je ne vais pas résister à la sieste. Ça fera une grande pause d'une heure et demi mais de toute façon je n'ai pas trop la tête à marcher aujourd'hui, alors autant satisfaire un besoin primaire, dormir. Si je ne dors pas la nuit, essayons le jour.

Pendant ma petite demi heure de sieste j'ai compté pas moins de 4 groupes qui ont visité la cabane, sont monté jeter un œil à l'étage, et on gueulé en bas "chut il y a quelqu'un qui dort".

Une fois n'est pas coutume, le redémarrage dans la chaleur est laborieux, mais pour une fois ça ne monte pas trop fort avant d'arriver au fond du vallon, ça laisse une petite heure pour se chauffer.

à l'arrivée au col, la trace part tout droit à flanc de montagne. Sur la carte il y a bien un itinéraire de référencé. Je reste là 10 minutes mais je ne vois rien, et sérieusement j'en ai ras le bol aujourd’hui de courir après des traces invisibles. Je fais alors le choix de descendre le vallon. Au final tous les chemins mènent à Bielsa.

Quand j'arrive en vue de la cabane d'Anes Cruzes, le temps commence à se couvrir. Je décide de faire une pause. Comme la cabane est bien au dessus du cours d'eau je fais un plein d'eau avant dy monter, on ne sais jamais, des fois que l'orage éclate et que je me retrouve bloqué là.

L'orage ne viendra pas mais j'y resterai quand même. La cabane n'est pas terrible mais pendant quelques heures j'alterne entre sieste à l'intérieur et petit tour à l’extérieur. C'est la première fois que j’arrête à 17h, j'ai l'impression d'avoir posé ma journée. mais comme l'envie n'y est pas aujourd'hui, je préfère ne pas insister, je n'ai pas envie de me dégouter.

Plus la fin de journée arrive et plus il y a de personnes à s'installer autour de la cabane. D'abord un couple d'allemands, puis un groupe d'espagnols, et enfin un français, Yoann qui arrive de Parzan, il a l'air crevé. On discute un peu, il part se changer et faire le tour du refuge pour trouver ou mettre son abri. Mois j'ai la flemme, je compte dormir dans la cabane, aussi moisie soit-elle. Yoann ne semble pas non plus emballé pour planter, je lui propose de partager la cabane.

On discute un peu et il me demande rapidement si je suis de Rando léger wink

Comme j'ai déjà mangé et que je veux me coucher tôt je lui laisse la place dans le "salon" et je vais me mettre dans l'autre pièce, plus sombre, du coté de la piaule du berger. Il y a un lit en métal avec un matelas en mousse. je mets mon polycree sur le matelas car il est tout crado et quand je m'allonge dessus j'ai presque les fesses qui touchent le sol.

Bref, c'est pas la frite aujourd'hui.

Topo J15
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Dernière modification par azerty (23-09-2020 22:51:18)


«L’humain mène une guerre contre la nature. S’il gagne , il est perdu» – Hubert Reeves

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#155 23-09-2020 23:20:24

Rhomain
Membre
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Sérieux comment tu veux trouver un cairn en pierre dans un tas de cailloux ? Ils pouvaient pas les mettre d'une autre couleur ? En mer pour se repérer on a fait des balises avec du vert, du rouge, du jaune, et même avec des lumières.Tu imagines si on les avait peintes en bleu ?

lol  lol
Pour que la comparaison soit tout à fait exacte il faudrait même imaginer des balises transparentes avec de l'eau de mer dedans. Avec ça, bon courage aux marins !

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#156 24-09-2020 00:11:28

azerty
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

J16 - 02 aout 2020 -  adelante
De la Cabane d'Anes Cruzes au refuge de la Larri

Départ à 6h23 ce matin. Je suis réveille depuis un moment et j'ai le nez dans les cartes, je compte délaisser Bielsa pour parzan. Comme je suis descendu hier soir plutôt que de rester à flanc de montagne je vais en profiter pour rejoindre l'autoroute. Il a des pistes en fond de vallée  et je me demande si je pourrais en profiter pour  refaire une partie de mon retard. Sans suspens la réponse sera non. Les journées sont déjà bien chargées - nous visions initialement les 10 heures de marche par jour. C'est deja compliqué à tenir, alors imaginer rattraper 2 jours de retard, même si ça me paraissait simple à envisager il y a encore quelques jours, c'est désormais une utopie.

En tout cas une chose est certaine, je n'ai pas envie de voir un seul cairn de la journée. Juste marcher, sans chercher son chemin, sans me poser de question.

Je rejoins le refuge de Viados ou je délaisse le chemin pour la piste. Après 1 ou 2 km je bifurque à droite en direction du Col de Urdiceto. ça change des montées raides des derniers jours, je profite de ce chemin roulant pour accélérer. Avant le col la piste laissera quand même sa place à un sentier, je tente de rester sur un rythme élevé, juste pour voir, je rattrape un couple de marcheurs, malgré leurs sacs énormes il montent d'un bon pas, mais je continue à monter sans ralentir et je les rattrape 50 mètres avant le col, je suis à bout de souffle mais je lâche rien, sauf que  ... c'est pas encore le col, il est là bas au loin. Grand moment de solitude, je me vois forcé de conserver le rythme jusqu'au bout, j'arriverai au col dans un sale état. Pire qu'un gosse. 

Après le col longue descente jusque Parzan, sans intérêt si ce n'est d'avancer vers l'ouest.

Quand certains rêvent d’aplatir les montagnes à grand coup de compactor
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Quand je retrouve du réseau je tente d’appeler Zorey, on aurait pu se rencontrer hier soir si je n’étais  pas resté là haut. Finalement notre tentative de rendez-vous tombe définitivement à l'eau.

Arrivée à Parzan à midi, pour manger, comme de par hasard.

C'est moche mais après 5 jours sans ravito on ne fait pas le difficile
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Parzan pour ceux qui ne connaissent pas c'est un bled tout prêt de la frontière française, on n'y vient juste pour acheter du gazole et des bouteilles d'alcool de 1 litre. Je vous laisse imaginer dans le supermarché quelle place est laissée aux produits de première nécessitée. Je vais sortir avec des yum-yum, du chocolat, un fromage et un saucisson. Sans oublier 1 kg de fruits à manger de suite et un coca parce que j'ai l'impression que ça file de l'énergie cette saleté.

le truc le plus joli que l'on peut trouver ici
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après le passage express au supermercado je traverse la rue pour déjeuner au routier d'en face. Elle est déjà loin la montagne, j'ai déjà l'impression d'être sur une aire d'autoroute sur le chemin du retour.

La bouffe est quelconque et j'ai sous le nez un spectacle qui me coupe l’appétit.

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Le bide bien rempli et sous la chaleur de ce fond de vallée (1190m) je me remets en route. Il faudra 2 heures et 10km pour revenir à une altitude de 2000m en arrivant à la plaine de Pietramula. Je peux enfin quitter la piste pour revenir sur un sentier.

Cette section roulante depuis 7h du matin m'a permis de parcourir 30 km. J'ai eu ce que je voulais, une petite coupure d'une journée sans orientation, maintenant je suis à nouveau disposé à remonter plus haut en altitude.

En passant le col de Pietramula on découvre un paysage somptueux. au premier plan une estive littéralement barricadé par une barre rocheuse, et au second plan le massif impressionnant du monte Perdido.

au col de Pietramula
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le terrain de jeu de demain
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Ma montre s'affole, l'alarme orage se déclenche, pas de soucis, il y a une cabane pas loin d'ici. Je vais me poser devant, et je descend faire un plein d'eau à l'abreuvoir en contrebas, toujours au cas ou l'orage me coince ici.

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Je reste un moment à contempler le massif devant moi, Il y a un nuage qui coule à travers un col comme si il était liquide, c'est sublime. Et la vue sur le cirque et la cabane cascade de la Pineta est exceptionnelle.

Après 30 minutes au pied de la cabane, il semble que l'orage ne viendra pas. Je peux me remettre en route. Je n'irai pas bien loin mais au moins descendre à la Larri, il suffira de 45 minutes de marche.

Il y a là une cabane, un peu sombre et qui sent la fumée. Mais il y a plein de vaches partout et je n'ai pas envie d'être embêté, alors j'opte encore une fois pour la cabane.

Je descend à la rivière pour la toilette, j'y retrouve une Espagnole qui bivouac juste à coté de la cabane, je n'avais pas vu son abri. On pourra discuter de nos parcours. Elle est toute menue mais a un sacré palmarès de rando derrière elle. Elle était partie en couple pour faire le GR11 mais son ami a abandonné dès le premier jour. Sans se démonter elle ira seule jusqu'au bout. Encore une fois je me rends compte que 1 mois et demi après mon retour j'ai également oublié son prénom. Je suis sur d'avoir aussi oublié plein de détails des 3 semaines passés là bas. Peut être que la peur de l'oubli est une des raisons qui me poussent à consigner tout cela par écrit.

Toujours est il que je la trouve sympa alors on partage un thé et une tablette de chocolat. la tête qu'elle fait en voyant ce trésor sortir de mon sac à dos, même pas fondue dans la fournaise de Parzan. y'a pas à dire, la tablette de chocolat en rando ça fait toujours son petit effet.

à 22h, au moment de rejoindre chacun son couchage, on assiste à un lever de pleine lune. trop classe.

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Voilà, je voulais évacuer vite fait bien fait le récit de ces deux journées un peu moyennes au point de vue motivation. Il reste encore 5 jours de marche, ça sera 5 chouettes journées.

Topo J16
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EDIT - orthographe (et il en reste encore beaucoup à corriger  mad )

Dernière modification par azerty (24-09-2020 10:02:57)


«L’humain mène une guerre contre la nature. S’il gagne , il est perdu» – Hubert Reeves

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#157 24-09-2020 07:39:06

Joy Supertramp
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Tu nous gâtes smile T'as eu du bol de trouver anescruzes ouverte, l'année dernière j'y ai vu un panneau : "réservé au berger du 1 au 31 août"

Sinon pour l'orientation, je trouve que c'est souvent le problème quand on suit une trace : on manque facilement les départs de sentes et après on se retrouve a vouloir absolument coller au trait rouge sur notre écran...et c'est chiant !

J'adore l'histoire de la fille dont le mec a abandonné le premier jour big_smile


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

Liste montagne été top confort

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#158 24-09-2020 10:43:08

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Rrrhooo roll !

Et moi qui avais préparé une belle trace avec amour pour éviter toutes ces pistes hmm ... que j'avais moi aussi emprunté pour la même raison que toi : pouvoir dérouler du kilomètre sans plus me poser de questions  cool  !


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#159 24-09-2020 22:17:19

azerty
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

J17 - 3 aout 2020 - La tarte aux Myrtilles
Du refuge de la Larri au refuge de Baysselance

Je me lève tard ce matin, départ à 7h. La nuit a été calme, assez bonne même. Je suis sorti deux fois et la pleine lune était exceptionnelle.

Déjà que je suis tard, je ne vois pas sur la carte le sentier qui part de la cabane vers la cascade et je redescend une centaine de mètres de dénivelé pour mieux les remonter ensuite. Tout cela ne m'avance gère et m'amène dans une situation inédite jusqu'alors, je ne suis pas tout seul sur le sentier au matin. Quand je lève la tête je vois qu'il y a deja plusieurs groupe qui arpentent le chemin devant moi.

La montagne devant moi est un mur de 1000m de hauteur, je ne vois même pas par ou il faut passer.

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Je monte tranquillement, il fait très froid et il y a beaucoup de vent. Lors d'un virage je me retrouve avec un fort vent de face et je dois faire un pas en arrière. Normalement face au vent je ne bouge pas d'un poil, est ce que je n'aurais pas perdu du poids ?

Je reste à mon rythme de sénateur mais je vais quand même rattraper un à un tous les marcheurs qui me précèdent. Non pas que je marche plus vite mais parce qu'ils s’arrêtent.

à 9h30 j'arrive au Balcon de Pineta, déjà 1000m de D+.

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Les tous derniers mètres du sentier, ambiance cailloux garantie.

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Au dessus de ma tête le Monte Perdido. Le ciel est toujours aussi bleu, le spectacle est total.

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La vue est magnifique du balcon, et le changement de paysage est net à partir d'ici, on arrive dans un désert de pierre. Je passe devant un groupe qui a bivouaqué ici, ils ont tous les pull, doudoune et bonnets, moi je fais le fier en TSML mais avec ce vent il ne faut pas que je m’arrête trop longtemps. Je m’engouffre dans le vallon, sous la protection du Monte Perdido, du pic Marboré et de deux Astazou, le petit et le grand.

J'arrive au lac du Marboré et je tombe en admiration face au spectacle. La brèche de Turquerouye devant moi et le  refuge éponyme qui a été imbriqué dedans. Vu de l'autre coté du lac c'est très beau.

Je contourne le lac en direction du refuge, il y a un passage sur un névé en devers, la trace est évidente mais je n'ai pas du tout envie de finir dans l'eau. La montée vers le refuge est raide et ça glisse pas mal dans les éboulis.

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Vue sur le lac depuis le refuge
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De l'autre coté de la brèche, c'est la France.

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La vu panoramique donne cela, bien sur c'est déformé mais le refuge est vraiment perché dans la brèche.

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Le refuge comprend deux pièces, la salle à manger coté Espagne et la chambre avec lucarne et vue sur la France.

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Il est 10h20 mais quitte à être là je ne résiste pas à une petite pause pour profiter de ce joyaux. Bon je dis un joyaux mais il y a quand même une ombre au tableau, comme c'est tout petit autour et que les gens sont négligents, ça pue la pisse. Passé ce détail je visite les lieux et le m'installe dans la salle pour prendre un thé et finir quelques réserves. Chocolat, fromage, tout y passe.

Quand je sors du refuge 30 minutes plus tard, l'ambiance a changé, on ne voit plus rien.

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Je commence la descente, c'est très raide, je range mes bâtons pour garder les mains libres. En voile on dit « Une main pour l'homme, une main pour le bateau. » ici je veux les deux pour moi. Je me retrouve à un moment dans la purée de pois à me demander si je dois marcher sur la roche ou sur la neige, aucun des deux ne m'inspire plus que l'autre, je descendrai à la limite des deux jusqu'à trouver un passage plus avenant.

Après avoir descendu 200m j'arrive sous le nuage et le paysage s'ouvre enfin, le température remonte aussi. Je croise un père et son fils qui montent, j'essaye de les mettre en garde sur la difficulté du chemin, ils prennent un peu ça à la légère. Que dire ?

Je me dirige vers la Hourquette d'Alan, après quoi je vais pouvoir descendre sur Gavarnie. Lors de la montée je laisse les bâtons sur le sac dos, j'y pense depuis quelques jours, j'ai parfois l'impression que les bâtons me gênent plus qu'ils ne m'aident. Qu'ils m'imposent un rythme qui n'est pas le mien. Je voudrais essayer de m'en passer dans les montées. Et  je dois dire que cette petite montée sans bâtons ne se passe pas trop mal. Par contre arrivé au col je les ressort pour la grande descente, pas moins de 1000m de D- jusqu'au village.

Une souris verte
Qui courait dans l'herbe
Je l'attrape par la queue,
Je la montre à ces messieurs
Ces messieurs me disent :
C'est pas une souris c'est un mouton !

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A partir du refuge des Espuguettes il commence à y avoir beaucoup de monde. Comme il est midi je me retrouve plutôt à contre courant. Il me faudra une heure et quart pour arriver au village depuis le col. C'est noir de monde mais je m'en fout, je savais à quoi m'attendre. Je retire un peu d'argent car je suis à court de liquide et je file m'installer en terrasse d'une brasserie. Entrée/plat/dessert/coca/café, la totale.

ENFIN !! une tarte aux myrtilles. ça fait 8 jours que j’attends ce moment.

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Après ce repas un peu trop copieux - burp - il faut bien se remettre en route. Rapide visite à la mini épicerie, pas super bien achalandée pour la rando itinérante, je rachète des barres de céréales - des trucs grand public pas terrible- et des fruits, pour le deuxième dessert. Puis une nouvelle visite rapide en magasin de sport pour l'achat d'une frontale, des fois que j'essaye de gratter mon retard en marchant la nuit. j'y crois encore apparemment.

Il doit être pas loin de 15h 30 quand je ressort de Gavarnie après 2 bonnes heures de pause. Pour certains la journée est deja fini et les bivouac sont deja montés. Que nenni, hors de question de s’arrêter, la journée de fait que commencer.

Des lève tard ou des couche tôt ?
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Comme l'autre jour, après la recharge alimentaire le démarrage est un peu lourd et j’attends impatiemment le début de la digestion pour le regain d'énergie.

Je remonte la belle vallée d'Ossou, le sentier déroule super bien, la pente est faible avec 400m de D+ étalés sur 10 km de distance jusqu'au lac du barrage d'Ossoue.

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Je ferai juste une rapide pause à la cabane de Sausse Dessus pour filtrer 2 litres d'eau depuis le ruisseau. Et j'arrive au barrage vers 18h. Juste avant le barrage j'aperçois une grosse vipère en bordure du chemin, là ou elles aiment bien se cacher, entre la chaleur du chemin et l'abri que procure la végétation.

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Il y a de beaux spots de bivouac tout autour du lac, mais il n'est pas encore l'heure, et puis si en plus il y a des serpents ...

Arrivé au bout du vallon , il ne reste qu'un seule issue possible, monter.

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Le refuge est 700m au dessus. Je continue la montée sans les bâtons, j'arrive à trouver un bon rythme, ils ne me manquent pas du tout.

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Vers la fin de la montée je ressens un petit coup de mou, plus d'énergie. Pourtant j'ai un doute, j'ai digéré l'entrée c'est sur, les pâtes carbo aussi, mais il manque encore quelque chose, ah oui, la tarte aux myrtilles et toute sa chantilly. Allez n'essaye pas de m'arnaquer, mets moi tout ça en digestion et on continue d'attaquer jusqu'en haut.

J'arrive au niveau du refuge à 20h. J'ai réussi à caser 11h de marche depuis 7h du matin et cela malgré une grosse pause gavage à Gavarnie. pas mal.

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Par contre c'est la grosse désillusion. Il doit y avoir une centaine de tentess autour du refuge, et comme j'arrive tard il est certain que j'aurai le meilleur emplacement. Tout le monde a sa tenue et ses accessoires d'alpinisme, sauf un dingue qui vient d'arriver en short avec son petit sac. Ils doivent bien se demander ce que je fais avec mon Piolet, peut être que je vais monter au Vignemale demain matin avec mes microspikes, entre tous ces gugus équipés comme pour l’Himalaya.

N’empêche que moi aussi je me demande ce que je fais encore ici avec piolet et crampons. J'ai complètement oublié de les ré-expédier depuis Gavarnie. Désormais je suis bon pour les porter jusqu’au bout.

Pour mon grand tarp 3x3 il me faut de la place, et comme je n'en trouve pas j’essaye de m'installer dans un emplacement tout pourri et en pente. Je casse deux sardines et j'arrache une sangle du tarp dans la manœuvre, ça n'est pas brillant. Et pendant ce temps que je galère à monter mon abri j'ai froid car on est dans un nuage. Cette arrivée ne sera as une partie de plaisir. Une fois l'abri installé je me change sans faire de toilette puis je mange vite fait. C'était quand même une sacré journée. bonne nuit.

Topo J17
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#160 27-09-2020 08:59:18

azerty
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

J18 - 4 aout 2020 - Arrémoulit
Du refuge de Baysselance au refuge d'Arrémoulit

Un rapide coup d’œil à la carte et j'ai l'impression d'être toujours en plein milieu de Pyrénées. J'ai un billet de train pour dans 4 jours à Hendaye, je ne vois pas trop comment faire. Bof, je suis large, je procrastine, je m'en occuperai dans 3 jours. Pour l'instant un seul impératif, profiter à bloc sans se poser trop de questions sur la suite.

Nuit de mer** à Baysselance. le sol n'est pas plan, j'ai glissé toute la nuit. Puis le vent à tourné pour se placer face à l'entrée du tarp, je voyais les nuages s'engouffrer dans l'abri avec leur humidité. L'abri pour sa part faisait des bonds à chaque rafale. Aucun risque qu'une sardine se décroche, Sauf à Ouessant ça ne m'est jamais arrivé. Et puis vu comment j'en ai sué pour les enfoncer entre les cailloux je suis sur qu'elles ne ressortiront pas toute seules. Et effectivement au moment de partir j'en laisserai une ou deux sur place n'arrivant plus à les retirer.

Mais hier soir j'ai déchiré une sangle du tarp. J'ai bêtement tiré dessus pour faire venir la sardine qui y était accroché, je fais toujours ça. La sardine était tellement bien enfoncée que c'est la sangle qui a lâché. Maintenant j'ai peur avec ce fort vent de face qui malmène ma toile .

Bref, je n'ai pas fermé l’œil malgré la fatigue de la veille, je sens le poids des valises que je porte sous les yeux. Je ne sais pas si je dois les ajouter dans la liste wink

A ce stade, quitte à être réveillé autant marcher. Départ matinal à 6h15. Il fait nuit noir et l'environnement n'est pas propice à marcher à l'aveugle, heureusement qu'hier j'ai acheté une frontale.

Quand je suis arrivé hier soir les abris autour étaient deja montés avec leurs occupants au chaud à l'intérieur et je n'ai pas croisé grand monde. Quand je pars ce matin beaucoup dorment encore. Étrange de venir dans des endroits ou il y a tant de monde pour ne croiser personne au final...

Je ressens quelque chose de nouveau ce matin. Une sensation pas encore éprouvée depuis les 17 jours précédents. Ça me prend dans tout le corps mais surtout au niveau du ventre. La faim ? non, c'est différent. J'ai froid. Polaire, veste imper, buff, toute la garde robe y passe. Cela dit à coté des voisins qui se préparent pour l'alpi, avec mon short et mes tennis on dirait plutôt que je vais à la plage, et effectivement, comme Rhomain, c'est ma destination wink

Matin frisquet
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Il faudra à peine marcher 15 minutes et passer la Hourquette d'Ossoue pour commencer à y voir plus clair, la frontale devient déjà inutile. Je commence la descente, derrière moi se dresse le Vignemale, c'est pas moche. Mais je lui préfère le spectacle d'en face, et admirer une fois encore le jour qui se lève. A cette heure matinale j'ai la sensation d'avoir le plus beau des décors et d'être seul au monde.

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J'arrive au refuge des Oulettes de Gaube vers 7h30. Je n'ai plus froid, du coup j'ai re-faim. Je me vois bien m'offrir un petit déjeuner. Je prépare mon masque à usage unique que je porte depuis 17 jours (pardon) mais une fois à l'intérieur je remarque qu'ils sont moins exigeants ici que dans les refuges espagnols précédents. La porte est ouverte, c'est déjà un signe. Je m'installe parmi mes nombreux congénères et je me gave de pain d'épice/beurre/confiture. J'évite de manger trop gras et trop sucré, en tout cas pas plus de trois fois par jour.

Je range mes vêtements et ma veste dans le sac, il est 8h et il fait désormais assez chaud pour marcher en TSML. Je m'en rendrai compte ce soir mais j'oublie ma frontale dans le refuge. Achat éphémère, 15 minutes d'utilisation, 50g de moins à porter.

Pour rejoindre la piste qui monte au col des mulets il faut traverser le 'camping'. Je suis désolé mais je ne peux pas appeler ça une aire de bivouac. Comme à Baysselance c'est trop grand et il y a trop de monde. Le sol est gorgé de flotte, ils ont du passé une bonne nuit bien pourrie comme il faut. Comme moi la haut mais en pire ;(.

Je ne me sens pas du tout dans mon élément ici. Pourtant on fait tous de la montagne, on marche et on dort dehors sous abri. Mais il y a quelque chose qui émane de ce camping qui ne me plait pas. Peut être que je suis trop matinal pour comprendre ce qui pousse à prendre autant de temps pour se préparer le matin. Je sais que je ne tiens pas en place et j'ai l'impression de perdre mon temps à glandouiller au bivouac. Je suis peut être aussi associable et je privilégie d'être en mouvement plutôt que de nouer des relations avec des humains. Je fuis.

J'arrive en vue du col des mulets, il y a tout un groupe d'Espagnols la haut. Ils attendent leur copain qui est parti se soulager derrière un rocher. Je me permets un commentaire licencieux à propos des Espagnols (ça marche aussi pour les Andorrans) , aimer les couleurs fluo c'est déjà discutable, mais pour aller chi** discrètement dans la nature c'est totalement raté. Ça me fait rire et je  propose quand même mes services pour leur faire une photo de groupe.

Après le col des Mulets le sentier reste à flanc pour rejoindre le col d'Arratille, mais il y a toute une partie à l'ombre et j'ai re-froid. Froid qui persistera encore après le col car le sentier sera encore à l'ombre et à travers quelques névés.

lac d'Arratille
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Après le lac d'Arratille on perd rapidement de l'altitude et je commence à croiser des randonneurs qui montent. De plus en plus de randonneurs. J'ai toujours appri à laisser la priorité aux gens qui montent, d'abord on s'arrête pour les laisser passer mais il y en a bientôt tellement que je tente des acrobaties pour ne plus avoir à m’arrêter. A vouloir faire le malin je me suis pris ma plus grosse gamelle depuis bien longtemps en montagne, je trébuche mais emporté par mon élan je continue d'avancer à grandes enjambées, sans toutefois parvenir à me rétablir, j'attrape une blanche de la main gauche pour me stopper mais la branche plie et m'envoie hors du sentier faire des roulades dans la pente. Les gens que je viens de croiser reviennent voir si ça va, "oui oui ça va", mais en fait non j'ai super mal aux jambes et aux genoux, ..... et à mon amour propre wink

Je passe le fond de vallée et le refuge Wallon qui est en travaux. Vu les photos du projet ils vont construire un truc super énorme, c'est dommage le coin est joli. Si c'est pour attirer encore plus de monde ça ira forcement avec plus de dégradations du milieu et donc pour finir des restrictions, notamment sur le bivouac. C'est débile. Des parkings oui, des hôtels oui, mais du bivouac non, ça abime trop la nature sad

J’entame la montée vers le col de la fâche et le m'autorise une petite pause pour grignoter, il doit être 11h30.

Après de nombreux oublis, dernière photo des chaussettes qui prennent l'air, toujours d'un blanc immaculé, n'en déplaise à laxmimittal.
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La montée au col de la Fâche a été dure, je ne sais pas si c'est la fatigue mais je n'ai pas trop de force dans les jambes.

juste après le col de la fâche
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Heureusement ça n'enlève rien au spectacle.

Ibones de la Facha
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Après la col j’entame une longue descente tranquille qui va aboutir sur le site de Campo Plano, le sentier déroule bien et j'avale la distance sans trop d'effort, mais j'ai toujours ce petit coup de mou depuis tout à l'heure.

J'arrive au refuge de Respomuso vers 15h, au bord de ce grand lac. Le refuge en lui même est moche, énorme construction en béton, mais il tombe bien car je suis fatigué et je crève de chaud. Je rentre me mettre au frais, il n'y a personne à l'intérieur mais je me dirige quand même vers la cantine. Raoul et sa soeur tiennent le comptoir, ils sont super sympa. Les parents gèrent la cuisine derrière. Je demande à Raoul qui parle bien français si on peut manger un truc, il me propose un sandwich ou un menu, va pour le menu. Potage/plat/dessert/pain/coca.

Deux français font de même à coté, des alpinistes qui parlent fort pour qu'on entende bien tous les exploits dont ils son capables. Ils parlent de monter au Balaïtous et l'un d'eux émet des doutes sur la sécurité, l'autre répond que c'est pas grave, en cas de problème on pourra toujours appeler le 112, même quand on a pas de réseau le 112 ça marche avec les satellites. Je n'ai jamais rien entendu d'aussi improbable. ah si, je me rappelle, j'ai deja entendu exactement la même idée farfelue il y a quelques jours de la bouche d'une jeune femme qui a beaucoup d'autres idées farfelues (surtout pas de nom, je ne suis pas une balance) . Je suis effrayé de réaliser que c'est donc une idée assez répandue.

J'en profite pour expliquer : quand le téléphone dit "urgence seulement" il capte un signal qui vient d'un opérateur qui n'est pas le votre, mais vous pouvez quand même appeler les secours. Mais quand le téléphone dit "pas de réseau" c'est rien, nada, niet, nothing, nichts ...

Je regarde la carte en mangeant et on approche du refuge d'Arrémoulit, après le petit déjeuner et la collation de 15 heures, je me mets en tête que je pourrais prendre un troisième repas copieux aujourd'hui. Vu que Respomuso est un refuge moderne avec l’électricité je pense qu"ils ont aussi le téléphone et je demande à Raoul si on peut appeler d'ici. Il est très content de pouvoir m'aider et surtout il semble très content d'avoir une raison valable d'appeler la gardienne d'Arrémoulit, il me répétera 15 fois qu'il l'aime bien, et qu'il faudra bien le lui dire, de la part de Raoul. Il est vraiment sympa, il appelle donc le refuge pour moi et me réserve une place pour ce soir avec le repas.

Je ressors profiter d'une rapide sieste au soleil, face au lac, puis je me remets en route car il est deja 16 heures et il ne faut pas rater l'heure de la soupe à Arremoulit, le service est dans 3 heures.

Le GPS annonce trois heures de marche mais je commence à le connaitre, j'ai un peu de marge. après le barrage je prend la bifurcation à droite, il faut marcher sur l'ouvrage en béton, le sentier va rester presque 5 kilomètres à flanc jusqu'à rejoindre un magnifique petit vallon avec plusieurs lacs, les Ibons de Arriel.  Le coin est superbe et à 17 heures passées il fait encore très beau, si je n'avais pas un repas chaud à m'attendre je pourrais penser à m'installer ici pour la nuit.

Au niveau du dernier lac, il faut commencer par traverser une zone d’éboulis à travers le gros blocs avant de commencer une montée de 200m D+ assez raide. Hauts les cœurs, c'est la dernière de la journée.

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La vue du col d'Arrémoulit est carrément cool. Comme tous les cols d'ailleurs, et c'est magnifié par les efforts que l'on a déployé pour y monter.

Une biquette prend la pause et m'attend pour la photo
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Je tente un panoramique, je ne sais même pas si c'est bien le Balaïtous en face de moi. Pour ceux qui ont de bons yeux, on retrouve l'izard de la photo précédente qui tient la pause en haut à gauche. En fait non on ne le voit pas, il faut l'original de la photo pour pouvoir zoomer, celle uploadée sur le forum n'a pas assez de définition.

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Il est 18h, on voit le refuge d'ici, vite descendre, j'ai faim. Je serai au refuge 30 minutes plus tard. Il y a également plein de tentes autour mais avec les gros blocs de rocher on a moins cette impression de zone surchargée.

Je me présente au refuge, ma réservation est OK, j'ai même une place à l'intérieur, je suis heureux car en arrivant j'ai vu la grande tente marabout dehors, et autant le refuge est joli, autant ça m'aurait gonflé de dormir dans ce truc

J'ai juste le temps d'une rapide toilette et lessive derrière le bâtiment puis il faut passer à table. En raison du COVID et de la taille minuscule u refuge les repas sont servi dehors. Un seul groupe par table. Comme je suis tout seul on me met à la table du personnel qui est collée au refuge. Au début je suis contrarié de me retrouver tout seul, c'est mon second diner en refuge et la dernière fois je suis arrivé tard et j'avais deja mangé seul.

La température se refroidit vite, je redoute un peu ce moment car je suis très light en terme de protection thermique, j’ai juste mon collant et ma polaire fine, quand tout le monde se couvre deja avec des vêtements dignes des sports d'hiver. A mon avantage, je viens juste de m’arrêter et je ne suis pas encore refroidi, je suis contre tout le refuge à l'abri du vent et le mur en pierre est encore très chaud de la chaleur emmagasinée aujourd’hui. Assis à une autre table je me serai gelé les miches.

Le repas est simple, potage, saucisses, pâtes, dessert, mais bon et copieux. Une femme se présente alors à l'assemblée, elle a un fort accent des pays de l'Est, elle annonce qu'après le repas nous sommes invités à l'intérieur pour une soirée contes. Chouette, c'est la seconde fois que ça m'arrive en refuge, la dernière était au refuge de Nice en 2017.

Je suis bien content de rentrer à l'abri du vent, la salle se remplie vite et l'ambiance se réchauffe. Nous aurons droit à de belles histoires jusque 22h30 puis c'est l'heure d'aller se coucher. Je quitte la petite salle pour rejoindre le petit dortoir, et la voix de la conteuse va m’entrainer dans un sommeil de plomb jusqu’à matin. Je n'ai jamais aussi bien dormi, je rattrape 18 jours de fatigue en une seule nuit. Merci le petit refuge d'Arrémoulit.

Topo J18
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#161 27-09-2020 12:13:11

Manche
Membre
Inscription : 27-08-2018

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

azerty a écrit :

#585940Nuit de mer** à Baysselance. le sol n'est pas plan, j'ai glissé toute la nuit. Puis le vent à tourné pour se placer face à l'entrée du tarp, je voyais les nuages s'engouffrer dans l'abri avec leur humidité. L'abri pour sa part faisait des bonds à chaque rafale. Aucun risque qu'une sardine se décroche, Sauf à Ouessant ça ne m'est jamais arrivé. Et puis vu comment j'en ai sué pour les enfoncer entre les cailloux je suis sur qu'elles ne ressortiront pas toute seules. Et effectivement au moment de partir j'en laisserai une ou deux sur place n'arrivant plus à les retirer.

Bonjour azerty,
Tu n'as pas songé à amarrer ton abri avec des cailloux en complément, ou à la place des sardines ? C'est ce que j'avais fait à cet endroit.
Est-ce que tu as mesuré la température au petit matin ?

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#162 27-09-2020 12:26:35

marcheur75
Membre
Inscription : 22-02-2009

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

En cas de vent violent le plus judicieux est, il me semble, de démâter.

Le vent va plaquer l'abri contre le dormeur. Si c'est une bâche , on peut aussi s'enrouler dedans.


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#163 27-09-2020 13:58:50

Joy Supertramp
Sempervirens
Inscription : 25-03-2019
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Ah, les filles et la technologie... C'est quelque chose !!  lol


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

Liste montagne été top confort

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#164 27-09-2020 18:52:01

Mendizale
Membre
Inscription : 27-06-2015

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Je confirme c'est bien le Balaitous, avec la Frondella sur sa droite. J'ai adoré ce coin moi aussi! la vue depuis le col d'Arrémoulit vers le Balaitous et les ibones d'Arriel. Et j'ai vu un izard quasiment au même endroit. Ce matin là, j'allais dans l'autre sens, et j'ai vu le soleil se lever et se coucher plusieurs fois dans la même journée : il apparaissait derrière le Balaitous, puis je descendais un peu donc il se cachait à nouveau derrière les reliefs puis réapparaissait ainsi desuite. Par contre je précise que je n'étais pas en HRP. Je lis avec plaisir vos compte-rendus mais c'est un projet que je me sens pas capable de mener à bien.

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#165 28-09-2020 12:18:54

chouxrave
Membre
Lieu : Bugey
Inscription : 13-10-2006

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Salut Hervé27,

Je lis avec intérêt votre périple et j'aimerais bien un retour de ta part concernant ton système de couchage, Cumulus X-lite 200 + Sol Escape bivy light il me semble, température mini, ressenti, gestion de l'humidité …

Merci.

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#166 28-09-2020 14:59:38

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

chouxrave a écrit :

#586084Salut Hervé27,

Je lis avec intérêt votre périple et j'aimerais bien un retour de ta part concernant ton système de couchage, Cumulus X-lite 200 + Sol Escape bivy light il me semble, température mini, ressenti, gestion de l'humidité …

Merci.

Salut chouxrave smile

Pour que tout le monde s'y retrouve, petit rappel de la composition de mes choix de couchage "modulaire" qui me donnent aujourd'hui satisfaction pour une vaste amplitude thermique comme dans mon rapport à l'humidité nocturne :

- feuille polycree ==> 62 g (alourdis au fil du temps par du duct-tape sur les trous/déchirures roll )
- matelas Arkmat 127 recoupé 80 cm en complément ==> 50 g
- matelas gonflable Klymit Inertia X-Lite ==> 172 g (sans la poire de gonflage, jamais emmenée)
- duvet Cumulus X-Lite 200 ==> 327 g tissu Toray Airstatic, sans zip, sans capuche
- SOL Escape Bivy Lite ==> 156 g
- Abri Tipik Pioulou ==> 274 g + 7 piquets 53 g

Total : ~1.100 kg

J'ai désormais essentiellement "figé" ce système depuis 18 mois, lequel m'a accompagné dans ma "Haute Randonnée Alpestre" en 2019, ce début de HRP2020 avec Pala2 et azerty, ainsi que toutes mes virées intermédiaires. Je n'envisage pas d'évolution pour mes futures grandes itinérances ( wink ). Je le qualifie de "3 saisons" en plaine, et d'estival en montagne. Jamais testé mais certainement insuffisant sur la neige et/ou face à de fortes gelées.

Je joue sur le complément d'Arkmat pour apporter, au choix, un plus d'isolation thermique sous les jambes sur un sol froid / gelé, ou de confort sous le dos. Il a aussi d'autres usages comme sitpad en journée, ou encore de "desserte" lors du montage / démontage du bivouac pour éviter de disperser mes petites affaires. Je pourrai à la rigueur troquer mes 80 cm contre 1 m, mais ce serait plus pour la sieste de l'après-midi que pour la nuit cool

Le matelas gonflable "à trous" suffit à mon besoin, même pour un dormeur sur le côté comme moi. Je peux le placer dans le duvet aussi bien que dessous. Les trous sont théoriquement comblés par la partie autrement écrasée du duvet sous moi, mais j'avais souvent eu froid lors de ma HRP 2018 en raison d'un manque d'isolation au sol, d'où le complément d'Arkmat 127 qui m'a apporté les quelques °C qui me manquaient.

Le choix du duvet a été crucial pour mon confort : le tissu Toray Airstatic est très léger mais moins respirant que d'autres, d'où un avantage et un inconvénient:
- avantage : l'air n'est pas chassé du duvet à chaque mouvement, d'où un gonflant exceptionnel et une bulle chaude toujours maintenue, et une relative protection de l'humidité extérieure
- inconvénient : si trop chaud, on risque d'humidifier le duvet avec la transpiration si on dépasse la respirabilité du tissu
Pour éviter l'inconvénient en gardant l'avantage, j'ai opté pour la version la plus légère de la série X-Lite avec seulement 200 g de duvet (au gonflant exceptionnel de 900 cuin !). En la matière, l'adage est qu'il est vaut mieux avoir un peu froid que trop chaud ... Plus de duvet exigerait de mon point de vue un tissu plus respirant.
La configuration la plus efficace d'un point de vue thermique est de bien enserrer le sac autour des épaules et du cou, en protégeant la tête et visage avec bonnet et/ou buff. Je peux encore au besoin enserrer la tête dans le duvet avec mes 1.80 m lors de nuits très froides, mais c'est moins performant car on étire et comprime le duvet, perdant un peu de sa bulle d'air chaud.

Comme le 5°C confort de l'X-Lite 200 serait trop faible pour la gamme de conditions, je complète avec le SOL Escape Bivy Lite de différentes manières :
- par temps froid en drap de sac pour un gain thermique de 3 à 5°C (d'autres avis disent 10°C mais ce n'est pas mon ressenti)
- par temps humide ou venteux en sursac imper-respi (coupe-vent, protection de la condensation, rosée ou projections d'eau de pluie)
- par nuits chaudes je ne dors que dans le SOL Escape Bivy, ou en tout cas jusqu'à l'arrivée de la fraicheur
Il m'arrive régulièrement d'inverser la configuration drap de sac / sursac en cours de nuit en fonction des conditions.
La respirabilité du SOL Escape Bivy est excellente, et quelle que soit la configuration sursac / drap de sac seul le pied du duvet est encore parfois très légèrement humide.

A cela s'ajoutent évidemment les vêtements : je dors habituellement avec une unique couche TS ML, collant, chaussettes.

L'oreiller est composé de quelques vêtements que je peux fourrer dans ma polaire. Depuis peu il m'arrive aussi de rouler mon sac à dos sous la tête du matelas pour la relever, et je n'ai alors plus besoin que du plus léger des oreillers. Je pose les pieds sur mes chaussures, pointes tournées vers moi, ce qui me permet de reposer les talons (parfois douloureux roll ) sans leur appuyer dessus.

Depuis 18 mois la nuit la plus froide que j'ai affronté a été de l'ordre de -4°C, certes inconfortable mais bien loin d'un risque d'hypothermie. Je dirai que je trouve mon confort à partir de -1°C ou 0°C, évidemment très variable selon les conditions d'humidité : j'ai vécu des nuits sèches à -1°C très confortables, et des nuits très humides à 10°C où j'avais toujours froid ... Sur ce début de HRP j'ai fait 2 bivouacs cowboy (à ~10-12°C et SOL Escape Bivy en sursac) et 2 nuits sous abri : une chaude (19° C à 3h du matin avec le seul SOL Escape, une à 2 000 m  avec 6°C au matin, toutes bien confortables.

J'ai peu à peu appris à mieux gérer l'aération du Pioulou et à réduire la condensation, en le montant "haut" (bâton réglé au maxi à un peu plus de 1.30 m) et en général grand ouvert, ou bien les "portes" tirées en auvent.

NB : le système correspond à mon usage "dynamique", à savoir des bivouacs posés tard et levés tôt, et que je n'hésite pas à écourter pour me remettre en mouvement si l'inconfort en "statique" s'avère trop grand ... Il sera toujours temps en journée d'une sieste réparatrice au soleil ou sous un abri en dur / au sec. Pour des marcheurs plus "contemplatifs", qui aiment à lézarder dans la douceur du soir ou du matin sur leurs beaux spots de bivouac, le niveau de confort sera probablement jugé trop minimaliste ...


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
l'ultralighter più estremo di sempre

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#167 28-09-2020 17:44:30

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Bonjour Hervé27,
Tu as pris le X-Lite 200 sans zip, qu'en penses-tu à l'usage ?
D'un coté cela me semble moins modulaire (pas d'aération possible s'il fait un peu chaud), mais cela  doit limiter les déperditions thermiques ?
J'oublie volontairement le poids supplémentaire du zip ou la gymnastique pour rentrer dans le duvet sans zip smile
Est-ce que le X-Lite 200 te semble utilisable en montagne estivale sans le Sol Escape Bivy, mais avec une doudoune et un caleçon long en polaire en complément ?
Vois-tu un intérêt à l'option duvet traité hydrophobe compte tenu des caractéristiques du tissu ?

Stéphane.

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#168 28-09-2020 20:43:11

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Stéphane_33 a écrit :

#586122Bonjour Hervé27,
Tu as pris le X-Lite 200 sans zip, qu'en penses-tu à l'usage ?
D'un coté cela me semble moins modulaire (pas d'aération possible s'il fait un peu chaud), mais cela  doit limiter les déperditions thermiques ?
J'oublie volontairement le poids supplémentaire du zip ou la gymnastique pour rentrer dans le duvet sans zip smile
Est-ce que le X-Lite 200 te semble utilisable en montagne estivale sans le Sol Escape Bivy, mais avec une doudoune et un caleçon long en polaire en complément ?
Vois-tu un intérêt à l'option duvet traité hydrophobe compte tenu des caractéristiques du tissu ?

Stéphane.

Salut Stéphane_33 smile

Avec mes précédents duvets je passais plus de temps à me contorsionner dedans pour ouvrir ou fermer un zip qui se coinçait dans le tissu, quand la fermeture ne déraillait pas roll ... Je me suis donc simplifié la vie et je m'en porte plus léger wink . Rentrer ou sortir du duvet n'est pas plus compliqué, et ça fait rigoler les copains de voir une chenille verte ramper dans sa tente lol !

Mon mode de régulation thermique en cours de nuit si j'ai trop chaud est de dégager cou et épaules d'abord, puis de rentrer ou sortir les bras, ou encore de descendre le duvet vers la taille, et ça marche très bien. Avec la charge légère en duvet, si j'ai trop chaud c'est d'ailleurs que je peux peut-être me contenter du seul SOL Escape Bivy (SEB)...

A noter un élément de modularité supplémentaire propre à l'absence de capuche du X-Lite 200 (présente sur les 300 et +) : il n'y a pas de sens à respecter, on peut donc retourner le duvet pour mettre la face la plus chargée en duvet soit dessus, soit dessous, et disposer ainsi d'un mode supplémentaire de régulation thermique (on peut lors de la commande demander à renforcer la différence de charge entre les 2 faces) .

Je n'ai pas opté pour le traitement hydrophobe et constaté que le tissu était suffisamment imper/respi pour limiter la mouille du duvet. Evidemment je fais quand même attention à ne pas me lover sur la toile trempée de condensation ...

Sans le SEB mon système ne couvrirait plus toutes les situations :
- je suis allé jusqu'à -4°C avec X-Lite 200 + SEB + tous mes vêtements, et c'était "limite confort", pas "confort". Sans le SEB cette limite basse ne serait que de -1 ou 0°C, hors humidité ...
- le SEB est une excellente protection de l'humidité, et c'est souvent du fait de cette dernière que j'ai eu froid par le passé. Avec le SEB en sursac, l'humidité de la respiration s'évacue et le duvet reste essentiellement sec. Sans le SEB elle condenserait sur la face intérieure du tissu ... Si la journée qui suit est belle et après séchage du duvet au soleil il en restera juste le souvenir d'une nuit désagréable ... Si les jours de pluie succèdent aux nuits humides dans un duvet qui ne sèche jamais, c'est moins cool hmm ...

Conclusion : hors de question pour moi de perdre la modularité que m'offrent les multi-fonctions du SEB (imper/respi, thermique, coupe-vent, couverture de survie ...). Ma confiance dans mes possibilités s'en trouverait fragilisée, et mes options de bivouac plus limitées. Je pourrai dans certaines conditions me trouver obligé de poursuivre mon chemin jusqu'à un abri plus sûr, alors même que les conditions ne s'y prêteraient pas ... De mon point de vue, cette large modularité est un élément de sécurité.

Voilà, voilà ...


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#169 28-09-2020 21:55:16

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Merci Hervé27 pour ta réponse très détaillée.
J'hésite toujours sur l'intérêt de prendre le Sol Escape Bivy en plus, ou un sac de couchage / quilt plus chargé en duvet pour un poids équivalent ...
Je vais continuer à réfléchir smile

Stéphane.

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#170 28-09-2020 22:18:25

azerty
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Stéphane_33 a écrit :

#586142J'hésite toujours sur l'intérêt de prendre le Sol Escape Bivy en plus, ou un sac de couchage / quilt plus chargé en duvet pour un poids équivalent ...

Cela dépend aussi de ton abri, le sursac peut permettre de compenser un abri minimaliste en cas de pluie. pour ma part j'ai un quilt chargé à 300 qui doit peser dans les 500g.  Au niveau poids je ne suis pas très éloigné d'hervé27 si tu additionne SDC + sursac. Vu la taille de mon tarp je n'ai pas besoin de sursac et j'accède à la modularité en transformant mon quilt en couette si besoin de plus de ventilation.

Sur le papier il y a plein de combinaison qui "marchent". Ensuite à toi de voir celle sui te convient le mieux, autant en terme de confort thermique que d'utilisation. peut être peux tu emprunter du matériel pour un test en réel avant de te lancer dans un achat.


«L’humain mène une guerre contre la nature. S’il gagne , il est perdu» – Hubert Reeves

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#171 28-09-2020 22:32:13

azerty
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Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

J19 - 5 aout 2020 - ascenseur émotionnel
Du refuge d'Arrémoulit à l'Ibon des Estanés

Réveil en douceur à Arrémoulit. Je suis bien dans mon lit et j’attends que ça commence à bouger avant de me lever. Je récupère toutes mes affaires et je sors faire mon sac à l'extérieur. Je vide tout par terre avant de commencer à ranger, c'est vrai que l'on ne se ballade pas avec grand chose. Comparé avec mon voisin de droite j'ai tout rangé et re-rempli mon sac en moins de 10 minutes.

Le TSML n'est pas bien sec, mais comme presque chaque matin je ne renfile humide et je mets de suite ma polaire par dessus, pour que la sensation de mouillé soit atténuée par la chaleur qui arrive vite. Je retire a polaire au moment de partir.

Je ne prend pas de petit déjeuner mais je vais quand même faire un tour en cuisine pour saluer la gardienne et la remercier pour son accueil et la nuit formidable que je viens de passer. Je l'avais deja fait hier soir mais je re-passe également le message de Raoul, le gardien de Respomuso, comme quoi il la trouve très gentille. Elle le connait bien et trouve également que c'est un chic type (si tu nous lit Raoul). Elle me raconte que ses jours de congés il va faire le tour des 4 à 5 refuges du secteur juste pour aller dire bonjour à tout le monde. Et quand la gardienne te dit que c'est une grosse sortie c'est que c'est une grosse sortie, la montagne elle semble connaitre, ce n’est pas juste en servant des petits déjeuners qu'elle a pu s’affuter comme elle est.

Il est 6h50 et c'est déjà l'heure de partir. Une bande d'ados sortent de leur tente. Hier soir à table je les entendait tirer des plans sur la comète. Ce matin ils étaient supposés aller voir le lever de soleil depuis la haut. Je ne sais pas si ils savent bien à quelle heure il se lève le soleil car ils émergent tout juste.

refuge d'Arrémoulit dans son écrin
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Le sentier grimpe à peine 100m de D+ puis commence le fameux passage d'Orteig à flanc de falaise. Il n'y a rien de dangereux, c'est juste impressionnant mais l'itinéraire est aménagé de câbles du début à la fin. 

passage d'Orteig
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Vue sur le lac d'Arrémoulit derrière, le grand lac d'Artouse en bas, et le lac d'Arrious sur lequel on arrive rapidement. Ces paysages d'altitude ou l'eau est partout sont superbes. Pour l'instant il n'y a encore personne sur les sentiers, les nombreux bivouacs au bords de l'eau se réveillent à peine.

Commence la longue descente de 1000m D- le long du ruisseau d'Arrious.

poulains
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C'est rempli d'animaux, des chevaux, des biquettes, il y a même des clébards, et pour changer ce sont eux qui font le plus de bruit.

cheval
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Je commence à croiser du monde après la bergerie, il y a parmi eux des gens qui montent avec des masques sur le visage. Je préfère ne pas y penser, pour rien au monde je ne souhaite avoir des nouvelles de l'actualité.

Vers les 1600m le sentier entre en forêt, ça fait bien longtemps que je n'avais pas évolué dans ce milieu. Je suis content car ça apporte un peu de variété mais le message est clair, on descend de plus en plus bas.

Promenons nous dans les bois
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Rapide passage près de la civilisation près du caillou de Soques, une route à franchir, des bagnoles garées partout, et c'est parti pour remonter de l'autre coté. Avec le même petit tour en forêt.

Pendant que l'ours n'y est pas
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J'ai la frite ce matin et je pousse sur les jambes, toujours sans utiliser les bâtons en montée. Il y a toujours aussi peu de monde et le vallon est très sympa. En plus il fait méga beau - pour changer ...

Vers le refuge de Pombie
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J'arrive au refuge à 10h et je suis surpris de constater qu'il y a plein de monde. Je m’arrête juste 10 mn à l'ombre du bâtiment pour grignoter une barre de céréales, je fais le plein d'eau et le c'est reparti pour continuer à monter vers le col. Il y a toujours du monde, c'est de là qu'ils doivent tous venir.

Depuis le sentier je ne cesse de lever la tête vers le Pic du midi d'Ossau qui surplombe pour essayer de localiser les grimpeurs que l'on entend d'en bas sans arriver toutefois à les distinguer.

Passé le col de Peyreget le sentier entame une nouvelle descente, moins vertigineuse cette fois. Un peu avant midi j'avise une grande cabane en retrait du chemin, j'essaye plusieurs portes sans succès jusqu'à pouvoir accéder à une toute petite pièce. Je passe suffisamment de temps dehors pour admirer le paysage, et j'apprécie de faire la pause à l'ombre et au frais, même si c'est pas très beau. En plus il y a de quoi faire un plein d'eau, que demander de plus.

La table et la chaise à disposition me paraissent dangereuses, je préfère m'assoir par terre plutôt que d'y tomber.

Pause
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J'ai bien fait de prendre ma pause ici, parce que après plus on avance plus c'est Disneyland. Ça commence à se remplir dans la descente vers la cabane, du touriste de genre "tout venant" que l'on ne croise pas habituellement en montagne. Une fois arrivé au lac Castérau, c'est Miami beach. ça commence à me souler grave. mais ou je suis ?

Je remonte la file des badauds en sens contraire, j'arrive au col, GPS, c'est pas là. Pas grave j'ai l'habitude, je descend un peu puis remonte à celui d'à coté, GPS, toujours pas là. Effectivement j'ai raté un virage, le col est de l'autre coté du vallon.

Je passe les détails, mais ça continue comme cela jusqu'à arriver à la station de ski d'Astun. Un mal pour un bien je m'arrête là prendre une collation. Des patatas bravas. La dernière fois ce plat m'avait bien réussi.

Pour rallier Candanchu, il n'y a pas 36 itinéraires, c'est par la route.

Bitume
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L'épicerie au col du Somport parait tristounette, Je vais lui préférer celle du village. Je ravitaille un peu n'importe quoi, je n'ai pas vraiment tapé dans mes réserves depuis quelques jours, plutôt dans le portefeuille. Du chocolat, des barres de céréales, viande, fromage et surtout des fruits et un coca à consommer sur place. Je me déleste ici de plus de 500g de fruits secs qui ne passent pas depuis le départ. Je regrette de ne pas l'avoir fait avant.

Il est 17h30 et je commence à chercher le point de chute pour la nuit. Je vais viser l'Ibon des Estanés. Il n'y a pas beaucoup de dénivelé et heureusement car je commence à fatiguer, par contre cela fait une bonne marche de 8 km.

J'arrive à proximité du lac vers 19h30, je ne sais pas trop à quoi il va ressembler mais j’espère que ça vaut le coup car il me reste si peu de nuits à passer en montagne que je ne veux pas les gâcher. Je suis rassuré quand j'arrive en vue du lac, il est super.

Ibon des Estanés
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Je me pose au près de l'eau pas trop loin d'une famille avec plusieurs abris et 2 ânes. Vu l'heure j'ai le temps de prendre soin de moi et de faire tranquillement mes rituels du soir, lessive, toilette, etc Il y a même la 4G pour donner des nouvelles (normal on est entouré de stations de ski).

Mes voisins m'offrent du taboulé, cool ça se marie bien avec ma semoule.

Une petite frayeur dans la soirée quand un veau charge les 2 ânes qui arrivent en courant pleine balle vers les abris. Ça n'est pas passé loin d'un gros problème.

A la nuit tombante, un groupe de jeunes espagnols viennent s'installer tout près de mon abri, c’est mal barré. Puis au autre groupe de l'autre coté, j'hallucine, les types ils arrivent avec des tables et des chaises de salon de jardin. Tout le monde vient faire la teuf autour du lac ce soir, on commence à entendre la musique qui vient de l'autre rive, ça va être une bonne nuit de me*de.

C'est dommage car on est tenté de retenir les sujets qui fâchent alors que cette journée a quand même vu passer plein d'autres moment très agréables. C'est la nature humaine.

Topo J19
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Dernière modification par azerty (28-09-2020 22:36:10)


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#172 29-09-2020 06:23:17

marcheur75
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Inscription : 22-02-2009

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Je crois qu'il y une règle fondamentale que tout promeneur-bivouaqueur devrait avoir en tête : pour une nuit tranquille et reposante ne jamais s'installer en des lieux touristiques type lacs, surtout à proximité de parking ou de village.

Le risque est trop élevé d'être confronté à la beaufitude dans toute sa splendeur.

Quand au petit matin je passe à proximité de lacs et que je constate le nombre de tentes toujours installées je suis très content d'avoir dormi ailleurs.

Le lac est un bon endroit de bivouac quand situé à 6 ou 8 heures de marche d'un parking.


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#173 29-09-2020 06:39:08

azerty
[i]RL
Inscription : 08-01-2018

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Arf ! 6 a 8 heures quand même ! ça En élimine pas mal.

Après plusieurs nuits en refuge / cabanes il me faisait vraiment envie ce lac tongue


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#174 29-09-2020 06:54:28

Balipit
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Inscription : 05-02-2017

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

J’essaye aussi de m’en éloigner pour éviter une trop forte condensation .

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#175 29-09-2020 07:18:35

azerty
[i]RL
Inscription : 08-01-2018

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

Balipit a écrit :

#586159J’essaye aussi de m’en éloigner pour éviter une trop forte condensation .

lol  lol
Si en plus ils dorment dans ton abri c’est un autre soucis. Déjà qu’à un il n’a pas l’air grand   yikes  yikes


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