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#51 24-09-2020 20:34:47

Manche
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Bonjour Palteza,
+1 pour le camping de Lescun.
Je rajouterai que l'espace randonneur, propice aux rencontres, est très grand et assez isolé du reste du camping.
Pour l'apero ils ont vraiment tout ce qu'il faut. Ils ont même du cidre Val de Rance au frigo !  smile

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#52 25-09-2020 07:26:28

marcheur75
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Palteza a écrit :

#585705
...

Dans la descente que je fais sans grande pêche au niveau des appuis, je croiserai un troupeau de vieux, une bonne 20aine, qui monte. Je les préviens que là où on est ça va mais en haut ça caille : ça va ils ont l'air tous bien équipés. Ils sont partis parce qu'apparemment en bas on leur annonçait du beau. Raté ! Pas grave, ils apprécieront d'autant plus la douche et la soupe au retour !

...

Visite de ces amas de pierres décidément toujours très bien agencés, puis quand ça se calme on va en quête de l'épicerie annoncée comme de qualité sur Cicerone.

...

Des vieux !!! C'est une blague j'espère ? Comment ça, ceux qui n'ont pas eu la décence de disparaitre victime du virus continuent à polluer visuellement nos belles montagnes, en bande en plus !!!

Paul Lucia, lui, auteur des excellents guides Cicerone GR11 et GR10 a eu l'intelligence de disparaitre victime d'un cancer avant de devenir trop vieux.


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#53 25-09-2020 07:57:20

Lou_is34
Lou_is
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

marcheur75 a écrit :

#585734
Des vieux !!! C'est une blague j'espère ? Comment ça, ceux qui n'ont pas eu la décence de disparaitre victime du virus continuent à polluer visuellement nos belles montagnes, en bande en plus !!!

Paul Lucia, lui, auteur des excellents guides Cicerone GR11 et GR10 a eu l'intelligence de disparaitre victime d'un cancer avant de devenir trop vieux.

Quand je le lis, je ne vois pas d’attaque. C’est le terme qui te dérange pour désigner des personnes d’un âge avancé (je dis vieux aussi et je le deviendrai aussi) ?

C’est de l’humour que tu nous fais marcheur75 ?


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#54 25-09-2020 09:14:35

marcheur75
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Oui, c'est un excellent trait d'esprit d'assimiler des êtres humains à des animaux avec le terme "troupeau". Il m'arrive de croiser des troupeaux de femmes sur les chemins, ou, dans les Pyrénées, des troupeaux d'Espagnols, parmi les troupeaux de vaches et les troupeaux de moutons. A Paris, en temps normal, il y a des troupeaux de Chinois au Louvre.

Par contre, sans humour, les guides Cicerone sont rarement cités dans ce forum, alors qu'ils sont souvent excellents, particulièrement pour les GR10 et GR11. Contrairement aux guides de la FFRP, souvent truffés d'erreur par ailleurs, ils donnent des informations pratiques pour les randonneurs-bivouaqueurs.

Ces deux guides Cicerone, GR10 et GR11 ont été rédigés par des vieux (il y a plusieurs éditions) ayant parcouru ces deux balades en mode bivouac. L'approche est donc totalement différente des guides FFRP orientés gîtes et refuges.

Attention, les guides Cicerone ne sont pas tous bons, certains sont très décevants.

Dernière modification par marcheur75 (25-09-2020 09:24:44)


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#55 25-09-2020 10:13:10

Shanx
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

marcheur75 a écrit :

#585747Oui, c'est un excellent trait d'esprit d'assimiler des êtres humains à des animaux avec le terme "troupeau". Il m'arrive de croiser des troupeaux de femmes sur les chemins, ou, dans les Pyrénées, des troupeaux d'Espagnols, parmi les troupeaux de vaches et les troupeaux de moutons. A Paris, en temps normal, il y a des troupeaux de Chinois au Louvre.

Haha ça va tu ne prends pas la mouche trop vite ? tongue

J'ai aussi été coupable de parler de "troupeau" pour décrire une troupe se suivant sagement à la queue-leu-leu (que ce soit des vieux, des jeunes ou des espagnols). J'ai un peu du mal à voir qu'est-ce qui te fait autant tiquer. Comparer les hommes à des animaux ? Mais on le fait tout le temps !


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Mon trombi
"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
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#56 25-09-2020 10:34:06

Palteza
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

@Shanx : tu l'as mal lu, il apprécie plutôt ce terme de troupeau je pense wink

Si je dois devenir vieux, j'espère qu'on me qualifiera de "vieux" et pas "personne âgée" ou j'sais pas quelle autre foutaise aseptisée.
Et "troupeau" je leur ai dit de vive voix, ils ont rigolé smile ... bon je leur ai pas dit "troupeau de vieux" non plus tongue

J'ai pas eu à me plaindre du Cicerone, c'est du bon travail. Brian Jonhson est l'auteur de la mise à jour de celui de Paul Lucia, GR10 parcouru en 2016. Ma version a été réimprimée en 2019, inclus les mises à jour qu'on peut retrouver sur leur site web (je découvre l'info à l'instant yikes ). Il n'y a qu'à l'étape 3, entre le col des Troix Croix (très grosso modo) et le col de Méhatché où un autre tracé a été effectué depuis je pense.
Pour avoir eu le FFR entre les mains, mais à chaque fois très brièvement, il m'a paru complet aussi. Justement les 2 gars que je rencontre sur mon dernier jour narré, et qui faisaient avec le FFR, m'ont dit 2-3 fois avoir dormi dans des cabanes un peu hors GR indiquées par le FFR qui ne l'étaient pas sur le Cicerone, comme quoi. Après pour toute la partie épiceries/restau/camping/gîte/hôtel, Cicerone est costaud.
Je l'avais choisi suite à la lecture sur ce forum du GR10 complet de SAKKADOS ou Oeuf, je me souviens plus.

edit : j'avais complété mes imprimés du Cicerone avec des notes placées sur le profil de l'étape, venant du site : http://www.gr10.fr/archives/2011/09/04/30176887.html

Dernière modification par Palteza (25-09-2020 10:41:47)

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#57 25-09-2020 11:22:27

marcheur75
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Chacun interprète comme il l'entend l'humour...

J'ai le Paul Lucia et le Brian Johnson du GR11, et le Paul Lucia du GR10.

Pour une longue promenade sur les différentes boucles transfrontalières pyrénéennes j'avais le guide FFRP qui s'est avéré très limite, en particulier pour les cabanes. Par exemple, il indiquait un abri là où la cabane était écroulée depuis belle lurette, une cabane occupée par le berger alors que cette cabane est divisée en deux, dont une toujours ouverte aux promeneurs. Apparemment les rédacteurs du guide n'avaient pas pris la peine d'effectuer la balade, ou alors dans leur lointaine jeunesse, ou bien victime des atteintes du grand âge.

J'avais transmis une liste de points à corriger à la FFRP, sans réponse de sa part.

Le choix d'un bon guide papier, ou pdf, n'est pas forcément évident car il dépend de la promenade.


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#58 25-09-2020 20:25:34

Palteza
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Jour 11 - Lescun → Borce - Couvert - Gîte Communal - 4h - 14kms - 800+ 950-
Pourquoi tant de bières ?

J'ai passé la meilleure nuit jusque là alors qu'il est tombé des trombes yikes , je me suis couché très tôt et je ne bougerai du duvet qu'à 9h. Dommage dehors ils ont décidé de mettre de la pluie. Justement vers 9h je profite d'une accalmie qui a l'air de durer pour me motiver à plier bagages. Je rangerai donc la tente une nouvelle fois bien trempe.
Au niveau des WCs où je finis mon paquetage, je trouve Jean et un anglais que j'avais aperçu au camping de Larrau, "le monde est petit" roll
Jean et Seb font journée off, ainsi qu’apparemment la quasi totalité des randonneurs présents au camping. C'est vrai que c'est couvert, et que 2-3 gouttes très éparses tombent à l'occasion, mais à l’œil c'est prometteur. Et si j'ai rangé la tente c'est pas pour enfiler des perles façon collier, on est parti !!!
J'aurai bien raison, à part les 2-3 gouttes du départ qui me feront mettre mon poncho pour rien, il ne pleuvra pas aujourd'hui sur les chaleureux sentiers montagnards. Et je ne verrai absolument personne jusqu'à Borce 14kms plus loin. Sensation HRPiste sur autoroute, je culpabilise.

Avant de partir on va quand même prendre 2 cookies de + de la patronne, ils sont tellement bons neutral ... finalement au km 5 de l'étape je regrette de pas tous les avoir pris et je ferai demi-tour pour aller les chercher, faut bien prendre le temps de savourer les belles choses !!! Non évidemment.
Quand je pars, 10h15, un randonneur de la team poncho débarque, et comme il possède cet item magique et fait parti du clan, je lui divulgue les meilleures infos que seul le clan poncho se refile : "j'te recommande les cookies, ils sont énormes". Et dans un élan de lâcher-prise total sur mon égo, j'suis à 2 doigts de lui demander de m'aider à mettre mon poncho parce que j'en chie là. Mais je pense au clan ... si les chefs apprennent ça, j'suis radié !

Finalement je l'enlèverai 10 mins plus tard neutral
5kms de relatif plat pour se mettre en jambe et arriver au pied du col de Barrancq. Ici mon égo prend sa revanche et l'Homme moderne veut se mesurer aux tant vénérés Chiffres : chrono sur la montée de Barrancq, allez zou ! On est des Brrancq ! #lol
Montée roulante qui grimpe à la bonne pente, où planter le bâton n'a jamais été aussi évident.
Très vite je croise un troupeau, d'animaux cette fois, nos amies les vaches ... barrez-vous les filles, vous ruminez toute votre vie, je monte pas Barrancq tous les jours ! Ça veut pas bouger du passage, et comme sans avoir peur j'ai jamais entièrement confiance en ce bestial, je leur met pas des coups de corne et j'emprunte le chemin de traverse boueux.
Plus rien n'entravera ma montée infernale jusqu'au col : quasi exactement 600+ en 55min. J'étais pas à fond, à peine au dessus du seuil, j'aurai pu tenir une autre heure en pensant juste à brancher la perfusion de sucre. J'avais pas non plus le souffle pour pouvoir résumer la notion de puissance chez Nietzsche à un camarade en montant, qu'on soit d'accord. Bon on est pas non plus hyper haut, l'inclinaison était idéale, sur du sentier à bâtons, température parfaite pour envoyer, on est sur le quasi départ : bref l'autoroute. On se calme.

On va devoir descendre un bon 1000- sec jusqu'à Borce, c'est toujours l'appréhension et les genoux qui claquent quand on pose les yeux sur Cicerone et voit ça. Finalement ça se fera très bien, sur une descente agréable qui déroule en sous-bois, et les jambes qui sont bien en ce jour (ya pas à chier bien dormir ça peut "aider à la perf" roll ...).
A la fin de cette descente idyllique, bon 1000 d'un coup ça laisse quand même toujours des traces, j’entreverrai même la chance d'avoir le soleil pour pouvoir faire sécher l'habitat ... ça n'arrivera finalement pas !
Au contraire même, quand j'arrive à Borce, le ciel se charge méchamment de noir, sans qu'il ne pleuve avant la fin d'aprem pour autant.

Il est donc 14h, je tombe de suite sur le bar du gîte Communal, avec le ciel noir prêt à tous nous punir d'on ne sait quoi (salaud !), la tente trempée, et je suis limite en sucre dans le sac donc je dois ravitailler ici (ensuite c'est à Gourette dans une 50aine de kms). Paraît qu'il y a une épicerie au bar du gîte, on va y faire un tour.
Quoi, ils ont plus de 40 sortes de bières ici !!?? Mais c'est pas en ville qu'il faut aller pour avoir de l'offre en roteuses, c'est ici !!! L'épicerie est de très belle facture avec vraiment un grand choix. Je pose une option sur le muesli et mélange raisins/oléagineux vendus au poids.
En posant l'équation avec les paramètres précités, je me décide finalement à lâchement arrêter la journée ici. En fait j'ai aussi pensé au combo qui m'est fatal, surtout après ces périodes de froid/humidité : tente trempée/douche chaude au gite.

J'annonce donc au barman/gérant/dj que je prends la chambre, et madame me montre la maison où aller.
Quand j'entre, un jeune couple est affalé sur le divan : Baptiste et Alizée. Partis aussi d'Henday, depuis hier ils sont en pause pour laisser respirer les pieds de madame qui souffrent.
On papote, évidemment je fais le beau avec mon pas si lourd sac, on discute un peu matos, bref une rencontre sur le GR quoi tongue
On se recroisera plusieurs fois.
Je prendrai ma revanche sur la douche d'hier, le froid ne m'a complètement quitté, en m'endormant quasiment sous la cascade brulante. Bravo le gaspillage roll
On profite d'avoir l'accès à une cuisine digne de ce nom pour faire rougir nos ancêtres les plus gourmets : coquillettes en MASSE, accompagnées de leur brebis finement râpé ...  big_smile
J'ai mangé tôt pour (essayer de) préparer une bonne nuit !

Après je repars vers le bar pour ravitailler principalement en sucré, et bien entendu, c'eût été un affront, déguster une bière : une Trapistes Rocherfort en 8CH, comme ça je peux la boire à température ambiante et peut-être pas trop fragiliser la digestion roll ... quelle princesse !
Je me pose sur le divan confortable, et rattrape le retard sur mes notes de voyage, le tout accompagné par une très bonne sélection musicale du patron, plutôt orientée soul.
Vers 19h30 je redécolle vers mes pénates, où quand j'entre je croise un echpagniol qui fait Compostelle (il a un mug qui pend à l'extérieur du sac, il doit faire au moins 954g le bordel ... vraiment sur Compostelle la sagesse donne des ailes !). On s'échange pendant 3mins des figures de style avec les mains pour essayer de se comprendre, tout ça pour se dire qu'il fait Compostelle et moi je traverse les Pyrénées (même pas sur qu'il ait compris big_smile ). Je crois que le silence est vraiment le truc le plus sous-côté à notre époque. D'ailleurs c'est pour ça que je viens à la montagne notamment.

J'irai au lit, et je l’entrevoyais déjà malgré mes précautions, la bière ma bel et bien complétement flingué la digestion, j'ai le ventre prêt à péter. Bref je galère à m'endormir, me réveillerai vite et un grand nombre de fois. Jeandel remake ... FUYEZ LES LITS !!!!!!!!!!!!!!

Allez demain on devrait enfin voir ce qui se trame au dessus de 2000, enfin, vers le col d'Ayous.

Dernière modification par Palteza (25-09-2020 20:32:55)

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#59 26-09-2020 17:11:32

Palteza
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Jour 12 - Borce → Lac Gentau - Beau - Bivouac - 5h30 - 16kms - 1600+ 200-
GR ? Vous avez dit GR ?

Après le refuge de Jeandel, la 2ème nuit tout confort en lit est calamiteuse. Mon corps dans un trip d'ascèse rejetterait-il tout luxe ? Bof ça c'est dans les livres sur Compostelle.
Toujours est-il qu'à 7h15 on est prêt à attaquer cette journée, on passe le nez à la porte du gîte et on voit un joli ciel dégagé.
Hier quand j'ai discuté avec Baptiste il m'annonçait que La Mature était détournée. De mémoire on passera par le col d'Arras. Le patron au bar me confirmera l'info en me glissant que tout est très bien indiqué. Pas plus de préoccupations que ça, j'ai même pas pris la peine de regarder une carte, je m'élance dans cette journée comme un nouveau-né se lance dans la vie.

J'ai bien la tête dans le c** tout ce matin mais les jambes vont plutôt bien. Bon pour l'instant on fait que descendre en faux plat sur du chemin très propre.
Au bout de 45min-1h je tombe sur une centrale hydro', où le GR me fait passer sous une clôture électrique. Bizarre cette centrale n'est pas indiquée sur Cicerone, et le reste de la description est plutôt étrangère à la réalité. Mais bon c'est surement la déviation prévue !
Encore une belle heure, principalement de route et toujours en légère descente, ça commence à gaver, et je me retrouve à Accous. Je trouve que je descends depuis un moment, quand est-ce que je vais attaquer la grimpette ? Je suis toujours les traces rouges et blanches du GR bêtement comme tous les autres jours, tout va bien.
A Accous on commence enfin à monter. Je suis tellement content qu'à un croisement je me plante, et au lieu de prendre le sentier du GR qui redescend légèrement, je continue de monter jusqu'à une colline/impasse où se trouve plantée une croix. J'essaye de profiter du belvédère présent et de la belle vue, c'est pas grave c'est une petite erreur de 20mins, je m'essaye à la sagesse quoi ... c'est pas fait pour tout le monde ce truc, allez zou faut repartir !

Je reprends les traces du GR, et ça continue de descendre lentement E/NE, je commence à trouver ça bizarre, et au prochain panneau qui veut me faire descendre vers Bedous, je me pose, enfin, et décrypte celui-ci : GR653 ! ...  neutral  neutral  neutral
Donc il est 10h45, et depuis ce matin (quand ?) je suis le mauvais GR. J'avais tellement la tête dans le brouillard à cause de la nuit, en plus de ma propension naturelle à foncer tête baissée roll , que j'ai marché comme un âne sur le mauvais GR. A vrai dire, pourtant je le savais, mais je m'étais même plus posé la question d'autres GR indiqués eux-aussi en rouge et blanc (comme tout GR banane!). Mais surtout hier j'avais tout le temps, et des cartes affichées, pour m'inquiéter d'où se trouvait ce col d'Arras emprunté à la place de la Mature neutral
La claque, j'ai du faire + de 15kms, dont une bonne partie sur de la route, dont la grande route où on se fait enrhumer par les voitures, POUR QUE DALLE !
Moral dans les chaussettes, je repars avec l'idée que je ferai du stop en remontant un peu après Accous.

Encore une louche de route, siouplaît, pour se trouver un bon spot.
J'attends 5-10mins quand un autochtone me prend. Il me déposera au milieu de la remontée car bifurque pour aller vers Lescun. A la dépose il me sortira un petit "et la prochaine fois la carte dans le bon sens". Je l'ai pas volé tongue
J'attends 5mins, décidément le stop ça marche du tonnerre par ici, quand un jeune me prend. Il va à Etsaut : impeccable. C'est en fait le patron du Randonneur, restaurant à Etsaut. Randonneur, du coup obligé de me prendre pardi ! Il est cool, exténué par la saison passée, à part un plongeur il est seul en cuisine. Il fait même l'effort de m'avancer un peu pour m'éviter un peu plus de route, et me déposera au pied du col d'Arras.
Sur mes 2 grosses mésaventures jusque là j'ai pu compter sur ce bon vieux stop pour me sauver la mise.

Il doit être autour de 11h30. Il fait déjà assez chaud. Mais j'suis remonté comme une pendule par ces stop rapides : les montagnes russes émotionnelles.
En fait là où je suis, j'aurais du y arriver en suivant le GR10 habituel, le changement est plus tard. Je ne saurai jamais où j'ai bifurqué pour ce maudit GR653 (68693 tant qu'on y est !!! mad  mad ).
En tout cas je croise vite l'accès barré vers La Mature, et je continue à monter franchement sur la route. A partir de maintenant il me faudra une trace de GR toutes les 30s pour que je sois rassuré ... et encore, le 10 n'est jamais indiqué, j'suis pas serein. Au retour j'écris à la FFR, faut rajouter des 10 partout sinon va y avoir des morts !!! lol  lol  roll
J'suis donc sur le retour d'adrénaline et je démonte le col d'Arras, à l'ombre des arbres et très roulant. Évidemment ce n'est pas sage, après ces émotions et 15kms mine de rien, j'aurais du repartir tranquille. Mais on choisit pas son tempérament n'est-ce pas!
Jusqu'en haut au col d'Ayous, on se fait quand même un petit 1600+ sec ... j'ai choisi la bonne journée tiens big_smile

J'ai déjà dans la tête le moment où je vais reprendre Baptiste et Alizée qui eux prévoyaient un départ entre 9h et 10h.
En effet je les retrouve en train de manger à la cabane de la Baight (la transcription écrite du mot "bête" prononcé par un local ?). Évidemment à ma vue ils ne comprennent pas, j'annonçais partir à 7h hier, ce que j'ai fais puisqu'ils ont bien vu ce matin que mon sac n'était plus là au gîte.
Par politesse je m'arrête à leur niveau (j'suis essoufflé évidemment j'ai pas débandé depuis le bas)  lol , et je leur lance un pénible "hé bé les enfants j'ai pas enfilé que des perles".
Je me tâte à manger avec eux, mais le soleil tape et si je mange maintenant je sais pas dans quel état je vais répartir.
Non, je vais juste prendre une pause de 10mins et finir de monter Ayous, il reste quand même presque 700+ : on aura bien gagné le casse-croute en haut.

On passe enfin au dessus des 2000, heureusement la montée se fait très bien parce que je la finis un peu à l'arrache, mais j'aurai sacrément cravaché depuis le bas.
En haut, 2 fameux "dormeurs de col" sont là, trop contents d'avoir atteint le point haut d'aujourd'hui. Je les laisse tranquille et vais à peine plus bas sur un semblant de plat pour rassasier la bête bien méritante. Gros soleil, je suis content de faire sécher toile et polycree, comme ça peut-être qu'on va pouvoir bivouaquer au lac de Gentau même pas 200- plus bas.
Bon il y a un peu de monde à cet endroit mais on est bien en hauteur !
Au moment de repartir pour aller voir du côté du lac, je me retourne vers le sommet du col et aperçoit Alyzée qui fait des étirements. Je lui fais signe qu'on se retrouve au lac plus tard (je sais pas elle mais j'me suis compris big_smile ).

Arrivée au lac de Gentau, peut-être vers 16h30, je vois pas mal de monde, et des tentes (on doit pas être en mode bivouac ici et planter qu'à 19h !?) alignées sur la face Nord du lac. Ça ne m'enchante guère. Par contre, avec les route/émotions/effort d'aujourd'hui, on va quand même voir s'il y a un coin plus tranquille autour du lac, on s'arrêterait bien ici tongue
Je fais confirmer au refuge d'Ayous que je peux bien planter ma tente ici : aucun problème tant que je reste sur le côté est du refuge, "derrière c'est le parc national des Pyrénées" (parce que côté Est on n'y est pas ? pas compris tongue ).
Bref je vais à la quête d'un coin plus isolé, que je trouve, et je plante ma tente sous un beau soleil. J'en profite pour aller me baigner au lac, eau qui est étonnement "chaude", et faire une belle lessive.
En fin d'aprem je vois Alizée et Baptiste qui s'installent côté camping du lac tongue et je vais les trouver pour proposer d'aller boire un coup au refuge. Ils ne bougeront plus de la tente, ils ont commencé l'apéro ici. On se raconte ce qu'on veut bien raconter de nos vies, et Baptise me propose de se faire le tour du Pic d'Ossau demain tous les 2. J'ai en tête le "retard" idiot de ce matin et ne sait pas trop pour demain, on avisera au levé.

Sur le retour à ma tente je vais remplir les gourdasses au refuge, et manque de me faire la cheville gauche qui vrille bien. On le sait, c'est toujours dans les moments de relâche que les chevilles aiment danser. Heureusement pour moi, elles ne m'ont jamais fait défaut de toute ma vie : costaudes.
Ça s'annonce de cailler, déjà vers 19h il faisait bien frais.
Pour la nuit on prépare toutes les épaisseurs au cas où, et j'en aurai bel et bien besoin.
A la nuit tombante j'entends pas des espagnols qui se posent assez près de ma toile, en mode espagnol évidemment, à parler fort roll roll (à leur décharge ils sont très jeunes, les parents sont plus haut je crois). Mine de rien ils me foutront en l'air mon début de nuit, évidement déjà très fragile. Ça se règlera quand ils passeront près de ma tente en criant, je monterai la voix et ça les convaincra d'être moins espagnol vocalement. Je m'en fous je le dis : qu'est-ce que j'aime pas, et je reste courtois, les espagnols (en groupe ?) à la montagne !!! lol lol lol

Du coup j'ai eu le temps de bien sentir le froid s'installer petit à petit. Avec mon duvet 10°C confort je vais être limite. J'ai le SOL Bivy en plus, 3 couches (haut thermique + tshirt long + doudoune), en bas seul le collant polaire mais qui fera l'affaire. Aux pieds les "chaussons" polaire font le taf !
En fait je sentirai juste une petite gêne au niveau du bassin, dans une certaine position (côté). C'est pas mal le côté psychologique qui joue aussi : "et si ça tombe encore bien plus bas je fais comment !?"
Enfin j'étais quand même limite. Je saurai jamais combien il a fait, mais les collègues de l'autre côté de la rive seront d'accord pour dire que ça pelait. Sur des prochaines sorties on prendra peut-être un thermomètre histoire de poser des chiffres vis à vis de son matos.

Demain au levé on verra ce qu'on fait, surtout avec ce début de nuit : descendre via le GR à Gabas, ou tourner autour du grand Ossau avec Baptiste sur une journée off.

Dernière modification par Palteza (26-09-2020 19:28:12)

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#60 26-09-2020 19:15:43

Palteza
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Jour 13 - (Hors GR) Tour Pic d'Ossau - Beau - Bivouac Lac Bious Artigues - 1400+ 1700-
Vole petit oiseau !

Les espagnols et le froid, ça sonne pourtant plutôt faux, se sont mis d'accord pour continuer à me laisser avec un repos passable. Soit !
On s'était mis d'accord sur une heure avec Baptiste, mais j'suis à la bourre et au levé j'suis pas motivé à bouger "tôt" en fait. Je me lève, le vois levé de l'autre côté du lac, et essaye de lui faire un signe de croix (je parle pas de celui-ci, calmez-vous les athéistes) avec mes bras pour lui signifier que ... bah j'ai trop la flemme ! Il me répond avec des signes incompréhensibles, surement comme ma croix big_smile  ... il finira finalement par venir à la tente pour faire un point.

Quand il arrive je suis dans le duvet pour qu'il comprenne bien big_smile
Il réussira à me motiver après m'avoir taxé des feuilles de sopalin pour ... bah voilà quoi. C'est surtout pour ça qu'il a fait le déplacement entre nous ! big_smile
En fait je savais pas trop quoi faire de ma tente, si je fais le tour du Pic du midi d'Ossau c'est évidemment pas avec tout mon paquetage. Je déciderai de finalement la laisser plantée ici. Hier après-midi quand je suis arrivé ici, apparemment les gens avaient laissé leur tente à la journée ... ce qui n'est pas un argument valable tongue (si les règles du parc national des Pyrénées s'appliquent bel et bien). Bref on verra bien si au retour on a un PV agrafé à la toile.

Me voilà donc parti avec un sac délesté de tout l'aspect couchage ... hé ben pu**** ça fait du bien de marcher comme ça !!! J'crois que si j'croise un rapace je peux partager un peu de vol avec lui diantre !!!
Je prendrai quand même 3 litres de flotte (on sait jamais si j'ai envie de construire une piscine improvisée avant de ravitailler l'eau au refuge de Pombie ... roll ) et toute ma bouffe. Au moins la différence se fera moins sentir demain à la reprise big_smile

Baptiste a le topo FFR, il est très précautionneux, il va faire le guide aujourd'hui, moi s'il faut je peux marcher pour 2 avec ce sac léger aujourd'hui !
Bon en fait on va quand même se planter, sans détour ni gravité, je dois rayonner un max de toutes mes "qualités" lol
On a trop papoté, et au lieu de faire le tour par le col de l'Iou, on a raté la bonne piste et on le fera par le col de Peyreget. Ça tombe bien, on monte plus haut et on passe plus à ras du Pic pour pouvoir l'admirer.
Un passage de 15mins au milieu des rochers me rappelle que j'adore ça et que ça me manque.
Arrivés en haut, au col de Peyreget à 2320m, on s’aperçoit amusés de notre erreur, et un groupe de 3 "mamies" se trouve là. Elles étaient quand même pas à l'aise dans les rochers, de leur aveu.
Redescente vers le refuge de Pombie où on fait de l'eau, et puis on remonte un petit 100+ vers le col de Suzon. Là aussi on pose pas mal le pied sur des roches et on peut s'éclater à bondiller/"courir" en étant à l'aise : je m'éclate comme un fou. Je me fais la réflexion qu'un mélange de "gros portage"/rando à la journée ça aurait de la gueule.
Je m'amuse vraiment aujourd'hui et c'est le 1er jour où je prends vraiment le temps de souffler/admirer/profiter à fond.

On croise un père et sa fille qui sont super rapides en descente, ça fait plaisir à voir. Ils ont un fort accent sud-est, ils doivent être habitués à la pierre !
Aussi avant le col de Suzon on trouvera enfin la source des cris que l'on entendait depuis Peyreget : évidemment, des grimpeurs qui s'attaquent au Pic. 2 groupes de 2, sur 2 voies différentes apparemment. On s'amuse à les regarder un petit moment, admiratifs.
Au col de Suzon on tape le gueuleton. Pour la descente vers le lac de Bious-Artigues, le topo de Baptiste annonce 2h30. Je lui dis que pour descendre 800m, avec nos sacs du jour, c'est farfelu comme temps, et qu'on mettra 1h15 à tout péter. On en mettra 1 et quelque, grâce à une descente naturellement rapide.

Arrivé au magnifique parking blindé de Bious-Arigues, c'est dégueulasse, et Baptiste doit retrouver ici Alizée qui a la tente plus une partie de son sac. Il sort le téléphone, quand au bout de 2mins on la voit surgir derrière un rocher. Elle a "entendu 2 gars parler de GR" et s'est dit que peut-être ... bé ouais gagné !
Il doit être 14-15h. Du coup ils vont surement bivouaquer ici.
Moi dans tous les cas ma journée n'est pas finie et je dois retourner à Gentau, remonter 600+ mine de rien, mais avec ce sac hein !
Entre le parking de Bious et Gentau c'est l'autoroute, du coup on traine pas en route et je regagne en mode sportif ma tente.
Arrivé juste à Gentau je croise Seb le mulet, on échange rapidement, il doit rejoindre Jean son amoureuse plus rapide et donc devant. Je sais que si je trace je le reprendrai avant d'arriver au parking de Bious tongue

Pas de PV accroché à la tente, la maréchaussée a été clémente, on la remercie.
Je décide de décamper, je vais surement aller bivouaquer juste un peu au dessus de Bious, j'ai repéré un super plat dans un petit sous-bois magnifique. Un peu prêt du chemin principal, mais l'affluence va vite se calmer.
En effet juste avant d'arriver au parking de Bious, je vois Seb assis sur un muret, il est étonné de me voir déjà ici. Pour en remettre une couche je lui raconte ma journée d'hier, me traite de fou furieux, et on ira boire une San Miguel canette, miam, à la cabane à Bious. Ça m'aurait fait chier de pas trinquer avec le milouf !
Il continue de descendre pour rejoindre Jean qui doit être à Gabas, je me tâte j'aurais bien fait une soirée avec la paire, mais je décide de garder mon joli spot de bivouac en remontant 5 mins.

Il a fait grand beau toute la journée, le soir n'en démord pas, et je plante serein après une bien belle journée.
RAS ce soir, des chevaux s'approcheront assez près mais ne seront pas curieux de ma présence. Prenez en de la graine vaches à lait !!!

Demain on va essayer d'aller voir du côté de Gourette si on y est !

Dernière modification par Palteza (26-09-2020 20:04:28)

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#61 27-09-2020 07:44:38

marcheur75
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Et oui, nos sympathiques amis Espagnols sont plutôt bavards et ont la voix haute. De plus nous n'avons pas les mêmes horaires. A 10 heures, à l'heure du dodo pour nous, il prépare le dîner. Ce qui ne les empêche pas de commencer parfois très tôt le matin à la frontale.

D’où l’intérêt du bivouac qui nous permet de nous isoler dans un endroit tranquille.

Dernière modification par marcheur75 (27-09-2020 07:52:06)


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#62 27-09-2020 08:36:24

azerty
[i]RL
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Des vieux, des espagnols, on ne peut décidément plus être tranquilles en montagne  lol  lol


«L’humain mène une guerre contre la nature. S’il gagne , il est perdu» – Hubert Reeves

Profil / trombi ici

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#63 27-09-2020 08:58:50

Manche
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Palteza a écrit :

#585899Donc il est 10h45, et depuis ce matin (quand ?) je suis le mauvais GR.

Bonjour Palteza,
Dès la sortie de Borce, dans la descente, le GR10 part en épingle à cheveu sur la droite par un petit chemin creu pour atteindre une passerelle qui permet de passer côté Etsaut.
Je comprends que tu aies pu le rater et continuer sur la route à ce niveau.  Par contre, tu n'as pas jeté un oeil à ta carte pour te rendre compte plus tôt de ton erreur ?

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#64 27-09-2020 09:02:43

marcheur75
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Et encore, cela aurait pu être pire les deux réunis. Imaginez que notre camarade ait croisé un troupeau de vieux espagnols ! Pire encore : que le troupeau de vieux espagnols se soit installé à proximité de son emplacement de bivouac.

Taquinerie mis à part, je pense qu'il est toujours sage de s'isoler, quitte à marcher un peu plus.

Dernière modification par marcheur75 (27-09-2020 09:03:22)


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#65 27-09-2020 09:38:15

Palteza
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Non mais qu'ils aient un volume sonore plus élevé que la moyenne, et des horaires plus tardifs, c'est dans leur nature.
Mais le coup de passer à côté d'une tente en gueulant, ou même pas comprendre que tu partages un endroit calme (j'aurais pas le même discours en ville) avec des gens qui ont d'autres habitudes donc que tu dois t'adapter un minimum, c'est juste un manque de politesse. On aura beau me l'expliquer dans tous les sens ça changera pas mon avis. Du bon sens.
S'isoler d'accord, mais bon du coup tu te prives à cause des autres. En plus j'étais à l'écart exprès. Enfin bon, doit y a voir moins têtu qu'un espagnol, on les changera pas big_smile
Des vieux espagnols ça doit parler moins fort non ? L'âge faisant baisser le volume sonore ? On a des études ? big_smile

@Manche : parce que quand tu suis des traces rouges et blanches, que tu n'a plus à l'esprit que d'autres GR existent, qu'il y a une déviation du GR dont tu ne t'es pas inquiété, que t'es pas lucide, tu te poses pas la question d'une possible erreur. Erreur très bête, de débutant. Faut la faire une fois quoi ! Mais j'avoue que 15kms plein Nord, elle est belle tongue

edit : sinon on doit s'adapter aux espagnols, et tous gueuler yikes

Dernière modification par Palteza (27-09-2020 09:42:29)

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#66 27-09-2020 10:05:55

marcheur75
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

S'isoler ou rechercher la convivialité est, je pense, une question qui dépend de chacun et sort du cadre de ce vivant récit.

Avec les équipements légers, petits et discrets que nous portons nous avons la possibilité de trouver assez facilement des petits coins tranquilles. Mais cela est très personnel.

Les vieux devenant dur d'oreille ils ont au contraire tendance à parler de plus en plus fort avec l'âge.


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#67 27-09-2020 10:15:47

Manche
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Palteza a écrit :

#585944S'isoler d'accord, mais bon du coup tu te prives à cause des autres...

C'est aussi se priver de belles rencontres, avec des discussion (entre autres) sur l'itinéraire, la météo, le poids du sac...

Palteza a écrit :

#585944@Manche : parce que quand tu suis des traces rouges et blanches, que tu n'a plus à l'esprit que d'autres GR existent, qu'il y a une déviation du GR dont tu ne t'es pas inquiété, que t'es pas lucide, tu te poses pas la question d'une possible erreur. Erreur très bête, de débutant. Faut la faire une fois quoi ! Mais j'avoue que 15kms plein Nord, elle est belle tongue

Je suis passé aussi à cet endroit cet été et je comprends vraiment que tu aies raté la bifurcation.
Mais tu ne trouvais pas ça bizarre que le chemin descende aussi longtemps, surtout pour une étape quasiment uniquement en montée, avec environ 1400m de D+ ?

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#68 27-09-2020 10:39:21

Palteza
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Manche a écrit :

#585948Je suis passé aussi à cet endroit cet été et je comprends vraiment que tu aies raté la bifurcation.
Mais tu ne trouvais pas ça bizarre que le chemin descende aussi longtemps, surtout pour une étape quasiment uniquement en montée, avec environ 1400m de D+ ?

Si je trouvais ça bizarre, mais il m'a fallu apparemment 15kms pour que je trouve ça trop bizarre lol (et toujours pareil, déviation en tête)

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#69 27-09-2020 10:56:05

marcheur75
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Et pourtant le Cicerone indique clairement de ne pas continuer la route mais de bifurquer rapidement à droite sur un sentier herbeux en quittant Borce !


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#70 29-09-2020 08:40:34

marcheur75
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

A quand la suite de ton vivant récit Palteza ? Il reste cinq jours jusqu'à Luz-Saint-Sauveur. Un feuilleton qui s'arrête comme ça est frustrant pour le lecteur.


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#71 29-09-2020 21:26:03

Palteza
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Jour 14 - Lac Bious → Gourette - Beau - Bivouac - 9h - 30kms - 1500+ 1600-
Hypo PATAAAAAAAM !

Ce matin on décolle un peu avant 7h30 et j'ai la bonne surprise de trouver la cabane de Bious-Artigues ouverte à l'instant. Je demande au monsieur s'il peut me faire chauffer une crêpe, et il allume donc les fourneaux pour aujourd'hui. C'est un personnage atypique, un local, d'une douceur et d'un calme sans pareil ... j'ai des images quand il doit y avoir des rush, parce que c'est peuplé la journée ici, avec Corine qui s'énerve parce que sa crêpe grandement méritée après 10kms de ballade harassante n'arrive pas assez vite ... pauvle bougle !
Pour la peine je la prends à la crème de marron tè ! La crème dégueule littéralement de la crêpe et il me dit qu'il espère qu'il en a mis assez en s'excusant à moitié.
Il me propose même de m'offrir le café, que je dois refuser avec regret parce que j'aime ça, mais que lui ne m'aime pas roll

Sur cette rencontre chaleureuse, humainement et calorifiquement, direction Gabas.
Ce sera quasiment 45mins de tarmac en descente pour s'y rendre, ça fait toujours le dos de bon matin neutral
A Gabas on manque presque à nouveau de suivre un autre GR qui prend le relais du GR10 dans le village lol  lol ... heureusement je m'en aperçois vite en flairant les indications, il ne fallait pas rentrer dans Gabas. La présence de potentielle nourriture m'a détourné : le ventre a sa boussole que la raison ignore.

La Corniche des Alhas s'annonce dans 5kms sur le profil. Là-bas il y a main courante apparemment et c'est vertigineux. On est à la montagne, ma foi ça se tient, on doit être sur le bon chemin tongue
Une fois rendu à la fameuse corniche c'est la grosse déception, le corps n'a même pas l'occasion d'avoir la simple idée de produire une seule goutte de sueur. Pourtant juste avant de l'entamer des gros panneaux prévenaient du danger. Mais non ... doit y avoir beaucoup de monde ici d'où les précautions.
Bref on fait des roues sur une main sur la corniche et on continue la très légère descente qui dure 5kms.
D'ici, à 1100m, on montera jusqu'à la Hourquette d'Arre à 2400m.
Un long passage en montée sur les pierres me rappelle, avec cette fois tout le sac comparé à hier, que les jambes marchent bien même sans les bâtons. J'ai la forme, j'suis grisé, et j'attaque peut-être un peu fort.
On croise un couple de ... personnes âgées, qui me dit que je vais rattraper 2 gars devant. Ça sent la paire Jean et Seb ça, ils devaient dormir à Gabas !

En effet c'est eux, le père Seb monte à un train de sénateur en fin de mandat, et on s'arrête tous les 2 quand je le reprends pour papoter un peu et manger une bricole sucrée. Ils ont dormi à Gabas en gîte. Hier soir Jean "tuait" un poulet en attendant Seb ... une bien belle occupation.
Je reprends un peu plus haut Jean qui monte mieux, on n'échange guère que quelques mots, tous les 2 satisfaits de monter en rythme. Il me laisse filer devant.
Je continue de manière assez soutenu une très joli montée commencée en sous-bois qui laisseront place aux falaises de calcaire aux alentours des 1700.
Un peu plus haut est indiqué un point d'eau aux Cabanes de Cézy. Il faut faire 10mins de détour. En sondant les réserves le ravitau' aurait été pertinent mais je vois un "stream crossing" sur Cicerone une poignée de kms plus loin ... en espérant qu'il soit pas à sec.
Je commence à avoir la sensation que j'ai la batterie sur la réserve, je peine un peu à envoyer le genou, et surtout j'ai la vue qui se trouble. Heureusement le vélo m'a appris l'expérience de l'hypoglycémie, et je sais que c'est ça qui se trame. De suite je me gave de raisins, le sucre le plus rapide que j'ai à disposition. Sachant très bien que, même si le corps va prioriser la transformation du sucre, il ne va pas circuler dans le sang avant un petit moment. On diminue donc sensiblement la cadence pour ne plus brûler des réserves, en espérant que ça n'est pas été trop tard : une hypo' c'est vraiment pas marrant neutral

On profite de l'occasion d'un filet d'eau qui tombe des roches pour se reposer et hydrater le chameau.
Ça trotte dans la tête, surtout que ça commence à taper franchement, et les distances/dénivelés paraissent plus long dans cet état. Mais le ressenti se stabilise pendant une heure.
Au ruisseau indiqué, à 1850m, qui est encore bien épais, j'ai la surprise de trouver là Alyzée et Baptiste en train de grignoter (décidément). Ils règlent son compte à une plaque de chocolat un peu trop échaudée. Pour moi ils bivouaquaient hier à Bious et devaient donc se trouver derrière, mais ils ont en fait poussé après Gabas pour bivouaquer. J'en profite pour continuer de mettre la claque aux raisins, et les laisse au bout de 5mins pour continuer sur ma montée tout en gestion.
Après avoir passé le ruisseau, ça grimpe sévère, d'abord sur un sentier, mais les derniers hectomètres avant de planter le drapeau à la Hourquette d'Arre se feront dans la petite pierre avec des appuis glissants.
En haut c'est magnifique et on profite de ce spot de rêve pour manger un bon bout. Je sens que le sucre commence à affluer dans le sang et je suis rassuré d'avoir devancé l'hypo'.
Des nuages et un brin de vent ne me feront pas trop tarder en haut, dommage pour une fois j'aurais bien pris mon temps en cours de route.

Le sucre ayant repris ses droits et le brouillard mental quasiment entièrement disparu me permettent de faire le début de descente assez technique à une allure de cabri en rute. J'ai mal nul part, je m'amuse à filer.
Au milieu de celle-ci on croise le Lac d'Angals où un maître semble apprendre à son élève à pêcher. Dire qu'il y en a qui font ça à la dynamite !
Passé le lac je rattrape un couple en train de discuter à propos d'adolescents qui descendent en courant un peu plus bas. C'est apparemment un groupe de jeunes catholiques, et elle fait remarquer qu'elle a trouvé ça cool qu'ils viennent chanter ensemble à la montage. Et lui d'endosser le rôle de l'incarnation de la Raison ultra raisonnante moderne : "ouais mais tu crois qu'ils ont eu le choix (de suivre une éducation catholique) ?" ... on se fend de quelques réflexions mais on s'arrête vite histoire de pas laisser une cheville en route. "T'es randonneur ? Alors randonne !"
Je rattrape quelques jeunes mais les tous premiers cavalent comme des lapins et je m'amuse de cette petite course, qui n'en est pas une puisque que pur amusement.

Au détour d'une épingle, un monsieur, sa copine et son chien semblent constater la mort d'une brebis. Au moment où je passe elle lui dit : "C'est bon, on descend ?". Il semble approuver.
J'arrive enfin à mettre la main sur les 2 plus rapides du groupe de jeunes et les suis un petit moment dans la roue. J'apprécie vraiment de voir des jeunes si à l'aise avec leurs appuis, avec des chaussures de ville très légères pour ne rien gâcher yikes
Un peu plus bas je fais l'effort de me retourner au niveau d'une pancarte, acte prémédité. Bien m'en a pris, puisque je l'ai achevé juste hier, je lis : "ici fromage de brebis". YALAAAAAAAAAAAAAAAAAA
Malheureusement je vois un ancien attendre devant la cabane et il me confirme bien attendre pour le fromage le berger "qui semble parti". Je l'informe que je l'ai vu plus haut, je le comprends maintenant, et rassure le monsieur, un normand ancien alpiniste yikes , en lui disant qu'ils sont en train de descendre.
En effet 15-20mins plus tard on entre dans la cabane, et le gardien de troupeau très avenant nous fait une dégustation en nous racontant son joli travail.
Au moment de me céder le bout de fromage acheté, il me fait la remarque amusante que certains randonneurs ne veulent surtout pas savoir le poids du (trop gros) bout qu'ils vont fourrer dans leur sac ... les MULs dénoncez-vous !!! big_smile

Au moment de repartir arrive à ma grande surprise Jean : il a cavalé comme un lapin aujourd'hui.
On se retrouvera justement à la fin de l'étape qui nous mène à Gourette, devant le Proxy.
A la toute fin d'étape, le troupeau étant beaucoup trop étendu, je dois passer au milieu de celui alors que son gardien canin est présent. Il a déjà grogné des marcheurs juste avant moi. Il me grogne à mon tour, mais cette fois je ne brandis pas mes bâtons en me plantant devant lui tongue ... on apprend vite quand une partie de soi est en jeu au milieu de la table big_smile

On le sait, il ne faut jamais faire les courses quand on a faim. Alors quand on vient de presque subir une hypo' ? Encore moins. J'achète beaucoup trop, ça ne rentre même pas dans le sac, sauf à sauter à pieds joints dessus, et donc je mange comme un goret tout ce qui ne rentre pas. Je cèderai même quelques barres et gâteaux à Baptiste, arrivés là entre temps. Le Proxy provoque un petit attroupement puisqu'un belge solitaire, David, nous rejoint pour manger/papoter, et des locaux s'arrêteront pour taper la causette, surement trop heureux de voir des âmes bien vivaces dans ce Gourette tristement fantôme.
Personne n'est d'accord sur le fait que le camping indiqué soit un vrai camping ou pas. Ça a l'air compliqué leurs histoires, au vu du ciel ça ne devrait pas tomber, je vais aller voir si on trouve pas du plat un peu plus haut sur le GR quand on a quitté le chemin. Et je le trouverai, je planterai ici.
Avec Jean et David on ira boire un vin chaud pas piqué des vers à l'hôtel/restau. Petit débat philosophique, qui me confirme une fois de + que le vin rend vraiment + prolixe et profond que la bière, où David dira se sentir plus "citoyen du Monde" que belge, appartenance qu'il n'arrive pas à définir. On le taquinera en lui demandant alors de définir qu'est-ce qu'un "citoyen du Monde". Pas + évident big_smile
En partant le patron nous propose des pizzas mais j'ai mangé comme un sourd devant la supérette, si je remange une pizza je dors pas pendant 3 nuits.

David me suit et on arrive à trouver du plat pour 2 là où je suis installé. Jean l'aventurier muni d'un simple tarp part à la recherche des arbres parfaits pour faire sa nuit. C'était un au revoir, cette fois. Comme avec Baptiste et Alizée partis on ne sait où.
David me fera un speech très intéressant sur les rêves qui le passionnent. Il me conseillera Compostelle pour ses très belles rencontres ... "ca monte pa cé nul".
Et nous nous endormons tous très heureux après avoir bu une tisane.

Demain, on marche !

Dernière modification par Palteza (29-09-2020 22:15:27)

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#72 29-09-2020 22:03:31

laxmimittal
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Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

aaahhh on a failli attendre  lol  lol  lol  lol

signé : le fan club

L.  smile


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#73 30-09-2020 09:49:11

marcheur75
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

C'est vraiment le sentier de tous les dangers. Après les vieux et les espagnols, les jeunes catholiques ! Des croisés venus du nord sans doute. Si prés des terres hérétiques cathares, tu aurais pu être excommunié, voire torturé et brûlé vif !

Pour le promeneur solitaire les rencontres sont, je crois, un élément important du plaisir de la balade. Des personnes que l'on croise au hasard des pauses et que l'on retrouve ici ou là, des amitiés éphémères. On marche seul toute la journée, sans les contraintes du groupe, et de temps en temps on retrouve le plaisir de retrouver des êtres humains.

Merci d'avoir continuer ton récit.

PS : balade ne prend qu'un "l".


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#74 30-09-2020 21:41:17

Palteza
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Inscription : 25-07-2020

Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

@laxmimittal : je fais signer mon livre "Le GR10, mes 153kms d'erreur, et moi" le 13 octobre à la FNAC de Bordeaux

@marcheur75 : Le GR10 ? Une jungle !
C'est vrai que la solitude revalorise les contacts humains. C'est comme tout, quand on en mange trop, on se lasse big_smile
Je comptais pas m'arrêter dans le récit, je prenais une respiration wink

Jour 15 - Gourette → Lac Estaing - Beau - Camping - 8h - 27kms - 1300+ 1500-

J'ai annoncé hier à David que je partais tôt, et je plie donc en essayant de faire le moins de bruit possible. Avec ses connaissances chamaniques du rêve j'ai pas envie qu'il vienne se venger dans l'un des miens yikes
Il se réveillera en fin de pliage, et fera de suite chauffer l'eau au Jetboil pour la tisane : un régal de partir le ventre chaud.
On avait comme voisines 2 petites allemandes un peu plus bas. Tout le monde me les cite jusque là, je les rencontrerai enfin ce soir à Estaing.
Je salue l'ami David et le laisse pour honorer mon rituel sacré : une marque un peu cachée et 10-15mins d'erreur. C'est le dosage parfait de bon matin. Trop peu pour vraiment s'énerver, mais suffisamment pour réveiller les nerfs et mobiliser la machine : de la fine ingénierie.

Au programme du réveil musculaire ce sera la très plaisante montée vers le Col de Tortes, un 450+
Au sommet je suis accueilli plein fer par notre Soleil Invaincu qui m'irradie littéralement la tronche : à cet aveuglement je dis oui. Sur le poteau des directions est scotchée une lettre manuscrite. Le romantique fait ici part de son regret de ne pas avoir plus échangé avec une fille l'autre soir au bivouac, en s'excusant d'avoir été si exténué pour le faire. Aussi il l'invite, si jamais elle passe par ici, à lui envoyer un mail. En bas est écrit : "détruire ce message après le XX/XX/2020". C'est choux ... les poteaux, le meetic des montagnes. D'ailleurs la date était passée, il avait surement écrit ça pour ne pas "polluer" trop longtemps le paysage, mais personne n'avait le courage de l'enlever smile
La descente se fera au milieu des vaches qui se montreront conciliantes ce matin : jour favorable pour les rencontres bovines sur le calendrier lunaire . Je suis même à 2 doigts de leur demander le prochain distributeur de canettes.

Au début de la remontée vers le Col de Saucède, je déciderai de faire une petite pause sucrée au soleil. Je m'éloigne des vaches parce que la confiance c'est bien, mais avec les vaches vaut mieux être réaliste. Je suis loin du romantisme rencontré mais on rigole pas avec la bouffe !!!
Rendu en haut on saluera un duo de jeunes style hyppie : vieilles chaussures tiges qui montent au genou, dégaine détendue, bâton en bois ... et sacs de 37,456kgs. Je n'interromps pas leur échange apparemment marqué du sérieux, et vais boire au tuyau qui nous délivre gentiment la source.
Dans la descente de 800m qui nous guide jusqu'à Arrens-Marsous, avec la chaleur qui monte et une pêche quelque peu aux abonnées absentes, je prendrai une petite pause fraicheur. Je m'immerge jusqu'au niveau critique du haut des cuisses, il fait pas encore assez chaud et l'eau mouvante c'est pas la même température tongue ... et je repars avec un peu plus de tonus !
Un peu avant le village, on passe devant une pancarte accompagnée d'une flèche suivant la voie du GR : "attention taureau" ... est-elle là pour, après la boucherie potentielle, dire : "on vous avait prévenu" ? Je chercherai le but big_smile

J'arrive à Arrens sur les coups de midi, et je serai tout étonné de nous trouver aucun restau/auberge ouvert. Heureusement j'arrive à une épicerie fine juste au moment où la dame ferme et j'aurai mon repas sophistiqué ; une portion, trop petite, d'un taboulé goûtu, accompagnée de son magret de canard fumé en lamelles.
En rebroussant chemin pour reprendre la voie du GR, je m'arrête à un bar/hôtel pour téter un Orangina et repartir.
Juste avant de rattraper le GR, je vois les fameuses allemandes en train de faire sécher et se remplir la pance(ur) (Panzer hihi cool ). Un petit coucou et un sourire suffiront pour le moment.

Je traine dans mes poches une forme moyenne jusque là, la chaleur augmente puisqu'on se rapproche du zénith, et j'ai un peu trop mangé : je vais pas faire rougir les chronos cette aprèm'.
On me dit dans l'oreillette qu'on montait un col, les Bordères, à la sortie d'Arrens. Aucun souvenir sur les radars.
Je me souviens seulement de la longue partie de plat/faux plat montant qui suivra menant au lac d'Estaing, surement notre point de chute de ce soir au vu de la forme. On longera un bon moment la route, et l'empruntant aussi pas mal neutral . Le soleil tape dur sur le casque, je peine.
Depuis un moment le gave virevoltant me fait de l’œil et je cède à ses charmes en me baquant, entièrement cette fois. Elle est paaaassss si chaude tongue , mais justement ça fait sortir un peu de la torpeur du moment. L'effet ne durera pas très longtemps.
Je remarque qu'on a traversé la contrée d'Estaing quelques kilomètres avant, mais je m'en suis pas aperçu, on devait être loin du bourg. Là bas il y avait une épicerie annoncée. Mais hier à Gourette je me suis ravitaillé comme un malpropre, c'est pas bien grave. Quoique ...

Après quelques mini raidillons qui me paraissent à ce moment presque plus durs que certains 1000+, enfin je vois le lac d'Estaing : ça a l'air peuplé. Je le longe en empruntant la route, laisse à ma gauche la suite du GR vers Illéou pour demain, et arrive devant le camping.
Ce ne sont plus des troupeaux, mais des HOOOORDES de vieux tongue , accompagnés de typiques touristes qui ont envahi la place. Apparemment le lac d'Estaing c'est The place to be.
On a vu plus enchanteur comme endroit pour séjourner mais le camping est rendu joli par quelques fiers arbres, ça fera l'affaire ... ah ce qu'il faut pas s'inventer comme excuse pour plus bouger ses fesses tongue
Il est tôt dans l'après-midi, vers 16h30, quand je plante ma tente et vais prendre la douche.
Malgré la température je trouve le moyen de penser un temps de fou sous la douche bien chaude (un doudou psychologique ?). A la suite je vais lessiver l'essentiel. De l'eau chaude est disponible et j'en profite pour la mettre à la limite de ce que je supporte au niveau des mains ("ça lavera mieux" ... idiot). A la presque fin de la lessive un doigt me brûle : j'ai mis tellement chaud qu'à force d'essorer je me suis fait sauter de la peau sur un doigt de chaque main, j'ai la chair à vif neutral . 2ème épisode de : "pour ta santé, reste crade en rando".
Avec cette histoire, quelques prises sont devenues plus rodéo, rien de bien grave,mais je me demande surtout ce que ça va donner demain pour empoigner bâtons neutral ... quel âne ! Va falloir bander. Pas l'âne, les doigts.

Pour mon gueuleton du soir, que je prendrai au bord du lac, j'ai la chance que le restau veuille bien me céder 2 petits pains restants. Parfait, un pour le fromage, un pour le sauciflard. Manque que le fronton de rouge hmm
Je regarderai amusé le vaste troupeau de moutons empruntant la route qui longe le lac. Il bloquera pour un petit moment de nombreuses voitures.
Revenu vers ma toile je vois les allemandes (j'ai la confirmation en entendant la langue de Nietzsche), et vais donc à leur rencontre.
"Hallo, ich kann deutsch !!!" ... alors qu'elles écarquillent grand les yeux. Ich kann deutsch parce que j'ai "appris" l'allemand pendant 5ans mais c'est à peu près tout ce qu'il me reste neutral ... mais je parle un anglais plus que convenable, et c'est déjà beaucoup pour un français confirmeront-elles tongue , elles sont ravies.
Mathild et Franca. On échangera quelques banalités agréables entre cousins européens. Je leur dis qu'elles sont connues comme le loup sur ce GR. Tu m'étonnes, 2 filles, en plus allemandes, ça court pas les sentiers ! Ça les amuse.

J'irai au lis tôt, il fait toujours grand beau et la nuit sera douce.
Le camping aura été vite calme dès le début de soirée avec le départ de tous les touristes.
Demain au réveil on a une belle grimpette de 1000+ vers le Col d'Illéou.

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#75 02-10-2020 20:31:26

Palteza
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Re : [Récit + liste] GR10 18j fin août2020, Hendaye-LuzStSauveur, débutant

Jour 16 - Estaing → Cauterets - Beau - Camping - 5h - 16kms - 1100+ 1350-

Je me réveille alors qu'il fait encore nuit et en allant aux toilettes je vois la tente des Fräuleins en plein vis à vis d'un énorme spot du camping. Elles ont du chercher à bronzer pendant la nuit aussi.
Je bande les doigts blessés avec des pansements et de l'adhésif à tout faire. Ça tiendra péniblement et me permettra d'utiliser mes bâtons.
Au moment où je suis prêt à partir les filles sont au petit-dèj', qu'elles déclarent sacré en Allemagne. Elles engloutissent une sacrée portion de flocons d'avoines avec pas mal de bazar dedans. Pour des allemandes fluettes, c'est à noter tongue , c'est une drôle de ration !
Un matinal s'en est allé avant moi, plus rapide au remballage apparemment ... pas dur roll . Il a l'air assez léger à l’œil, c'est rare pour être noté.
On dit tschüüüsssss aux allemandes et nous voilà reparti en sens inverse à longer Estaing pour gagner le pied du Col d'Illeou à 7h45. Il fait très beau.

C'est donc plus de 1000+ de bon matin, on aime ça ! Parfait pour réveiller l'horlogerie et être à température de suite.
Au bout de 40mins de montée j'ai quelqu'un sur la ligne de mire qui monte à un bon rythme, surement le jeune parti du camping.
Au gré d'une pause de sa part, je le reprends, et le remercie pour le rythme. On n'échange guère que quelques futilités, on se retrouvera plus loin.
En haut, au col à 2245m, je suis de nouveau accueilli par notre ami très cher le soleil, toujours dans les parages celui-là, mais c'est une compagnie dont on ne se lasse que très rarement de bon matin si haut.
Un peu plus loin un gars a dormi ici. Le classique "pas trop froid ?". "J'ai fait des pompes toute la nuit, j'ai compté, 1256, j'ai arrêté parce que j'avais plus assez de réserve en sucre". Non, il avait un duvet prévu pour -5, forcément !

Le début de descente d'Iléou (ya un sacré combo avec : illéou ? iparla !) est plaisant.
On regarde avec intérêt la manœuvre des chiens qui rabattent les bêtes, et ils m'auraient bien aidé à me remettre dans le droit chemin quand je me plante un peu plus loin, suite à des indications plus timides. Un rituel désormais bien huilé ! Vous vous souvenez de Nadal et son tic des bouteilles d'eau au pied de la chaise ? Ça s'appelle un rituel. C'est comme ça que se construisent les grands champions, avec des rituels, ça rassure. Certains c'est les bouteilles d'eau, moi c'est les erreurs sur le GR10 ... ça a quand même plus de gueule non !? big_smile
Bon du coup, juste une quinzaine de minutes, on a fait mieux !
J'arrive au refuge d'Illéou après à peine 200-

On se laisse tenter par une crêpe aux myrtilles et un Orangina. Je fais remarquer que les prix sont moins chers qu'en bas dans les villes, c'est pas normal ! La dame est déjà en train de s'affairer à préparer le repas de midi surement pour les caravanes de touristes que je croiserai dans la descente vers Cauterêts. Elle a l'air exténué.
Cauterêts parlons-en. Hier soir au lac je me suis trituré avec les alternatives Cicerone pour essayer de ne pas y descendre, c'était possible en remontant depuis ici le Col de la Haugade. Mais je sais pas comment je me suis démerdé avec le gros ravitau d'hier, j'ai réussi à prévoir trop juste en sucre pour 2 jours neutral . Du coup obligé de descendre exprès pour ça neutral
Arrive notre camarade repris ce matin, qui s'arrête grignoter également. Il fait une dizaine de jours sur le GR10. Je place enfin la question qui brûle les lèvres de tout nouveau converti MUL : "tu portes combien !?". "11kgs" je crois qu'il m'a répondu. Déçu, il est plus lourd (bon parce qu'il a quasi 2kgs de bouffe et 2l de flotte, on doit être kifkif). Peu d'expérience de la montagne de sa bouche, ça a l'air un apprenti MUL, comme moi ... si tu traines ici! Lui restera en hauteur par la Haugade comme le proposait Cicerone.

Bref un peu dégouté de redescendre, de + de 1000 d'un coup, à la lumière des villes rien que pour acheter 3kgs de Snickers, surtout quand je goûte au début de descente sur un sentier carrossable fade. Courons, ça passera plus vite.
Je croise un paquet de touristes qui vont surement au refuge, ils en chient pour beaucoup. Une dame âgée fera même demi-tour alors que je passais. Ça devait être plus plat sur la feuille du topo !
Arrivé à la vue du 1er gros bâtiment, je dois enjamber un cours d'eau et une énorme pierre qui a l'air pire qu'une savonnette. Je devais pas en être complètement persuadé puisque je décide d'y poser le pied à moitié nonchalant, "moa chui plus fort qune pierre mouillé!", et en effet, c'est pire qu'une savonnette roll . Chute sèche sur le derrière, aucun mal, les fesses c'est prévu pour ça ! Par contre la sècheresse de la chute m'a fait évacuer tout l'influx nerveux que j'avais : j'ai laissé sur cette pierre toute mon énergie pour la journée.
J'ai du mal à rester consistant sur mes appuis sur la fin de descente et je glisse une 2ème fois sur la terre plus bas : ça sent l'arrêt à Cauterêts, plus d'accus.

En arrivant sur les coups de 12h30, j'en profite pour prendre soin de moi : un burger "cochon" chez Pedro Snack. Hé ben quel burger ! Un délice.
On va donc acheter le fameux sucré au Carrefour en face, et nous voilà ensuite parti à la recherche d'un camping.
Ce sera le 2ème trouvé, d'une longue liste qui se succèdent à la sortie de Cauterêts. Juste au bord de la route très fréquentée, aucun style : le F1 de la tente quoi !
Je trouverai par contre, dans le frigo du gérant à l'accueil, la bière servie la moins chère de mon GR : Heineken à 1,5€. On applaudit l'effort. C'est ce qui empêche de mettre une mauvaise note au camping, pas folle la guêpe ! Lui et sa femme sont très gentils par ailleurs.
Dans la journée j'irai : à la pharmacie prendre des petites bandes de paraffine pour soigner les doigts (super), boire une autre bière en capturant des guêpes agressives (2 personnes piqués quand j'y étais !) attirées par la bière, et reprendre un burger chez Pedro (je vous conseille si vous y êtes!) pour ce soir parce que c'était trop bon.
Je croise un randonneur, discret que j'aurai croisé plusieurs fois. Je le dis parce qu'il avait l'air d'avoir la démarche MUL dans son équipement, il est peut-être sur ce forum (on s'est vu à la Hourquette avant Gourette, supérette Gourette, Cauterêts, camping Luz St Sauveur)
En repartant en fin d'aprem à la tente je crois les allemandes qui arrivent juste, et je leur tends les cacahuètes caramélisées que je viens d'acheter. Sehr schön !

Au camping je m'excuserai d'avance pour le bruit de demain matin à mes voisins, ça tombe bien ils doivent partir tôt aussi.
La nuit sera très douce.
Demain on devrait passer par Baysselance et le petit Vignemale. Parait que le point de vue est à prendre. On verra.

Dernière modification par Palteza (02-10-2020 20:39:02)

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