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#1 07-10-2020 22:25:55

Cat 09
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Inscription : 04-03-2020

[Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Bonjour,

Voici donc le récit de ma balade corse du mois de septembre dernier.

Pour tout ce qui s'est passé avant (réflexion, demande de conseils, liste prévisionnelle), c'est là : https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=38067

Pas forcément très intéressant à lire, hormis pour ceux qui souhaitent suivre comment le poids de mon sac se réduit peu à peu (tout en restant très loin de celui des MUL confirmés sad ), donc j'écris ici le seul propos essentiel : 8 jours de rando prévus, de Corte à Bavella, en essayant de ne pas emprunter le GR20, trop fréquenté à mon goût...

Ah, si, un détail : enchaînant deux activités, kayak puis rando, sans avoir la possibilité de laisser des affaires quelque part et surtout d'aller les rechercher, j'ai dû réfléchir à une logistique particulière : certaines des affaires de kayak ont été renvoyées chez moi par la Poste, dans un carton où j'ai mis tout ce que je ne voulais ni porter ni jeter.

Allez, c'est parti !


Dimanche 6 Septembre     + 1500 m, - 280 m, 18 km, 7h15 de marche

Le kayak de mer, c’est fini. Belle découverte d’une autre manière de voyager. Et grande envie d’y revenir…

Mais aujourd’hui, je pars en montagne en TGV. Train à Grandes Vibrations. Nous sommes à peine partis, et ça siffle, ça grince, ça couine, ça vrombit, ça cahote. On dit que les anciens, du temps de leur jeunesse, descendaient au bord de la voie cueillir des fleurs pour la belle qu'ils allaient retrouver, et remontaient tranquillement dans le train qui ne s'était pas arrêté. Je l’ai déjà pris dans mon enfance, je retrouve un souvenir lointain, émue.

Train cahotique, paysages magnifiques. Le trajet est, déjà, un voyage. Mais il est 9h38, me voici arrivée. Corte et sa citadelle. Derniers achats, trois tomates, un concombre, deux citrons même pas corses, deux pommes, du pain. Mon sac s'alourdit.

Mon petit sac d’appoint est vidé, j’avise une poubelle, il y trouve une place. Tout ce que je ne voulais pas emmener durant ces huit jours avait été soigneusement choisi : les sandales en fin de vie, des pages arrachées à un magazine de mots fléchés, ce tout petit sac recousu vingt fois, et quelques très vieux habits achevant leur existence. Ne rien porter d'inutile. Du moins, j'essaie.

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Flânerie dans Corte, les rues m'emmènent, je monte vers la citadelle. Ce n'est pas le chemin le plus court, mais c'est beau. Il est presque onze heures, je trouve le début du chemin du Tavignano. Fin de la balade touristique, début de la randonnée solitaire.

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Chemin dallé, probablement très ancien. Quelques marcheurs, par-ci par-là. Deux sources en bord de sentier, l'une au départ, l'autre à la passerelle après deux heures de marche. Je m'enfonce dans de larges gorges bordées de grandes aiguilles de granite.

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A la passerelle, pause et baignade dans une vasque à l'eau claire et verte. Déjeuner avec pain , coppa, tomate et fromage, dont quelques fragments sont engloutis par un lézard au ventre bleu. C'est la fête des insectes. Des guêpes bien agaçantes convoitent mon repas, une énorme chenille jaune orangé se dandine sur un rocher, de grosses libellules vrombissent au ras de l'eau, de nombreux papillons colorés se posent sur les pierres au soleil, et des demoiselles, il s'agit ici d'agrions, sorte de libellules aux ailes bleu nuit, volètent paisiblement. Sieste apaisante dans l'ombre et l'odeur d'un figuier, bercée par cette eau vive qui bondit, ruisselle, saute de rocher en rocher.

Et je repars. Les promeneurs se sont arrêtés à cette passerelle, je croiserai moins de dix randonneurs jusqu'au refuge de la Sega.

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Montée dans la pinède, en bord de ravin. Parois à pic, rochers sculptés, d'une couleur grise orangée.

Il est déjà tard, et un pointillé noir sur ma carte m'invite à rechercher un chemin qui évite le détour jusqu'au refuge. Mais à son débouché, il me semble si peu marqué que je choisis de ne pas l'emprunter. Je préfère éviter les aventures dans les broussailles, surtout le premier jour...

Sous la deuxième passerelle tout proche du refuge, une belle vasque se propose, et, malgré l'heure tardive, car il est presque dix-huit heures et l'ombre grandit, je ne résiste pas. Bain rapide et frais. Je repars. Une maison de pierres sèches, dans les arbres, en bord de chemin. J'entre. Un ancien refuge ? Une chambre avec trois lits superposés, donc six couchages avec matelas, et une autre pièce avec table et chaises.

Je quitte le Mare a Mare Nord, et je suis seule, alors, absolument seule. Montée dans de grands pins, qui semble-t-il ont brûlé voici bien longtemps, seule leur écorce noirâtre en garde la trace. Le sentier est bien marqué et balisé de points roses.

Je sors de la forêt, débouche sur le plateau. Là, en lisière de bois, se trouvent deux bergeries. L'une d'elle, la plus petite, est ouverte, et peut offrir un abri en cas de besoin. Confort sommaire, un bas-flanc de bois, c'est tout. Une source est notée sur ma carte.

J'avance, jusqu'au bord, vraiment tout au bord du plateau. Voici d'autres bergeries, pas une n'est ouverte, elles sont très propres, aménagées succinctement pour accueillir du monde, évier et douche extérieurs, et de multiples portes, toutes fermées. J'investis l'une d'elle, une cour dallée et fermée me permettra de dormir à l'abri des bêtes, heureusement car les brebis, curieuses, sont venues me visiter, et un auvent pourra m'abriter en cas de besoin. Et voici qu'il fait nuit. Eh oui, en Corse, située bien à l'est de mon Ariège habituelle, le soleil se lève et se couche bien plus tôt. Repas et dodo, dans mon enclos, sous les étoiles.



Lundi 7 Septembre        + 1600 m, – 670 m, 12 km, 6h15

Réveillée à 6h, il fait frais, je prolonge ma nuit.

7h, le ciel est clair, il va faire beau, je me lève. Petit tour aux alentours, le Monte Rotondo me fait face, le soleil éclaire le plateau d'une lumière claire et chaude. Je range mes affaires et sors de ma courette pour aller déjeuner au soleil, sur un emplacement de bivouac idéalement situé, découvert à l'instant. Salutations au soleil, petit-déjeuner froid car il fait bon, préparation du taboulé de midi. Je traînaille. Mais, enfin, les affaires sont pliées et rangées, il est presque neuf heures, je pars et plonge dans la vallée de la Restonica. Les brebis, elles, montent, occupant tout le chemin, mais elles s'écartent à mon approche. J'aperçois la suite de mon itinéraire : je devine la descente sur la Restonica, et je vois la remontée, en face, jusqu'au replat où se cache le Lavu del Oriente. Bien au-dessus trône le Monte Rotondo, 2622 m, deuxième plus haut sommet de Corse. Une cabane y a été bâtie, afin d'abriter durant plusieurs semaines un certain Monsieur Hellbronner, géodésiste, lui permettant d'effectuer de nombreux relevés topographiques durant l'été 1925. Dormir là-haut ce soir ? J'y songe... On verra. Marchons !

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                        Le plateau d'Alzo au petit matin

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                        Le Monte Rotondo vu du plateau d'Alzo

Descente dans une végétation rase puis entre de grands pins laricio.   

La Restonica. Plouf, toilette, mini lessive, la route passe juste au-dessus mais personne ne me voit. Enfin, je crois...

Montée vers Timozzo. La piste s'est rapidement transformée en chemin. Un serpent, plutôt court, couleur olive, tête ornée de noir, s'enfuit à mon approche. De retour chez moi, je l'identifierais volontiers comme une couleuvre lisse, mais il est partout précisé qu'il n'y en a pas en Corse. Une couleuvre à collier, alors ?

Bergeries de Timozzo, vente de fromage, est-il écrit sur le panneau, mais j'ai ce qu'il me faut, je continue mon chemin qui passe au large.

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Lavu del Oriente, 2061 m. J'ai croisé trois personnes, j'en rencontrerai trois autres un peu plus haut. Des vaches me dévisagent, curieuses. De nombreux emplacements herbeux et plats peuvent accueillir ma tente, mais... mais les vaches… mais il est encore tôt… mais j'ai encore un peu d'énergie… mais l'abri Hellbronner m'appelle, insistant... C'est décidé, je monte. Plus vite que ces nuages qui subitement arrivent de la vallée ! Enfin, j'espère...

Plein d'eau en prévision de ma nuit au sommet.

Le chemin, heureusement bien cairné, se perd dans les aulnes nains et les sorbiers en fruit. Cela devient de plus en plus minéral, toujours bien cairné. Grandes dalles obliques que l'on contourne au mieux. Les arbustes ont disparu. Des pierriers de gros rochers très stables accueillent mes pas. La pente s'accentue. Les nuages montent, envahissent le bas, le haut, mais ils s'effilochent, se dissolvent. J'y vois. Je suis de plus en plus haut. Oh, de la neige ! Un petit détour, juste pour le plaisir de marcher sur un névé, début septembre, en Corse. Montée dans les dalles et sur les blocs. Brusquement, me voici à un petit collu rocheux, une brèche, je vois le Lavu Bellebone, de l'autre côté. Partons à gauche, ce doit être par là... Gagné, en quelques minutes, j'atteins l'abri. C'est sombre et peu confortable... Il y a un emplacement de bivouac, bien plat, juste devant. Dormirai-je dehors, ou dedans ?

Mais il n'est que 17h. Tout d'abord, monter au sommet, dix mètres plus haut, trois petits pas d'escalade facile, et m'y voici. Quelques gouttes... Qui deviennent plus nombreuses lorsque je redescends, après avoir admiré un panorama nuageux. Là, il pleut. Vraiment.

Je rentre mes affaires dans l'abri que je trouve subitement très accueillant. Je m'y pose. Je trace mon itinéraire, je note mes notes, je recharge - déjà - mon téléphone, je change - déjà- la batterie de mon appareil photo, je tente une sortie à la faveur d'une accalmie, et j'écris.

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                       Dans la montée au Rotondo

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                                                      L'intérieur de l'abri

Il a plu fort, moins fort puis plus du tout, des lambeaux de nuages sont entrés par la porte laissée ouverte et ont disparu, il a plu à nouveau, il a même grêlé, oh que j'étais bien dans cet abri ! Il fait 12°, j'ai un peu froid malgré tous mes habits, il est vrai que je ne bouge pas. Allez, je mets en chauffe ! Polenta, soupe et fromage. L’eau est bien chaude, je mélange le tout dans mon bol. Ce n’est pas de la grande gastronomie, mais cela me convient, j’ai faim.

Mais pas moyen de manger tranquille… Une clarté m’attire, c’est le soir et il me semble que le jour se lève. Je sors. La vue s’est dégagée, le ciel s’est éclairci. De nouveau juchée au sommet, je regarde. Je vois jusqu’à la mer. Au nord-ouest, Paglia Orba, Cinto, et même, je crois, le trou du Tafonatu. Au sud, Monte d’Oro, Monte Renoso, Incudine, sommets aux noms chantant, et destinations des prochains jours.

Je reviens manger ma polenta tout juste tiède. Quelques minutes s’écoulent.

Quoi, encore ? Une lueur orangée s’invite dans l’abri. La polenta est finie, heureusement. Me voici à nouveau perchée.

Grand calme, pas un souffle d’air, rien ne bouge.

Ciel bleu profond marbré de rose. Procession de crêtes, entrecoupées de vallées profondes et obscures. Cercle parfait du soleil orangé. Le voici qui s’abaisse vers l’horizon, se déforme, prend une couleur plus soutenue. Il me caresse de ses derniers rayons. Et plonge, tout doucement, dans ce qui semble être la mer, à peine visible. Dernier fragment. Je ne le quitte pas des yeux.

Il est parti. Tout s’assombrit. Je rentre.

Il est 20h, l’heure de se coucher. Je laisse la porte ouverte, l’air frais me bercera.

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Mardi 8 Septembre        + 560 m, - 1675 m, 10 km, 5h


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6h, j’ouvre un œil, et le referme. 7h, j’ouvre les deux. 7h20, je me lève. 7°C dans l’abri. Montée au sommet, tour d’horizon dans cette claire lumière, salutations au soleil qui arrive, je descends préparer mon petit-déjeuner, je remonte le savourer là-haut. Depuis hier, combien de fois je suis montée, je ne sais.

Rangement et départ. Merci abri, merci soleil, merci montagne.

Cairns dans une descente raide et rocheuse, un chemin qui n’existe pas serpente au mieux entre de belles dalles claires, parfois je cherche, ah voilà un cairn, je continue. Seule, complètement seule, et heureuse.

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                       Lavu Bellebone

Arrivée au lac, une pause, une toilette rapide, déshabillée je me plonge dans le lac bien frais, et c’est à ce moment que surgit un hélicoptère volant à basse altitude… Rhabillée, je repars. Le chemin, car c’en est un, remonte un peu et passe une crête, pour redescendre de l’autre côté. Et c’est le choc…

Eh beh oui, voici que j’arrive sur le GR20… D’en haut, je vois plusieurs toitures, ce doit être le refuge et ses annexes. Mais je vois surtout, surtout, un terrain de camping… Une trentaine de tentes sont plantées autour du refuge, de multiples personnes en sortent, déambulent, se déplacent, toutes petites, mais si nombreuses ! Le choc…

Descendons…

J’arrive au refuge par l’arrière, donc du côté poubelles. Charmant. Vite, passer. La fontaine, remplir les bouteilles, repartir. Sans adresser la parole à personne. Ça y est, c’est passé, comme en apnée visuelle. Quelques minutes plus loin je quitte le GR principal pour suivre la variante, et je peux respirer. Ne pensons pas à ce soir, je ne sais pas où dormir si ce n’est au prochain refuge….

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                       Vue sur le refuge de Pietra Piana, et, surtout, sur la longue crête qui va vers l'Onda

Suit une longue crête, parfois un peu rocheuse, le Monte d’Oro en ligne de mire. Pointe de Pinzi Corbini, 2021 m. Pause déjeuner. Et, j’ai retrouvé un certain sens social, j’échange quelques mots avec un autre randonneur solitaire faisant, lui, le GR en totalité, et heureusement peu dérangé par la fréquentation.

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                         En me retournant, vue sur le Rotondo, et en-dessous, au tiers inférieur de la photo, le camping et le refuge de Pietra Piana

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                                      Mis en petit en pensant aux âmes sensibles smile ... mais si quelqu'un peut me dire le nom de cette bestiole, je suis preneuse ! (elle faisait une taille normale pour une araignée, pas spécialement grosse ni petite)

La crête se poursuit, et cela descend vers le refuge de l’Onda, étape prévue pour ce soir. Bouh, que je n’ai pas envie ! J’y vais à reculons, j’ai même peur de me fouler la cheville, juste pour ne pas y arriver. Mais je ne vois pas où dormir ce soir : si je continue, il me faut marcher encore deux heures, je pense, et probablement redescendre, hors de mon itinéraire, pour trouver un endroit plat. Du moins est-ce ce que je crois, le lendemain me donnera tort. Mais la journée m'a semblé longue et je suis fatiguée. J’essaie de me raisonner : Allez, vis ça comme une expérience, et comme ça, tu verras à quoi tu as échappé les autres jours. Et puis, tu sais, Cat, pour ta sauvagerie, c’est comme de la thérapie comportementale, et normalement, ça coûte très cher !

Allez, je m’arrête…

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Le refuge a investi les bergeries du dessous, où je comptais éventuellement me réfugier hors de toute société humaine. Donc ce sera refuge, c’est sûr. Accueil bourru mais finalement sympathique. Je retrouve mon randonneur solitaire, qui a retrouvé, lui, des compagnons d’étape. Je monte ma tente, et rien à faire, indécrottable, je fais ma sauvage et me mets dans mon coin, c’est-à-dire sous ma tente.

Mais, bien obligée d’aller aux toilettes… il y a du monde… Un premier contact ayant été de cette manière établi, je réalise que personne ne m’a mordue, et finalement, comme tout le monde, je vais faire la queue pour prendre une douche. Miracle, voici que je parle ! Et je découvre un monde… Certains sont partis seuls, ou seules, puis au fil des premières étapes, se sont trouvé des affinités de rythme de marche et de caractère, et ont constitué des petits groupes, qui peut-être se désagrègeront plus tard, si certains décident finalement d’avancer moins vite, ou d'autres plus vite. Car oui, si certains suivent rigoureusement les étapes décrites, d’autres les doublent, c'est-à-dire qu'ils font deux étapes par jour. Certains, même, les triplent, me laissant interrogative... Il règne une ambiance sympathique, bon enfant, ceux qui arrivent après moi, donc tardivement, sont accueillis par les exclamations enthousiastes de ceux qui les avaient déjà vus la veille. Les lasagnes du refuge ont eu du succès, il n’en reste plus, mais je n’en voulais pas, être ici est déjà un gros effort alors je n’envisageais pas de manger à une grande tablée ! Je m’associe par contre à quelques jeunes ayant lié connaissance en marchant, et ma foi fort sympathiques.

Le GR20 a son dialecte, ses questions : Tu vas vers le Nord ou le Sud ? Tu marches seule ? Tu es partie d’où ? Tu doubles ou tu fais les étapes normales ?
Mes réponses sont un peu embarrassées, il me semble parler une autre langue : « Je vais vers le Sud, mais en fait, je ne fais pas vraiment le GR20. A vrai dire, j’essaie de ne pas faire le GR20. » Silence… S’allume parfois une lueur d’incompréhension dans l’œil de mes interlocuteurs, mais plus souvent une étincelle de curiosité. Je m’en amuse.

Puis je vais me coucher. Du bruit, il y en a, mais malgré mes peurs cela se calme assez tôt. Tout le monde est fatigué, même ceux qui ne font qu’une étape par jour !



Mercredi 9 Septembre    + 1370 m, - 1700 m, 15 km, 9h

Lever matinal, mais moins que certains, que j’ai vus partir à la frontale…

Attente pour les toilettes, petit-déjeuner, je ne parle à personne, la sauvagerie est revenue, il faut dire que c’est le matin, il ne faut pas non plus trop m’en demander. Je plie ma tente et je m’en vais. Nous sommes plusieurs à partir en l’espace de quelques minutes, mais rapidement, l’écart entre nous se creuse, certains devant, d’autres derrière, et je me sens à nouveau suffisamment seule. Parvenue au col, la variante part à gauche et je la suis. Juste en contrebas se trouve un emplacement de bivouac qui aurait pu m’accueillir cette nuit, tant pis. Descente en traversée sur de grandes dalles, je me régale. Remontée paumatoire, raide, vers la crête menant au Monte d’Oro, mais sans réfléchir j’ai suivi deux randonneurs, et, par inattention, nous avons probablement quitté le chemin principal. Crête rocheuse, le sentier passe au plus facile. Voici la montée finale. Sur ma carte, il est possible de traverser, monter par l’ouest, et descendre par l’est. Sur le terrain, cela n’est pas si simple. Pensant ne pas rebrousser chemin, je suis montée avec mon sac, empruntant parfois des passages, pourtant cairnés, relevant nettement plus de l’escalade que de la randonnée. En haut, je me pose. Je vois la mer des deux côtés.

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                                                       Marque jaune et cairn, si si, la montée au Monte d'Oro, c'est bien par là !


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                                                                     Quelques fleurs montagnardes : myosotis, immortelle des frimas, digitale

Puis, toujours avec mon sac, redescends par le « chemin » de montée, puisque aucun autre cairn n’est visible, ni, bien sûr, de descente évidente. Tout est rocheux et plutôt vertical…

Pause repas dans la descente, à un superbe emplacement de bivouac, un panneau indique une source non loin, ignorée de ma carte, je ne suis pas allée voir. Je note intérieurement de revenir dormir ici un jour. C’est un large replat d’herbe rase avançant vers le vide, quelques rochers parsemés décorent le lieu, de petits murets peuvent protéger du vent. Immense impression d’espace.

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                        Vue sur le bel emplacement de bivouac, surplombant la vallée

J’envisage une sieste, mais de petits nuages anodins ont enflé puis se sont rassemblés, prenant une teinte grise assez soutenue. Et j’ai encore plus de 1200 m à descendre.

Eh bien, descendons.

Couloir très raide, aucun souci technique, juste regarder où l’on met les pieds, et surtout, surtout, ne pas faire dévaler le moindre caillou sur ces deux randonneurs qui montent, et à qui je signale l’éventuel futur orage, car les nuages sont d’ici invisibles. Le couloir est passé, je retrouve un chemin aulneux et une autre source, fléchée également, et vérifiée celle-là car j’ai par mégarde laissé le chemin sur ma gauche.

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Je me retourne souvent, admirant ces rochers imposants bordant le couloir de descente, lui faisant un écrin fantastique. Mais j’arrive en forêt. De jeunes érables succèdent aux aulnes et aux sorbiers, puis voilà des pins, jeunes également.
Un filet d’eau, j’ai chaud, j’y jette mon chapeau, il dégouline ensuite sur ma tête, dans mon cou, agréable fraîcheur.

14h30. La descente est longue, il me semble ne pas avancer. Mais c’est apparemment le temps qui s’étire, puisque, montre à l’appui, les minutes passent aussi lentement que je descends. Allez, courage, 900 m sont déjà passés ! La plante des pieds bouillonne, les mollets se durcissent.
Un quart d’heure de pause me régénère, il me semble ensuite doubler la cadence.

Le chemin se fait moins raide, dans une belle forêt de pins laricio, traversée de quelques ruisseaux. Pause, plouf, petite lessive, puis le poisson dérangé peut retrouver sa tranquillité. Un panneau opportun m’apprendra un peu plus tard qu’il s’agissait d’une truite corse. Le chemin se fait facile, ne nécessitant plus de retenir chacun de ses pas. La végétation change à nouveau : arbousiers, aubépines, chênes verts, chardons, sous le couvert de grands pins laricio épars. Je termine la descente dans une forêt de hêtres et de pins mêlés, où coule l’eau vive de plusieurs torrents, et au sol parsemé de myriades de cyclamens d’un rose délicat.

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Vizzavona, ravitaillement succinct, yaourt et banane consommés sur place, de même que le jus d’ananas, je donne les deux tiers de mon trop gros pain à une tablée de jeune, j’attrape deux Bounty, cela doit faire vingt ans que je n’ai pas mangé ce genre de chose, des pommes qui se révèleront très médiocres, et des tomates. Pas de citrons, dommage.

La météo consultée à l’épicerie, peu précise, annonce mauvais pour jeudi et vendredi. Consultée ensuite, exceptionnellement, sur mon téléphone, elle annonce, pour jeudi et vendredi, un temps affreux…. Bon, ne nous laissons pas abattre, repartons !

Quelques minutes plus tard tombent les premières gouttes, accompagnées du traditionnel grondement de l’orage. Je décide d’ignorer, je continue. Mais le déni a ses limites. Les miennes seront dépassées une dizaine de minutes plus tard, et, trempée, je m’abriterai durant une heure dans un refuge ONF de bord de route. Quelques panneaux d’information y sont exposés. Je deviens incollable sur l’histoire de la forêt corse, le pin laricio, la flore et la faune endémiques de Corse. Le sol de la pièce est en parquet, personne ne s’y arrête, la route n’est pas juste devant la porte, bref, j’envisage d’y passer la nuit. Ou alors, dans le tunnel à chauves-souris ?

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18h, la pluie se calme. Allez, repartons, j’aimerais dormir aux bergerie prévues ! Une heure de marche, tout de même, d’après mes estimations… J’aimerais y arriver avant la nuit. Mon K Way rose vif est sorti, capuche sur la tête, on ne doit voir que moi, dans cette sombre forêt.

Des salamandres se promènent, élégantes dans leur combinaison jaune d’or et noir profond, luisante d'humidité. Une… deux… trois… quatre et cinq, elles sont ensemble… six… sept, elle est toute petite celle-là… huit… neuf, oh le monstre !... dix… Bon, j’arrête de compter, je dois avancer. Ah, premier virage du chemin. Je décide qu’il y en aura dix, comme les salamandres. D’ailleurs elles semblent avoir disparu, elles doivent préférer les bois de pins, or je suis entrée dans une forêt de hêtres. Ah non, celle-là me fait mentir, et j’ai failli marcher dessus, mais devant mon air décidé, elle a rapidement fait demi-tour.

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Huit, neuf, dix virages. J’avais raison. Dorénavant, c’est tout droit, et plat, jusqu’à la Foce.

La Foce, 19h, gîte avec bungalows et tentes déjà montées, tables abritées. La nuit tombe, je déclare forfait. « Je peux dormir là ? » Pas de souci, il n’y a personne, enfin si, un ou deux autres randonneurs égarés dans ce pays de brume, mais je dispose d’une tente spacieuse et sèche, je prends une douche à peu près chaude, je me couvre de vêtements secs et chauds. Je sors mon réchaud, ma soupe minute et ma semoule, je les regarde… et je remballe tout. Je redescends à l’accueil. « Vous faites à manger ? ». Suivront un digne repas corse bien revigorant accompagné d’un verre de rosé, car il faut bien se réconforter, d’une discussion avec le patron concernant mon itinéraire du lendemain, et d’une charge de téléphone. L’ami tout neuf qui devait me retrouver ce soir pour marcher ensemble demain sur la crête des Pinzi Corbini, pas le même Pinzi Corbini qu'hier, il faut suivre, là il s'agit d'une crête apparemment rocheuse et aérienne, l'ami tout neuf, donc, m’a prévenu qu’il ne viendrait pas, météo trop mauvaise. Les Pinzi Corbini, effectivement, j'en abandonne l'éventualité. Je réfléchis donc à un autre itinéraire, hors GR. Mais personne ne connaissant suffisamment le coin pour me dire si le chemin que j’envisage permet de rejoindre mon itinéraire initial, à un endroit où seul un petit col et une petite montagne les sépare, je choisis la sagesse et le GR. Le lendemain me montrera que, certainement, l’itinéraire envisagé est praticable, mais, sans connaître et dans les nuages, c’est à déconseiller. Je reviendrai quand il fera beau !

Je m’en vais me coucher.


Jeudi 10 Septembre        + 1425 m, - 660 m, 30 km, 9h30
   
Départ à huit heures après une bonne nuit. Jambes rouillées et mollets durs, petite bruine qui ne mouille pas, du moins l’ai-je décidé ainsi tout en adoptant la configuration pluie. A chacun ses incohérences… Celle-ci me permet de garder mon corps au sec et mon moral au beau !

Forêt de hêtres puis de pins, je grappille quelques mûres au passage, et croise encore deux salamandres en tenue de soirée.

Le GR20 est rejoint, j’y retrouve d’autres marcheurs. Le temps se lève, la vue s’éclaircit, quelques rayons de soleil me réjouissent.

Le chemin me semble suivre la courbe de niveau, il est bien roulant, nul besoin de réfléchir, j’avance, je double et suis doublée, puis je rattrape ou suis rattrapée à la faveur d’une pause bains de pieds dans les torrents rencontrés, on se sourit, on se dit bonjour, une fois, deux fois, trois fois, on rigole. Certains courent, ceux-là je ne les reverrai pas, et l’on m’explique que c’est pour eux le moyen de regagner le temps perdu lors des étapes plus techniques où ils ne sont pas à l’aise et donc très lents.

Grands pins laricio, beaux hêtres, quelques brebis, un bref aperçu des Pinzi Corbini perdus là-haut dans les nuages, brefs regrets car le temps n’est pas aussi mauvais qu’annoncé, mais enfin la crête est quand même dans la brume, et il est bon, parfois, de se montrer raisonnable.

A la pause repas, le temps se couvre.

Le refuge de Capanelle est atteint à 13h30, je fais ma sauvage, ne m’arrêtant que le temps de remplir une bouteille. Les bruyantes tablées me font fuir aussitôt, je continue. Et, passé la demi-heure suivante, ne croiserai ensuite plus personne. Et pour cause… L’orage approche.

15h, le léger grondement, entendu fréquemment, devient plus fort. J’entre dans la brume et dans un monde peuplé d’étranges créatures, qui dansent, se tordent ou s’enlacent, et surtout, qui m’observent. Hêtres noueux et tordus, rochers moussus et grimaçants, tous me regardent.
Je traverse ce monde inquiétant sous une pluie persistante.

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Je marche. Je marche. Je marche. Il me semble que ça n’en finit pas. Je quitte le GR pour monter vers les bergeries des Pozzi, où, peut-être, trouverai-je un abri. Mais je sens l’odeur d’un feu de bois. La bergerie est occupée, les brebis sont à l’abri. Vente de fromage en saison, est-il écrit. Piquer les raviolis au brucciu du berger ? J’en salive d’envie ! Un reste de bonne éducation me retient, je passe mon chemin. Et de toute façon, la saison du brocciu est finie.
La pluie s’est arrêtée, laissant place à des écharpes de brume traversant l’air humide.                                   

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                       Bergeries des Pozzi

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Bifurcation vers Ese, et toujours ces hêtres en mouvements, dansant, combattant, m’observant. Je descends, je monte, mes cuisses sont de la pierre, c’est long, il me semble avoir couru un marathon… J’espère le refuge, noté sur la carte.

Après un temps infini, le voici. Alléluia, il existe vraiment et il n’est pas en ruines ! Voyons voir s’il est ouvert, maintenant…

Deuxième alléluia, il est ouvert ! Et tout confort. Un bon quarante mètres carrés, si ce n’est plus, des lampes qui fonctionnent grâce au panneau solaire, une table, des chaises, un bat-flanc sans matelas, une cheminée que je n’utiliserai pas, un frigo débranché, une cuisinière à gaz, un évier, et même un petit coin douche. Et, incroyable, des chaussons ! Mais c’est un scandale, il n’y a pas ma pointure.

Pas d’eau, le tuyau doit être désamorcé, prêt pour l'hiver. Mais il m’en reste, j’ai été suffisamment hydratée de l’extérieur pour me passer de boire…

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Vêtue de sec, chaussée de chaussons trop grands mais bien chauds, je savoure ma soupe brûlante. Etirements indispensables, mes jambes ont été malmenées sous la pluie froide durant deux bonnes heures, avec au final un bon nombre de kilomètres et, à ma grande surprise, plus de 1400 mètres de dénivelée positif. Moi qui croyais que le chemin était plat…
   
20h, au lit. Je m'endors dans les éclairs et fracas de l'orage tout proche. Que je suis bien, au chaud, dans mon duvet !



Vendredi 11 Septembre         + 550 m, - 1300 m, 21km, 5h40

J’ai dormi comme un loir.

Ce matin, mal aux pattes. J’ai un peu forcé sur la machine, hier. Et mes chaussures sont encore mouillées. Je remets donc les mêmes chaussettes, afin de garder la paire sèche pour le soir. J’ai encore une bonne étape aujourd’hui, surtout de la distance, je vais y aller tranquille.

Je retrouve une amie salamandre, postée sur le gros rocher juste devant la porte.  Elle n'annonce pas forcément le beau temps...

8h30, départ. Pas de soleil, mais une belle lumière.

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Col de Foce d’Astra. Passe un faucon, battements d’aile silencieux dans un air transparent.

Je descends vers la station de Val d’Ese, dans ces prairies parsemées de sorbiers en fruit, d’aulnes, de pozzines à l’herbe rase. Tout est beau, sauf la station, heureusement minuscule.

Passée Ese, voici Punteniellu, forêt de sapins pectinés, apparemment rares en Corse, et protégée en réserve naturelle. La piste n’est pas désagréable. Les salamandres m’accompagnent, témoins de l’humidité ambiante.

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9h40, premières gouttes… Le K Way enfilé, je me transforme à nouveau en lutin rose vif. Je quitte la piste et monte dans la forêt, sur un chemin ancien, bien tracé. De la crête, vue sur la silhouette caractéristique de la Paglia Orba, entre les nuages.

Refuge Vizziluga, dans la bonne odeur des fougères, en pleine forêt. Confort sommaire, cheminée, table, lits sans matelas. La pluie s’est arrêtée mais tout reste mouillé, surtout mes chaussettes. Pause grignotage. Et je repars.

Col de Bottaggio, je descends. Des pins, puis des châtaigniers, dont certains sont vraiment imposants. Je rejoins le monde habité, anciennement cultivé.

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               Vue versTasso

13h, Tasso, où je rejoins le Mare a Mare Centre. Des panneaux informatifs font mon éducation. Tasso en corse signifie « if », cet arbre pouvant vivre plus de 2000 ans et atteindre une taille énorme, mais entièrement toxique, mortel pour le bétail, et ayant donc été abattu en grande quantité. Les spécimens survivants sont aujourd’hui protégés. De Tasso, un beau chemin ancien me mène à Giovicacce, autre village dont le nom est lui aussi tiré d’une plante toxique très répandue localement. Pas très hospitalier, le coin… Il s’agit ici de la férule, très indigeste voire mortelle pour le bétail. Courageuse, je me pose sur un banc, et déguste mon taboulé, sans citron, mais agrémenté de la menthe trouvée en chemin. Si si, sûr, c'est de la menthe !

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San Polo. Puis Cozzano, où j’ai décidé de m’arrêter ce soir. Ma décision a été prise à Giovicacce, je suis trop fatiguée de ma journée d’hier, mes chaussures sont toujours mouillées, je ne suis pas sûre de trouver un emplacement agréable pour dormir ce soir, et il recommence à pleuvoir doucement.

Arrivée au gîte, nous sommes quatre, les trois autres randonnent ensemble sur le Mare a Mare Sud où ils ne croisent personne. Bonne douche chaude, grande lessive, et étirements. Car j’ai toujours bien mal aux jambes. Quant à mes pieds…. Aucune ampoule, j’ai pourtant marché dans des chaussettes mouillées près de dix heures hier et six aujourd'hui, mes pieds sont vraiment très accommodants. Mais blancs, fripés, ornés de quelques rougeurs soutenues, ils ne font pas plaisir à voir. Que faire ? Une idée : mon mélange d’huiles essentielles pour coups et entorses ne me ferait-il pas du bien ? Il contient menthe poivrée, laurier noble, et hélichryse, et il me semble me rappeler que l’hélichryse est bonne pour tout, ou presque, et puis, même si cela n’a aucun effet sur la peau, cela en aura du moins sur les muscles. Allez, un petit massage ! Quel plaisir !

Repas succinct, toujours ma soupe, mon fromage, ma semoule. Je restreins très sérieusement la quantité de coppa, j’arrive au bout, et je voudrais en avoir jusqu’à dimanche.

Une de mes colocataires du soir ouvre tous les placards : elle cherche, vainement, de quoi préparer une tisane. Je sors alors mon herba barona, ou thym corse, ramassé en chemin. Partage sympathique autour du breuvage fumant.

   

Samedi 12 Septembre        + 1680 m, - 1100 m, 21 km, 8h20

Réveil à 6h, je traîne un peu et me lève. Je me sens reposée. Il fait encore nuit, il est vrai que les jours raccourcissent.

Dans la nuit, l’intérieur de mes chaussures a séché. Je vais donc marcher avec mes chaussettes sèches, espérant que la paire lavée hier finira de sécher sur mon sac.

Départ 8h. Rien à faire, le matin, impossible de me presser, je me lève tôt, et je pars tard… Cela, pourtant, ne me ressemble pas, et m’inquiète même un peu. Mais bon, je marche seule, alors après tout, je fais ce que je veux !

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                       Cozzano

Montée dans une forêt d’arbousiers et de chênes verts, puis de gros hêtres au tronc court, fréquemment tombés en travers du chemin, m’obligeant à des enjambements, des reptations ou des contournements inconfortables. Vent dans les arbres, gros nuages gris sur le Coscione, mais je n’ai aucune inquiétude, j’ai décidé qu’il ne pleuvrait pas aujourd’hui. Par contre, mon sac couine, et ça m’agace… Et, pieds sensibles obligent, j’ai réajusté mes chaussures quatre fois en vingt minutes.

9h15, bergerie de Pinettu, où je comptais dormir initialement. Aucun regret. C’est moche, la bergerie principale est fermée, l’autre bâtiment, ouvert, sert de dépotoir, la source suinte dans la boue. Il est par contre possible de dormir un peu plus haut, sur quelques espaces herbeux et plats.

Je marche sur un sentier heureusement bien marqué, parmi les prunelliers garnis d’énormes prunelles, les aubépines et leurs cenelles bien rouges, et les ronces qui me tendent leurs mûres succulentes. Miam !

Je passe auprès de châtaigniers imposants, je m’arrête sans cesse pour prendre des photos en posant mon sac afin qu’il donne l’échelle, et avec tout ça je n’avance pas. D’autant qu’une petite maison perdue dans les bois me fait faire un écart pour aller la visiter. Il doit s’agir d’un séchoir, à l’étage en claies de bois, avec encore le râteau pour étaler les châtaignes.

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La chasse est ouverte, des coups de feu se font entendre, se rapprochent un peu trop à mon goût, alors je crie, m’inquiétant qu’on me prenne pour un sanglier, ne pensant pas à sortir mon K Way, du rose le plus vif, vous l'aurez compris.

Je continue, ça monte, me voici à une piste, la vue se dégage, je suis au soleil. Un chemin, mal indiqué, part à gauche dans les genêts. Il se fait étroit, la végétation rase est épineuse, berbéris, ajonc, genévrier, que du bonheur, qui heureusement ne m’arrive pas beaucoup plus haut que la cheville.

Et je rejoins le GR, signalé par le passage d'une randonneuse, alors que je n’avais encore croisé personne.

12h, Bocca di l’Agnone, pause d’un quart d’heure au soleil. Signe de beau temps, j’ai jeté mon chapeau dans un ruisseau croisé plus bas, il me tient au frais.

Je suis en bordure du Coscione, beau plateau parsemé ici de hêtres et de blocs de granite. Vers 14h, pause repas à la passerelle, point de départ de la montée vers l’Incudine. J’hésite car le ciel se couvre à nouveau. Monter ou contourner ? C’est décidé, j’en ai vraiment très envie, je monte !

Plus haut, au-dessus de la fontaine, deux grands rapaces. La queue n’est pas en V, ce ne sont pas des milans, de toute façon ils sont trop grands. La queue n’est pas en losange, ce ne sont pas des gypaètes. Et il n’y a pas de vautours fauves en Corse. Ce sont donc des aigles, ailes bien larges, planant bien haut.

Je monte vers les nuages. Sur la crête menant au sommet, deux autres randonneuses, d’un certain âge, elles marchent, ensemble, sur le GR20, en prenant leur temps, en savourant les variantes, et, aujourd’hui, cette ambiance cotonneuse qui s’accorde parfaitement aux environs.

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De gros blocs de granite, arrondis, se perdent dans la brume. Les nuages passent, dévoilant une vallée, la recouvrant, le soleil apparaît, puis disparaît, le jour s’assombrit, s’éclaircit, changements incessants. Nous montons. Je suis passée devant, je vais plus vite mais je m’arrête, je me retourne, je regarde ces nuages qui courent, se chevauchent, se rattrapent, disparaissent, parfois, par quelque magie du ciel. Je baguenaude, je musarde, allant voir de plus près ce dauphin de pierre, cherchant à plonger mon regard dans cette vallée profonde, grimpant dans ces gros blocs de granite clair. Mais j’arrive au sommet, grandes dalles grises parsemées de rochers lunaires. Roche rugueuse, adhérente, granuleuse, et chaude. Sur laquelle mes pieds, nus car je me suis déchaussée, sur laquelle mes pieds nus se posent, sautent, accrochent si bien. Puis je m’assieds. Les nuages passent tout autour de moi.

N’existent que la roche et le ciel.

Soudain, une trouée, le ciel se déchire. Bavella apparaît. Muvrareccia, Furnellu, mon parcours de demain. En bas, le refuge, et les bergeries. Au loin, la mer vers Porto Vecchio. Au sud-ouest, de gros nuages bourgeonnent, sur un massif élevé, peut-être celui de Cagna.
Vers le Coscione, rien n'est visible que les nuages. Alternance d’éclaircies et de brume. Tout change, à chaque seconde. Immobile, je voyage.

Je reste. Longtemps.

Les randonneuses sont arrivées puis reparties. Le ciel s’est de plus en plus dégagé.

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17h, il est temps. Allons-y. Ici se trouvent quelques espaces plats pour dormir, mais sur ce sol dur planter la tente semble impossible, aucun endroit n'offre un abri, et le temps reste incertain.

700 mètres de descente, je me donne une heure trente. Gros rochers et grandes dalles bien adhérentes accueillent mes pas. Je saute, je bondis, j’adore ! Je file comme le vent ! Un petit bout de plastique bleu vient gripper la machine… Un paquet de mouchoirs vide traîne à terre. Je le prends ? Oui. Non. Oui. Mais je change mon appui trop tard, le mouvement était lancé, et patatras, un caillou roule, moi aussi, et bing, par terre ! Une fesse et une main me réceptionnent, aïe ça fait mal, un peu, pas trop. Ouf ! Je râle contre moi-même. Je le sais, pourtant, pas le droit d’être distraite ! Je ramasse la chose bleue responsable de ma mésaventure, et me redresse. Tout va bien, j’en serai quitte pour un bleu à la fesse gauche. Pas grave.

J’essaie par contre de ne pas penser à la plante de mon pied gauche, que j’ai dû par inadvertance tremper dans de la lave en fusion. Ça chauffe !

Après quelques minutes à me remettre de ma frayeur, je reprends ma descente à toute berzingue, je snobe le refuge et sa trop nombreuse population, je file aux bergeries, chez Aline, dont mes parents m’ont si souvent parlé, aimant aller y dormir à chacun de leur passage par ici.

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                       Les grandes dalles de descente

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                          Vue sur le Furnellu, Bavella, et, en bas, le refuge d'Asinao et les bergeries, juste en-dessous

J’y arrive à 18h10, et rencontre Pierre-Do, fils d’Aline, mais je ne le sais pas encore. Lui : Où allez-vous donc, à cette heure tardive ? Moi : Ici ! Enfin, si c’est possible… Il est tard, on va voir ma mère, me répond-il.

Suit une discussion, j’arrive tard, effectivement, je souhaite un couchage et un repas, j’ai laissé un message la veille mais pas de réseau donc pas de message, j'ajoute alors que pas de souci, si ce n'est pas possible, j’ai ma tente et de quoi manger. Mais non, inutile de tout sortir, je peux avoir repas et couchage, aucun problème. Et lorsqu’ensuite j’annonce être la fille de mes parents, je suis reçue comme une princesse. Un couple de randonneurs loge également ici ce soir, ils font le GR du Sud au Nord, ils sont jeunes mariés, c’est leur voyage de noces. Aline les bichonne, elle leur laisse le dortoir, je dormirai dans une des tentes, nombreuses mais cachées, situées sous les bergeries, chacune dans un petit enclos, chacune avec son petit coin d’intimité. Absolument invisibles. Les tentes des refuges du GR, ça fait mal à l’œil, me glisse Pierre-Do, avec qui je suis bien d’accord.

Douche froide et tonique, il fait frais, mais ça fait du bien. Et j’enchaîne avec le repas. Apéro pastis très généreux, il faut fêter le mariage, bonne salade de crudités, pâtes fraîches à volonté saupoudrées de vieux formage de brebis « parmesané », plateau de fromage mais je n’ai plus faim, et, en digestif, la « mixture de Pierre-Do », une succulente liqueur de châtaigne.

Le chemin tourne et vire pour retourner à ma tente, ça tombe bien, moi aussi. Etirements, massage de mes pauvres pieds, bilan de la journée. Et je m’effondre jusqu’au lendemain.


Dimanche 13 Septembre        + 880 m, - 1100 m, 12 km, 6h30

Départ tardif après un bon petit-déjeuner, et avoir promis de revenir. Je délaisse le GR, et pars vers la Bocca d’Asinao. Une chasse est en cours, et sur les conseils d’Aline je place mon K Way bien visible sur mon sac.

Du col, je monte à vue vers la Muvrareccia. Me voici sur cette crête, qui me mènera jusqu’à Bavella. Côté est, à-pics vertigineux, ravins profonds se succédant sans trêve, aiguilles rocheuses dressées vers le ciel.


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                                                     Au Furnellu, relief karstique  .....   et deux jolies petites bulles de granite dans le calcaire

Au Furnellu, anomalie géologique, sommet calcaire dans ce massif de granite, je fais un détour jusqu’au vide. J’adore le vide, sentir le gaz sous mes pieds, n’être reliée à la terre, à la roche, que par un pied, une main. Mais là…. Là, c’est impressionnant. La vue file vers le bas, rien ne l’accroche, une pierre lancée dévalerait plusieurs centaines de mètres, et je me tiens, moi, tout au bord, immobile. Comme au bord d’un monde.

Retour sur la terre ferme. Je continue la crête.

Un faucon passe. Un renard se balade, finit par me voir, et, en quelques bonds gracieux, disparaît dans les rochers.

De sommet en sommet, je déambule, de droite, de gauche, je retourne au bord du vide, je reviens sur le chemin, ou plutôt sur l’itinéraire à suivre, car je ne vois pas de chemin marqué dans cette végétation rase, ajoncs piquants et genévriers tortueux. J’en ramasse quelques branches mortes, noueuses, presque blanches. Belles.

Errance involontaire avant la Bocca di Muro, j’ai dû descendre trop tôt, le terrain s’est fait rocheux et raide, de gros blocs joueurs ont basculé sous mon poids, trompant mon équilibre, cela est devenu difficile, il m’a fallu remonter. Des rochers me regardaient de leur œil vide, cyclopes pétrifiés.…

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                      Arrivée aux aiguilles

De Bocca di Muro, cap au Sud, sous les aiguilles de Bavella. Pfff… Voilà plusieurs années, j’y étais déjà passée, venant grimper par ici. Le souvenir d’une progression ingrate me revient. Cailloux qui descendent autant que je monte, broussailles qui me griffent les jambes, pierres plus grosses particulièrement instables. Je pense, là aussi, être trop descendue. Pourtant, quelques cairns, souvent minimalistes, une pierre, parfois deux, semblent m’indiquer la voie. Je remonte un peu, effectivement cela s’améliore, mais j’ai chaud, je souffle, je transpire, je peine.

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Un énorme sanglier s’enfuit à mon approche, bien plus agile que moi dans ce terrain pourri. Voilà un endroit où je n’emmènerais pas mes enfants, me dis-je à moi-même, signe que l’itinéraire est soit pénible, soit dangereux. Ici, c'est pénible !

Ouf, ça se termine, voici la variante alpine, repérée de loin par la présence de randonneurs, alors que jusqu’ici je n’ai croisé personne. Assoiffée, j’ai bu les trois quarts de mes 2 litres d’eau, emportés ce matin, en prévision de cette journée sans source ni ruisseau.

Je retrouve un chemin très marqué, plus besoin de réfléchir l’itinéraire, je n’ai qu’à suivre. Après avoir croisé un groupe, je suis seule. Démarche lente, hésitante, le chemin est parsemé de cailloux qui roulent, la marche difficile en terrain pourri m’a fatiguée, je fais attention.

Petite pause, pieds nus car il faut qu’ils respirent, dès que je recommence à descendre ça chauffe ! Toujours pas d’ampoules, merci mes pieds, je vous trouve bien vaillants. Et je repars, car j’ai un rendez-vous.
16h30 à Bavella, avais-je dis à mes parents. En effet, ceux-ci sont en vacances au village familial, ils viennent me chercher.
J'arrive...

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Derniers rochers sculptés par les vents.

Je suis suivie, de loin, par un autre randonneur ayant la même démarche que la mienne. Descente laborieuse et prudente, il doit être aussi fatigué que moi, sans doute a-t-il doublé, voire triplé l’étape.

Dernière difficulté, la grande dalle chaînée, je grimpe à côté de la chaîne car je n’aime pas les chaînes, mais en fin de grimpette, les belles branches de genévrier qui ornent mon sac s’y emberlificotent, je m’en dépatouille comme je peux, mi-pestant mi-rigolant, fatiguée comme je suis j’avais bien besoin d’emmener ces branches ! Mais elles sont si belles, tortueuses et argentées…

C’est parti, cette fois il n’y a plus que de la descente.

16h45, avec un quart d’heure de retard, dans la pinède, je retrouve les parents, fidèles au rendez-vous.

La rando est finie. Suivront quelques jours au village, et encore quelques balades, plus tranquilles. Doux retour à la vie moderne.



Edit : Correction des dates, je suis partie le dimanche 6 septembre, pas le 7...

Dernière modification par Cat 09 (11-10-2020 19:56:51)

Hors ligne

#2 07-10-2020 22:42:13

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

merci cat09 pour cette belle balade qui va peupler ma nuit de doux rêves.

L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

Hors ligne

#3 07-10-2020 22:49:40

Bolton
Membre
Inscription : 02-07-2012

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

mais si quelqu'un peut me dire le nom de cette bestiole, je suis preneuse !

Une érèse coccinelle?

En ligne

#4 07-10-2020 22:55:13

Cat 09
Membre
Inscription : 04-03-2020

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Ben il y en a d'autres qui ne dorment pas ?

Merci de la lecture. smile

Bolton a écrit :

Une érèse coccinelle?

Oui, merci, je viens de regarder, c'est ça ! Et bravo, là je suis épatée...

Hors ligne

#5 07-10-2020 23:11:13

guichen
Membre
Inscription : 05-05-2013

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Salut Cat 09... smile

Cat 09 a écrit :

#587325Ben il y en a d'autres qui ne dorment pas ?

Merci de la lecture.

Content de revoir de belles images de la Corse!

Si je pouvais, je me prendrais bien des journées à ta suite. roll

Le sentier du Tavignano, l'ancien refuge de la Sega, le belvédère d'Alzo, l'hôtel 5 étoiles du Rontondo, les Pinzi...que de merveilleux souvenirs!

Je ne reconnais pas les bergeries des Pozzi.

Merci pour le retour: sa lecture retarde mon chemin vers la chambre! lol

Hors ligne

#6 08-10-2020 00:05:06

Ruz boutou
Traîne-savates tout-terrain
Lieu : Brest
Inscription : 02-10-2019

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Bonsoir Cat 09,

et non, je ne dors toujours pas... La faute à qui ?

Merci pour ce récit très bien écrit et très agréable à lire. Les photos sont très belles également. Quant à la découverte de l'érèse coccinelle, cela marque les esprits ! Belle bête ...

Tout cela rappelle de très bon souvenirs. La Corse, on ne s'en lasse pas ! Même sur le GR20 wink

Dans ton introduction, tu dis avoir effectué un parcours en kayak. Dans quel secteur ? Le kayak de mer étant mon activité principale et ayant travaillé en Corse dans ce domaine, ça m’intéresse.

Bonne nuit !


Moins on porte, mieux on se porte !

Liste lighterpack 2022

Hors ligne

#7 08-10-2020 21:55:31

Cat 09
Membre
Inscription : 04-03-2020

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Merci...

guichen a écrit :

Je ne reconnais pas les bergeries des Pozzi.

Ben... J'étais dans la brume, certes, mais je crois bien que c'étaient elles...  smile Peut être que le point de vue est inhabituel, il me semble bien les avoir prises en photo alors que j'étais juste un peu en-dessous.

Ruz boutou a écrit :

Dans ton introduction, tu dis avoir effectué un parcours en kayak. Dans quel secteur ? Le kayak de mer étant mon activité principale et ayant travaillé en Corse dans ce domaine, ça m’intéresse.

De Campomoro à Pianotolli, une nuit à Senetosa, la 2e à la plage de Tralicetu, la 3e à la Cala de Furnellu. J'ai adoré. C'était organisé et en groupe, je ne suis pas partie seule. Mais comme toute la famille fait ou a fait du kayak de rivière, nous avons un peu l'habitude, et j'envisage de louer des kayaks de mer pour repartir quelques jours en balade la prochaine fois que nous irons en Corse. En Bretagne, avec courants et marées, c'est autre chose...


Je reviens à la rando. Voici ma liste.

Sur moi
Chaussures Meindl marron1140
1 Short Quechua violet léger100
1 slip32
Chemisier ML léger gris à carreaux95
Chaussettes laine70
Chapeau de soleil60
Foulard gris coupé maison20
Montre alti50
1567
 
Portage
Sac à dos Montane Yupik 50 sans l'armature ni la housse de pluie1440
1440
 
Couchage
Tente Vaude Powerlizard 2/3 places sans la chambre intérieure990
Matelas Plastazote 200 x 50 épaisseur 0,5 avec ses élastiques115
Duvet Valandré Swing 700 Neo 3 saisons1135
2240
Pharmacie
Ziplock pharmacie avec kits réparation (couture 5 g  / Ductape 7 g)112
HE pour coups / entorses dans fiole HE30
Anti moustique15
Rescue24
Granules d'Arnica-tiretic-cigarette-briquet-lacets30
Chevillière52
Masque Covid dans Ziplock5
268
 
Orientation-Sécurité-Electronique-Divers
Sifflet11
Couverture survie fine60
Micro mousqueton x 26
9 Feuille A4 pour tirages cartes IGN et itinéraire et billets retour bateau et train50
3 feuilles A4 (billets utilisés) avec verso vierge (peur que mon carnet soit trop petit)15
Smartphone Wiko175
Chargeur Folomov21
Batterie tampon40
Câble microUSB dans miniziplock5
Lampe Nightcore allégée36
Jumelles220
App photo APN125
Deuxième batterie pour l'APN15
Carnet et Stylo dans Ziplock40
Sudoku (gardé au dernier moment…)60
808
 
Hygiène
1/4 rouleau de PQ pour 1 pour 1 semaine15
Serviette ultralégère orange dans sa housse (3 g)15
Petit savon dans mini ziplock9
Brosse à dents4
Dentifrice poudre 3 c à c dans mini ziplock5
Peigne plastique marron11
Baume lèvres19
Mooncup15
Contenant pour Crème solaire 45 mL13
Contenant pour Crème hydratante 50 mL10
1 Mouchoir tissu7
123
 
Habits dans le sac
2 Slips (au dernier moment, j'en ai gardé un de plus…)57
1 paire chaussettes laine70
Pantalon rando violet280
1 T shirt70
1 pull léger mais chaud (noir, jour)175
1 T shirt chaud (HH, soir)85
1 collant chaud (HH, soir)110
K Way classique200
doudoune260
bonnet35
écharpe35
maillot de bain80
Lunettes de soleil avec étui et chiffonette65
1522
Papiers
Carte grise + permis + CI + CV + CB + 4 chèques + 1 billet dans Ziplock42
Clé voiture avec anneau et carte électronique (carte : 23 g)32
74
Eau
4 Bouteilles 50 cL80
Filtre à eau sans poche ni tuyau avec seringue 20 mL73
153
Repas
Mini P3RS8
Quart alu 350 mL (avec anses 9 g)56
Couvercle alu et sous-réchaud liège5
Contenant alcool Pompote 120 mL7
Paravent alu métal11
1 cuillère plastique D47
1 fourchette plastique D4 (oublié de la mettre dans le colis)7
Mini Ziplock sel1
Eponge coupée5
Briquet Minibic12
Pot Mascarpone 500 g (17 g) avec couvercle (5 g)22
Opinel n°8 effilé30
Sachet à thé réutilisable dans MiniZiplock2
173
 
SAC SEC
6 801
TOTAL HORS CONSOMMABLE (avec ce que j'ai sur moi)
8 368
 
Alimentation et consommables pour 6 nuits
6 Matins (céréales 145 g - thé 5 g)900
4 Midis (100 g sec / repas + 300 g coppa et 300 g fromage)1000
Frais (pain, citrons, tomates, concombre, pommes) pour 4 midis (estimé)1000
6 Soirs avec sel (3,5 g)600
Alcool à brûler 1 pompote pleine100
Crème solaire (estimé car pas pu peser ce que j'ai gardé)30
Crème hydratante (idem)30
3 660
 
TOTAL SAC AVEC 1 L D'EAU 11 461


Mes remarques, en vrac :
- l'itinéraire : côté fatigue, même si cela n'a jamais mis en jeu ma sécurité (l'allègement de mon sac y est pour beaucoup !), j'étais parfois en limite de randonnée agréable. J'essaierai de ne plus me prévoir d'aussi grandes étapes, surtout plusieurs jours de suite. Le mauvais temps n'a pas aidé, rendant la marche plus fatigante. Si un jour je pars plus longtemps, ce que j'espère, je prévoirai des jours de repos, qui pourront aussi servir pour des pauses forcées en cas de mauvaise météo.
- le sudoku que j'ai refusé de jeter au dernier moment : utilisé 1 fois... Il faut vraiment que je me discipline pour ce genre de trucs qui ne me servent pas...
- le carnet : était effectivement trop petit, j'ai donc aussi utilisé les versos des feuilles A4 conservées, elles-aussi, alors que je devais les jeter. Il faut dire qu'une partie du carnet m'avait servi à noter les évènements marquants de ma balade en kayak.
- j'ai enlevé de mon sac le pull polaire du soir (200g) que j'emmenais systématiquement. Il ne m'a pas manqué car mon pull de jour n'a jamais été mouillé. D'ailleurs je ne l'ai porté que le soir smile .
- le double toit de ma "grande" tente (2-3 places, mais c'est la seule que j'ai) : monté une seule fois, au refuge de l'Onda, où il était possible d'occuper une tente déjà montée... Mais je continuerai à emmener une tente pour la liberté qu'elle donne dans le choix du lieu de bivouac, quelle que soit la météo. J'envisage par contre d'en acheter une plus petite, donc plus légère. Et, je m'en doutais mais c'est confirmé, je veux une tente avec tente intérieure. N'avoir que le double-toit (ou un tarp) ne me convient pas.
- le sac-à-dos : les 50 bons litres du Montané m'ont été utiles pour les trajets aller et retour, ayant soit des affaires pour le kayak, soit des biscuits corses smile , en plus de mes affaires de rando. Mais en rando, je n'ai jamais utilisé toute la contenance du sac. Je suis donc prête à passer sur un sac plus petit, environ 40 L, et plus léger. J'en ai repéré quelques uns, mais j'attends de rencontrer certains d'entre vous, et surtout ( smile ) vos sacs !
- j'ai eu trop de crème solaire car fin de saison donc peau moins sensible, et mauvais temps sad ; et beaucoup trop de crème hydratante, je crois bien n'en avoir même jamais utilisé...
- les 2 slips : en enlever un, bien sûr ! smile
- la doudoune : première utilisation, j'en suis contente.
- les repas : quantités bien adaptées (suite à la rando de cet été, j'ai augmenté les quantités de céréales du matin, passant de 100g à 140-150g) ;  pour l'alcool à brûler : je pense avoir pris juste la bonne quantité : j'ai fait 1 chauffe pour de la tisane en arrivant au Refuge de Foce d'Astra (le palace smile), et 5 chauffes le soir, aucune chauffe le matin, et il m'en est resté pour environ 5 chauffes. Si j'en avais manqué, j'aurais mangé froid le dernier soir.
- l'eau : je n'ai rempli la totalité des mes 4 bouteilles que deux fois, et j'ai en général marché en ne remplissant que 1 à 2 bouteilles. Je n'en ai jamais manqué.

Même si j'envisage encore un petit allègement, je suis déjà très contente du poids de mon sac ! L'année dernière, pour le même genre de rando, je partais avec presque 4 kg de plus pour le sac sec. Merci RL!

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#8 09-10-2020 13:09:44

enrico
Membre
Lieu : Rhône-Alpes
Inscription : 13-08-2013

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Beau retour, avec une belle écriture ! J'ai bien aimé. Merci !

Quant à l'allègement, les chaussures peuvent être basses sur un tel parcours, donc plus légères. On trouve également des sacs à dos beaucoup plus légers. Pour la tente, en voulant rester en double-toit, on peut en trouver à un peu moins d'un kg. A optimiser aussi, le sac de couchage. Interrogation sur les jumelles, dont on se passe très bien en rando.


"De côtes en vallons, de plaines en plateaux, marcher en silence, le regard en paix"

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#9 09-10-2020 15:33:04

Cat 09
Membre
Inscription : 04-03-2020

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

guichen a écrit :

Je ne reconnais pas les bergeries des Pozzi.

Ca m'est revenu : il y a plusieurs bergeries des Pozzi : celles juste au dessus du col de Vizzavona, au SE, où j'aurais d'ailleurs dû dormir (et où Florencia avait dormi lors de sa traversée de la Corse), et celles au SSE du Renoso, sous la crête de Petradione. Ce sont celles de Petradione qui sont sur la photo. Ayant modifié mon itinéraire, je n'ai pas vu les autres.

Dernière modification par Cat 09 (09-10-2020 15:33:24)

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#10 09-10-2020 16:18:03

Joy Supertramp
Sempervirens
Inscription : 25-03-2019
Site Web

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Coucou, en plus de choisir des belles destinations, tu écris bien, nous sommes gâtés ! Merci !!


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

Liste montagne été top confort

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#11 10-10-2020 11:25:05

florencia
Membre
Lieu : 71
Inscription : 11-11-2011

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Toujours aussi agréable de te suivre et de te lire, du beau soleil quand il le fallait, un joli bivouac au sommet du Rotondo, que demander de plus smile

Flo


Réalisations DIY
_ _ _ _ _ _ _ _ _

"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.

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#12 10-10-2020 22:00:31

martie
Membre
Inscription : 04-03-2011

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Merci pour ce chouette retour et les belles images!
Une randonnée bien sympa!

martie


PS: On aurait pu se croiser dans les gorges du Tavignano -enfin même on a dû passer pas loin l'une de l'autre - en effet ce dimanche 7 6 septembre, en "camp de base" pour quelques jours au camping l'Alivetu de Corte, je suis allée me balader dans les gorges du Tavignano: balade à la journée; partie à 7h le matin je suis rentrée vers 18h, je ne suis pas allée tout à fait jusqu'au refuge de la Sega... et je me suis baignée et j'ai passé un moment près de la passerelle...


Edit: ma piscine du jour
7H6S4SUKJ.P1030330.jpeg

7H6SiFbXP.P1030326.jpeg

vue vers Corte
7H6SnUbUS.P1030368.jpeg

Dernière modification par martie (10-10-2020 22:16:11)

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#13 11-10-2020 18:18:25

Etimul
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Inscription : 13-03-2013

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Salut et merci pour ce chouette récit d'une belle balade

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#14 11-10-2020 20:21:23

Cat 09
Membre
Inscription : 04-03-2020

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Merci à tous. smile


enrico a écrit :

les chaussures peuvent être basses sur un tel parcours, donc plus légères. On trouve également des sacs à dos beaucoup plus légers. Pour la tente, en voulant rester en double-toit, on peut en trouver à un peu moins d'un kg. A optimiser aussi, le sac de couchage. Interrogation sur les jumelles, dont on se passe très bien en rando.

Oui pour les chaussures, avec un bémol : j'ai les chevilles plutôt fragiles et me tords souvent les pieds, donc je préfère avoir des chaussures hautes. Je prévois donc d'essayer des chaussures de trail montantes. Bientôt...
Pour la tente, c'est en cours de réflexion. Achat dans l'hiver, je pense.
Pour le sac, oui, quand je vois des sacs de 400 g, je bave d'envie. Mais il faut auparavant que je détermine la contenance qui m'est vraiment nécessaire.
Pour le sac de couchage, j'attends de voir les vôtres, mais j'ai acheté celui-ci l'année dernière, avant de connaître le forum, donc ça m'embête d'en changer.
Pour les jumelles : oui, je sais, ce n'est pas du tout MUL, mais cela fait partie de mes petits plaisirs, et je les sors plusieurs fois par jour, pour les oiseaux, les isards, le panorama, la mer au loin, bref, pour tout... Et une fois, elles m'ont vraiment été utiles, pour retrouver un chemin perdu sous la neige. Seule une marque jaune lointaine était visible, et uniquement aux jumelles.
Il m'a été suggéré un monoculaire...


Martie a écrit :

On aurait pu se croiser

Drôle ! smile J'ai été là, de 13h à 15h15, sous le figuier, avec un plouf vers 13h, et un plouf vers 15h :
7H8l4VJMV.Drle.jpeg

La même piscine, vue de mon coin sieste :
7H8lemBRt.06092020h.jpeg
J'ai coupé le côté droit de la photo car il y avait des humains qui me la gâchaient big_smile . C'était toi ? (photo prise à 15h20)

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#15 11-10-2020 20:38:40

Cat 09
Membre
Inscription : 04-03-2020

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Et merci Martie pour avoir relevé l'erreur de dates ! C'est corrigé...

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#16 11-10-2020 23:35:50

martie
Membre
Inscription : 04-03-2011

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Cat09 a écrit :

Drôle ! smile J'ai été là, de 13h à 15h15, sous le figuier, avec un plouf vers 13h, et un plouf vers 15h :

Mes photos ont été prises à 14h42 et 14h44 : donc tu étais là!
Je suis arrivée vers 14h20, je me suis baignée, puis j'ai pris quelques photos puis je me suis baignée de nouveau. Je suis repartie vers 15h30 environ en direction de Corte

Cat09 a écrit :

J'ai coupé le côté droit de la photo car il y avait des humains qui me la gâchaient big_smile . C'était toi ? (photo prise à 15h20)

J'espère ne rien avoir gâché... De toutes manières je n'aime pas être sur les photos...
Perso je n'ai rien coupé: j'ai profité de prendre des photos au moment où il n'y avait quasiment plus personne: un groupe d'Allemands qui pique-niquaient quand je suis arrivée était parti, une jeune femme qui se bronzait au soleil en face également; j'étais seule à ce moment dans ce coin..; Il y avait des gens un peu plus loin certes... mais pas devant mon objectif!

Je ne rencontre jamais de muls en rando - mis à part cet été Shad qui bivouaquait comme moi près du lac de la Blanche - lui sur une traversée des Alpes, moi sur le tour du Queyras... Mais peut-être je passe parfois très très près des muls sans les voir!!!!...

Edit: correction fautes de frappe

Dernière modification par martie (11-10-2020 23:37:44)

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#17 12-10-2020 09:57:50

Alsland
Membre
Lieu : Alsace
Inscription : 16-10-2018

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Bonjour,

Merci Cat 09 pour ce récit très agréable à lire et ce chouette parcours à travers la Corse.

Cat et Martie, vous n'allez pas me croire mais j'étais aussi en Corse durant la même semaine (du 5 au 13/09), en revanche pas de Tavignano pour moi, mon camp de base était plus au sud, à Zonza. wink J'étais au plateau de Coscione le 8 et à Bavella le 9 !

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#18 12-10-2020 13:55:05

Cat 09
Membre
Inscription : 04-03-2020

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Martie a écrit :

Perso je n'ai rien coupé: j'ai profité de prendre des photos au moment où il n'y avait quasiment plus personne

J'étais bien cachée ! Même pas visible de la passerelle, car juste en-dessous  smile .

Alsland a écrit :

j'étais aussi en Corse durant la même semaine (du 5 au 13/09),

On aurait pu faire un rassemblement !

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#19 12-10-2020 22:50:19

bruno7864
partir, partir et découvrir
Lieu : toujours dans la Lune
Inscription : 11-10-2012

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Cat09,
Ton récit est tout simplement captivant et tellement bien détaillé qu’il n’y a quasiment pas besoin de regarder la carte pour suivre ta progression. A chaque détour je me dis, mais Qu’elle a raison. Que dire du détour par Cozzano. C’est aussi à ça que l’on apprécie un pays, à ces villages, sinon à quoi bon le traverser. Et ce crochet en crête après Asinau cool, mais où a t’elle trouvé ça? Pendant que je me note ça en le calant derrière l’oreille pour plus tard, mes baskets en pleurent d’envie tongue .
Et puis, un peu plus bas, encore transporté par ce récit Léger et poétique, je t’imaginais sautillant de cailloux en cailloux avec un sac sans rien dedans. Mais, il n’en est rien!!
Ou plutôt le contraire. Ce sac est ma fois bien rempli neutral ?
Peu importe. En gardant toute ta fantaisie tu pourras largement alléger ce dernier. La marge est grande, tout t’es encore permis. Alors profite tu es au bon endroit.
Merci pour ce voyage smile

Dernière modification par bruno7864 (12-10-2020 22:51:52)

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#20 13-10-2020 15:18:09

Cat 09
Membre
Inscription : 04-03-2020

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Merci Bruno. Que répondre à cela ? C'est tellement flatteur que j'en rougis jusqu'aux oreilles... big_smile

Mais tout d'abord, rendons à Florencia ce qui est à Florencia : la descente sur Cozzano, et le détour par la Bocca d'Asinao et les crêtes, c'est là : Grande Traversée de la Corse de Campomoro au Cap
Captivant et très bien détaillé également ! Après l'avoir survolé rapidement, pas le choix, il m'a fallu le relire en détail en notant tout ! Et, comme pour toi, le tiroir à idées logé dans un coin de ma tête s'est bien rempli.

Mais pour Bavella, j'avais aussi l'info par mes parents, qui y ont beaucoup randonné ces dernières années et mon père en a tiré des fiches descriptives de randonnées, souvent hors chemin, très claires et très détaillées. Quand je veux savoir un truc sur Bavella ou le Coscione, je lui demande !

Pour le sac, avec environ 4 kg en moins depuis l'année dernière, oui, je bondissais (parfois). Mais je sais que je peux encore alléger...

Prends soin de tes baskets, il ne faut pas les laisser pleurer trop longtemps...  wink

Dernière modification par Cat 09 (13-10-2020 15:28:57)

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#21 15-10-2020 17:07:01

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Bonjour Cat09,
Ces paysages corses sont vraiment magnifiques et font rêver, avec un coup de cœur pour la nuit au sommet du Rotondo et son abri perché  smile
Merci pour ce partage,
Stéphane.

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#22 17-10-2020 09:00:59

Glop^2
Membre
Inscription : 19-04-2013

Re : [Récit + liste] Corte-Bavella, Septembre 2020

Bonjour et merci Cat 09 pour ce chouette récit très agréable à lire et qui m'a rappelé de bons souvenirs par quelques portions de ta trajectoire communes à mes tournicotages de 2015.


Si on randonnait plus souvent, on aurait moins la tête aux bêtises.

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