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#401 06-04-2021 17:37:11

Shanx
Sanglier MUL
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

DDN17 a écrit :

#606141

cauchy a écrit :

#605194

DDN17 a écrit :

#589669Je pense que je vais acheter un Hammerhead Karoo II quand il sortira

Au fait, tu l'as acheté ? Car si oui cela m'intéresse beaucoup.

Finalement non, parce qu'il lui manque une fonction  primordiale pour moi, le livetrack / suivi d'incident. C'est possible de l'avoir via une carte SIM dédiée mais d'après ce que j'ai compris, il faut un forfait data assez important ce qui exclut de fait le free à deux balles. Accessoirement il n'est pas compatible en natif avec le support quart de tour Garmin mais il existe un adaptateur, là aussi si j'ai bien compris.

J'ai aussi vu qu'il a une autonomie plus que moyenne, ce qui peut être problématique pour des longues distances hmm

@Tib : GTB officiellement repoussée hmm


← Mon blog : traversées à pied des Alpes, de l'Islande, de la Corse, des États-Unis - Japon en vélo
Mon trombi
"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
"La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle est née, c'est là qu'elle revient se cacher, quand ça va mal." - Romain Gary

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#402 06-04-2021 17:59:35

Tib
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Oui, du coup j'ai reporté à 2022, impossible pour moi à titre professionnel début septembre.


Bike lives matter.

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#403 07-04-2021 15:33:27

DDN17
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

DDN17 a écrit :

#606141Accessoirement il n'est pas compatible en natif avec le support quart de tour Garmin mais il existe un adaptateur, là aussi si j'ai bien compris.

L'adaptateur karoo / Garmin ressemble à ça :

d77d55b7ebae71f490761e5fb4de030cb2b360.jpg

Merci @moby59, je vais aller voir ça !


(désolé Tib de polluer ton fil)
(il en existe un spécifique aux compteurs de guidage vélo pour la rando / le voyage ? Sinon je vais le créer...)


"il y a deux catégories de randonneurs à vélo : ceux qui voyagent à vélo pour voyager, et ceux qui voyagent à vélo pour faire du vélo" (je fais partie de la deuxième catégorie)

Liste gravel : https://lighterpack.com/r/6dzk1h
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#404 07-04-2021 15:40:10

Shanx
Sanglier MUL
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

DDN17 a écrit :

#606267(il en existe un spécifique aux compteurs de guidage vélo pour la rando / le voyage ? Sinon je vais le créer...)

Ça ne concerne pas directement la légèreté, donc ça n'a malheureusement pas vraiment sa place sur le forum hmm


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#405 07-04-2021 16:06:07

DDN17
Bikepacker
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Shanx a écrit :

#606269

DDN17 a écrit :

#606267(il en existe un spécifique aux compteurs de guidage vélo pour la rando / le voyage ? Sinon je vais le créer...)

Ça ne concerne pas directement la légèreté, donc ça n'a malheureusement pas vraiment sa place sur le forum hmm

J'imagine que tu as raison, mais il y a un fil sur les solutions de carto pour la MUL si je me souviens bien ? Bref, ce n'est pas un sujet assez important pour prêter le flanc à une polémique sur la section vélo.


"il y a deux catégories de randonneurs à vélo : ceux qui voyagent à vélo pour voyager, et ceux qui voyagent à vélo pour faire du vélo" (je fais partie de la deuxième catégorie)

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#406 07-04-2021 16:11:25

kenji
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Il y a ce fil de discussion non ?
GPS de vélo

Pour moi ce n'est pas HS sur ce forum, étant donné la large gamme de poids des solutions existantes, et la large gamme d'autonomie de ces solutions, qui détermine le poids total de l’électronique d'une liste.

Dernière modification par kenji (07-04-2021 16:12:50)

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#407 07-04-2021 18:17:12

DDN17
Bikepacker
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

kenji a écrit :

#606275Il y a ce fil de discussion non ?
GPS de vélo

Pour moi ce n'est pas HS sur ce forum, étant donné la large gamme de poids des solutions existantes, et la large gamme d'autonomie de ces solutions, qui détermine le poids total de l’électronique d'une liste.

Tu as raison sur le premier point, j'ai même posté sur ce fil plusieurs fois, je devrais aller à la consultation mémoire la plus proche tongue

Et je suis d'accord avec toi sur le deuxième.


"il y a deux catégories de randonneurs à vélo : ceux qui voyagent à vélo pour voyager, et ceux qui voyagent à vélo pour faire du vélo" (je fais partie de la deuxième catégorie)

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#408 07-04-2021 18:34:23

Tib
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Après, certains GPS délivrent les mêmes fonctionnalités que d'autres mais pèsent 40% moins lourd (un Garmin Edge 830 doit peser 80 grammes, un Edge 1030+ en pèse 130). Donc on doit aussi pouvoir envisager un allègement du poste "GPS".

;-)

Allez, sortie trop courte ce soir (à peine 3 heures), mais qui fait beaucoup de bien au mental : beau soleil, terrain sec pile comme j'aime, excellentes sensations, immense plaisir de pilotage ressenti au guidon de ma machine... j'en avais bien besoin, ça m'a fait un bien fou !

7LI8LwuEu.20210407_172401.s.jpeg

Dans les changements opérés récemment en vue de la FD, montage lundi :
- de poignées ESI "extra" Chunky, au diamètre majoré. Ben y'a pas, sur un tout rigide, ça change la vie ! Ce sont juste les mêmes, en mieux
- des multi-outils Wolftooth à loger dans le cintre : très bien, sauf qu'une fois insérés dans le cintre, j'arrive plus à les sortir... je vais devoir bricoler ça

Dernière modification par Tib (07-04-2021 18:35:27)


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#409 07-04-2021 21:35:21

DDN17
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

J'adore les extra-chunky, j'en ai commandé cette semaine. Le poids est ridicule par rapport à des lock-on et je trouve le confort exceptionnel.

Dernière modification par DDN17 (07-04-2021 21:35:33)


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#410 08-04-2021 06:48:04

Tib
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Clairement, le gain en confort (moelleux sous la paume, filtration des vibrations) est très appréciable. Et ils sont à peine plus lourds que les normaux.


Bike lives matter.

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#411 08-04-2021 07:15:20

miniping
Où ça un sommet?
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Le multi outil Wolftooth ne rajoute pas de l'inertie au cintre ? J'aurais tendance à rester sur le One Up ou sur le Spe Swat pour éviter de rajouter de la masse en bout de cintre naïvement.

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#412 08-04-2021 08:06:40

Tib
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Ben écoute, je le craignais d'autant que mon cintre est très large (760 mm), mais je n'ai rien ressenti de tel hier. Pourtant, dans mon coin c'est tout plat mais les singles "tournent" littéralement autour des arbres. C'est un test, jusqu'ici le multi-outils était stocké dans le boîtier SWAT de Specialized, que j'ai décidé de démonter "pour voir".

De manière très factuelle, le système En-Case de Wolftooth ajoute près de 70 grammes à chaque extrémité du cintre, c'est pas rien tu as raison !

7LJ2ypLC7.wolftooth-encase-system-bar-ki.s.jpeg

Je verrai si ça devient sensible sur de prochaines sorties, là sur 3 heures c'est un peu court pour se faire un avis. Par contre je peux dire que l'outil est de grande qualité : excellente finition, et ajustement parfait des embouts qui semblent costauds.


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#413 10-05-2021 06:10:00

Tib
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Récit de ma nouvelle aventure GravelMan Paris - Deauville. Le principe est simple, il est résumé dans le titre ! Rallier Deauville depuis Paris, par les chemins de traverse.

Les jours précédents, j'ai rencontré des soucis au boulot, si bien que l'aventure était compromise. J'avais posé jeudi et vendredi en congés, histoire d'aller déposer tranquillement la voiture à l'arrivée jeudi puis retourner en train sur Paris. Las, j'ai dû finalement bosser tout jeudi... et je suis rentré du boulot à 20h. Je pars donc du bureau jeudi soir avec le mince espoir de profiter de mon vendredi de congé, disant à mon équipe "si vous ne me voyez pas demain, ne m'appelez pas, ne m'écrivez pas : c'est que je serai sur mon vélo".

Le soir je rentre à la maison, je prépare mes affaires, je charge la voiture, je mets du café dans le thermos. Je programme mon réveil à 4h15, le plan est de décoller à 4h30 pour rejoindre le parking public le plus proche du lieu de départ (parking Saemes de la porte d'Auteuil, en l'occurence), de rejoindre le camping de Paris où a lieu le départ de l'épreuve. Le lendemain, lever 4h15, 10 mn plus tard je suis dans la voiture, direction Paris.

Arrivée au parking souterrain désert à 5h30, je prépare le vélo, traverse le bois de Boulogne désert lui aussi (le lieu de départ est à 5 km du parking), j'arrive au camping de Paris. Je salue quelques têtes connues, récupère ma balise, retrouve un gars du groupe WhatsApp de l'épreuve qui tenait absolument à ce qu'on roule ensemble (soi-disant il me trouve drôle), vendu on décolle.

On longe l'hippodrome, on traverse la Seine. Superbe lumière sur La Défense, dommage je n'ai pas pris de photo. On roule sur le bitume les 15 premiers kilomètres, comme à chaque fois un petit groupe se forme, on passe devant le superbe château de St Germain en Laye (pas de photo non plus, ça me saoule de sortir le tél). On discute avec Rémi, qui ambitionne de tracer d'une traite, accompagné par Fanny, une nana croisée en janvier à Paris (elle était sur la trace route), qui a décidé de tenter le gravel. Rémi l'accompagne (ben voyons !). On décide de rouler ensemble, ça s'entend et rigole bien.

Etonnamment et très rapidement, on se retrouve sur des sentiers lovés au creux de vallons, en pleine nature : dingue comme si près de Paris on peut se retrouver aussi vite en pleine nature. Première difficulté technique, Fanny- qui découvre le gravel - met pied à terre. On se dit que ça va être long pour elle, elle nous conseille de ne pas l'attendre, on file.

Les premières portions sur sentier sont très, très boueuses, on s'arrête plusieurs fois pour débourrer les passages de roue. C'est le seul détail qui gâche un peu le plaisir de ce début de sortie : contrairement à ce que la météo annonçait, certes ça caille mais le ciel est totalement dégagé, grand bleu et dès 9h, le soleil commence à réchauffer. A un moment, Ugo, un jeune ingénieur auto, nous rattrape et me reconnait : on avait échangé sur le groupe WhatsApp et on avait prévu de rouler ensemble, mais ne l'ayant pas vu au départ j'ai tracé (en réalité il était parti plus tôt que nous mais a dû s'arrêter réparer une crevaison, et je ne l'ai pas vu en le doublant).

Tout se passe bien jusqu'à ce que Rémi se couche dans une descente, pas de gros bobo mais le mental en prend un coup. On reste avec lui pour l'encourager, mais quelques temps plus tard il crève sévèrement du pneu avant. Impossible de démonter son pneu, on perdra près de 30 mn dans l'affaire (la fameuse "pause" dans le suivi GPS). On y laissera un peu d'énergie aussi, Rémi en sort complètement abattu... il décide de lever le pied vraiment, et nous invite à partir devant. Nous voilà donc Matthieu (le gars du départ), Ugo (l'ingé auto) et moi. Un trio qui tiendra (globalement) jusqu'au soir.

Les kilomètres défilent, Ugo roulait fort le matin mais son rythme décroît progressivement, Matthieu est un cran en dessous de nous ce qui me permet de ne pas taper dedans. C'est parfait pour moi, j'ai le temps de soigner mon gros défaut sur le vélo : l'hydratation et l'alimentation. Tiens, justement, premier ravito "sauvage" proposé par l'orga (ils n'annoncent jamais de ravito et nous font la surprise de se placer à tel ou tel endroit, donc selon le rythme auquel tu roules, tu les vois ou tu les vois pas) :

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Oui, moi au ravito je prends en photo mon vélo et pas les gens. Chuis comme ça. Le principal intérêt du ravito (au-delà d'y manger) c'est que tu y trouves des aliments que tu n'as pas forcément consommés jusque-là. Et comme sur de la longue distance, le danger de mal s'alimenter vient avant tout de la lassitude (au bout de la 20ème barre de céréales, t'en as marre), ben le petit sandwich au chèvre passe bien (et tant pis pour l'haleine).

A la faveur d'un pépin technique d'un autre concurrent qu'Ugo et Matthieu décident d'aider, je fais connaissance avec un congénère charmant mais plutôt collant :

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Mais revenons à l'alimentation (j'y pense car l'âne m'a carrément bouffé un nougat !) : ma stratégie appliquée aura plutôt bien fonctionné car je n'aurai aucune fringale de la journée ! Premier gros arrêt à Pacy sur Eure pour casser la croûte le midi, on se gave dans une boulangerie (je suis toujours amusé des regards éberlués des autres clients). Le temps qu'on déjeune, Rémi arrive et se joint à notre pique-nique improvisé :

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On fait alors la connaissance d'Anne-Sophie, la soeur de Matthieu, qui le suit et l'encourage. Elle est super sympa, elle nous a acheté des dates et du Coca. On sympathise, puis on reprend notre route. Les kilomètres défilent, Matthieu traîne la patte et décroche. On convient donc de "vivre notre vie" jusqu'au Neubourg (kilomètre 170), et de s'y retrouver pour le dîner. Ugo se décide à brouiller nos plans et, crevant 3 fois dans l'après-midi, à la faveur des arrêts réparation on ne perdra jamais totalement Matthieu de vue. On passe Evreux après un magnifique point de vue sur la ville que je n'aurais jamais imaginée aussi sympa (le centre-ville en tout cas) :

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J'ai tendance à m'émerveiller d'un rien, mais je trouvais les nuages absolument magnifiques à ce moment !

Hôtel de Ville d'Evreux, avec mes compagnons de route Ugo et Rémi (le local de l'étape, il réside à Evreux) :

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En sortant d'Evreux, Ugo se couche dans l'herbe à la sortie d'un virage. Il a voulu descendre du vélo mais sa cale est resté collée sur la pédale. Logique, il a paumé une vis... coup de bol pour lui, j'en ai une de rechange (double coup de bol : il utilise les mêmes pédales que moi). Le temps qu'il la remette, avec Matthieu on essaie de piger le fonctionnement des doubles barrières du pré qu'on doit traverser :

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Comme un idiot, j'ai cherché durant une minute comment défaire la chaîne, avant de m'apercevoir de la présence d'un mousqueton, masqué par le poteau... bref, une vache c'est quand même très con, et moi un peu aussi.

L'après-midi, la météo est... chaude : on est en cuissards courts, c'est l'été, c'est super agréable. On commence un peu à calculer notre dîner en fonction du couvre-feu de 19h, et on force un peu pour arriver au Neubourg pour 18h, le temps d'acheter des bricoles salées. Première boulangerie, plus de salé. La deuxième, on lui fera la fête : on a acheté la totalité des restes salés ! Fougasses chorizo (pour le cul), quiches lorraines, Coca (boisson officielle de l'effort). On se pose devant l'église de Bernay, profitant des derniers rayons de soleil. On y rejoint Matthieu, qui dévore un énorme kebab déniché par sa soeur. On est alors au kilomètre 170, je commence un peu à stresser car les kilomètres défilent très lentement... à la même heure en mars dans les Flandres, j'avais parcouru 50 km de plus ! Mais logique, le tracé Paris - Deauville est infernal question dénivelé. J'aurais jamais imaginé que ça puisse à ce point monter, descendre, monter, descendre...

On imagine passer la nuit dans l'hôtel réservé par (la soeur de) Matthieu, à Orbec (à 80 km de là). Ugo pense que ce sera juste pour lui, il a de trop gros braquets et tire très long, donc il peine dans les bosses. Matthieu et moi on lui promet de l'aider et l'encourager, ce qui achève de le convaincre. La soeur de Matthieu nous réserve donc une chambre et les petits déjeuners... entretemps, Matthieu a trouvé un beau smartphone et un porte-cartes par terre devant nous, il rappelle tous les derniers numéros pour signaler la perte (étonnamment, le smartphone n'a pas de code de déverrouillage) : 10 minutes après et grâce à son appel, la propriétaire du téléphone vient récupérer son bien... et nous on a bien rigolé. Quelques instants plus tard, un homme nous approche et nous demande comment se passe l'épreuve : il s'agit du père de Rémi, qui le suit en voiture. En effet, Rémi déboule quelques minutes plus tard, fourbu. Il s'arrêtera là pour la journée et ira passer la nuit chez ses parents, à quelques kilomètres de là. Son père s'est engagé à le redéposer pile au même endroit le lendemain matin, pour ne pas favoriser son fils ! Au moment de repartir, Ugo soupire : son pneu avant est encore crevé (quatrième de la journée). Pas le choix, on répare, on galère un peu à regonfler à 4 bars avec notre mini-pompe. Et là, un gars déboule avec une pompe à pied. Voyant notre étonnement, il nous explique être le poissonnier de la place, cycliste à ses heures (mais des fois le matin aussi) et que ça lui faisait de la peine de nous voir galérer. On le remercie en lui disant qu'on lui aurait bien acheté du poisson pour le remercier, mais vu qu'on n'a rien pour le cuisiner...

Bref, on repart, on roule, ça rigole. Au kilomètre 210, on traverse Bernay :

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Après avoir arpenté un joli sentier en balcon et dévalé une pente vertigineuse, on traverse le village, forcément désert à cette heure-ci :

7My0ZpEo6.20210507_212614.s.jpeg

A ce moment, je me dis que le voyage à vélo est magique : parcourir autant de distance en aussi peu de temps, en silence, déambuler dans ces ruelles silencieuses et désertes, quel bonheur !

Le jour tombe, c'est le moment un peu pénible car entre chien et loup, la visibilité est assez aléatoire. C'est le moment que la lampe d'Ugo choisit pour tomber, paf la lampe. La fin jusqu'à Orbec est un peu longue, boueuse par endroits, des patates bien casse-pattes, et des chemins à tracteur bien chiants. Dans un rond-point, alors qu'il nous reste 25 km jusqu'à l'hôtel, Ugo voit que par la route le village est à 9 km, il décide donc de tracer. Je me retrouve avec Matthieu, qui grommelle gentiment. Moi, ça va, j'aimerais rouler plus vite pour rallier l'hôtel plus rapidement, mais je me cale sur le rythme de Matthieu.

On arrive à l'hôtel, je me douche, mets la balise à charger, et dodo. Il est 0h50. Le temps que le rythme cardiaque se calme, je mets du temps à m'endormir, et je me réveille souvent. Je finis par me lever vers 5h20, me prépare rapidement en silence pour ne pas réveiller Ugo... qui se réveille quand même. On avait tous les 3 convenu de décoller à 6h, mais Ugo finit par me dire qu'il vaut mieux que je parte devant.

A 6h pétantes, je suis sur le vélo. Il reste 100 km, un peu moins pour moi car je décide de m'arrêter à la gare et de m'épargner les 5 derniers kilomètres sur le front de mer pour rallier le site d'arrivée. J'ai des trains à 12h20 (direct), 13h50 (omnibus), 15h30 (direct) et 18h (omnibus). J'ai hâte de rentrer à la maison, donc je me cale sur un rythme "sportif mais pas trop de sorte à assurer le train de 13h50 et tenter celui de 12h20 si les jambes répondent bien. Il fait doux, un peu de vent, ça démarre bien. Les lampes sont tout juste nécessaires, le jour se lève plus tôt qu'en janvier ! Comme la veille, les montées et descentes casse-pattes se succèdent. Toutes en silex, ce qui est pénible à au moins 2 titres : le risque de découper un pneu est élevé, et en cas de chute t'es assuré de finir en lambeaux. Donc impossible de rattraper en descente le temps perdu en bosse. Par chance, avec mes pneus renforcés à gros volume, je ne crèverai pas. Juste une déchirure sur le flanc, colmatée par le liquide anti-crevaison.

A 7 heures, je sens des gouttes, et 10 minutes plus tard, une pluie lourde et froide tombe. Elle tombera de manière ininterrompue jusqu'à 10h15. J'adapte ma tenue, le souci est qu'avec mon rythme de roulage je transpire beaucoup, donc je suis trempé. Tant que je roule, ça va, mais dès que je m'arrête, je gèle, d'autant que le vent souffle fort. Du coup, je retombe dans mes travers : je ne bois ni ne mange assez... et vers le kilomètre 50, la fringale me guette. Pas le choix, faut s'arrêter. Je manque de m'étouffer avec un muffin acheté la veille, que je veux avaler trop rapidement. Je reprends mon souffle, je suis désormais transit de froid, et je repars. Il pleut à verse, les descentes sont ultra glissantes entre les silex et les passags boueux. Les raidards sont encore plus durs que la veille, des passages à 20%. Je tâche de rester sur le vélo malgré tout, parce que je sais que marcher en poussant de travers mon vélo chargé me flingue les genoux et le dos.

Au détour d'une descente, je tombe nez à nez avec une buse d'égoût... je cherche le chemin, consulte mon GPS sous la pluie battante, jusqu'à comprendre que la buse est le chemin :

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Le vélo passe en hauteur, mais moi je dois marcher accroupi (avec le casque sur la tête, je mesure 1,90 mètre)... les 30 mètres de tunnel me tuent les cuisses ! c'est la seule photo de la matinée, car avec la pluie c'est encore plus galère de sortir le téléphone...

Vers 10h15, la pluie s'arrête, et rapidement après le ciel se dégage. Le soleil commence enfin à me réchauffer. En bas d'une descente, le chemin est rempli d'eau et de boue sur 30 bons centimètres. Je tente de passer sur le vélo pour ne pas me mouiller les pieds, l'eau est claire donc je vois où je mets mes pneus... mais une branche immergée fait déraper l'avant. Je me rattrape je ne sais trop comment, j'évite la chute dans l'eau mais pas le choix, faut finir les 3 mètres qu'il reste pieds dans l'eau... la montée qui suit ce passage est horrible, j'en ferai une grande partie à pieds, incapable de remonter sur le vélo en pleine pente.

Après ces péripéties, bizarrement tout d'un coup on bifurque sur une route, qui s'avèrera être un léger faux-plat descendant de près de... 8 km ! ça me fait le plus grand bien, j'enlève enfin ma veste Gore-Tex, je roule à 30 km/h et le vent relatif sèche vite mon maillot. Je n'ai plus froid et cesse enfin de grelotter. S'en suit une dernière boucle sur les hauteurs de Deauville, et me voilà sur la plage :

7My14Lb41.20210508_112412.s.jpeg

Comme souvent, le retour à la civilisation est abrupt pour moi : beaucoup de monde sur le front de mer (mais personne sur la plage), c'est toujours un moment un peu violent après 30 heures vécues dans une bulle, quasiment seul sur mon vélo dans la nature, ou en très petit comité. Malgré tout je suis content d'être là. Il est midi, voilà pile 30 heures que je suis parti. J'ai 15 mn pour me changer, rejoindre la gare SNCF à 1,5 km de là, acheter mon billet, un sandwich, et rentrer à Paris.

Cette fois encore, mon vélo ne m'aura pas fait défaut : aucun pépin mécanique n'est à déplorer, aucune douleur nulle part.

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Côté physique, les jambes sont en plutôt bon état et quasi prêtes à repartir. Rallier la mer en partant de Paris a quelque-chose de magique pour moi.

J'attrape mon train, je dévore mes sandwiches, j'observe la jolie campagne normande défiler sous un soleil édclatant, et puis vient Paris. De St Lazare, j'ai 8 km pour rejoindre le parking, l'ambiance est radicalement différente et me donne l'impression d'avoir changé de planète :

7My17XBqh.20210508_151239.s.jpeg

J'arrive au parking, me dépêche de plier et je rentre chez moi. Hâte de retrouver mes nanas !

Bilan du périple :
- 345 km
- 4600 mètres de D+
- 30h de voyage, dont 21h35 de pédalage

Comme toujours, j'ai peur avant d'y aller, et je suis content de l'avoir fait une fois rentré...

Niveau matos :
- j'ai encore une fois cédé à la tentation du confort en dormant à l'hôtel, option choisie par mes compagnons de route à laquelle je n'ai pas su résister, donc j'ai trimballé mon couchage pour rien mais c'est pas grave
- mon frère m'a piqué la sacoche 16,5 litres pour un trip dans les Alpes (sacoche que j'avais achetée et que je pensais revendre), utilisant la 11 litres... qui au final s'avère un peu juste, donc j'ai racheté une 16,5 litres "pour tester" et je dois admettre que, pour 100 grammes de plus (OK c'est pas MUL), le volume supplémentaire est sécurisant, donc je pense partir avec ce modèle sur la FD ; le grand modèle ne balance pas, aucune gêne sur le vélo sauf que comme la 11 litres, elle m'empêche de passer derrière la selle dans les descentes un peu techniques et ça me perturbe
- niveau bouffe j'ai très (trop) bien géré, j'ai promené un sac de quasiment 1 kg de fruits secs sans quasiment en manger... donc j'étais bien lesté !
- je suis parti trop couvert samedi matin, si bien que quand il s'est mis à pleuvoir j'étais déjà en nage, et donc frigorifié dès que je m'arrêtais... je dois vraiment apprendre à avoir un peu froid au départ le matin pour éviter de transpirer trop vite (j'apprécie mon petit confort douillet...)
- globalement, l'organisation des bagages est rodée, chaque chose a trouvé sa place donc je suis prêt de ce point de vue
- je dois encore tester ma roue dynamo, mais d'abord je dois finaliser son installation avec la batterie tampon

La suite au prochain épisode, pour la petite histoire l'arrivée sur la plage de Deauville s'est faite pile à J - 3 mois du départ de la FD ! ça va venir vite maintenant...
-

Dernière modification par Tib (10-05-2021 07:17:37)


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#414 10-05-2021 13:34:51

colombo_35
BUL et MUL
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Les nombreux  problèmes techniques de tes compagnons  ont  diminué   la  proportion  de repos dans tes 8h35  de non pédalage.  1 heure de perdue  en  journée  ne vaut pas  1 heure de nuit à dormir.   Les gains  à trouver sont  à chercher sur cet aspect   rouler seul ou avec des compagnons  plus fiables.


Le BUL d'oseur avance

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#415 10-05-2021 13:43:11

Tib
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Oui clairement, sur la première crevaison de Rémi par exemple on a perdu 30 minutes à réparer, et on a galéré à 3 tellement le pneu était difficile à démonter. Ensuite, on a réparé 3 autres crevaisons, donc en cumul j'ai perdu au moins 1 heure. Par ailleurs, j'ai roulé en dessous de mon allure de croisière le vendredi, j'aurais pu parcourir facilement 20 km de plus en roulant seul, je pense. Mais je me serais sûrement aussi mal alimenté, donc j'aurais probablement tapé des fringales qui m'auraient fait perdre du temps.

Après, je suis d'accord avec toi globalement, j'aurais pu être plus efficace :  vendredi j'y ai pensé, si j'avais roulé à mon rythme j'aurais sûrement gagné une heure de sommeil. Mais... le fait est que j'ai plein, plein, plein d'axes d'amélioration :
- déjà, mon entraînement : je fais tout au feeling, rien de construit, donc marge de progression énorme sur ce point
- ensuite, mon orga sur ce type d'épreuve : je ne prépare rien, pas de roadbook, pas d'étude du profil de l'épreuve en amont, pas de repérage des boulangeries sur la trace, pas d'anticipation des ravitos selon le temps / le kilométrage
- en plus, j'embarque trop de bouffe donc poids inutile à traîner
- enfin, j'ai du mal à rouler seul, en particulier la nuit, je suis un animal foncièrement grégaire et sociable, donc je privilégie la compagnie

Je n'ai pas d'objectif sportif hormis finir, j'ai conscience que je ne mets pas forcément toutes les chances de mon côté de mettre le moins de temps possible. Mais au-dela de la performance sportive, pour moi ces micro-aventures sont aussi et avant tout une aventure humaine, j'apprécie les rencontres et les moments de partage.

Si je fais une comparaison, un copain a fait la même épreuve en mode "brutal", il a roulé seul à son rythme durant 250 km, et mentalement au bout de ces 250 bornes il était à sec... il a opportunément rattrapé 2 compagnons de route qui étaient partis plus tôt que lui, ils ont fini ensemble. Il a sûrement roulé un peu moins vite que s'il était resté seul, mais mentalement la compagnie lui a permis de finir et d'atteindre son objectif de couvrir l'épreuve sans pause ni sieste.

Dernière modification par Tib (10-05-2021 13:47:30)


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#416 15-05-2021 10:04:12

wwwfabien
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

J'ai failli ne pas te reconnaître ! Peut-être les poils blancs dans la barbe  tongue  lol

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#417 18-05-2021 11:57:21

Tib
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Faut dire que j'ai sûrement changé depuis le temps, ça doit faire quoi, 20 ans ?

Bon, moyeu dynamo monté et testé... et la lumière fut !


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#418 18-05-2021 16:56:09

wwwfabien
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Tib a écrit :

#612767Faut dire que j'ai sûrement changé depuis le temps, ça doit faire quoi, 20 ans ?

Bon, moyeu dynamo monté et testé... et la lumière fut !

Oh oui pas loin de 20 ans ! Quand on était jeunes et beaux, ah ben non c'est toujours le cas avec un peu de sagesse en plus due à une dépigmentation de la pilosité  lol

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#419 25-05-2021 07:49:04

Tib
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Bon, ce matin j'ai reçu l'avant-dernière pièce de ma liste FD : les portes-bidons Wolftooth ! De belles pièces, impressionnant de légèreté. Me reste à commander une patte de dérailleur de rechange et cette fois j'aurai tout.


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#420 25-05-2021 13:56:05

wwwfabien
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

La version en Titane ?

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#421 25-05-2021 18:24:02

Tib
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Oui, j'ai pris 2 exemplaires de ce modèle. Ce sont des King Cage en réalité, fabriqués par King Cage, mais avec des supports spécifiques imaginés par Wolftooth que je trouve pratiques car ils offrent plus de liberté pour positionner parfaitement le porte-bidon. Ce modèle est cher mais a priori ça dure toute une vie, donc comme je pense être déjà à la moitié de la mienne...

Dernière modification par Tib (25-05-2021 18:24:32)


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#422 09-06-2021 06:22:09

Tib
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

C'est donc confirmé, je ne pourrai pas prendre le départ de la FD cette année, pour motif professionnel.


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#423 09-06-2021 08:00:56

Shanx
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

hmm

Du coup tu vas essayer de t'aligner sur la GTB en septembre ?
Sinon tu vas essayer d'avoir un autre projet pour ne pas trop déprimer ?


← Mon blog : traversées à pied des Alpes, de l'Islande, de la Corse, des États-Unis - Japon en vélo
Mon trombi
"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
"La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle est née, c'est là qu'elle revient se cacher, quand ça va mal." - Romain Gary

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#424 09-06-2021 08:16:34

Tib
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

La GTB j'y songe, j'avais reporté ma participation à 2022 mais je pourrais (au conditionnel du conditionnel) éventuellement m'y aligner. Pour cela il ne faudrait pas que la date de dépôt de l'appel d'offres qui m'empêche de prendre le départ de la FD ne soit décalée (ça arrive souvent). A ce stade la date est fixée au 31/08, si c'est décalé c'est mort.

Pour l'instant je vais surtout vider mes glandes lacrymales, et essayer de digérer cette annonce. Après la Cape Epic l'an dernier, après tous mes achats et tests de matériels, après tout l'entraînement que j'avais réussi à réaliser cet hiver et ce printemps, dans des conditions très compliquées, j'avais un niveau de forme que je pense je n'avais jamais atteint pour ce type d'épreuve depuis 20 ans que je fais du vélo.

Là tout de suite, je suis simplement anéanti.


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#425 09-06-2021 08:25:44

kodiak
Pas assez léger, mon fils!
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Re : Pérégrinations cyclistes de Tib

Dur. sad

Je compatis.


Lâche ce clavier, attrape ton sac et pars marcher!
Il y a toujours un objet plus léger que celui que tu portes dans ton sac : celui que tu as eu le courage de laisser chez toi.
« Strong, light, cheap, pick two » (*)

| k

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