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#1 14-09-2021 16:38:44

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

[Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Préambule
Nous sommes un couple de deux jeunes randonneurs habitués aux randonnées à la semaine. Nous souhaitions depuis quelques temps nous lancer dans une randonnée au plus long cours. Après un projet Menton-Bruxelles avorté en 2020, nous avons finalement choisi la traversée de l’arc alpin pour réaliser ce rêve en 2021.

Avant d’entrer dans le vif du sujet - l’itinéraire, la liste et le récit - nous souhaitons remercier l’ensemble des MULs de ce forum pour la richesse des échanges et l’inspiration qu’ils nous ont donnée! En particulier, nous avons suivi les traces (et les aventures!) de Bruno et de sa traversée de l’arc alpin en 2015, lu avec intérêt le retour de Shanx sur ce même itinéraire et suivi de près la préparation et la liste minimaliste d’Hervé pour son projet similaire cette année. Merci à vous! smile


Sommaire
La liste
Partie 1 - La Slovénie: 8 jours, 248km, de Trieste à Thorl Maglern
Partie 2 - Les Alpes Carniques et les Dolomites: 8 jours, 222km, de Thorl Maglern à Valdaora
Partie 3 - Le Tyrol et l'Otztal, entre Italie et Autriche: 8 jours, 240km, de Valdaora à Nauders
Partie 4 - Les Grisons et le Tessin: 9 jours, 300km, de Nauders à Ulrichen
Partie 5 - Le Valais Suisse: 8 jours, 260km, de Ulrichen au Col du Grand-St-Bernard
Partie 6 - Le Mont-Blanc et la Vanoise: 8 jours, 246km, du Col du Grand Saint-Bernard à Briançon
Partie 7 - Le Queyras et le Mercantour: 8 jours, 263km, de Briançon à Menton
Epilogue


L’itinéraire
Nous ne sommes pas des passionnés de cartographie et ne voulions pas passer des heures à préparer l’itinéraire. Par contre, nous trouvions le tracé rouge de la Via Alpina trop long et avec des choix parfois discutables. Suite aux retours de Bruno et Shanx, nous avons finalement choisi comme trace de base de suivre les 600 premiers kilomètres de l'itinéraire rouge de la Via Alpina jusqu’à Airolo, puis de reprendre telle quelle la trace proposée par Bruno en 2015 jusqu’à Menton.

Bien évidemment, nous avons adapté cette trace sur le terrain en fonction des aléas météos et des conseils prodigués par les locaux et gardiens de refuge, même si l’itinéraire de base n’était finalement pas loin d’être idéal! Nous avons finalement bouclé la traversée en environ 1800km et 105.000m de dénivelé et sommes très satisfaits des chemins empruntés. Il nous a fallu 60 jours pour parcourir cette trace, dont 3 zéros (J9, J18 et J27) et 4 demi-journées de moins de 5h (J17, J34, J52 et J60). Les journées furent par ailleurs de plus en plus longues et rapides, le corps se renforçant de jour en jour et les jambes finissant par ne plus vraiment se fatiguer.

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Pour la cartographie, nous avons utilisé 3 applications sur téléphone:

  • OsmAnd pour l’Italie, l’Autriche, la Slovénie et les différents commerces dans les villages

  • SwissMobile pour la Suisse: l’application est juste fantastique et il serait dommage de se priver d’un tel outil

  • IphiGéNie pour la France: idem, cela serait dommage de ne pas avoir accès aux IGN

Nous n'avions pas de backup papier mais bien un deuxième téléphone avec également les cartes OsmAnd hors ligne.

Nous conseillons, en plus de ces trois applications, PeakFinder qui est vraiment très sympa pour identifier les sommets qui nous entourent et qui fonctionne hors connexion dans sa version payante.


Logement et ravitaillement
Nous avons finalement passé 59 nuits sur les chemins: 41 bivouacs (36 sous tente, 5 en abri), 8 en refuge et 10 en hôtel ou guest house. Cela représente plus de nuit en « dur » qu’anticipé, mais la météo maussade de fin juillet et les quelques jours offs nous ont souvent poussés à opter pour ce confort.

Le parcours est parsemé de villages et nous avons fait le choix de redescendre relativement souvent en vallée pour éviter de porter trop de nourriture et avons ainsi pu limiter les ravitaillements entre 2 et 4 jours maximum. Nous complétions souvent ces ravitaillements avec des desserts et des boissons en refuge.

L’eau est abondante et souvent de bonne qualité: nous n’avons jamais porté plus d’un litre chacun au cours de cette traversée!

Enfin et pour donner une idée, le budget total de cette traversée est de 2500€ par personne environ, hors matériel mais incluant les billets de train, l’envoi d'un colis, les abonnements aux applications cartographique et à Garmin inReach, la nourriture et les nuitées en dur. Cela constitue probablement une fourchette haute de dépense puisque nous avons pas mal dormi en refuge et guest house et avons très souvent consommé dans les refuges rencontrés.

Dernière modification par Noiky (19-11-2021 20:13:12)

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#2 14-09-2021 16:40:23

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

La liste

Nos listes sont à lire ensemble, puisque certains items sont communs: abri, polycree et piquets, pharmacie, kit réparation, recharge électrique. Le fait d’être à deux permet d’économiser environ 200g chacun en mettant en commun ces équipements.

Remy4036Alix3274
Portage803476
Sac à dos3F UL Gear Trajectory 35 (modifié)725ALD Hybride 30399
Sac étancheSea-to-summit UltraSil 13l40ALD Sakasek34
Sac bouffeSea-to-summit M (9L)23Sea-to-summit S (6L)20
Stuff bagSea-to-summit XS (4L)15Ziplock Ikea 1.2L7
BoiteBoite pour bouchons d'oreilles16
Bivouac1478912
AbriTarptent toile ext.580
Piquets8 en alu + étui70
Tapis de solPolycree, 1 feuille non recoupée53
Sac de couchageCumulus x-lite 300 custom (+20g duvet)558Cumulus x-lite 300 custom (+50g duvet), dans sa housse573
MatelasNeoAir Xlite Small217NeoAir Xlite Women339
Vêtements9781062
Vest imper-respiOR Helium Rain167Patagonia Storm Racer207
DoudounePatagonia Micropuff250Patagonia Down Sweater Hoody374
T-shirt MLPatagonia Capilene Thermal Zipneck165Icebreaker ML Merino 260224
Pantalon de pluieMontane Minimus Pants135OMM Womens Halo69
Collant nuitRab Merino 120120Icebreaker Culotte Siren36
ChaussettesNo-name, sport34Stance Womens Fluorite Hike Socks70
BonnetBuff Midweight Merino Wool32North Face léger33
GantsPatagonia Capilene24Montane W Prism Gloves49
MouflesMontane Prism Mitts51
Cuisine et eau9489
Boite pour bouffe froidePot fromage blanc 500g x232
CuillèreD4 plastique x216
Ziplocksx816x48
Contenant huileBouteille jus de citron20
Micropur50 pastilles5
GourdeBouteille PET 1L17Bouteille PET 0,5L x228
Reserve eauPlatypus 2l41
Hygiène & Pharmacie44312
Brosse à dentsEn bambou x2, dans sac congelation20
DentifricePastilles Lush Ethifrice x40 + contenant32
PeigneBrosse à cheveux Barbie5
Coupe-onglesVictorinox11
Baume lèvreLabello rempli14
Crème solaireFlacon 50ml rempli70
PharmacieQuelques médicaments (détails plus bas)18
Pince à épilerPrise sur un couteau suisse Victorinox1
Pilules contraceptivesEn vrac dans ziplock dédié9
Cup menstruelleDans ziplock14
SakacacaTrowel The Deuce + 3 ziplocks32
PQ18
Pee-ragMouchoir en tissu + ziplock24
MouchoirMouchoir en tissu10
EssuieNabadji Small40Nabadji recoupé 40x40cm30
Gant de toiletteDIY microfibre4DIY microfibre4
Recharge électrique2110
PowerbankAnker 6700mAh123
PriseAnker double USB rapide43
Cables USBGarmin14
Iphone (1m)19
MicroUSB (30cm)12
Divers428423
FrontaleNitecore NU25 élastique modifié31Nitecore NU25 élastique modifié30
Boule quies1 paire dans ziplock4
Lunettes de soleilClip solaire (8g) + coque (29g)37Etui lunettes33
PapiersZiplock mini, CI, CB, masque18Sac congelation, CI, CB, masque15
SmartphoneiPhone 11 (202g) + coque (36g)238iPhone SE (118g) + coque (17g)135
Kit réparationDétails plus bas24
LiseuseKindle186
Balise satelliteGarmin inReach Mini100

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Portage

Deux sacs à dos très différents:

  • Un ALD Hybride 30 pour Alix, qu’elle a trouvé extrêmement pratique et confortable jusqu’à 6kg, un peu moins au-delà (mais cela n’arrivait presque jamais)

  • Un 3F UL Trajectory 35 pour Rémy, plus lourd mais qui contient une vraie armature et reste donc confortable au-delà des 8kg

Pour le rangement dans le sac, nous avions :

  • Un sac étanche chacun pour y mettre notre duvet et vêtements de bivouac

  • Un sac pour la nourriture, respectivement des STS UltraSil 9l et 6.5l

  • Un autre stuffbag : STS UltraSil 4l pour Rémy, Ziplock 1.2L pour Alix dans lequel elle range le nécessaire d’hygiène, de pharmacie et le kit de réparation

  • Une petite boite de bouchons d’oreilles pour y loger les ciseaux et les aiguilles pour qu’ils n’abiment rien, ainsi que les médicaments sous blisters pour qu’ils ne s’ouvrent pas.


Bivouac

L’abri deux places est une toile en sylnilon qui offre un espace habitable très spacieux pour deux personnes. Les sardines alu carrées fonctionnent bien (9g / pièce). Elles ont été remplacées puisque perdues et 3 des nouvelles sardines ont été pliées. Nous en portons 8 puisque l’abri en nécessite 6 + 2 optionnelles que nous n’avons cependant jamais mises.

La bâche de sol en polycree a tenu l’ensemble de la traversée et n’a nécessité que 4 réparations au ducktape. Elle était cependant pliée en 8 dans le sens de la largeur puis roulée dans le sens de la longueur soigneusement chaque matin pour la préserver.

Les matelas NeoAir X-lite Small et Woman nous donnent entière satisfaction, et Rémy se contente très bien des 120cm du sien en posant ses genoux et pieds sur le sac à dos.

Les sacs de couchage Cumulus X-Lite sont chargés respectivement à 320g et 350g, ce qui nous semble le compromis idéal pour ce genre de projet. Nous avons dormi par des températures d’environ 0 degré (rosée gelée autour de la tente le matin) mais nous n’avons jamais eu froid avec le baselayer chaud et avions encore les doudounes comme marge de sécurité supplémentaire en cas de température négative.


Vêtements

Nous sommes extrêmement satisfaits de tous nos choix et de tous les items utilisés: hormis le T-shirt d’Alix (loin d’être neuf au départ), tout est en très bon état et prêt à nous accompagner pour nos prochaines aventures! Nous discutons donc ici plutôt des choix de ‘systèmes’ utilisés plutôt que de revoir les références choisies.

Pour le haut:

  • T-shirt MC léger, toujours porté en première couche en actif, seul lorsque la météo le permet afin d’être le plus aéré possible

  • Baselayer chaud ML, utilisé en première couche au bivouac et pendant la nuit, mais également en micropolaire en actif ou pendant les pauses de la journée

  • Veste imper-respi

  • Doudoune, exclusivement portée le soir au bivouac mais qui offre également une marge de sécurité en cas de conditions vraiment difficiles la journée ou de températures négatives la nuit

Pour le bas:

  • Un short court et léger avec caleçon intégré: très respirant, toujours porté en première couche en actif

  • Un pantalon de pluie, contre la pluie mais aussi le matin contre le froid ou porté par-dessus les vêtements de bivouac pour les protéger le soir. Il peut même être porté nu lors des lessives en ville.

  • Un collant + chaussettes légères pour Rémy et une culotte + chaussettes épaisses pour Alix, réservées exclusivement au bivouac; le collant peut probablement être remplacé par un caleçon court plus léger

Chaussant:
Nous sommes très satisfaits des baskets Altra (modèles Timp et Lone Peak) et des chaussettes à doigts Injinji. Cette combinaison empêche les frottements entre les orteils et permet à l’avant du pied d’avoir beaucoup de place. Aucune douleur ni ampoule aux pieds n’est à déplorer sur l’ensemble du parcours.

La durée de vie des chaussures et des chaussettes est de 1000km environ. Ces items ont donc été remplacés à mi-distance via un colis préparé avant notre départ.

Accessoires:

  • Une casquette, pratique pour le soleil et la pluie vu le port de lunettes

  • Un bonnet léger, complété au besoin par les capuches des vestes de pluie et de la doudoune d’Alix

  • Des gants/moufles chauds, coupe-vent et relativement résistants à la pluie: gants Montane Prism avec Primaloft Gold et membrane en Pertex pour Alix, moufles du même modèle pour Rémy avec des gants fins en première couche.


Cuisine et eau

Nous avons fait le choix depuis plusieurs années de manger froid et non varié lors de nos randos, et nous sommes végétariens. Le menu est donc toujours le même:

  • Petit-déjeuner: muesli sec agrémenté de pépites de chocolat

  • Déjeuner: Tortillas (ou pain/crackers si non disponible) avec tartinade (hummus, guacamole, tapenade, Philadelphia, …) ou fromage en tranche

  • Dîner: couscous réhydraté à froid avec mélange d’épices, huile d’olive et mélanges d’oléagineux et fruits secs

  • Snacks: barres chocolatées, bonbons, cacahuètes ou noix de cajou grillées et salées

Nous n’avons ressenti aucune lassitude par rapport à ce menu et avons apprécié chacun des 45 couscous de cette traversée. Nous avons néanmoins profité de nos passages en villes pour quelques restos et avons pris deux fois un repas du soir en refuge. Nous complétions également cette liste par des soupes, strudels et tartes à la myrtille dans les refuges où nous nous arrêtions.

L’avantage de ce menu est qu’il nécessite très peu de matériel: une dizaine de ziplocks pour repackager l’ensemble (hormis le déjeuner et les barres), un pot de fromage blanc 500g chacun pour le couscous (16g pièce), et une cuillère en plastique chacun (8g pièce).

Pour l’eau, nous étions partis avec un filtre BeFree que nous avons renvoyé au 18e jour et remplacé par des Micropur Forte: le débit du filtre était trop faible et son utilisation souvent dispensable, puisque nous trouvions de l’eau dans les fontaines des villages, des refuges ou dans des sources propres. La solution Micropur s’avère donc plus pratique et plus légère pour nous. Les contenants sont de simples bouteilles en plastiques qui ont tenu toute la traversée: 2x50cl dans les poches du gilet pour Alix, 1x1l pour Rémy sur le côté de la poche filet du sac. Nous avions également une Platypus 2l pour deux mais ne l’avons jamais utilisée. Ceci est également possible grâce à une consommation réduite au bivouac: nous buvons peu le soir pour ne pas à avoir à nous lever la nuit, le couscous ne demande que 125ml par personne et la vaisselle n’est pas nécessaire puisque nous mangeons toujours le même plat dans nos gamelles.


Hygiène et pharmacie

Quelques commentaires en vrac sur cette partie plutôt classique :

  • Nous utilisons lors de toutes nos randos des pastilles de dentifrice solide Lush – 1 pour 2 suffit pour un brossage et nous avions mis la moitié des pastilles nécessaires dans le colis envoyé à mi-distance

  • La pharmacie est plutôt sommaire : Compeed x4 (9g), Immodium x2 (1g), Paracetamol 1g x2 (2g), Ibuprofen 600mg x4 (5g), stéristrip x2 (1g). Nous avons utilisé sur la traversée un Compeed et 1g de paracétamol, et aurions donc pu partir plus léger.

  • Le sakacaca permet d’être le plus « Leave No Trace » possible lors de la grosse commission : une pelle pour creuser un joli trou, un ziplock avec le papier propre, un pour le papier sale (jeté aux prochaines toilettes rencontrées), le tout dans un sac plastique. Nous ne l’avons utilisé que 5 fois en tout, tant nous rencontrions chaque jour des toilettes (refuge, village, bar/restaurant) qui sont à la fois plus confortables et traitent mieux les déchets organiques.

  • Le gant de toilette permet de se laver les pieds et les jambes avec très peu d’eau (~250ml par personne) le soir avant d’enfiler les vêtements de bivouac et de se mettre dans les duvets. L’essuie est suffisamment grand et absorbant pour se sécher entièrement lors d’une douche.


Recharge électrique

Nous avons opté pour la recharge par prise (supermarché, bars, restaurants, refuges) plutôt que solaire, et avions une seule solution de recharge pour deux. Les appareils électriques emportés étaient les deux smartphones, une Kindle, deux lampes frontales, une montre GPS et une balise satellite.

Le matériel utilisé était composé d’une prise double USB recharge rapide, une batterie 5200mAh, et trois câbles : un microUSB court, un Apple Lightning 1m et le câble propriétaire de la montre GPS Garmin. Nous avons toujours trouvé de quoi charger à temps.


Divers

Pas grand-chose à dire: nous emportons quand même une frontale chacun pour plus de confort dans les refuges et s’il faut monter l’abri ou marcher la nuit.

Le kit de réparation contien de la cordelette (7g), du tenacious tape (10g), des mini-ciseaux (4g), une mini-boite d'allumettes (2g), et du fil + 2 aiguilles (1g). Nous nous sommes servis uniquement du tenacious tape pour le polycree et des mini-ciseaux.

La liseuse et la balise satellite sont bien entendu dispensables, mais la liseuse permet de lire plus confortablement que sur l’iPhone SE tout en étant moins énergivore, et la balise permet aux proches d’être rassurés et de pouvoir suivre notre périple en temps réel.


Changements en cours de route

Les deux changements effectués en cours de route furent le renvoi de nos micro-crampons finalement jamais chaussés (Vargo Titane – 138g et ChaisenTrail – 173g) ainsi que la Katadyn BeFree (88g) remplacée par des Micropur Forte (5g) et une bouteille en plastique 0.5L (15g).

Nous avons également reçu à mi-parcours un colis en poste restante, préparé avant notre départ et qui contenant de nouvelles chaussures et chaussettes ainsi que des ziplocks de remplacement et la seconde moitié de nos pastilles de dentifrice. Nous avons également dû remplacer les sardines (par un modèle équivalent) pour cause de perte.

Dernière modification par Noiky (29-10-2021 15:57:27)

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#3 14-09-2021 17:21:09

Serval
Carpe diem
Inscription : 15-06-2018
Site Web

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Chouette ! big_smile

Listes très abouties, rien à redire de ma part (et quelques idées à prendre comme la boîte de bouchons d'oreilles pour protéger aiguilles et médocs, merci).

Maintenant, la suite !


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

Trombi | Mes "longues promenades" | Lighterpack 2023
« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

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#4 14-09-2021 19:16:35

WouinWouin
Membre
Lieu : Soignies
Inscription : 30-03-2021

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Je me réjouis de lire votre récit !

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#5 15-09-2021 08:36:41

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Merci pour ce retour de matériel.
Par contre, je suis surpris par le coût de 2500€ par personne sans le matériel. Je le trouve important.


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

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#6 15-09-2021 08:55:03

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
Inscription : 22-04-2012
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Ah tiens, voilà un récit qui va me rappeler quelque chose. big_smile

tolliv a écrit :

#626407Merci pour ce retour de matériel.
Par contre, je suis surpris par le coût de 2500€ par personne sans le matériel. Je le trouve important.

Sur le CDT j'avais calculé 1000€/mois, là ils sont à 1250€ avec proportionnellement plus de nuits en dur que moi et des prix probablement plus élevés (surtout que j'avais souvent partagé la chambre à 3).


← Mon blog : traversées à pied des Alpes, de l'Islande, de la Corse, des États-Unis - Japon en vélo
Mon trombi
"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
"La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle est née, c'est là qu'elle revient se cacher, quand ça va mal." - Romain Gary

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#7 15-09-2021 12:32:57

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Bravo pour avoir complété votre programme smile , et impatient de lire votre récit wink !


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
l'ultralighter più estremo di sempre

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#8 17-09-2021 14:50:25

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Partie 1 - La Slovénie: 8 jours, 248km, de Trieste à Thorl Maglern
Jour 1 - 14 juillet: Trieste - Après Matavun

Après une photo prise sur l’avancée du quai, nous lançons la montre GPS et nous élançons. L’aventure commence. Nous traversons la ville pour vite rejoindre un parc qui nous en fera sortir. Ces premiers kilomètres sont donc plus agréables que ce que nous avions imaginé puisque nous sommes rapidement seuls et relativement isolés du bruit urbain. Nous prenons vite de la distance et nous retrouvons dans les bois. Une fois la frontière slovène passée, nous progressons au milieu des champs, traversant régulièrement de petits villages. Nous profitons de l’ombre d’un arbre dans un pré ouvert pour faire la pause midi. La deuxième partie de la journée est marquée par la vue sur un splendide village slovène au bord d’une falaise. Une cascade est visible en contre-bas, ce qui attire de nombreux touristes : marchant sur des passerelles, ils observent l’eau brune dévaler avec force. Nous installons l’abri dans une clairière, loin de toute civilisation. Le couscous est préparé et dégusté sous la lumière déclinante : le premier d’une longue série.

Stats du jour: 33km, 883 D+, 369 D-, 7h10 de marche.

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Au départ, à Trieste

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Village slovène typique

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Un joli village sur un promontoire rocheux

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Premier bivouac de la traversée!



Jour 2 - 15 juillet: Après Matavun - Avant Hrusica

Nous replions l’abri et partons en prenant soin de ne pas laisser de trace. Nous traversons un hameau avant d’opter pour un arrêt dans un village pour boire un café et un thé et se brosser les dents. Nous parvenons difficilement à communiquer avec les locaux : nous accompagnons nos paroles de signes. Rémy parvient toutefois à capter le nom d’un coureur cycliste slovène : c’est le tour de France et les messieurs attablés à côté de nous, doivent débattre de l’étape de la veille.

Le muesli ingéré, nous prenons le chemin vers le Mont Nanos, première véritable montée du périple. Nous remplissons les gourdes au robinet d’un cimetière au pied avant de nous lancer. Il y a plusieurs itinéraires possibles pour cette ascension. Nous choisissons le plus raide et le plus rapide: nous ne manquons jamais une occasion de bien transpirer. Il n’y a pas de véritable difficulté technique à part une petite section avec quelques poignées et câbles. Le sommet est assiégé d’antennes de télévision et la vue est loin d’être mémorable. Dégoulinants et affamés, nous profitons de la présence de tables et de bancs pour dévorer un lunch bien mérité avant d’entamer la descente à travers la forêt.

Pris dans nos pensées, nous loupons une intersection et nous retrouvons sans chemin clair. Il nous faut rebrousser chemin et couper à travers le bois avant de retomber sur le bon sentier. Une fois en bas, nous évoluons à nouveau à travers champs et hameaux. Nous profitons d’une source d’eau dans un village pour une toilette de chat. Plus loin, nous découvrons le château de Predjama, magnifique: il est flanqué contre une paroi rocheuse, partiellement érigé à même une grotte. Les touristes se déplacent jusqu’à ce patelin pour admirer la construction.

La quête du deuxième bivouac est plus ardue. Nous pensons tout d’abord nous installer dans une prairie mais celle-ci est pleine de tiques. Après en avoir compté une vingtaine en train de remonter le long des jambes d’Alix, nous fuyons l’endroit. Ceci s’avère une excellente décision puisque nous débusquons une belle aire bien camouflée dans la forêt et surélevée par rapport à la piste. Des troncs sont même disposés comme sièges de fortune.

Stats du jour: 31km, 1493 D+, 1235 D-, 7h37 de marche.

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Le chateau de Predjama

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Bivouac en forêt



Jour 3 - 16 juillet: Avant Hrusica - Après Ledine

Après une bonne nuit, nous passons un col avec quelques ruines romaines. Nous traversons quelques villages dont les maisons arborent toutes de magnifiques potagers bien rangés. Nous profitons de la disponibilité des toilettes publiques d’une petite station de ski pour se débarbouiller : quel luxe ! Malgré quelques gouttes de pluie, nous décidons de pousser jusqu’à Idrija, une ville plus grande avec des magasins et des restaurants, avant de s’arrêter pour manger. Nous subissons une pluie tolérable et intermittente jusque-là.

Alors que nous sommes à moins de 500m d’une maison et que nous parlons activement, un animal imposant se presse bruyamment dans les buissons. Nous nous arrêtons net et observons : un très bel ourson traverse le chemin une dizaine de mètres devant nous. Nous sommes heureux mais apeurés sans savoir de quel côté du chemin se trouve la maman. Nous faisons du bruit et nous nous décidons finalement à avancer. Nous n’apercevons plus d’ours et nous éloignons rapidement.
La descente est ensuite escarpée ; le chemin dessine des lacets serrés à travers la forêt jusqu’à déboucher sur une cascade. Les derniers lacets jusqu’à Idrija s’effectuent le long d’un petit ruisseau sur une belle piste piétonne bordée d’arbres. La petite ville est entourée de collines abruptes, verdoyantes. Une église surplombe le centre de toute sa superbe. Un chemin de croix la jouxte.

Nous effectuons à Idrija une très longue pause “all-you-can-eat” dans une échoppe : pizza, toasts végétariens et parts de gâteau nous comblent. Nous faisons le plein de provisions et nous nous remettons en route. La pluie retombe brusquement pour s’interrompre quelques minutes plus tard. Nous nous sommes heureusement mis à l’abri sous un porche. Ca y est, nous pouvons commencer l’ascension raide pour sortir de la ville. Le chemin sillonne tout d’abord entre les jardins des citadins pour débusquer ensuite sur la forêt. Nous prenons rapidement de la hauteur.

Après quelques erreurs d’orientation dans les bois, nous retrouvons les champs et les hameaux. La lumière décline et il nous faut trouver un endroit où dormir. Après un long temps sur une route et la succession de deux villages, nous résistons à la tentation de dormir dans un abribus ou une église et nous trouvons enfin à 20h30 un lieu tranquille de bivouac dans les bois.

Stats du jour: 40,4km, 1405 D+, 1325 D-, 9h07 de marche.

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L'église et le chemin de croix qui surplombent Idrija



Jour 4 - 17 juillet: Après Ledine - Petrovo Brdo

Il pleut mais nous sommes d’humeur chantante ce matin. Nous nous extasions face aux magnifiques potagers qui bordent chaque maison et aux églises bien entretenues qui dominent chaque village.

Nous profitons de l’escalier abrité d’une grange isolée pour déjeuner à l’abri de la pluie. C’est alors qu’un vieux monsieur sort de la maison adjacente et s’assoit devant sa porte en nous regardant. Nous avons enfin appris comment dire bonjour en slovène et en profitons pour sortir un enthousiaste “Dober Dan” (bonjour en slovène) auquel le local ne répond pas. Nous décidons de vite terminer notre muesli, remettre nos capuches et poursuivre notre route. Nous ne savons pas si nous le dérangions ou non.

Le paysage devient de plus en plus vallonné et nous devinons au loin le profil des premières montagnes. Au détour d’un chemin en arrivant près Dolenji Novaqui, nous tombons sur Renou, un canadien de Terre-Neuve qui vit actuellement à Stuttgart en Allemagne. Nous décidons de manger ensemble dans une auberge. Le repas est délicieux. Nous prenons des plats typiques : une soupe d’asperge, des zlikrofi aux champignons et un gibanitsa de Prekmurje en dessert.

Nous avons l’occasion de digérer ce copieux lunch lors de l’ascension du Porezen: 1000m de dénivelé positif qui grimpent sec. La vue au sommet est splendide mais le vent froid nous mord le visage. Nous trouvons refuge sur un petit banc où notre trio en profite pour s’abreuver et manger une barre chocolatée. Renou aère également ses pieds qui sont dans un état catastrophique, lié à des chaussures inadaptées et humides.

Nous croisons le très beau refuge du mont Porezen, à peine plus bas que le sommet dont la vue sur le Triglav doit être incroyable par temps clair. Nous ne nous y arrêtons pas et redescendons de 1000m pour gagner un refuge-camping. Le tenancier haut en couleur nous accueille chaleureusement et nous indique l’aire de bivouac. Nous sommes impressionnés de découvrir la tente de Renou qu’il a lui-même cousue. De retour près du tenancier pour se renseigner concernant la météo et la montée du lendemain au refuge de Crna Prost, il nous offre à tous trois un shot de vodka que nous n’osons refuser. Une bonne douche chaude nous décrasse avant que nous nous attablions pour le couscous du soir. Nous ne tardons pas à aller dormir car nous avons avancé l’heure de réveil du lendemain suite aux recommandations du gardien.

Stats du jour: 33,5km, 1896 D+, 2000 D-, 8h32 de marche.

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La campagne slovène

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Un des premiers élevages bovins du tracé

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Au mont Porezen, premier passage à plus de 1500m!



Jour 5 - 18 juillet: Petrovo Brdo - Koca na planini Razor

Renou s’est réveillé à 5h pour prendre un peu d’avance. Nous quittons les lieux seulement à 6h40 pour une ascension raide jusqu’au refuge de Crna Prst à 1818m d’altitude. Le sentier est étroit, entouré d’arbustes et de fleurs. Nous entrevoyons les oreilles d’un chevreuil sur une petite crête. Nous arrivons rapidement au refuge en un peu plus de 3h et nous sommes étonnés de ne pas y croiser notre ami - celui-ci arrivera 40min plus tard après s’être trompé de chemin. Entretemps, nous avons englouti un apfelstrudel chacun, tortillas et muesli. Nous n’avions mangé que deux biscuits depuis le réveil.

Après une bonne pause, nous quittons le refuge car nous avons encore un long trajet à parcourir. Le parcours est technique et escarpé. Il suit une crête sur plusieurs kilomètres. Renou nous rejoint rapidement, ne voulant pas faire cet itinéraire périlleux seul. Nous sommes assaillis par moment par de violentes bourrasques de vent. Il nous faut rester bien cramponnés à nos bâtons et continuer à avancer. Les paysages sont fantastiques sur les Alpes Juliennes - seul le Triglav reste dans les nuages.

Nous faisons peu de pauses et ne perdons pas de temps en espérant échapper aux intempéries prévues fin d’après-midi. Nous observons la table d’orientation au sommet du Rodica puis filons rapidement jusqu’au mont Sija où nos chemins avec Renou se séparent. Celui-ci doit acheter de nouveaux souliers et descend donc en direction du lac de Bohinj, alors que nous restons sur la crête.

Nous poursuivons notre chemin jusqu’au sommet du Vogel où le temps se gâte et le tonnerre se met à gronder. Nous descendons aussi vite que possible sous la pluie les 600m de dénivelé qui nous séparent du refuge Koca na Planini Razor. Nous sommes seuls pour la nuit dans cette auberge - pas l’ambiance de refuge espérée mais nous sommes au sec.

Stats du jour: 25,7km, 2305 D+, 1835 D-, 8h16 de marche.

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Apfelstrudel au refuge de Crna Prst

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Un joli sentier qui longe la crête

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Jour 6 - 19 juillet: Koca na planini Razor - Koca na Dolicu

Nous passons dès le matin le col de Globoko. La matinée est époustouflante: nous longeons seuls une crête avec une vue directe sur le Triglav enfin visible et son massif. Nous nous arrêtons au refuge Dom na Komni après 3h pour une pause apfelstrudel. Nous partons ensuite sur l’itinéraire des sept lacs. Nous croisons alors plus de randonneurs à la journée. Nous nous arrêtons ensuite au refuge Triglavski pour la pause midi et retrouvons par surprise notre ami Renou. C’est donc à trois que nous continuons la route et nous lançons dans la dernière ascension de la journée. Après le passage du col, nous arrivons sur un plateau enneigé où nous observons de petites perdrix de montagne. La descente vers le refuge Koca na Dolicu est ardue, mêlée de passages rocailleux abruptes et de traversées de névés. Nous arrivons néanmoins sans incident au magnifique refuge pour profiter des derniers rayons autour d’un verre. Nous renonçons à poursuivre la descente au vu de la lumière déclinante et de la bonne ambiance du refuge dont nous souhaitons profiter, et décidons d’y loger. Nous mangeons le soir avec un charmant couple de français en vacances dans la région. Lorsque nous leur expliquons notre projet, ceux-ci répondent « Eh bien, il faut aimer ça ! ». Cela nous fait sourire et nous passons une chouette soirée à discuter avec eux.

Stats du jour: 27,1km, 2013 D+, 1234 D-, 8h02 de marche.

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Le Triglav et son massif

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Les magnifiques chemins

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Le refuge Trivlaski

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Avec notre ami Renou



Jour 7 - 20 juillet: Koca na Dolicu - Slimenova spica

Après une bonne nuit dans une chambre commune, nous partons rapidement pour une longue descente de 1500m vers la petite ville de Trenta. Le début de la descente est escarpé et marqué par la traversée de plusieurs névés, mais la suite est beaucoup plus roulante. À Trenta, nous restons presque 3h30 pour prendre un café́, nous ravitailler et déjeuner. L’épicerie est petite mais comporte tout ce dont nous nécessitons. Nous y prenons un bon lunch composé de pain frais, tomates cerises et fromage local.

Nous remontons ensuite aux abords d’une rivière aux eaux turquoise ; ce lieu semble renommé au vu des quelques touristes que nous y croisons. La chaleur et la clarté de l’eau finissent par nous convaincre de nous y rafraîchir! Quel bonheur de se sentir frais et moins sale ! Nous terminons la montée par le passage du col routier du Vrsic où nous retrouvons Renou. Quelques moutons se baladent sur la route et empêchent les voitures de progresser : la scène est amusante.

Nous poursuivons pour atteindre le col du Vratca à 1800m, et nous nous arrêtons finalement pour souper au sommet du Slemenova Spica. Nous sommes avec Renou mais isolés du reste du monde et avec une magnifique vue à 360 degrés sur les montagnes et la vallée. Nous y installons notre bivouac une cinquantaine de mètres en contrebas, toujours dans cet environnement magique. La lumière couchante offre un spectacle grandiose sur les parois rocheuses.

Stats du jour: 27,1km, 1418 D+, 1669 D-, 6h34 de marche.

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Les eaux du Isonzo

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Les montagnes se font plus marquées

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Un magnifique spot de bivouac



Jour 8 - 21 juillet: Slimenova spica - Thorl Maglern

Nous sommes réveillés vers 3h du matin par deux lampes frontales. Les deux personnes se dirigent vers le sommet d’où̀ on entend de la musique: probablement des artistes venus tourner un clip!

Vers 6h30, d’autres personnes arrivent déjà̀ alors que le réveil sonne. Nous nous levons et nous empressons de démonter le camp et de démarrer l’étape. Le début du sentier nous offre une magnifique vue sur une mer de nuages en contre-bas. Nous descendons rapidement par un sentier dont une partie emprunte un large ébouli, et atteignons Dom Planica, un centre d’entrainement important pour le ski nordique. Nous nous arrêtons pour prendre notre petit-déjeuner devant les tremplins de saut à̀ ski où des jeunes s’entrainent: c’est vraiment impressionnant!

Cinq kilomètres plus loin, nous rejoignons Podkoren où nous profitons de la terrasse d’un charmant hôtel pour boire un thé et un café et profiter des sanitaires. Ensuite, une longue ascension nous emmène au point des 3 frontières entre l’Italie, l’Autriche et la Slovénie. L’endroit est touristique puisqu’un télésiège permet d’y accéder sans effort. Nous y déjeunons, puis quittons pour de bon la Slovénie et entrons en Autriche.

Nous décidons de nous arrêter à Thorl Maglern et de s’accorder une journée off le lendemain. Les deux hôtels du village sont fermés, mais nous découvrons un écriteau devant une maison et dégotons une chambre chez l’habitant. C’est un charmant couple d’octogénaires autrichiens qui nous accueille. Il nous faut recourir à̀ Google Translate pour échanger avec eux car malheureusement ils ne parlent pas anglais et nous pas allemand. Après une agréable (et nécessaire) douche chaude et l’ensemble de nos vêtements donnés à lessiver à notre hôte, nous partons en pantalon de pluie et doudoune pour diner. Nos hôtes nous ont recommandé une pizzeria à 700m du logement mais en Italie ; il suffit de traverser la frontière austro-italienne à pied. La pizza est absolument délicieuse, et nous y ajoutons même une pizza au Nutella – qu’il appelle ‘antidepressiva’ – en guise de dessert. Quelle aubaine ce logement, et ce repas!

Stats du jour: 30,6km, 880 D+, 2043 D-, 6h57 de marche.

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La mer de nuages

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Descente dans la caillasse le long d'un épais névé

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Les tremplins de Dom Planica

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La triple frontière!



Jour 9 - 22 juillet: Thorl Maglern (journée off)

Nous nous occupons comme nous pouvons en laissant récupérer nos muscles, un peu fatigués quand même par cette première semaine de marche. Nous passons ainsi le plus gros de la journée allongés dans le lit à donner des nouvelles via les réseaux sociaux et à téléphoner à nos proches.

Nous en profitons également pour nous faire plaisir en retournant une deuxième fois à notre pizzeria préférée le midi, avec à nouveau une antidepressiva au menu. Cette fois-ci, nous y allons avec des vêtements propres qui sortent de la lessive : tout de même plus agréable !

En guise de repas du soir, nous mangeons la traditionnelle semoule: de quoi nous préparer pour le lendemain!

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La fameuse antidepressiva

Dernière modification par Noiky (05-12-2021 17:31:22)

Hors ligne

#9 17-09-2021 15:30:07

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Salut Noiky,

Mince, après seulement un post de retex, vous avez presque déjà rattrapé mon récit  lol !

Que je regrette de n'avoir pu rester sur les crêtes après Crna Prst, mais vos photos viennent combler ce manque ...

J'ai découvert la pizza au nutella à Sillian au bout des Alpes Carniques : la mienne était nappée de chantilly et décorée de framboises  tongue  tongue  tongue

Dernière modification par Hervé27 (17-09-2021 15:30:44)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#10 22-09-2021 12:06:42

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Partie 2 - Les Alpes Carniques et les Dolomites: 8 jours, 222km, de Thorl Maglern à Valdaora
Jour 10 - 23 juillet: Thorl Maglern - Avant Egger Alm

Le début de journée est marqué par plusieurs ascensions raides dans les bois. Ici, pas de lacets : on monte droit dans la pente ! Celui qui passe en premier a également la chance de nettoyer le sentier de ses toiles d’araignée. Nous passons ensuite la journée à slalomer dans les alpages entre les petites bornes de délimitation de la frontière austro-italienne.

Nous déjeunons à Feistritzer sur la terrasse d’un refuge. Nous reprenons ensuite le chemin en passant par de petits hameaux d’alpage aux jolis chalets tout en bois. Vers 17h, une violente averse s’abat sur nous. Nous nous abritons sous des arbres et y restons une vingtaine de minutes, le temps que la pluie cesse. Nous poursuivons et plantons finalement l’abri dans un alpage, à distance raisonnable du bétail et à proximité des arbres pour être peu visibles. Nous terminons notre plus grosse journée depuis le départ : près de 32km et 2400m de dénivelé !

Vers 3h du matin, le bruit d’une sonnaille proche réveille Rémy. Nous sortons pour tenter de repousser la vache, mais rapidement ses copines rappliquent. Une trentaine de vaches sont regroupées autour de la tente, museaux presqu’au contact de la toile. Ne sachant pas quoi faire, nous nous écartons de la tente en espérant que les vaches nous suivent et n’abiment pas nos affaires. La stratégie fonctionne. Nous décidons finalement que Rémy va replier la tente et les sacs pendant qu’Alix maintient les vaches à distance - en culotte, seins nus et en baskets à galoper dans les prés en pleine nuit. Mission accomplie, nous fuyons la prairie et terminons notre nuit deux km plus loin sur le long banc du petit hameau de Egger Alm.

Stats du jour: 31,7km, 2436 D+, 1689 D-, 8h29 de marche.

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Jour 11 - 24 juillet: Avant Egger Alm - Kleinekordinalm

Après cette fin de nuit agitée, nous nous réveillons à 6h du matin par les activités débutantes du village, notamment la traite des vaches. Nous remballons nos duvets, refaisons les sacs et remplissons nos gourdes avant de repartir sur les sentiers. Le premier objectif du jour est la station de ski de Nassfeld où nous avons prévu de nous ravitailler. Le sentier varie, commençant par une piste puis par un sentier étroit rocailleux à flanc de colline pour terminer dans les bois et les alpages. Cela nous permet de retrouver nos charmantes amies les vaches qui mugissent pour une raison inconnue. Nous frissonnons au souvenir de la nuit passée.

Nous devons passer un petit col avant de plonger sur la station. Grâce à notre départ précoce, nous gagnons tôt la station. L’endroit est très touristique. Nous optons pour un café-restaurant afin de regarder la fin de la course cycliste sur route olympique – où le Belge Wout Van Aert  termine 2è ! – et se délecter d’un succulent burger végétarien sur le coup de 11h! Après avoir fait le plein d’énergie (pour nos corps et nos appareils électroniques), nous nous dirigeons vers la supérette qui se trouve à deux pas. Notre déception est grande: il n’y a pas ni tortillas, ni couscous ou ramen ou purée en flocons. Nous nous rabattons donc sur du pain, du fromage et des noix comme repas pour les 4 prochains jours. Nous sommes déçus car cela pèse plus lourd mais aussi car le nombre de couscous du voyage est en jeu!

La sortie de Nassfeld n’est pas agréable: la station est fort peuplée, des gens en VTT descendent à toute allure après être montés via le télésiège. Une fois deux cols franchis, nous retrouvons le calme et l’isolement. Nous changeons totalement de décor en parcourant un chemin en balcon puis en crête. Les nuages sont de plus en plus menaçants et nous avançons d’un bon pas pour quitter la crête avant l’orage. Finalement, la pluie ne vient pas et nous posons le bivouac pour la nuit à l’écart du chemin en veillant bien d’être en dehors de l’enclos des vaches! Nous soupons en admirant un petit sommet orné d’une croix juste en face.

Stats du jour: 30,7km, 1544 D+, 1291 D-, 8h14 de marche.



Jour 12 - 25 juillet: Kleinekordinalm - Almgasthof Vanletinalm

La nuit fut bonne et sèche mais marquée par de belles bourrasques de vent. Le camp démonté, nous descendons à une auberge-crèmerie à Staniger Alm où nous agrémentons notre petit-déjeuner d’un thé et d’un café. La toile, mouillée par la rosée, sèche rapidement sur la balustrade à côté de nous. Nous repartons ensuite, direction la Zollnersee. Après une portion plus marécageuse à passer les portes “anti-vaches”, nous longeons le refuge de la Zollnersee et sa belle petite chapelle arrondie. Nous y refaisons le plein d’eau, engloutissons une barre au chocolat et repartons de plus belle à la quête du sommet du Koderkopf à 2150m. Nous faisons tout le tour d’une vallée afin de l’atteindre. Au sommet, la vue est partiellement bouchée par des nuages mais nous sommes heureux: une belle ascension est déjà derrière nous et nous n’avons pas encore de pluie!

La descente qui suit n’est pas agréable avec des passages en dévers et des herbes hautes qui cachent des trous dans le chemin ; les articulations sont fortement mises à contribution. Plus loin, le sentier est barré par un troupeau de vaches confortablement installées au milieu de hautes feuilles semblables à des plans de rhubarbe. Alix fait fuir les vaches en tapant sur ses bâtons et à coup de vocalises « pllouuute ». C’est un succès, plutôt surprenant vu notre passé avec le bétail. Nous nous élançons rapidement en remerciant les vaches et non sans se faire piquer par quelques orties. Cette descente nous semble interminable et nous désespérons un peu. Le chemin plonge enfin vers la vallée en même temps que la pluie fait son apparition. Par deux fois nous nous réfugions à l’abri des arbres vu les averses abondantes. Nous gagnons la vallée à Plockenhaus puis remontons vers Valentinalm et son auberge. Trempés et après déjà huit heures effectives de marche, nous pénétrons dans l’auberge pour prendre une pause, nous sécher et manger une soupe bien chaude.

Dehors, la pluie et le vent se déchaînent et nous entendons le tonnerre gronder. Il ne nous en faut pas plus pour nous décider à rester dormir sur place. Les tenanciers sont assez sympathiques et nous passons une soirée et une nuit de rêve: salade géante avec 2 knoedels (petits burgers de pain, fromage et épinards) comme repas du soir, douche chaude, lit douillet et petit déjeuner buffet - le grand luxe!

Stats du jour: 28,3km, 1488 D+, 1927 D-, 8h10 de marche.

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Jour 13 - 26 juillet: Almgasthof Vanletinalm - Hochweisssteinhaus

Nous partons de bonne heure le lendemain en espérant devancer la pluie pour monter à la Wolayersee et profiter du panorama. Malheureusement, les nuages sont bien présents. Après ce lac, nous sommes rejoints par Renou que nous retrouvons après plusieurs jours - ce dernier a aussi pris un jour off entre-temps. Nous commençons la descente et la pluie se met à tomber, d’abord doucement puis une grosse averse nous trempe complètement. Heureusement, celle-ci est de courte durée et le soleil fait rapidement son apparition pour nous réconforter. Nous nous arrêtons une dizaine de minutes pour sécher les vestes et profiter des rayons puis reprenons le chemin alors que les nuages reviennent rapidement. Nous franchissons les cols Giramondo et Sissanis avant d’atteindre la Casena Sissanis di Sotto. Juste avant de l’atteindre, un petit chiot noir magnifique apparaît à nos côtés au détour d’une petite cascade. Nous le surnommons rapidement Tyrol! Ce dernier nous suit jusqu’à une cabane où nous trouvons deux gamelles remplies de croquettes devant la porte. Il n’y a pas de doute, il a bien un maître et un splendide terrain de jeu pour grandir. Nous profitons du banc devant la cabane pour luncher. Tyrol à nos pieds, fait une sieste. Son frère du même âge, plus apeuré, finit par débarquer également.

Le lunch englouti, un adieu aux deux chiots et un nouveau col franchi, nous atteignons le refuge  Hochweissteinhaus. Malheureusement, le temps est bouché et il se remet à pleuvoir. La suite du parcours prévoit une section de 20km en crête où le bivouac semble difficile, et nous décidons donc d’en rester là et de prendre une nuit au refuge malgré qu’il soit encore tôt.

Le dortoir est spartiate: la chambre comprend 2 étages de 6 matelas posés les uns à côté des autres. La douche est froide. Une vraie ambiance de refuge! Nous passons une excellente soirée avec Renou, en savourant une bière locale pour Renou et Rémy ainsi qu’une délicieuse soupe au potiron très bien assaisonnée avec de la crème, de l’huile et des épices.

Stats du jour: 22,3km, 1876 D+, 1255 D-, 6h50 de marche.

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Jour 14 - 27 juillet: Hochweisssteinhaus - Tscharrehutte

Nous sommes parmi les premiers réveillés du refuge. Nous descendons remettre de l’ordre dans les sacs et prendre le petit déjeuner avant de partir. La météo est plutôt bonne mais le chemin classique est fermé, ce qui n’est indiqué qu’après quelques centaines de mètres. Nous devons donc repasser par le refuge et demander le chemin à un des gardiens. Nous nous attendions à mieux de l’organisation germanique.

Nous avançons d’un bon pas et essayons de gagner la course contre les nuages qui nous suivent. En haut, la vue est grandiose et pas encore bouchée devant nous: nous sommes heureux du lever matinal et de la décision de prendre la crête et non l’itinéraire alternatif par la vallée. Nous progressons bien sur la crête où nous évoluons pendant près de 6h entre 2200 et 2500m d’altitude. Quelques passages sont délicats avec de hautes marches vertigineuses et un câble fixé auquel il faut se cramponner pour descendre.

Nous arrivons sans véritable pause au refuge de Neue Porze, où nous avons prévu de déjeuner. Cinq minutes après notre arrivée, la pluie commence à tomber… Nous nous commandons une salade, un plat typique au fromage, une soupe et deux gros morceaux de gâteau que nous partageons. Rémy est très fatigué et nous prolongeons un peu la pause alors que Renou repart. Finalement, nous repartons également vers le prochain refuge, l’objectif étant de pouvoir arriver à Sesto pas trop tard le lendemain. Une belle montée nous amène au refuge Filmoor, sous une petite averse. Ce refuge est beaucoup plus intime et chaleureux que les autres croisés depuis le départ. Les hôtes cuisinent à même la pièce commune qui comporte tout au plus une vingtaine de places assises. Renou y prend son souper et nous décidons de prendre un thé au curcuma. L’ambiance est tellement conviviale que nous souhaitons dépenser un peu d’argent auprès de ces chouettes tenanciers!

Nous nous remettons en route pour une courte descente qui mène à la Tscharrehutte, un petit abri non gardé qui est bien ouvert. Dès le début de la descente, des trombes d’eau s’abattent sur nous et nous regrettons déjà la chaleur du refuge… Nous arrivons trempés à l’abri du soir. La cabane fait environ 3x3m et comporte deux bancs en L attachés aux murs ainsi qu’une table. Nous nous réchauffons, gagnons directement les duvets et mangeons. Après avoir perdu à « roche-papier-ciseaux », nous nous installons au sol et Renou sur le banc. Celui-ci a prévu de se lever avant 5h pour gagner Sesto en fin de matinée. Nous fixons le réveil à 6h30.

Stats du jour: 29,6km, 2134 D+, 2094 D-, 9h15 de marche.

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Jour 15 - 28 juillet: Tscharrehutte - Rifugio Fondovalle

Nous sommes réveillés à 5h du matin par Renou qui replie ses affaires et quitte la cabane. Nous nous rendormons un peu mais à 6h30 le réveil sonne déjà. Nous avons bien dormi et il ne pleut plus. Cependant nos chaussettes et chaussures sont détrempées comme jamais et c’est en faisant la moue que nous les enfilons. Après avoir passé une rivière, nous débutons la première ascension de la journée. Le chemin est un peu technique de bon matin. Après le col, une descente rapide nous conduit au refuge de l’Obstansersee. Celui-ci propose même des pédalos à la location pour découvrir le lac!

Après un bref passage aux sanitaires, nous partons à l’assaut de la crête qui nous mènera jusqu’au refuge Sillianerhutte - la dernière ligne droite avant la descente sur Sesto. Le sentier est de plus en plus fréquenté. Il nous faut souvent nous arrêter pour céder le passage aux personnes que l’on rencontre car le chemin est assez étroit. Nous croisons notamment une famille avec deux petites filles d’environ 6 et 8 ans ; la petite arbore fièrement un talkie-walkie sur la bretelle de son sac. Nous sommes admiratifs qu’elle soit à 2400m d’altitude en train d’enjamber des pierres souvent hautes, même pour nous. Un autre personnage nous marque au cours de cette crête : un homme construit une cabane en bois, seul à 2300m d’altitude. Le temps est nuageux mais nous apercevons par intermittence les sommets voisins et bientôt ce que nous reconnaîtrons comme les Dolomites. Les Alpes Carniques sont déjà terminées !

Arrivés au refuge, l’endroit est rempli de touristes sexagénaires et est plutôt un restaurant panoramique qu’un véritable refuge. Nous nous arrêtons pour déjeuner une soupe chaude aux légumes et une part de sachertorte pour deux, puis nous désertons vite l’endroit et la foule. Un petit chemin forestier charmant nous permet de rapidement dévaler les 1000m qui nous séparent de Sesto. Les cimes des Dolomites se découvrent davantage.

La ville est très sympathique et reste authentique malgré l’attrait touristique des lieux. Quel bonheur d’entendre parler italien autour de nous! Nous gagnons le magasin Despar pour se réapprovisionner et s’offrir un goûter de roi! Nous croisons Renou qui décide de rester sur place une nuit pour poster un colis le lendemain, la poste étant fermée aujourd’hui. Après une bonne pause, nous poursuivons la marche pendant 1h30 afin de profiter pleinement de la météo magnifique pour la traversée du parc des Dolomites prévue le lendemain!

Le bivouac étant interdit dans le parc national et ayant à cœur de respecter la réglementation, nous trouvons contre toute attente deux places dans un dortoir du refuge Fondovalle, qui est plutôt un hôtel qu’un refuge. Nous dénotons parmi les locataires avec nos vêtements de sport et nos semoules puisque les autres mangent à la carte au restaurant. Nous partons dormir tôt, après une petite toilette à l’eau chaude, bien décidés à profiter pleinement de la journée du lendemain.

Stats du jour: 25,8km, 1426 D+, 1807 D-, 7h16 de marche.

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Jour 16 - 29 juillet: Rifugio Fondovalle - Lago di Braies

Nous nous levons, prenons notre petit-déjeuner dans le refuge pendant que l’hôte prépare son buffet et nous mettons en route de bonne heure. La vue est complètement bouchée. Mais au fur et à mesure que nous grimpons, nous passons au-dessus de la brume et c’est un grand ciel bleu qui est bien présent! Après 1h30 de montée et 900m de dénivelé avalé, nous atteignons le Rifugio Locatelli qui fait face aux fameuses Tre Cime, trois pics dont le plus haut culmine à 2999m avec une paroi rocheuse verticale de plus de 500m: absolument magnifique! Il y a un peu de monde – des randonneurs qui ont dormi au refuge – mais ce n’est pas du tout dérangeant. Après une pause et un shooting photo de 5 minutes par une experte asiatique, nous commençons la descente et nous retrouvons rapidement seuls pendant plusieurs kilomètres. Des vaches tentent de nous barrer la route et nous sommes obligés de monter sur les bas-côtés afin de les éviter, malgré les « brrroooot » répétés d’Alix. Un peu plus bas, c’est un joli papillon qui vient nous rendre visite et se pose sur la main d’Alix: il semble ne pas vouloir y déloger pendant quelques minutes puis change d’avis.

Dans le dernier tiers de la descente, nous croisons beaucoup de gens qui montent et nous comprenons pourquoi une fois arrivés en bas au Dreizinnenblick, où il y a un hôtel et un grand parking. Une grande piste cyclable s’y trouve également où les cyclistes affluent en tous sens. Le midi doit être bien moins tranquille au Rifugio Locatelli ! Une fois la route traversée, nous sommes à nouveau seuls sur un beau sentier “single-track” à travers la forêt. Il est marqué sur les cartes comme difficile : la pente est abrupte et certains passages sont aménagés car à flanc de falaise.

Après 700m d’ascension pendant lesquels nous croisons seulement deux personnes, nous apercevons pas mal de gens sur un sommet au-delà du col que nous gagnons. Malgré la faim et la soif qui nous suggèrent de redescendre en direction du Refugio di Vallandro pour déjeuner, nous sommes intrigués et décidons d’effectuer l’aller-retour vers le sommet du Monte Specie affiché à 20 minutes. Nous sommes heureux de notre choix car la vue est absolument spectaculaire: nous y voyons les Tre Cime mais également bien d’autres sommets des Dolomites. C’est une carte postale! Nous trouvons un petit spot à l’écart des autres randonneurs et nous y installons pour manger nos tortillas. Pour les deux jours de nourriture, deux garnitures sont prévues: mozzarella et pesto. Nous décidons finalement de consommer les deux lors du même repas et le résultat est délicieux. Un bon repas dans un cadre si magnifique: difficile de repartir après ça!

Cependant, la soif a raison de nous et nous gagnons rapidement le Rifugio di Vallandro où nous prenons chacun une grande limonade pour nous remettre d’aplomb. Nous repartons ensuite en direction du Rifugio Biella ; l’hypoglycémie réactionnelle nous gagne rapidement et vient s’ajouter à la grosse matinée réalisée avec déjà 22km et 1800m de dénivelé positif au compteur. Nous passons outre l’envie de faire une sieste et poursuivons jusqu’à aboutir sur un petit plateau incroyablement silencieux au pied d’une roche dans laquelle semble être taillé un amphithéâtre romain ; l’imagination d’Alix est sans limite. L’hypoglycémie est passée et nous voilà repartis de plus belle, passant par plusieurs jolis cols où la vue porte à chaque fois jusqu’au Tre Cime. Un dernier effort nous permet de basculer enfin vers le Lago di Braies. La descente est longue – 1000m à descendre – et nous y croisons quelques personnes qui grimpent tardivement. Il faut dire que nous sommes désormais sur l’Alta Via 1, probablement le sentier le plus fréquenté des Dolomites!

Arrivés au lac, nous trouvons une table de pique-nique pour manger notre couscous du soir face à celui-ci, et nous allons nous rafraîchir rapidement au bord du lac. De multiples personnes passent devant nous à pied ou à vélo alors que d’autres terminent leur balade en barque sur le lac. Juste avant que la nuit tombe, nous nous éloignons du lac pour y trouver un endroit de bivouac: nous dégotons une parcelle qui fera l’affaire, bien qu’un peu en dévers. De nombreux moustiques nous entourent mais aucune piqûre ne sera heureusement à déclarer. Nous nous endormons rapidement, éreintés par cette longue journée de près de 40km et plus de 2400m de dénivelé positif.

Stats du jour: 39,3km, 2453 D+, 2461 D-, 9h51 de marche.

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Jour 17 - 30 juillet: Lago di Braies - Valdaora

Le réveil sonne tôt et nous quittons le campement rapidement. La nuit fut bonne malgré le dévers. Nous retournons sur la même table que la veille pour le muesli matinal. Le bord du lac est plus calme, et seuls quelques autres lève-tôt se promènent. Nous longeons le lac et arrivons rapidement à l’immense hôtel qui est de l’autre côté. Des touristes arrivent en nombre, parfois par bus entiers. Nous cherchons de l’eau mais aucune fontaine n’est disponible. Nous trouvons cependant un court tuyau relié à un robinet et nous empressons de remplir les bouteilles et de partir le long du sentier numéro 20 à l’assaut du Monte Pra della Vacca.

A nouveau, nous sommes absolument seuls sur ce sentier. Le point de vue au sommet est très joli et nous nous y arrêtons longuement pour faire sécher l’abri et manger quelques barres. Nous prévoyons une journée courte, avec un arrêt le midi à Valdaora qui n’est plus qu’à une dizaine de kilomètres. Une longue descente nous y emmène et, après avoir visité un restaurant-pizzeria qui malheureusement ne fait des pizzas que le soir, nous jetons notre dévolu sur le supermarché Conad pour un lunch sans limite dans le parc d’à côté. Nous retournons d’ailleurs à 3 reprises pour y chercher toujours plus de cochonneries à manger.

A la fin du repas, nous nous rendons subitement compte que nos piquets de tente ne sont plus dans la poche extérieure du sac de Rémy. Après avoir fouillé nos affaires et refait le fil de ces dernières heures, nous concluons que nous avons dû les oublier à l’endroit de notre bivouac de la veille. Nous tergiversons sur la marche à suivre mais finalement, nous décidons que Rémy retournera en train et bus au lac de Braies pendant qu’Alix trouvera un logement en ville pour la nuit.

Rémy prend donc le chemin de la gare mais le trajet n’est pas aussi fluide que prévu: le train a 30 minutes de retard et le premier bus en correspondance lui refuse l’accès car il fallait acheter un ticket en ligne au préalable. Finalement armé de son ticket, Rémy se rend au lac et retrouve rapidement l’endroit du bivouac. Malheureusement, les piquets n’y sont pas. Sur le chemin du retour, il contacte près de 10 magasins de sport, dont un seul affirme avoir des sardines. Il s’y rend, pour constater que les sardines proposées sont de véritables enclumes de 25cm de long et minimum 100g chacune. Il rentre finalement bredouille à Valdaora après 4h30 de valeureuses recherches.

Pendant ce temps, Alix a pu rapidement trouver un logement chez l’habitant après s’être renseignée dans un hôtel où on lui indiqua que tous les hébergements de la ville étaient complets. Elle a ainsi pu se laver et effectuer une lessive avec un nouveau shampooing acheté pour l’occasion. Ensuite, elle s’installe sur la terrasse qui donne sur le golf et les montagnes pour bouquiner en attendant Rémy. Le soir, nous allons dîner à la pizzeria Panorama recommandée par notre hôte avant de nous coucher rapidement.

Stats du jour: 14,8km, 691 D+, 1116 D-, 3h54 de marche.

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Jour 18 - 31 juillet: Valdaora (journée off)

Sans réveil, nous ouvrons les yeux vers 6h - l’horloge biologique commence à être calée sur ce nouveau rythme. Nous continuons cependant à somnoler jusque 9h et Alix part chercher le petit déjeuner: pain frais de la boulangerie, viennoiseries, quelques nectarines et surtout un petit pot de 200g de Nutella, dont nous vidons les 3/4 sur ce seul repas!

Nous partons ensuite pour Brunico, ville plus importante à 15mn de train de Valdaora où un commerçant nous a affirmé avoir des sardines en stock. Nous y trouvons notre bonheur, trouvons également quelques Micropur et envoyons un colis vers la Belgique avec nos crampons et la BeFree que nous avions jusqu’ici pour filtrer l’eau. Celle-ci a un débit très limité et est très souvent superflue: les Micropur feront parfaitement l’affaire en cas de besoin.

Ces quelques devoirs réalisés, nous parcourons la ville, visitons son magasin Patagonia et déjeunons dans le restaurant en face de celui-ci. Au menu: hugos, pizza et gnocchis - tout est délicieux! Nous passons l’après-midi sur la place de la ville en profitant du Wifi, faisons les courses pour le repas du soir, prenons une glace – la première en Italie! – et rentrons.

L’orage s’abat alors violemment et grondera toute la soirée dans les montagnes environnantes avec des quantités de pluie impressionnantes. Nous dînons dans la chambre, écrivons ce récit et nous couchons de bonne heure: nous reprenons la route demain matin!

Dernière modification par Noiky (05-12-2021 17:32:47)

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#11 22-09-2021 18:25:19

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Salut les Noikys (sympa le récit à 2 mains  wink )

J'adore la cocasserie de la mésaventure face aux vaches trop curieuses ... Dans des conditions similaires (dans le même coin d'ailleurs ...) je m'en étais mieux sorti en apprenant "sur le tas" à les diriger ...


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
l'ultralighter più estremo di sempre

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#12 23-09-2021 10:09:18

Phil82
Tortouille
Lieu : Montauban
Inscription : 22-08-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Il sont superbes tous ces petits chalets et magnifiques tous ces coins, je découvre merci! smile
Je suis déçu je m'attendais à voir la cabane que le bonhomme était en train de construire... sad
Vous avez fait de grosses journées parfois je vois.

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#13 29-09-2021 20:34:14

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Partie 3 - Le Tyrol et l'Otztal, entre Italie et Autriche: 8 jours, 240km, de Valdaora à Nauders
Jour 19 - 1 aout: Valdaora - Rifugio Vedrette di Ries

Nous redémarrons ce matin après un bon petit-déjeuner composé de fruits, pain au nutella et cookies. Le chemin qui mène à Anterselva est facile et agréable, longeant pendant de nombreux kilomètres la rivière d’Anterselva. Nous croisons sur ce chemin de nombreux joggeurs.

A Anterselva, une véritable drache s’abat sur la ville. Nous nous réfugions vite dans une maison d’enfant dans la plaine de jeux communale. Le bulletin météo annonce pas moins de 20mm de pluie pour l’après-midi et nous réfléchissons longuement à en rester là pour aujourd’hui, voire même à regagner en bus notre chambre des deux derniers jours, ou à grimper les 1500m qui nous séparent du refuge Vedrette di Ries. Après 1h et alors que la pluie se calme puis s’interrompt, nous décidons finalement de manger notre lunch et de gagner le refuge en espérant une météo clémente pendant les 3h de montée.

Nous nous élançons donc sur un beau sentier qui serpente et monte rapidement. La pluie ne tarde cependant pas à faire son apparition, d’abord faible puis plus intense. Les importantes pluies de ces derniers jours ont par ailleurs gonflé les torrents et s’écoulent souvent à même le sentier. Au milieu de l’ascension, nous devons traverser un torrent violent sans aménagement prévu. Après plusieurs hésitations, nous décidons de passer les pieds dans l’eau à un endroit large et peu profond qui n’est finalement pas du tout dangereux. Néanmoins, les pieds s’en trouvent trempés et glacés pour la suite de la montée. La pluie se calme ensuite jusqu’à s’arrêter et nous continuons à progresser jusqu’au début d’une section aménagée avec des marches en bois. Une randonneuse polonaise nous y attend, souhaitant être accompagnée par crainte du vide. La section est en fait sans danger et nous découvrons les sommets qui nous entourent lorsque la brume se dissipe furtivement. Nous l’attendons et montons jusqu’au refuge avec elle. Malgré le fait qu’il ne soit même pas 16h, nous décidons de nous y arrêter vu les précipitations prévues pour la fin d’après-midi et la soirée. Le refuge est vide et les trois seules personnes qui y dorment sont Dorota et nous.

Nous passons la fin d’après-midi à discuter avec elle autour d’un thé: Dorota a déjà fait plusieurs longues randonnées (traversée de la Pologne et des Pyrénées) et est lancée sur le tracé rouge de la Via Alpina. Elle craint cependant le froid – elle avait enfilé une grosse doudoune pour la fin de la montée – et se pose des questions sur son itinéraire.

A partir de 17h30, la neige s’abat sur le col alors que nous sommes confortablement installés à l’intérieur. Le refuge possède même un poêle au-dessus duquel nous faisons sécher nos affaires mouillées. Nous soupons et ne traînons pas à aller nous coucher.

Stats du jour: 22,5km, 1868 D+, 166 D-, 6h06 de marche.

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Petite pause à l'abri dans une plaine de jeu

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Jour 20 - 2 aout: Rifugio Vedrette di Ries - Après Weizgruber

Le réveil sonne à 6h après une bonne nuit au refuge. Dehors, une fine pellicule de neige recouvre les sommets autour et le sentier: c’est magnifique! Après un petit déjeuner au chaud, nous déchantons cependant rapidement: il fait froid, les chaussures sont encore détrempées de la veille et la neige a gelé par endroit, faisant glisser le pierrier que nous empruntons. Cela nous oblige à être très prudents et nous progressons lentement.

Nous retrouvons par la suite un sentier en meilleur état et pouvons allonger la foulée jusqu’en bas. Ensuite, nous décidons de passer par la route pour rejoindre la ville de Taufers sans passer par Acereto. Les deux derniers kilomètres prennent le sentier de Saint-Francois et nous sommes ravis de quitter la route. Cependant, ce sentier se révèle très fréquenté et nous croisons littéralement des centaines de personnes sur 2km: l’horreur! Nous gagnons enfin Taufers et décidons de rejoindre le Spar pour nous acheter un repas de midi réconfortant: flûtes au fromage, pain frais, fromage local, nectarines et Kinder Bueno. Après ce repas copieux, nous repartons pour une longue montée. Nous hésitons plusieurs fois en quittant la ville mais nous trouvons rapidement un joli sentier forestier qui monte droit dans la pente: plus de doute, c’est le bon! Après une belle ascension de 1300m, nous décidons de rester au niveau de l’alpage à 2000m plutôt que de rejoindre la crête: il devrait être plus facile de trouver un endroit où camper à cette altitude.

Après une heure, nous tombons sur une cabane ouverte où nous décidons de passer la nuit. Le banc à l’extérieur offre une magnifique vue portant jusqu’aux Dolomites. Nous pouvons une nouvelle fois apercevoir de loin les Tre Cime et le Vallandro.

Stats du jour: 28,1km, 1508 D+, 2239 D-, 8h44 de marche.

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Une fine pellicule de neige recouvre tout

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Le chateau de Taufers

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Jour 21 - 3 aout: Après Weizgruber - Walter-Brenninger-Biwak

Nous nous réveillons à 5h du matin pour éviter de gêner et de se faire surprendre par le fermier. Le lever de soleil est splendide sur les Dolomites, nous avons bien l’occasion de le voir pendant le petit déjeuner mais aussi pendant toute la première heure de marche. Nous gagnons le col après une chasse aux balises dans la prairie. Par la suite nous suivons une crête sur près de 12km. Le chemin est magnifique avec vue panoramique à 360° sur les montagnes. Rémy s’amuse à identifier certains sommets via l’application PeakFinder et certains culminent à plus de 3500m! Nous ne croisons personne. Nous surprenons une horde d’une trentaine de chamois dont des très jeunes ; nous avons la chance de les observer dévaler la prairie un moment. C’est ensuite une ribambelle de très petits veaux qui évoluent sous la surveillance de la vache reine! Nous restons bien à distance.

Après un passage dans un pierrier où des panneaux précisent de ne pas s’arrêter dedans pour cause de danger, nous atteignons le Rifugio Porro. La salle commune est intime, tout en bois. L’ambiance est conviviale. Les gardiens sont sympathiques et s’enquièrent de nos projets. Nous prenons un café et un chocolat chaud que nous finissons par accompagner par un premier puis un deuxième apfelstrudel! Ils sortent du four et sont délicieux – les meilleurs jusqu’ici!. Après déjà 4h de rando à 10h du matin, nous ne les avons pas volés.

Après quelques recommandations d’itinéraire par les gardiens, nous quittons le refuge sur le coup de 11h sous la grêle. A peine sortis, nous croisons de multiples personnes évoluant à contre-sens. Nous descendons jusqu’à atteindre un immense lac avec un barrage. Les touristes y affluent en masse car la route monte jusque-là. Ceci explique les multiples personnes croisées juste avant. Nous remontons ensuite vers le refuge Edelrauthutte. La pluie se met à tomber abondamment et nous arrivons bien mouillés malgré une ascension rapide en 1h06 pour 670m de dénivelé. Nous profitons de ce moment opportun pour manger au sec! Le refuge est touristique et presque plein à l’heure du déjeuner. Dehors, la pluie devient rapidement de la neige avec une température extérieure de 3°. Il faut beaucoup de courage pour motiver Alix à repartir dans ces conditions mais il faut avancer. Nous sommes encore relativement épargnés pour les deux dernières heures de marche ; la pluie se fait moins intense. Après un pierrier un peu casse-figure, nous passons le dernier col de la journée. Une descente, deux traversées de torrent les pieds dans l’eau et une montée bien raide et nous atteignons la cabane de bivouac dont nous avait parlé la gardienne du refuge Porro. Nous dormirons au sec à nouveau!

Le bivouac est cosy, entièrement en bois et recouvert sur les 3/4 de ses côtés par des pierres, il comprend une pièce unique avec un poêle et de quoi suspendre les affaires mouillées. Un bec à gaz, de la vaisselle, un banc, une table et un couchage jusqu’à 5 personnes sont à disposition. Des photos de personnes et de fleurs sont affichées au mur. C’est une vraie petite maison!

À notre arrivée, deux comparses sont déjà là. Il faudra partager les lieux pour la nuit. Nous échangeons un peu sur les itinéraires respectifs autour d’un thé chaud. Ils réalisent un trek de 5 jours et ont dû rebrousser chemin à cause des conditions météo. Le réveil est fixé conjointement à 5h car demain, 20 millimètres de pluie sont à nouveau prévus dans l’après-midi. Nous nous endormons respectivement à 19h15 (Alix) et 20h (Rémy) - les allemands étaient couchés à 18h.

Stats du jour: 28,5km, 1814 D+, 1766 D-, 8h40 de marche.

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Lever de soleil sur les Dolomites

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Le fameux studel du Rifugio Porro!

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Le bivouac où nous passons la nuit



Jour 22 - 4 aout: Walter-Brenninger-Biwak - Wiesen Prati

Nous nous réveillons à 5h pour partir tôt et éviter la pluie prévue l’après-midi. Mauvaise surprise : il pleut déjà. Nos comparses allemands qui devaient se lever à la même heure éteignent leur réveil et se rendorment. Nous déjeunons et replions les sacs rapidement avant le moment fatidique : renfiler les chaussettes et les chaussures trempés de la veille. Ceux-ci le resteront toute la journée, ne devenant même pas “juste humides” vu les chemins transformés en rivière, les torrents à traverser et les hautes herbes mouillées.

Les premiers kilomètres sont réalisés sur l’Alta Via locale, un sentier escarpé qui est glissant et boueux en raison des conditions météorologiques. Il nous faut mettre les mains à plusieurs endroits sur la roche mouillée pour progresser. La brume va et vient, empêchant parfois de voir à plus de dix mètres pour se dissiper ensuite brusquement et nous montrer les alentours : sommets, moutons et névés nous entourent. Nous oscillons autour des 2400m d’altitude. Après une avancée de 4km en deux heures et une partie de l’itinéraire fermé car dégradé, nous décidons finalement de trouver une alternative par la vallée. Il nous faudra 5h pour réaliser les 10 premiers kilomètres et retrouver un sentier facile et roulant.

Nous continuons encore 1h30 et rejoignons définitivement la vallée. Nous trouvons un abribus pour déjeuner au sec du pain noir avec du babaganoush. C’est notre première pause de la journée et nous nous jetons affamés sur ce met bien goûtu. Nous terminons la quasi-totalité de notre nourriture, sachant que nous nous ravitaillerons ce soir. Nous repartons ensuite par un itinéraire qui suit la route principale vers Vipiteno mais emprunte la grande majorité du temps des sentiers ou des pistes forestières. La pluie s’intensifie lors de la dernière heure et nous décidons finalement de nous arrêter à Wiesen, quelques kilomètres avant Vipiteno. Nous sommes rincés, les pieds et les mains fripés, et nos pantalons et vestes de pluie commencent à percer après 10h30 de marche sous une pluie quasi continue.

La première guesthouse dans laquelle nous tentons notre chance est complète, mais la dame nous renseigne une adresse proche qui a de la place. Nous passons par le supermarché et nous rendons dans cette auberge. Sur place et au vu de notre tenue détrempée, nous sommes invités à enlever nos vêtements de pluie dans le local à vélo, puis nous accédons enfin à la chambre. Un endroit sec, une douche, un banc: presque le paradis sur terre! Notre hôte accepte même de nous faire la lessive. Vu la pluie qui continue, nous décidons de commander des pâtes et une pizza. Nous mangeons et allons nous coucher de bonne heure, éreintés par cette journée intense.

Stats du jour: 36,3km, 1038 D+, 2218 D-, 10h45 de marche.

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Jour 23 - 5 aout: Wiesen Prati - Avant Kaindlsharte

Nous prenons le petit-déjeuner dans notre guesthouse mais celui-ci s’avère un peu décevant et nous nous promettons de nous arrêter en route pour quelques friandises supplémentaires. De plus, notre hôte nous fait comprendre à 8h10 qu’il serait temps de partir… et nous donne jusque 9h pour réaliser le checkout. Nous sommes un peu refroidis par ces propos mais repartons sous un ciel bleu et avec des vêtements propres. Malheureusement, les pieds sont toujours mouillés puisque les chaussures sont trempées. Les 8 premiers kilomètres se font à plat. Nous passons rapidement en périphérie de Vipiteno et atteignons Stange. En chemin, nous croisons un camp scout et nous nous disons qu’il aurait été marrant de camper avec eux et d’apprendre quelques chants italiens! Nous nous arrêtons à l’épicerie de Stange et dévorons un deuxième petit déjeuner sur un banc au soleil: quel pied après la pluie d’hier!

Nous partons ensuite dans la première ascension du jour vers Mareiter Stein. La montée est raide dans les bois et la fin offre plusieurs trompe-l’œil: le sommet est chaque fois caché derrière ce qu’on pense être la cime. Nous nous arrêtons et déjeunons sur place en admirant la vue.

Le sentier prend ensuite une crête sur plusieurs kilomètres avec de nombreux passages techniques et vertigineux, et un point culminant à 2670m. Les nuages vont et viennent, cachant et découvrant le paysage, larguant même quelques gouttes de pluie par moment. Bien qu’amusant, le sentier ne nous permet d’avancer rapidement et nous décidons de redescendre de quelques centaines de mètres via un alpage. C’est les pieds dans l’eau que nous regagnons ensuite le col Ratschinger avant de redescendre sur la Malga Lazzago. Juste avant celle-ci, nous découvrons des galeries et rails d’un ancien site minier. Challengés par la pente raide et directe des rails, nous décidons de les emprunter pour grimper rapidement. En haut, nous trouvons un magnifique emplacement de bivouac, en dehors de la clôture des vaches et surélevé par rapport au marais. Seuls quelques moutons inoffensifs partagent l’alpage avec nous. Nous mangeons dans les sacs de couchage car il fait très froid, mais passons néanmoins une excellente nuit grâce à nos duvets!

Stats du jour: 26,1km, 2438 D+, 1113 D-, 8h50 de marche.

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Un joli chemin en crête

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Jour 24 - 6 aout: Avant Kaindlsharte - Après Sölden

Nous replions rapidement en admirant le lever du soleil sur les montages d’en face. Nous découvrons des sommets enneigés qui n’étaient pas visibles la veille. Il fait froid mais nous partons heureusement à l’assaut du col Kaindlscharte. Nous descendons ensuite vers le refuge Monteneve établi dans les bâtiments de l’ancien site minier qui fournissait charbon, cuivre, zinc et plomb au Tyrol. Nous découvrons de nombreux vestiges de ce passé et le refuge offre d’ailleurs des visites guidées pour les intéressés. Nous prenons notre petit-déjeuner à l’intérieur agrémenté d’un chocolat chaud.

La descente qui s’en suit est rapide et offre de beaux panoramas sur la vallée et un glacier. Après le Timmelsbrugge, nous remontons jusqu’au Timmelsjoch, col routier marquant la frontière entre l’Italie et l’Autriche. Nous déjeunons en haut en séchant la tente mais ne nous attardons pas: malgré le soleil, nous sommes assaillis par le froid et le vent. Nous décidons de descendre par la vallée pour rejoindre Sölden rapidement: nous sommes fatigués physiquement et mentalement.

L’arrivée sur Sölden est un soulagement: nous nous ravitaillons et refaisons le plein d’énergie. Après une longue pause régénératrice, nous remontons de quelques centaines de mètres pour poser le bivouac. La vue est à nouveau spectaculaire. Vers 19h et alors que le jour commence déjà à décliner, le fermier de l’alpage débarque pour couper du foin. Nous lui demandons si nous pouvons poser notre tente et celui-ci nous répond qu’il n’y a pas de souci. En réalité, la conversation est peu fluide puisque nous ne parlons pas allemand et lui pas anglais.

Stats du jour: 30,7km, 1823 D+, 2157 D-, 8h31 de marche.

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Ancien village minier

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Jour 25 - 7 aout: Après Sölden - Gepatschhaus

Nous nous levons tôt et continuons à grimper jusqu’à atteindre une station au pied d’un glacier. Tout y est fermé et nous nous arrêtons au bord de la route pour y prendre le petit-déjeuner. Nous continuons ensuite la montée avec plusieurs passages dans des névés faciles où nous croisons de nombreuses personnes qui descendent. Nous atteignons le col Pitztaler Jochel (2996m) d’où la vue est absolument incroyable: de magnifiques montagnes et de nombreux glaciers nous entourent. Dans la descente vers le refuge Braunschweigger, nous croisons et pouvons observer de près 3 bouquetins: l’instant est magique. Le refuge est très beau et nous nous y arrêtons pour admirer la vue autour d’une boisson chaude. Une course de trail passe par là et nous pouvons observer plusieurs coureurs. D’ailleurs, la gérante du refuge ainsi qu’une personne croisée dans la descente nous demandent si nous y participons!

Une longue descente nous emmène à Mittelberg. Le temps est toujours au beau fixe et nous nous arrêtons à l’ombre des arbres pour déjeuner. Nous attaquons ensuite la deuxième ascension de la journée via une longue piste roulante où nous croisons de très nombreux participants au trail. Nous nous amusons à encourager les coureurs plus ou moins fatigués, engagés sur des distances plus ou moins longues qui sont indiquées par des couleurs de dossard différentes.

Nous atteignons ensuite le refuge Taschachhaus où plusieurs alpinistes reviennent de leurs courses avec cordes, crampons et piolets. Le temps se couvre mais l’orage ne semble pas imminent et nous décidons de repartir à l’assaut du Olgrubenjoch, le premier col à plus de 3000m de cette traversée! Nous constatons avec surprise que les panneaux n’indiquent pas les cols mais uniquement les refuges et auberges, avec un symbole « couverts ». Nous sommes toujours entourés de glaciers et de sommets où doivent être montées les différentes cordées croisées au refuge. Durant l’ascension, quelques gouttes de pluie tombent mais globalement le temps se maintient. Au sommet et dans la descente, nous sommes assaillis par de terribles rafales de vent – elles doivent atteindre 80 à 100km/h – et nous tâchons de descendre au plus vite pour leur échapper.

Une fois en bas, nous décidons de tenter notre chance au refuge Gepatschhaus: la pluie commence à tomber et il est prévu plus de 20mm de précipitations sur la nuit. Le refuge est malheureusement complet mais le gardien nous autorise à planter notre abri sur leur terrain. Nous nous posons à côté de la chapelle réhabilitée en dortoir. Nous avons à peine le temps de monter la tente et de nous y réfugier que l’averse bat son plein pour toute la nuit.

Stats du jour: 34,6km, 2552 D+, 2607 D-, 10h55 de marche.

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Jour 26 - 8 aout: Gepatschhaus - Nauders

Il pleut toujours au réveil. Nous démontons rapidement l’abri et rejoignons le refuge pour y prendre notre petit-déjeuner au sec, avec un cappuccino et un chocolat chaud. La pluie cesse au moment où nous partons. Nous suivons un long sentier en balcon surplombant un lac, rendu glissant par la pluie de la veille: les pieds sont trempés et Alix chute, heureusement sans gravité. Nous devons régulièrement sauter de pierre en pierre pour éviter l’eau qui envahit le sentier.

Nous remontons ensuite une vallée au milieu des marmottes et des vaches, jusqu’à atteindre quasiment le col Rotschragenjoch. Les dernières centaines de mètres sont néanmoins pénibles: la pente est vertigineuse, les lacets inexistants et le sol constitué de gravillons qui s’affaisse sous nos pas. Au sommet, la vue est dégagée et nous permet d’observer des sommets lointains et de nouveaux glaciers. Le début de la descente est également compliqué mais nous regagnons rapidement un sentier plus facile. Cependant, la fatigue commence à se faire sentir et Rémy chute également, toujours sans gravité. Nous devons régulièrement couper certains lacets pour éviter les vaches couchées sur le sentier. Ces vaches nous obligent également à la plus grande attention: en effet, leurs bouses envahissent les chemins et se confondent parfois avec des cailloux : le fameux trompe-l’œil bouse-caillou, véritable cauchemar du randonneur!

Nous atteignons après presque 6h de marche le refuge Hohenzollernhaus où nous avons prévu de déjeuner. Le serveur est sympathique et s’intéresse à notre projet: il a lui-même réalisé la traversée des Pyrénées l’été passé. Un grand verre de sirop de sureau accompagne nos tortillas au hummus. Nous nous laissons ensuite tenter par le Kaizerschmarren mit Apfelmus comme dessert - une spécialité autrichienne entre le pain perdu et l’omelette sucrée, servi généreusement avec de la compote de pommes froide. Délicieux mais copieux!

Nous demandons conseil pour l’itinéraire jusqu’à Nauders et décidons de passer par le Tscheyjoch. Le début de l’ascension suit un beau sentier très roulant, mais le sentier disparaît sur le dernier tiers, ne laissant que quelques balises éparses et peu visibles pour nous orienter. Le col passé, il nous reste encore 10km pour rejoindre Nauders. Le chemin est également peu clair et nous coupons tout droit à quelques reprises mais nous gagnons la forêt à temps: une averse de grêle s’abat en effet sur nous! Après quelques erreurs d’itinéraires et d’averses éparses de pluie et de grêle, nous gagnons finalement Nauders.

Il est 20h20 et nous nous mettons en quête d’un logement. Après plusieurs essais, nous trouvons une guesthouse charmante mais qui ne peut nous offrir qu’une seule nuit, alors que nous prévoyons un jour off le lendemain et aurions préféré passer deux nuits au même endroit. Les affaires déposées dans la chambre, nous remontons au snack du village pour le repas: durum falafel, salade grecque et frites!

Stats du jour: 33,5km, 1962 D+, 2379 D-, 11h00 de marche.

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Départ sur la route

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Le fameux Kaizerschmarren mit Apfelmus

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Arrivée au soleil couchant sur Nauders

Jour 27 - 9 aout: Nauders (jour off)

Le petit-déjeuner est royal: une couque crème-chocolat, du pain, des fruits, du fromage, de la confiture de myrtilles, du nutella sont sur la table. Notre hôte est aux petits soins et nous propose également du gâteau fait maison, un œuf qui arrive sur un coquetier recouvert d’une jolie poule réalisée en crochet, et un supplément de pain et fromage: nous sommes ravis et plus que repus!

Malheureusement et malgré une ultime tentative, nous ne pouvons pas rester une seconde nuit sur place. Nous remballons donc nos affaires et nous rendons à l’office du tourisme pour connaître les chambres d’hôte qui ont des disponibilités. La première à laquelle nous nous rendons nous propose une chambre double. Après une courte hésitation, nous acceptons. Bien nous en prend puisque la chambre est spacieuse et accède à une grande terrasse ensoleillée sur laquelle se trouve des transats - parfait pour la matinée de cette journée de repos!

Avant de nous allonger, nous nous adonnons au rituel de ces journées: nous déballons entièrement nos sacs, faisons aérer l’ensemble de nos vêtements ainsi que nos sacs de couchage, retournés et suspendus sur des cintres, et faisons sécher notre bâche de sol. Les chaussures et chaussettes sont également mises au soleil pour sécher et s’aérer.

Après une matinée farniente, nous nous mettons en quête d’un restaurant italien. Malheureusement, le seul de la ville est fermé jusqu’à décembre et on nous recommande le snack où nous avons soupé la veille pour la meilleure pizza du coin. Nous suivons ces recommandations et retournons donc au même endroit pour des pizzas et une nouvelle salade grecque.

La première mission de l’après-midi est de réparer le bâton de marche d’Alix dont une attache de serrage est cassée. Heureusement, le premier magasin de sport possède la pièce de rechange et le gérant très sympathique nous répare le bâton en 15 minutes et pour la modique somme de 6€. Quelle aubaine!

La deuxième mission consiste à faire les courses. Après un essai infructueux dans une petite épicerie au choix limité, nous repassons par notre logement pour demander conseil. Notre hôte nous indique le plus grand supermarché mais insiste pour que nous lui donnions nos vêtements à lessiver comme discuté plus tôt. Puisque tout part à la lessive, c’est donc nus sous nos pantalons et vestes de pluie que nous nous rendons au magasin malgré le beau soleil dehors.  Les courses se passent rapidement car nos repas sont bien rodés. Les proportions journalières sont connues et il est donc facile de se ravitailler. Une fois les courses réalisées, nous procédons au traditionnel reconditionnement de nos vivres: nous ouvrons la plupart des emballages pour mettre la nourriture dans des ziplocks avant de la repartir dans nos deux sacs.

Nous passons le reste de l’après-midi et la soirée nus sur le lit à attendre notre lessive qui n’arrivera que le lendemain matin. Ceci est l’occasion de passer quelques appels, peaufiner l’itinéraire et la cartographie pour la Suisse et dîner dans la chambre.

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Dernière modification par Noiky (05-12-2021 17:34:12)

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#14 30-09-2021 07:23:55

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Moi qui voulais savoir comment vous aviez affronté la pluie, maintenant je sais roll !

Quelques jours avant vous, c'est à la redescente de la Kaindlscharte, et surtout après le refuge Monteneve, que je me suis fait rincer comme jamais ...


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
l'ultralighter più estremo di sempre

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#15 30-09-2021 20:43:13

CLeC
Membre
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Bonjour,
Merci pour votre retour si vivant et plaisant, que je lis avec grand plaisir et intérêt en parallèle de celui d'Hervé27 (et dans des coins qui m'intéressent beaucoup, même si je n'irai sans doute jamais).
Et chapeau aux Noiky et à Hervé d'avoir fait un si long périple avec la météo exécrable de cet été ; fallait de la motivation !!


4981875N - 0698785E - 1761m

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#16 05-10-2021 06:55:54

Noiky
Couscous lover
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Merci Hervé et CLeC - la suite arrive :-)

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#17 05-10-2021 07:31:38

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Partie 4 - Les Grisons et le Tessin: 9 jours, 300km, de Nauders à Ulrichen
Jour 28 - 10 aout: Nauders - Zollhutte

Après un bon petit déjeuner, nous quittons tardivement notre guesthouse vers 8h40. Il fait plein soleil – quel pied ! Nous atteignons rapidement la frontière à Martina: nous voilà en Suisse ! Nous marchons durant la majorité de la matinée sur des sentiers forestiers et des pistes. Nous passons par plusieurs petits villages: Tschlin, Vna et Zuort où nous croisons quelques randonneurs enthousiastes qui ne manquent pas d’échanger 2-3 mots avec nous, souvent en français d’ailleurs.

Les chemins sont très roulants et nous progressons rapidement. Le moral est au beau fixe: la magnifique météo, le plein d’énergie procuré par la journée de repos et les sentiers faciles contribuent à notre pêche d’enfer ! Après Zuort, nous quittons les pistes forestières pour les chemins d’alpages où nous nous amusons à observer trois jeunes garçons qui ramènent avec une grande maîtrise leur troupeau de vaches à l’étable.

Par la suite, nous retrouvons les sentiers de haute montagne et leurs fleurs singulières que nous aimons regarder. Nous nous élevons ainsi jusqu’au Knonenjoch à 2980m. A cette altitude, les prairies font place aux pierriers et la vue porte loin: nous sommes complètement entourés de montagnes et sous le charme de ce spectacle.

Il commence à se faire tard mais nous avons repéré une cabane plus loin sur le parcours. Étant donné qu’il n’est pas possible de planter l’abri dans cet environnement rocailleux, nous poussons le train jusque-là, priant que la cabane soit ouverte. Durant la dernière demi-heure, nous parcourons une magnifique crête sans difficulté sous une belle lumière déclinante. Nous sommes subjugués par la beauté des sommets qui nous entourent. Nous atteignons notre cible à 20h30, et notre bonheur est immense: l’endroit est accessible et cosy. La cabane contient deux couchettes ainsi qu’un espace pour souper avec une table. Après un bon repas, nous nous endormons rapidement après cette journée fantastique où nous avons parcouru 40km et monté 2800m de dénivelé positif.

Stats du jour: 39,9km, 2761 D+, 1426 D-, 10h06 de marche.

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La Zollhutte, magnifique cabane non gardée



Jour 29 - 11 aout: Zollhutte - Avant Alp d'Immez

Nous avons entendu des bruits de rocailles pendant la nuit: sans doute des chamois qui sont passés à proximité de la cabane. Cette hypothèse se renforce après quelques minutes de marche, puisque nous avons la chance d’observer 3 chamois qui gambadent sur une paroi. Nous descendons ensuite vers un alpage pour mieux remonter vers le col Fucletta. La fin de l’ascension se passe dans un immense éboulis de pierres où il faut trouver son chemin entre les balises.

Ce petit jeu se poursuit d’ailleurs une fois le col franchi. Nous attaquons une longue descente de 1200m de dénivelé où nous passons par le refuge Tuoi, nous traversons un alpage où les familles s’activent à ramasser le foin, pour enfin arriver dans la vallée au village de Lavin.

Les nuages et le temps incertain font enfin place à un beau soleil. Nous prenons une longue pause au village. Nous nous installons d’abord à la terrasse d’un café où nous nous régalons d’une cruche de sirop de sureau, d’une part de gâteau aux noix et d’un espresso pour Rémy. Nous enchaînons ensuite par un passage rapide à l’épicerie pour compléter ce festin par quelques fruits et Kinders Bueno. Revigorés, nous continuons notre route pendant près de deux heures sous un soleil éclatant. Les marmottes sont nombreuses cette après-midi et nous avons l’occasion de bien les observer. Nous dégotons un bel endroit de bivouac non loin d’une rivière et nous en profitons pour nous débarbouiller dans l’eau fraîche.

Stats du jour: 34,9km, 1492 D+, 2295 D-, 9h17 de marche.

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Jour 30 - 12 aout: Avant Alp d'Immez - Chamana d'Uglix

Il fait magnifique! Nous entamons la montée vers le refuge Chamana da Grialetch pour y prendre notre petit-déjeuner. Le début de la montée est marqué par de nombreuses vaches trônant au milieu du chemin. Celles-ci étant accompagnées de jeunes veaux, nous sommes contraints de faire de larges détours dans des prairies minées de bouses. Sur le dernier pan de la montée, nous voyons un hélicoptère faire des aller-retours vers le refuge. Lorsque nous arrivons sur place, le bâtiment est en réalité en travaux: de nombreux ouvriers sont présents, notamment sur le toit. Un monsieur vient à notre rencontre pour nous informer que le refuge est fermé mais qu’il peut nous fournir un café. Rémy accepte: ce sera malheureusement un café soluble, pour la modique somme de 4 francs. Bienvenue en Suisse! L’homme se révèle être un membre du comité construction et rénovation du Club Alpin Suisse. Nous échangeons rapidement sur les travaux menés et notre traversée.

Nous reprenons ensuite le chemin vers Bergün en passant par deux cols supplémentaires. Dans le premier, nous croisons plusieurs personnes repeignant les balises et ne manquons pas de les saluer et les remercier pour leur travail. Un trailer est à nos trousses depuis le début de la montée. Il nous rattrape mais doit nous laisser filer dans la dernière partie de l’ascension. L’arrivée au deuxième col se fait par un chemin en balcon et débouche sur le refuge Kesch-Hutte qui est surplombé par un glacier. Nous y déjeunons sur la terrasse.

Après une longue mais agréable descente, nous atteignons Bergün et sommes accueillis en fanfare par un groupe de 5 joueurs de cor de montagne. Nous filons directement au point poste car notre colis nous y attend. La réception se fait au supermarché, dans une communication laborieuse avec la caissière et moyennant le versement de 55 francs suisses réclamés par la douane. Récupérer nos nouvelles chaussettes et chaussures est cependant une grande joie et n’est pas du luxe vu l’état des chaussures d’Alix, largement trouées sur les côtés. Nous découvrons également trois paquets de chocolat glissés en surprise par les parents d’Alix, que nous dévorons et partageons avec une famille de cyclistes itinérants comprenant deux enfants d’environ 6 et 8 ans. Nous craignons qu’avec la météo ensoleillée, les carrés Côte d’Or ne fondent et nous avons tout de même 600g à s’enfiler: un peu d’aide est donc la bienvenue.

Les vieilles chaussettes et chaussures ainsi que la boîte en carton soigneusement pliée sont jetés dans une poubelle publique sous le regard amusé d’une passante. Nous décidons de ne pas nous ravitailler comme prévu car nous sommes arrivés un jour plus tôt et le prochain ravitaillement tomberait un dimanche au lieu d’un lundi. Le magasin serait donc fermé. Nous changeons donc les plans et reportons les courses au lendemain.

Une fois le téléphone récupéré après avoir été mis à charger à la réception d’un hôtel, nous leur faisons don du “tape” acheté en cas de force majeure pour les vieilles chaussures d’Alix. Nous quittons la ville pour gagner les alpages et y planter la tente. Nous dégotons une belle aire à côté de la Chamana d’Uglix, cabane fermée et inhabitée mais qui possède un banc et une fontaine extérieurs.

Stats du jour: 37km, 1930 D+, 1840 D-, 9h30 de marche.

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Les vieilles et les nouvelles chaussures, il était temps!

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Jour 31 - 13 aout: Chamana d'Uglix - Lai da Picogns

Rémy est réveillé à 5h du matin par un bruit à proximité de la tente, un genre de “pas de course” puis un grognement. Il réveille tout de suite Alix, toujours profondément endormie. Les grognements se répètent. Nous hésitons et débattons sur l’attitude à adopter. Au sens de Rémy, il faut ouvrir la tente, objectiver l’animal et lui faire face. Au sens d’Alix, nous devons rester immobile et attendre afin que l’animal se rende compte que nous ne sommes pas une menace et qu’il peut s’en aller sans crainte. C’est cette dernière option que nous privilégions. Nous repoussons le réveil à 6h30 et finissons par nous rendormir après de longues minutes à guetter les bruits.

Les hypothèses fusent lors la première heure de randonnée: nous avions vu une biche la veille et le matin. Nous suspectons donc un cerf. Nous prévoyons de nous renseigner auprès du prochain refuge.
Le refuge Chamona d’Ela est magnifique mais non gardé. Tout y est fonctionnel: une grande pièce commune avec un coin cuisine, une cuisinière au bois, des tables et des bancs et un dortoir de 20 lits. La gérance fait confiance aux randonneurs pour régler la nuit : les tarifs sont clairement affichés et un formulaire est à remplir et à déposer avec le montant dû dans une boîte scellée.

Nous gagnons ensuite le col qui nous permet de rejoindre Savognin, 1500m de dénivelé plus bas, ville où nous avons prévu de nous ravitailler. Nous sommes d’une efficacité redoutable: les courses sont faites selon la rigueur habituelle et nous achetons également de quoi nous faire plaisir sur place pour le repas du midi. Nous profitons d’un banc avec table à l’ombre pour déguster ce repas.

Nous nous mettons ensuite en quête d’un café pour profiter du wifi ; la Suisse ne nous permet pas d’utiliser la 4G à moindre frais. C’est finalement à l’office du tourisme que nous débusquons un wifi gratuit avec un banc devant. Après un bref passage aux toilettes publiques et le remplissage de nos bouteilles, nous reprenons le chemin.

L’ascension est rude: la pente est raide et il fait chaud. Nous transpirons abondamment et vidons rapidement le contenu de nos bouteilles. Après une montée de 1300m de dénivelé d’une traite, nous atteignons le hameau de Ziteil, comprenant uniquement une église. Nous rencontrons le prêtre qui y vit trois mois par an, l’été. Il nous explique qu’il y vit seul, sans douche et avec peu d’électricité. Il réalise des visites, de nombreux pèlerins viennent notamment pour le 15 août, car cela serait la plus haute église d’Europe. La vue sur les montagnes environnantes est splendide et il s’amuse à nous donner les noms des sommets dont le mont Bernina culminant à 4048m, le plus haut des Grisons. Il s’intéresse également à notre projet et est impressionné par le poids de nos sacs qu’il sous-pèse. Il remplit nos gourdes et nous propose des vivres. Nous acceptons volontiers l’eau mais déclinons la nourriture car nos stocks sont au complet. Après la visite de l’église dont la grande baie vitrée donnant sur les montagnes est impressionnante, nous remercions chaleureusement le prêtre et le saluons.

Nous plantons la tente à 4km de là près d’un lac. Nous profitons d’une petite toilette bien rafraîchissante à la rivière et de la traditionnelle semoule face aux montagnes.

Stats du jour: 30,6km, 2324 D+, 1762 D-, 8h15 de marche.

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Magnifique refuge non-gardé mais tout confort et avec paiement sur place

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Jour 32 - 14 aout: Lai da Picogns - Après Farcletta digl Lai Grand

La toile est trempée par la rosée matinale mais nous nous y attendions. Il fait grand bleu, comme tous les jours depuis une semaine: que demander de plus?

L’itinéraire est escarpé depuis deux jours, nous faisant enchaîner les montées et les descentes de 1500m ou plus, nous usant physiquement et mentalement. Contre-intuitivement les descentes sont souvent plus éprouvantes que les ascensions. La descente du jour fait 1800m. Le sentier disparaît par moment et les balises sont rares, si bien que nous finissons par un azimut dans les hautes herbes mouillées signant le premier bain de nos nouvelles chaussures.

Nous arrivons enfin dans la vallée où nous tentons un arrêt dans un café en espérant capter le wifi. C’est un échec et nous quittons les lieux sans avoir commandé au grand dam de la serveuse. Nous déjeunons dans le petit hameau de Clugin où nous nous asseyons à même la rue pour bénéficier de l’ombre d’une habitation. Nous étalons chaussures, chaussettes et tente de l’autre côté de la rue pour qu’ils sèchent au soleil.

Nous grimpons ensuite au hameau de Promischur, 800m de dénivelé plus haut, où nous profitons de la fontaine pour s’hydrater. Celle-ci est également utilisée par les habitants comme frigo: nous y trouvons pastèque, melon, bières et lait.

Nous ne nous attardons pas car il reste encore le même dénivelé à avaler. La pente est douce et nous dépassons bientôt le niveau des arbres, c’est-à-dire aux alentours de 2000m d’altitude. Nous gagnons un beau lac où d’autres randonneurs débouchent et où nous décidons de prendre une pause. Un couple se baigne dont l’homme qui nous impressionne à passer 20 minutes dans l’eau qui ne doit pas être à plus de 10 degrés. Un autre couple randonne avec leur nourrisson de 15 mois. Nous laissons ce beau monde, d’autant que des nouveaux arrivants affluent, pour atteindre le col plus haut. Nous trouvons facilement un bel endroit de bivouac, en amoureux, à 2600m d’altitude. Cela fait un mois jour pour jour que nous avons débuté cette aventure.

Stats du jour: 28,4km, 1791 D+, 1765 D-, 8h25 de marche.

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Jour 33 - 15 aout: Après Farcletta digl Lai Grand - Après Pardatsch

La journée commence par une descente jusqu’au hameau de Turra. Dans ce petit hameau, nous découvrons devant une maison un comptoir qui vend des produits locaux. Tout est basé sur la confiance: on se sert et on laisse l’argent dans la caisse. Malheureusement, il n’y a pas de sirop de sureau et nous passons donc notre tour. Après notre petit-déjeuner, nous remontons au Tomulpass avant de plonger sur Vals. Nous sommes dimanche, le 15 août de surcroît, et pensons que le supermarché à Vals sera peut-être ouvert jusque midi. A 11h30 et alors que nous apercevons Vals au loin, nous décidons que Rémy parte en courant vers Vals pour atteindre le supermarché à temps. Malgré une cabriole dans la descente, il arrive face au supermarché à 11h57, trempé de sueur: le magasin est malheureusement fermé. Alix le rejoint quelques minutes plus tard. Nous décidons ensuite de nous octroyer une petite pause bien méritée (déjà 5h et 20km dans les jambes!) et nous attablons à une terrasse avec un verre de sirop de sureau. Après avoir pris notre lunch dans le village, nous revenons prendre un café et un dessert dans le même établissement.

Vals est un très joli village dont toutes les maisons sont dotées d’un toit fait avec des tuiles en pierre plate. En quittant le village, nous remontons à nouveau de 1500m jusqu’au Forclua da Patnaul. Nous y croisons un immense troupeau de moutons gardé par deux patous. Heureusement, le premier se désintéresse complètement de notre présence et le second ne viendra nous renifler que quelques secondes avant de nous laisser la paix. Alors que la montée était roulante, la descente est raide et peu évidente. La pente n’offre pas non plus d’endroit pour bivouaquer et nous sommes contraints de redescendre bas pour trouver un endroit où poser la tente, sous un arbre au bord d’une piste très peu fréquentée. Nous finissons de monter la tente à la lueur de nos frontales après une semoule vite engloutie.

Stats du jour: 34,6km, 2213 D+, 3253 D-, 9h52 de marche.

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Ce qui est dans l'armoire est à vendre!

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Le village de Vals avec ses toits en pierre

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Jour 34 - 16 aout: Après Pardatsch - Capanna Scaletta

La nuit a été pluvieuse et marquée par de nombreux éclairs. Un autre orage est prévu pour l’après-midi et nous avons donc d’ores et déjà décidé de passer par la vallée après le refuge Scaletta. Au hameau de Parvalsauns, nous prenons notre petit-déjeuner à côté d’un parking, alors qu’une nouvelle armoire de produits locaux est présente: nous ne résistons pas cette fois à y acheter un fromage de chèvre, ayant croisé et salué les biquettes quelques minutes auparavant. Le fromage est délicieux et nous cale pour la suite de la matinée.

Nous croisons encore deux de ces armoires et nous amusons à les ouvrir et à découvrir leur contenu: schnaps (verres fournis!) et sirop sont proposés aux randonneurs. Le début de la montée est également truffé d’une trentaine de salamandres noires dont nous nous amusons à observer les poses.

Le temps est variable: tantôt nous progressons dans la brume, tantôt le ciel s’éclaircit et le soleil nous réchauffe. Nous gagnons finalement le refuge Scaletta après 5h de marche, et entrons ainsi dans le Tessin. Nous nous y installons pour déjeuner, avec une soupe et un morceau de gâteau au chocolat comme dessert: quel festin!

Alors que nous discutons de la suite du programme, nous décidons finalement d’en rester là pour aujourd’hui: le refuge est agréable, les prévisions météorologiques mauvaises pour aujourd’hui mais bonnes pour les prochains jours, et nous sommes fatigués par ces derniers jours. Après une douche chaude salvatrice, nous passons donc l’après-midi dans la salle commune du refuge à écrire et lire pendant que l’orage gronde dehors. Comme dans de nombreux refuges vus jusqu’ici, un câble le relie à la vallée et permet de monter et descendre de petits chariots: fini le portage à dos d’homme!

La soirée est agréable, d’autant que nous avons opté pour la demi-pension. Le repas du soir est composé de salade en entrée, lentilles aux légumes et riz comme plat et salade de fruits en dessert: un délice pour nos papilles! Le personnel est très sympathique et parle français. La patronne vient même crier des « buen appetito » à l’ensemble des tablées!

Stats du jour: 17,8km, 1270 D+, 570 D-, 4h53 de marche.

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En vente libre: fromage, schnaps, pierres et sirop

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Les moutons et la brume matinale

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La Capanna Scaletta et son chariot de ravitaillement



Jour 35 - 17 aout: Capanna Scaletta - Piano Verde

Nous avons passé une excellente nuit malgré la vingtaine de personnes qui partageaient le dortoir avec nous. Le petit-déjeuner est simple mais copieux puisque sous forme de buffet. Nous multiplions les aller-retours jusqu’à être complètement rassasiés. La matinée est très agréable: nous sommes en pleine forme, le soleil est présent et les chemins faciles. Nous avons choisi un autre itinéraire que celui initialement planifié. Nous descendons et atteignons rapidement Campo Blenio, puis continuons vers Aquacalda où nous déjeunons près du camping. Nous remontons ensuite vers le Passo del sole en suivant le chemin des cols alpins. Les vues sont magnifiques depuis ce matin, mais la palme revient au sommet du col. Depuis celui-ci, plusieurs sommets de plus de 4000m sont visibles. Nous sommes ravis d’être dans le Tessin et de saluer les personnes que nous croisons à coup de « bon giorno » et « ciao ».

En redescendant vers le Lago Riom, nous passons dans un alpage où les fermiers sont occupés à rentrer les vaches. Nous partageons ainsi la piste avec plus de 200 vaches qui avancent en file indienne et en sens contraire.

Nous atteignons alors le Lago Riom, immense lac de retenue pour un barrage hydroélectrique. Nous le dépassons et poursuivons: nous souhaitons en effet nous approcher au maximum d’Airolo puisque nous n’avons plus de petit-déjeuner pour le lendemain. Après une dernière montée, nous trouvons une petite clairière idéale pour camper. Nous terminons l’ensemble de nos vivres pour dîner, à l’exception de deux barres chocolatées que nous gardons pour l’heure trente de marche qui nous amènera le lendemain matin à Airolo.

Stats du jour: 39,4km, 2024 D+, 2307 D-, 9h21 de marche.

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Jour 36 - 18 aout: Piano Verde - Après le col de Corno-Gries

Il a plu cette nuit et le vent a fortement soufflé. Rémy a mal dormi à cause des bourrasques qui secouaient la tente. Nous nous réveillons néanmoins de bonne heure. Il ne pleut plus et nous gagnons Airolo vers 8h du matin. A notre arrivée, nous sommes assaillis par les bruits de la ville qui contrastent avec le silence agréable de la montagne quelques fois interrompu par la sonnaille du bétail et le sifflement des marmottes. Airolo est une ville assez importante par rapport aux petits villages que nous avons croisés dernièrement, tout d’abord parce qu’elle est dotée d’une gare et ensuite par le caractère industriel de sa vallée: lignes hautes tensions, carrières, autoroutes, etc.

Après avoir refait le plein de provisions, nous dévorons un petit-déjeuner gargantuesque: fruits, pain et Nutella. Le pot de 200g de pâte à tartiner ne résiste pas à notre appétit qui n’a plus de limite. Nous décidons de poursuivre encore quelques jours sur l’itinéraire des cols alpins car cela nous offre une meilleure idée des temps de parcours et plus de possibilités de ravitaillement, ce qui nous dispense de devoir porter cinq jours de nourriture.

Nous optons cependant pour quelques variantes plus directes quand cela est possible, comme à la sortie d’Airolo où nous choisissons l’ascension la plus raide qui mène à Alpe di Pescium. La suite de l’itinéraire du jour est facile. Plusieurs personnes s’adonnent à la cueillette aux myrtilles sauvages et nous en profitons pour en déguster quelques-unes en route. Les vues ne sont pas aussi spectaculaires que les jours précédents vu le nombre de lignes à haute tension qui parcourent le paysage. Nous fêtons néanmoins le passage de la barre des 1000km, barrière symbolique importante pour notre mental.

Nous atteignons en fin d’après-midi le refuge Capanna Corno-Gries. Nous nous y arrêtons brièvement pour passer aux toilettes et recharger en eau. La cabane est très jolie et atypique, avec un trapézoïde inversé comme étage. Nous sommes également séduits par la gentillesse du personnel. Nous reprenons la route vers 17h30 sous les regards interloqués des autres randonneurs sur la terrasse qui en ont fini pour aujourd’hui. Nous gagnons le col au-dessus du refuge et nous tombons sur deux magnifiques glaciers et plusieurs lacs aux eaux translucides et d’un bleu profond.

Passé le col, nous retombons sur des installations industrielles: éoliennes, barrages hydroélectriques et lignes à haute tension ; le topo-guide fait même la publicité de cette étape qui va à la découverte de l’énergie verte en Suisse. Nous descendons quelques centaines de mètres pour gagner quelques degrés et trouvons un endroit pour passer la nuit.

Stats du jour: 37,4km, 2044 D+, 1769 D-, 8h47 de marche.

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Le refuge Corno-Gries, à l'architecture singulière

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Les éoliennes au col, c'est moche!

Dernière modification par Noiky (05-12-2021 17:36:27)

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#18 05-10-2021 22:56:23

thanjuzo
επίδοξος συνταξιούχος
Lieu : IdF
Inscription : 21-08-2015
Site Web

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Superbe pour l'esprit et magnifiques photos. Merci de nous partager ceci, poster ces textes prend du temps. Stats impressionnantes qui ne mollissent pas !

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#19 06-10-2021 06:41:41

Joy Supertramp
Sempervirens
Inscription : 25-03-2019
Site Web

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Excellent, ils vendent même des pierres dans les petites gargottes  big_smile

Il est chouette votre récit, merci !


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

Liste montagne été top confort

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#20 07-10-2021 08:06:41

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Merci Thanjuzo et Joy pour vos gentils messages  smile

Je dois avouer que les pierres nous attiraient moins que le fromage  big_smile

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#21 22-10-2021 21:28:00

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Partie 5 - Le Valais Suisse: 8 jours, 260km, de Ulrichen au Col du Grand-St-Bernard
Jour 37 - 19 aout: Après le col de Corno-Gries - Alpage de Mittlestaffel

Nous descendons sur Ulrichen qui s’avère un peu plus éloigné que prévu: il nous faut 2h pour atteindre le village. Nous renouvelons l’expérience de la veille et mangeons du pain tessinois au Nutella avec quelques fruits. Nous nous sommes installés sur un banc de la gare locale. Les personnes qui viennent prendre le train doivent appuyer sur un bouton: nous devinons que le train ne s’arrête pas si cela n’est pas demandé. Nous nous remettons en route après un passage rapide aux sanitaires du camping du village.

Toute la matinée, nous parcourons des chemins et des pistes à travers bois et pâtures, tout en restant à une altitude relativement constante et surplombant la vallée du Rhône. Plusieurs villages typiques formés de jolis chalets jouxtent le cours d’eau: les règles d’urbanisme semblent bien établies, ce qui est agréable pour les yeux.

Nous continuons sur des chemins et pistes forestiers et atteignons le village d’Ernen vers 16h. Nous nous y ravitaillons et prenons un goûter près de la jolie plaine de jeux où plusieurs enfants se divertissent. Peu après, nous quittons la vallée du Rhône pour remonter vers Binn en longeant un vertigineux canyon. Des œuvres d’art sont disposées à intervalle régulier au cours de ce parcours rocheux.

Une fois ce passage achevé, la quête au bivouac est lancée. Ce soir, elle est ardue et il nous faudra parcourir plusieurs kilomètres avant de trouver. Nous nous résolvons vers 20h30 à planter l’abri au bord d’une piste qui ne paraît pas fréquentée, vu la lumière qui commence à décliner et les pentes abruptes qui nous cernent. Le compteur affiche 46km: une véritable journée marathon! Des papillons nous tiennent compagnie pendant la soirée et envahissent le toit de la tente.

Stats du jour: 45,9km, 1678 D+, 2066 D-, 10h18 de marche.

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Jour 38 - 20 aout: Alpage de Mittlestaffel - Après Simplon Hospiz

Un premier col marque ce début de matinée, le Saflichpass. Il fait magnifique et la vue est incroyable. Un rapide coup d’œil à notre application Peakfinder nous permet d’identifier le Dom, sommet de la Suisse qui culmine à 4545m. Nous redescendons ensuite vers un restaurant d’altitude où après s’être brossé les dents et passés aux toilettes, nous sortons avec un vulgaire Kinder Bueno, horrifiés du prix du café et du chocolat chaud : 6 et 5.5 CHF respectivement.

Nous évoluons ensuite sur un chemin en balcon, large d’une cinquantaine de centimètres, mais qui est restreint par endroit et alors accompagné d’une chaîne pour se tenir. L’une ou l’autre cascade nous arrose de façon fugace. Après une petite remontée à travers un chemin pierreux et boisé, nous tombons sur le charmant petit refuge Bortelhutte, tout en pierre, aux volets rouges. Nous nous y arrêtons pour accompagner notre lunch d’une eau aromatisée au sirop de sureau. Nous en profitons pour écrire un peu et aérer nos pieds. Rémy finit par fermer les yeux une vingtaine de minutes.

En repartant, nous découvrons quelques arbustes de myrtilles où nous n’hésitons pas à nous servir. La vue s’ouvre sur d’autres 4000 dont le Bietschhorn. Nous refaisons une belle pause en milieu d’après-midi où Rémy s’endort à nouveau pour 30 minutes et où Alix admire ce fabuleux massif. Nous gagnons pour finir le Simplonpass, col routier où nous serons épargnés en grande partie du bruit des voitures: un chemin en herbe est aménagé sur le toit du tunnel, sauf sur les 300 derniers mètres où nous sommes à côté de la route.

Nous quittons le grand axe et parcourons un petit village jusqu’à atteindre le célèbre Hospiz, large bâtiment rose orné d’une croix, face au glacier du Fletschhorn. Nous nous éloignons de la civilisation. Après une semoule dégustée sous les derniers rayons du jour qui sont précoces aujourd’hui, faute d’être du bon côté de la montagne, nous débusquons une belle aire de bivouac. La tente installée, nos jambes et pieds lavés, nous nous glissons rapidement dans les duvets.

Stats du jour: 33km, 1682 D+, 1616 D-, 8h45 de marche.

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Jour 39 - 21 aout: Après Simplon Hospiz - Après Obre Shalb

Une fois le Bistinenpass franchi, nous profitons des premiers rayons du jour pour petit déjeuner tout en faisant sécher la tente. Le muesli englouti, nous faisons une descente-montée rapide jusqu’à atteindre une vue grandiose sur les sommets. Nous sommes sous le charme entourés des géants en ce samedi de Ducasse d’Ath: face à nous, le Dom (4545m) mais aussi le Weisshorn (4505m) et une pointe du Cervin (4478m). Les sommets adjacents ne sont pas mal non plus: l’Alphubel (4206m), le Stecknadelhorn (4241m), l’Hohberghorn (4219m), le Durrenhorn (4035m), le Grand Gendarme (4331m), le Zinalrothorn (4221m) et le Bishorn (4153m).

Nous profitons de la vue et faisons pas mal de photos. Après une bonne trentaine de minutes, nous reprenons le chemin car une sacrée descente nous attend jusqu’à Stalden, qui se trouve tout en bas dans la vallée. À partir du village de Gspon à 1800m, nous dévalons les 1000 derniers mètres en trottinant: le chemin raide s’y prête bien. Nous passons par les petites ruelles de Staldenried, entre les vergers et les petits vignobles avant de gagner le centre-ville de Stalden. La chaleur est cuisante dans la vallée et nous vidons nos gourdes à grandes gorgées.

La ville est décevante. Tout d’abord car tout semble fermé à l’exception d’un café-restaurant italien attenant à la gare. Ensuite car le serveur de ce même café où nous nous arrêtons n’est pas de très bonne volonté, notamment quand nous lui demandons le mot de passe du wifi que seul le patron qui se trouve en Italie connaîtrait, et quand il nous demande d’utiliser les toilettes de la gare plutôt que celles du café. Nous avons néanmoins un bon 500ml de sirop de sureau chacun et un accès à une prise électrique pour recharger nos électroniques.

Nous lui laissons nos appareils pendant que nous nous rendons au supermarché la Migros qui vient de rouvrir: en Suisse, les magasins ferment généralement entre 12h et 14h. Nous trouvons tout ce qu’il nous faut ainsi que de quoi nous régaler ce midi: du pain gris, du fromage local et de la salade. Nous engloutissons le tout sur un banc à l’ombre à côté de la gare et nous procédons au ré-empaquetage traditionnel. Les pieds sont aérés et nous profitons de cette pause pour renouveler la pose de crème solaire: le soleil tape encore bien.

Une fois les appareils chargés récupérés, nous remontons une rue où nous avions repéré une enseigne “wifi gratuit” chez un coiffeur. Un rapide échange avec la sympathique coiffeuse suffit à Rémy pour obtenir le mot de passe. Près de 3h30 après y être arrivés, nous quittons enfin Stalden pour une ascension épique vers le prochain col, 2000m plus haut. Nous passons par le village de Embd et trouvons finalement un endroit où camper un peu en-dessous de 2000m, face à un glacier.

Stats du jour: 33,4km, 2212 D+, 2169 D-, 8h08 de marche.

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Jour 40 - 22 aout: Après Obre Shalb - Zinal

Nous poursuivons l’ascension entamée la veille jusqu’au col Augstbordpass. Nous y rencontrons un français très sympathique avec qui nous parlons un peu, le temps que ses sœurs le rejoignent. Nous croisons aussi d’autres randonneurs sur la descente dont quelques francophones avec qui nous prenons plaisir à échanger 2-3 mots.

Nous atteignons Gruben de bonne heure où deux options s’offrent à nous pour rejoindre Zinal: une longue et une courte. Le plan initial était de prendre la longue et de camper quelques kilomètres avant le village. Cependant cela ferait une petite journée et de la pluie est attendue en fin d’après-midi. Nous décidons donc de nous rendre directement à Zinal et d’y dormir. Avant d’arriver au col de la Forcletta, nous bénéficions d’une splendide vue sur le Weisshorn et son glacier dont nous profitons amplement au cours de la pause lunch.

La vue se bouche dans l’après-midi et nous n’avons donc pas de visibilité une fois le col franchi. La descente sur Zinal emprunte les 6 derniers kilomètres de la célèbre course de trail Sierre-Zinal. Nous mettons un peu d’honneur à emprunter tout l’itinéraire jusqu’à franchir la ligne d’arrivée au cœur du village. Nous faisons les courses et nous en profitons pour demander à la caissière des recommandations sur les hôtels. Le client derrière nous s’en mêle et une discussion est lancée entre trois locaux sur le sujet. Il s’en suit la chasse aux hôtels: il y en a cinq au total dont deux où personne n’est présent. Tout est ouvert et les clefs des chambres sont mises en évidence pour les gens qui ont réservé.

Nous finissons au charmant établissement Les Bouquetins où la douche et la lessive sont salvatrices. Nous traînons dans la chambre et descendons seulement vers 20h. La cuisine vient de fermer mais le personnel accepte néanmoins de nous préparer une fondue au fromage, malheureusement sans salade. Nous devons régulièrement demander du pain à tour de rôle et même attendre qu’un autre pain soit cuit. Nous sommes surpris car nous sommes cinq au total dont deux locaux adossés au comptoir et un monsieur qui écrit ses cartes postales. Avant d’aller nous coucher, la serveuse nous montre comment utiliser la machine à café professionnelle et où se trouve le lait et le fromage car le personnel du matin n’arrive qu’à 8h.

Stats du jour: 28,2km, 2000 D+, 2377 D-, 7h30 de marche.

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Jour 41 - 23 aout: Zinal - Après Arolla

L’ambiance est tout autre au petit-déjeuner de l’hôtel ce matin. Nous y rencontrons l’autre couple qui loge sur place: ce sont deux suisses âgés de 58 et 57 ans et amoureux de la montagne. Ils étaient partis sur une course glacière avec leur fille. Quand cette dernière a dû rentrer à la fin de ses vacances, le couple a décidé de poursuivre en randonnée vu la belle météo. Ils sont charmants et nous discutons longuement à quatre.

Ils quittent l’hôtel plus tôt que nous, alors que notre faim n’est pas encore rassasiée. La propriétaire de l’établissement arrive sur le coup de 8h, apportant un nouveau pain. Une autre locale arrive également et elles discutent à deux de choses communes à la vie à la montagne: dates de fin de la saison, recherches de saisonniers pour l’entre-saison. La deuxième dame se propose même de donner un coup de main temporairement, pouvant assurer différents postes mais pas la cuisine. Nous les écoutons amusés en profitant du copieux petit-déjeuner.

Nous partons vers 9h sous le soleil. Après 1h20 de montée, nous rattrapons le couple rencontré ce matin et poursuivons nos discussions avec eux pour les 30 dernières minutes d’ascension. Nous admirons encore une fois le Weisshorn et le Bishorn dont nous avons presque fait le tour en deux jours. Nous les saluons au col et atteignons rapidement le lac de Moiry surplombé par la Dent Blanche et son glacier. Le col du Torrent nous permet ensuite de gagner la vallée d’Evolène. Nous déjeunons en contre-bas du col, dans la portion ensoleillée de la plaine après avoir croisé un chamois. Nous sommes époustouflés par la vue sur le Pigne d’Arolla et la Dent d’Herens (4171m).

Nous faisons un arrêt dans la vallée aux Haudères sur les recommandations familiales, au restaurant-crêperie La Cordée. Une dame y met en route pour nous le fameux automate où quatre pantins musiciens se meuvent au rythme d’un air traditionnel. C’est émouvant pour Alix de se retrouver dans cette vallée où ses frères et ses neveux ont beaucoup de souvenirs. Nous dégustons une glace sur la terrasse avant de repartir vers Arolla où nous devons être avant 18h30, heure de fermeture de l’épicerie.

Nous y sommes à 18h15. L’épicerie n’a cependant plus de pain, achat que nous convoitions. Le gérant nous renseigne sur le passage de la Petite Trotte à Léon (PTL), une course de trail de plus de 300km qui se court par équipe de deux ou de trois. Nous remontons de deux kilomètres pour installer l’abri et guettons l’arrivée des premiers participants. Vers 20h20, un duo suisse déboule en courant et nous impressionne par la facilité avec laquelle ils progressent: ils papotent en courant à 12km/h, ils ont 1h30 d’avance sur les suivants après seulement 60km. Nous les encourageons vivement et échangeons quelques mots avec eux. La tente fait face au glacier du Pigne d’Arolla. Nous sommes à 2300m d’altitude. La nuit est glaciale et humide, heureusement nos duvets sont miraculeux.

Stats du jour: 34,1km, 2729 D+, 2126 D-, 8h31 de marche.

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Jour 42 - 24 aout: Après Arolla - Avant Cabane de Louvie

Durant la nuit, nous entendons de façon intermittente l’un ou l’autre trailer qui passe et la sonnaille des vaches qui vont et viennent, heureusement en restant à une large distance de nous. Nous continuons la montée entamée la veille vers le col de Riedmatten où nous croisons de nombreuses équipes de la PTL que nous ne manquons pas d’encourager: ils doivent atteindre Arolla avant 10h30 sous peine d’être mis hors course.

La vue au col est incroyable: nous y petit-déjeunons au soleil, face au Cervin et à la Dent Blanche. Le début de la descente est un peu technique mais un ouvrier nous fait signe à quelques mètres: lui et son collègue sont justement en train de retracer un beau chemin dans la moraine, que nous sommes probablement parmi les premiers à emprunter! Nous les remercions chaleureusement pour leur travail et descendons sur le lac de Dixence, découvrant avec joie à nouveau des Edelweiss que nous n’avions plus aperçues depuis la Slovénie!

Au bord du lac, plusieurs concurrents qui ne rentreront pas dans les délais à Arolla, se sont arrêtés pour se ravitailler et se reposer. Une équipe turque nous demande si un chemin alternatif existe mais nous leur apportons une mauvaise nouvelle: ils devront bel et bien franchir le même col que celui que nous avons passé le matin. Nous longeons ensuite le lac avant de remonter au col des Roux puis de descendre vers la cabane de Prafleuri. Nous décidons d’y déjeuner avec une bonne soupe. L’équipe du refuge est cependant fatiguée: ils n’ont fermé qu’à 6h du matin pour pouvoir accueillir les participants de la PTL.

Après une bonne pause, nous reprenons le chemin des cols alpins qui mène au col de Prafleuri. Après celui-ci, nous croisons de nouveau une équipe de la PTL qui semble fatiguée: la dame nous explique qu’ils se sont perdus et ont passé la nuit à chercher leur chemin dans des pierriers, leur équipement GPS étant défectueux. Elle est ravie lorsque nous lui apprenons qu’un refuge se trouve à une quarantaine de minutes!

La suite nous emmène dans une vaste moraine jusqu’au col de Louvie. La progression est plus difficile dans ce pierrier géant, qui était jusqu’il y a peu le lit d’un grand glacier. Vers la fin de la traversée, nous faisons face à un torrent que nous ne pouvons pas passer en sautant de pierre en pierre, comme nous le faisons d’habitude. Il faut donc enlever les chaussures et les chaussettes et y passer pieds nus. Cela s’avère douloureux, puisque l’eau provient directement du glacier qui se trouve à peine 150m plus haut et est donc glaciale. En nous séchant les pieds sur l’autre rive, nous apercevons deux bouquetins qui gambadent et ce spectacle nous fait un peu oublier nos pieds gelés. Nous franchissons alors le col de Louvie et retrouvons des sentiers plus faciles. Dans la descente, nous observons une quinzaine de chamois qui s’enfuient à notre passage, dont de très jeunes spécimens. Nous trouvons rapidement un endroit où camper et avons le temps de monter la tente juste avant l’arrivée de la pluie et de la brume.

Stats du jour: 27,2km, 1803 D+, 1701 D-, 8h57 de marche.

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Jour 43 - 25 aout: Avant Cabane de Louvie - Avant les golassons

Alors que nous refaisons méthodiquement nos sacs, nous découvrons 3 petits serpents, noirs, longs de 6-7 centimètres sur la bâche de sol. Nous les remettons dans l’herbe et nous en allons en prenant soin de vérifier qu’un quatrième spécimen ne s’est pas caché dans nos affaires... La vue ce matin est à nouveau grandiose: nous marchons le long du lac de Louvie et découvrons la beauté du massif du Grand Combin. Le géant enneigé s’étale de tout son long, en prenant des allures de meringue recouverte d’une épaisse crème chantilly: de quoi faire succomber Alix!

Au bout du lac, nous prenons notre petit-déjeuner dans la cabane du même nom, agrémenté d’un thé et d’un café. Nous passons ensuite deux cols dans la matinée. Dans la descente de chacun d’eux, nous croisons une équipe de deux ouvriers communaux qui entretiennent les sentiers. Ceux-ci sont donc en très bon état et assez roulants. Nous atteignons après ces deux cols le barrage de Mauvoisin et entamons la montée suivante. Après 30 minutes, nous trouvons un banc idéalement placé face à la vue et au soleil et décidons d’y déjeuner. Nous continuons ensuite l’ascension du col des otanes: la vue du sommet est magnifique puisque nous sommes très proches du Grand Combin et que nous surplombons le glacier de Corbassière. Nous descendons ensuite vers la cabane Panossiere et la vue ne nous quitte pas de la descente. Nous y croisons quatre vététistes obligés de porter leur bicyclette sur le dos vu la raideur du col, ainsi que 3 bouquetins broutant tranquillement le peu d’herbe au bord du glacier. Le refuge que nous atteignons est charmant mais nous ne nous y arrêtons que brièvement, en rêvant de s’y arrêter plus longuement dans le futur, la veille d’une course d’alpinisme jusqu’au sommet du géant!

Un peu plus loin, nous franchissons la passerelle de Corbassière, construite en 2014, mesurant 210m de long et surplombant le glacier de 70m. L’ouvrage est impressionnant et nous fait penser aux passerelles himalayennes. Nous poursuivons encore par un chemin en balcon jusqu’à la cabane de Brunet que nous dépassons pour trouver un endroit de bivouac. Nos recherches sont difficiles, puisque le chemin est dans le dévers et qu’il est bordé d’une couche continue d’arbustes. Heureusement, nous finissons par trouver une zone herbeuse où nous pouvons passer la nuit après une heure de recherche.

Stats du jour: 30,9km, 2177 D+, 2532 D-, 9h38 de marche.

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Jour 44 - 26 aout: Avant les golassons - Combe de Drone

La nuit a été froide et humide. Le sol est gelé. La toile est complètement trempée et nous enfilons la quasi-totalité de nos couches pour démarrer. En repliant le polycree, nous le trouons largement et devons y effectuer une réparation à l’aide de duct-tape sur une quinzaine de centimètres.

Une fois l’incident réglé, nous partons d’un bon pas pour atteindre au plus tôt le col de Mille: le ciel est en effet dégagé mais des nuages commencent déjà à se former et nous voulons atteindre le col avant que ceux-ci n’obstruent la vue sur les massifs du Grand Combin et du Mont Blanc. Nous gagnons la course contre les nuages et atteignons rapidement le col d’où sont visibles l’Aiguille Vert et l’Aiguille d’Argentière. La vue est à nouveau incroyablement belle. Nous décidons alors de faire durer le plaisir en prenant un chocolat chaud dans la cabane du col, qui est aussi l’occasion de dépenser les 8 derniers francs suisses que nous avons en liquide. Le personnel de la cabane est très sympathique, et nous bavardons longuement avec un randonneur qui y a passé la nuit et termine sa randonnée aujourd’hui.

Nous descendons ensuite sur Liddes pour prendre notre petit-déjeuner et nous ravitailler. L’épicerie ne paie pas de mine mais est finalement bien fournie et nous trouvons tout pour notre bonheur. La patronne, très aimable, accepte même de charger nos électroniques. Nous nous asseyons sur le trottoir devant la mairie et faisons sécher tente et polycree au soleil. Le petit-déjeuner est copieux: bananes, nectarines, 500g de pain et 300g de pâte à tartiner Caotina! Plusieurs passants nous regardent amusés et nous saluent: les locaux ont l’air fort sympathiques et se connaissent entre eux, donnant à ce petit village une ambiance charmante. Alors que nous sommes prêts à repartir, nous discutons avec un couple de randonneurs américains: ceux-ci effectuent également une longue marche de Lausanne à Rome sur la Via Francigena.

Après cette longue pause, nous marchons une heure jusqu’à Bourg Saint-Pierre où nous nous arrêtons dans un café-restaurant pour profiter du wifi et des toilettes. Nous sommes particulièrement peu pressés aujourd’hui, puisque nous ne voulons pas être avant le lendemain soir au grand col Ferret afin d’y voir pendant la nuit la tête de course de l’ultra-trail du mont-blanc (UTMB). Nous discutons encore longuement sur la terrasse avec un cycliste chamoniard qui a fui la ville, prise d’assaut à cause de l’UTMB, pour faire le tour du Mont Blanc à vélo sur 3 jours. Nous échangeons sur nos projets respectifs et l’amour que nous portons à la vie au grand air.

Nous quittons ensuite Bourg-St-Pierre, déjeunons rapidement à la sortie du village et entamons la montée du col du Grand Saint-Bernard. Cette ascension est moins bucolique, passe à côté d’un barrage et garde en vue le col routier du même nom. Nous décidons donc de bifurquer dès que nous le pouvons vers la Combe de Drone pour y trouver un endroit où bivouaquer. Nous croisons malheureusement un troupeau de vaches et décidons de monter vers des lacs situés plus hauts en altitude. Nous demandons des renseignements sur le revêtement autour de ces lacs à une dame qui en descend mais celle-ci nous indique qu’un autre troupeau y est présent avec de jeunes veaux. La dame est très sympathique et nous discutons de longues minutes: elle s’entraîne car elle part le lendemain pour l’ascension de la Dent Blanche - sacré programme! Nous décidons finalement de camper au milieu des deux troupeaux en espérant qu’aucun des deux ne viennent nous embêter pendant la nuit. Nous gagnons rapidement les duvets car il fait à nouveau froid et brumeux et nous nous couchons de bonne heure.

Stats du jour: 27,8km, 1736 D+, 1460 D-, 6h28 de marche.

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Dernière modification par Noiky (05-12-2021 17:38:08)

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#22 23-10-2021 12:11:16

denq
Membre
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Site Web

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Joli trajet! smile Je note le dentifrice solide et le modèle des sacs de couchage, pour remplacer éventuellement notre couette. Par contre 45 couscous froids...  hmm


Vaut mieux être un peu titane qu'un grand mulet...

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#23 25-10-2021 18:19:28

Canyon83
Membre
Inscription : 18-04-2021

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Et ben, vous ne faites pas semblant, c'est du solide vos étapes !  L'Arc Alpin, c'était, entre autre, le sujet du X-Alps Challenge, la course de marche et vol en parapente cool

On sent que vous êtes limités en temps et pas trop le loisir de batifoler à part les journées de repos bien nécessaires pour recharger le moral et les organismes, idem pour les courses et nombreux bars/restau/refuges (du coup, on comprend bien le budget*), au vu de cette météo décourageante ainsi que des dénivelés conséquents...

Bravo pour le courage, la persévérance, le CR détaillé et les belles photos, respect  smile


*A ce sujet, suis allé faire des canyons dans le Ticino, début septembre, et autant je trouve que la Suisse est un très beau pays de fabuleuses montagnes, autant je trouve que les prix pratiqués y sont limite dissuasifs  roll

Dernière modification par Canyon83 (25-10-2021 18:21:33)

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#24 25-10-2021 19:00:10

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Merci Denq et Canyon pour votre passage sur ce récit smile

Canyon83 a écrit :

#631226On sent que vous êtes limités en temps et pas trop le loisir de batifoler à part les journées de repos bien nécessaires pour recharger le moral et les organismes, idem pour les courses et nombreux bars/restau/refuges (du coup, on comprend bien le budget*), au vu de cette météo décourageante ainsi que des dénivelés conséquents...

Plus que d'être limités dans le temps, on aime marcher à un bon rythme et longtemps: le plaisir en rando vient aussi pour nous de faire de longues et belles journées sur les chemins. On se renforce aussi au fur et à mesure du chemin (les étapes étaient de plus en plus longues et rapides) et à partir d'un moment le physique prend le dessus et la fatigue n'est plus vraiment un élément limitant smile

Pour le confort, on aime assez bien se faire plaisir, mais c'est assez indépendants des longues journées. Journée longue ou non, on aime bien rentrer dans un refuge, prendre un café et tester la tarte locale, et on aime pas trop monter le camp sous la pluie tongue (qui a dit confort? big_smile )

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#25 25-10-2021 21:59:23

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

vraiment de trés belles photos qui donnent envie de voir les alpes.

on voit vos jambes se muscler à mesure de la progression;

Merci pour ce récit splendide.

L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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