[Récit + liste] 1ère partie de HRP: Banyuls-L'Hospitalet en 7.5étapes

You · 23-09-2021 07:28:34

Un lapin adulte ?

Bombadyl · 23-09-2021 07:47:30

Ruz boutou a écrit :

#627674J'ai d'ailleurs l'impression que les tracés ont été revus depuis que j'ai tracé mon gpx l'hiver dernier.
Mais c'est peut-être toi d’ailleurs qui a rectifié ça ? Je ne sais plus sur quel fil tu avais évoqué ce problème de traçage.

Oui j'ai tenté de reporter la trace par le versant sud d'après les descriptions qui en ont été faites.
C'était sur ce fil

Louis34 a aussi ajouté la trace venant de l'arête nord-sud depuis le Puig Sec et il a tenu à maintenir une trace sur l’arrête (niveau T5 sans visibilité) pour que ceux qui aiment prendre des risques puissent le faire avec l'aval de la carte

Bombadyl · 23-09-2021 07:50:00

You a écrit :

#627705Un lapin adulte ?

Pat85 · 23-09-2021 21:41:40

Merci pour ce très sympathique récit !
Je te suivais de quelques jours...
Je me suis couché bien tard hier, la faute à ton recit
Je raconterai bientôt mon voyage en Acherpées.

Bombadyl · 24-09-2021 11:26:19

Pat85 a écrit :

#627824Je me suis couché bien tard hier, la faute à ton recit

Oups... Mais ça fait plaisir, merci !

missoo · 24-09-2021 20:26:30

Resalut Bombadyl,

Je viens de faire un tour sur ton récit. J'étais terrorisée rien qu'en lisant ta description des crêtes après le col de la Cirère

Typiquement le genre de situation où je n'aimerais pas me retrouver dans un état de fatigue intense de peur de prendre de mauvaises décisions et qu'on ne retrouve pas mon corps

En tout cas, on doit ressentir un sentiment d'accomplissement après coup

Lou_is34 · 24-09-2021 21:14:14

Bombadyl a écrit :

#627706
Ruz boutou a écrit :
#627674J'ai d'ailleurs l'impression que les tracés ont été revus depuis que j'ai tracé mon gpx l'hiver dernier.
Mais c'est peut-être toi d’ailleurs qui a rectifié ça ? Je ne sais plus sur quel fil tu avais évoqué ce problème de traçage.
Oui j'ai tenté de reporter la trace par le versant sud d'après les descriptions qui en ont été faites.
C'était sur ce fil
Louis34 a aussi ajouté la trace venant de l'arête nord-sud depuis le Puig Sec et il a tenu à maintenir une trace sur l’arrête (niveau T5 sans visibilité) pour que ceux qui aiment prendre des risques puissent le faire avec l'aval de la carte

C’était surtout que normalement on « supprime pas un sentier », du coup tu l’as supprimé mais j’ai rajouté le « chemin » avec la visibilité en plus je crois et la difficulté qu’il y avait avant.

A la limite on change la difficulté, visibilité d’un sentier et ou on trace une alternative plus facile avec les infos comme tu as fait

Bombadyl · 24-09-2021 23:07:19

Bienvenue sur ce fil missoo.

missoo a écrit :

#627883En tout cas, on doit ressentir un sentiment d'accomplissement après coup

J'aurais bien aimé mais honnêtement je ne l'ai pas vécu comme ça dans ce cas précis...

Tout le long du passage délicat j'avais l'impression d'être en train de faire une connerie, de ne pas être au bon endroit mais sans réussir à trouver mieux.

Quand j'en suis sorti c'est surtout du soulagement que j'ai ressenti.

L'accomplissement viendra plutôt quand j'aurai appris à franchir ce genre de passage de la "bonne" manière c'est à dire avec le minimum de risque pour ma vie

Calydon · 25-09-2021 09:11:58

Bombadyl a écrit :

#627637Après une bonne toilette qui a permis de nourrir plusieurs moustiques, je prépare mon fameux mélange semoule/soupe relevé à l’huile d’olive et je dine en compagnie d’un autre randonneur qui ressemble beaucoup à Calydon dans ses vidéos (La Tanière de JR).
J’hésites plusieurs fois à lui avouer que je l’ai reconnu mais j’ai encore des doutes sur son identité… Je lui pose quelques questions pièges : il ne connait pas mon modèle de tente alors qu’il a fait une vidéo dessus ! Bon d’accord, ça n’est pas lui.

J'imagine la scène bon, je te confirme que ce n'était pas moi

Merci pour ton récit, content que tu te sois bien sorti de ce passage sur les crêtes, avec le risque d'orage ça doit ajouter un bon stress...

Bombadyl · 04-10-2021 15:57:26

Mercredi 28 Juillet 2021 : J5 - Cabane Arago / Pla Guillem / Quelque part sur les crêtes
24.5km / 1150D+ / 800D-

Je ne sais pas qui a fait le plus de bruit cette nuit là entre les chiens, les moustiques, et mon matelas qui grinçait sur les lattes de bois à chaque mouvement.
Mais si il y a bien un avantage à la cabane c'est que le jour n'est pas venu me réveiller à 6h. Enfin "réveiller" est un mot un peu fort vu le peu de sommeil. Mais étant resté allongé de 20h30 à 7h30, j'ai quand même récupéré de l'énergie.

Au programme du jour: une petite descente puis principalement des crêtes. Un peu échaudé par mon expérience de la veille, je les espère plus larges et moins rocheuses.
J'ai d'ailleurs prévu d'y bivouaquer car la prochaine descente est à plus de 30km et c'est une station de ski.

La météo n'annonce plus d'orage et une amélioration pour les 2 prochains jours. Tant mieux!

Mes premières foulées dans la descente sont prudentes. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre avec mes pieds écorchés que j'ai badigeonnés de crème anti-frottements. Mais pas de douleurs pour l'instant.

Le soleil est déjà bien haut dans le ciel. C'est la première fois que je démarre si tard.
Mais le soleil disparaît car je m'enfonce dans la mer de nuages, de plus en plus profondément.

Je suis à contre courant. Plus je coule vers le fond de la mer, plus je croise de nageurs qui tentent de faire surface. Ils ont tous le même objectif semble-t-il: prendre un bain de soleil sur la plage du Canigou. Ils n'entendront probablement pas le bruit des vagues, couvert par le hurlement de quelques enceintes bluetooth.

Je fais le plein d'eau à la fontaine qui se situe avant la cabane pastorale de Mariailles (en chantier).
Je rempli mes 3 litres d'eau. Je sais qu'avec cette quantité je peux tenir une journée de marche, un bivouac et encore quelques heures le lendemain.
Je n'avais pas repéré la source proche du refuge de Pla Guillem qui m'aurait évité de monter tant d'eau

Après la maison forestière des Mariailles, je monte par une piste que j'apprécie car elle me permet de ne pas solliciter mes ampoules de la veille.
Comme le paysage est plutôt monotone dans cette mer de nuages, je décide d'écouter le podcast de méditation en pleine conscience que j'ai téléchargé par curiosité avant de partir.

Le concept est interessant et plutôt bien expliqué. Mais dès que le soleil revient, le plaisir des yeux est suffisant et mon esprit s'évade.
Très sympa cette petite vallée.

Je passe devant une yourte installée sur une petite plateforme en bois dans un virage de la piste. Un virage de la piste ? Tiens, on dirait que j'ai loupé le départ du sentier... Finalement, je reste sur la piste jusqu'à la Collada de la Roqueta. Ça correspond mieux à mon humeur tranquille de ce matin.

En rejoignant Pla Guillem, je constate avec soulagement que les crêtes d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec celles d'hier. Celles ci sont rondouillettes et verdoyantes. Je n'avais jamais vu autant de plat à 2200m d'altitude !
C'est le paradis des vaches et des chevaux.

Au début je suis au dessus de la mer de nuages qui s'accroche aux vallées françaises. La vue s'annonce spectaculaire.

Mais très vite, les nuages remontent le long du versant Catalan. Et au lieu de s'arrêter à la frontière comme hier, ils profitent de l'arrondi des crêtes pour envahir le côté français sur une centaine de mètres.
Ça n'est pas beaucoup mais ça suffit à me plonger dans un épais brouillard pour le restant de la journée !

De rares trouées me permettent de constater que le ciel est toujours bleu côté français et que la mer de nuages ne bouge pas non plus.

Dommage je ne profiterai pas des vues probablement magnifiques sur les réserves de Py et de Mantet.
Mais le peu que j'aperçois me donne envie d'y revenir sans brouillard.

Le sentier est assez marqué et je ne peine pas à le suivre malgré la visibilité très réduite.

Mais la trace gps sur la montre me permet quand même de constater rapidement que j'ai manqué une bifurcation à la Collada de Roques Blanques. Il ne fallait pas suivre la piste mais plutôt la traverser pour continuer sur une sente.

L'avantage du brouillard c'est que je ne suis pas le seul à ne rien voir. Je tombe sur un Isard à moins de 10m. Il détale rapidement dès qu'il m'aperçoit.

Je tombe aussi sur une marmotte qui elle m'a bien repéré mais ne semble pas inquiète. Elle m'observe et me laisse la photographier sans bouger.

Je profite d'une petite trouée vers 14h30 pour m'accorder une pause déjeuner.

Comme j'ai bien avancé et que le vent souffle très fort, je me met en tête de poursuivre jusqu'à la station de ski pour passer une nuit tranquille.

La cabane de la Portella de Rotjà me fait hésiter mais je me suis juré ce matin de ne plus dormir en cabane.

Cela dit, le vent a aussi de bons arguments.
Il n'est que 16h et la station n'est plus qu'à 3h de marche. Il y aura surement moins de vent là bas pour planter ma tente.

Peu après la cabane, je croise un randonneur léger. Il me parle rapidement du forum RL et on échange nos pseudos: c'est Ruz boutou.
Comme il compte passer par le pic des 7 hommes puis par le Roc Nègre, je lui conte mon expérience peu glorieuse de la veille pour le mettre en garde.
Je serai bien resté plus longtemps à échanger mais il me reste 3h de marche et j'ai déjà hâte de dormir.

Je marche encore 1h quand, à la faveur d'une éclaircie, j'aperçois un replat herbeux qui domine la vallée de Mantet.

C'est magnifique et tellement paisible sans brouillard. Le vent semble s'être calmé lui aussi, à moins que ça ne soit le pic de la Coma Ermada qui m'abrite.
Je ne résiste pas à la tentation et décide de planter la tente même s'il n'est que 17h.

Ensuite je m'offre un petit moment de repos sur mon matelas à l'extérieur de la tente pour regarder les nuages qui défilent à toute vitesse au dessus des crêtes.
Quand le froid et la faim me gagnent, je me relève et j'admire la vallée de Mantet. Les couleurs sont belles. Toutes les nuances de verts et... un éclair jaune !
Mais... c'est mon matelas ! Une rafale de vent le propulse vers la vallée.
Une course folle s'engage: un tapis volant sans pilote contre un homme en chaussettes slalomant entre les bouses de vaches. Les chaussettes auront le dernier mot. Finalement il me restait de l'énergie.

Le repas est servi à l'abri de l'abside en observant la chute vertigineuse de la température.
C'est ma première nuit à 2400m sur cette HRP et le vent semble bien installé. L'occasion de tester mon nouveau duvet et peut-être même le sursac si j'ai froid.

pap35 · 04-10-2021 16:13:21

Bombadyl a écrit :

#628743Je passe devant une yourte installée sur une petite plateforme en bois dans un virage de la piste. Un virage de la piste ? Tiens, on dirait que j'ai loupé le départ du sentier... .

Excellent, exactement au même endroit je me suis rendu compte de la même erreur

Ruz boutou · 04-10-2021 22:10:09

Bombadyl a écrit :

Je n'avais pas repéré la source proche du refuge de Pla Guillem qui m'aurait évité de monter tant d'eau

Non, tu as bien fait de monter de l'eau à mon avis :
1 - La source est difficile à trouver. J'ai erré un bon moment.
2 - Ce n'est qu'un très mince filet d'eau. Il faut passer beaucoup de temps pour récupérer un pauvre litre.

Par contre, tu avais de l'eau un peu en contrebas du chemin juste après que l'on se soit croisé et un peu avant ton lieu de bivouac. Là, j'ai pu récupérer 3 L avant d'attaquer les crêtes où je savais que c'était la misère. ça coulait faiblement, mais mieux qu'au Pla Guillem :

Bombadyl a écrit :

L'avantage du brouillard c'est que je ne suis pas le seul à ne rien voir. Je tombe sur un Isard à moins de 10m. Il détale rapidement dès qu'il m'aperçoit.

Absolument... Juste après que l'on se soit croisé, même expérience dans le brouillard...désolé pour le son

Bombadyl a écrit :

Mais... c'est mon matelas ! Une rafale de vent le propulse vers la vallée.
Une course folle s'engage: un tapis volant sans pilote contre un homme en chaussettes slalomant entre les bouses de vaches.

Excellent ! Habituellement, c'est après mon sitpad que je cours. Cette année j'ai innové en essayant de remettre la main sur mon ... Sac-à-dos De nuit, tant qu'à faire ! Il m'a fallu trois expéditions à la frontale, pour enfin le retrouver dans une petite dépression à 200 m de distance en contrebas du lieu de bivouac. Ouf ! C'est un des inconvénients du matériel léger dont on ne parle pas assez : ça s'envole. Je n'avais pas ce souci avec mon SAD de 2,4 kg.

Bombadyl a écrit :

C'est magnifique et tellement paisible sans brouillard. Le vent semble s'être calmé lui aussi, à moins que ça ne soit le pic de la Coma Ermada qui m'abrite.

Le 28 juillet, dans le secteur, c'était vraiment une alternance de brouillard à couper au couteau et de trouées passagères, le tout avec du vent. Mais le soir, c'était d'un calme olympien. C'est un des bivouac que j'ai préféré.J'ai planté après le refuge de Rotja (occupé par la fille dont tu m'avais parlé) au niveau des Esquerdes de Rotja. C'était idyllique !

Merci à nouveau pour ton passionnant récit et tes photos.

Dernière modification par Ruz boutou (04-10-2021 22:12:12)

Bombadyl · 04-10-2021 22:31:03

Merci pour tes commentaires Ruz boutou!

J'ai pas mal hésité à planter la tente là où tu as pris de l'eau (d'où le petit crochet sur ma trace gps) pour finalement continuer un peu.

Ah ah je t'imagine bien à la frontale à la recherche du sac à dos

Ton bivouac avait l'air magnifique ! Moi j'avais quand même du vent bien frais et pas mal de nuages. Comme quoi à quelques km d'écart...

Hervé27 · 05-10-2021 20:34:05

Salut Bombadyl,

Tu as semble-t-il bivouaqué pas très loin du spot qu'on avait occupé l'an dernier avec azerty et Pala2. Nous étions pour notre part descendus de quelques centaines de mètres (peut-être 50 m en dénivelé) dans le vallon, pour aller chercher une eau abondante là où le torrent fait surface. Il y a des replats assez confortables juste au-dessus de la ravine.

Quant à la source de Pla Guillem, des générations de HRPistes ont erré à sa recherche ... mais en observant le terrain, en suivant le thalweg et en se dirigeant là où l'herbe est la plus verte, on finit par trouver ...

Bombadyl · 06-10-2021 11:18:16

Jeudi 29 Juillet 2021 :J6 - Quelque part sur les crêtes / Valter / Vallée d'Eyne / Pyrénées 2000
37km / 1800D+ / 2400D-

Encore une courte nuit.
A 3h du matin je ressens un peu le froid. Plutôt que d'enfiler ma doudoune, je tente le sursac SOL escape bivvy lite: le gain de chaleur est immédiat.
Mais le sommeil me fuit à nouveau.
J'écoute un livre audio en attendant 5h.
Puis je commence tranquillement à replier mes affaires mais sans sortir de mon duvet. Il fait 6 degrés dans la tente et le vent souffle encore dehors donc je ne suis pas pressé de sortir avant les premières lueurs du jour.
Pour la première fois je prends mon petit déjeuner dans la tente, bien au chaud dans mon duvet.
À 6h je range tout et je sors bien couvert pour replier la tente.
À 6h30 je suis en route, le soleil se lève à peine. Le spectacle est magnifique.

Je tombe sur un véritable troupeau d'isards: je ne savais pas qu'ils vivaient en si grand nombre.
Ils me voient mais me laissent approcher pas à pas. Puis l'un d'eux plus craintif que les autres se met à courir. Instantanément, tous les autres l'imitent et la troupe disparaît.

J'approche de la station catalane de Valter. Ma première préoccupation est de trouver du réseau pour rassurer mon épouse: elle est sans nouvelles depuis la fin de mon aventure au Roc Nègre donc elle ne doit pas être tranquille. Ce n'est qu'au pied des pistes que je parviens enfin à capter.
C'est bien ce que je craignais: elle était suffisamment inquiète pour envoyer mon signalement au refuge d'Ulldeter. Je les appelle immédiatement pour lever l'alerte.

Plutôt que de rejoindre le refuge d'Ulldeter, je grimpe par les pistes de ski et fait une courte pause au soleil pour recharger un peu mon téléphone et mettre de la crème solaire. La journée s'annonce belle malgré quelques nuages sur les crêtes.

Je rejoins le GR11 au col de la Marrana. Pas mal de randonneurs. Les "bonjours" se transforment en "buen dia".
Ça grimpe assez raide pour rejoindre la première crête. Le vent souffle en rafales violentes et glacées. Entre deux rafales le soleil tape fort. Difficile de trouver le bon compromis vestimentaire pour supporter les deux.
Le sentier sur les crêtes est facile et bien balisé. Rien à voir avec mes crêtes hors sentier de l'avant-veille.

On passe une série de cols et de sommets dévoilant à chaque fois une nouvelle vallée tantôt verdoyante tantôt rocailleuse.
Voici la plus belle de toutes:

La montée sur le pic de les Nou Fonts à 2861m est très raide et caillouteuse mais c'est plus physique que technique. Puis le pic d'eyne ouvre enfin sur la magnifique vallée éponyme. Torrent, cascade et verts pâturages.

Je m'arrête dans la vallée pour déjeuner. J'avais prévu d'y dormir mais il n'est que 13h.
Et surtout il n'y a pas de réseau pour rassurer mon épouse. Je ne veux pas renouveller le scénario d'hier.
Je descend donc plus bas dans la vallée. Lorsque je trouve du réseau, la vallée se resserre et il y a moins d'emplacements propices au bivouac.

Je poursuis donc ma descente jusqu'au village d'Eyne. La je retrouve Arthuro que j'ai rencontré 2j plus tôt à la cabane Arago. Il avait alors poursuivi son chemin alors que je m'arretait pour me remettre de mes émotions.

Il a cheminé avec 2 autres randonneurs ces deux derniers jours. Tous les 4 nous poursuivons jusqu'à Bolqueres pour trouver un terrain plat pour la nuit. Arrivés sur place, Arthuro souhaite poursuivre jusqu'a la station de Pyrénées 2000 où se trouve une supérette. Il n'est que 17h et Bolqueres ne m'inspire pas pour dormir. Nous poursuivons donc tous les deux avec Arthuro.

Au final une étape de 37km!
Le réveil au dessus de la vallée de Mantet me paraît appartenir à un autre jour: tant de paysages différents en si peu de temps !

Le ravitaillement est l'occasion de s'offrir des tomates et des nectarines pour la soirée, et même une tablette de chocolat. C'est un vrai festin après 6 jours de semoule et de müesli.

Nous trouvons un coin d'herbe presque plat dans une forêt aménagée en parc en bordure de la ville. C'est très humide et plein de promeneurs mais on a une belle vue sur les montagnes parcourues aujourd'hui.

Bombadyl · 06-10-2021 17:19:52

Vendredi 30 juillet 2021 : J7 – Pyrénées 2000 / Bouillouses / Carlit / Lanoux
21km / 1400D+ / 1000D-

J’adore le look exponentiel de ce profil altimétrique

Enfin une bonne nuit !

Je me réveille à 6h30 en pleine forme.

Arthuro n'est pas pressé de partir car il doit renvoyer chez lui quelques affaires pour s'alléger et la poste n'ouvre qu'à 14h.

On prend le temps de profiter d'un petit déjeuner amélioré par les fruits frais achetés hier : j’ai rarement pris autant de plaisir à manger un fruit !

On lève le camp à 8h30 et je souhaite une belle aventure à mon compagnon de bivouac.

Pour retrouver le GR10 il faudrait repartir en arrière et descendre un peu. Je préfère mettre le cap tout droit vers les Bouillouses en coupant par les pistes de ski puis par un petit sentier très agréable dans la forêt.
Le premier lac apparaît.

Puis une piste mène au barrage et au lac des bouillouses.

Je ne suis pas seul! De nombreuses familles viennent profiter des lacs et de la randonnée.

Je ne m’attarde pas. Il y a plein d’autres lacs à découvrir ! J’attaque le « sentier des lacs » qui mène aux pieds du Carlit.
Je suis en forme ce matin et je double allègrement tous les autres randonneurs. Je ne sens plus mon sac, qui malgré un petit ravito ne contient plus que 2 jours de nourriture.

À force d'accélérer pour doubler les gens, je me laisse prendre au jeu et c'est presque en courant que j'arrive au dernier des 9 lacs.
Le Carlit se dresse devant moi. Impressionnant ! On aperçoit plusieurs petites fourmis humaines aux couleurs vives proche du sommet. La suite a l'air bien raide !

Un panneau avertit que le sentier est « difficile » et « réservé aux randonneurs avertis ».
Vu le nombre de randonneurs avertis qui grimpent je ne m'inquiète pas trop.

Je reprends un rythme de marche normal. Le sommet semble très proche mais il reste encore 600m de dénivelé.

Il est 13h30 et je n'ai pas encore mangé. Mais maintenant c'est trop tard: trop étroit pour s'asseoir sans gêner et le vent souffle en rafales violentes.
Quelques fruits secs feront l'affaire.

J'observe des groupes de randonneurs se diviser : certains préférant redescendre avant que ça ne devienne trop compliqué.

Je débouche sur un petit laquet "surprise" dans cet univers mineral.

Le vent souffle trop fort et il y a trop de monde pour une baignade, mais je ne résiste pas à la tentation d'y tremper mes pieds.

À 300m du sommet je dois ranger mes bâtons, il faut s'aider des mains pour se tracter vers le haut.

A chaque pause je me retourne pour admirer les lacs qui s'éloignent progressivement. La vue est vraiment splendide !

Je pense que c'est le plus beau sommet que j'ai gravi jusqu'à présent : suffisamment engagé pour faire monter l’adrénaline, mais sans se sentir réellement en danger. A cela s’ajoute une indéniable impression de hauteur par rapport au relief immédiat, et quelle vue !

Bien sûr c’est très fréquenté mais quelque part c’est un peu rassurant. Si le secteur avait été désert, j’eus été moins serein.

Par contre je n'aimerai pas faire la descente de ce côté avec un gros sac à dos!

Je ne sais pas si ça sera mieux ou pire pour moi sur l'autre versant..

L'arrivée au sommet dévoile le lac de Lanoux et plusieurs autres petits lacs.

Ça n'est pas aussi splendide que du côté des bouillouses mais ça reste très beau.

Je cherche rapidement à repérer le sentier que je dois emprunter pour descendre. Au début je ne vois que des falaises!

En me déplaçant sur la crête, j'aperçois enfin une petite sente. Ouf, je ne suis pas obligé de faire demi-tour !

Rapidement il faut serpenter dans un ébouli. C'est très raide et assez instable mais c'est beaucoup mieux que la cheminée par laquelle je suis monté.
Je descends prudemment. Les cailloux se déplacent de quelques cm sous chacun de mes pas mais finissent par se stabiliser et offrir des appuis suffisants.

Après 600m de dénivelé négatif dans l'éboulis, je rejoins des pentes herbeuses plus accueillantes.

Quand je regarde en arrière, je vois nettement le sentier qui serpente dans l'ébouli. Même d'en bas ça reste impressionnant.

Il est 14h30, je m'arrête pour déjeuner, reprendre de l'eau et faire sécher ma tente près du premier ruisseau que je croise.

La suite de la descente est très agréable le long des ruisseaux.
Je repère un emplacement de bivouac parfait. Il est encore tôt mais je n’ai pas envie d’arriver à l’Hospitalet ce soir ! J’ai déjà un jour d’avance sur mon planning initial, j’ai envie de prolonger un peu le plaisir…

Mais le temps se gâte sérieusement et on m'a vanté le confort d'une cabane non gardée adossée à la maison qui utilisée par les ingénieurs lors de la construction du barrage de Lanoux. Ça me paraît une bonne option pour passer une nuit sereine en cas d'orage violent.

Je l'atteins vers 16h30. Je suis tout seul pour 12 lits avec matelas et couvertures: le grand luxe!
Je profite de cette solitude pour me laver au soleil sur un gros rocher face aux montagnes. D'un côté le ciel est bleu, de l'autre les cumulonimbus s’étirent verticalement et commencent à gronder.

À 20h j'ai terminé mon dîner et je me prépare pour une bonne nuit de sommeil quand 3 randonneuses catalanes débarquent.
Elles s'installent tranquillement et allument un feu de camp.
Elles font griller quelques poivrons et m'invitent à les rejoindre.
Je renonce à ma nuit de 12 heures pour partager un moment de convivialité.
La plus âgée a environ 55 ans. Elle marche avec sa fille de 25 ans qui fait des études d'art à Berlin et une amie de 40 ans qui enseigne les sciences environnementales à l'université. Chaque année elles se retrouvent pour marcher 2 jours et passer une nuit en montagne toutes les 3.

Nous bavardons en anglais jusqu'à 22h puis je vais me coucher.

Il me reste environ 5h30 de marche jusqu'à la gare de l'Hospitalet. Je vise le train de 13h38 donc un départ vers 7h30 devrait largement suffire.

pap35 · 06-10-2021 20:08:44

Bombadyl a écrit :

#628999Ma première préoccupation est de trouver du réseau pour rassurer mon épouse: elle est sans nouvelles depuis la fin de mon aventure au Roc Nègre donc elle ne doit pas être tranquille. Ce n'est qu'au pied des pistes que je parviens enfin à capter.
C'est bien ce que je craignais: elle était suffisamment inquiète pour envoyer mon signalement au refuge d'Ulldeter. Je les appelle immédiatement pour lever l'alerte.

Ah oui quand même ! En même temps, en te lisant, j'ai repris les consignes que j'avais laissées à ma compagne avant de m'engager sur le même chemin que toi...et je lui avais dit de ne s'alerter qu'au bout d'une semaine sans nouvelles... A me relire, je me dis que c'était peut-être un peu trop désinvolte du point de vue de la sécurité...

En tour cas 37 bornes c'était une sacrée journée bravo!

Ruz boutou · 06-10-2021 20:41:27

2 jours d'un coup ! On est gâté !

Bombadyl a écrit :

J6 : 37km / 1800D+ / 2400D-

Eh bé... ça commence à causer... Non, sérieusement, c'est une sacré journée de marche !

Bombadyl a écrit :

On passe une série de cols et de sommets dévoilant à chaque fois une nouvelle vallée tantôt verdoyante tantôt rocailleuse. Voici la plus belle de toutes:

J'ai adoré ce parcours sur les crêtes. Le ciel était tourmenté, avec des nuages sombres, des percées de soleil, des contrastes saisissants, ça changeait en permanence... C'était magnifique.

Bombadyl a écrit :

Et surtout il n'y a pas de réseau pour rassurer mon épouse. Je ne veux pas renouveller le scénario d'hier.
Je descend donc plus bas dans la vallée. Lorsque je trouve du réseau, la vallée se resserre et il y a moins d'emplacements propices au bivouac.

Il m'est arrivé une anecdote dans cette vallée. J'ai monté la vallée d'Eyne sous la pluie un après-midi. Lorsqu'il pleut mon écran tactile répond moins bien. Arrivée sous le col de Nuria, mon téléphone m'a indiqué que, puisque j'avais raté trois fois mon code pin, je devais contacter mon fournisseur pour obtenir le code PUK. Ok, pas de souci... J'ai tout redescendu jusqu'à Eyne, écœuré. Comme j'étais trempé, je suis allé au gîte pour tout faire sécher et demander au gérant de bien vouloir appeler SFR afin de pouvoir débloquer mon téléphone. Maintenant, je garde mon code PUK dans un coin, au cas où...

Bombadyl a écrit :

J7 – Pyrénées 2000 / Bouillouses / Carlit / Lanoux : 21km / 1400D+ / 1000D-

Ah, tu redeviens raisonnable...

Bombadyl a écrit :

J7 : A cela s’ajoute une indéniable impression de hauteur par rapport au relief immédiat, et quelle vue !

En arrivant par l'autre côté, j'ai aussi été scotché par la vue sur les lacs. C'était le matin, il n'y avait presque personne. La lumière oblique accentuait les reliefs. Magnifique !

Bombadyl a écrit :

Par contre je n'aimerai pas faire la descente de ce côté avec un gros sac à dos!

La descente se fait plutôt bien (avec un sac léger dans mon cas). Ceci dit, j'ai quand même dérapé sur une dalle, ce qui m'a causé une douleur au genou qui m'a poursuivi deci-delà jusqu'à Banyuls.

Bambadyl a écrit :

Quand je regarde en arrière, je vois nettement le sentier qui serpente dans l’éboulis. Même d'en bas ça reste impressionnant.

Oui, c'est impressionnant vu d'en bas. En pratique, ça se monte sans trop de difficulté.

Bombadyl a écrit :

La suite de la descente est très agréable le long des ruisseaux.
Je repère un emplacement de bivouac parfait.

Absolument ! Un très beau spot avec une très belle lumière le soir au soleil couchant et le Carlit en toile de fond. A conseiller ...

Mais la cabane des ingénieurs a l''air aussi très sympa, surtout en bonne compagnie

florencia · 10-10-2021 09:43:00

Salut Bombadyl

Un bien beau récit Pyrénéen, merci du partage
Tes photos de réveil à l'aube sont très sympa !
J'espère que le Roc Negre ne te laisse pas trop de mauvais souvenirs, et comme tout c'est bien fini, ce sera de l'expérience engrangée pour l'avenir

Flo

Bombadyl · 13-10-2021 15:27:15

Merci pour vos messages !

Ruz boutou a écrit :

Il m'est arrivé une anecdote dans cette vallée. J'ai monté la vallée d'Eyne sous la pluie un après-midi. Lorsqu'il pleut mon écran tactile répond moins bien. Arrivée sous le col de Nuria, mon téléphone m'a indiqué que, puisque j'avais raté trois fois mon code pin, je devais contacter mon fournisseur pour obtenir le code PUK. Ok, pas de souci... J'ai tout redescendu jusqu'à Eyne, écœuré.

Je comprends ton ecoeurement : elle est sacrément longue cette vallée ! Et la pluie n'a pas du aider pour le moral.

Ruz boutou a écrit :

Absolument ! Un très beau spot avec une très belle lumière le soir au soleil couchant et le Carlit en toile de fond. A conseiller ...

Magnifique ! C'est exactement le spot qui m'a fait de l'oeil

florencia a écrit :

Tes photos de réveil à l'aube sont très sympa !

Merci ! C'est la compensation des nuits sans sommeil

Et maintenant il faut que je poste le dernier épisode HRP 2021, pour pouvoir me lancer dans le récit de notre escapade Ariégeoise du week-end.
Ca va devenir une occupation à plein temps de randonner léger

Bombadyl · 13-10-2021 16:09:47

Samedi 31 juillet 2021: J8 – Lanoux / Estany de Coma d’or / Gare de l’Hospitalet
15Km / 600D+ / 1400D-

La nuit a été plutôt bonne.
Je me réveille vers 6h30 et sors en silence pour me préparer dehors sans réveiller mes colocs.
J'avale un solide bol de müesli car je ne compte pas faire de pause en chemin pour déjeuner.

J'ai choisi de passer par l'étang de la coma d'or plutôt que d'attaquer directement la descente vers Porté-Puymorens (ou j'aurais pu également prendre le train), car j'ai envie de prolonger le plaisir et de retarder le moment inéluctable où il faudra redescendre vers le bruit et l'agitation des vallées.

Pendant la montée à la portella de Lanos, je me retourne régulièrement pour prendre des photos car la lumière est fabuleuse.
Le ciel est assez couvert mais le soleil levant transperce les nuages pour éclairer la montagne et le lac.
Je réalise quelques-unes de mes plus belles photos de la rando.

Après le col, le sentier continue en balcon jusqu'à l'étang de la coma d'or, que j'atteins en même temps qu'un nuage qui vient s'y reposer quelques instants.

A la portella de cortal rosso, la vallée des Besines et les sommets alentours apparaissent et disparaissent sous les nuages.
Je pourrais passer des heures à admirer le spectacle.

Un dernier petit col et me voici à 2534m, face à la vallée qui marquera la fin de l'aventure pour cette année.

La descente est très très longue jusqu'à la gare, et je passe juste après une bonne pluie.
L'herbe est gorgée d'eau et mes chaussures ne tardent pas à se mettre au diapason. Le coup de grâce pour les ampoules qui m'accompagnent depuis la 4ème étape sans trop se manifester. Mais elles auront largement le temps de s’en remettre avant la suite.

En approchant de l'Hospitalet, je retire le mode avion pour voir si il y a du réseau.
ça capte ! En moins de 10 secondes, je reçoit un sms de bienvenue en Andorre, suivi d'un autre m'annonçant un hors-forfait de 60€ pour 4 Mo téléchargés, puis un troisième de mon opérateur m'indiquant que ma ligne a été désactivée pour m'éviter d'alourdir la facture. Il m'invite à régler une avance sur facture pour ré-activer ma ligne. Génial ! Sympa le retour à la civilisation... Retour en mode avion, on verra ça plus tard...

Je visais initialement le train de 13h38 mais il est 10h40 et le fond de la vallée est en vue !
Peut-être que si je presse un peu le pas je pourrais attraper le train de 10h48 ?
Ça ne parait pas très réaliste avec tous ces lacets qui me font faire des kilomètres pour descendre de quelques dizaines de mètres ! J’envisage un instant une descente à l’Ariègeoise (tout shuusss !) mais le terrain ne s’y prête pas.

Dans le dernier virage, je surplombe enfin la gare ! Ce qui me permet de voir le train de 10h48 s’arrêter quelques secondes puis repartir sans moi. Ça m’apprendra à prendre trop de marge.

J’ai ainsi pu profiter un long moment du confort de la salle d’attente de la gare, dimensionnée pour l’affluence des sports d’hiver. Avec radiateurs et sèche-mains qui fonctionnent aussi pour les pieds.

En attendant le train je n’ai qu’une idée en tête : revenir ici le plus vite possible pour continuer l’aventure en Ariège et en Andorre !

Dernière modification par Bombadyl (13-10-2021 16:11:34)

Ruz boutou · 13-10-2021 20:27:25

Fin du tronçon 2021 ! Snif...
En tout cas, c'était bien sympa de te suivre sur cette partie de HRP orientale.
Ton parcours du dernier jour est intéressant car assez atypique. Tout du moins jusqu'à la Portella de Cortal rosso car, d'après les photos, ça fait bien envie.
J’espère que tu reprendras le chemin l'an prochain. Je ne peux que t'y inciter. La partie centrale de la HRP est sans nul doute la plus spectaculaire. C'est là que l'on ressent toute la dimension sauvage et préservée des ces montagnes (les plus belles du Monde ! )

Dernière modification par Ruz boutou (13-10-2021 20:28:00)

Bombadyl · 18-10-2021 21:58:29

Merci Ruz boutou.

Oh oui j'ai tellement hâte de continuer l'an prochain !
Je commence déjà à réfléchir à la suite de l'itinéraire !

Joy Supertramp · 19-10-2021 11:43:53

Bombadyl a écrit :

#630451Merci Ruz boutou.
Oh oui j'ai tellement hâte de continuer l'an prochain !
Je commence déjà à réfléchir à la suite de l'itinéraire !

Info : faut passer par l'Ariege plutôt que par l'Andorre

Bombadyl · 19-10-2021 13:16:20

Joy Supertramp a écrit :

#630502Info : faut passer par l'Ariege plutôt que par l'Andorre

Ah ah ! ça fait partie de mon grand questionnement: "crête d'Arial or not crête d'Arial"
Mais si j'ai un guide sur cette partie...

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

#51 23-09-2021 07:28:34

Re : [Récit + liste] 1ère partie de HRP: Banyuls-L'Hospitalet en 7.5étapes

#52 23-09-2021 07:47:30

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#53 23-09-2021 07:50:00

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#54 23-09-2021 21:41:40

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#55 24-09-2021 11:26:19

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#56 24-09-2021 20:26:30

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#57 24-09-2021 21:14:14

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#58 24-09-2021 23:07:19

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#59 25-09-2021 09:11:58

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#60 04-10-2021 15:57:26

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#61 04-10-2021 16:13:21

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#62 04-10-2021 22:10:09

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#63 04-10-2021 22:31:03

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#64 05-10-2021 20:34:05

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#65 06-10-2021 11:18:16

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#66 06-10-2021 17:19:52

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#67 06-10-2021 20:08:44

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#68 06-10-2021 20:41:27

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#69 10-10-2021 09:43:00

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#70 13-10-2021 15:27:15

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#71 13-10-2021 16:09:47

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#72 13-10-2021 20:27:25

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#73 18-10-2021 21:58:29

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#74 19-10-2021 11:43:53

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#75 19-10-2021 13:16:20

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