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#26 26-10-2021 18:58:05

Canyon83
Membre
Inscription : 18-04-2021

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Ah et au fait, un petit CR sur l'OR Helium Rain stp, je suis à la recherche d'une bonne veste de pluie bien respirante mais pas trop jetable.
Alors OR Helium Rain, EE Visp II, Z Pack Vertice, Montbell Rain Trekker ou Versalite, Cimalp Storm Pro 3, etc..?

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#27 26-10-2021 20:12:34

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Canyon83 a écrit :

#631361Ah et au fait, un petit CR sur l'OR Helium Rain stp, je suis à la recherche d'une bonne veste de pluie bien respirante mais pas trop jetable.
Alors OR Helium Rain, EE Visp II, Z Pack Vertice, Montbell Rain Trekker ou Versalite, Cimalp Storm Pro 3, etc..?

Hello Canyon,

J'ai posté un petit retour dans le fil dédié à l'Helium II dont la Rain est la petite soeur smile

Très satisfait de la veste, qui vaut probablement toutes celles que tu cites smile Au final je ne note pas d'immenses différences entre les quelques modèles que j'ai pu avoir (Salomon Bonatti, Patagonia Storm Racer et celle-ci): c'est respirant jusqu'à un certain point (celui où tu montes à bonne allure) et ça tient bien la pluie dehors. Le choix pour moi repose davantage sur les critères suivants: poids - prix - accessoirisation minimaliste (corrélé au poids évidemment) - design.

Bonne recherche!

Hors ligne

#28 26-10-2021 22:12:46

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Partie 6 - Le Mont-Blanc et la Vanoise: 8 jours, 246km, du Col du Grand Saint-Bernard à Briançon
Jour 45 - 27 aout: Combe de Drone - Arnuo Desot

Nous mettons le réveil plus tard, à 7h. Nous n’avons en effet pas une grosse journée devant nous puisque nous souhaitons voir l’ UTMB au grand col Ferret le lendemain vers 4h du matin. Il fait un froid glacial. Les nuits se sont bien rafraîchies dernièrement, mais les duvets suffisent toujours. Le moment le plus difficile est d’en sortir le matin. Nous enfilons toutes nos couches à l’exception des doudounes.

Heureusement nous grimpons directement de 300m vers le Pas des Chevaux, ce qui nous aide à produire de la chaleur. Nous descendons ensuite sur le col du Grand Saint-Bernard, venteux et complètement dans la brume ce matin. Frigorifiés, nous nous réfugions dans le café-hôtel côté italien. En plus de notre muesli habituel, le petit-déjeuner est composé de pains au chocolat et de deux boissons chaudes chacun. Le tout nous revient à 8,60€: c’est sûr, nous avons quitté la Suisse ! Nous restons longuement, notamment pour nos recherches d’appartement à Bruxelles au retour.

Le temps de cette pause, le ciel s’est complètement dégagé. Nous repartons vers la fenêtre d’en haut où la vue est splendide: nous apercevons pour la première fois le Mont Blanc et les Grandes Jorasses. Nous les observons longuement en marchant au pourtour des lacs de Ferret et descendons ensuite vers le petit hameau de Ferret. Nous déjeunons sur un banc au soleil, à côté d’un chalet en bois très coquet et fleuri. Un peu plus loin, nous nous lavons rapidement les pieds dans une fontaine.

Nous poursuivons et décidons de passer par le petit col Ferret afin d’éviter le tour du Mont-Blanc, chemin particulièrement fréquenté, et la CCC, course de trail satellite de l’UTMB qui y passe aujourd’hui. La montée est jolie et calme. Au col, nous faisons face aux Grandes Jorasses, particulièrement impressionnantes de ce point de vue. La vallée devant nous qui mène à Courmayeur est splendide. Nous gagnons ensuite par la crête le grand col Ferret tout proche. Nous sommes alors sur le parcours de la CCC. Nous discutons avec les bénévoles présents au col qui nous apprennent que les Suisses que nous avions vus au-dessus d’Arolla sont arrivés vainqueurs de la PTL à Chamonix et que la moitié des équipes ont déjà abandonné alors qu’il reste 2 jours de course. Le vent et le froid sont terribles. Nous encourageons vivement les participants, parfois même par leur prénom lorsque leur dossard est visible. Nous remontons le moral de certains qui ont perdu l’espoir d’être dans les délais à La Fouly : alors que nous informons un coureur de la présence de tartiflette au ravitaillement, celui-ci nous demande même s’il n’y a pas plutôt un bus pour rentrer à Chamonix. roll

Après le passage des derniers participants, nous descendons et nous mettons à la recherche d’un endroit où bivouaquer. Nous nous résignons rapidement à descendre jusqu’au Rifugio Elena dans l’espoir d’atteindre une zone moins venteuse. Le refuge est plein (et la patronne nous expédie joliment, vive le TMB!), nous ne pouvons pas camper aux abords et le vent est toujours présent. Nous trouvons un petit abri en béton assez lugubre mais décidons finalement de descendre encore jusqu’à trouver un endroit plat à l’abri des bourrasques. Cela s'avère très compliqué dans la descente du col et nous allons finalement jusqu’à Arnouvaz où nous campons dans une forêt non loin du ravitaillement de l’UTMB. Le premier coureur doit y passer vers 4h10 et nous décidons donc de mettre le réveil à 3h.

Stats du jour: 27,6km, 1672 D+, 2159 D-, 7h40 de marche.

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Des participants à la CCC sur le haut du Grand Col Ferret

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Jour 46 - 28 aout: Arnuo Desot - Avant Arpy

Comme prévu, le réveil sonne à 3h, nous remballons nos affaires dans le noir et nous regagnons le ravitaillement. Les bénévoles se lèvent seulement et préparent l’arrivée des premiers coureurs. Il fait froid et nous décidons après une vingtaine de minutes de nous mettre en route tout en gardant les doudounes, ce qui n’arrive jamais en actif. Les 5 premiers kilomètres du jour prennent le tracé de l’UTMB en sens inverse. Vers 4h20, le premier de la course passe en courant à la lueur de sa puissante frontale: sans surprise, nous devinons à sa silhouette qu’il s’agit de François D’Haene, en route pour sa quatrième victoire dans l’épreuve. Quelques minutes plus tard, un duo d’athlètes déboule encore plus rapidement: nous sommes impressionnés par leur vitesse en descente dans le noir et après 100km de course ! Nous encourageons ainsi chaque participant, en prenant soin de nous ranger sur le côté et d’éteindre nos frontales pour ne pas les gêner. La plupart ne répondent pas mais certains nous remercient. Parmi ces coureurs, Rémy reconnaît encore Jim Wamsley, à la dérive et qui abandonnera au ravitaillement, ainsi que Courtney Dauwalter, première féminine, future vainqueur de la course chez les dames et 7ème au scratch ! Celle-ci répond un généreux « Thank you » à notre « Come on Courtney! ».

Arrivés au Rifugio Bonatti, le jour commence à se lever sur la chaîne du Mont Blanc. Nous espérions pouvoir y prendre un café et un chocolat chaud pour nous réchauffer mais le refuge est fermé aux visiteurs puisqu’il n’est que 6h30. Nous prenons notre petit-déjeuner sur la terrasse face aux montagnes puis quittons le parcours de l’UTMB pour gagner le Colle Battaglione Aosta qui culmine à près de 2900m. La montée se fait à l’ombre et nous ne retirons nos couches qu’une fois en haut. À la fin de l’ascension, nous remarquons quelques têtes ornées de cornes qui suivent notre progression: les bouquetins sont là! Au col, nous passons un moment absolument magique. D’un côté, la vue est dégagée sur le Mont-Blanc et sa chaîne, entre autres les Grandes Jorasses et la Dent du Géant. De l’autre côté, le panorama s’ouvre sur le val d’Aoste jusqu’au Grand Paradis qui en est à l’opposé. A nos côtés, une vingtaine de bouquetins se dorent au soleil ou broutent de l’herbe. Notre présence ne les dérange pas trop et ils ne fuient pas. Nous sommes complètement émerveillés et restons près de 30 minutes à observer ces magnifiques animaux et les paysages qui nous entourent: sans doute le plus beau moment de cette traversée!

Dans le début de la descente, nous croisons un local avec qui nous bavardons un peu: l’homme a 72 ans et il nous explique être parti de Morge 2h plus tôt. Nous sommes impressionnés par sa forme physique! Il nous dépasse plus loin en descendant et nous décidons de le suivre: il doit connaître le meilleur chemin. Cependant, nous comprendrons plus tard que Morge est un village distinct de Morgex et le chemin sera un peu plus long que prévu jusqu’à la ville. Nous atteignons Morgex à 13h15; il fait chaud et les maisons sont d’ailleurs construites en pierre, contrairement au Valais où les chalets étaient en bois. Nous nous dirigeons directement vers la pizzeria La Locanda située sur la place de la ville. Nous nous attablons en terrasse et dégustons deux belles salades et deux grandes pizzas. La dolce vita!

Nous nous rendons ensuite au supermarché pour le ravitaillement: le magasin est immense et il nous faut une demi-heure pour trouver tout ce dont nous avons besoin. Moins facile que dans une petite épicerie de village! Le temps de tout rempaqueter, le ciel se couvre et quelques gouttes de pluie tombent. Nous sommes fatigués par le réveil matinal et hésitons à reprendre la route. Après avoir consulté deux chambres d’hôtes, il s’avère que la ville est complète. La tenancière de la deuxième auberge appelle même un hôtel pour nous et s’intéresse à notre itinéraire: les habitants du val d’Aoste sont décidément bien sympathiques! Nous plions donc bagage et montons vers Arpy; la pluie a cessé entre temps. La montée est mal balisée et nous hésitons plusieurs fois sur le sentier à prendre. Nous croisons un vététiste local avec qui nous avons un chouette échange sur la région et notre projet. Nous poursuivons finalement encore un peu, jusqu’à trouver une clairière où nous plantons l’abri.

Stats du jour: 33,1km, 2244 D+, 2386 D-, 9h50 de marche.

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Jour 47 - 29 aout: Avant Arpy - Refuge du Ruitor

De nombreux bruits surviennent pendant la nuit: plusieurs sifflements d’oiseaux, les gémissements d’un jeune animal et les pas d’un cervidé dans la clairière. Nous n’avons pu identifier avec certitude aucun des animaux mais nous passons une très bonne nuit. Quand nous nous levons, il fait frais mais le ciel est complètement dégagé. Nous replions l’ensemble de nos affaires et arrivons au bout de 30 minutes de marche à Arpy, ancien village minier recyclé en petite station de ski de fond. Il n’y a que quelques chalets et un hôtel-restaurant, où il est malheureusement trop tôt pour que le tenancier accepte de nous servir le traditionnel chocolat chaud et café du matin. Nous profitons donc d’un spot ensoleillé sur des marches pour engloutir notre muesli.

La suite de la matinée est marquée par une ascension jusqu’au lac d’Arpy et le passage du col de la Croix. La vue y est fantastique sur la face italienne du Mont Blanc et nous repérons le Mont Maudit et le Mont Blanc du Tacul à ses côtés. Les Grandes Jorasses et la Dent du Géant sont toujours bien visibles. Nous aurons bien profité du massif sur les derniers jours! Nous faisons quelques photos et repartons à travers un beau chemin en balcon avec quelques passages plus techniques, en suivant les balises fraîchement refaites pour le trail de la Thuile.

Nous gagnons alors le refuge Deffeyes où nous étions déjà passés il y a deux ans lors de notre escapade dans le Val d’Aoste sur l’Alta Via 2. Nous nous remémorons quelques souvenirs de ce voyage, ayant planté la tente quelques centaines de mètre plus bas et étant montés sous une pluie battante jusqu’au refuge le lendemain matin. Aujourd’hui le temps est splendide et nous apprécions la vue sur le Mont Blanc et les glaciers qui n’étaient pas visibles il y a deux ans. Nous nous installons à la terrasse du refuge et accompagnons nos délicieuses tortillas au hummus d’une soupe et d’un dessert : un gâteau au chocolat et une classique tarte à la myrtille. Avant de partir, Rémy échange quelques mots sur la voie à suivre avec le gardien: le chemin semble simple et il nous demande de saluer les gardiens du prochain refuge de sa part.

Nous prenons la direction de la frontière : l’objectif est d’être en France ce soir ! Un local nous arrête pour discuter pendant près de 20 minutes des randonnées dans le Val d’Aoste et de notre périple. Il nous explique être déjà allé à Bruxelles et avoir apprécié la Grand-Place. Nous avons clairement les habitants du Val d’Aoste en sympathie et nous chérissons ces moments de partage! Un beau chemin jouxtant plusieurs lacs nous mène à l’ultime col de la journée, le col du Tachuy. Celui-ci nous offre une dernière vue grandiose sur le massif du Mont Blanc que les nuages couvrent partiellement, et marque le passage en France. Nous sommes complètement euphoriques d’entrer dans le dernier pays de notre traversée !

La descente vers le refuge du Ruitor se fait majoritairement à travers un long chemin rocailleux que nous franchissons sans grande difficulté. Le refuge se situe sur un grand plateau à 2100m d’altitude. Le message du gardien du Deffeyes transmis, nous plantons la tente non loin de la rivière. Un van et une voiture avec deux tentes sont déjà installés à une trentaine de mètre. Nous profitons de la chaleur des derniers rayons de soleil pour réaliser une toilette dans la rivière, mais retournons bien vite à la tente après avoir vaincu le froid de l’eau. Le sol est bien plat, nous ne dormirons pas dans le dévers ce soir !

Stats du jour: 26,3km, 1942 D+, 1466 D-, 8h59 de marche.

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Jour 48 - 30 aout: Refuge du Ruitor - Tignes Val Claret

Notre première nuit en France fut très bonne ! Nous replions et sommes surpris car les personnes qui campaient proche de nous sont déjà parties. Nous montons au col de Montseti et descendons sur le refuge de l’Archeboc où nous nous arrêtons prendre notre petit-déjeuner. Malgré plusieurs panneaux interdisant le pique-nique, la gardienne nous autorise à manger nos céréales à l’intérieur avec notre café et notre chocolat chaud, qui est d’ailleurs servi généreusement dans un pichet de 50cl !

Nous sommes seuls avec la gardienne et en profitons pour bavarder: la saison fut calme en raison du COVID et des problèmes pour les randonnées italo-françaises, les randonneurs sont apparemment restés deux fois lors du tour du Mont-Blanc et la moitié serait positive, la gardienne ferme dans 15 jours et espère être sur pied pour la saison d’hiver où elle est monitrice de ski. Nous discutons également des itinéraires possibles pour aujourd’hui: elle nous conseille de suivre la Via Alpina que nous avons retrouvée jusqu’au Monal plutôt que de passer plus haut au lac blanc si nous voulons atteindre Tignes dans la journée.

Nous décidons de suivre ses conseils et gagnons ainsi rapidement le Monal, un village qui est classé et vient d’être restauré. Cela attire quelques touristes qui y déjeunent, dont deux dames qui nous interpellent et avec qui nous bavardons brièvement. Nous dépassons le village et trouvons plus loin un endroit propice pour déjeuner. La suite nous emmène vers Le Chevril et Tignes 1850: nous y croisons de nombreux framboisiers sauvages.

L’arrivée sur Tignes 1850 est un choc: nous sommes sur la route et traversons un barrage hydroélectrique, qui plus est en travaux. C’est moche et bruyant! Dans le village, nous voyons des panneaux indiquant Tignes-le-Lac à plus d’1h30 alors que nous souhaitons nous y ravitailler et continuer plus loin. Cela nous met un petit coup au moral, mais nous décidons d’accélérer la cadence sur ce chemin facile et plus joli qu’espéré pour y parvenir dans les temps. Nous gagnons ainsi Tignes et son Carrefour Montagne. Nous achetons de quoi tenir deux jours et nous faire un super apéritif sur les tables de pique-nique près de l’entrée. Cerise sur le gâteau, une caissière met à charger le téléphone et la batterie externe.

Le soleil passe alors derrière les montagnes et le froid nous gagne. Nous repartons bien couverts le long du lac jusqu’à Tignes-Val-Claret où nous coupons par le village. Celui-ci est mort, la saison étant déjà terminée pour de nombreux commerces et acteurs de l’horeca. Nous sommes fatigués et décidons finalement de passer la nuit à l’hôtel Curling alors que nous avions prévu de camper: il fait froid, le compteur affiche 36 kilomètres et cela nous permettra de ne pas nous arrêter à Modane et d’ainsi profiter pleinement des jours de beau temps avant la pluie prévue en fin de semaine. Le réceptionniste est très sympathique et lui-même amateur de randonnée. Rémy ressort rapidement pour effectuer la lessive au lavoir public situé à 50m: nous repartirons donc douchés et avec des vêtements propres!

Stats du jour: 36,2km, 1965 D+, 1900 D-, 8h32 de marche.

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Jour 49 - 31 aout: Tignes Val Claret - Chalet Clou

Nous nous levons après une bonne nuit à l’hôtel et remballons nos affaires pour nous mettre en quête d’une boulangerie. Malheureusement, les deux du village sont déjà fermées jusqu’à la saison d’hiver et nous nous rabattons sur le Sherpa local. Il n’y a plus qu’une seule viennoiserie - un croissant - mais qu’à cela ne tienne: nous optons pour le désormais traditionnel baguette-nutella-banane. La baguette est délicieuse: quel plaisir d’être en France!

Nous partons finalement de Tignes vers 8h45 en direction du parc national de la Vanoise. Nous y entrons par le col de la Leisse et continuons vers le refuge du même nom. Le gardien de ce refuge nous conseille sur les différents itinéraires: la variante qui passe au nord-ouest est plus intéressante, et il nous recommande chaudement l’ascension facile de la pointe de l’observatoire (3012m). Nous suivons évidemment ses conseils et après une descente, nous bifurquons vers le col de la Vanoise. Le refuge qui y siège est magnifique et le personnel très sympathique malgré la capacité importante: 130 couchages, presque complet l’avant-veille où ils ont servi 120 repas le soir ! Nous y déjeunons avec deux sirops à l’eau, une tarte aux myrtilles et un espresso.

Nous poursuivons ensuite par une variante au chemin principal qui est moins fréquentée: l’ambiance est minérale et sauvage, et plusieurs glaciers sont visibles. Nous passons notamment au col du Grand Marchet dont l’ascension est particulièrement raide. Au sommet, il existe un chemin en balcon peu fréquenté qui permet de gagner le roc du tambour. Nous l’empruntons et voyons un randonneur déjà plus bas sur un autre sentier nous rejoindre en azimut: il s’assure que nous allons dans la même direction et se joint à nous. Nous devons alors franchir un torrent mais aucun aménagement n’est prévu et nous devons nous résoudre à passer pieds dans l’eau: c’est la première fois depuis longtemps que chaussures et chaussettes sont trempées de la sorte.

Après une dernière petite montée, nous gagnons le refuge de La Valette, suivi quelques minutes plus tard par notre acolyte du jour. Nous discutons avec lui et il se montre très intéressé par notre matériel. Nous commandons deux sirops de sureau fait maison; la gardienne est une grande fan de ces fleurs et en discute longuement avec Alix. Alors que nous allions repartir, Alix interpelle un randonneur qui porte un sac de la marque Atelier Longue Distance. Une nouvelle conversation s’engage alors avec lui et sa compagne sur nos itinéraires respectifs et notre matériel, avant que la gardienne ne batte le rappel avec sa cloche et ses « à la soupe! ». Il est 18h30 et nous ne traînons pas: nous devons en effet marcher encore une heure jusqu’au Chalet des Nants pour y retrouver la limite du parc et pouvoir bivouaquer à l’extérieur de celui-ci. Finalement, nous trouvons un beau spot juste à l’extérieur du parc et nous y installons. Quelques vaches broutent 100m au-dessus de nous et nous craignons un instant qu’elles ne descendent, mais elles ne viendront pas nous embêter.

Stats du jour: 37,1km, 2128 D+, 2135 D-, 9h02 de marche.

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La traditionnelle semoule du soir



Jour 50 - 1 septembre: Chalet Clou - Le Lavoir

Le réveil sonne à 6h, il ne fait alors quasiment pas clair. Nous n’en revenons pas... cela fait cinquante jours, et ce matin marque le début de la huitième semaine de cette épopée! Nous entamons notre deuxième et dernière journée dans le parc de la Vanoise. Notre objectif est d’être à Modane pour 16h afin de s’y réapprovisionner et de poursuivre encore 1-2h après pour camper. Nous hâtons le pas car il fait encore assez froid. Le soleil se lève progressivement, nous réchauffant et éclairant petit à petit les sommets environnants. Après 3h de marche, nous nous élevons jusqu’au col d’Aussois à 2900m, puis nous faisons un petit aller-retour à la Pointe de l’Observatoire, à 3000m d’altitude pour admirer la vue. Nous ne sommes pas déçus par la recommandation du gardien: le panorama est complètement dégagé et nous apercevons pour le sixième jour consécutif le Mont Blanc!

La descente se fait au travers d'un pierrier pour les premiers 500m de dénivelé. Le sentier devient ensuite plus facile et débouche sur le refuge d’Aussois. Nous décidons de nous y arrêter: la terrasse ensoleillée et la planche végétarienne proposée nous tentent! Les gardiens sont charmants et nous faisons une chère de roi en se partageant la salade parsemée de gomasio, le morceau de tarte aux légumes, un bout de fromage de chèvre et un de beaufort. Les gardiens acceptent que nous changions le dessert prévu pour une crêpe au nutella, dont Alix rêvait depuis plusieurs jours. Nous sommes heureux et repus. Sur la terrasse, d’autres randonneurs vont, viennent et s’attablent, dont un couple d’octogénaires dans une forme incroyable que nous admirons: le monsieur a comme nous des baskets de trail et met sa casquette à l’envers. Nous les entendons se charrier mutuellement sur leur vitesse d’ascension et le suivi des cairns. Nous rêvons d’avoir la même condition physique et la même complicité à leur âge.

Nous ne nous attardons pas et poursuivons sur un chemin en balcon pour terminer par une longue descente de plus de 1000m sur Modane. La descente est fléchée 2h20 à notre grand désarroi car cela nous amènerait en bas à 17h20. C’était sans compter sur notre progression: nous dévalons, parfois en courant, le chemin boisé pour finalement atteindre le centre-ville à 16h. Nous nous rendons au supermarché Casino où nous faisons le traditionnel ravitaillement (couscous, noix, muesli, pépites de chocolat, tortillas, tapenade, Snickers) et le traditionnel craquage du moment! Cette fois-ci, notre estomac succombe pour une baguette à la burrata avec des tomates cerises, un panier de reine-claudes et des biscuits Dinosaurus. Ne trouvant pas de banc, nous effectuons notre rempaquetage et dégustons notre festin, assis sur le macadam, au soleil à l’arrière du magasin. La tente et la bâche de sol sont mises à sécher par la même occasion. Nous profitons de ce moment pour regarder quelques annonces d’appartement à Bruxelles: nous finissons par avoir un contact avec un agent immobilier et deux amis acceptent de visiter le soir-même un logement pour nous (au final, sans succès).

Nous repartons et profitons d’une petite fontaine à la sortie du village pour faire le plein des gourdes et nettoyer nos jambes et pieds couverts de poussière. Nous quittons ensuite la vallée et regagnons les montagnes. Nous grimpons de 1000m, d’abord à travers bois puis en suivant une piste. Nous tardons à trouver un endroit pour planter l’abri. Petit à petit, l’obscurité arrive et nous finissons par nous résoudre à bivouaquer à côté d’une maison inhabitée, dans le hameau du Lavoir. D’autres chalets mieux entretenus sont éloignés de quelques centaines de mètres: certains éclairés ou avec de la fumée sortant de la cheminée. Nous avons peur d’être surpris ou dérangés mais l’heure tardive et le peu d’endroits disponibles nous poussent à nous y installer. Nous nous endormons rapidement, sans couscous: notre festin de 17h nous a bien calé!

Stats du jour: 38,4km, 2519 D+, 2743 D-, 10h22 de marche.

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Jour 51 - 2 septembre: Le Lavoir - La Croix de Pied

Vers 3h, nous avons été réveillés par un camion avec un gyrophare passant non loin de nous mais qui a vite disparu. La nuit fut venteuse mais cela nous permet de replier la tente au sec le matin. Nous quittons le lieu de bivouac rapidement pour gagner le col de la vallée étroite où nous bifurquons vers le refuge du Thabor. Nous y prenons notre petit-déjeuner et discutons avec les gardiens des possibilités d’itinéraires. Nous souhaitions initialement monter au sommet du mont Thabor mais les nuages sont nombreux et la vue au sommet probablement bouchée. De plus, nous souhaiterions être de bonne heure à Briançon le lendemain car de la pluie est annoncée. Nous décidons donc finalement de faire l’impasse sur l’ascension; nous reviendrons une autre fois dans cette région et ce beau refuge pour faire l’ascension qui est apparemment également accessible l’hiver en ski de randonnée, même aux skieurs peu expérimentés.

Nous continuons notre chemin et arrivons au col des Thures où nous déjeunons près d’un lac autour duquel sont éparpillées d’autres personnes qui font de même. Après quelques minutes, un imposant troupeau de mouton arrive et se met à boire tout autour du lac. Nous demandons au berger combien de bêtes sont présentes et sa réponse nous surprend: le troupeau ne compte pas moins de 1650 têtes! Nous ne traînons pas trop et descendons ensuite par des chemins faciles à Névache. Le village est charmant. Nous nous y arrêtons dans une boulangerie et retrouvons le bon goût de la France: pain au chocolat, croissant, cookie maison, chausson aux pommes forment notre goûter.

Nous quittons alors Névache pour récupérer le GR5c un peu plus haut, qui part directement vers Briançon. Nous grimpons rapidement et profitons du lac de Cristol pour enlever la poussière sur nos jambes et nos pieds. Ces derniers jours, les sentiers sont particulièrement poussiéreux et cette routine s’avère indispensable pour ne pas encrasser nos vêtements de nuit et nos duvets. Nous poursuivons encore via le col du Granon et trouvons un endroit où camper vers le lieu-dit « La Croix de Pied »: l’herbe est basse, la parcelle est plate, les quelques pierres ne présentent pas de danger et un rapide test avec une sardine confirme que le sol permet de les y planter.

Stats du jour: 35,8km, 1983 D+, 1625 D-, 8h30 de marche.

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On vous laisse les compter smile

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Le bivouac complètement installé



Jour 52 - 3 septembre: La Croix de Pied - Briançon

Le ciel est couvert lorsque nous nous mettons en route vers Briançon. Nous évoluons sur les hauteurs, entre bois et plus petits arbustes épineux. Après quelques hésitations de navigation, nous tombons enfin sur La Croix de Toulouse qui surplombe la ville. Une table d’orientation pointe plusieurs villes dont Bruxelles, Trieste et Nice! La descente est roulante sur un beau sentier en terre et aiguilles de pin. Nous croisons quelques marcheurs et sportifs matinaux. Nous arrivons du côté de la cité Vauban et nous nous arrêtons juste avant de passer les remparts, à une terrasse d’un café pour admirer la vue sur les tours de l’église Saint Nicolas.

Nous profitons ensuite de la traversée de la vieille ville pour prendre quelques renseignements à l’office du tourisme. La quête aux hôtels est ouverte. Nous optons pour le confort de l’hôtel Vauban, situé dans le centre-ville plutôt que dans la vieille ville. Cela nous permet d’avoir plus facilement accès aux commerces: la boulangerie artisanale fait notre bonheur pour le lunch, le coiffeur remet de l’ordre dans la tignasse de Rémy et l’esthéticienne allège les jambes d’Alix. Les provisions sont refaites au Carrefour City, et nos vêtements sont lessivés dans un lavoir automatique externe en self-service attenant au Carrefour.

Nous dinons au restaurant “l’Alpin” qui est formidable: l’ambiance de la montagne y règne avec ses murs recouverts de bois, le personnel est charmant, les assiettes copieuses et soignées et la nourriture délicieuse! Nous choisissons tous deux une spécialité montagnarde, des “oreilles d’ânes”: des petites pâtes maison carrées préparées avec des épinards, du fromage et de la béchamel, le tout passé au four. Nous nous régalons ! Nous craquons tous les deux pour un dessert: un moelleux à la châtaigne pour Rémy et un dessert gourmand au chocolat, noisettes et caramel pour Alix. Alors que nous sommes à la fin du repas, une des serveuses nous interroge sur notre itinéraire. Nous lui expliquons que nous faisons une traversée de l’arc alpin et que nous avons déjà parcouru 1500 kilomètres ! Nous percevons l’arrêt de la conversation des trois jeunes assis à côté de nous qui discutent ensuite à voix basse, et le chef de salle s’empresse de venir à notre rencontre. Nous échangeons avec lui et le remercions pour l’expérience culinaire excellente de ce soir ! Nous nous promettons d’y revenir si nous sommes de passage dans la région dans le futur.

Stats du jour: 12km, 211 D+, 1269 D-, 2h52 de marche.

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Arrivée sur Briançon pour un nero bien mérité

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Les fameuses oreilles d'ane de l'Alpin, chaudement recommandées!

Dernière modification par Noiky (05-12-2021 18:43:05)

Hors ligne

#29 27-10-2021 22:51:02

Canyon83
Membre
Inscription : 18-04-2021

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Noiky a écrit :

#631370Hello Canyon,

J'ai posté un petit retour dans le fil dédié à l'Helium II dont la Rain est la petite soeur smile

Très satisfait de la veste, qui vaut probablement toutes celles que tu cites smile Au final je ne note pas d'immenses différences entre les quelques modèles que j'ai pu avoir (Salomon Bonatti, Patagonia Storm Racer et celle-ci): c'est respirant jusqu'à un certain point (celui où tu montes à bonne allure) et ça tient bien la pluie dehors. Le choix pour moi repose davantage sur les critères suivants: poids - prix - accessoirisation minimaliste (corrélé au poids évidemment) - design.

Bonne recherche!

Merci pour ta réponse, c'est déjà bien de savoir qu'elle te convient; bon, faudrait un test comparatif exhaustif de ma liste, mais pas encore trouvé neutral

Ah le briançonnais, c'est le début du Sud  cool

Dernière modification par Canyon83 (27-10-2021 22:54:06)

Hors ligne

#30 02-11-2021 22:20:35

Noiky
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Partie 7 - Le Queyras et le Mercantour: 8 jours, 263km, de Briançon à Menton
Jour 53 - 4 septembre: Briançon - Après Bramousse

Nous petit-déjeunons à l’hôtel: les mini-viennoiseries et la baguette sont les bonnes pioches du buffet. Nous quittons ensuite Briançon vers Villar-St-Pancrace et quittons rapidement la route pour un chemin qui mène au col des Ayes. La vue est magnifique sur le Queyras dans lequel nous entrons. Nous descendons ensuite sur Brunissard qui est à la fois sur la traversée des Alpes et le tour du Queyras; nous choisissons ce dernier itinéraire, un peu plus long et plus escarpé mais qui devrait être une plus jolie alternative jusqu’à Ceillac.

Une longue montée nous attend jusqu’au col de Furfande. Nous mettons longtemps avant de ressentir la faim vu le petit-déjeuner! Alors que nous commençons à chercher un endroit agréable pour le déjeuner, quelques gouttes de pluie font leur apparition et nous décidons de pousser vers la cabane du plan du vallon. Celle-ci est un simple demi-tonneau pouvant accueillir 2 ou 3 personnes mais elle suffit à nous abriter de la pluie qui s’intensifie. Nous repartons après une bonne pause sous une fine bruine vers le col et basculons rapidement vers le refuge de Furfande.

La bruine a entre-temps complètement cessé et nous sommes de nouveau en T-shirt. Nous croisons de nombreuses marmottes qui commencent à être bien grasses. Elles sont visuellement plus imposantes qu’en juillet et nettement moins rapides lorsqu’elles courent; l’hiver approche! Nous continuons la descente vers Les Escoyères, hameau peu accueillant et qui semble presque à l’abandon. Nous descendons encore jusqu’à la vallée et au pont de Bramousse qui enjambe le Guil, puis remontons au village de Bramousse. Nous poussons encore un peu pour trouver un terrain de bivouac éloigné du village. Ceci est fait vers 18h45 et nous nous posons de bonne heure. Nous sommes fatigués mais heureux de la belle étape du jour!

Stats du jour: 39,4km, 2703 D+, 2217 D-, 8h51 de marche.

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Jour 54 - 5 septembre: Après Bramousse - Fouillouse

Nous continuons la montée entamée la veille dès le matin et gagnons le col de Bramousse puis descendons sur Ceillac en suivant le GR58. La fin de la descente est facile et nous dévalons à bonne vitesse, tout en croisant pas mal de personnes qui s’époumonent dans la montée. Nous gagnons Ceillac, ville principale du Queyras mais qui ne comporte que 300 habitants. Beaucoup des commerces et cafés sont fermés et nous nous rendons au gîte d’étape Les Baladins que Rémy connaît pour y avoir passé une nuit en 2017. Les gens nous accueillent et nous servent un café et un chocolat chaud.

Après cette pause, nous poursuivons par le GR5 vers le lac Miroir et le lac St-Anne. Ces deux beaux plans d’eau attirent pas mal de randonneurs dont nous dépassons plusieurs grappes en montant. Un homme nous interpelle même en nous demandant si nous avons un moteur électrique! Nous remarquons également plusieurs personnes qui semblent en itinérance, dont un groupe de 6 dames emmenées par un guide. Nous gagnons le col Girardin et décidons de basculer et de manger dans la descente, car plusieurs personnes sont déjà présentes au col. Quelques marmottes sont facilement visibles. Une dame s’arrête pendant notre pause déjeuner et discute avec nous des différents itinéraires et de nos projets respectifs. Nous la rattrapons plus loin dans la descente et celle-ci nous demande de l’encadrer dans une section où elle se sent mal à l’aise; le sentier est pourtant relativement facile et peu exposé, mais nous ralentissons l’allure et la laissons s’intercaler entre nous. Une fois retrouvé un sentier herbeux, nous laissons cette dame et accélérons sensiblement pour gagner la route qui va de Maljasset à Fouillouse que nous souhaitons dépasser aujourd’hui.

A la jonction avec cette route, nous sommes interpellés par un homme qui nous demande si nous avons vu un groupe de 6 dames et un guide. Nous lui apprenons qu’il a encore au minimum une heure à attendre et il nous répond que cela lui laissera le temps de faire la sieste! Nous bavardons un peu ensemble: il véhicule ce groupe suisse qui effectue le GR5 en court-circuitant certaines portions peu intéressantes, dont la route qui mène à Fouillouse. L’homme s’intéresse également beaucoup à notre traversée et se montre très enthousiaste. Nous poursuivons ensuite sur la route: c’est peu dire que ce passage n’est pas très sympathique et nous mine un peu le moral. Quelques alternatives sont cependant mises en place à travers pistes ou sentiers qui longent la départementale. Nous passons au pont du Châtelet, d’où la vue est impressionnante sur la gorge où passe l’Ubaye, puis gagnons finalement le hameau de Fouillouse.

Nous sommes fatigués physiquement et mentalement et décidons de faire une pause dans le premier établissement du village. Nous y commandons deux sirops et deux tartes aux myrtilles pour nous requinquer. La pluie commence alors à tomber et nous attendons qu’elle cesse pour repartir. Le groupe suisse arrive alors, et nos aventures contées au chauffeur semblent avoir fait le tour de la petite troupe. Finalement, la pluie ne cessant pas, nous décidons de passer la nuit au gîte d’étape où nous profitons dès notre arrivée d’une bonne douche chaude. Deux personnes nous rejoignent dans notre dortoir: ce sont des membres du CAF de Marseille qui ont effectué une sortie de groupe sur un sommet de la région ce jour-là et qui partent ensemble le lendemain sur le GR6. Nous discutons longuement de montagne et d’endroits marquants des Alpes et des Pyrénées. Les deux hommes sont tous deux retraités - l’un depuis quelques jours à peine - mais en pleine forme: la montagne conserve! Nous dînons avec nos vivres dans la pièce commune et ne tardons pas à aller nous coucher.

Stats du jour: 32,9km, 2045 D+, 1874 D-, 7h42 de marche.

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Jour 55 - 6 septembre: Fouillouse - Lacs de Vens

Nous avons préparé nos sacs la veille au soir et tout prévu pour quitter le dortoir le plus discrètement et rapidement possible, sans gêner nos deux comparses. Nous déjeunons et fermons les sacs dans la grande salle commune. Par chance, à la fin de notre petit déjeuner, les hôtes s’activent et acceptent de nous servir un café et un chocolat chaud. Nous quittons l’auberge vers 7h10 alors que les plus matinaux du groupe se lèvent. Sur les premiers mètres en sortant, nous sommes interceptés par deux femmes du groupe suisse auxquelles se joint rapidement leur guide. Ils nous demandent quel est notre itinéraire du jour, complimentent nos petits sacs et nous félicitent encore une fois. Le guide nous quitte après nous avoir confié qu’il souhaitait faire le même itinéraire mais en ski de randonnée: une autre paire de manches!

Une fois le village de Fouillouse remonté, nous évoluons à travers l’alpage jusqu’à gagner le col du Vallonnet. Un jeune cerf s’enfuit à notre arrivée. Nous devons ensuite redescendre un peu puis remonter directement à un autre col et l’entre deux cols est très sauvage: nous avons l’impression d’être seuls face à la montagne. Des ruines d’un baraquement militaire gisent au pied du col de Mallemort. Nous imaginons déjà un camp de formation d’agent secret pendant la deuxième guerre mondiale, citant les héros du livre de Joël Dicker que nous avons tous deux dévoré. Après le col de Mallemort, la descente sur Larche est marquée par de multiples lacets et de nombreuses marmottes, certaines encore jeunes. Deux patous seuls viennent également à notre rencontre. Nous les laissons approcher et nous sentir puis continuons doucement notre chemin. Ils ne nous suivent pas.

Arrivés à Larche, nous nous mettons en quête d’une boulangerie. C’est peine perdue et nous nous rabattons sur l’épicerie. Cette dernière fait deux mètres carré, contient un à deux exemplaires du peu de produits qu’elle a : fromages, biscuits divers, bananes, tomates, pommes. Il n’y a ni couque ni baguette. Un monsieur se tient derrière le petit comptoir-guichet et nous propose des petites tartelettes salées et sucrées qu’il fait lui-même. Nous lui prenons deux tartelettes salées chacun, un fruit et des M&M’s. Alors que nous dévorons les tartelettes réchauffées sur la petite terrasse devant l’échoppe, l’épicier vient discuter avec nous. Il nous alerte de l’orage éventuel en fin de journée et nous souhaite bonne continuation.

Après un tronçon sur une route locale oubliée, nous arrivons à l’entrée du parc du Mercantour sur un parking où quelques voitures sont garées. Les chemins sont bien aménagés et de nombreuses pancartes avertissent le visiteur des dangers d’érosion du parc en marchant hors sentier. Les marmottes sont nombreuses et nous nous amusons à en observer certaines, parfois de très près, en essayant de ne pas les déranger. Il est en effet crucial qu’elles puissent s’alimenter en suffisance avant l’hiver. Nous nous arrêtons au magnifique lac du Lauzanier pour le midi, comme plusieurs autres personnes. La flore est très différente que celle qu’on a pu observer jusqu’ici: il y a peu de fleurs et les arbustes à myrtilles adoptent des couleurs du mauve au jaune en passant par le rouge et l’orange, donnant une allure automnale. Le soleil est vif quand il n’est pas obscurci par les nuages, et nous nous enduisons de crème solaire avant de se reposer à même l’herbe pendant une quinzaine de minutes.

Nous repartons ensuite vers le Pas de la Cavale où nous basculons directement dans une chouette et raide descente. En bas, nous quittons le GR5 pour une alternative non balisée qui doit nous mener aux lacs de Vens. Le début est compliqué et le chemin inexistant, mais nous naviguons à l’aide du GPS de nos téléphones. Nous croisons un groupe de 8 personnes en train de monter leur bivouac: ils semblent ne pas parler français ni vouloir échanger avec nous. Nous remarquons cependant que deux d’entre eux installent un polycree, probablement des MULs! smile Nous retrouvons finalement un beau chemin qui mène aux lacs Morgons puis au Pas du même nom. L’endroit est beau et préservé. Nous poursuivons sur la crête rocheuse avant de basculer sur le chemin menant au refuge de Vens et ses lacs. Nous rencontrons Alex, ouvrier qui restaure les sentiers à proximité du refuge, qui squatte le seul spot du chemin où il y a du réseau. Il descend avec nous vers le refuge en nous expliquant le chantier et la vie la semaine à la montagne: il séjourne au refuge avec ses deux collègues pendant la durée des travaux. Il n’y a que quatre mois par an où ils peuvent bénéficier d’un héliportage dans la région pour amener le matériel nécessaire à la rénovation. Alex aime comme nous la randonnée et il a notamment déjà réalisé le premier tronçon de la Via Alpina de Trieste à Villach.

Nous arrivons ensemble au refuge qui surplombe un lac aux eaux turquoise. Quatre mulets nous y accueillent: Alex nous explique que ce sont eux qui assurent la majorité du ravitaillement du refuge. Nous prenons un sirop de sureau au refuge et discutons des chemins et des lieux de bivouac potentiels avec une des hôtes. Nous quittons les lieux sans traîner car la pluie s’est mise à tomber. Nous trouvons une aire plane après nous être éloignés d’une vingtaine de minutes. La pluie nous a alors déjà bien mouillés. Nous nous empressons de monter la tente et nous mangeons notre couscous dans l’abri fermé, heureux d’entendre la pluie tomber sans qu’elle nous atteigne davantage.

Stats du jour: 39km, 2448 D+, 2022 D-, 9h30 de marche.

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Jour 56 - 7 septembre: Lacs de Vens - Pas de colle longue

La nuit a été très humide et la toile est détrempée. Nous rempaquetons et prenons le chemin dans le brouillard. La première destination du jour est Saint-Etienne-de-Tinée, dans le fond de la vallée, pour le dernier ravitaillement de cette traversée! La descente est longue et la fin un peu pénible, mais nous sommes ravis par la perspective d’être en ville et d’y trouver une boulangerie pour un deuxième petit-déjeuner. Nous nous y rendons d’ailleurs dès notre arrivée dans le village et consommons croissants, pains au chocolat, beignets aux pommes et café. Tout est délicieux. Nous sommes assis sur un banc au soleil juste à l’extérieur de cette boulangerie, et la toile est mise à sécher au sol. Cela attire les regards et remarques des passants, dont un couple de motards avec qui nous bavardons plus longuement. Ils s’intéressent à notre itinéraire et notre équipement. L’homme a même des origines belges! Ils reprennent ensuite la route des grandes alpes.

Nous passons ensuite au Proxi de la ville pour le ravitaillement; l’établissement est petit et le choix restreint. Nous devons donc adapter nos menus car nous ne trouvons ni pépites de chocolat, ni tortillas, ni tartinades végétales et surtout pas de Snickers ou Pickup. Nous optons pour d’autres biscuits, des crackers et du fromage, et prévoyons de prendre un repas du soir et un midi en refuge afin de ne pas trop alourdir les sacs. Le rempaquetage effectué et les quelques fruits achetés avalés, nous repassons par la boulangerie pour le déjeuner: pizza et croque aux légumes finissent de nous caler. Nous y croisons cette fois un cycliste qui parcourt la même route des grandes alpes que les motards mais dans l’autre sens: il terminera le lendemain à Nice après des dizaines de cols mythiques gravis.

Nous reprenons la route vers 12.30, l’estomac lourd de toute la nourriture ingurgitée. La montée est sympathique mais longue vers les lacs et le refuge de Rabuons. Nous croisons sur la fin un magnifique sentier en balcon, tout plat, qui vient des lacs de Vens; nous venons d’effectuer un grand V en descendant puis remontant 1200m de dénivelé. Nous gagnons le refuge où nous prenons une boisson en discutant avec le gardien de notre itinéraire. Celui-ci est très sympathique, confirme que notre trace qui suit la frontière est très jolie et nous motive à aller jusqu’au pas de colle longue ce soir où il existe même une cabane pour passer la nuit. Nous suivons son conseil et nous mettons en route sans tarder puisqu’il faut environ 3h pour parcourir cette section. Nous croisons sur le chemin un berger avec ses deux chiens qui garde son troupeau composé de brebis et d’une espèce de chèvres aux cornes en spirale originaire des Bouches du Rhône. Nous discutons rapidement de nos plans pour la nuit et celui-ci se montre peu enthousiaste sur la cabane. Alors que nous gagnons le col, nous évoluons dans une véritable purée de pois avec une visibilité réduite à 30m. Nous débusquons néanmoins la cabane: c’est une cabane en pierre, sans porte, humide et avec un revêtement gravilloneux. Nous décidons tout de même d’y bivouaquer pour ne pas à avoir à monter l’abri. Nous ne tardons pas à nous coucher vu l’humidité et le froid du lieu.

Stats du jour: 32,4km, 2322 D+, 2142 D-, 8h27 de marche.

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L'abri pour la nuit



Jour 57 - 8 septembre: Pas de colle longue - Avant col de Salèse

Nous nous réveillons dans cette étrange cabane en pierre au plafond vouté après une nuit assez froide. Le brouillard est toujours bien présent et l’humidité est à son summum ce matin. Le dessus de nos sacs de couchage mais également nos autres sacs sont mouillés. Heureusement, le contenu est bel et bien sec ! Nous quittons l’abri sans laisser de traces.

Ce matin, nous avons toutes nos couches sur nous sauf les doudounes. Nous progressons sur un chemin pierreux en plein brouillard avec une visibilité jusqu’à maximum 20 mètres. Nous n’apercevons pas une goutte des lacs de Colle Longue que nous longeons. Des mugissements parfois effrayants de vaches nous parviennent, sans voir l’animal en question. Nous repérons un bouquetin avec ses grandes cornes qui le distinguent. Nous évoluons ainsi jusqu’au Colle Guercia où nous optons pour un itinéraire qui suit une crête rocheuse à la frontière franco-italienne. Dans cette brume qui refuse de se lever malgré les heures qui avancent, nous perdons la trace du sentier non-balisé. Après plusieurs échecs essuyés à travers des pierres raides et glissantes, nous abandonnons ce projet et décidons de rebrousser chemin jusqu’au col. Nous sommes frigorifiés, nous ne trouvons pas le chemin, le chemin est glissant et la vue est inexistante aujourd’hui avec ce brouillard: nous choisissons finalement de redescendre de 1100m et de remonter ensuite à Isola 2000. La descente est casse-patte et le tracé pas toujours clair mais nous sortons de la brume et gagnons quelques degrés. Nous arrivons tant bien que mal à la départementale qui remonte vers Isola 2000. La montée se fait tout d’abord en bord de route. Une voiture s’arrête rapidement à notre hauteur: c’est un local qui nous propose de nous conduire jusqu’à la station. Nous le remercions de sa bienveillance mais lui expliquons que notre projet n’a de sens que s’il est entièrement réalisé à pied. Il nous renseigne quelques bouts d’itinéraires VTT qui nous permettent d’éviter en majeure partie la route et de raccourcir la distance. Nous ne manquons pas de suivre ses conseils.

Isola 2000 est désert. Nous entrons dans la galerie commerçante pour profiter des toilettes publiques. L’endroit est un véritable dédale qui ne finit pas. Nous arrivons enfin au lieu convoité où nous n’hésitons pas à nous rafraîchir un peu. Nous cherchons ensuite un café mais tout est fermé et nous tombons sur l’office du tourisme où la sympathique hôtesse nous permet de rester et de brancher nos électroniques. Nous échangeons un peu avec elle sur la suite de l’itinéraire. Nos gourdes remplies et les batteries rechargées, nous remontons vers le col Mercière. La descente qui suit est roulante et agréable dans les bois en direction du col de Salèse. Nous trouvons une magnifique aire de bivouac près d’une rivière, à 45 minutes du col. Le spot est parfait. Nous avons l’occasion de laver nos pieds qui ont bien souffert de l’humidité matinale, à même le torrent. Cette journée s’est définitivement mieux terminée qu’elle n’a commencé !

Stats du jour: 33,4km, 1611 D+, 2177 D-, 9h10 de marche.

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Un joli bouquetin à travers le brouillard



Jour 58 - 9 septembre: Avant col de Salèse - Refuge des Merveilles

Nous trouvons après quelques centaines de mètres le GR52 que nous suivrons jusqu’à Menton. Le début de l’itinéraire est dévié sur la route - heureusement peu fréquentée - à cause de la tempête Alex qui a endommagé les chemins. Nous passons par le col de Salèse et nous arrêtons au gîte d’étape du Boreon. L’intérieur est magnifique, avec de grandes tables et bancs en bois. Nous y prenons les traditionnels cafés et chocolats chauds en mangeant nos céréales, discutons rapidement avec la gardienne et nous remettons en route. Après un nouveau tronçon routier, nous retrouvons les chemins et pénétrons à nouveau dans le cœur du parc national du Mercantour. Nous passons par le joli lac de Trecolpas où plusieurs randonneurs prennent une pause et gagnons le pas des Ladres. Dans la montée puis au sommet, nous rencontrons deux locaux plus âgés qui nous parlent avec émotion de la tempête Alex et des dégâts occasionnés dans ces belles montagnes; l’un d’eux nous confie avoir mis 6 mois avant d’oser y remonter, alors que l’autre suit avec attention l’évolution des travaux de rénovation des chemins et nous conseille sur l’itinéraire à suivre.

Nous descendons ensuite au refuge de la Madone de Fenestre où nous prenons notre déjeuner. Seuls deux autres clients sont présents et la conversation s’enclenche rapidement avec eux et les deux gardiens du refuge. Ceux-ci sont très sympathiques et s’intéressent beaucoup à notre traversée et notre matériel; ils sont épatés que nous soyons là après 58 jours à peine. Ils restent d’ailleurs ouverts jusque fin septembre afin d’accueillir ce qu’ils appellent les « longs courriers », partis de Trieste pour la Via Alpina ou de la mer du Nord pour le GR5. Alors que les deux autres clients s’en vont, nous continuons à discuter avec les gardiens. Ils nous apprennent que la tempête a détruit la route qui mène au refuge et que cela explique que nous y soyons seuls. D’habitude, plus de 200 voitures y étaient garées et les clients très nombreux. Ils apprécient cependant ce calme relatif et observent que la faune descend maintenant plus proche du refuge: bouquetins, chamois et même une nichée de faucons sont établis ici. Ils souhaitent d’ailleurs que la route reconstruite s’arrête à quelques kilomètres du refuge pour permettre à cette faune de rester. Nous commandons en dessert deux tartes aux myrtilles: celle-ci est délicieuse, probablement la meilleure que nous ayons mangée jusqu’ici! Le gardien nous propose même de l’accompagner par deux sucres, sortis d’une jarre où ils trempent dans du génépi pur à 87°: Alix passe son tour et Rémy en profite pour décaper son œsophage. Nous expliquons ensuite la suite de l’itinéraire: nous souhaitons atteindre ce soir le refuge des merveilles qui possède une aire de bivouac autorisée, celui-ci étant réglementé dans cette partie du parc. Nous souhaitons également y prendre le repas du soir afin de garder notre dernière semoule pour le dernier bivouac. Les gardiens nous annoncent qu’il faut en général 10h pour le rejoindre: 4h jusqu’au refuge de Nice, puis 6h jusqu’au Merveilles. Le tracé emprunte trois cols abrupts et des pierriers relativement difficiles. Nous décidons quand même de tenter le coup et quittons finalement le refuge vers 14h, après 1h30 de conversation géniale avec ces deux personnes: quelle belle rencontre une nouvelle fois!

Nous avons donc 5h pour gagner le refuge à 19h, heure du repas, et partons d’un très bon pas vers le Pas du Mt Colomb, première difficulté de l’après-midi. Les chamois sont nombreux et souvent proches des sentiers, ce qui nous permet de bien les observer et de distinguer leurs masques caractéristiques. Le col est en effet raide et le sommet est une brèche étroite dans la roche: magnifique! Nous gagnons ensuite le refuge de Nice où quelques gouttes de pluie nous obligent à mettre temporairement les vestes: 2h15 au lieu de 4h, il faudra encore accélérer si nous voulons manger chaud ce soir! Nous ne nous arrêtons donc pas et entamons directement les montées de la baisse de Basto, puis de la baisse de Valmasque. Le panneau au sommet indique le refuge des merveilles à 1h30 alors qu’il est 18h10: c’est presque gagné! Nous gagnons alors la vallée des Merveilles, lieu mythique de randonnée en France qui offre une vue sur plusieurs lacs en enfilade, et est surtout connue pour ses gravures rupestres. Nous en croisons plusieurs mais celles-ci nous touchent moins que les chamois rencontrés plus tôt.

Après 5h à belle intensité, nous gagnons finalement le refuge à 19h05: la salle à manger est dressée mais les clients encore à l’extérieur. Par chance, deux couples ne sont pas arrivés et nous pouvons manger au refuge; ils peuvent même nous proposer une version végétarienne du repas! Nous dégustons une soupe, un curry de légumes et un gâteau poire-chocolat: tout est excellent et les gens à nouveau fort sympathiques! Nous discutons d’ailleurs en mangeant avec quelques personnes d’un groupe en vacances dans la région. Après le repas, nous montons la tente dans le noir à la lueur de nos frontales et nous endormons rapidement.

Stats du jour: 37km, 2467 D+, 2319 D-, 9h37 de marche.

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Jour 59 - 10 septembre: Refuge des Merveilles - Après Colla Bassa

Le lever de soleil est époustouflant ce matin. Plus tardif qu’au début de l’aventure, il est devenu facile de profiter de ce moment spécial de la journée. Nous prenons le petit déjeuner au refuge, en allant remplir à tour de rôle le panier à pain. Notre appétit est inchangé, toujours aussi grand! Nous sommes attablés avec un randonneur du GR5 qui suit le même itinéraire que nous aujourd’hui et avec qui nous échangeons un peu au cours du repas. Un copieux petit-déjeuner englouti, nous quittons le refuge sous les encouragements du groupe rencontré hier soir dont deux dames étaient particulièrement bienveillantes à notre égard. Nous remontons au Pas du Diable à 2430m d’altitude pour ensuite basculer vers des sentiers roulants en balcon. Les vallées s’évasent, les monts sont plus petits et verdoyants: ça y est, nous quittons la haute montagne.

Nous sommes arrêtés par un sympathique couple que nous croisons: ils sont du coin et nous discutons de notre passion commune pour la montagne et la randonnée. Nous parlons des dégâts causés par les intempéries dans la région, de notre conversation avec les gardiens du refuge de la Madone de la veille et de leur tarte à la myrtille: le monsieur confirme qu’elle est en effet excellente et que c’était déjà le cas il y a 30 ans ! Ils sont étonnés de nos petits sacs pour un si long périple et de notre état: ils trouvent que nous avons l’air particulièrement frais ! Nous leur taisons que notre dernière douche remonte déjà à 4 jours. Après une bonne demi-heure de discussion, nous reprenons le chemin, ravis de l’instant de partage et comblés par la bienveillance de ces deux inconnus.

La descente sur Sospel, dernière ville avant Menton, est à notre grand étonnement facile et peu douloureuse pour les quadriceps malgré les 2000m de dénivelé négatif. Nous profitons de notre arrivée précoce pour nous faire une belle pause à la terrasse d’une boulangerie artisanale. Nous tombons alors sur les dames suisses qui viennent aussi d’arriver! Elles écrivent notre contact sur demande de leur guide, que nous croiserons un peu plus tard. Nous sommes flattés que le guide veuille nous contacter et prenons plaisir à retrouver une partie du groupe. Après les avoir salués, nous entamons une dernière ascension pour atteindre l’objectif du jour: un dernier bivouac face à la Méditerranée. Nous trouvons après quelques difficultés un endroit où camper et pouvons regarder la côte en dégustant le 45ème et dernier couscous de l’aventure. Demain matin, nous aurons les pieds dans l’eau !

Stats du jour: 37,5km, 1694 D+, 2732 D-, 8h41 de marche.

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Ca sent la fin...

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Dernier bivouac, vue sur mer!



Jour 60 - 11 septembre: Après Colla Bassa - Menton

Vers minuit, les pas d’un animal qui déplacent quelques pierres nous réveillent. C’est ensuite un grognement glaçant à quelques mètres de la tente qui nous fait nous redresser. Nous respirons à peine pour essayer de capter les mouvements de l’animal que nous supposons être un loup. Des moutons sont dans un enclos 500 mètres plus haut que nous et le chien de berger se met à aboyer. Nous n’entendons plus rien d’autre mais nous mettons un moment avant de dormir sur nos deux oreilles.

Nous nous levons comme à notre habitude à 6h30 et nous ne déjeunons que plus tard dans la montée du dernier col, le col du Berceau. Il fait magnifique et la vue plongeante sur Menton et la mer est spectaculaire. La première portion de la descente est glissante, ce qui vaut une bonne chute sur une pierre pointue pour Alix. Il en résulte un bel hématome sur la fesse gauche. Un couple de locaux plus âgés qui évolue à contre-sens nous assure que la deuxième portion est beaucoup plus facile, et c’est en effet et heureusement le cas. Au fur et à mesure que nous descendons, des habits abandonnés et des déchets gisent au bord du chemin. Rien à voir avec l’ambiance des dernières semaines. Une fois passés sous le pont de l’autoroute, nous atteignons la ville de Menton.

Il y a du monde mais les vieilles ruelles et les maisons colorées nous séduisent. Un passage par une échoppe italienne et le marché des Halles font notre bonheur: focaccia aux légumes, fruits et macarons locaux. Il est enfin temps de mettre les pieds à l’eau. Nos vêtements et nos sacs laissés sur la plage, nous tachons tant bien que mal de courir sur les galets pour nous jeter à l’eau. Une mère italienne et son fils assis à côté, veillent sur nos affaires. Nous discutons un peu avec eux. Le père vient de ramener des coquillages avec son masque et son tuba, qu’ils dégusteront ce soir avec des pâtes: pasta alle vongole!

Nous nous rendons ensuite au snack italien « chez Lina » où nous avons fait livrer des vêtements achetés en deuxième main. Par chance, tous les colis y sont malgré que nous n’avions pas reçu la confirmation par mail ! Le couple qui tient le snack est adorable et nous finissons par nous attabler pour partager une crêpe et deux boissons. Ils nous offrent une deuxième crêpe au moment de nous servir. Nous sommes heureux d’encore croiser même en ville des personnes aussi sympathiques. Nous gagnons ensuite notre hôtel et terminons la journée par une visite de la vieille ville, un apéritif en bord de mer et un délicieux repas : nous savourons la réussite de cette traversée !

Stats du jour: 11,2km, 331 D+, 1353 D-, 3h09 de marche.

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Retour brutal à la réalité à l'approche de Menton

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Photo souvenir avant le grand plongeon!

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Les jolies ruelles de Menton

Dernière modification par Noiky (05-12-2021 18:44:53)

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#31 02-11-2021 23:35:17

pap35
Membre
Lieu : Rennes
Inscription : 29-02-2020

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Bravo pour le périple et merci pour le récit qui se termine ! Une belle aventure dont vous pouvez être vraiment fiers.

Je reste en tout cas impressionné par votre capacité à enchaîner tous les jours 35 à 40 km de montagne smile

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#32 03-11-2021 02:11:09

lenainrouge
Membre
Lieu : Strasbourg
Inscription : 20-07-2020

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Quel beau voyage. C'est inspirant. Félicitions pour avoir enchaînés de grandes distances et de forts dénivelés. Merci également pour le récit étayé de belles photos. Elles ont toutes été prises par le téléphone (pas dans la liste) je suppose.
Bon retour à vous, et bravo !

orthographe

Dernière modification par lenainrouge (03-11-2021 02:12:30)

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#33 03-11-2021 10:33:50

Canyon83
Membre
Inscription : 18-04-2021

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Oui, bravo pour ce périple aux étapes impressionnantes qui plus est dans l'enchainement (notamment celle de Briançon Ayes Furfande Bramousse,où j'étais il y a 10j, ah au fait c'est le Guil que vous franchissez pas le Gurl smile ).
Dommage pour la brumasse près de Rabuons et bon retour à la civilisation, ça doit mettre un coup après 60j...

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#34 03-11-2021 10:43:37

Joy Supertramp
Sempervirens
Inscription : 25-03-2019
Site Web

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Belle balade, vous vous êtes régalés et nous avec !


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

Liste montagne été top confort

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#35 04-11-2021 12:49:28

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Merci à tous pour vos messages qui nous font plaisir!

Les photos ont toutes bien été prises avec mon téléphone (iPhone 11), et je corrige pour le Guil! smile

Pour ce qui est de la brumasse après Rabuons, cela nous donnera une bonne raison d'y retourner - j'aimerais vraiment parcourir cette crête sous le soleil!

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#36 19-11-2021 21:12:44

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Epilogue

Notre randonnée a donc duré 60 jours, 1800km et 105 000m de dénivelé positif. Les sentiments qui nous ont animés à l’arrivée furent d’une part la joie et la fierté d’avoir relevé ce défi, et d’autre part la chance que nous avons eue de vivre intensément durant deux mois et d’avoir rempli nos têtes de paysages magnifiques, de multiples péripéties, d’éclats de rire et de belles rencontres.

Passer deux mois dans les montagnes était un projet de longue date et fut une magnifique expérience. Le corps s’adapte au fil des semaines, les jambes se renforcent et finissent par ne plus (trop) se fatiguer. Sur les dernières semaines, c’est la faim et la lumière déclinante qui nous poussaient à déployer le bivouac, plus que la fatigue physique. Partir aussi longtemps nous a également permis d’observer la montagne changer petit à petit : les derniers névés disparaissent, le soleil se lève plus tard et se couche plus tôt, les marmottes grossissent à vue d’œil.
Une des choses qui nous a fortement marqués durant cette randonnée est d’ailleurs la relation au temps qui est différent par rapport au quotidien. Lorsque nous marchions, ce qui c’était passé deux jours avant semblait si loin, alors que dans notre vie courante le temps passe beaucoup plus rapidement, presque à un rythme effrayant.

Durant cette randonnée, notre état d’esprit a cependant souvent fluctué, mais le fait d’être deux nous a permis de nous soutenir mutuellement. Nous sommes convaincus qu’il est plus aisé d’entreprendre une telle randonnée en duo qu’en solo.
La météo influençait terriblement notre humeur et notre gaieté sur les chemins : il est bien plus agréable de se lever alors qu’il fait sec, ou de savoir qu’il ne pleuvra pas en fin d’après-midi au moment de trouver un endroit pour passer la nuit.
Les rencontres ont souvent apporté un plaisir supplémentaire : nous apprécions particulièrement les moments dans les refuges à discuter avec les gardiens et les autres randonneurs locaux en testant les pâtisseries locales. Ce point fut d’autant plus valable dès notre arrivée en Suisse francophone, puis en France où le fait de parler la langue locale facilite grandement ces échanges.
Enfin, la légèreté de nos sacs (merci au forum randonner-leger !) a été un élément-clé pour rendre la marche agréable, et a suscité la curiosité et l’étonnement de nombreuses personnes rencontrées, souvent point de départ d’un chouette échange.

La suite? 2022 devrait être dépourvue de longue itinérance, mais la Haute Route Pyrénéenne est déjà dans un coin de nos têtes ?

En bonus, nous avons établi une liste de nos 5 coups de cœur de la traversée (dans l’ordre chronologique, tous accessibles en une journée) puisque la question nous a été posée à plusieurs reprises:
-    Le Monte Species (Dolomites), qui offre une vue spectaculaire sur les Dolomites et les Tre Cime di Lavaredo
-    Le Pitztaler Jochel (Autriche), point de vue sur de nombreux glaciers, et le refuge Braunschweigger qui se situe quelques dizaines de minutes en contrebas
-    Le Gibidumpass (Valais Suisse), véritable carte postale avec une multitude de sommets à plus de 4000m visibles
-    Le Colle Battaglione d’Aosta (Val d’Aoste), avec un magnifique panorama sur le massif du Mont-Blanc et sur l’ensemble du Val d’Aoste jusqu’au Grand Paradis
-    Les Lacs de Vens (Mercantour), en enfilade, dans un lieu qui semblait moins fréquenté et qui possède un joli refuge

Dernière modification par Noiky (05-12-2021 18:46:55)

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#37 19-11-2021 22:48:58

CLeC
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Bonjour Alix et Rémy,

Et bien bravo à vous, et merci pour ce joli récit, richement illustré et détaillé de nombreuses petites anecdotes et détails.
J'ai du mal à me rendre compte des dates et de la temporalité par rapport à Hervé27, mais ça donne l'impression que vous avez été nettement plus épargnés par la météo !
Bonne reprise et merci encore pour la traversée en texte et en images.   smile


4981875N - 0698785E - 1761m

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#38 19-11-2021 22:51:44

CLeC
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Ah et puis si, en petit cadeau tout simple, je ne peux que vous laisser la recette du sirop de sureau (très facile à faire) :   wink

Ingrédients
8 hampes de fleurs de sureau
1 citron non traité
750 g de sucre cristallisé
0,5 l d'eau
    Donne environ 0,8 l de sirop
Préparation : 30 min
Cuisson : 10 min

1.    Égrenez les fleurs dans une grande casserolle. Ajoutez les citrons coupés en petits morceaux et le sucre. Mélangez et laissez macérer toute une nuit.
2.    Ajoutez l'eau et faites chauffer à feu doux 15-30 mn (au moins, selon la quantité) en remuant régulièrement et sans laisser bouillir trop.
3.    Filtrez le sirop en pressant bien puis mettre en bouteille et laisser refroidir.
NB : stériliser les bouteilles comme pour la confiture. Conservation jusqu’à 1 an.
En plus grosse quantité :
Faitout =
6 kg de sucre
4 l d’eau
8 citrons
40 hampes de sureau

Grosse casserole :
2 kg de sucre
1,33 l d’eau
2 citrons
20 hampes de sureau

Ont donné 10 l de sirop


4981875N - 0698785E - 1761m

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#39 20-11-2021 12:25:36

Noiky
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Merci CleC pour ton message et la recette - il faudra qu'on se mette en quête de ces fleurs smile

Pour la temporalité, la randonnée a été effectuée du 14 juillet au 11 septembre, soit un décalage de 2 semaines (et donc de 400-500km à période équivalente) avec Hervé. Cela explique sans doute les différences notables:

  • Nous n'avons pas subi la mauvaise météo du 1 au 13 juillet

  • Ensuite, nous étions encore sur le début du tracé (Slovénie, Alpes Carniques) et peut-être moins exposés que sur les cols à 3000m qu'on trouve plus loin

Pour plus de visibilité, j'ajoute les dates au récit!

Dernière modification par Noiky (20-11-2021 12:38:43)

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#40 20-11-2021 20:29:25

CLeC
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Merci pour l'ajout des dates, je crois que je vais reprendre un peu les deux récits en parallèle.  wink

Et pour les fleurs de sureau : à Bruxelles je ne sais pas bien sûr, mais c'est assez courant (j'en trouve plein en région parisienne, souvent abandonnés).
Une photo de ce que ça donne (floraison en mai en région parisienne) :
sureau

En attendant de vous relire pour la HRP alors !  wink

Edit : bon désolé, je ne sais plus afficher des photos ; enfin vous trouverez facilement sur le net !

Dernière modification par CLeC (20-11-2021 20:31:53)


4981875N - 0698785E - 1761m

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#41 20-11-2021 21:04:32

Matt81
Membre
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Bonsoir,

et bien que dire ? merci pour ce récit:
- on sent que la liste n'est pas faite au hasard (et l'expérience bien présente)
- c'est bougrement complet
- le récit est chouette
- les photos sont très belles
- il y a même un épilogue très étayé

Quel physique pour enchainer de telles étapes, je trouve ça impressionnant même si le corps se forge comme tu dis.
Me suis régalé (virtuellement, avec une cheville cassée).

Matth  smile

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#42 21-11-2021 15:52:20

tacheton
Membre
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

top effectivement, vous avez avalé une sacrée distance sans en avoir l'air !

Dernière modification par tacheton (06-12-2021 11:01:10)

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#43 05-12-2021 18:47:47

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Merci Matt et tacheton pour votre passage

Edit de tous les récits: plusieurs fautes d'orthographe relevée à la relecture smile

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#44 18-12-2021 18:25:51

El gringo monitor
Membre
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire votre récit d'excellente qualité avec la sensation d'être en immersion dans votre aventure. Quelle santé ! Et quelle chance de crapahuter en couple, c'est parfois frustrant de marcher seul (comme moi) sans pouvoir partager les émotions que procure ce sport.


L'ultra-légèreté, c'est aussi à la journée !

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#45 18-12-2021 20:18:47

brons07
Membre
Inscription : 27-06-2015

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Bravo pour votre périple et le retour que vous en faîtes.
C'est Charly le gardien du refuge de Rabuons qui fait une excellente liqueur et qui est de bons conseils.
que de beaux souvenirs...

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#46 19-12-2021 08:32:22

DOM42
Membre
Lieu : Saint-Victor-sur-Loire
Inscription : 17-03-2009

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Tout d'abord Bravo pour votre périple. Je suis scotché par la longueur de vos étapes.
Et un grand Merci pour le partage de votre aventure, avec certaines photos qui me rappellent de bons souvenirs.

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#47 10-03-2022 16:17:54

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

J'avais dit que je me rattraperai petit à petit sur les récits ...

Ajouté au Wiki wink !


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
l'ultralighter più estremo di sempre

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#48 21-04-2023 15:45:26

Treker
Membre
Inscription : 23-04-2014

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Merci pour le récit de cette belle traversée.
Est ce qu'un départ de Vienne est intéressant pour faire la traversée des Alpes ?
En effet je constate que tous ceux qui ont fait cette traversée commencent à Trieste en Slovénie alors que la limite la plus orientale des Alpes est plutôt Vienne en Autriche.

Dernière modification par Treker (21-04-2023 15:45:46)

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#49 22-04-2023 09:13:41

Noiky
Couscous lover
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Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Hello Treker,

C’est tout à fait possible de partir de Vienne comme l’avait fait Bruno. Cela dit j’ai vraiment adoré la partie slovène, donc je repartirais pour le même point de départ. Je te laisse comparer le début du parcours de Bruno avec le mien et choisir ce qui te tente le plus. Bonne préparation de tes projets!

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#50 22-04-2023 23:26:40

Treker
Membre
Inscription : 23-04-2014

Re : [Récit + liste] Arc alpin en couple de Trieste à Menton - 1800km, 60j

Noiky a écrit :

#681146Hello Treker,

C’est tout à fait possible de partir de Vienne comme l’avait fait Bruno. Cela dit j’ai vraiment adoré la partie slovène, donc je repartirais pour le même point de départ. Je te laisse comparer le début du parcours de Bruno avec le mien et choisir ce qui te tente le plus. Bonne préparation de tes projets!

Merci pour le lien.
Je n'arrive pas à déterminer lequel des deux points de départ est le plus intéressant en terme de beauté des paysages.
Par contre en démarrant de Vienne le parcours semble éviter le massif des Dolomites.

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