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#26 12-10-2021 21:41:28

Joy Supertramp
Sempervirens
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Salut Serval,
Dingue le porc épic !

J'ai fait comme toi moi aussi, il y a deux ans dans le Pyrénées, un coup de pas bien, une réflexion trop courte et un retour express à la maison, avant de repartir bien sûr ! Facile à analyser après coup mais sur le moment, les émotions sont contradictoires ! Bon, mais à mon avis, c'est une bonne expérience smile


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

Liste montagne été top confort

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#27 15-10-2021 11:39:25

Hobbit
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Salut Serval,
Je ne te remercierai jamais assez pour le recit saisissant de cette portion pénible de l'Italie !
Pendant le dernier confinement j'avais élaboré un vague projet de la via Micaelica en passant par Assise (ou Rome) jusqu'à Pouilles - mais vu ton descriptif de la situation actuelle des chemins pas du tout entretenus pour cause de crise sanitaire, je vais repousser ce projet à des jours meilleurs !
Sinon, le phénomène du moral dans les chaussettes lors d'une rando au long cours, je le connais aussi : dans mon cas c'est systématiquement lié à l'alimentation - ou plutôt au manque d'alimentation suffisante par rapport à l'effort fourni.
Après, il y a encore un autre aspect, peut-être plus mystique. En été 2019 j'ai abandonné une rando : Au moment précis de réfléchir à l'abandon "à la prochaine gare je pourrais peut-être bien prendre le train pour rentrer à la maison", j'ai fait une mauvaise chute (cheville tordu, jambe ensanglanté), façon de bien pouvoir justifier devant moi-même le fait d'effectivement abandonner. lol
Une semaine après, des fortes pluies ont causé des inondations graves dans la région dans laquelle j'étais supposé de me trouver si j'avais continué ma rando. Donc finalement c'était une bonne chose de rentrer chez moi, bien que j'aurais pu me passer de la chute - mais sans la chute j'aurai peut-être continué après tout.
Voilà  big_smile

Je m'exstasie aussi devant le porc-épic sauvage. Wow ! Seulement vu dans un zoo jusqu'à maintenant!

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#28 15-10-2021 13:53:50

pogo
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Merci Serval, et bravo : fantastique projet, vivement la suite du récit !

Serval a écrit :

« c’est le chemin qui compte, pas la destination »

Perso, je n'y arrive pas vraiment mais j'aimerais bien. Evidemment, si le chemin ne donne pas totale satisfaction, ce n'est pas la peine. Mais je ne sépare pas si facilement chemin et destination. C'est un tout, qui prend d'ailleurs vraiment forme au retour.
Ceci évidemment sans rien remettre en cause de ton ressenti et de tes choix. C'est sûr que parfois, ça ne passe pas. Mais je me console difficilement, manque de patience et de sagesse.
En tout cas, je suis très sensible à l'expression de tes difficultés et de tes doutes et reste admiratif de ton rebond pouilleux (pardon), ça me fait bien réfléchir.
Encore merci.

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#29 15-10-2021 14:27:27

Serval
Carpe diem
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Coucou Joy et Hobbit smile

Joy Supertramp a écrit :

#629724Dingue le porc épic !

Oui, je ne savais même pas qu'il y avait des porcs-épics en Italie avant de tomber sur celui-là. Le bonhomme avait une allure très sympa et n'avait pas du tout l'air effrayé. J'aurais presque eu envie de le caresser lol... mais en réalité je ne me suis pas trop approché. Cette rencontre venant juste après mon retour difficile à la solitude, cela m'a fait une "piqûre de rappel" schoppenhauerienne – d'ailleurs pas forcément bonne pour le moral — en me rappelant cette anecdote tirée des Parerga et Paralipomena :

« Par une froide journée d’hiver un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit se séparer les uns des autres. Quand le besoin de se réchauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de sorte qu’ils étaient ballotés de ça et de là entre les deux maux, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur vie intérieure, pousse les hommes les uns vers les autres. Mais leurs nombreuses manières d’être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau [...] Par ce moyen, le besoin de chauffage mutuel n’est, à la vérité, satisfait qu’à moitié, mais en revanche on ne ressent pas la blessure des piquants. Celui-là cependant qui possède beaucoup de calorique propre préfère rester en dehors de la société pour n’éprouver ni ne causer de peine.

Hobbit a écrit :

#630019Sinon, le phénomène du moral dans les chaussettes lors d'une rando au long cours, je le connais aussi : dans mon cas c'est systématiquement lié à l'alimentation - ou plutôt au manque d'alimentation suffisante par rapport à l'effort fourni.

Je ne sais pas si l'alimentation est en cause dans mon cas, je pense plutôt que la solitude devient difficile à la longue ("manque de calorique" wink ), ce dont je n'avais jamais eu l'occasion de me rendre compte aupavant, n'étant jamais parti seul plus de deux semaines. Dans la règle des 3, apprise en son temps chez les "amis d'en face", j'avais bien retenu les dangers de "3 secondes d'inattention, 3 minutes sans oxygène, 3 heures sans régulation thermique, 3 jours sans eau, 3 semaines sans nourriture"... mais j'avais oublié "3 mois de solitude".

Hobbit a écrit :

#630019Après, il y a encore un autre aspect, peut-être plus mystique. En été 2019 j'ai abandonné une rando : Au moment précis de réfléchir à l'abandon "à la prochaine gare je pourrais peut-être bien prendre le train pour rentrer à la maison", j'ai fait une mauvaise chute (cheville tordu, jambe ensanglanté), façon de bien pouvoir justifier devant moi-même le fait d'effectivement abandonner. lol
Une semaine après, des fortes pluies ont causé des inondations graves dans la région dans laquelle j'étais supposé de me trouver si j'avais continué ma rando. Donc finalement c'était une bonne chose de rentrer chez moi, bien que j'aurais pu me passer de la chute - mais sans la chute j'aurai peut-être continué après tout.

On se dit parfois que finalement ce qui paraissait un mal s'est avéré un bien. Le yin et le yang... Il a fait très chaud quand j'étais dans les Pouilles (j'en parlerai bientôt) mais à l'époque, vers la mi-août, où j'aurais théoriquement dû arriver à Syracuse, tous les records de température y étaient battus (48,7°C) et j'ai d'autant moins regretté alors mon changement de destination.

pogo a écrit :

#630040Evidemment, si le chemin ne donne pas totale satisfaction, ce n'est pas la peine. Mais je ne sépare pas si facilement chemin et destination. C'est un tout, qui prend d'ailleurs vraiment forme au retour.

Salut Pogo smile

C'est bien sûr un tout puisqu'on définit son chemin en fonction de la destination, et je ne contesterai pas ma déception de ne pas avoir atteint Syracuse bien que j'aie finalement réalisé une alternative satisfaisante. D'ailleurs, je vais partir dans quelques jours passer les vacances de la Toussaint... en Sicile, et visiterai Syracuse pour compenser cela au moins partiellement. wink Cela dit, sur une longue distance, la destination finale est si lointaine qu'elle en devient presque irréelle, et au bout de plusieurs mois d'irréalité, elle perd de son importance par rapport à la réalité de chaque étape vécue et des souvenirs accumulés.

[Edit: mise en forme]

Dernière modification par Serval (20-10-2021 20:49:24)


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

Trombi | Mes "longues promenades" | Lighterpack 2023
« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

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#30 19-10-2021 11:28:44

Hobbit
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Bonjour Serval,

Serval a écrit :

#630045« Par une froide journée d’hiver un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit se séparer les uns des autres. Quand le besoin de se réchauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de sorte qu’ils étaient ballotés de ça et de là entre les deux maux, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur vie intérieure, pousse les hommes les uns vers les autres. Mais leurs nombreuses manières d’être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau [...] Par ce moyen, le besoin de chauffage mutuel n’est, à la vérité, satisfait qu’à moitié, mais en revanche on ne ressent pas la blessure des piquants. Celui-là cependant qui possède beaucoup de calorique propre préfère rester en dehors de la société pour n’éprouver ni ne causer de peine.

Je suis vraiment désolée, mais cette citation me pousse à poser une question complètement hors sujet, mais qui me turlupine depuis : Comment les porc-épics font-ils pour se réproduire ? Ou est-ce qu'ils trouvent leurs bébés porc-épics tout bêtement dans les roses (d'ailleurs aussi épineuses qu'eux-mêmes) ou les choux, comme le font tous les papas et mamans qui se respectent ? tongue
La même épineuse question se pose évidemment au sujet des hérissons ! big_smile

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#31 19-10-2021 11:34:17

Serval
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Hobbit a écrit :

#630498Je suis vraiment désolée, mais cette citation me pousse à poser une question complètement hors sujet, mais qui me turlupine depuis : Comment les porc-épics font-ils pour se réproduire ? Ou est-ce qu'ils trouvent leurs bébés porc-épics tout bêtement dans les roses (d'ailleurs aussi épineuses qu'eux-mêmes) ou les choux, comme le font tous les papas et mamans qui se respectent ? tongue
La même épineuse question se pose évidemment au sujet des hérissons ! big_smile

J'ai demandé à une amie cigogne, elle m'a conseillé ce lien. wink


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

Trombi | Mes "longues promenades" | Lighterpack 2023
« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

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#32 20-10-2021 11:48:37

Hobbit
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Merci Serval,
je m'endormirai bien moins bête ce soir !  lol

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#33 20-10-2021 18:48:44

Etimul
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

SAlut Serval.

Tu "ne sais pas si l'alimentation est en cause dans [ton] cas".
Moi je sais que j'aurais la même chose.
Les routes à ordures, c'est violent.

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#34 05-11-2021 00:10:34

yegoz
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

"Sieste tout confort sous la pluie" C'est quoi ce parapluie? smile

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#35 05-11-2021 08:59:16

Lodewijk
Membre
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Salut, smile

Merci, Serval pour le récit et le reste : Je vais sûrement reprendre le "Serval Trail" cette hiver pour fêter le noël orthodoxe en famille, ma bibliothèque ressemble de plus en plus à ton blog...

Manque plus qu'une photo dédicacée big_smile

A pluche.

Édition : Correction.

Dernière modification par Lodewijk (05-11-2021 09:27:10)

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#36 05-11-2021 15:06:07

Serval
Carpe diem
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Etimul a écrit :

#630743SAlut Serval.

Tu "ne sais pas si l'alimentation est en cause dans [ton] cas".
Moi je sais que j'aurais la même chose.
Les routes à ordures, c'est violent.

Salut Etimul smile

Oui, la traversée de la Campanie a vraiment été une épreuve. Je m'attendais à la pollution chimique et aux déchets partout, mais à ce point-là, c'est juste inimaginable.


yegoz a écrit :

#632224"Sieste tout confort sous la pluie" C'est quoi ce parapluie? smile

Bonjour Yegoz,

C'est un parapluie Swing Liteflex d'Euroschirm. J'ai pris le modèle avec face externe argentée pour mieux renvoyer les rayons solaires quand je l'utilise en ombrelle, il pèse 226 grammes. Pour plusieurs semaines de marche, je ne me passe plus d'un parapluie (que je fixe à la bretelle du sac).

Lodewijk a écrit :

#632238Salut, smile

Merci, Serval pour le récit et le reste : Je vais sûrement reprendre le "Serval Trail" cette hiver pour fêter le noël orthodoxe en famille, ma bibliothèque ressemble de plus en plus à ton blog...

Manque plus qu'une photo dédicacée big_smile

Salut Lode smile

Il faudrait surtout que je finisse le présent retour, après Salerne. roll J'ai été trop pris par d'autres activités ces dernières semaines, mais je vais m'y remettre...

"Serval Trail" ? lol cool J'adore, mais tu parles bien de ma traversée nord-sud de la France, là ? Tu en es arrivé où au fait ? Je n'ai rien vu passer de toi à ce propos sur le forum.

Pas de problème pour la dédicace, j'ai une très jolie photo de moi prenant un bain dans une cuvette en faïence, il y a... quelques décennies. Envoie juste une demande écrite à mon agent avec une enveloppe timbrée pour la réponse. tongue


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

Trombi | Mes "longues promenades" | Lighterpack 2023
« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

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#37 05-11-2021 16:00:52

Lodewijk
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

En effet, ta traversé Nord/ Sud smile . Je me suis arrêté à Mazamet avec quelques petites infidélités à ton tracé.

Phil82 m'avait aussi posé la même question  sur un retour écrit de la balade et je lui avais répondu approximativement ceci:

"Je n'ai pas les capacités au niveau linguistiques, rédactionnelles et d'utilisation des outils informatiques"

Je contacte ton agent pour la photo collector tongue  big_smile

Édition : Correction.

Dernière modification par Lodewijk (05-11-2021 16:16:19)

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#38 17-11-2021 16:25:46

Serval
Carpe diem
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Interlude
20/06/21 -> 08/07/21

Un peu plus de deux semaines après y avoir pris la décision d'arrêter là mon périple, j'étais de retour à Salerne cool. Il ne m'a fallu que quelques jours de repos en Bretagne pour reprendre mes esprits et me rendre compte que rien ne m'empêchait de changer de destination ! Après tout, j'avais déjà modifié mon trajet à plusieurs reprises au cours des mois de marche précédents...

Tous les renseignements glanés ici et là confirmaient qu'en Calabre les chemins n'étaient plus entretenus et que m'y aventurer signifierait marcher le plus souvent au bord des routes, à mes risques et périls, et ce pendant plusieurs semaines. Aucune arrière-pensée donc : exit la Calabre.

Une possibilité aurait été de garder Syracuse comme objectif mais de court-circuiter la Calabre. Il suffisait pour cela de reprendre ma marche, non pas à Salerne, mais directement à Messine, en Sicile. Cela ne m'est alors pas venu à l'esprit, sans doute parce qu'inconsciemment, j'aurais eu l'impression de tricher en interrompant le fil continu de mon trajet depuis Paris. Au lieu de cela, j'ai décidé de reprendre mon chemin là où je l'avais arrêté deux semaines plus tôt mais de changer de destination finale, en ayant désormais en point de mire la péninsule du Salento, le « talon » de la botte italienne et, tout au bout de celui-ci, la ville de Santa Maria di Leuca.

Je n'avais évidemment pas prévu de revenir en France au début de l'été mais puisque cela a été le cas, j'ai pu faire un nouveau tri dans mon matériel, essentiellement en prévision de la chaleur du sud italien qui ne pourrait que s'accentuer lors des semaines à venir.

Entre la première partie de cette marche l'an dernier entre Paris et Pise et sa seconde partie cette année, j'avais déjà modifié un peu ma liste de matériel. Pour mémoire, ma liste définitive de 2020 se trouve ici sur lighterpack (j'avais beaucoup modifié avant mon départ de Paris la liste initiale publiée ici quelques mois plus tôt sur le forum) et celle de 2021 au départ de Pise est détaillée dans ce tableau.

Ci-dessous le matériel avec lequel je suis reparti de Salerne le 9 juillet 2021 :

ArticleDescriptionSacPortéTotal
 
Portage4840484
Sac à  dosZpacks - Nero 383050305
Poches de ceinture (x 2)Zpacks31062
Porte-bouteille de bretelleTread Lite Gear16016
Sac étanche (quilt + habits de nuit)Sea to Summit - Dry sac (13 litres)38038
SacaboufZpacks - Big Food Bag  (11 litres)33033
SacafourbiOutdoor Research30030
 
 
Bivouac159701597
TenteZpacks - Plexamid4280428
Quilt (duvet, confort 0°C)Enlightened Equipement - Revelation 20°F5720572
MatelasNemo - Zor 20S (autogonflant, 120 cm)2840284
Sitpad / Dos de sac / CouchageThermarest - ZLite (4 éléments)1100110
OreillerExped - Air Pillow50050
Sardines (x 10)Zpacks - Titanium hook stakes 6,5" (16,5 cm)78078
SacasardinesZpacks - Stake Sack303
Bâche de sol (sous l'abri)AMK - SOL emergency blanket72072
 
 
Vêtements90216162518
Chemise MLColumbia - Titanium Silver Ridge II0240240
Pantalon/shortSchöffel - Bowden0319319
CeintureQuechua - MH Belt02525
ChaussuresDecathlon - Evadict MT20734734
ChaussettesDarn Though - Hiker no show05858
CasquetteÉlémenterre - Albatros06060
Lunettes de vueLindberg01212
MontreCasio - ProTrek PRW-50Y-1BER06969
BuffDécathlon03030
Boxer (x 2)Smartwool - Boxer (merinos 56% / polyester 44 %)6969138
Veste de pluieHaglöfs - Lim III2240224
Pantalon de pluieOutdoor Research - Helium Pants1520152
Pull micropolaireArc'téryx - Delta LT2190219
T-Shirt de nuitOdlo - Climate (merinos, ML)1600160
Chaussettes de nuitWoolpower - Classic 20030030
Chaussons néoprèneFavolook48048
 
Cuisine / Eau1940194
Bouteille 500 ml large goulotYaourt à boire Michel et Augustin24024
Filtre + gourde 1000 mlKatadyn - BeFree61061
Poche souple 2400 mlPlatypus38038
Boitamanger 850 mlBoîte étanche à  vis en plastique PP60060
Cuillère en boisAtelier Alkemia11011
 
Hygiène / Pharmacie2110211
Serviette de toiletteSTS Air Lite Towel  (35 x 35 cm)13013
Savon d'Alep liquidePetit flacon de liquide à  lentilles Biotrue40040
Solution hydro-alcoolique35035
Brosse à  dentsTrilink (bambou)505
DentifriceElmex17017
SacacacaPQ + poubelle (ziplocs)35035
RasoirGillette - Sensor 3 (manche coupé)10010
Coupe-ongles12012
Pince à  échardesEl Mar - Uncle Bill's Silver Gripper606
Pansements + médicamentsDuoderm, compresses, paracétamol, prednisolone, ciprofloxacine30030
Bouchons d'oreillesQuies (x 3)202
Masquepapier303
 
Électricité338209547
SmarphoneSamsung - Galaxy S9 + coque0209209
Batterie externeAnker - Powercore (10.000 mAh)1770177
BaliseGarmin - inReach mini1000100
USBChargeur + câble 75 cm + adaptateur mic->c61061
 
Divers412185597
Flop la GirafeLa plus capricieuse des peluches… et des girafes.26026
Bâton / MâtFizan - Trail essential (1 seul bâton + embout)0185185
Parapluie / OmbrelleEuroschirm - Swing Liteflex (argenté)2260226
Sacs congélationEn rouleau15015
Kit couture et réparationsDans 2 petits ziplocs34034
CollierSifflet Helicon + Victorinox Classic Alox (couteau+lime+ciseaux) sur 70 cm de cordon en dyneema26026
Cordelette - Dyneema 3mmEnviron 5 m (corde à  linge, suspension sacabouf, divers)15015
Étui à lunettesGrandVision35035
PortefeuilleZpacks - Wallet Zip Pouch (CNI, CB, CO, Espèces)35035

SacPortéTotal
Portage4840484
Bivouac159701597
Vêtements90216162518
Cuisine / Eau1940194
Hygiène / Pharmacie2110211
Électricité338209547
Divers412185597
Total413920136152


Par rapport aux objets pris à mon départ de Pise, j'ai essentiellement retiré les éléments ci-dessous (entre parenthèses, mon avis sur ces choix après coup).

- popote, réchaud et briquet : manger froid au bivouac ne pose vraiment aucun problème en Italie du sud en été wink (confirmé à l'usage).
- doudoune bonnet et gants : là encore, je me suis dit que ces items ne seraient pas nécessaires en Italie du sud en été (j'ai un peu regretté le bonnet lors d'une nuit de bivouac vers 1.500 mètres mais le buff utilisé comme bonnet a réglé le problème. Doudoune et gants ne m'ont pas manqué).
- panneau solaire : j'avais trouvé son efficacité médiocre malgré des conditions d'ensoleillement optimales (la batterie externe de 10.000 mAh et les possibilités de recharge sur le parcours m'ont permis sans problème de m'en passer, et c'est bien plus simple).
- frontale : j'ai pensé que l'amplitude horaire de l'ensoleillement estival me permettrait de m'en passer (en fait, j'ai marché à plusieurs reprises sur des petites routes très tôt le matin alors qu'il faisait encore nuit pour éviter la chaleur. La lampe de mon smartphone m'a permis d'être visible des deux-roues et des voitures, mais la frontale aurait été plus confortable).

Les autres modifications sont mineures. Mon "pantalon de nuit" fabriqué dans un drap de sac n'avait pas survécu à ma première nuit de bivouac lol. Par sécurité, j'ai alourdi mon sac de 30 grammes avec un étui de lunettes rigide en remplacement de celui fabriqué avec un chiffon à lunettes, pas assez protecteur.

(À suivre...)

Dernière modification par Serval (10-01-2022 11:24:32)


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

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#39 29-11-2021 13:06:58

Serval
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

En Campanie... suite (J123 -> J126)
Je 09/07/2021 - Di 12/07/2021

Après un long voyage et trois trains successifs, j'étais de retour dans la même chambre du petit hôtel de Salerne où j'avais pris quinze jours plus tôt la décision de revenir en France. L'été, lui aussi, était bien arrivé en Campanie : à ma sortie du train à 22 heures le thermomètre indiquait 35°C et l'humidité était étouffante mais après ces deux semaines de coupure je me sentais prêt à tout supporter avec le sourire, heureux comme je l'étais d'être revenu, et de repartir le lendemain sur les chemins. big_smile

7RKSmA1Dl.C11.jpeg
Sur le chemin du retour, changement de train à Turin.

À six heures, j'étais parti. Quitter une grande ville nécessite toujours une bonne dose de flegme et de patience, et la sortie de Salerne ne faisait pas exception à la règle mais la longue pause que je venais de faire m'avait visiblement pourvu, au moins pour un temps, de ces deux qualités puisque c'est tout tranquillement et avec même un certain plaisir que j'ai parcouru la douzaine de kilomètres de trottoirs (ou d'absence de trottoirs) permettant de sortir enfin de l'immense conurbation dans laquelle j'avais pénétré... à Capoue, huit étapes plus tôt !

J'ai d'abord suivi le Lungomare di Salerno, laissant derrière mois la péninsule amalfitaine et Salerne, puis ai marché sur le bord de routes à la circulation non négligeable qui traversaient des friches et des zones industrielles, jusqu'au pont permettant de franchir l'Autostrada del Mediterraneo. Ensuite, ça y était, c'était vraiment reparti ! Par des chemins, des petites routes et quelques sentiers, j'ai commencé à m'élever au-dessus de la plaine, au milieu des oliviers, des pins et des cigales, tandis que la température, elle aussi, grimpait allègrement avec l'ascension du soleil dans le ciel.

7RKSmBu7F.C12.jpeg
Au revoir Salerne ! Et toi, péninsule amalfitaine... sans rancune !

En quittant Salerne, je ne me suis pas dirigé vers le sud ou le sud-est, comme toujours depuis mon départ de Paris, mais vers le nord-est à travers les Monts Vulture en direction de la Basilicate. Il faut regarder une carte pour s’en rendre compte mais la Basilicate et une bonne partie des Pouilles ne se trouvent en effet pas tant au sud qu’à l’est de Naples ou de Salerne. Bari est même située plus au nord que ces deux villes. Dans son livre « Appia », l’écrivain-marcheur italien Paolo Rumiz consacre quelques pages à cette ambiguïté d’un Sud qui n’en est pas un mais est plutôt une avancée de l’Italie vers l’Orient. Il explique que les habitants de Bari ou de Brindisi considèrent les Napolitains comme des méridionaux et qu’eux-mêmes ont un caractère et une façon de vivre plus proches de ceux des habitants de Trieste ou de Venise, deux autres villes ouvertes sur la mer Adriatique et vers l’Orient. On peut d'ailleurs rappeler que les les Romains appelaient l’Adriatique « la mer du Nord » et la mer Tyrrhénéenne « la mer du Sud » ; il suffit de faire pivoter la carte de l'Italie de quelques degrés dans le sens anti-horaire pour comprendre pourquoi.

7RM9EEHfd.Sud-italien.jpeg
Mon trajet dans le sud de l'Italie.

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Le sanctuaire de la Madona dell'Eterno, au-dessus de Montecorvino Rovella

Le lendemain, après avoir passé la nuit à Montecorvino Rovella, j'ai marché sur des chemins de montagne et sur de toutes petites routes désertes, ce qui m'a permis de bien avancer et de parcourir une trentaine de kilomètres et 1.500 mètres de dénivelé, par une chaleur rendue plus supportable par l'altitude. J'avais pour objectif ce soir-là un abri forestier situé au sommet de la montagne, au Piano del Gaudo, mais il était fermé et monter ma tente à proximité ne m'a pas paru raisonnable car il se trouvait au milieu d'un océan de vaches. J'aime bien les vaches... mais pas de trop près au bivouac, un peu à cause du bruit de leurs clarines et beaucoup par crainte que l'une d'elles ne se prenne les sabots dans un hauban de tente. J'ai donc préféré faire le plein d'eau à la fontaine du refuge et me mettre à la recherche d'un coin plus tranquille pour bivouaquer. Bien m'en a pris puisque cela m'a fait passer devant le barbecue d'une famille napolitaine – pratiquement les seules personnes rencontrées ce jour-là – qui m'a invité à partager son dîner champêtre du samedi soir. Steack, saucisses et aubergines grillées au menu, c'était nettement mieux que de mon habituelle purée et l'ambiance fut très sympathique.

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Bivouac en mode barricades.

Sur ce large plateau, j'ai ensuite facilement trouvé un endroit plat pour planter la tente. J'étais tout content d'avoir trouvé un bon site de bivouac sous les arbres, à plusieurs centaines de mètres du troupeau de vaches qui cernait le refuge mais j'avais péché par optimisme. Plusieurs éclaireuses bovines sont en effet arrivées jusqu'à moi, trouvant sans doute que le coin d'herbe tendre où je m'étais installé était bien trop confortable et savoureux pour être laissé au seul bénéfice d'un humain qui n'était même pas d'ici. C'est évidemment lorsque j'ai été bien installé et sur le point de m'endormir que des clarines toutes proches m'ont alerté, et un coup d'oeil à l'extérieur m'a confirmé que j'avais de la compagnie : une demi-douzaine de belles dames blanches, visiblement désireuses de sympathiser, broutaient tranquillement à quelques mètres et se rapprochaient peu à peu. Après être sorti de la tente et les avoir fait partir un peu plus loin, j'ai disposé quelques branchages autour de l'abri pour les tenir à distance de mes haubans. Une fois équipé de mes bouchons d'oreilles, j'ai alors enfin pu me laisser glisser dans le sommeil malgré le son de leurs cloches... et j'ai très bien dormi.

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Plus on descend, plus la température monte !

Levé aux aurores, je suis passé le lendemain de l'autre côté de la montagne pour une matinée un peu en miroir de la journée de la veille car tout en descente sur de bons chemins jusqu'au village de Calabritto. Le croirait-on ? La température à midi y était sacrément plus élevée que mille mètres plus haut. C'est donc sous le cagnard qu'il m'a fallu ensuite parcourir une dizaine de kilomètres dépourvus d'ombre et quelques centaines de mètres de dénivelé pour atteindre en milieu d'après-midi le village de Castelnuovo di Conza et une douche fraîche. J'ai été étonné, en arrivant dans ce "village perché" pourtant sans doute ancien, de constater que toutes les maisons paraissaient récentes et que l'église était moderne, en béton, et particulièrement moche. J'ai appris en discutant avec des habitants que le village avait été détruit à quatre-vingt-quinze pour cent en 1980 par le tremblement de terre de l'Irpinia, un séisme d'une magnitude de 6,9 dont l'épicentre se trouvait à un kilomètre de là, et qui fit plusieurs milliers de victimes à Castenuovo di Conza et dans d'autres villages de la région.

Ce dimanche 11 Juillet était le jour de la finale à Wembley de la Coupe d'Europe de football, opposant l'Angleterre à l'Italie... mais j'étais trop fatigué et je me levais trop tôt le matin pour regarder le match. Je me suis endormi alors que les Anglais venaient de marquer et menaient 1 à 0. J'ai été réveillé un peu plus tard par des exclamations, des pétards et des coups de klaxon. "Ah très bien, les Italiens ont gagné", ai-je souri en me retournant dans le lit pour consulter ma montre. "Oh-oh, 23h30 ? Ça, ça veut dire prolongations et tirs aux buts" (ou comment connaître le déroulement d'un match sans avoir besoin de le regarder cool ). Inutile de dire qu'il y avait de l'ambiance dans la rue et que j'ai eu besoin de mettre mes bouchons d'oreilles pour pouvoir continuer ma nuit !

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Le lago di Conza

Le lendemain, je suis passé à faible distance de Teora et de Conza della Campania, deux villages également détruits par le tremblement de terre de l'Irsinia et reconstruits à la mode des années quatre-vingt, fer et béton... Mais la campagne de la région et les alentours du lago di Conza étaient splendides sous le soleil. Après une belle étape de marche dans une campagne vallonnée, je suis arrivé à Calitri, un village perché dont seuls les quartiers périphériques ont été détruits en 1980 alors que le centre du bourg a résisté. C'était un spectacle impressionnant de regarder depuis la zone détruite en contrebas ces centaines de maisons multicolores accrochées à la paroi de la montagne et la recouvrant comme une gigantesque couverture en patchwork.

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Calitri.

À suivre...

Dernière modification par Serval (29-11-2021 13:16:05)


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

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#40 29-11-2021 13:21:26

Joy Supertramp
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Hello Serval,
J'aime beaucoup ta dernière photo  smile


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

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#41 29-11-2021 14:48:21

Serval
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Joy Supertramp a écrit :

#634620Hello Serval,
J'aime beaucoup ta dernière photo  smile

Merci, fille de l'ouest et du sud wink


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

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#42 08-01-2022 18:02:56

Serval
Carpe diem
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Dernière partie : Basilicate et Pouilles (J127 -> J147)
Lu 13/07/2021 -> Lu 02/08/2021

Je n'avais jamais entendu parler de la Basilicate avant d'y arriver, et jamais rien lu sur cette région. Parcourir cette province fut donc pour moi une magnifique découverte. Imaginez une Beauce vallonnée, quasiment dépourvue de routes, sous un soleil radieux. A partir de Rionero in Vulture, j'ai marché pendant une semaine dans un paysage immense avec, à perte de vue les bruns de la terre brûlée par le soleil et les ors des céréales illuminées. De-ci, de là, espacées de 5 à 10 kilomètres, des collines aux flancs abrupts, au sommet occupé par un village, empêchaient toute monotonie.

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Un peu de vert, beaucoup de brun et d'or : la Basilicate.

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Acerenza.

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En repartant d'Acerenza. Aucune voiture ne prend jamais cette petite route... Il suffit de regarder le bas-côté pour comprendre pourquoi ! big_smile

J'avais alors décidé de ne plus bivouaquer, en raison de la rareté de l'eau et de la quasi-absence d'ombre à l'abri de laquelle planter la tente, et aussi parce que dans chacun de ces villages il était facile de trouver un logement chez l'habitant pour un prix modique. La douche et la sieste de l'après-midi ont eu raison de mes ardeurs bivouaqueuses. wink

Lagopesole, Acerenza, Genzano di Lucania, Irsina... pendant plusieurs jours, j'ai pris l'habitude de partir le matin d'un de ces villages perchés pour en rejoindre un autre. Avec un tel programme, pas de mystère : je descendais forcément du premier village le matin alors que j'étais bien reposé et qu’il faisait encore relativement frais, et quelques heures plus tard c’était sous le cagnard qu’il me fallait remonter vers l’objectif du jour. Pendant quelques jours, j'ai toutefois eu la chance qu'il y ait pas mal de vent, ce qui a fait descendre les températures à des valeurs plus faciles à supporter. J'ai même eu le bonheur d'un peu de pluie à Matera.

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Six heures du matin en Basilicate.

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Sept heures du matin...

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Huit heures. Ça commence à taper dur !

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Sieste à l'ombre approximative du seul olivier à des kilomètres à la ronde.

Le village d'Acerenza, par sa situation et son architecture, est particulièrement remarquable, et le Centro storico de Matera est l'un des lieux des plus impressionnants qu'il m'ait jamais été donné de voir. Matera est réputée à juste titre pour ses sassi. Ce mot, qui veut dire « pierres » en italien, désigne les habitations troglodytiques creusées au fil des siècles par leurs habitants dans le calcaire de la paroi de la gravina, le ravin, creusé par la rivière du même nom, qui coule aussi à Gravina in Puglia.

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Gravina in Puglia.

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Chouette, des nuages !

Dans son magnifique roman autobiographique Le Christ s’est arrêté à Eboli, Carlo Levi décrit incidemment, par la voix de sa sœur, l’effroyable insalubrité des sassi dans les années 1930 et la misère de ses habitants entassés les uns sur les autres dans ces masures superposées, taillées à même la roche et simplement fermées par une façade maçonnée percée d’une porte et d’une minuscule fenêtre. Les choses ont bien changé. Aujourd’hui, en dehors du centro storico ou se trouvent les sassi à l'intérieur modernisé, Matera est devenue une ville du 21ème siècle très étendue avec un urbanisme paraissant de qualité.

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Les sassi de Matera.

C'est aux alentours de la « frontière » entre la Basilicate et les Pouilles que j'ai dépassé le cap des trois mille kilomètres parcourus depuis Paris. wink

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Deuxième quinzaine de juillet dans les Pouilles, on pouvait s'attendre à ce qu'il fasse chaud... C'est rien de le dire. Je savais évidemment qu’en marchant dans le sud de l’Italie en plein été il me faudrait composer avec le soleil et la canicule mais il y a une grosse différence entre « savoir » quelque chose en théorie et l’expérimenter dans les faits. Marcher en plein soleil pendant plusieurs heures avec des températures dépassant les 35°C à l'ombre (sauf qu'il n'y a pas d'ombre !) ce n’est pas « avoir très chaud », c’est ajouter une grosse épreuve physique à l’effort prolongé — même s’il est somme toute modéré — de la marche, et on ne peut pas imaginer sans l'avoir vécu ce que c'est que de marcher par de telles températures.

Mes « trucs » employés l'an dernier dans le Piémont et cette année dans la Basilicate – partir tôt le matin et scinder le parcours en trois portions de trois heures environ avec une première pause vers 9 heures pour la colazione et une longue seconde pause bien à l'ombre aux heures les plus chaudes de la journée pour déjeuner, faire la sieste, lire, etc. – ces « trucs », donc, sont inopérants par de telles températures. Mon parapluie à face externe argentée m'avait jusque-là bien aidé à supporter le cagnard mais dans les Pouilles il ne servait plus à rien puisqu'il était obligatoire de cesser de marcher dès que le soleil était un peu haut dans le ciel.

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Sous le soleil des Pouilles.

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Pas d'ombre, sauf dans les cabanes de pierre des paysans (fermées).

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Même les oliviers décharnés ne projettent presque pas d'ombre.

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Mais que c'est beau !

Au cours des deux dernières semaines de mon périple, j'ai donc pris l'habitude de me lever avant quatre heures du matin pour partir bien avant le lever du soleil, vers quatre heures et demie, et de marcher d'une seule traite tant que c'était encore possible pour m'arrêter avant onze heures (et souvent en fait vers dix heures du matin). Comme le terrain était plat, cela me permettait de parcourir environ vingt-cinq kilomètres par jour. Les après-midis étaient consacrés à la sieste et parfois à un peu de visite des endroits qui le méritaient (Ostuni, Brindisi, Lecce, Otrante...) d'autant que dans les villes, on peut trouver de l'ombre ! wink

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Un trullo isolé.

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Pas de nappe phréatique dans les Pouilles. Un seul moyen pour avoir de l'eau : recueillir la pluie.

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Alberobello, la ville des trulli.

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Ostuni, "la ville blanche".

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À Otrante.

Pour donner un exemple extrême, j'ai filmé avec mon smartphone une enseigne de pharmacie, dans un village du Salento traversé un matin avant le lever du soleil. Comme il n'est pas possible de publier une video sur RL, j'ai extrait de ce petit film les 3 images ci-dessous :

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No comment. cool

La chaleur extrême ne m'a toutefois pas empêché d'adorer cette région des Pouilles, ses murs construits à sec, sans mortier, depuis des temps préhistoriques, ses cabanes en pierre également construites « a secco », qu'il s'agisse de « trulli » autour d'Alberobello ou de « pajare » dans le Salento, ses larges étendues peuplées de roches calcaires et d'oliviers, ses belles villes gorgées de soleil.

En y repensant, j'aurai connu tous les types de temps au cours de cette longue marche : beau fixe et chaleur dans le Morvan, en Suisse et au Piémont, pluie pluie pluie dans le Bassin parisien, dans le Jura et en Italie du nord, orages de temps en temps avec même de la grêle, neige au Grand Saint-Bernard au mois d'août... mais c'est sans conteste la chaleur extrême expérimentée cet été dans cette immense plaine où aucune ombre naturelle ne vient tempérer la violence du soleil qui m'aura le plus surpris, et le plus appris.

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Santa Maria di Leuca. Je suis arrivé.

Au fil des minutes : une matinée de marche dans les Pouilles.
À titre d'illustration, je recopie ci-dessous telles quelles les notes que j'ai prises au fil de la marche lors de l'une de ces dernières journées de marche tellement marquantes :

3h45. Réveil spontané. Je ne me suis pourtant pas couché tôt hier, le dîner et la soirée avec mes hôtes de la masseria et leurs autres ‘ospiti’ (trois couples, italien, autrichien et hollandais) ont été excellents et la conversation générale – incroyable mais vrai – utilisait l’italien et pas l’anglais.

4h30. Il fait encore nuit mais je suis parti. La lune, pleine il y a un jour ou deux, éclaire suffisamment pour marcher sans difficulté sur le chemin rectiligne partant de la masseria.

5h00. Déjà la fin juillet, les jours raccourcissent. Le ciel commence seulement à s’éclaircir. Sur la petite route que je suis en ce moment ne passent que des scooters conduits par des travailleurs africains se rendant au boulot. Début de journée, début de semaine. J’allume la lampe de mon smartphone quand ils approchent pour qu’ils me voient. Il fait déjà un peu chaud, un peu moite. On est à deux kilomètres de la mer et il n’y a pas un souffle de vent.

5h30. Les cigales se réveillent toutes ensemble et entament leur concert. Des chiens aboient à mon approche. Ceux-là ne sont pas derrière les clotûres de leurs maisons, ce sont des chiens errant par bandes de trois ou quatre. Ils ne sont pas menacants, juste attentifs. Moi aussi. Les cailloux que je ramasse ostensiblement les maintiennent à distance le temps que je sois passé.

5h45. Le soleil apparaît face à moi, au milieu du chemin. Déjà levé sur la mer, il apparaît par-dessus la rangée d’arbres qui me le cachait.

6h00. Le soleil est bien levé mais il n’est pas encore trop chaud. Une dizaine de personnes récoltent les pomodorini dans les champs. Tout se fait à la main. Leur position courbée en avant, cassée en deux, me rappelle les paysans péruviens binant les pommes de terre, les vietnamiens repiquant le riz.

6h30 Les champs fument, des feux rampants ont été allumés pour brûler la paille et les restes, tiges et racines, d’autres plantes récoltées, je ne sais pas lesquelles.

7h00. Douze kilomètres. C’est bon, j’avance bien, profitons-en. La sueur commence à couler sur mon front, mon dos est trempé mais il ne fait pas encore trop chaud. Sur les chemins d’exploitation c’est le défilé des tracteurs qui rejoignent leurs champs.

7h30 Quel bonheur ce petit vent ! Les lauriers-roses sont en fleur.

8h00. Le vent n’a pas duré. Le soleil est déjà haut, il commence à taper dur. Il n’y a pas un poil d’ombre. La sueur coule à flot. Marcher vite n’est plus possible. Il reste à avancer jusqu’au bout de l’étape. Les kilomètres déjà parcourus ne sont plus à faire.

10h00. Les remparts de la vieille ville de Brindisi. Une terrasse à l’ombre, un Coca, un sandwich, une demi-heure de pause. Tout à l’heure, balade dans la ville et sur le port pour voir les colonnes marquant la fin de la Via Appia Antica.


Avec le recul : conclusion en forme de mise au point avec moi-même.
J'ai donc finalement achevé un périple de 3.343 km répartis sur deux années, en 147 journées dont 7 journées de repos et trois interruptions : bien sûr celle entre la première partie, de Paris à Pise en 2020 et la seconde, de Pise à Santa Maria di Leuca en 2021, mais aussi deux interruptions de 15 jours survenues dans les deux cas après environ un mois et demi de marche.

En 2020, j'avais prévu dès le départ de faire une pause en juillet pour passer dans les Alpes deux semaines de vacances avec mon épouse. En 2021, ce fut différent. L'interruption de ma marche à Salerne n'avait pas été programmée mais elle m'a permis, comme l'année précédente, de "recharger mes batteries" physiques et (surtout) psychologiques et de repartir deux semaines plus tard en pleine forme sur ces deux plans pour achever mon périple avec un excellent moral malgré des conditions climatiques particulièrement éprouvantes.

J'en ai tiré une conclusion qui n'est certes valable que pour mon cas personnel et que j'aurais été incapable de formuler avant mon départ : après six ou peut-être huit semaines de marche, mon appétit pour celle-ci s'érode et mon moral décline. Les événements négatifs inévitables que j'accueille avec le sourire, ou du moins avec philosophie, pendant les premières semaines ("embrace the suck", disent les états-uniens) deviennent alors difficiles à vivre. Il est possible que si j'avais été obligé de continuer les choses se seraient arrangées, comme d'autres marcheurs longue distance l'ont décrit, mais je n'ai pas saisi l'opportunité de le confirmer — et en fait je n'en ai pas vraiment envie.

C'est pourquoi la longue marche que je compte faire cette année reprendra le schéma temporel de celui de 2020. J'ai prévu de partir vers la mi-mai 2022 et de m'arrêter là où je serai arrivé le 1er juillet pour 15 jours de vacances en famille, avant de repartir du même endroit après le 14 juillet pour terminer le périple. Quant à ce que sera ce périple à venir... "c'est une autre histoire."  wink

Dernière modification par Serval (08-01-2022 23:58:48)


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

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#43 08-01-2022 19:38:35

pogo
Membre
Inscription : 27-03-2017

Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Merci Serval pour le partage de cette conclusion. Tu synthétises merveilleusement ces longues semaines de marche et tes photos sont magnifiques. Malgré la canicule, ça donne envie !

Serval a écrit :

Imaginez une Beauce vallonnée, quasiment dépourvue de routes, sous un soleil radieux

Trop drôle (mais ça donne l'idée des grands espaces...) !

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#44 09-01-2022 00:33:40

laxmimittal
Membre
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

merci Serval de ce récit. bravo pour les belles photos.

moi je n'ai jamais expérimenté de long périple à pied.

je continue de m'interroger sur le mental de ceux qui vont jusqu'à Compostelle et en reviennent en 6 mois.

L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#45 09-01-2022 10:57:04

tacheton
Membre
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Bravo, on avait suivi en live mais le recul permet d'élucider ce mystère : comment tenir par une chaleur pareille. Perso, ça m'empêche de réfléchir, me rend complétement amorphe. En tout cas tu as su rester clairvoyant et aller au bout sans te faire écraser par le cagnard et cet horizon.

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#46 09-01-2022 11:32:59

Manche
Membre
Inscription : 27-08-2018

Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Salut Serval,
Magnifiques photos !
On ressent bien la chaleur et la sécheresse.
Pas sûr que tu aies la même météo pour ton arrivée en 2022  wink

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#47 09-01-2022 12:26:35

Joy Supertramp
Sempervirens
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

smile

Elle est belle cette histoire ! Pour cette année, la destination est une surprise ?


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

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#48 09-01-2022 13:11:48

Bilbox
Membre
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Super... très beaux endroits d'Italie, que je ne connais pas (hors Toscane), notamment Ostuni, question, comment aurais-tu fait si tu comptait bivouaquer? Poche de 5L et ravitaillement en villages?

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#49 09-01-2022 14:38:45

Serval
Carpe diem
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Bonjour, merci à vous smile

Je suis en effet assez content des photos que j'ai faites lors de ce périple. À mon humble avis de non-photographe, un bon smartphone (Galaxy S9 pour moi) est largement suffisant pour faire des photos qui ne sont destinées qu'à être vues sur un écran, ce qui fait que depuis quelques années je n'emporte plus mon Canon S120. La seule chose qui manque vraiment c'est la possibilité de zoomer, en particulier pour photographier la faune.

Pogo a écrit :

Merci Serval pour le partage de cette conclusion. Tu synthétises merveilleusement ces longues semaines de marche et tes photos sont magnifiques. Malgré la canicule, ça donne envie !

Cette longue marche solitaire m'a appris plein de choses sur moi-même, et en particulier le fait que la solitude au long cours n'a rien à voir avec le fait de marcher seul pendant une semaine ou deux. Y compris alors que pendant cette longue marche, j'étais "en relation" avec pas mal de monde du fait de mes billets quotidiens sur Facebook. Le fait de dormir sous un toit et de rencontrer des hôtes (dans les deux sens du terme) presque chaque soir au cours de la fin de mon parcours m'a apporté beaucoup. L'être humain est un animal relationnel... smile

Laxmimittal a écrit :

moi je n'ai jamais expérimenté de long périple à pied.

je continue de m'interroger sur le mental de ceux qui vont jusqu'à Compostelle et en reviennent en 6 mois.

... c'est d'ailleurs la différence principale que je vois entre mon périple et Compostelle : lorsque l'on marche sur un chemin également fréquenté par (éventuellement beaucoup) d'autres "pélerins", on n'est seul que lorsqu'on le souhaite. Rien n'empêche de suivre un chemin de pélerinage en solitaire et en bivouac mais on rencontre obligatoirement du monde avec lequel, en fonction de son humeur et des affinités, on peut décider de marcher et/ou de se retrouver le soir. C'est ce que j'ai vécu à deux reprises, avec Marie sur la via Francigena entre Orsières et Aoste, puis sur le chemin de San Benedetto avec mes cinq "collègues" vincentins. A chaque fois, cela m'a "boosté" et apporté de la joie. Du coup, l'idée de suivre un chemin de pélerinage — chose que j'avais jusqu'à présent toujours rejetée pour des tas de raisons — tourne de plus en plus dans ma tête... mais ce ne sera pas pour cette année,

Joy a écrit :

smile
Elle est belle cette histoire ! Pour cette année, la destination est une surprise ?

Salut Joy, j'espère que tu vas mieux. smile

Il n'y a pas de secret et d'ailleurs quelques personnes ici sont déjà au courant wink Je compte traverser la France en diagonale SE -> NO pour relier les deux points de l'Hexagone les plus éloignés l'un de l'autre (la frontière italienne à Menton et la presqu'île Saint-Laurent à Porspoder) en empruntant en particulier plusieurs longues portions de GR (GR4, GR3, GR37) et en passant par plusieurs endroits que je ne connais pas encore ou qui, à l'opposé, me rappellent des souvenirs : Gorges du Verdon, Gorges de l'Ardèche et grotte Chauvet, Le Puy-en-Velay, le sommet de la montagne d'Auvergne qui porte mon nom (ou le contraire wink !), Aubusson, Saumur, Redon, Guerlédan, la Vallée des Saints... Cela devrait faire un peu moins de 2.000 km et autour de deux mois et demi de marche.

Manche a écrit :

Salut Serval,
Magnifiques photos !
On ressent bien la chaleur et la sécheresse.
Pas sûr que tu aies la même météo pour ton arrivée en 2022

Salut Manche smile
Eh oui, toi tu connaissais déjà mon projet 2022 ! wink

Tacheton a écrit :

Bravo, on avait suivi en live mais le recul permet d'élucider ce mystère : comment tenir par une chaleur pareille.

Salut ! smile
Je compte faire pareil cette année. "Devoir" publier chaque soir un billet sur Facebook m'a incité à mieux regarder, à faire davantage de photos, à réfléchir davantage et bien sûr à avoir une sorte de compagnie grâce aux messages échangés.

Bilbox a écrit :

Super... très beaux endroits d'Italie, que je ne connais pas (hors Toscane), notamment Ostuni, question, comment aurais-tu fait si tu comptait bivouaquer? Poche de 5L et ravitaillement en villages?

Salut.

Ostuni est une belle ville mais elle est effroyablement touristique. Étonnamment beaucoup plus que Matera qui est pourtant, et de loin, la ville qui m'a le plus impressionné au cours de ce dernier mois. Mais Matera est en Basilicate, un peu à l'écart des parcours touristiques apuliens.

Je comptais continuer à bivouaquer mais me suis rendu compte que cela serait vraiment très pénible. Pas tant à cause de l'eau, même s'il n'y a pas de nappe phréatique, donc pas de sources et pratiquement pas de rivières dans les Pouilles,  car il y a des fontaines dans tous les villages, lesquels ne sont pas très espacés (rarement plus de 10 km entre deux) qu'en raison de l'épouvantable chaleur et de la difficulté à trouver de l'ombre.

Il m'est donc difficile de répondre à ta question. Si j'essaie d'estimer mes besoins journaliers : je buvais systématiquement 1/2 litre avant de partir vers 4h30, et un litre et demi me permettait de tenir jusqu'à mon arrivée vers 10 à 11 heures. Je m'asseyais à l'intérieur du premier café/trattoria (climatisés !) pour 1 ou deux Coca, parfois une bière, puis je buvais pendant l'après midi à de nombreuses reprises (bien qu'étant à l'ombre et dormant habituellement plusieurs heures), sans parler des 3 ou 4 douches tout au long de l'après midi (ah, les quelques merveilleux après-midi avec un climatiseur dans la chambre ! cool ). Si je n'avais pas eu les douches pour me rafraîchir alors même que je ne marchais plus, je pense qu'il aurait fallu compter un bon litre d'eau à l'heure. Difficile, très difficile à gérer en bivouac sans ombre je pense.

[Edit: précisions]

Dernière modification par Serval (09-01-2022 17:26:30)


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

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« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

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#50 09-01-2022 14:49:47

tolliv
Sérénitude
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Re : [Récit + liste] À pied de Paris... au Salento | 2ème partie (2021)

Bravo Serval pour ta conclusion.
Et surtout pour les photos avec une nette préférence pour celle d'Ostuni, mais on en ressent bien la chaleur, ce qui prouve que tu as su retranscrire toute cette chaleur.


"La vie est trop courte pour être petite"

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