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#1 12-06-2022 00:28:26

Enfile tes MUL
Lourd-Dos qui cherche à s'alléger
Lieu : Marseille
Inscription : 19-04-2022

3 Jours en Belledonne

Salut à tous.
Premier petit récit sur ce forum d’une destination qui vous est probablement connue, mais qui de notre côté est une découverte.
Cela faisait un moment que je désirais aller découvrir la Belledonne après notamment avoir vu de magnifiques images relayées par l’échappée belle.
Nous ne disposons que de quatre jours et encore le dimanche sera plutôt une demi-journée, nous devons être de retour à la maison le jeudi.

Les péripéties seront nombreuses, avec entre autre l’éboulement conséquent qui s’est passé la semaine avant notre départ autour du lac du crozet et qui nous empêche d’aller explorer cet endroit qui était pourtant au programme.

https://ms-my.facebook.com/EmissionLaPl … 874696382/

Bref je modifie le tracé à la dernière minute et, grosso modo, nous pensons marcher de Chamrousse jusqu’au Sept-Laux en trois jours et ensuite revenir à Prapoutel récupérer la voiture qui y sera déposée depuis le dimanche.

Dimanche matin 29 mai, fin du week-end de l’ascension.

Le temps est au beau fixe (depuis le début du mois de mai d’ailleurs avec des températures à Grenoble entre 28 et 32 degrés depuis 15 jours à trois semaines.)
Les transports en commun sont tous pleins à craquer mon train démarre de 8h34 à Marseille.
À 8h j’attends mon métro qui me dépose à 8h31 à la gare (mauvaise estimation de ma part, le dimanche il n’y a que peu de métros) je cherche le quai désespérément et je rate mon train à 1 min près. cry
Ça commence bien.
Gros coup de démotivation mais finalement je me ressaisis et décide de monter à Grenoble en voiture le reste des trains étant complètement bondé.
Je suis censé y être 3h30 après.
C’était sans compter les retours de ce grand week-end j’arriverai au final à Grenoble vers 13h45 ! Le temps de rejoindre mon binôme du côté de Prapoutel pour y garer la voiture, il m’annonce qu’une course de vélo nous barre la route ! Ça continue fort.
Malgré nos efforts et un GPS approximatif nous tentons un chemin détourné vers Prapoutel mais nous sommes contraint de laisser la voiture sur une route sans issue vers le Muret .
Nous verrons à la fin du récit que cet élément sera fondamental dans le déroulé de la balade qui suit.
Rien n’est du au hasard sans que nous ne le sachions par avance …

Le GPS nous ramène à Chamrousse par tous les tournants possibles et imaginables. Nous aurons fait au final près de sept heures de voiture avant de pouvoir démarrer cette rando.
À 16h épuisé par cette route nous démarrons notre randonnée vers le refuges de la Pra.

J 1/2 ( un demi ):
Chamrousse - refuge le la pra.
10 km - 850 D+.
Certes les journées sont longues en ces derniers jours du mois de mai, mais nous pensions partir 2-3 h plus tôt et profiter de cette grosse demi journée pour y aller mollo et prendre un rythme plus tranquille que lors de nos treks précédents ( c’était une de nos résolutions cette année , notamment après notre rando bivouac en autonomie totale du GR 20 nord vizzavona - calenzana en 5 jours l’année dernière chargés à 16,5 kg au départ ).
Bref dès la demi-heure qui suit le début de la rando, le mauvais souvenir de la route est déjà loin derrière nous, nos yeux s’émerveillent dès que nous pénétrons plus avant dans le massif de la Belledonne avec ses roches ses arbres clairsemés et ses lacs magnifiques un peu partout.
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La fin de l’après-midi se déroule à merveille , nous sommes seuls , nous croisons déjà des chamois et arrivons en début de soirée au refuge.
Nous confirmons notre choix de dormir sous la tente comme prévu bien qu’il y ait une partie ouverte disponible du refuge pour l’hiver aux randonneurs.
J’ai du matériel à tester cette nuit pour ma configuration « été ».
Un grand classique découvert par le forum
SDC aegismax G1 (~ +5°C) mais je suis plutôt frileux.
J’ai adapté mes sous couches et possède la fourrure polaire d’entrée de gamme de D4  POLAIRE DE RANDONNÉE - MH100 ( hyper douce et légère ) leur doudoune en duvet DE TREK MONTAGNE - MT500 ainsi qu’une sous couche complète très légère de craft premier prix (~ 38 € l’ensemble).
Bref de quoi rajouter des couches si je grelotte.
La nuit arrive assez vite , le vent se lève franchement, ça caille vraiment.
Couchés avec le début de la nuit.
Première nuit avec le G1 que je découvre, j’y plonge direct en fourrure polaire tellement il fait froid dehors.
Nous allons frôler les 0° dans la nuit.
Je la fini d’ailleurs en mettant ma veste plume ce qui me permet de dormir sans vraiment avoir froid mais c’est limite…
Le matin au ravito d’eau dans la rivière le temps du remplir 2 bouteilles je crois perdre les doigts, l’eau est véritablement un glaçon. Des douleurs terribles !!

J2 refuge de la pra — habert de Jourlon. 12,5 km - 880 D+.

En raison de l’éboulement de la montagne nous ne descendons pas vers le lac du crozet et passons par les lacs du petit et du grand Domenon en direction du col de Freydane.
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Le parcours est superbe nous montons déjà vers le premier lac sur un névé très pentu et le reste du cheminement jusqu’à lac blanc se fera entièrement les pieds dans la neige.
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Avec les chaleurs incroyables du mois de mai nous pensions que cela aurait franchement plus fondu et sommes étonnés de la quantité de neige qu’il reste mais nous avions quand même pris des mini crampons black diamond Access spike traction device (que nous n’utilisons pas au final malgré des pentes assez conséquentes par endroits).
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Plutôt que l’itinéraire classique cheminant en bord de falaise nous traçons directement sous le col de la freydane et remontent Dré dans le pentu dans le névé vu qu’une éventuelle glissade à cet endroit n’aurait aucune conséquences fâcheuse, alors que le franc dévers sous la zone rocheuse abrupte ne m’inspire pas du tout.
La rando est superbe en style alpin, le glacier de Freydane et ses sommets sont à couper le souffle, le lac blanc en contrebas magnifique en train de dégeler… nous nous régalons.
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Idem dans la descente nous évitons soigneusement le glacier car la neige n’est plus assez épaisse pour recouvrir d’éventuelles crevasses mais cheminons juste à sa limite, descente bcp moins pentue que celle proposée par l’itinéraire.
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Petite pause déjeuner juste au dessus du lac.
Un régal pour les yeux, plus que pour l’estomac.
Le reste de la journée est moins alpine. Nous empruntons une raide descente puis sa franche remontée jusqu’au refuge jean collet (aux couleurs franchement de mauvais goût).
Puis cheminons en crête au dessus de la vallée du grésivauden jusqu’à Habert des Jarlons.
Nous y sommes à 17 h. C’est la première fois que nous finissons une journée aussi tôt  ( comme nous l’avions envisagé, on profite pour faire un peu de lessive , manger tôt pour se reposer pour le lendemain ).
La météo a évoluée , et en place du vent du sud Est prévu très fort toute la semaine avant notre départ, la journée du mardi ( la plus longue et avec le plus de D+) est annoncée fortement pluvieuse de 8-20h.
Nous ne savons que faire. eek
Nous allons passer par des cols très enneigés encore ( col de la mine de fer , brèche du roche fendue, col de la vache et sa descente qui semble bien raide jusqu’aux 7 Laux) tout ça avec une forte pluie toute la journée.
Nous ne désirons pas arrêter mais la météo semble tellement catastrophique qu’un retour à la voiture est envisagé dès le début de matinée en cas de très mauvais temps le matin.
Nous nous apercevons que nous ne sommes qu’à une heure du muret, où nous avons, malgré nous, déposé la voiture le dimanche.
Mon binôme est peu rassuré par une étape qui semble au moins aussi alpine et neigeuse que la veille, sous une forte pluie, et il a raison de jouer la prudence.

Dodo au habert sur la mezzanine.

Petit aparté - J’ai pu cet hiver, profiter de 2-3 cabanes ouvertes aux randonneurs et ces abris sont à mon avis un bien indispensable à protéger (l’hiver c’est franchement mieux qu’un bivouac sous la tente surtout si la météo est capricieuse).
C’est un point qui me semble être de plus en plus menacé avec toutes les législations qui tendent à faire de nos montagnes des destinations marche- refuge ... enfin hôtel devrions nous dire.
Les récentes interdictions de bivouac sur la Chartreuse, et depuis longtemps sur la Vanoise, idem sur le Gr20 et j’en passe en disent long encore une fois sur nos fragiles libertés qui sont grignotées de jour en jour.
Bref, ces abris eux aussi sont régulièrement fermés et menacés… il est peut être de notre intérêt de se grouper et de sensibiliser ceux qui prennent des décisions pour la montagne sans au préalable consulter les citoyens. Il nous incombe donc probablement de faire remonter ces infos capitales sans quoi nous ne pourrons peut être bientôt plus déambuler sur notre cher territoire sans un papier d’autorisation signé , daté et assujetti de toutes formes de restrictions possibles et imaginables … petit papier qui ressemble à un autre d'un temps pas si éloigné qui nous permettait de sortir de chez nous dans un rayon d’un km … de sacrés ( mauvais) souvenirs !! – fin de l’aparté.

La météo prévoit de la flotte très tôt le lendemain nous dormons au habert pour éviter de tremper la tente avant le départ.

J3 13 km 950 D+

Réveil à 7 h. Il pleut déjà.
Du coup on ne se presse pas.
La pluie s’intensifie.
A 9.30 on se décide à sortir et on se dirige vers la descente vers le Muret, la météo semble se confirmer, la journée tombe - littéralement - a l’eau.
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Du coup l’appareil photo reste à l’abris dans le SAD , photos de l’iphone ou tirées de la GoPro .
Nous amorçons la descente puis la remontée commune vers le lac de Crop. La pluie se calme et je décide au vue de la petite accalmie de monter vers le lac histoire de prolonger un peu la balade et d’admirer le paysage de là haut.
Au lac il ne pleut plus.
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La vue sur la vallée, mais encore plus sur le cirque au dessus, est incroyable et l’atmosphère post pluie renforce la beauté du site.

De mon côté je voie au loin le ciel dégagé pour au moins 2 h. Ce qui me motive à monter tant que le temps nous le permet. C’est ce que je propose à mon binôme qui, de son côté, n’est pas du tout rassuré.
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La neige est proche et depuis notre point de vue tout semble très raide devant et sacrément enneigé encore.
Je lui propose donc de monter tant que la météo est correcte, si toutefois ça se gâte, nous descendrons sur nos pas et rejoindrons la voiture.
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De fil en aiguille je parviens à nous hisser jusqu’au col de la mine de fer, avec des parties toutes enneigées et bien raides. Mais ce n’est jamais franchement engagé. Nous ne chaussons pas nos crampons.
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Mon binôme n’est vraiment pas en forme. Un mélange de fatigue et d’appréhension.
J’en tiens bien sûr compte mais je connais bien le bonhomme et ses ressources.
Bref je le pousse dans ses retranchements tout en m’assurant de ne pas être dans la zone rouge, l’affolement peut parfois être plus dommageable que le danger réel.
Arrivés en haut d’une des difficultés majeures de la journée le temps n’étant toujours pas pluvieux cela n’a plus de sens de faire demi tour. Direction la brèche de roche fendue.
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Nous y arrivons sans encombre et plus vite qu’escompté.
La descente est extrêmement raide mais la neige est très bonne, nous nous y enfonçons facilement ce qui freine efficacement  notre descente.
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Proche du lac des 3 laux le temps commence franchement à virer et nous prenons deux heures de pluie bien intense jusqu’à arriver ou pas de la coche.
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Mon binôme est toujours dans la souffrance physique, la météo franchement mauvaise.
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J’estime qu’il ne sera pas possible de rejoindre facilement le col de la vache. Nous décidons de redescendre directement à la voiture qui était miraculeusement garée en bas au niveau du muret sous le pas de la coche.
Il n’y a pas de hasard non ?

Bilan de la sortie.
3 j c’est court , mais ce fut extrêmement profitable.
J’ai pu tester ma nouvelle configuration de marche pour la belle saison.
Je peux dormir avec jusqu’à 0°C sans trop de difficulté.
Cela a été l’occasion, grâce à ce précieux forum et à vos bons conseils de bien réduire le poids de mon SAD .
Il y a encore à peine plus de 2 ans je partais avec 20kg sur le dos, je suis aujourd’hui aux alentours des 13,5 kg.
De plus Je suis parti en étant autonome pour 5 j de nourriture.

Je suis vraiment ravi de mon exos 48, tant par sa compacité  (j’étais sur des 65 l avant) que par le confort qu’il me procure. Je ne suis vraiment pas intéressé pour le moment par prendre un sac sans armature.

Voilà, un retour peut être un peu long pour 3 jours, mais de superbes paysages que j'avais envie de partager avec vous !

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