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#276 29-09-2022 06:34:42

azerty
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Salut Herve

Hervé27 a écrit :

#667256je dois constater que je n'ai rien dans ma pauvre pharmacie à cet effet

Même constat. Je me suis fait avoir aussi plusieurs fois avec les enfants. Pas un seul Doliprane, ni même un bout de compeed pour soulager leurs bobos ;( de bien mauvais parents en quelque sorte cry

Fort heureusement dans ces moments-là, il y a toujours quelqu’un de plus prévoyant que nous dans les parages. Pourvu que ça dure .


«L’humain mène une guerre contre la nature. S’il gagne , il est perdu» – Hubert Reeves

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#277 29-09-2022 08:56:33

Balipit
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Intéressant , ces stages de survie pour les enfants  tongue

Dernière modification par Balipit (29-09-2022 08:57:16)

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#278 02-10-2022 19:27:36

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J18, jeudi 21 juillet : des Oulettes de Gaube aux Lacs d'Arriel

Vidéo
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Après un début de nuit compliqué par la rage de dents de ma fille, le matin semble plus calme. Nous replions les abris et nous dirigeons vers le refuge pour faire le point.

Le plan initial avait été de nous séparer là, elle descendant vers Pont d'Espagne retrouver mon épouse, moi continuant par Col des Mulets & Arratille par l'itinéraire HRP classique. Je ne suis pas très à l'aise de la laisser aller seule, et nous allons d'abord tenter de prendre un petit déjeuner au refuge. J'acquitte 2 x 8 € pour avoir le droit de participer à la foire d'empoigne et ramener un peu de pain / biscottes / beurre / confiture / café. Pensant d'abord que quelques calories redonneraient de l'énergie à ma chère fille, je la vois au contraire pâlir, tenant difficilement debout, puis s'allonger sur le banc sad .

Elle arrive difficilement à avaler quelque chose, et j'essaye de lui faire exprimer ce qu'elle ressent pour comprendre ce qui lui arrive. Elle finit ainsi par me dire que la douleur est revenue au matin, et qu'elle s'est alors résolue à prendre un cachet de codéine (=morphine) ... mais que comme ça ne semblait pas faire effet, elle en a pris un deuxième 1/2 h plus tard  ! Arghhhh  eek  eek ! La posologie était de 6h minimum entre 2 cachets : elle est de fait en plein trip, shootée à la morphine sad ... Il va alors y avoir quelques instant de flottement, car j'entrevois qu'il ne va bientôt nous rester que l'option de l'évacuation sanitaire en hélico ...

Plus très loin de la panique, je l'emmène reprendre l'air à l'extérieur de la salle bondée et oppressante, où son estomac va brusquement se vider de son contenu, au milieu des randonneurs sur le départ ... La crise est salutaire : elle retrouve son équilibre et un peu d'énergie. Après discussion, elle se sent à même d'entreprendre la descente vers Pont d'Espagne, sur laquelle je vais évidemment l'accompagner ...

Nous n'attendons guère et démarrons à 8h00 la descente par le GR10. La marche lui redonne un peu de tonus, le tout étant facilité par du chemin large et roulant. Malgré la situation de crise, nous arrivons à profiter de la beauté des lieux, le Vignemale maintenant violemment éclairé derrière nous tandis que la vallée est encore dans l'ombre. Nous faisons notre chemin jusqu'au lac de Gaube, au rythme que ma progéniture mal en point peut soutenir.

au revoir Vignemale
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direction Lac de Gaube et Pont d'Espagne
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Parvenant au lac alors que le flux de touristes montants commence à monter en puissance, une pause est requise et nous nous postons d'abord au pied d'un rocher encore à l'ombre : il fait déjà chaud, inutile de vouloir faire bronzette ... Rattrapés après 1/4 h par le soleil, nous nous décalerons un peu plus loin sous l'ombre d'un pin, poussés également par une invasion de plus en plus oppressante de randonneurs à la journée toujours plus nombreux autour de nous ...

Ma fille arrive à boire un capuccino et à se nourrir un peu, ayant "évacué" tout-à-l'heure toutes les calories précédemment ingérées. Au bout d'une heure nous repartons, avant que les lieux ne ressemblent trop à une plage de la Costa Brava au pic de la saison. Forcément, avec un télécabine pour monter la population ayant perdu l'usage de ses jambes ...

La descente finale du lac vers l'immense parking (j'évalue qu'il y a là place pour, au bas mot, 1000 véhicules !!!) est plus raide, et nous y sommes en 1h supplémentaire à 11h30 un peu passées. Nous trouvons la voiture familiale plus vite que notre épouse et mère, laquelle avait essayé de venir à notre rencontre (j'avais pu alerter par SMS que j'escortais un convoi sanitaire ...).

Les plans sont dressés pour tenter de trouver un dentiste, tout mouvement dans la région étant par ailleurs perturbé par le passage du Tour de France. Il a de ce fait aussi été décidé que la meilleure solution d'hébergement pour mon équipe logistique était de retourner ensuite au camping de Gavarnie, retardant de 24h son déplacement à Candanchù où je devais les retrouver demain soir ... Ce rendez-vous est maintenant lui aussi compliqué par mon détour jusqu'ici. Tant pis, on s'ajustera !

Autre souci auquel je dois remédier : mon matelas dont la réparation n'a pas tenu et s'obstine à se dégonfler. Je décide de passer provisoirement en mode "dégradé", laissant le Klymit crevé dans le coffre de la voiture, et embarquant à sa place un second morceau d'Arkmat, soit 80 + 90 cm au total d'une mousse de 0.5 cm d'épaisseur roll  ...

Nous partageons un pique-nique sans charme sous le hayon relevé du coffre de voiture, au milieu d'un parking infâme et incongru en pleine montagne ... Ma journée recommence finalement à 13h, tandis que mon épouse prend le relais de l'escorte sanitaire à la recherche d'un dentiste qu'elles trouveront par miracle à Cauterets (mais qui n'identifiera aucune cause évidente à cette rage de dents subite ...). Ma fille va ainsi rester sous doliprane pendant de nombreux jours sad  ...

Me voilà donc parti à remonter la vallée du Marcadau, pour aller y rattraper mon itinéraire à hauteur du refuge Wallon. Sur du chemin très facile et un dénivelé trèèèès progressif, je remonte en 2 h ces 9 km, particulièrement bucoliques une fois laissée derrière la "faune" évoluant autour de Pont d'Espagne. Au passage, je vais jeter un œil à la cabane ouverte du Marcadau, alors occupée par la pause d'un GRDiste. C'est très sommaire, en fait 4 murs, un toit, une cheminée et un sol de terre et caillasse ...

Vallée du Marcadau
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cabane du même nom
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A 15h au refuge Wallon encore fermé après travaux, j'y découvre une immense bâtisse toute en longueur au milieu d'un terrain profondément remanié par les bulldozers. La future usine à touristes sera facilement alimentée en bétail par la proximité du parking de Pont d'Espagne, et bière et coca y couleront à flot dans le strict respect de l'environnement. La joie et le rêve du randonneur itinérant, qui pourra ainsi y retrouver les plaisirs des dortoirs de colonie de vacances, ainsi que de la cantine du lycée de sa jeunesse.

Je fais le tour de l'hideux bâtiment espérant retrouver le point d'eau de l'antique refuge disparu, mais ne trouve rien. Comme on n'envisage pas de faire couler ici une eau qui n'aurait pas été traitée, un groupe assis là m'indique que ce raccordement n'a pas encore été fait. C'est vrai que pendant les travaux, le randonneur de passage peut se passer d'eau chlorée... Alors que j'exprime une certaine réserve sur la pertinence d'aménagements de ce genre à destination du plus grand monde, alors que d'un autre côté on impose contraintes et restrictions aux randonneurs itinérants, je m'entends dire que lesdits itinérants ne sont pas si respectueux que ça ... Je m'agace et mets un terme à la discussion, préférant aller au plus loin d'ici chercher une pause hors de vue de cette ignominie ...

ne cherchez plus : le Domaine des Dieux n'attend plus que vous !
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C'est ainsi que je prends de l'eau dans un ruisseau sur les pentes menant au Col de la Fâche, et trouve un coin de rocher capable de m'abriter du soleil encore brûlant. Prudent, je filtre mon eau à bon escient, car un peu plus loin j'en trouve la source : le précieux liquide jaillit directement de la roche, mais les moutons y divaguent les pattes dans l'eau ...

La pause dissipe mon agacement, et à 16h je reprends la longue ascension vers le Col de la Fâche. J'échappe peu à peu à la chaleur en gagnant de l'altitude, et y trouve un peu d'énergie après l'étouffante plongée à Pont d'Espagne. Je progresse régulièrement sur un chemin devenu très tranquille à cette heure. J'y rattrape cependant 2 allemands à la montée, lesquels me rejoindront au col où je prends quelques minutes pour admirer et imager la suite du parcours. Là-bas droit devant moi, le Pic du Midi d'Ossau fait office de phare pour me signaler l'arrivée prochaine dans le Béarn et, bientôt, le Pays Basque et l'Océan smile . Petite discussion avec les 2 allemands, à qui je recommande le lac de Campo Plano comme objectif de bivouac en bas de la descente, plutôt que le refuge de Respomuso probablement blindé de monde. Nous marchons un peu ensemble après le col, puis je prends les devants sur ces 2 autres HRPistes, déterminé à faire encore ce soir une bonne distance ... C'est que si je veux rallier demain soir Candanchù et y bénéficier d'une soirée et nuit tout confort dans l'appartement que nous y avons loué, je dois m'avancer dès aujourd'hui autant que possible ...

dernières longueurs avant la Fâche
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un dernier adieu sur mes arrières
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et déjà JP en ligne de mire
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La descente du Col de la Fâche, face au chaud soleil du soir, va cependant me faire ressentir la fatigue accumulée d'une nuit tronquée et d'un après-midi à forcer l'allure. Mes pieds sont fatigués, "cramés" est l'adjectif qui me vient à l'esprit à leur sujet. Quand j'atteins Campo Plano, mes 2 allemands m'ont déjà rattrapé et arpentent les berges enherbées à la recherche de leur spot de bivouac. Vidé de mon énergie après la descente, je leur demande finalement si ils m'accepteraient comme voisin, et nous sympathisons un peu plus. Je me trouve vite un espace parfait, mais comme il n'est pas très tard ("à peine" 18h30), je priorise avant tout la baignade et nage quelques belles longueurs dans le lac. Je retourne m'étaler dans l'herbe douce et chaude pour me sécher au soleil. En latin pudique, je me suis baigné avec mon short de marche, tandis que mes 2 allemands vont et viennent à poil entre l'eau et leur futur bivouac lol .

arrivée à Campo Plano
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Pendant mes quelques minutes de séchage au soleil, rafraichi et revigoré par la baignade, je projette dans mon esprit le chemin devant moi. Finalement, en marchant seulement 2h de plus, je pourrais atteindre les lacs d'Arriel. De là, atteindre le Somport et Candanchù demain soir avant le nuit serait moins insurmontable. Rechargé à bloc, je me ravise et referme mon sac, salue ceux qui auraient pu être mes voisins d'un bivouac, et me lance dans un "trip du soir" comme je les aime. A 19h je quitte Campo Plano et reprends le chemin.

La magie de la baignade et la facilité d'un chemin désormais presque dépourvu de dénivelé me donnent des ailes. Bien vite je passe à hauteur du refuge de Respomuso, où chacun attend le début du dîner. J'y passe très rapidement, juste le temps de boire et recharger 1/2 litre d'eau à ma bouteille. Le lac de retenue est bien bas en cette année sèche et brûlante, l'esthétisme des lieux en souffre. Après Respomuso, le sentier à flanc en direction des lacs d'Arriel suit en partie une conduite protégée de dalles de béton. Un peu d'entretien serait utile, car souvent les pins qui s'y développent deviennent encombrants, obligeant à quelques contorsions pour éviter de se faire pousser dans la pente par leurs branches envahissantes.

Respomuso est bien bas
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Je perds le soleil un peu après 20h, caché par la montagne au moment où j'oblique dans la vallée qui héberge la multitude enchanteresse des lacs d'Arriel. Bien qu'ayant un instant caressé le projet de pousser mon trip jusqu'à franchir dès ce soir le Col d'Arrémoulit, je me raisonne et commence à scruter le terrain en quête d'un spot accueillant. Il n'eut pas été raisonnable d'arpenter à la frontale un col aussi brutal que celui d'Arrémoulit, avec ses grands blocs où il faut naviguer en quête d'un chemin pas toujours évident ...

avant de perdre le soleil
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Dans une petite gorge un large groupe de 6 abris a été dressé, et leurs locataires sont rassemblés près du torrent pour y partager leur repas. L'environnement est assez chaotique, et je commence à me dire que les m² d'herbe plate sont ici denrée rare. Parviendrai-je à trouver la surface dont j'ai besoin ? Je passe les 1ers lacs, n'y voyant rien qui puisse convenir. C'est à mi-chemin d'Arriel Bajo et Arriel Alto que, faisant involontairement décamper un large groupe d'isards, je découvre un couloir d'herbe entre une falaise et une ancienne moraine. Il y a là 2 enclos de pierre entourant des ronds d'herbe accueillante bien que jaunie : c'était certainement la zone de repos des caprins qui me guettent encore d'un éperon rocheux, mais c'est sans pitié aucune que je la leur confisque : honte à moi !

Arriel Bajo
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Il est 21h : je retourne charger ma Platypus au torrent, puis monte le Pioulou un peu trop large en faisant usage des pierres de l'enclos pour compenser le manque d'espace pour tirer les piquets. Un peu appréhensif, j'entame ici une nuit douce avec pour matelas mes 2 bouts de mousse superposés. C'est spartiate mais, grâce à un large oreiller constitué de ma polaire rembourrée de mon sac à dos roulé en boule, je vais finalement arriver à passer une nuit convenable. J'aurais préféré mon matelas gonflable, mais constate que je peux faire sans lorsque le sol n'est pas froid.

c'est que ça prend de la place, un Pioulou !
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Les derniers rayons du soleil quittent les cimes autour de moi, c'est magnifique.
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En quelques chiffres :

Total J18 :
34 km
D+ 1592 m
D- 1571 m
Marche 9h24 (+pauses 3h10)
kmE 53
IBP 194

Cumul J01-18 :
566 km
D+ 34 000 m
Marche 173h
kmE 977

Itinéraire
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Profil :
7ZG6Pf5RU.Profil-J18.jpeg

Progression :
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (23-03-2024 13:26:28)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#279 02-10-2022 19:44:28

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

L'ami Lorenzo vient à son tour de publier un très beau résumé de présentation de sa HRP.

J'y fait quelques apparitions  wink


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#280 02-10-2022 19:50:45

chouxrave
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Hervé27 a écrit :

#667594 qui n'identifiera aucune cause évidente à cette rage de dents subite ...

J'ai connu ce genre de rage de dent sans cause apparente d'après ma dentiste si ce n'est un micro abcès au niveau du collet de la dent. D'ailleurs en pleine nuit, alors que je ne savais plus quoi faire parce que dans un endroit sans espoir de soin rapide, un nettoyage avec un cure-dent avait résolu le problème avant la fin de la nuit. Au moment du curage, petit gout désagréable de pus dans la bouche d'ailleurs.

Moralité, le brossage des dents ne suffit pas et s'alourdir de 2 ou 3 cure-dents peut éviter de mettre une rando en péril.

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#281 02-10-2022 19:56:27

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

chouxrave a écrit :

#667598

Hervé27 a écrit :

#667594 qui n'identifiera aucune cause évidente à cette rage de dents subite ...

J'ai connu ce genre de rage de dent sans cause apparente d'après ma dentiste si ce n'est un micro abcès au niveau du collet de la dent. D'ailleurs en pleine nuit, alors que je ne savais plus quoi faire parce que dans un endroit sans espoir de soin rapide, un nettoyage avec un cure-dent avait résolu le problème avant la fin de la nuit. Au moment du curage, petit gout désagréable de pus dans la bouche d'ailleurs.

Moralité, le brossage des dents ne suffit pas et s'alourdir de 2 ou 3 cure-dents peut éviter de mettre une rando en péril.

Salut chouxrave smile

Dans le cas présent et sans m'étendre sur les semaines de douleur et de rendez-vous médicaux (y compris une IRM), aucune cause n'a pu être identifiée (ni carie, ni infection, ni inflammation ...). Cela a fini par passer, mais avec l'angoisse d'une possible nouvelle crise future ...

Quant au cure-dent, je te rejoins sur son rôle éminemment utile !


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#282 02-10-2022 20:36:09

gergy
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

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#283 02-10-2022 20:56:18

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

On y a immédiatement songé tant la concordance d'une altitude inhabituelle pour elle (Hourquette d'Ossoue à 2700 m) et de cette crise est troublante. Tous les interlocuteurs médicaux ont cependant écarté l'hypothèse comme extrêmement peu probable (ne me demandez pas le pourquoi du comment de leur analyse ...). Ils peuvent juste dire que le nerf trijumeau est impliqué, sans être nécessairement la cause ... Bref, brouillard complet ...


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#284 03-10-2022 14:56:50

Canyon83
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Hervé27 a écrit :

#667595L'ami Lorenzo vient à son tour de publier un très beau résumé de présentation de sa HRP.

J'y fait quelques apparitions  wink

Magnifique pouce pouce pouce
Le clou étant à 7.26 lol à relier au refuge en construction de ton J18 wink
Il a l'air d'avoir été bien arrosé dans sa HRP, son bâton semble l'encombrer... et vous êtes arrivés ensemble à Banyuls ? (d'après les ombres il me semble que ce serait Banyuls, mais je peux me tromper...)

Edit: rectification "ne semble" en "semble"

Dernière modification par Canyon83 (03-10-2022 18:41:57)

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#285 03-10-2022 15:07:29

Balipit
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Question arrosage , le début de la vidéo est très explicite : il en peut plus , les mots crus employés contraste fortement avec l’approche philosophique de la randonnée dans les commentaires qui suivent cette séquence  lol

Dernière modification par Balipit (03-10-2022 16:42:56)

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#286 04-10-2022 18:34:03

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Canyon83 a écrit :

#667665... et vous êtes arrivés ensemble à Banyuls ? (d'après les ombres il me semble que ce serait Banyuls, mais je peux me tromper...)

Yep cool !

... mais ne dévoilons pas trop vite la fin wink , car l'épisode du jour en est encore loin, et Lorenzo n'entrera dans le récit que dans quelques jours.

Vous retrouverez dans l'Index d'ouverture les liens connexes à ma HRP, et en particulier les vidéos de Lorenzo au fur et à mesure de leur publication.


J19, vendredi 22 juillet : des Lacs d'Arriel à Candanchù
(+J Zéro n°3 à Candanchù)

Vidéo
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Pour une première nuit complète dans une configuration de couchage réduite à 2 bouts d'Arkmat127 superposés, je m'en sors pas trop mal. Avec pour oreiller mon sac à dos roulé en boule dans la polaire, ça reste tolérable ... Le bivouac ayant été posé tard après une longue et chaude journée d'une part, le lever de soleil se décalant vite avec l'avancée de l'été et ma progression vers l'Ouest d'autre part, ce n'est qu'à 7h que je fais mes 1ers pas pour quitter ma petite combe enherbée.

Les heures supplémentaires effectuées hier soir me permettent d'envisager de retrouver ce soir ma famille à Candanchù où nous avons loué un studio pour 2 nuits, quitte à arriver tard après une grosse journée. C'est en général plus facile quand on a la perspective d'une douche chaude, d'un vrai dîner et d'un lit confortable. Ce n'est pas gagné pour autant, et je sais qu'il me faudra limiter les pauses au strict nécessaire pour ne pas finir à la nuit ...

En quelques minutes je suis au niveau de la petite retenue qui réhausse le lac d'Arriel Alto, pour constater que son niveau est atrocement bas. Normalement les eaux se déversent par-dessus la levée de béton, et j'évalue qu'elles sont ici 5 à 6 m plus bas. Etrangement, un cercle de pierres pour le bivouac est ici révélé par le retrait des eaux, et semble avoir été utilisé récemment. De quand peut-il dater ?

Le lac se divise en 2 parties resserrées par un isthme : la partie proche du déversoir est la plus basse, tandis que l'autre a préservé une hauteur plus "naturelle"

1ère lumière
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Atlantide en Pyrénées
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de g. à d. : Pic du Col du Palas, Col du Palas, Palas, Port du Lavedan, et lac d'Arriel Alto pour baigner les pieds de tout ce beau monde
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Encore seul à cette heure, je profite à plein des lumières qui maintenant baignent les cimes, tandis que je traîne encore dans la fraicheur relative de leur ombre. Déjà à l'attaque de la raide montée du col d'Arrémoulit, je croise mes 1ers marcheurs en sens inverse qui arrivent du refuge. Comme à l'habitude, je scrute les sacs à la recherche de quelque MUL, mais en vain ... La grimpette est brutale et le chemin chaotique, et peut paraitre bien plus longue que les 200 m de dénivelé qu'indiquent la lecture de la cartographie. Après 25 mn je suis au col et brièvement de retour au soleil. Là, un isard pour une fois peu farouche m'observe à quelques dizaines de mètres avant de reprendre le broutage de l'herbe maigre. Lacs et refuge d'Arrémoulit ne sont pas immédiatement visibles depuis le col, mais la vue est quand même bien sympatoche ...

Col d'Arrémoulit, vue arrière plongeante sur Arriel Alto et le Balaïtous
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Pic du Lac d'Arrious, et quelques bouts des lacs d'Arrémoulit
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Lac d'Arrémoulit
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Je replonge dans l'ombre et me confronte à ce dernier tracé un peu technique de la HRP, avant les rondeurs herbeuses du Béarn et du Pays Basque maintenant toutes proches. La descente alterne grands blocs, dalles rocheuses, et plus rarement quelques mètres de sentier. Fatigant plus que réellement difficile, surtout pour la tension nerveuse qu'impose le fait de devoir rester vigilant à chaque pas. Je me félicite de n'avoir pas tenté hier soir de passer par ici : à la frontale et fatigué, c'eut été insensé.

Les randonneurs en sens inverse se font maintenant plus fréquents maintenant que le petit-déjeuner à Arrémoulit a du se terminer. Quand j'y arrive le refuge est encore bien à l'ombre et balayé d'un vent désagréable. Les eaux du lac clapotent au vent : je me prends à rêver d'Océan ...

Lac d'Arrémoulit . "Ah, l'Océan, pêcher des poissons dedans !"
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Je ne m'y arrête que le temps d'y profiter des commodités, en respectant bien entendu la file d'attente. Quelques bribes de conversation avec d'autres HRPistes, que je me sens obligé d'abréger car déjà on veut tout savoir de mon petit sac ... Ouf, la place se libère, j'ai un prétexte lol ! L'ombre et le vent me dissuadent de faire ici ma pause, j'affronterai donc le Passage d'Orteig le ventre vide ... Quelques pas en équilibre sur le fil de la retenue en béton, quelques dizaines de mètres de remontée jusqu'à un grand cairn, et me voilà de nouveau face à ce fameux passage. Déjà facilement franchi en 2018, je n'ai gardé le souvenir que de la brume épaisse qui masquait le vide ... Aujourd'hui le temps est magnifique et je peux découvrir le lac d'Artouste .

Un MUL averti pèse-t-il 2 fois plus lourd ?
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à l'approche d'Orteig, sous la surveillance bienveillante du Pic du Midi d'Ossau
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Lac d'Artouste
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Enfin au début du passage proprement dit, je peux scruter sa trajectoire et mieux apprécier le mérite de celui, qui, le premier, a entrepris de faire usage de cette vire. Aujourd'hui un peu élargie par le passage des hommes, et surtout abondamment sécurisée par des câbles (pas partout ...), ce ne sont plus que quelques minutes de frisson à bon compte. Cela n'interdit cependant pas la prudence ... Le plus délicat, c'est de croiser les marcheurs en sens inverse : il faut trouver le bon renfoncement pour se tenir de côté, et ne pas mettre le pied dans le vide quand c'est vous qu'on laisse passer roll .

c'est par là. Il faudra négocier le passage avec les 2 marcheurs en sens inverse arrêtés dans un renfoncement
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le pied !
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Les meilleures choses ont une fin et je repasse bientôt par le col et le lac d'Arrious, en recherche d'un spot de pause conjuguant place assise, ombre pour moi et soleil pour mon panneau solaire, et surtout abri du vent. Le lac est trop venté et ne s'y prête pas, je poursuis encore jusqu'un peu en contrebas du col, où je trouve quelques pierres plates adossées à un rocher pour faire siège. Je fais chauffer mon café tant bien que mal dans l'air encore turbulent, et offre à mes petons un repos mérité après une matinée de caillasse. Dans mon esprit, les grandes difficultés de la HRP sont maintenant essentiellement derrière : je vais désormais pouvoir lâcher les chevaux et cavaler ...

Lac d'Arrious toujours aussi beau
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Pause
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Il n'est pas encore 10h quand je repars et pourtant la matinée a déjà été riche en images, efforts et émotions positives ... La suite est plus simple : plongée profonde jusqu'au Caillou de Soques (850 m D- depuis ma pause), et remontée symétrique vers Pombie et le col de Peyreget droit en face (950 m D+ depuis le fond de vallée). Que dire ? Le chemin est bon et descend régulièrement. Nombreux sont les randonneurs montants. Les troupeaux se prélassent avec nonchalance dans la chaleur qui s'installe au chaud soleil d'un juillet de canicule ... De fait, je suis content que la dernière partie de la descente se fasse à l'ombre d'une belle forêt jusqu'aux abords du Caillou de Soques.

descente du vallon d'Arrious
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et avec tout ce désordre, on s'étonne de retrouver du cheval dans son burger
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Avions-nous parlé de la forêt ? Vous savez, celle avec des arbres ?
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Arrivée au Caillou de Soques et à la route du Portalet
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Oppressé par la chaleur, je ne passe pas à la cabane, d'ailleurs occupée par un groupe. Je vois un traileur s'élancer sur le sentier, puis aussitôt s'arrêter longuement devant le panneau de directions, redescendre à la voiture qui venait de le déposer vérifier son itinéraire, puis s'élancer à nouveau ... Comme disait ma grand-mère, quand on n'a pas de tête on a des jambes lol ...

Si je ne m'arrête pas j'évite maintenant de produire un effort trop intense : une fois passé le torrent et attaquant la remontée vers Pombie, j'adopte un pas très lent que je puisse soutenir. Heureusement la partie la plus basse de l'ascension est densément boisée, je ne chauffe pas encore trop. Le retour au soleil ne se fait qu'après déjà 300m D+, et c'est déjà plus supportable. L'ascension se fait aussi très progressive, et ne se raidit à nouveau que pour les derniers 150 m jusqu'au refuge. Au vu de la densité des troupeaux et dans cette sécheresse, j'aurai bien du mal à trouver un filet d'eau auquel je puisse me fier, mais parviendrai tout de même à me ravitailler à une petite source. Le refuge se voit de loin et semble tout prêt, mais il faut quand même marcher et monter cette courte distance fortement rallongée par les longs lacets qui adoucissent le dernier raidillon. Les 650 m D+ depuis la vallée sont montés en 1h30.

Une joyeuse animation entoure le refuge et surtout le lac, où je suis trop heureux de m'arrêter et me baigner à l'heure du déjeuner. J'ai pour voisins un groupe de quinquagénaires qui alternent baignade et chansonnette : ils chantent Brel et juste, j'apprécie wink .

Montée vers Pombie
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refuge et lac de Pombie
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Je repars à 13h45 et après 1h, sans négliger le plein d'eau et le passage aux toilettes. J'ai encore du dénivelé devant moi si je veux atteindre Candanchù, et la chaude atmosphère fait que je brûle mon énergie plus vite. Des nuages d'altitude voilent parfois le soleil : un changement de temps se profilerait-il enfin ?

Une petite 1/2 heure pour monter au Col de Peyreget, et par-dessus celui-ci tourner le dos aux Hautes-Pyrénées. Je suis entré ce matin dans le dernier département du trajet aller, celui des Pyrénées-Atlantiques. Béarn et Pays Basque sont maintenant mon toboggan vers l'Océan. Un dernier pierrier pour descendre de Peyreget, et me voilà sur les chemins d'herbe qui désormais vont dominer la suite (pas toujours ...).

vue arrière de Peyreget : les Hautes Pyrénées sont finies !
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il serait temps qu'il pleuve
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Au Nord, une surprenante marée de brume remonte lentement l'Ossau tel un glacier inversé. Le courant d'air qui la pousse induit des alternances d'air sec caniculaire, puis frais et humide. Les différences de températures qui interviennent en quelques secondes sont très perturbantes, peut-être de 10°C ! Je n'en suis pas à vouloir enfiler ma polaire, puisque de toute façon l'air chaud revient à chaque fois !

Je fais un petit détour par la cabane de Peyreget, histoire de documenter le local randonneur attenant à celui réservé aux bergers. Je trouve la porte fermée à clé, malgré le message écrit sur la porte indiquant qu'il est ouvert en permanence ... Je suis cependant plus intéressé par la fontaine, laquelle ne délivre qu'un petit débit : même mon 1/2 litre est long à se remplir.

Encore un effort de descente, en particulier dans un petit couloir bien raide où le chemin fait des lacets étroits, et me voilà arrivant à la bergerie de Cap de Pount. J'hésite un instant à y faire un passage pour acheter un fromage, mais y renonce car je sais que je dîne ce soir en famille et aurai tout le loisir de ravitailler à Candanchù. Là en bas l'air est maintenant bien frais, et la mer de nuages de l'Ossau aperçue précédemment a grignoté du terrain plus bas dans la vallée.

Cabane de Peyreget, local randonneurs (trouvé fermé ce jour-là) et fontaine à gauche
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arrivée à Cap de Pount
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Il ne me reste plus qu'un grand dénivelé positif jusqu'au Col des Moines (500 m D+), avant de pouvoir me laisser descendre jusqu'au Somport (700 m D-). La journée d'hier cumulée aux efforts d'aujourd'hui pèse, et seule la motivation de rejoindre les miens me fait tenir. En 1h15 et une seule traite j'arrive au Col des Moines, ayant presque tout du long utilisé comme "lièvres" un jeune couple monté avec juste un pique-nique dans un sac de courses, et qui progresse avec plus d'énergie que les autres marcheurs à la journée. Derrière moi, la brume de l'Ossau a déjà gagné Cap de Pount. Ce temps qui se couvre (sans être menaçant) et fraichit a chassé beaucoup de monde de ces lieux normalement très touristiques : je crois n'avoir croisé qu'un couple au lac Castérau, qui semblait se préparer au bivouac (à 16h15 !). Pour ma part je n'ai maintenant plus de doute sur ma capacité à rallier Candanchù bien plus tôt que je ne l'envisageais au départ. C'est juste que je vais le faire sur des pieds fatigués.

la mer de nuages gagne et a déjà recouvert Cap de Pount
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Lac Castérau, étonnamment désert
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Descente en douceur versant espagnol vers l'Ibon de Escalar, toujours dans une fréquentation très faible. De ce côté le vent est tombé et je reviens à la chaleur. Passé le lac, je croise tout de même à la montée une famille : le père avec le plus jeune des 2 enfants en porte-bébé, et l'aînée de peut-être 6 ans à pied à ses côtés. La mère suit péniblement à quelques encâblures, tandis que le père invente des jeux pour motiver sa fille à avancer. C'est joyeux et me met de bonne humeur.

La descente n'est pas difficile mais me fatigue un peu plus. Le comble est d'avoir à salir et mouiller chaussures et chaussettes juste à l'arrivée à la station d'Astun, le sentier étant envahi par une branche du ruisseau qui a décidé de se détourner là. Il faut prendre garde à la glissade, et finalement je suis heureux de poser les pieds sur le gravier puis l'asphalte, c'en est presque reposant après ces longues journées. S'ensuivent 2,5 km par les vastes parkings et le bord de route jusqu'au Col du Somport : j'y suis rattrapé par le brouillard arrivé par la Vallée d'Aspe et que j'ai vu engloutir le Somport. Je dois enfiler la veste de pluie pour ne pas être mouillé de condensation froide.

Au Col, j'attrape le chemin de Compostelle qui m'évite de descendre à Candanchù par la route, et me permet aussi de rallier plus directement l'immeuble où se trouve notre location, tout en bas de la petite agglomération de tourisme. Ce joli petit sentier bien entretenu, bordé d'une barrière en bois, est par ailleurs abondamment pourvu en framboises et myrtilles. J'y brûle quelques-unes des minutes qui me séparent encore de ma famille ... J'arrive à 18h30, horaire très raisonnable par rapport à ce que j'envisageais au départ (j'étais prêt à finir à la frontale).

Astun, et le Somport enchâssé dans la brume débordant de la Vallée d'Aspe
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Chemin de Compostelle et brume évitent la vue. C'est peut-être mieux ainsi
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Pour des raisons indépendantes de ma volonté, je ferai ici une 3ème journée zéro seulement 3 jours après celle de Gavarnie. Pour la cohérence de la narration, je m'en expliquerai au prochain épisode.

En quelques chiffres :

Total J19 :
32 km
D+ 1970m
D- 2671m
Marche 9h26 (+pauses 2h58)
kmE 60
IBP 229

Cumul J01-19 :
598 km
D+ 36 000 m
Marche 182h30
kmE 1037


Itinéraire
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Profil
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Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (23-03-2024 17:14:36)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#287 06-10-2022 17:14:16

Hervé27
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Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J20, dimanche 24 juillet : de Candanchù à Hoya del Solano

Vidéo
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Cette étape aurait dû se dérouler le samedi 23 juillet, mais une conjonction de facteurs m'a conduit à une journée zéro non programmée seulement 3 jours après celle de Gavarnie.

Ce matin-là, après une soirée en famille, je repars avec des affaires propres en calant mon horaire sur l'ouverture de la supérette afin de refaire le plein. Sur cette traversée mon vieux téléphone avait donné quelques signes de fatigue, que j'avais attribué à la lourdeur de la cartographie chargée dans IphiGénie. Il arrivait que l'écran se bloque quelques secondes, et j'avais fini par m'habituer ... Ce coup-ci c'est fatal : ce vieil iPhone SE que j'avais noyé au 1er jour de ma traversée en 2018, et ressuscité d'entre les morts par la suite, refuse tout simplement de démarrer. Ou plutôt, c'est l'écran qui ne s'allume pas ... Je fais mes courses, essaye à nouveau en vain d'allumer l'engin, puis décide de retourner à l'appartement. J'y retrouve mon épouse et ma fille à l'heure du petit-déjeuner, et la décision est vite prise de faire un aller-retour en voiture vers Oloron ou Pau pour remplacer mon téléphone : décidément, tous mes téléphones auront été achetés en prévision ou au cours d'une traversée ! J'aurai tué 3 appareils en 6 étés, dont 1 tué 2 fois ! Cet iPhone SE voulait décidément mourir dans les Pyrénées cry ...

Bien que toujours patraque avec sa rage de dents qui n'est péniblement supportable qu'à force de Doliprane, notre fille décide malgré tout de nous accompagner. Nous repérons une enseigne à la périphérie de Pau où les modèles qui peuvent m'intéresser seraient disponibles, et nous voilà partis à descendre l'interminable vallée d'Aspe. Sur place je voulais d'abord racheter une occasion, mais finalement je casse la tirelire et renouvelle le SE2016 contre le SE2020 ... Plus grand et légèrement plus lourd, il fera merveille.

Nous arrêtant déjeuner, notre fille signale qu'elle n'en peut plus, il lui faut revoir un médecin. Nous ne réussissons qu'à obtenir une consultation téléphonique, laquelle nous dirigera vers une pharmacie pour y obtenir quelque chose de plus costaud, le temps de pouvoir identifier le problème. Face à cette crise qui refuse de passer, nous changeons évidemment tous les plans : il n'est plus question que l'on me suive sur l'itinéraire dans les prochains jours, il faut qu'elles rentrent pour réaliser plus d'examens (NB : aucune cause ne sera clairement identifiée, et la crise ne se dissipera qu'après 3 semaines ...). Pour ma part je poursuis la traversée, mais avec une motivation évidemment entamée par un sentiment d'impuissance ... De fait, m'arrêter ne changerait rien à la situation.

Le "bon" départ a donc lieu le lendemain matin, cette fois très tôt à 6:15 puisque mon ravitaillement a été fait la veille. Il fait beau, et les prévisions météo donnent cette journée comme la dernière des grosses chaleurs, avant une chute de 10°C arrivant demain par l'Atlantique. Ma grosse appréhension était d'avoir à traverser (2 fois !) le Pays Basque dans la canicule, je vais m'y faufiler dans une fenêtre météo (presque) favorable ...

Candanchù à l'heure du laitier
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Après avoir dit au-revoir à femme et enfant qui repartiront plus tard dans la matinée (ce qui me privera de Comité d'Accueil à Hendaye ...), je quitte notre appartement et remonte vers le Col du Somport par le même chemin de Compostelle pris à l'arrivée. Tout est calme et paisible aux petites heures, et j'apprécie la descente vers Sansanet. Les clarines des troupeaux qui s'éveillent sont le seul fond sonore. Après un joli sentier bien plus doux que je ne le pensais, je dois prendre une petite section de route pour atteindre le parking de Sansanet, lieu de départ des randonnées. Pas la moindre voiture un dimanche à cette heure matinale sur la route du Col. Quelques véhicules sur le parking, mais personne n'est dehors. Si l'air était jusqu'ici très doux, le fond de vallée à proximité du Gave d'Aspe est bien frais : si je n'étais pas en mouvement j'aurais besoin de ma polaire. cette fraicheur se dissipe vite lorsqu'il faut remonter par les sous-bois.

remontée au Somport
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Descente vers Peyrenère, juste avant le lever du soleil
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1ères lumières
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Haute Vallée d'Aspe
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Il n'est que 7h45 quand je passe à hauteur de la bergerie d'Escouret. Je trouve le berger à la traite des brebis dans un virage de la piste, lequel me fait signe que je peux m'engager alors que je me préparais à contourner son lieu de travail. Nous discutons quelques instants du temps qu'il fait, de tout et de rien, de ma balade ... J'en viens à croire qu'il aime s'installer là plutôt qu'ailleurs pour pouvoir taper la discut' avec les randonneurs smile . Comme je lui ai avoué mon intention de faire un A/R, je lui donne RDV dans 10 jours si je dois repasser par ici (je divulgâche : ce ne sera pas le cas).

Bergerie d'Escouret
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Je poursuis par le chemin toujours à flanc et avec très peu de dénivelé. J'apprécie toute cette douceur après la brutalité des semaines précédentes, et cette facilité me permet peu à peu de prendre de l'allure. De part et d'autre du sentier les myrtilles abondent, et ce sont maintenant aussi les framboises qui entrent dans la danse : comment concilier marche et récolte ? Je développe des stratégies pour parvenir à collecter le maximum de trésors dans le minimum de secondes, et ainsi maintenir en bouche le goût de ces délices tongue ... Mais il faut avancer, c'est une Traversée !

Col de Maspêtres, les oiseaux chantent mais ça ne s'entend pas sur la photo
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le chemin est piégé pour retarder le randonneur boulimique
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Le vallon d'Espélunguère est magnifique sous ce beau soleil du matin: j'ai du mal à m'imaginer l'immense masse d'eau du Lac d'Estaens suspendue au-dessus de ces pentes boisées. Je rattrape et double ici mes 1ers marcheurs après avoir franchi le torrent. Le sentier coupe les lacets de la piste, mais il est de moins en moins emprunté et par endroit totalement masqué par les fougères. Avec un couple qui comme moi recherche la trace, nous partageons nos observations du terrain pour retrouver l'itinéraire. En reprenant la piste un peu plus haut, je retrouve un marcheur déjà croisé et qui, lui, n'avait pas quitté les lacets ...

Espélunguère
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D'abord en forêt puis dans les prairies d'altitude, c'est la première grosse montée de la journée, avec 500m D+ jusqu'au Col du Plâtre. Je passe en chemin à la Cabane Grosse, bergerie affairée à la confection des fromages. Là, un autre marcheur me demande de le prendre en photo avec quelques cochons noirs qui divaguent ici, sous l'œil désabusé du berger en charlotte roll ... Je me désaltère ici à la source abondante et refait mon plein d'eau (enfin, juste mon 1/2 litre habituel), et termine la tranquille ascension vers le Col du Plâtre à la recherche d'un spot où je pourrai confortablement chauffer mon café.

du col du Plâtre, vue arrière sur la haute vallée d'Aspe (à dr.) et le Somport (à g.)
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Cabane Grosse, on voit quelques-uns des cochons noirs à gauche
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À ce petit col, le chemin oblique vers le Nord-Ouest, et surtout s'aplanit : je vois devant moi tout le déroulé quasiment à flanc jusqu'aux abords du refuge et du Lac d'Arlet. J'en décide de repousser ma pause jusque là-bas, afin de l'agrémenter d'une baignade. Revenu sur le plat et un chemin d'excellente facture, les kilomètres déroulent à une allure que je n'avais pas connu depuis longtemps. Les vautours sont ici nombreux, et une fois de plus je regrette de ne pouvoir imager en gros plan : un vrai et puissant zoom optique me manque ...

Bergerie de Gourgue Sec
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Le Pic du Midi d'Ossau domine toujours de la tête et des épaules
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Un peu avant le Col de Lapachouaou, je rattrape un autre HRPiste, Florian, et à force de discuter nous ajustons nos rythmes l'un sur l'autre. Nous ferons pause commune à Arlet au bord de l'eau, face au refuge en travaux de l'autre côté du lac. Le choix d'emplacement n'est pas le plus judicieux, car il y a là peu de fond et beaucoup de vase : il faut beaucoup s'éloigner pour pouvoir nager franchement sans se faire caresser par les algues. Qu'importe, nous partageons le café (et le chocolat, évidemment !).

Le monde HRPiste étant petit, il s'avère que depuis la préparation de sa traversée, Florian échange avec le même Julien que j'ai croisé et cotoyé à Urdiceto, Parzan et Gavarnie. Je me fais d'ailleurs la réflexion qu'avec ma journée zéro d'hier, il ne doit pas être bien loin derrière nous !

Florian à Lapachouaou
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Lac d'Arlet, refuge tout à dr. et Algecos des ouvriers sur l'aire de bivouac
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La pause baignade-café-grignotage-discut' est bien plus longue qu'à mon habitude : nous repartons de concert à 12:20 après 1h45, et avec le plein d'eau fait au robinet sur la terrasse du refuge en travaux (en cela, nous avons suivi l'exemple d'autres randonneurs qui ont ainsi franchi le périmètre délimitant les travaux, au lieu d'aller chercher l'eau à la source "randonneurs" située plus à l'écart). Inutile de charger au-delà du 1/2 litre, je sais pouvoir trouver de l'eau plus loin sur ces crêtes juste après le Col de Saoubathou : une source glacée y jaillit dans une petite flaque quelques mètres sous le chemin, faisant bouillonner la surface. Chaleur et sécheresse ne l'ont pas encore atteinte ...

Tout à nos échanges, Florian et moi arrivons au Col de Pau sans avoir vu passer les 2h de marche depuis Arlet. Je n'ai même pas fait d'images ! D'ici, pour éviter de descendre trop bas en vallée dans la chaleur, je souhaite rejoindre le Lac de la Chourique par les Col et Pas de Laraille. La trace est sur OpenTopo, mais j'en ignore le niveau de difficulté. Florian me suit, pas inquiet de la difficulté éventuelle mais plutôt du temps de marche : entre 2 itinéraires il privilégierait plutôt le plus rapide. Son trip, c'est de souvent abandonner les chemins pour se faire son propre itinéraire hors-sentier, à l'instinct et sans carte !

à Saoubathou, vers où nous allons
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au Col de Pau, vers d'où nous venons
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Nous bifurquons donc à droite après 100m D- depuis le Col de Pau, et suivons une "évané-sente" comme j'aime à les appeler. On n'est jamais sûr d'être sur le chemin, facilement confondu avec les traces animales. Les 250m D+ qu'il faut entreprendre dans la pente calcaire jusqu'au Col (2011m) puis le Pas de Laraille (2105m) sont plus ardus que je ne l'imaginais. Dans la chaleur et sous le soleil, je peine un peu à cette heure du jour où j'ai plutôt besoin de resserrer les pauses. Nous arrivons sur la crête un peu en amont du Pas de Laraille : les efforts sont ici récompensés d'une vue magnifique, y compris celle, plongeante, sur le lac de la Chourique en contrebas. Moins adepte que moi des grosses journées et peu enclin à se mêler au monde que nous apercevons en bas au lac, Florian préfère s'arrêter déjeuner ici, malgré un vent que je juge désagréable. Pour ma part je préfère m'avancer jusqu'au lac : la perspective de me requinquer d'une baignade est trop forte.

Florian au Col de Laraille
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Je me décale donc par le fil de crête jusqu'au Pas de Laraille, doutant par instant de l'itinéraire et craignant d'avoir à faire demi-tour si je devais me trouver coincé par une falaise. Il n'en est heureusement rien, et quand je peux scruter l'itinéraire de descente je vois que, passé une petite zone de gros blocs, une sente est bien visible. Il faut juste garder à l'esprit de serrer sur la gauche pour ne pas la rater. Plus impressionnante que difficile, j'ai vite fait de franchir la partie rocheuse pour me retrouver dans la zone végétalisée, d'où je descends plus doucement vers les rives du lac. Près du déversoir un important groupe d'ados espagnols forme une masse compacte, mais je suis loin d'eux là où j'atteins la rive.

du Pas de Laraille, vue plongeante sur le Lac de la Chourique. Au fond à dr., les Aiguilles d'Ansabère
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Difficile de trouver de l'ombre et un abri du vent : à défaut je m'assieds dos au soleil avec polaire et chapeau pour protéger tête et avant-bras des coups de soleil, les jambes couvertes par l'un de mes 2 morceaux d'Arkmat. Bien entendu il s'agit de ma posture entre 2 baignades : je retourne de nombreuses fois à l'eau. Jamais autant que cette année je n'aurais apprécié les pauses lacustres, tellement revigorantes !

plouf !
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pas trouvé de commentaire ...
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La pause dure plus d'une heure, encore une fois sensiblement plus longue que mon "standard" de 30 à 45 mn. Je repars à 17h15 avec le plein d'énergie, bien décidé à marcher encore plusieurs heures et ainsi réaliser une grosse journée comme je les aime. Les circonstances de météo, forme et chemins s'y prêtent, je ne vais pas me priver ! Incertain de l'eau que je vais pouvoir trouver avant de m'engager dans les lapiaz calcaires arides du massif du Pic d'Anie, je remplis "à bloc" les 2,4 litres de la Platypus dans le lac, qu'il me faudra filtrer au fur et à mesure des besoins.

Au moment de quitter le lac, je retrouve Florian redescendu après son déjeuner tardif. Pour lui la journée est terminée, il va bivouaquer dans le coin. On se salue, et peut-être nous croiserons-nous à nouveau sur mon trajet de retour ?

D'ici, plutôt que de remonter au col et basculer vers les bergeries d'Ansabère pour aller en direction de la Table des 3 Rois, j'ai repéré l'itinéraire plus direct vers Belagua, via le vallon de la Chourique et les Cols de Pétragème et de Linza. La carte m'indique une source et une cabane au milieu du lapiaz à Hoya del Solano, mais je prends ces 2 informations avec des pincettes. L'abri est peut-être ruiné (je crois me souvenir qu'il s'agissait d'un abri métallique précaire) et la source est peut-être à sec. Si j'ai assez d'eau pour ce soir, je dois envisager l'hypothèse d'une source à sec, au risque d'être à court d'eau demain matin. Le cas échéant, je dois envisager le risque d'avoir à marcher jusqu'à Belagua dès ce soir ...

Depuis le lac de la Chourique, un excellent chemin me mène par le vallon du même nom : si le sentier est dans la pente herbeuse, le vallon offre la vue d'un cirque minéral de toute beauté. Quand le chemin redescend un peu je trouve une belle source, où je vais remplacer l'eau chargée au lac et m'hydrater à bloc : autant de gagné pour faire tenir les réserves aussi loin que possible ce soir. Au fond du vallon, une cabane de berger est entourée du même large groupe d'ados espagnols qui étaient tout-à-l'heure au lac. Ils sont agglutinés dans l'ombre de la cabane, à côté de leurs sac empilés. J'y passe et salue le groupe pour visiter la cabane. Il y a une pièce "berger", à peu près propre mais vide de tout mobilier, et une pièce "animaux" largement souillée. Les lieux sont emplis des odeurs des troupeaux et invitent à chercher bivouac ailleurs.

Vallon de la Chourique (Acherito)
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Joyeux attroupement à la cabane de la Chourique
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S'ensuit la remontée vers le Col de la Chourique, environ 150 m D+ pas très violents. Dans les anciennes moraines on y trouve un site mégalithique sous forme d'un large tumulus couvert d'une grosse dalle rocheuse. J'ai oublié d'en faire une photo ...

Vallon de la Chourique
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Au Col de la Chourique et par-dessus le vallon d'Ansabère je découvre la vue en direction de Lescun et la vallée d'Aspe. De la bergerie en contrebas remonte le tintamarre des sonnailles de tous les moutons qui paissent par ici. Dans les éboulis, mon sentier contourne la montagne pour me faire arriver au pied du Col de Pétragème (ou Anso), et surtout de la cathédrale des Aiguilles d'Ansabère. Je les découvre sous des angles multiples dans la lente montée vers le col, raide mais pas réellement difficile. Je croise encore quelques marcheurs, arrivant ou venant des bergeries d'Ansabère en contrebas, d'où monte un sentier direct. Je suis au Col à 19h, est-ce une heure raisonnable pour se lancer dans les lapiaz ? Devant moi les Pyrénées semblent avoir disparu : les lignes de crêtes estompées dans la distance sont désormais bien basses, peut-être même est-il parfois possible de voir l'Océan depuis ici ?

du Col de la Chourique, Lescun dans l'axe de la vallée d'Ansabère
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vue arrière sur le Col de la Chourique
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dans l'ombre qui s'allonge, Ansabère
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devant moi, une cathédrale : la Grande Aiguille d'Ansabère
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sous un autre angle
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du col de Pétragème (Anso), un Océan de doute : mais que sont les Pyrénées devenues ?
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Je ne m'attarde pas, et me fie au GPS pour zigzaguer dans un labyrinthe d'arêtes et de gouffres, observant parfois au sol un semblant de sente, et le plus souvent devant recourir à l'instinct pour deviner par où passer. Après être passé dans une échancrure herbeuse entaillant une barrière rocheuse, je suis tout surpris de me retrouver sur une longue crête herbeuse arrondie, je crois être dans une steppe mongole ... Je la descends jusqu'au Col de Linza, d'où je bifurque à droite par un large sentier qui doit m'amener vers Belagua.

Lapiaz
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steppe
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La Hoya del Solano n'est pas loin, et je trouve vite le petit caisson en ciment couvert d'une tôle correspondant à la fontaine de ma carte. Aucune eau n'en sort, et à l'intérieur ne reste que 1 cm d'eau stagnante. Je vais devoir faire avec ma réserve, qui à ce stade est à moins de 2 litres : assez pour ce soir, mais quid de demain matin avec encore une longue distance pour Belagua, unique point d'eau possible ?

Source sèche
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Non loin sur la crête j'aperçois la petite cabane de tôle, visiblement toujours debout. A l'ombre au bord du chemin il y a là un couple qui a prévu d'y dormir, mais attend pour s'y installer que le soleil cesse de chauffer la tôle. Ils monteront demain matin aux Trois Rois. Je visite brièvement l'abri (en ayant eu un petit pré d'orties rabougries à traverser), lequel offre 4 couchages sommaires et 2 paires de banquettes superposées. Je préfère arpenter les alentours, m'éloignant de plus en plus avant de trouver une zone plate assez confortable pour mon Pioulou et mon matelas sommaire. Plusieurs marmottes nichent dans le coin et se cachent quand je m'installe : je jette le camp à 20h15...

Je profite du soleil jusqu'à son coucher, malheureusement peiné par les couleurs rougeoyantes causées par les fumées d'incendie qui ravagent l'Espagne ...

Cabane debout
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bientôt couché
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Soleil de feu
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Au dîner, je prends garde à mesurer ma consommation d'eau : je m'organise pour disposer d'1/2 litre pour me réhydrater pendant la nuit, et un autre 1/2 litre pour la marche de demain matin jusqu'à Belagua. Cela ne me laisse que 3/4 litre pour le dîner : 1/4 pour ma soupe, 1/2 pour boire ... J'aimerais boire un litre d'un coup, mais j'y vais une lampée à la fois.

La nuit est confortable, mais perturbée. Je suis réveillé en sursaut par un frôlement, et par-dessous la toile du Pioulou n'ai le temps que de voir 4 pattes détaler ... Mon sac de provisions a été extrait de la tente, je le trouve à quelques mètres. Bilan : un fromage envolé, de même qu'un sachet de fruits secs ... Une barre d'Isostar a été proprement dévorée, le papier ouvert abandonné dans l'herbe. L'un de mes 2 "gobelaits" a été mordillé et léché : je m'interdirai de l'utiliser avant un profond nettoyage ... Vu l'étendue et la nature des pertes, je me dis que renard et marmottes ont uni leurs forces pour me dévaliser devil

En terme d'effort, c'est ma plus grosse journée depuis le départ. La ruée vers l'Océan vient de commencer cool !

En quelques chiffres :

Total J20 :
43 km
D+ 2277m
D- 1869m
Marche 10h35 (+pauses 3h25)
kmE 69
IBP 241

Cumul J01-20 :
641 km
D+ 38 300 m
Marche 193h
kmE 1106

Itinéraire
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Profil : un saut d'altitude erratique au Lac de la Chourique (changement de pression atmosphérique pendant ma pause ?)
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Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (23-03-2024 17:35:14)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#288 07-10-2022 07:30:25

Dermochelys
Membre
Lieu : Bruxelles
Inscription : 03-02-2022

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Hervé27 a écrit :

Merci Hervé de nous faire autant voyager en cette période de labeur... ca me donne des envies de traverses.... Vivement les prochaines vacances!
Pour la légende, je peux proposer : "Chausses et chaussons lézardant au soleil" wink

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#289 07-10-2022 07:41:31

WouinWouin
Membre
Lieu : Soignies
Inscription : 30-03-2021

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Merci encore pour le partage Hervé ! Une variante qui a l'air bien sympa ! Ca donne envie de refaire une HRP  roll

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#290 08-10-2022 07:57:01

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

@Dermochelys & WouiWouin : merci  smile  ! Un récit rl qui donne des envies, même à ceux qui en reviennent ? Vous me faites rougir  ops !

Ainsi que je l'ai déjà écrit à multiples reprises, le récit est tout à la fois un acte de deuil et de partage ... sucré-salé ... douloureux et joyeux.

Après 6 semaines d'écriture, je n'en ai pas encore atteint la moitié : ça me fera un vide quand j'en aurai fini cry .

Heureusement que j'ai un autre projet derrière cool (à ceux qui savent : chut wink, et à azerty qui devinera tout seul, chut aussi lol !).


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#291 08-10-2022 11:34:42

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J21, lundi 25 juillet : de la Hoya del Solano au Torrent d’Urbeltza / Iraty

Vidéo
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Je pensais que ma nuit serait confortable, mais entre l'agression animale envers mes provisions d'une part, un sol de mottes d'herbes un peu cabossé d'autre part, le tout sur la simple double couche d'Arkmat ... le sommeil n'a pas été de qualité hmm ...

Discipliné dans ma consommation d'eau, j'ai bu à petites gorgées le 1/2 litre prévu pendant la nuit. Il me reste au réveil un ultime 1/2 litre : j'en bois la moitié avant de partir. Cela signifie que je n'ai qu'1/4 litre pour les 2h30 de marche qui suivent, heureusement plutôt en descente et hors grosses chaleurs. Je le consommerai à petites lampées, et ça va le faire. Tout juste.

Je démarre juste avant 7h, après une ultime inspection du périmètre pour voir si je peux retrouver / ramasser les déchets plastiques de ce qui m'a été volé, mais je ne vois rien. Les emballages de mon fromage et de mes fruits secs dorment au loin dans quelque profond terrier ...

Mes voisins qui ont dormi dans la cabane métallique sont eux aussi déjà en marche : je les aperçois sur le sentier à la montée en direction des Trois Rois. Pour ma part je descends vers la Hoya del Portillo de Larra, vaste combe fermée de toute part où tintinnabulent des troupeaux de moutons, que dans la distance je ne distingue pas encore. Avant d'y parvenir il faut plonger et zigzaguer dans le lapiaz, pour émerger dans ce large bol herbeux sillonné du lit caillouteux d'un torrent à sec. Il y a là plusieurs tentes autour desquels l'animation du petit déjeuner bat son plein.

Quand j'arrive au panneau où s'intersectent les directions, je me trouve vite immergé par l'armée en marche du troupeau qui remonte à la rencontre du soleil après avoir passé la nuit dans le creux abrité. Des milliers de pattes au milieu desquelles les taches noires et blanches de quelques graciles border-collies se distinguent. Pas de patous : depuis l'an dernier, je constate plus de mixité de races dans les chiens de troupeaux, les choses évoluent.

Une armée en marche
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Le panneau me flèche Belagua dans 2 directions opposées : en 4h15 par Insole et 3h05 par Larreria. J'ai pris cette variante GR12 pour tracer direct, je prends évidemment au plus court, au prix d'une courte remontée de 100m D+. De là les vues s'ouvrent, et je peux apercevoir la crête frontière au-dessus de Belagua, d'où une mer de nuages française tente de déborder de son chaudron de sorcière vers l'Espagne. Je progresse confortablement sur des terrasses herbeuses au-dessus du lapiaz, profitant des très belles vues sur le massif. A mon approche, les isards retournent dans le couvert des arbres.

Signalisation admirable : jusqu'au profil des dénivelés !
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là-bas, la brume déborde
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Je double un randonneur espagnol lorsqu'il faut décrocher de ce plateau pour passer de l'autre côté du vallon en contrebas. C'est la seule rencontre avant l'approche de Belagua. Les chemins sont bien plus doux et verdoyants que ce à quoi je m'attendais : il y a certes quelques bonnes sections calcaires, mais le sentier y prend un itinéraire plutôt intelligent pour éviter les zones trop accidentés et tenter de rester à niveau. J'avance plus vite que je ne le pensais. Une dernière partie un peu raide intervient lorsqu'il faut descendre en sous-bois dans un profond vallon après la petite éminence de Latzagorria, d'où le refuge de Belagua parait tout proche. Je croise 3 marcheurs âgés à la montée de cette section que je trouve alors bien casse-pattes.

Belagua en vue
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La forêt au creux du vallon est bien belle, avec quelques vénérables hêtres et chênes entre lesquels serpente un sentier tout en douceur. Une dernière petite remontée me fait déboucher hors des arbres et dans un vaste pré aux abords du refuge de Belagua. Après l'avoir croisé en 2018 en ruines, vandalisé et incendié, puis aperçu en travaux sur des vidéos d'HRP (comme celle de Grande Loutre) en 2019, je redécouvre cet étrange bâtiment entièrement rénové et décide d'y faire halte.

Quelques arbres vénérables
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approche de Belagua
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Belagua, l'étrange bâtisse ...
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L'accueil est sympa, et si l'heure du petit déjeuner est passée, je m'en tire à 3 € pour un large café et 2 belles parts de gâteau dont je profite dehors sur une table au soleil. Selon le sens de la marche, Belagua est le premier / dernier refuge gardé de la HRP. Au bord de la route qui mène à la France et à la Pierre-Saint-Martin, son parking accueille aussi une clientèle de routards et de camping-cars. Je passe là 1/4 h de plus, car une jeune espagnole m'interpelle sur mon sac : avec son compagnon elle fait des sorties sur quelques jours, mais se rebelle contre les lourdes charges qui la rebutent pour envisager des itinérances plus longues. Ne voulant pas me lancer dans une revue de sac en bonne et due forme, je l'aiguille vers rl (elle maitrise plutôt bien le français) ...Et si, finalement, nous nous dotions d'écussons RL munis d'un QR code wink ?

Je repars à 10h45 sous un beau soleil, mais toujours avec ces langues de nuages venues de France qui s'écoulent en s'évaporant sur l'Espagne après avoir léché les crêtes. En contrebas, le résultat est une alternance entre un air chaud et sec et des coulées froides et humides. Début de l'omelette norvégienne basque que sera cette journée. Une fois la route laissée derrière, le bon sentier évolue à flanc dans des pentes mi-herbeuses, mi-rocailleuses, parsemées de pins rabougris par la dureté des conditions.

Après un passage dans une première langue de brume qui me glace, je me décide à enfiler polaire et veste imper-respi. Avec le vent froid poussé de France, cette petite pluie fouette les jambes et le visage. Mes lunettes se couvrent d'eau, je finis par les enlever ... Devant moi,  un couple qui marchait en T-shirt décide de faire demi-tour, surpris de cette brutale alternance.

Omelette norvégienne, douche écossaise ou Pays Basque ?
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reconfiguration brutale, ça me change ...
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Je me fais surprendre par les 400 m D+ de la montée au Col de Binbaleta, n'ayant pas pris la peine de scruter ma carto suffisamment en détail. Emergeant de la brume froide dans cette montée pour retrouver un chaud soleil, je dégouline vite de sueur sous polaire et veste de pluie. Je dois reconfigurer la tenue, me faisant redoubler par un couple que j'avais dépassé peu avant et qui m'avait servi de "lièvre" pour caler mon rythme. Bien que fortement chargés, leur allure est soutenue, et je me fais un point d'honneur à ne pas les laisser s'envoler. Tant et si bien que passé Binbaleta ... je réalise que je les ai suivi vers le sommet de Kartxela, au lieu de redescendre la combe pour garder mon itinéraire ... Demi-tour piteux sur le Col en contrebas. Vexé, je décide de me poser au soleil à l'abri du vent pour une nouvelle pause et un peu de grignotage : je ne suis pas certain de retrouver des conditions favorables avant quelque temps, la suite me donnera raison ... Deux allemands en contrebas font de même : l'un d'eux remonte vers moi et demande si je veux bien l'autoriser à soupeser mon sac lol . Max et Daniel sont aussi HRPistes, avec des sacs plus optimisés que la moyenne mais la différence reste significative cool . Echanges sympas mais nos routes sont en sens contraire : peut-être les rattraperai-je au "retour" (divulgâchis : non) ?

Binbaleta au-dessus des brumes
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Presque à la cime de Kartxela : fausse route derrière mes "lièvres" !
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Pendant nos échanges la marée brumeuse remonte, et nous engouffre au moment où je repars. J'ai renfilé polaire et imper-respi, et ne les quitterai plus de la journée. Je redescends du col pour vite retrouver un itinéraire à flanc. Désormais les dénivelés sont faibles, l'unique difficulté est de ne pas confondre le chemin avec les sentes animales dans les pentes herbeuses. Après 3 semaines dans le périple, mes jambes de trail sont désormais franchement revenues, je peux dérouler sur ces longs kilomètres dans la brume, la pluie, le froid versant français, un chaud soleil versant espagnol, et un violent vent latéral chaque fois que je me trouve sur le fil de crête ... A l'approche du Port de Larrau, chaque passage derrière une palombière "casse" le vent, aussitôt retrouvé après. Je manque à chaque fois de trébucher de côté, tant je me suis adapté à cette pression latérale ... Au Port de Larrau toute idée de monter au Pic d'Orhy a été lessivée dans mon esprit : il est possible que le sommet soit lui-même dégagé, mais la perspective de franchir la crête de Zazpigain dans ces conditions me parait inconsidérée. Aucune hésitation donc à entreprendre, comme à mon précédent passage, le contournement par l'Espagne du dernier 2000 ... Caramba, encore raté !

échantillons de la suite
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Petite portion de route jusqu'à hauteur du tunnel, que je pense pouvoir contourner par un sentier. Le sentier et sa marque sont bien là, mais de l'autre côté d'un grillage surmonté d'un barbelé, sans passage randonneur que je sache repérer ! Tant pis, la route est déserte aujourd'hui (je n'ai aperçu qu'un seul véhicule en mouvement depuis que je suis dans le secteur), et me voilà dans ce tunnel à m'exposer au danger d'un véhicule qui serrerait la paroi de trop près ... Nouvelle portion de route, que je quitte dès le 1er lacet pour retrouver le sentier, d'abord bien à flanc des pentes herbeuses, puis descendant dans le creux du vallon d'Alupeña loin en contrebas de la crête de Zazpigain prise dans la brume. En chemin j'ai pu entre-apercevoir le sommet du Pic d'Orhy effectivement dégagé, mais ici Zazpigain est bel et bien prise dans la brume. Je ne bénéficie plus du soleil qui prévalait jusqu'ici aux passages sur le versant espagnol, et profite ici du couvert d'un arbre pour faire une pause inconfortable à l'abri des légères ondées bruineuses amenées par les nuages français, bien nécessaire 4 heures de marche après mon précédent arrêt à Binbaleta.

l'Océan au bout du tunnel ?
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vue arrière vers le Port de Larrau, les flancs du Pic d'Orhy et la sortie du tunnel
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Après une courte descente le long du petit torrent d'Alupeña, le petit sentier devient piste forestière, puis petite route goudronnée jusqu'aux Cayolars d'Ibarrondoa et Organbidea que je passe à 18h15. Le ciel est désormais bien couvert, et en l'absence d'arbres le vent frais est bien désagréable. En cet été de canicule, j'aurais attendu d'entrer au Pays Basque pour avoir froid eek  ! J'avoue qu'à ce moment-là, si il y avait eu la moindre indication que l'une ou l'autre des bergeries faisait gîte, je m'y serais arrêté ... La double préoccupation de l'eau et d'un site de bivouac abrité font que je poursuis au-delà du Col de Murkhuillako Lepoua en direction d'Uthurcharre, passé à 19h. Je veux tenter de prendre bivouac dans le creux de la vallée près de la rivière, même si je n'ai pas le souvenir d'un terrain très favorable à planter les piquets. Mes expériences passées me rassurent : on finit toujours par trouver.

Cayolars d'Ibarrondoa et Organbide
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Après Uthurcharre l'itinéraire plonge droit dans la vallée : 500 m D- sur un fil de crête boisé. Avec la vue sur la remontée en face pour le Col d'Orgarate, un temps envisagé comme destination finale pour ce soir, je vois la crête enchâssée dans le plafond nuageux. Un bivouac humide dans la brume ne me fait aucune envie. La descente est parfois malcommode, mais il faut lui reconnaître qu'elle est rapide ! En fond de vallée à 19h40, je remonte la piste carrossable le long du torrent d'Urbeltza qui descend de Cize et Iraty. Dans mon souvenir, je pourrais tenter ma chance au bivouac aux abords des petites surfaces de parking à l'intersection du GR12. Effectivement, une première prospection me permet de trouver un espace sous les arbres en contrebas du virage, pas glamour mais qui pourrait être fonctionnel. Il me faut cependant de l'eau, et pas d'autre choix pour cela que de trouver un accès au torrent en contrebas, malgré une pente abrupte couverte de feuilles mortes. Je m'y laisse descendre avec prudence, et découvre ce qui me semble être un sentier au bord du torrent. Il y a là des replats mais entrecoupés de grosses et abondantes racines, mais je vais trouver un emplacement à proximité d'une belle piscine dans le torrent : le creux sablonneux du sentier me servira de couche, et je monte le Pioulou en m'ajustant au terrain, faisant usage de quelques grosses pierres pour consolider des ancrages dans le sable peu fiables.

depuis Uthurcharre, la vue sur la remontée vers Orgarate (remise à demain !)
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Le temps d'un bon bain dans le torrent et d'un rinçage de mon linge, la pluie s'installe et je prends refuge au sec et au chaud dans mon duvet pour dîner, avec l'eau filtrée du torrent. Redescendu pour la 1ère fois depuis Amélie-les-Bains en-dessous des 1000 m d'altitude, l'air est très doux mais loin, très loin de la fournaise que je craignais tant ...

En 2 jours ma progression en presque ligne droite est spectaculaire : à croire que je sens l'Océan et accélère à son approche cool !

Bivouac avec piscine
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En quelques chiffres

Total J21 :
42 km
D+ 1481m
D-2410m
Marche 9h47 (+pauses 3h06)
kmE 65
IBP 205

Cumul J01-21 :
683 km
D+ 39 800 m
Marche 203 h
kmE 1171

Itinéraire
7ZPh4rieG.Trace-J20-RL.jpeg

profil
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Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (23-03-2024 17:50:25)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#292 08-10-2022 13:29:04

Balipit
Membre
Lieu : Sud
Inscription : 05-02-2017

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Pareil ,j'ai proposé pour le QR code mais le dealeur du forum n'est pas "aware" comme disait jean-claude vd cool

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#293 08-10-2022 14:14:40

gergy
Membre
Inscription : 09-11-2013

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

<HS>
Ça prend 2 secondes chez unitag ou autres big_smile
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</HS>

Dernière modification par gergy (08-10-2022 14:15:02)

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#294 08-10-2022 14:25:09

Balipit
Membre
Lieu : Sud
Inscription : 05-02-2017

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

merci , on va faire circuler  rl

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#295 10-10-2022 08:25:37

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J22, mardi 26 juillet : du torrent d'Urbeltza au Col d'Hauzay

Vidéo
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Temps couvert ce matin. Très étonnamment, malgré la pluie d'hier soir et le bord du torrent, la toile et le couchage sont parfaitement secs : allez y comprendre quelque chose ! Depuis quelques nuits je m'habitue lentement à un matelas limité sinon limite (je mets l'accent sur le sujet) : c'est encore dur, dur ... Autre désagrément de la nuit, une grosse limace noire installée en boule sur ma polaire / oreiller, dont le contact soudain avec ma main lors d'un changement de position va déclencher de ma part un violent réflexe d'expulsion de l'intruse ...

Dans la foulée de 2 grosses journées, difficile de plier le camp et démarrer aussi vite et tôt que d'autres jours ... Mes affaires rincées hier soir (et remouillées par la pluie) n'ont pas aussi bien séché que la toile de tente : je les renfile encore bien humides et ressens le besoin de me couvrir de la polaire et la veste de pluie pour me garder au chaud au démarrage. Après le plein d'eau à filtrer dans la rivière, le "chrono" n'est enclenché qu'à "seulement" 7h00 pétantes ... De la forêt épaisse me parvient le brame d'un cerf. Déjà ?

Dès les 1ers pas pour remonter du torrent vers la piste quelques gouttes éparses se font sentir. Malgré la pente très directe du GR12, cette météo bouchée m'incite à garder mes couches de protection et repousser à plus tard une reconfiguration plus respirante. Je progresse et m'élève vite dans cette pente à 25% sur une arête récemment nettoyée au débroussailleur, et les gouttes éparses se font crachin, bruine et enfin pluie véritable quand je gagne le couvert des arbres et que le chemin revient à une déclivité plus faible. Revenu sur un large sentier à niveau, les odeurs de la forêt au retour de la pluie réveillent des abîmes de souvenirs enfantins ... La piste rejoint la petite route qui monte au Col d'Orgarate, que je passe dans la brume froide entre engin forestier et grumes entreposées après les coupes forestières. Je redoutais cette remontée brutale avec le souvenir de mon passage dans l'autre sens en 2018, mais j'étais alors au début de ma traversée et bien moins affûté qu'aujourd'hui : finalement et à condition d'y aller sans forcer, c'était facile ...

vue arrière sur le début de la montée ...
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... et la même vers l'avant
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ah, les sous-bois mouillés et leurs riches odeurs
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Col d'Orgarate
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Du col j'oblique à gauche en direction d'Urkulu, et passe quelques minutes après à la source d'Iturburua, tuyau fiché dans le rocher et dans un large renfoncement sur le côté du chemin. Le secteur est bien gadoueux, et la source s'avère couler sans considération pour la sécheresse caniculaire qui vient de se terminer. Je me sens malin d'avoir porté l'eau du torrent dans ma Platypus roll ...

Source d'Iturburua : vous aviez dit sécheresse ?
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Sur les flancs de la crête d'Urkulu, le sentier se fait très étroit au-dessus de la raide pente herbeuse, dont les profondeurs restent invisibles dans la brume. Les sonnailles qui remontent signalent les moutons que je ne peux apercevoir. Forcément, mes chaussures collectent désormais l'eau à chaque brin d'herbe frôlé, et les voilà vite trempées pour la 1ère fois de la traversée (si j'exclus un franchissement de torrent à gué ET la mouille par transpiration ...). Les conditions me déconseillent d'entreprendre la coupe hors sentier dans la pente abrupte vers le creux du vallon et Nekez Egina : l'herbe mouillée est glissante, et en l'absence de visibilité il me faudrait sans cesse m'en remettre au GPS sur un écran mouillé : pas glop ... Je m'en tiens à l'itinéraire plus long mais mieux matérialisé (marque GR12) par la bergerie d'Egurguy.

Urkulu en résumé : sente étroite, herbe mouillée, pente glissante, brume, pluie ...
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La pluie momentanément calmée, je croise un troupeau d'une belle race de moutons à cornes et à la laine noire et blanche, juste avant de débouler sur la bergerie d'Egurguy. J'aurais dû passer au-dessus, mais un poteau portant la marque du GR était couché et m'a fait prendre une mauvaise direction. De fait un patou arrive sur moi en aboyant, bien décidé à me faire rebrousser chemin, mais sa patronne le rappelle aussitôt et me ré-aiguille vers le "bon" sentier, accompagné des grognements sonores d'une truie et de ses porcelets en vadrouille. Plus loin, je me mélange une fois de plus un peu les pinceaux pour couper les virages de la piste, et me retrouve à forcer mon passage dans les fougères pour rejoindre le fond du vallon et sa petite route en bord de torrent.

Egurguy : salut ma poule, t'as de beaux œufs, tu sais
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...eh ben mon cochon !
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La pluie reprend, et dans ce temps bouché je n'ai même pas envisagé de poursuivre par le GR12 et "couper" par ce beau sentier en direction d'Azpegi. Je m'en tiens à la piste / route, remettant toute pause à la survenue de conditions meilleures ... Je remonte ainsi jusqu'au Col d'Errozate, sans guère de visibilité au-delà de mon environnement le plus proche, et dans un air venté et d'autant plus froid que je reprends de l'altitude. Seuls les bergers patrouillent ce matin en voiture dans ce précieux creuset de l'Ossau-Iraty, je ne croise aucun randonneur.

Entre 2 averses, remontée vers Errozate
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Mes chaussures n'ont évidemment pas séché, et la longue descente d'Errozate vers la vallée de la Nive ne va pas aider. Les herbes sont hautes de part et d'autre du sentier et retombent par-dessus jusqu'à le masquer : impossible de voir où je pose les pieds, et sur la terre boueuse je manque souvent de glisser. La descente est longue non pas par la distance ou la profondeur de la vallée (350m D- tout de même), mais par les larges lacets du chemin qui démultiplient les distances. Il y faut une bonne 1/2 h, suivie d'une remontée guère plus agréable dans le sentier incertain qui permet de regagner la route à hauteur de la bergerie d'Elhursarro. Toujours sous la pluie, je poursuis encore jusqu'au seul abri dont je sais pouvoir bénéficier : la cabane en tôle d'Orgambidé.

C'est à seulement 1 km d'y parvenir que je croise mon 1er marcheur, un HRPiste belge en sens contraire qui n'imaginait pas rester à ne rien faire aujourd'hui. On arrive à discuter ainsi quelques minutes dans un virage de la route, et toujours sous la pluie. Encore un dont je m'imagine pouvoir le rattraper après mon demi-tour à l'océan, mais il n'en sera rien. Sur cette portion de route en cul-de-sac jusqu'à la grotte d'Harpéa passent plusieurs voitures, que je trouve bien cavalières avec le marcheur que je suis : un coup de klaxon pour me signaler leur arrivée et me faire me serrer, mais guère d'effort de leur part pour se serrer de l'autre côté et éviter de me frôler. J'ai vu plus correct, et le scénario se répète à 3 ou 4 reprises devil  ...

La cabane de tôle verte d'Orgambidé est atteinte à midi et après 5 heures de marche continue, pouvoir me poser à l'abri de la pluie est un soulagement. À l'intérieur un plancher de bois et 4 sommiers, 3 chaises branlantes, une petite table et un vieux buffet de cuisine. Je me déchausse et me change au profit de mes affaires sèches de bivouac pour ne pas risquer de prendre froid. Un rien de réseau me dit que la pluie pourrait s'alléger un peu d'ici quelques heures, je prends donc mon temps pour grignoter et me faire chauffer 2 cafés successifs. Sans illusion mes affaires sont mises à sécher, et je repousse le moment de repartir qui supposerait préalablement que je les renfile ...

Abri d'Orgambidé
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Niché dans un creux abrité juste au-dessous d'un carrefour de (petites) routes, l'abri voit passer pas mal de promeneurs motorisés qui s'arrêtent ici au bord de la chaussée, mais ne viennent pas jusqu'à l'abri dont la porte est tournée vers la vallée et masquée. Je repars après 1h30 d'arrêt sous une pluie presque complètement arrêtée, mais un plafond nuageux toujours bien épais. Croisant une voiture quand j'émerge de mon "trou", déjà je reprends ma casquette de guide touristique (je dois avoir une tête à ça):
"c'est par où la grotte d'Harpéa ?"
"à pieds c'est loin ?"

etc .

Avec encore un petit tronçon de bitume jusqu'à Azpegi, je me demande si j'aurais jamais l'occasion de voir ce secteur autrement que sous la pluie ... Je retrouve bientôt les sentiers, toujours accompagné du tintamarre des clarines qui ne m'a pas quitté depuis Urkulu. Trompé par quelques instants où le ciel s'était fait plus lumineux, je dois resserrer ma capuche et remiser une fois encore mes lunettes trempées dans une pluie revenue. Le Pays Basque sait recevoir ! Je passe un petit abreuvoir alimenté par une source, près duquel une profonde galerie s'enfonce dans la montagne. Le sol de celle-ci noyé dans une flaque je ne m'y aventure pas, même si je n'aurais pas eu les pieds plus mouillés qu'ils ne l'étaient déjà ...

quand te reverrai-je, Pays (Basque) merveilleux ?
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Les sentiers, traces, sentes partent en tous sens, et de fait je navigue des uns aux autres au GPS jusqu'à rattraper le GR12 bien signalisé au petit collet de Soroluze. Faux espoir renouvelé sur la petite section à flanc jusqu'au col d'Arnoztegi : si la pluie cesse, le brouillard revient plus épais que jamais. Je suis presque étonné de voir là plusieurs véhicules et passer quelques cyclistes, mais comme j'approche du Camino je dois me préparer à retrouver une certaine fréquentation ...

C'est au Col de Bentarte et toujours dans la brume que je rejoins le Chemin de Compostelle. Là, La borne frontière n°200, avec son chiffre tout rond mis en évidence d'une touche de peinture, indique que je progresse malgré la relative adversité des conditions du jour ... Je mets encore quelque temps avant de rattraper / doubler mes premiers marcheurs : la météo a clairsemé la détermination des pèlerins. J'envisageais un nouvel arrêt au sec à la cabane d'Izandorre, mais le remplissage du lieu est inverse du vide précédent : c'est blindé de monde et je passe mon chemin !

Bentarte : 602 - 200 = 402 de faites !
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Camino
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Abri d'Izandorre : personne dehors, tout le monde dedans ! Le record d'Harvard en vue ?
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Le temps est encore gris à Lepoeder, mais de là le ciel va enfin se déchirer dans la descente vers Ibañeta, m'offrant même les 1ers rayons de soleil de ma journée. Si je double bien encore quelques marcheurs, c'est toutefois très loin d'être la foule. La solitude redevient totale quand j'emprunte la route du Lindus : finalement il y a quand même pas mal de sections d'asphalte sur cette fichue HRP !

La vache, déjà Roncesvalles ?
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Avec un peu de soleil revenu, quand je croise une table de pique-nique dans un carré d'herbe idyllique sous quelques gros chênes, j'estime venu le temps d'une nouvelle pause ... Forcément, dès que je lance la chauffe du café le vent se lève et le soleil se cache, ôtant toute chaleur à ma boisson comme au charme des lieux ... Cet arrêt (le second et donc dernier de la journée) se limite à la 1/2 heure "réglementaire" et me voilà reparti à 17h, vite arrivé au Col de Trona où je quitte enfin la route.

Non, je rêve ? Pincez-moi !
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Pour ce soir mes plans sont conditionnés par la visite que mon frère doit venir me rendre demain aux Aldudes, avec un RDV à l'heure du déjeuner. Il s'offre un périple à moto qu'il a spécialement étendu jusqu'au Pays Basque pour m'encourager sur le chemin smile . Sur le papier, j'ai moyen d'être aux Aldudes dès ce soir mais pour quoi faire ? J'ai pour une fois une bonne raison de ne me pas me presser, et ma seule motivation de ce soir est de me trouver un confortable spot de bivouac. Pour ce faire, je dois disposer d'eau, que je sais trouver au Col d'Hauzay. Il me faut aussi éviter des conditions trop humides ou trop ventées : j'espère donc que les bandes de ciel bleu qui déchirent le ciel vont s'élargir encore d'ici à ce que je m'arrête.

Je monte au Lindus, où je croise une dame qui redescend avec à la main un chevalet replié, probablement après une séance à peindre quelque aquarelle. En haut, au milieu de l'ancien camp fortifié napoléonien, un photographe est posté près du trépied qui supporte son lourd téléobjectif, cherchant à capter le vautour ou gypaëte en survol. Je passe dans le champ en m'excusant, fixe le panorama sous un plafond nuageux qui s'est maintenant largement levé, et entame le long fil des crêtes de la descente.

Col de Trona : 602 - 155 = 447 de faites !
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Lindus : l'Océan se fait attendre
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Je veux essayer de m'en tenir le plus possible aux sentiers et ne pas revenir sur la route jamais très loin, et y réussis plutôt bien malgré un ou deux passages où le chemin s'évanouit. Plus j'approche du Col d'Hauzay et plus je me fais observateur des spots susceptibles d'accueillir le Pioulou et ma soirée, allant même jusqu'à estimer l'habitabilité des palombières nichées dans la canopée ... Je dois cependant avant toute chose aller jusqu'au col ravitailler en eau, où une fontaine dotée de 4 robinets poussoirs délivre une eau sous très forte pression : je me fais bien éclabousser à vouloir remplir la Platypus hmm . Le col est à un carrefour de routes : je peux planter là la tente car la fréquentation est à cette heure quasi-nulle, mais je veux malgré tout privilégier un endroit moins en vue. J'ai déjà noté un endroit favorable 5 mn en arrière, et tente une exploration supplémentaire plus avant sur le chemin.

entre Lindus et Hauzay
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Col d'Hauzay, fontaine à 4 têtes
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Je trouve bien vite un creux allongé convenant bien à caler un dormeur, le Pioulou n'ayant pas besoin d'un terrain plat sur toute son emprise. Après quelques instants à nettoyer l'herbe rase des petits morceaux de bois et cônes qui jonchent l'endroit, je peux installer la tente avec une pleine vue en direction de l'Océan invisible. Le soleil donne maintenant généreusement, cette longue soirée (arrêt à 18h30, pour une fois) s'avère au final très agréable après une journée bien pluvieuse. J'aurais finalement gardé polaire et veste de pluie toute la journée : moi qui craignais rôtir dans une chaleur caniculaire une fois arrivé au Pays Basque lol  ...

Le beau soleil du soir m'autorise à efficacement recharger la powerbank après 2 jours avec de faibles lumières à tirer sur téléphone et caméra. Chaussures et chaussettes peuvent s'aérer et (presque) sécher.

Le dîner est d'autant plus agréable que j'applique ce soir le principe de "tout doit disparaître", avant mon ultime ravitaillement pré-océanique demain matin aux Aldudes. Je ne m'autorise à garder qu'une barre de céréales pour demain matin.

Pourvu que mes calculs tiennent la route, je pense savoir arriver à Hendaye après-demain, pas peu fier du chemin parcouru pouce .

Image garantie sans la moindre retouche
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là, c'est moins vrai ... mais c'est joli, non ?
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En quelques chiffres :

Total J22 :
40 km
D+1861 m
D-1826 m
Marche 9h19 (+pauses 2h15)
kmE 63
IBP 174

Cumul J01-22 :
723 km
D+ 41 600 m
Marche 212 h
kmE 1234


Itinéraire
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Profil
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Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (23-03-2024 18:09:18)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#296 12-10-2022 00:08:40

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

je lis tes deux dernières journées d'un coup et - rien qu'à lire - je suis épuisée  big_smile  big_smile  big_smile

le tronçon col de Pau - Acherito est un de mes préférés. tu n'es pas passé par las foyas pour ne pas redescendre. c'est tout de même plus facile que par laraille.

le coin est (déjà) à mon programme de l'an prochain je vais balader dans tout le secteur (arguas tueras compris) et profiter du refuge d'Arlet rénové. je pense possible de faire une boucle en exploitant la variante de flo.

L.

Dernière modification par laxmimittal (12-10-2022 00:09:10)


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#297 12-10-2022 11:01:47

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

@laxmimittal : attends, je commence juste à entrer dans le rythme !


J23, mercredi 27 juillet : du Col d'Hauzay à Bagordi

Vidéo
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La nuit fut douce mais hélas inconfortable pour cause de sol inégal et, bien sûr, d'un matelassage insuffisant ... Un groupe d'une quinzaine de moutons isolés avaient élu domicile sous les arbres 20 m en contrebas : j'avais bien entendu des bruits mais il me faut la lumière du matin pour le constater. Mon spot sur la crête boisée est tout aussi beau ce matin qu'hier soir : quelques nuages s'accrochent aux collines basques, où la sécheresse a tout de même introduit plus de nuances de jaune dans un océan de vert. À la lumière rasante du levant, la combinaison est du plus bel effet.

spectacle du matin
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Le programme du jour est paisible au moins jusqu'en début d'après-midi : j'ai réussi à me coordonner avec l'un de mes frères dans un road-trip à moto, nous avons rendez-vous à midi aux Aldudes. Avec seulement 10 km (presque) tout en descente, je ne crains pas d'être en retard. De fait je ne presse pas mon démarrage et ne décolle qu'à 7h30. Mes provisions intégralement vidées, je me sens obligé de jeter un regard en arrière pour vérifier si je n'ai pas oublié de charger duvet, tente et autres pondéreux dans un sac à dos qui ne pèse plus rien ...

Les températures sont plus fraîches qu’à l’habitude, je vais garder polaire et coupe-vent presque jusqu’aux Aldudes. Il faut dire qu'à la descente j'ai beaucoup moins d'effort à produire ... La marche est évidemment facile et paisible, l'unique et très relative difficulté étant une pente un peu plus forte au passage du petit col de Meharroztegi, d'où je m'offre la fantaisie de remonter à la Cime d'Errola plutôt que de la contourner. Je manque ainsi 2 marcheurs en sens inverse qui justement font ce contournement à la montée, et auraient pu rompre ma solitude sociale de ce matin. La bien modeste altitude de 907m de ladite cime me rappelle que j'ai vraiment cédé de l'altitude en entrant au Pays Basque ... En y montant, je vois un large groupe de vautours que j'essaye de filmer dans toute leur majesté, mais au fil de mon approche ils reculent pour toujours rester à moitié cachés par "l'horizon" du sommet. Les uns après les autres ils s'envolent par l'autre versant, et la scène est déserte quand je finis mon ascension ...

Meharroztegi et Cime d'Errola
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Je dédaigne la jolie petite source après Mizpira Lepo, toujours sur les restes de la fontaine du Col d'Hauzay où j'avais chargé hier soir. De toutes façons, les Aldudes ne sont plus bien loin. Juste avant le Col de Lepeder juste au-dessus des Aldudes, l'itinéraire accompagne un instant une petite route, où je manque de peu de rater le décrochage du sentier dans les fougères en contrebas. Je commence enfin à avoir chaud, et à Lepeder je retire polaire et coupe-vent confortablement conservés jusque-là : il est tout de même 9h30 au milieu de l'été, étrange pour le Pays Basque ... J'atterris aux Aldudes après un ultime raidillon aride, lequel m'offre un jolie vue d'arrivée sur le village.

atterrissage aux Aldudes
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La mécanique du ravitaillement est rôdée : l'épicerie d'abord, toujours admirablement tenue par Maïté avec un assortiment de produits pensés pour les randonneurs. J'ai droit à une gentille remarque sur le gabarit du sac, qui détone d'avec les autres HRPistes faisant halte ici wink . Je lui emprunte un petit carton pour loger mes achats, le temps que je les reconditionne ET consomme les excédents tongue . Je me décale ensuite sur l'aire de bivouac voisine pour y prendre une table et profiter d'un calorique petit déjeuner : Yop framboise bien frais d'1 litre et gaufrettes pour accompagner mon café ... Là un randonneur finit de lever le camp et se prépare au départ : je retrouve ainsi Jean, quitté à Gavarnie il y a maintenant 9 jours, qui avait pu filer en avant en raison de mes 2 journées zéro (et aussi grâce à un petit raccourci routier ...).

Plaisir des retrouvailles, nous passons une belle heure tous les deux à une table de pique-nique, occasion pour lui de doubler son petit-déjeuner et moi de partager le café tandis que j'aère mes affaires de bivouac (une habitude qu'il va falloir reprendre). A 11h il repart en avant, destination Elizondo, tandis que je me prépare à retrouver mon frangin. En tout cas, mention spéciale aux Aldudes pour tous leurs efforts dans l'accueil des HRPistes : épicerie aux produits adaptés, large aire de bivouac en plein centre du village, centre d'informations offrant toilettes, douche et lessive pouce . Autant de détails que je n'avais pas su voir à mon précédent passage, trop rapide ...

Au cours de cet arrêt, je constate avec désolation que la série de mes casses matérielles se poursuit : mes clips solaires étaient restés dans la bretelle du sac à dos roulé en boule dans ma polaire pour faire oreiller. Le résultat est irréparable sad  ...

maladroit
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Mon frère finit par arriver sur sa moto et après les retrouvailles nous allons constater avec un désarroi momentané que nous avons choisi le jour de fermeture des 2 restaurants et café du village ... mais heureusement il avait repéré un peu à l'écart la ferme-auberge d'Auzkia où nous irons prendre place en terrasse, et profiter d'une très bonne table. Sous un soleil devenu de plomb, il faut rajouter et resserrer les parasols avec le mouvement du soleil (ou plutôt, la révolution de la Terre ...) pour ne pas frire. Dans la manœuvre d'ouverture de l'un d'eux, nous réveillons et faisons s'envoler une gracieuse chauve-souris.

Rencontre fraternelle fugace, et à 14:30 chacun retourne à son périple : lui à moto et moi à pinces ...

J'ai désormais opté pour l'arrivée au plus vite à Hendaye, et ce pourrait être un regret car la météo était parfaite pour allonger la traversée d'une journée et l'enrichir des crêtes d'Iparla dans ces magnifiques et riches lumières ...  Il ne faut pas oublier qu'Elizondo n'est qu'un raccourci par rapport à la philosophie de la HRP : la logique des crêtes et de la frontière exigerait de passer par Iparla. Mais, bon, je l'ai fait en 2018 (successivement dans la brume, l'orage et la pluie roll ...) et il faut bien que je découvre la variante Elizondo, non ? Et d'ailleurs, si j'en avais décidé autrement, j'aurais manqué la mémorable rencontre de ce soir, laquelle marquera profondément toute la suite de l'aventure.

C'est donc vers Elizondo que je me dirige, via le Col d'Argibel pour passer de l'une à l'autre de ces deux vallées. J'aurai sans doute gagné à mieux étudier ma carte, car l'itinéraire que j'emprunte côté Aldudes est assez décevant avec beaucoup de bords de route pénibles sous le soleil. Il y avait sûrement un meilleur parcours à choisir. Au total 570m D+ un peu usants, et quand j'arrive enfin à Argibel je me suis déjà résolu à finir ma journée en mode "pilote automatique", attendant le final d'Hendaye espéré demain pour me réveiller ...

sous un soleil de plomb
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Pourtant, à ce col où je rejoins le GR11, le spectacle que je trouve est un électrochoc : entre les montagnes basques à l'horizon se dessine l'horizon marin, l'Océan est là ! Je ne cherchais pas à le voir et il s'impose à moi par surprise, déclenchant en moi une montée euphorique. La Rhûne est reconnaissable tout là-bas devant moi, encadrée de part et d'autre par le bleu de l'Atlantique. J'y suis ... presque ! Serait-il possible que je sois dès demain sur la plage d'Hendaye ? Un peu de réflexion cartographique me dit que, du moment que je dépasse Elizondo dès ce soir et au prix d'une grosse journée demain, la chose est possible. Je me promets de faire tout ce qui est nécessaire pour y arriver, et c'est en chantant Santiano et Hugues Aufray à tue-tête que je dévale le GR11 à la descente vers Elizondo lol  !
Bref, j'ai la patate pouce ...

Tiens bon la voile et tiens bon le vent, hisse et ho !
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Ils sont néanmoins encore longs les 10 kilomètres vers cette petite ville : une longue descente sinueuse entre les collines cet été grillées par le soleil. Pourtant le GR11 est ici assez plaisant, très souvent ombragé et pourvu en fontaines et sources qui coulent malgré la sécheresse, ainsi que d'au moins une belle cabane ouverte (Urballo). Je ne recharge que par 1/2 litre, me désaltérant sur place. J'atteins Elizondo à 17h30, 3 heures après les Aldudes. Le soleil chauffe toujours autant, mais heureusement l'air n'est pas brûlant, offrant une fin d'après-midi plutôt douce. Encore un court arrêt désaltérant à une fontaine publique, et je repars bien déterminé à marcher tard ce soir après ma longue pause aux Aldudes, boosté par le plein de calories et l'énergie mentale que m'a donné la vue de l'Océan ...

Pays Basque jauni au soleil
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Arbre d'épouvante
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Elizondo
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Dans une portion un peu plus raide du (facile) sentier, je croise Jan, un allemand plutôt corpulent qui vient de démarrer le GR11. Il s'est posé là à l'ombre et semble souffrir un peu de l'effort, m'interrogeant sur les possibilités de bivouac à la remontée au-delà d'Elizondo. Je le renseigne autant que je peux, le rassurant au moins sur la disponibilité de l'eau.

Etrangement, par rapport aux normalement très fiables traces d'OpenTopo, le très bon sentier du GR11 court très à l'écart de ce que m'indique ma carte. Je privilégie le bon marquage du terrain à un tracé GPS défaillant, et poursuis ma montée vers les côteaux de Bagordi. Je sais trouver là une nouvelle fontaine, mais à 19h n'entends pas encore faire le plein : la carto mentionne encore une fontaine à moins d'une heure, et c'est là que je prévois de faire le plein pour aller bivouaquer aussi loin et tard que possible en direction de l'Océan. A Bagordi je n'ai donc l'intention que de renouveler mon 1/2 litre avant le "trip du soir" que je veux faire.

GR11 ombragé
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depuis Bagordi, vue arrière sur un Pays Basque desséché
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C'est sans compter sur un groupe attablé dans la jolie zone ombragée de pique-nique près de la route. Ils me regardent ostensiblement arriver par la piste, et les bonjours rieurs aux accents italiens mettent l'ambiance. Je suis surpris de reconnaitre un YouTubeur italien à la chaîne duquel je suis abonné (Lorenzo / The Art of Backpacking, vous aurez deviné si vous avez lu entre les posts précédents), et lui plus encore d'être reconnu par un français ! Il y a là aussi Francesco, aussi YouTubeur en binôme avec Lorenzo, et Marteen, néerlandais  rencontré après leur départ d'Hendaye hier.

Tous MULs et HRPistes, vous devinez donc l'accueil qu'ils font à mes 3 kg en 20 litres cool ! Ils m'ont vu venir de loin, et à mon allure Lorenzo leur avait dit : "vous allez voir, voici venir un thru-hiker" (on me flatte cool ) ! On tchatche, on rigole, on fait des photos comparatives de nos affaires ... je ne sais plus où donner de la tête wink .

Lorenzo, Francesco, Marteen
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"Lorenzo - The Art of Backpacking 4kg" vs "Hervé27 - à pas léger 3kg"
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Après une courte hésitation l'idée de poursuivre et marcher tard pour un bivouac solitaire s'évapore : me voilà à me poser ici avec eux sur cette aire de bivouac pour dîner et passer la soirée, profitant de la fontaine pour une douche sommaire. Leur dévoilant mes plans de faire demi-tour à Hendaye, et comparant mes journées moyennes avec les leurs, nous nous promettons d'essayer de marcher un peu ensemble si et quand je parviens à les rattraper. Avec déjà 2 journées marchées pour eux, et encore une pour que j'arrive à l'Atlantique, ils n'auront guère que 3 jours de marche d'avance roll ... Fastoche ? Ils me disent n'avoir fait "que" 45 km cumulés depuis hier, si ce n'est "que" ça je dois savoir le faire d'une traite demain pourvu que de partir très tôt.

Nous plantons les tentes non loin de la petite route (très peu fréquentée : nous ne verrons passer qu'une seule voiture après le coucher du soleil), méfiants cependant des bovins et équidés qui pourraient venir divaguer jusqu'ici (il n'en sera rien même si quelques cloches se rapprocheront). En revanche, passé le coucher du soleil, le petit vent se fera froid et invitera à se mettre au chaud dans les duvets : le Pays Basque n'est plus ce qu'il était ... Avant cela et comme je repars demain matin bien plus tôt qu'ils ne l'envisagent, nous échangeons nos téléphones pour pouvoir communiquer sur nos positions respectives : début d'une belle course-poursuite qui va durer jusqu'à la Méditerranée !


En quelques chiffres :

Total J23 :
31 km
D+1166m
D-1684m
Marche 6h48 (+pauses 5h32)
kmE 48
IBP 131

Cumul J01-23 :
754 km
D+ 42 800m
Marche 219h
kmE 1282

Itinéraire
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Profil
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Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (24-03-2024 11:38:27)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#298 12-10-2022 11:29:48

Dermochelys
Membre
Lieu : Bruxelles
Inscription : 03-02-2022

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J'apprécie beaucoup ta photo du matin! C'est quasi un tableau smile
Allez! Encore quelques (k)m et le grand plouf t'attends! wink

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#299 12-10-2022 11:59:21

Balipit
Membre
Lieu : Sud
Inscription : 05-02-2017

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Trop bien ces rencontres mul internationales
mais  rl is the best lol

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#300 12-10-2022 12:14:58

maylisv
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 01-06-2016
Site Web

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J'ai tout enfilé en deux jours, maintenant il va me falloir attendre pour la suite  cry  Super récit qui me donne envie de retourner sur la HRP !

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