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#301 12-10-2022 20:14:49

Canyon83
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

On sent qu'il va y avoir un challenge pour rattraper les italiens  cool

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#302 13-10-2022 07:19:22

brons07
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Bonjour,
Bientôt le demi tour et c'est reparti! Chouette!!

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#303 14-10-2022 13:16:47

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Merci à tous de votre passage et petits mots  calin  !

Voici enfin venue la FIN la MI-TEMPS, toujours dans l'euphorie depuis que j'ai aperçu l'océan la veille ...


HRP Livre IV - FIN
J24, jeudi 28 juillet : de Bagordi à Hendaye

Vidéo
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La rencontre d'hier soir a eu un effet bien plus profond que je n'aurais pu m'y attendre. J'ai déjà en chemin sympathisé avec de nombreux randonneurs (Colombe, Helge, Julien, Jean, Cédric, Florian, Tristan et j'en oublie, pardon à eux ...), mais si nous partagions la passion de la marche et de l'itinérance, il y avait entre nous une différence d'approche. Certes les poids respectifs des sacs nourrissaient richement les discussions, mais elles étaient déséquilibrées : je m'enfermais inconsciemment dans le rôle du "sachant", lequel devait bientôt lâcher ses compagnons de marche parce que n'allant pas au même rythme ... Même dans ces moments de rencontre, je restais solitaire car j'étais "un cas à part", un genre de bête de foire avec son sac minuscule, son minimalisme et ses grosses journées ... Là, avec Lorenzo et Francesco qui "prêchent" la MUL dans la sphère italienne, je rencontre des alter ego, des doubles cosmiques. Le champ de ce que nous avons en commun est bien plus large, et rarement avais-je ressenti une telle rupture de ma solitude sur le chemin.

Dès hier soir, en comparant nos projets et nos rythmes de marche, nous avons entrevu la possibilité qu'après mon demi-tour à Hendaye je puisse les rattraper quelque part dans l'idée de marcher quelques jours ensemble, sans pour autant déroger au principe de "chacun son chemin". Cette idée va entièrement transformer mon approche de la Traversée Retour : je voulais en faire principalement une exploration de variantes, elle va se re-formater en une sorte de course-poursuite visant  à reconstituer une "famille" à géométrie variable. La vraie variante, ce sera cette "famille" où je serai tantôt poursuivant, tantôt poursuivi ...

Mais d'abord, je dois partir à l'opposé de mes compagnons d'un soir, atteindre l'océan avant que d'essayer de les rejoindre. En m'étant arrêté avec eux un peu plus tôt que je ne l'aurais voulu, je me suis laissé du trajet supplémentaire pour aujourd'hui, avec une étape estimée à 45 km. Si je veux atteindre l'Océan d'abord, profiter un peu d'une soirée à la plage ensuite, je ne dois pas trainer. Hors du Pioulou dès les 1ères lueurs de l'aube avec pour seule ambiance sonore le cri d'une chouette, je pars à 6h35 en chuchotant un au-revoir à mes camarades, qui sont encore loin d'émerger ... Le vent froid et désagréable d'hier soir est tombé et l'air reste sec (aucune humidité sur l'abri) malgré quelques nuages, offrant la perspective d'une journée encore douce, sans les grosses chaleurs que je craignais tant.

Le chemin est large et confortable, je peux démarrer en douceur et en sous-bois sur un très faible dénivelé. Après 20 mn je passe à Maistruzarraren Borda, où une belle fontaine moussue est aménagée en bord de GR11. C'est là qu'il faut faire le plein d'eau quand on veut bivouaquer sur la crête, 150 m D+ au-dessus. C'était mon intention hier soir, et de fait je trouve là-haut 3 abris (plutôt légers, d'ailleurs) encore très calmes à cette heure. Quelle rencontre alternative aurai-je pu faire ici ?

fontaine de Maistruzarraren
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Larrondoko Gaina : j'aurais tout aussi bien pu bivouaquer ici hier soir
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Le large sentier ondule entre les petits sommets successifs : Larrondoko Kaskoa, Pausutxar, Atxuela ... Les spots de bivouac ne manquent pas, mais il faut gérer la cohabitation avec les troupeaux. Chevaux, moutons, vaches occupent les pentes de fougères ... Quelques anciennes casemates bordent le chemin, servant désormais plus aux potoks qu'à la dictature disparue de Franco ... La vue porte loin malgré un ciel nuageux : la Rhûne s'est bien rapprochée, et la ligne de l'horizon marin est visible à ses côtés.

À Atxuela et avec la pointe d'Alkurruntz en fond, un bivouaqueur au réveil se brosse les dents face à un beau lever de soleil. La conversation se limite de fait à un salut de la main. C'était le point haut de la journée, et maintenant commence le yo-yo des descentes / montées, avec à chaque fois un peu d'altitude en moins en vue de l'atterrissage vers la plage encore lointaine. Les muscles réchauffés par la 1ère heure de marche et le chemin excellent, ma vitesse de croisière augmente peu à peu et les kilomètres défilent de plus en plus vite. Cela pourrait être monotone, mais en fait c'est très plaisant : les doux reliefs basques défilent, dans un paysage où je remarque plusieurs efforts de reboisement. L'entrecroisement de chemins, pistes et sentiers vire parfois au labyrinthe : je m'amuse à compter parfois 7, 8 voire 9 directions possibles à certaines intersections. Heureusement, le marquage est bien fait et évite de garder le nez au GPS ... Je croise plusieurs points d'eau, pas besoin de gros portage par ici. A leur proximité, des abris pas encore démontés alors que pour ma part j'ai déjà plusieurs heures de marche au compteur. Solitaire, vous dis-je ...

Atxuela, autre bivouac inoubliable que j'aurais pu trouver hier
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Potoks, casemate, Rhûne, Océan ...
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(presque) trop de directions possibles
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Après un peu moins de 4h de marche et déjà 17 km, je fais une première pause à Usategieta, petite éminence peu avant le col de Lizarrieta. Il y a là en contrebas une petite cabane ouverte (sans véritable possibilité de couchage) et une table ombragée, mais je préfère me poser dans l'enclos d'herbe rase entouré de fougères du "sommet". D'ici la Rhûne s'impose encore un peu plus devant moi, mais je n'ai pas l'intention d'y monter aujourd'hui car je veux être à Hendaye par l'itinéraire le plus rapide. Désormais certain d'arriver ce soir, je réserve l'unique option d'hébergement disponible sur booking.com : une chambre chez l'habitant que vous jugeriez sûrement trop chère, mais en ce lieu et à cette saison qu'espérer de mieux ?

La Rhûne caresse les nuages
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Usategieta n°1 : encore un dernier chocolat et j'arrête, promis
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Je repars, suis toujours la marque du GR11 mais dois faire demi-tour car c'était ici qu'il se séparait de la HRP. Maquis de fougères oblige, je ne peux pas couper et me vois contraint de remonter rattraper le chemin qui déboule de la colline sur Lizarrieta et ses 2 auberges. Nouveauté depuis mon passage de 2018, un cabanon avec point d'eau et toilettes sèches pouce . Pas d'arrêt ici pour moi, j'ai déjà pris mon café et une bonne séance de grignotage pour tenter de vider mes vivres avant l'arrivée. Je joue ici ma flemme, préférant le pilote automatique de la piste jusqu'à Lizuniaga, plutôt que le dénivelé et le trajet plus court par Lepoaundi (mais 200m D+ et 400m D- !).

Lizarrieta
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Lizuniaga sous la masse de la Rhûne
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A Lizuniaga, plus aucun signe d'activité commerçante à l'auberge. Des voitures se garent là, mais c'est pour du départ de randonnée en direction de la Rhûne. Je retrouve d'ailleurs ma casquette de guide touristique, un conducteur m'interpellant pour s'orienter en vue de la balade familiale du jour. Je continue de suivre la piste qui longe la frontière en remontant les flancs de la Rhûne, dont la présence est maintenant massive : je ne peux m'empêcher de faire l'analogie avec le Puy de Dôme ... Sur la piste raide, je rattrape une famille qui progresse lentement, au fur et à mesure de la motivation que les parents parviennent à insuffler à leurs deux jeunes enfants. Quand je les double, le papa et sa petite fille sont assis au milieu du chemin, et celui-ci lui dit :
- "attends, on va demander au monsieur si il veut bien t'emmener dans son sac à dos"
- " mais il n'y aura pas assez de place", répondis-je wink ...

J'arrive ainsi à Kondiendiagako Lepoa et son beau collet herbeux autour de la borne frontière n°32 (602 - 32 = 570 de faites cool !). La cabane délabrée et squattée par les chevaux que j'y avais vu en 2018 est en plein travaux de rénovation. Je pense sur l'instant à un usage privé pour un abri de chasseurs, mais un peu plus tard j'apprendrai que le chantier est bénévole et qu'elle doit retrouver un usage libre pour les randonneurs pouce !

Kondiendiagako Lepoa : bientôt une cabane ouverte de plus sur le chemin
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Ici j'oblique pour ne pas monter à la Rhûne et suivre désormais grosso-modo à flanc en direction du Col d'Ibardin. Le chemin est ombragé et les températures agréables, et les rencontres de randonneurs plus fréquentes sans être envahissantes. Désormais à l'aplomb et bientôt au-delà du sommet de la Rhûne doublée par en-dessous, je rattrape un couple âgé que je salue et me semble circonspect dans le suivi de son itinéraire. Nous commençons à échanger en anglais mais les 2 hollandais s'avèrent parler un excellent français. Partis de Sare pour suivre un circuit touristique "des contrebandiers", j'ai bien du mal à faire correspondre leur carte de l'Office du Tourisme avec mon écran de téléphone ... et pour cause ! Jamais ils n'auraient dû arriver aussi loin, ayant déjà marché bien au-delà de l'endroit où ils auraient dû tourner pour fermer leur boucle. Ils n'ont le choix qu'entre revenir sur leur pas pour une marche bien plus longue qu'ils ne l'avaient envisagé (c'est ce pour quoi ils opteront), ou bien l'autre option de pousser jusqu'à Ibardin où ils pourront appeler un taxi. Guide touristique, vous dis-je roll  ...

Non loin et en sens inverse je vais croiser et interpeller un marcheur bien MUL si j'en juge par son sac, espérant avoir identifié un membre du forum. Je fais en fait la connaissance de Laurent, MUL et HRPiste luxembourgeois avec son sac DIY ... Bien que connaissant RL, il est pour sa part actif sur les forums germanisants.  Laurent se révèle très "pro" et "technique" dans son approche du matériel, m'interrogeant sur mes différentes options. De mon côté j'ai toujours autant d'admiration pour tous ceux qui, riches de leurs 10 doigts, savent fabriquer eux-mêmes le matériel dont ils rêvent ! Parti ce matin d'Hendaye, en voilà encore un que je m'imagine rattraper bientôt ! Et voilà que, sans nous en apercevoir, nous venons de passer 20 mn à tchatcher sur un bord de sentier ... Nombreux sont désormais les GRdistes et HRPistes sur le départ que je croise. Combien en retrouverai-je dans l'autre sens ?

Sur un petit col dont le nom sur ma carte est encore Usategieta, je trouve un enclos de gazon avec une cabane, des barbecues et plusieurs tables de pique-nique. La cabane de chasse est ouverte aux randonneurs même si la priorité doit rester aux chasseurs, le bivouac est interdit bien que ce soit très tentant, et un point d'eau est le bienvenu ... Deux lieux du même nom, deux pauses ...

autre Usategieta, autre pause ...
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Passage en apnée à Ibardin, maintenant sous un beau soleil et dans l'effervescence du pic de la saison. Un beau bordel de voitures et piétons, j'ai du mal à me faire mon chemin pour remonter cet hypermarché frontalier et tout son brouhaha. Je suis content juste après de retrouver le sentier, où malgré une affluence certaine je suis heureux de la violence lumineuse de la vue de l'Océan, de la Bidassoa, d'Hendaye ... La distance à l'arrivée et au bout de cette demie double traversée se réduit comme peau de chagrin !

vue arrière sur la Rhûne par-dessus Ibardin, heureusement cachée pour l'essentiel de sa mocheté
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De plus en plus en forme depuis mon départ de Banyuls, je ne ressens ni fatigue ni lassitude : je suis au top de ma forme et l'option fixée au départ de peut-être m'arrêter ici est désormais incongrue. Je veux repartir dans l'autre sens, et si possible sans attendre. Tout juste ai-je envie de profiter un peu sur place ce soir et prendre le temps demain matin. Euphorique, vous dis-je ...

Je descends la crête de Bizkartzu sous le soleil, et me revient ici le souvenir d'un bivouac misérable, trempé par la pluie et d'un téléphone noyé au 1er jour ... Est-ce là une sorte de revanche ?

sous la crête de Mantale, vue sur Xoldoko Gaina, la Bidassoa, un peu d'Irun et d'Hendaye, l'Océan ...
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Aux Poiriers Lepoa, je tape la discut' avec un québécois GRdiste qui, à 16h, a déjà planté là son bivouac. Il a 2 mois devant lui et n'est pas pressé, ménageant un genou récalcitrant. Pendant notre échange arrive une allemande rougie et trempée de sueur, très, trop, lourdement chargée. Les jambes griffées, elle vient de suivre les antiques marques du "vieux" GR10, celles qui passent sous la colline de Xoldoko Gaina et au-dessus d'une large piste qui lui aurait évité de souffrir ainsi au démarrage. Elle a mis 5 heures à parvenir ici depuis la Gare d'Hendaye, quand je n'envisage que 2 h d'ici à mon arrivée. Pour aggraver le tout, elle était encore à Madrid ce matin, où les températures atteignaient 45°C les jours derniers ... Elle attaque une HRP, et je m'abstiens par principe de tout commentaire sur le poids du sac à ceux qui débutent un périple : il est trop tard pour corriger efficacement le tir, et donc pourquoi leur casser d'avance le moral ?

Nouvelle rencontre à peine plus loin en montant à Xoldoko Gaina, avec un GRdiste français lui aussi très chargé, avec en plus un large sac de courses bien rempli à la main ! Je lui parle de ma HRP que je termine en 24 jours, alors qu'il envisage le GR10 en 55 jours conformément au topo ...
-"Oui mais vous, vous êtes jeune et pouvez le faire. Moi, je dois compter sur le fait que j'ai 53 ans ..."
-"Euh, 53 ans ? C'est aussi mon âge ..."
lol cool
(ma barbe blanche et mes cheveux plus sels que poivre devraient l'indiquer, non ?)

A Xoldoko Gaina, ultime sommet avant l'Océan, je charrie un groupe de jeunes mulets GRDistes quand ils s'affalent ici déjà épuisés par la montée depuis Hendaye, leur disant en plaisantant que ce n'est pas à ce rythme qu'ils verront bientôt l'autre côté. On rigole, eux dans l'euphorie du départ, moi de la (demie) arrivée.

depuis Xoldoko Gaina ... on y est presque !
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Rocher des Perdrix
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Le charme de l'arrivée se dissipe à partir de Biriatou, avec de nombreux bords de route à suivre. Je fais un crochet par le cimetière du village pour une ultime réhydratation, et un moment après le passage sous l'autoroute j'arbitre pour suivre le bord de la route nationale jusqu'en ville, car pour bien faire je dois d'abord passer prendre ma location. Mes hôtes sont un couple bulgare d'une infinie gentillesse, travaillant en Espagne mais vivant à Hendaye depuis de longues années. Elle va se passionner pour mon itinérance, m'amenant par cette discussion avec une "profane" à mieux formuler pourquoi je marche et les bienfaits que j'y trouve. Ironie professionnelle, elle dirige une société de transports routiers et nous avons donc un autre champ de discussion, mais elle comme moi préférons celui de la marche ...

Deux chambres louées dans cette maison, où j'ai libre accès à la cuisine et une salle de douche / WC réservée aux locataires de passage. Je me douche et lave mes affaires en même temps, que j'essore et renfile humides. Dans la chaleur douce de fin de journée, c'est vite séché ...

Prendre ma chambre, taper la discut' et me doucher ne sont qu'une pause : je dois encore finir cette traversée et arriver sur la plage. Comme il n'est pas question de finir sans mon équipement au complet, je referme et recharge le sac et me voilà reparti en direction du Casino, avec tout de même 4 km à faire pour traverser la ville.

Direction la plage
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A 20h15 me voilà sur la plage à marée basse : je réalise que me baigner va être impossible, car il me faudrait laisser mon sac des centaines de mètres derrière moi au milieu de la foule ... Je me contente d'approcher mes chaussures des vagues mourantes et mouiller leurs semelles d'eau salée. C'est (à moitié) fini !

la baignade pour les plus méritants !
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je ne suis plus que l'ombre de moi-même ... j'ai faim !
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Je me retourne, et dès le 1er pas c'est la traversée du retour qui commence. Ce second départ m'ouvre l'appétit, et me voilà en recherche d'une bonne table pour la soirée. Presque inespérément, je peux prendre place en terrasse couverte du restaurant du casino, avec pleine vue sur la plage et le couchant. Mon sac prend place en face de moi, et je ferai revenir le menu plusieurs fois tongue . A la nuit tombée et au moment de payer, le patron croira d'abord à une erreur, et il faudra que je lui confirme que c'est bien ma seule personne qui a englouti 2 entrées, 2 plats et 2 desserts tongue tongue tongue

A table avec mon compagnon de route
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Dernières images nocturnes sur le front de mer, je n'ai pas l'intention demain matin de revenir encore ici pour re-mettre en scène le départ. Je repars dès demain, mais prévois quand même de prendre le temps d'une grasse matinée et d'un ravitaillement.

Demain débute la course-poursuite pour (tenter de) retrouver toutes mes belles rencontres, et plus encore  smile !

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En quelques chiffres :

Total J24 :
55 km
D+1695m
D-2241m
Marche 10h03 (+pauses 2h26)
kmE 79
IBP 195

Cumul J01-24 et Traversée Aller :
809 km
D+44 500m
Marche 229h
kmE 1361

Itinéraire
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Profil
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Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (24-03-2024 12:01:18)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
l'ultralighter più estremo di sempre

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#304 14-10-2022 13:53:08

Dermochelys
Membre
Lieu : Bruxelles
Inscription : 03-02-2022

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Je n'ai qu'une seule chose à dire : Waouh!!
C'est mieux que la dernière série en cours avec les pieds velus. 'Long Pas' on devrait t'appeler!!
Vivement la suite smile

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#305 14-10-2022 19:54:02

Canyon83
Membre
Inscription : 18-04-2021

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

C'est Grand Pas, dans LOTR  smile


Hervé27 a écrit :

#668540  elle va se re-formater en une sorte de course-poursuite visant  à reconstituer une "famille" à géométrie variable. La vraie variante, ce sera cette "famille" où je serai tantôt poursuivant, tantôt poursuivi ...

lol J'avais bien deviné cool

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#306 14-10-2022 20:55:21

Ruz boutou
Traîne-savates tout-terrain
Lieu : Brest
Inscription : 02-10-2019

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Un petit mot pour la courte mi-temps... A peine le temps de laisser refroidir la plume qui, elle aussi, a bien chauffé pour venir à bout de ces 24 jours de récit fleuve magnifiquement documentés.  rl Bien content de revoir tous ces paysages de la HRP en te suivant par chemins et rocailles  pouce Toujours aussi impressionné par les distances que tu avales chaque jour et les dénivelés associés. La seconde mi-temps s'annonce palpitante avec ce challenge franco-italien qui laisse présager de très belles envolées pédestres. Avanti Hervé !  cool

Dernière modification par Ruz boutou (14-10-2022 20:56:18)


Moins on porte, mieux on se porte !

Liste lighterpack 2022

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#307 15-10-2022 11:15:04

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

"dès le 1er pas c'est la traversée du retour qui commence. Ce second départ m'ouvre l'appétit, et me voilà en recherche d'une bonne table"

euh... c'est quoi la différence avec l'aller ?  big_smile  big_smile  big_smile

Bonne HRP bis smile

L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#308 15-10-2022 20:22:43

06chamois
Membre
Lieu : Là-haut
Inscription : 13-11-2018

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

@ laxmimittal

Tout simplement  les photos dans l'autre sens !!!  big_smile  yikes

@ Hervé27

Plus sérieusement bravo à Hervé27.
C'est formidable  ce que tu fais.

J'espère que Tolliv ne m'en voudra pas mais il pourrait dire :"Hervé tu as oublié quelque chose chez toi que tu y retournes ???  eek  big_smile


La montagne entretient à la fois la tête et le corps, alors plus d’hésitation = vive la randonnée  big_smile

Mon trombi :   https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=35338

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#309 15-10-2022 23:40:26

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

06chamois a écrit :

#668593J'espère que Tolliv ne m'en voudra pas mais il pourrait dire :"Hervé tu as oublié quelque chose chez toi que tu y retournes ???  eek  big_smile

Il a peut être oublié son short ?
big_smile


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

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#310 16-10-2022 10:13:11

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Ben, fallait bien que j'aille reprendre mon train, non eek ? Pas que ça à faire, quand même, j'allais pas rester tout l'été sur la plage roll...


J25, vendredi 29 juillet : de Hendaye à Usategieta

Vidéo
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Ma traversée retour a débuté dès hier soir sur la Plage d'Hendaye. Logé à 4 km de là, il n'était pas question de refaire cet aller-retour aujourd'hui.

Panneau GR10 (face au casino) à défaut de signalisation HRP, mais c'est très bien comme ça !
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Réveil tranquille, toujours "calé" sur la lumière du jour. Comme j’avais indiqué neuf heures à ma logeuse comme horaire théorique de départ, je ne ressens pas le besoin de sortir du lit avant 8h. Bien que la literie et le confort soient excellents, je n’ai pas forcément bien dormi, peut-être à cause de la fatigue et de la tension nerveuse de la très grosse marche d’hier, et aussi de l'excitation de l'arrivée. Au moins les muscles ont fait relâche ...

À l’heure dite, passionnante discussion avec Daniela ma logeuse, qui m’offre le café, et veut tout savoir de la randonnée et de la randonnée légère en particulier… Comme une petite pluie s’est installée à l’extérieur (ce que la météo avait annoncé), nous prenons notre temps. Les cafés et les récits s'enchaînent, et en plus de tout cela il se trouve que nous travaillons dans le même domaine du transport et de la logistique.

Le temps passe, et même si je ne suis pas particulièrement pressé de me remettre en marche, j'ai quand même quelques courses à faire avant de pouvoir reprendre le chemin sereinement. À tout hasard, je demande à Daniela si elle n’a pas de l’alcool à brûler, mais elle me répond par la négative. En revanche je sais que je pourrai lui abandonner le flacon que je vais devoir acheter après y avoir puisé mon complément de combustible ...

Il y a non loin une enseigne de bricolage ou j'achète de l'alcool et de la colle forte, cette dernière pour corriger les premiers signes de décollement sur mes chaussures. Passage ensuite au LIDL pour un ravito léger, car je sais pouvoir être aux Aldudes dès demain soir. Je repasse ensuite rapidement chez mes hôtes me délester de mon excédent d'alcool, et c'est à midi que je démarre l'étape du jour.

Je remonte à travers les hauteurs d'Hendaye pour aller trouver un chemin plus plaisant que le bord de Nationale suivi hier soir pour couper. Comme je passe devant un supermarché, je m'offre le plaisir coupable d'un litre de Yop framboise et d'un sac de viennoiseries (dont je ne m'aperçois qu'après coup qu'elles sont à la margarine, bof ...). La petite pluie de ce matin a maintenant totalement cessé, mais le temps reste lourd : je retrouve enfin l'humidité du Pays Basque après les 2 jours anormalement secs et frais ayant précédé l'arrivée à Hendaye. Devant moi la Rhûne accroche encore des nuages menaçants : l'ayant contournée hier, je me dois pourtant d'y aller aujourd'hui ...

Brunch mobile
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temps incertain en direction de la Rhûne
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Je rattrape donc enfin le GR 10, malgré ses longues sections asphaltées jusqu’à Biriatou. Ce n’est que de la petite route et ça reste agréable, d'autant qu'à l'heure digestive je ne cherche pas à forcer l'allure. À Biriatou, crochet par le cimetière pour un plein d’eau à 1,5 litres, que j’entends faire tenir jusqu’à Ibardin. Histoire de ne pas remettre mes pas totalement dans les mêmes traces, je ne remonte pas à Xoldoko Gaina gravi hier, et passe à flanc par la variante du GR10 directe vers le col des Poiriers. C'est une piste confortable où je trouve plusieurs sources toujours actives. J'apprécie la montée ombragée en forêt vers le col des Poiriers par le vallon, sans doute à privilégier par temps de pluie.

Après la montée sur la crête de Bizkartzu d'où la vue s'élargit, je prends une autre petite variante par la facile crête de Mantale Jusqu’à Ibardin, plutôt que le marquage direct et à flanc du GR10. J'y retrouve la frontière et ma 1ère borne (n°9), et un premier panorama à 360° mariant l'Océan et la montagne. Il y a du bivouac possible là-haut, en particulier juste avant de descendre à Ibardin par un chemin de fougères.

Crête de Mantale
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juste avant de descendre à Ibardin, je m'imagine déjà bivouaquer ici dans une autre HRP ...
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L'activité au col est aussi intense qu'hier et je traverse vite. Je n'y ai guère d’autre option que de reprendre la même piste en direction de Landagañetako, avant d’en bifurquer pour la montée raide jusqu’à la Rhûne. La piste cimentée du final va manquer de charme, mais je suis bien en jambes et avale le dénivelé. Si j'étais parti plus tard, j'aurais sans doute bivouaqué quelque part sur le flanc Nord de la Rhûne, plus sauvage, pour n'y monter qu'au lever du soleil. Le temps lourd s'est peu à peu dissipé et le paysage est désormais bien ensoleillé, même si je sens toujours que l'air est plus humide que les jours précédents..

Ibardin : tiens, il y a des mulets par ici ?
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Usategieta : retour du beau temps et à mon spot de pause d'hier
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n°23 ...
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C’est à 17h40 et après un peu plus de 5h30 de marche depuis Hendaye que j’arrive enfin au sommet de la Rhûne, encore bien occupée par les touristes montés pour la grande majorité en train depuis Sare. Après les photos et vidéos d’usage, je redescends un peu le fil de la crête où après seulement cinq minutes je me retrouve seul et en pleine quiétude. Il est temps de faire l'unique pause de cette journée décalée, et je m’abrite du vent d’ouest derrière un rocher formant un petit banc naturel, où je peux confortablement chauffer un café et grignoter quelques provisions. J'en repars à 18h30, bien décidé à marcher longtemps encore car maintenant il fait beau, les heures de jour sont loin d'être finies et j'ai depuis hier fait le plein d'énergie.

départ du Train de Sare
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Me projetant mentalement sur la suite de l'itinéraire, je sais que je vais bientôt avoir à choisir entre couper directement à nouveau vers les Aldudes, ou bien rester en hauteur et entreprendre les crêtes d'Iparla. La météo sera l'arbitre car pas question de refaire Iparla dans la brume comme il y a 4 ans, et l'idéal serait de n'avoir à faire ce choix que demain matin au réveil : c'est pourquoi je fixe l'objectif de bivouac de ce soir quelque part entre Lizarrieta et Nabarlatz, à hauteur de points d'eau identifiés d'une part, avant ladite bifurcation d'autre part.

Je peux maintenant dévaler les pentes de la Rhûne en suivant la frontière et en égrenant les bornes, dont la numérotation croît désormais avec la progression : 27, 28, 29 ... Objectif à 602 wink  ! Revenu au petit col de Kondendiagako Lepoa, j'y discute avec un couple de toulousains qui a déjà monté là son bivouac à l'issue de la première étape de sa HRP. Comment dois-je leur dire : que c'est aussi ma 1ère ou bien déjà ma 25ème ? Je découvre que le sujet va désormais pimenter les rencontres ... Toute proche, la cabane en travaux dont je parlais déjà dans l'étape d'hier est à cette heure encore occupée par les ouvriers qui s'activent. L’un d'eux vient nous rejoindre dans notre discussion, et entre son mauvais français et mon mauvais espagnol, j’arrive à comprendre que la cabane sera bientôt rouverte aux randonneurs après ce chantier bénévole de reconstruction, ce qui est une très bonne nouvelle smile . J'ai cru comprendre qu'il leur reste une mezzanine à monter pour le couchage. On attend le retour des HRPistes 2023 !

Borne frontière brisée (n°30) à la descente de la Rhûne
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Lorsque je quitte tout ce petit monde avec une belle lumière du soir, et après un court arrêt à la fontaine de bord de route à Liziunaga, je m’impose la sportive montée à Lepoaundi, faite d'une approche en douceur suivie de 400 m de dénivelé positif assez brutal entre fougères, vieux chênes et bornes frontières. C'est que j'ai envie de varier sur le trajet aller d'une part, et que j'en ai soupé des pistes d'autre part. Là-haut les lumières sont belles et la vue porte loin, n'est-ce pas là-bas le Pic d'Orhy ? S'ensuit une douce descente dans le soir vers le col de Lizarrieta ...

Montée à Lepoaundi
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À Lepoaundi, cime d'Ibantelli
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descente à Lizarrieta dans la lumière du soir
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Lizarrieta
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J'y fais le plein d’eau dans le cabanon abritant point d'eau et toilettes sèches, au taquet de mes 3 litres et désormais paré pour le bivouac. Je le trouve non loin et c’est par hasard qu'il s’agit de mon spot de pause d'hier après-midi, juste à côté de la petite cabane ouverte d'Usategieta. La cabane est malcommode et tristounette pour y dormir, je préfère planter les piquets sur l'esplanade herbeuse du sommet de la colline, prenant soin à laisser un passage aux éventuels chevaux. Il est passé 21 heures, j’ai juste le temps de voir le soleil disparaître dans les nuages à raz de l’horizon. Je consomme 1 litre de mon eau pour rincer mon linge, dont la suspension aux haubans du Pioulou est du plus bel effet. C'est désormais mon habitude, je dîne à la romaine douillettement installé dans mon duvet : j'ai eu la flemme d'avoir à gérer l'aller-retour d'un déménagement jusqu'à la table de pique-nique à l'extérieur de la petite cabane.

Cabane d'Usategieta
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Pioulou décoré
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à la romaine
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Tout compte fait, en m'arrêtant tard après une seule courte pause, le décompte de la journée est pratiquement dans la moyenne malgré un départ à midi.

Par SMS, je peux signifier à Lorenzo & Francesco que la poursuite est lancée ... Qu'ils n'oublient pas de jeter un œil dans le rétroviseur lol  !


En quelques chiffres :

Total J25 :
36 km
D+1889m
D-1435m
Marche 8h22 (+pauses 0h48)
kmE 57
IBP 164

Cumul J01-25 :
845 km
D+ 46 400m
Marche 237h
kmE 1418


Itinéraire
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Profil
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Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (24-03-2024 12:13:18)


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#311 16-10-2022 14:39:13

wax
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Salut Hervé,

Beaucoup de gens te l'ont déjà dit mais tes CRs sont toujours autant un plaisir à lire big_smile . C'est non seulement une mine d'infos sur les lieux que tu parcours mais c'est aussi le plaisir de "vivre" ces moments avec toi. Du coté performance physique, je n'en parle même pas: c'est toujours hyper bluffant ! pouce

Merci de nous régaler quotidiennement.

w.


"Life is known only by those who have found a way to be comfortable with change and the unknown. Given the nature of life there might be no security but only ... adventure"

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#312 16-10-2022 17:53:03

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Salut Wax et merci smile !

Pour ceux que le suivi croisé de nos HRP respectives intéresse, Lorenzo vient de publier son 1er épisode, tout en italien évidemment ... Ce sera rigolo de voir comment ils ont vécu la "chasse" que j'ai mené derrière eux lol

la HRP de Lorenzo - Episode 1
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#313 16-10-2022 19:10:29

Balipit
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Il dit que tu es le plus extrémiste qu’il ai connu.

Dernière modification par Balipit (16-10-2022 19:39:08)

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#314 16-10-2022 19:24:11

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Balipit a écrit :

#668635Il dit que tu es le plus extrémiste qu’il ai connu cool

J’avoue avoir fait une certaine impression sur mon passage cool

Là où d’autres restaient incrédules et me prenaient sûrement pour un doux-dingue, Lorenzo déjà MUL avancé était mieux à même d’apprécier la réalité et le sérieux de la performance minimaliste.

On se refera des sorties ensemble, c’est sûr !


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#315 16-10-2022 19:41:17

Balipit
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Lieu : Sud
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

On aime les extrémistes sur ce site lol:
Plus sérieusement, tu restes une référence MUL pour la plupart d’entre nous .
Vu les journées qu’il annonce , tu as du les rattraper facilement.

Dernière modification par Balipit (17-10-2022 11:14:08)

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#316 16-10-2022 19:42:55

Canyon83
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J'y connais que dalle en italien, mais le titre me semble signifier "la rencontre de l'ultralighter le plus extrême(iste) de tous les temps"  lol ce qui semble bien coller au personnage  wink
Pas encore vu s'il parle de sa capacité à avaler des quantités impressionnantes de km autant que de nourriture  lol

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#317 16-10-2022 20:51:10

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Canyon83 a écrit :

#668641J'y connais que dalle en italien, mais le titre me semble signifier "la rencontre de l'ultralighter le plus extrême(iste) de tous les temps"  lol ce qui semble bien coller au personnage  wink
Pas encore vu s'il parle de sa capacité à avaler des quantités impressionnantes de km autant que de nourriture  lol

le marseillais de l'histoire, c'est moi ... Il faut me laisser les exagérations, sinon c'est pas du jeu lol


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#318 16-10-2022 21:02:32

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Balipit a écrit :

#668640On aime les extrémistes sur ce site lol:
Plus sérieusement, tu restes une référence MUlL pour la plupart d’entre nous .
Vu les journées qu’il annonce , tu as du les rattraper facilement.

LA référence MUL, c'est RL rl  :  j'ai tout puisé dedans ...


Francesco aura cette formule au sujet de Lorenzo et Giulio :
"Sur le chemin il ont des accélérations incroyables, c'est une Ferrari qui fait la course à une Lamborghini"

Ce à quoi j'ai répondu :
"moi je suis un diesel Renault : lent au démarrage, pépère en vitesse stabilisée. Après 1000 km je n'ai pas encore attaqué la réserve, et surtout je n'ai pas besoin de faire un arrêt au stand toutes les 5 minutes ..."


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#319 17-10-2022 06:43:15

Balipit
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Hervé27 a écrit :

#668648

Balipit a écrit :

#668640On aime bien les extrémistes sur ce site lol:
Plus sérieusement, tu restes une référence MUlL pour la plupart d’entre nous .
Vu les journées qu’il annonce , tu as du les rattraper facilement.

LA référence MUL, c'est RL rl  :  j'ai tout puisé dedans

Ok donc il va falloir que tu couses un écusson avec le QR code de  rl sur ton chapeau : demande aux bretons , ils ont un plan pour des écussons ultra-light tombés du bateau   lol

Dernière modification par Balipit (17-10-2022 15:21:25)

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#320 17-10-2022 07:53:38

Dermochelys
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Balipit a écrit :

#668640Plus sérieusement, tu restes une référence MUL pour la plupart d’entre nous .

Je confirme que tu es un maître étalon pour le futur de ma pratique smile
Ainsi que plusieurs d'entre-vous sur RL... et RL lui-même big_smile

Zut! Où ai-je mis mes offrandes de plumes pour l'autel de RL ????  tongue

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#321 18-10-2022 11:24:05

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Plaisanterie mise à part, j'éprouve un sentiment partagé à l'égard des commentaires flatteurs ... Bien sûr ça fait plaisir calin , et même si ça a été pour moi un jeu que de chercher les grammes à économiser, j'y ai par passion investi un gros paquet de temps et d'énergie, sans compter le coût des tirelires cassées ! Donc pas de fausse modestie, j'ai effectivement atteint un degré d'allègement dont je n'ai guère trouvé d'équivalent sur les chemins empruntés (même si des précédents existent bel et bien ici sur rl !).

Au fil des rencontres de cette double HRP, si j'ai rencontré un niveau d'intérêt à l'égard de mon équipement et de ma démarche que je n'avais jamais connu auparavant, j'ai aussi l'impression d'être un imposteur : qu'ai-je inventé qui n'ait été préalablement présent ici sur le forum ? Je ne fais qu'associer une somme de bonnes pratiques toutes décrites ici, ma seule plus-value étant peut-être d'avoir osé combiner beaucoup de solutions jugées "extrêmes" par certains, mais juste logiques dans ma démarche.

Bref, si j'accepte volontiers un rôle de porte-parole(*) ès-légèreté (et Dieu sait à quel point je peux être disert sur le sujet roll lol  ...), cela ne fait pas de moi une référence, mais juste une démarche parmi d'autres toutes aussi valables. Faites gaffe, s'il m'arrive parfois souvent de faire des c...ies, je peux aussi en écrire lol  !

(*) euh ... ça pèse combien une parole ?


Bon allez, c'est pas tout ça, la suite !

J26, samedi 30 juillet : de Usategieta au Col d'Hauzay

Vidéo
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Le bivouac tardif et peut-être la fatigue accumulée font que j’ai bien du mal à émerger ce matin. Jour après jour, ou plutôt bivouac après bivouac, je m'habitue et me résigne à mon couchage spartiate sur 2 couches d'Arkmat127 ... Le temps s’est couvert, et l'humidité traditionnelle du Pays basque est de retour. En milieu de nuit la condensation a été forte, avant que ne revienne un air plus sec. Ma toile est encore humide au matin, mon linge n’a absolument pas séché et me rhabiller est ... désagréable sad . Comme souvent après un bivouac posé tard la veille, je m'octroie un peu de battement avant de me lancer, et ce n'est "qu'à" 7h25 que je décolle.

Le plafond nuageux est bas et si l'air est doux il ne fait pas chaud pour autant. La brume qui s’accroche à nombre de petits sommets alentours finit de me convaincre que les crêtes d’Iparla sont une option beaucoup trop aléatoire. J'ai vite fait d'arbitrer pour la traversée directe en direction des Aldudes, mais plutôt que de retracer tous mes pas via Elizondo j'opte pour la variante Arizkun. Il n’empêche qu’une bonne partie du trajet (jusqu'à la cime d'Atxuela) restera commune avec celui de ma folle étape d’arrivée.

Je coupe dans quelques mètres de fougères pour rattraper le GR11 en contrebas de mon spot de bivouac, et me voilà lancé pour une belle grosse journée comme je les aime. Il y a certains italiens dont j'aimerais connaitre la position, mais hélas pas encore de réponse à mon SMS d'hier soir. A ce stade la poursuite est aveugle ...

Ambiance tranquille dans une moiteur douce, bien vite je dois enlever ma polaire, enfilée pour compenser l'inconfort d'un T-shirt mouillé. En ces petites heures je perturbe la paix du bétail : ici une vache camouflée dans les fougères prend peur à grand bruit à mon passage, là un troupeau de moutons quitte paniqué le chemin où il divaguait paisiblement ...

A partir de Nabarlatz je reprends (ou plutôt je garde) le GR11 par lequel je suis arrivé avant-hier ... Tant pis pour Iparla ! C'est maintenant souvent de la piste, et tant qu'il ne fait pas trop chaud ça permet de vite faire grimper le compteur. Je profite de la monotonie de ces bons chemins pour dicter quelques notes à mon téléphone (NDLR : ce qui me facilite la rédaction après 2 mois 1/2 ...).

une jolie vache déguisée en fleur
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moutons en stratégie d'évitement
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Bien vite, sur une petite aire de bivouac avec fontaine, je croise deux randonneurs sur le réveil. Lui espagnol, elle néerlandaise, faisant leurs exercices du matin avant la marche du jour. Pour ma part je fais mes ablutions à la fontaine, me rinçant à grande eau le visage et la crinière. Je sais désormais le GR11 bien fourni en points d'eau, je ne me charge que de mon 1/2 litre en m'astreignant à boire abondamment sur place. En dehors de cette première rencontre de marcheurs encore statiques au bivouac, je reste très solitaire sur ce chemin. Ce n’est qu’après plus de deux heures que je vais croiser un premier groupe de VTTistes.

Ici et là, je commence à récolter quelques poignées de mûres. Au petit col d'Ezkisaroi, juste avant les 300m D+ de montée à Atxuela et après 2h30, je fais une première pause sur un spot où je me souviens avoir vu à l'aller des bivouaqueurs tardifs. Ma mémoire avait aussi placé là une fontaine, mais ce matin elle défaille : nada, pas d'eau ici ! Pas grave, j'ai assez d'eau pour me faire un café et j'ai pris soin jusqu'ici de rester très bien hydraté, j'ai de la marge ... S'il ne me reste après cela que quelques gorgées et que je ne vois pas de point d'eau avant Arizkun, je reste capable de patienter.

embranchements ...
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Après la pause, encore une rencontre cette fois-ci avec deux motocross. Décidément, aujourd’hui les randonneurs semblent beaucoup plus rares.

Je reçois aussi enfin un SMS de Lorenzo, qui me signale leur passage ce matin à Okabé smile ! Une estimation mentale du parcours évalue mon retard sur eux à ~2 jours, au lieu des 3 estimés lorsque je les ai quitté dans l'autre sens. Il semble que ça se resserre vite cool !

des nouvelles de la chasse
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Je prends vite de l'altitude jusqu'à la cime d'Atxuela (828 m), où je rejoins 2 retraités basques d'Arizkun dans leur promenade matinale. Après une petite discussion sympa, je les laisse partir devant, le temps pour moi de profiter de la vue et de l'imager. Si il y a toujours beaucoup de nuages ce n'est plus aussi bouché que ce matin, et en tout cas pas du tout menaçant à ce stade. Iparla semble encore coincé dans la nébulosité, mais ça va peu à peu se lever, histoire de me donner maintenant des regrets ...

Je bifurque ici du GR11 et de la direction Elizondo, pour aller maintenant vers Arizkun en suivant d'abord une belle longue croupe d'herbe et de fougères.

ma paire de basques sur la crête d'Atxuela
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Savane Basque
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Il y a 600m D- vers le creux de la large vallée en contrebas, et si ce matin j'avais échappé à la chaleur en m'élevant, je dois maintenant y redescendre. Ce n'est pas pour autant la fournaise que j'aurais pu craindre au plus fort de l'épisode caniculaire, mais l'environnement grillé et jauni est là pour me rappeler que je ne bénéficie aujourd'hui que d'un sursis de fraîcheur relative.

Arizkun bien encadré là en face
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Au joli petit village d'Azpilkueta, je suis content de trouver une fontaine. Je fais usage du bouton-poussoir pour me désaltérer abondamment et refaire un plein, puis constate que l'eau ne cesse de couler. J'essaye bien de mettre un terme au gaspillage en tentant de ramener le poussoir en arrière, mais je ne veux pas forcer et risquer de casser le matériel. Il faudra l'intervention d'un "local" pour me dire d'y aller franchement et mettre un terme à ce flot dispendieux ...

à la claire fontaine, m'en allant promener
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De là, section incontournable par le bord d'une petite route jusqu'à Ordoki en creux de vallée. A part un joli vieux pont de pierres sur la rivière le secteur est moche avec ses bâtiments commerciaux au carrefour de la Nationale. Je dédaigne quelques tables de pique-nique sur un bord de parking près de l'eau, préférant chercher ma pause plus à l'écart. Je traverse ainsi le long des prés jusqu'à Arizkun, vieux et joli village basque typique. Je trouve ici le contraste d'un village un peu mort (volets fermés, rues vides) et d'un intense noyau d'animation autour d'un mariage qui en arrive à l'heure du repas à la terrasse d'un restaurant. J'aurai bien squatté les marches ombragées de l'église avec une fontaine à proximité, mais l'activité post-cérémonie me fait dire que j'aurai un peu juré dans le décor ... Je poursuis donc au-delà du village (et avec le plein d'eau).

il suffit de passer le pont
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Arizkun
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Revenu à la montée de ce côté de la vallée, je modère mon rythme et seule une bonne brise m'évite la surchauffe. Le vent fait bruisser les feuillages secs, qui aurait cru que je verrai le Pays Basque ainsi parcheminé ? Je suis d'abord une piste bétonnée où je n'ai aucune envie de faire halte, agrémentant juste ma trajectoire de quelques mûres qui n'ont pas grillé. Je retrouve du chemin de terre après une ferme, avant d'enfin bifurquer sur le fil de crête par du sentier. Enfin, du sentier c'est vite dit ! Il faut monter direct à même la pente entre les fougères éparses, en doutant souvent de la réalité du chemin sous mes pas. Le soleil est maintenant bien revenu et j'y suis très exposé dans l'effort. Quand je parviens à un replat sous quelques vieux chênes et près des murs effondrés d'une ancienne bergerie, je fais enfin relâche et pose le sac. Mon T-shirt trempé de sueur mis à sécher, non loin du panneau solaire qui se gave de lumière avec gourmandise, je m'adosse au vieux tronc et au creux des racines d'un des chênes pour y préparer et siroter un café bienvenu.

au pied de mon arbre, je vivais heureux
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J'en repars après 45 mn, au long d'une trace toujours aussi incertaine parmi les fougères. Je ne sais pas ce que disent les topoguides, mais ma version de cette variante HRP n'est clairement pas la plus usitée  roll  ... Pourtant, après ce redémarrage je vais vite reconnaitre un petit cabanon de ciment perché sur une éminence, pour l'avoir vu dans une vidéo de HRP d'il y a quelques années (Richard Hartfield, ici à 10:45). Comme quoi je ne suis pas le seul à penser me perdre ici ...

un joli petit cabanon
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La montée se poursuit longuement au soleil, jusqu'à enfin atteindre la cime de Soalar (827 m), d'où m'attend un bien beau panorama. Une dernière fois je peux apercevoir l'Océan, bien plus estompé qu'à ma 1ère vision depuis Azpegi il y a ... 3 jours, seulement ? Sur cette cime arrondie je croise quelques vaches, escalade la clôture barbelée par des passages randonneurs branlants, avant de retrouver enfin du sentier ombragé en descente douce. Je peux enfin me ventiler, et laisser sécher un peu mon abondante transpiration. Normalement le sentier ici devrait être une confortable piste forestière, mais elle s'avère vite souffrir de longue date d'une absence de maintenance : lorsque ce ne sont pas les ronces qui l'enserrent avec juste un étroit passage ouvert par les randonneurs, ce sont de nombreux troncs couchés qu'il faut franchir, tantôt par-dessus, tantôt par-dessous ...

de la Cime de Soalar, ultime vue sur l'Océan (au milieu dans le creux) et la Rhûne, qui émerge à gauche
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embûches
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Après 2 km de ce traitement, j'arrive au Col Basagar (680m), carrefour d'itinéraires bien mieux entretenus et de nouveau "roulants". J'avance maintenant très vite par du chemin essentiellement à niveau. Juste avant Urruskako borda (ferme auberge et gîte), un tuyau en bord de chemin délivre une eau particulièrement appréciée. D'ici vite arrivé au Col de Berdaritz, il ne faut plus que 25 mn pour atteindre les Aldudes à plus de 300m D- en contrebas. Cela parait d'autant plus court que la montée depuis Arizkun a été interminable ...

Col Basagar : panneau incertain de pointer dans la bonne direction
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Aux Aldudes, où j’arrive à 17h00, je retrouve la HRPiste Allemande croisée avant-hier au col des Poiriers avant mon arrivée à Hendaye. Elle est assise au petit bar-restaurant sur la place principale, sirotant un rafraichissement. Elle semble assez fatiguée, mais veut encore continuer chercher un bivouac au col d’Hauzay. Il se trouve que c'est aussi mon plan pour ce soir, mais j'estime pour moi-même 2h30 à 3h00 de marche jusque là-bas, et plus encore pour elle ... Je lui conseille plutôt de profiter ici de la vaste aire de bivouac, des facilités (douche, lessive) du point info et de l'épicerie, pour repartir demain matin en forme et reposée. De la table voisine parviennent des commentaires approbateurs, tant l'énorme sac de mon interlocutrice inspire pitié pour la souffrance qu'elle s'imposerait là roll .

Retour aux Aldudes
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Je passe à l'épicerie pour un ravitaillement conséquent, susceptible de tenir jusqu'au Somport. La gérante Maïté m'identifie de mon passage précédent d'il y a 3 jours, pas plus incrédule que cela de me voir repartir dans l'autre sens. Je pense qu'elle doit avoir l'occasion de voir passer pas mal d'originaux, en sandales sinon pieds nus, ou avec 50 kilos ... Alors pensez, un yo-yo  lol ...

Je me décale sur l'aire de bivouac, le temps de reconditionner mes achats et consommer sur place les excédents (un litre de Yop framboise, 2 bananes, des gaufrettes ...). Une fois de plus j'ai eu les yeux plus gros que le sac, et j'aurai un peu de mal à refermer le tout. J'en profite également pour aérer un peu mon couchage, ce que j'avais négligé de faire depuis ce matin. Mon allemande arrive alors et me confirme qu'elle suivra mon conseil, et entreprend non loin le montage de son bivouac. Je crois la voir soulagée de l'angoisse qu'elle s'imposait à elle-même, une peur de ne pas être à la hauteur. Je crois lui avoir dit que la clé était de rester bienveillant à l'égard de soi : ne pas forcer au-delà de ce qu'on a envie de faire. Bon, moi, j'ai envie de grosses journées : c'est ma façon d'être bienveillant avec moi-même lol ...

Plus tôt dans la journée, j'ai reçu de Laxmimittal plusieurs SMS par lesquels elle m'indique les détails de la petite dépose qu'elle a effectué pour mon compte au Somport avant la fin de ses vacances en vallée d'Aspe : son propre clip solaire pour remplacer celui que j'ai cassé, de l'alcool à brûler ... et quelques surprises culinaires. Merci Laurence calin calin calin  ! Les détails de la cachette, derrière la statue de la Vierge et sous une pile de pierres, sont dignes du Da Vinci Code lol !

A 18h10, me voilà donc lancé pour un trip du soir, à rebours de l'exact chemin suivi à l'aller. Les cloches de l'église sonnent à la volée, même si selon toute probabilité ce n'est pas pour moi ... Avec le poids des victuailles qui me tire en arrière, je n'ai chargé qu'1/2 litre d'eau et donc brûlé les ponts pour ce soir : je n'ai d'autre choix que d'atteindre la fontaine du Col d'Hauzay avant le bivouac ! Comme toujours ces heures tardives sont très agréables. S'il y a encore du soleil au départ, la nébulosité va peu à peu se resserrer, tout en me laissant apprécier le bénéfice de la marche Ouest-Est : avoir le soleil dans le dos en soirée ! L'absence de lunettes de soleil est moins pénible, les membres sont moins exposés et chauffent moins, et surtout le panneau solaire recharge efficacement cool .

optimisation solaire vespérale
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L'unique différence avec le trajet aller est que je ne remonte pas à la cime d'Errola mais la contourne par un petit sentier de coupe malcommode. Le secteur a été solidement et récemment clôturé de barbelés après l'ouverture ou l'élargissement de pistes 4x4, déplaçant le sentier randonneur vers une trace qui n'a pas encore eu assez de temps pour se faire. Passé cela le fil de crête boisé est toujours bien sympa, mais avec la lumière qui descend je m'astreins à ne pas baisser l'allure : je dois toujours impérativement atteindre Hauzay et sa fontaine !

l'heure avance ...
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la lumière baisse
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J'y suis finalement à 20h45, soit exactement les 2h30 que j'envisageais depuis les Aldudes. Je remplis ma Platypus à bloc, et je la garde à la main sans chercher à la caler dans la poche extérieure. A l'aller j'avais repéré un spot possible à quelques minutes de là, préférant la discrétion de la forêt à ce petit carrefour routier. Je retrouve vite mon esplanade herbeuse sous les grands arbres : j'anticipe de l'humidité avec tous ces nuages bas, et les feuillages me protégeront peut-être un peu.

Encore une fois un bivouac posé à 21h, mais cette fois j'étais parti (presque) tôt. Au bilan c'est donc une belle longue journée, mais pas encore la plus grande de cette traversée. Vous commencez à me connaître, je ferai pire ...

encore un bivouac !
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En quelques chiffres :

Total J26 :
45 km
D+2548
D-1624
Marche 10h45 (+pauses 2h46)
kmE 72
IBP 199

Cumul J01-26 :
891 km
D+ 48 900m
Marche 248h
kmE 1491


Itinéraire
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Profil
804XpFXwN.Profil-J26.jpeg

Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (24-03-2024 12:38:36)


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#322 18-10-2022 19:14:49

Canyon83
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Hervé27 a écrit :

#668752Encore une fois un bivouac posé à 21h, mais cette fois j'étais parti (presque) tôt. Au bilan c'est donc une belle longue journée, mais pas encore la plus grande de cette traversée. Vous commencez à me connaître, je ferai pire ...
45 km
D+2548

Ah oui, je me disais: bien mais peut mieux faire wink

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#323 20-10-2022 11:07:15

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J27, dimanche 31 juillet : de Hauzay à Iraty-Cize

Vidéo
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Réveil lent, la lumière du matin est affaiblie par le sous-bois mais aussi le brouillard. J’ai également transpiré en début de nuit (effet de la digestion ?), par conséquent duvet et affaires de bivouac sont restés désagréablement humides toute la nuit. En revanche, la tente est résolument sèche malgré la nébulosité qui nimbe la crête où j'ai dormi. Allez comprendre !

Par rapport à l'habitude mon départ est très tardif à seulement 7:40, mais c'est aussi le pendant d'avoir posé le bivouac hier soir à 21h passées. Je démarre dans une brouillasse fantomatique et silencieuse, découvrant qu'un autre bivouac avait été dressé à seulement quelques dizaines de mètres par-delà un ressaut rocheux. Un petit abri tunnel en DCF, mais à cette heure endormie je n'ose aller me présenter pour parler rl ...

sous-bois d'Hortz Zorrotz
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Je commence par suivre le sentier jusqu'au pied du Lindus, puis paresseusement bascule par la route car il n’y a pas d’intérêt à suer pour repasser le sommet dans la grisaille. Il ne fait pas froid, mais tout est moite. Polaire et coupe-vent seraient dispensables, mais sont appréciables pour un démarrage douillet ... Les moutons en noir et blanc occupent nonchalamment la route, jusqu'à ce que se répande l'indicible rumeur de la présence d'un MUL éventuellement carnassier : tel Moïse fendant les eaux, le MUL fend les ovins à son passage.

Burdinkurutxeta lepoa, je reprends la route ...
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en direction d'Ibañeta
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Je croise un 1er marcheur au coquillage sur ce bout de GR12 juste avant Ibañeta, tandis que la route invisible en contrebas se fait déjà entendre. Toujours dans un épais brouillard, je croyais retrouver un point d'eau au col à proximité des parkings et de la chapelle, et pourtant rien ! Est-ce la brume qui m'empêche de retrouver cette fontaine, ou ma mémoire qui défaille encore ? J'étais persuadé d'avoir ravitaillé ici à l'aller roll . Il faut dire que la page grise qui m'entoure est propice aux projections mentales : puisque je ne vois rien, j'invente ce que je voudrais voir eek  ?

Ibañeta : écran de tous les rêves ...
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Je monte donc maintenant sur le Camino et toujours dans la brume, avec encore polaire et coupe-vent, commençant désormais à avoir trop chaud. Je me croyais seul mais finis par entendre des voix, distinguer des ombres et enfin rattraper des marcheurs. Je les double quand ils retirent leurs couches excédentaires, ils me re-dépassent quand j'en fais de même. Eux comme moi sont à contre-sens du Camino, mais toujours pas de pèlerins arrivant en face. Il y a désormais un peu plus de lumière, et il devient possible de distinguer la position du soleil sans pour autant le voir directement. La brume va finalement se déchirer en un instant quelques centaines de mètres avant Lepoeder. Le contraste est saisissant et euphorisant, sous un franc soleil et un ciel d'azur par-dessus l'éblouissante blancheur de la mer de nuages. Je navigue dans l'archipel des Pyrénées !

une ombre, un fantôme, un marcheur ...
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Lepoeder sur mer
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Les voiles levés, au Col de Lepoeder les lieux se révèlent bien plus fréquentés que mon isolement nébuleux ne le laissait croire : quelques marcheurs, un photographe, des cyclistes, une voiture ... J'essaie moi aussi de retenir en images mon passage éphémère sur ce point haut du Camino, puis poursuis déjà sur l'autre versant. Mes précédents passages il y a 4 ans pour le premier, 5 jours pour le deuxième, l'avaient été dans la pluie et la brume, et je découvre enfin un paysage qui m'était inconnu. Là-bas, c'est le Pic d'Orhy qui émerge, sémaphore signalant la prochaine île bercée par l'océan des flots basques.

Orhy !
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La large piste du Camino descend en pente douce, et cette perte d'altitude me fait peu à peu redescendre aux limites de la condensation brumeuse. J'y replonge franchement à Izandorre, re-visitant une cabane sombre dans la grisaille. Je relève la présence de prises électriques alimentées par un panneau solaire, détail qui m'avait échappé les autres fois. Trop tôt pour m'arrêter, et de toute façon le flux du Camino monte en puissance et je ne peux espérer bénéficier longtemps de la quiétude momentanée du lieu.

Sur les 2 km entre Izandorre et Bentarte les saluts de pèlerins sont de plus en plus rapprochés avec la matinée qui avance. La confortable piste remonte légèrement, et évolue un moment à la limite incertaine du rivage de la mer de nuages qui lèche les crêtes basques. Les effets visuels du soleil à travers brume et branchages changent d'une seconde à l'autre : on aimerait s'arrêter pour fixer en souvenirs pixellisés ces nuances changeantes, mais il faut bien marcher ... Etrangement, lors d’un échange de "buon camiño" avec un groupe, on me félicite d’avoir terminé. Effet du contresens lol ?

rêveries nébuleuses
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Au col de Bentarte où j'arrive à 11h00 toujours en limite d'altitude avec la mer de nuages et avec l'intention d'une bonne pause, je commence par me détourner un peu afin d'aller faire le plein à la Fontaine de Roland. J'attends mon tour entre les groupes pour accéder au précieux robinet, puis me sépare du Camiño pour aller m'installer au pied de la borne frontière n°200, semi-abritée du vent par un rideau d'arbres. J'arrive à faire correctement chauffer mon eau malgré le courant d'air, et profite d'un café bien chaud sous un mix de soleil et de frais brouillard. Retour dans l'omelette basque !

Mégalithe art déco
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Fontaine de Roland
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le conte est rond
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Passé les 40 mn réglementaires, je me transfère rapidement en direction d'Azpegi, perdant 300m d'altitude et replongeant de ce fait profondément dans, puis sous le plafond nuageux. Dans la lumière diffuse le panneau solaire parvient à charger, et j'évite de cuire au soleil : de quoi me plaindrais-je ? Je m'assure de bien suivre mon tracé HRP "officiel" plutôt que le GR12 marqué sur le terrain, permettant une descente plus directe et sauvage vers le col routier d'Azpegi, au milieu du tintamarre des clarines équines et bovines. Les vautours patrouillent, s'assurant affectueusement de la santé de tout ce voisinage chargé en protéines tongue ...

descente vers Azpegi
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débauche alimentaire
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Attention à l'agent quand on passe les bornes
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J'ai ici le regret de ne pas avoir à l'aller emprunté la variante GR12 depuis Egurguy jusqu'ici : elle m'aurait évité les interminables portions de petites routes par Errozate, puis Elhursaro. Malheureusement le temps ce jour-là était pourri et pluvieux, et la route était la solution la moins inconfortable. Je ne peux pas me rattraper aujourd'hui où la météo n'est que grise dans les creux et bien ensoleillée sur les hauteurs. En effet, je veux cette fois passer par Okabé et les Chalets d'Iraty pour rejoindre le Pic d'Orhy, et cette variante m'oblige à repasser une fois encore par Errozate. Pas d'autre choix donc que de suivre à nouveau la route d'Azpegi à Elhursaro en passant par Orgambidé. Une autre fois, peut-être roll ...

C'est décidément une obligation à chacun de mes passages à proximité de la cabane d'Orgambidé : une voiture s'arrête à ma hauteur pour me demander son chemin en direction d'Harpéa. La tête de l'emploi, faut-il croire ... Cette fois je ne m'arrête pas à la "cabane de l'espoir" : je l'ai intérieurement rebaptisée ainsi, car aux 2 passages précédents j'y ai fait halte sous une pluie déprimante dans l'attente d'une amélioration salvatrice. J'avale vite les 3 km de petite route qui restent, me serrant au passage des voitures occasionnelles. A Elhursaro, un groupe de cochons se prélasse dans le fossé, ne portant pas la plus petite once d'attention à mon œil carnassier.

Avant de quitter le bitume j'aperçois en contrebas un couple de marcheurs cherchant son passage dans le sentier élusif descendant profondément vers le torrent de la Nive avant de remonter vers Errozate. Je m'efforce de suivre les ronds de peinture rouge signalant cette trace, heureusement surpris de la sécheresse des hautes herbes qui m'avaient précédemment détrempé en début de semaine sous la pluie. Je rattrape assez vite les 2 marcheurs qui me devançaient, et ce sont eux qui me reconnaissent pour m'avoir croisé 3 jours auparavant tandis qu'ils venaient de quitter Hendaye et que j'allais y arriver. C'est déjà la 2ème fois que je rattrape des HRPistes rencontrés à l'aller, indice positif que je remonte au classement général cool . Anna & Ivan viennent des Etats-Unis, et nous discutons quelques instants aux abords du petit pont de bois sur le torrent. Anna a précédemment marché sur le PCT, connue sous le nom de "Tasty Fairy". C'est rigolo de pouvoir retrouver ici et là sa trace sur les blogs du PCT 2019 rien qu'en tapant ces 2 mots ... Magie (ou malédiction, question de point de vue) des temps modernes roll .

Un groupe de randonneurs français arrive à la descente d'Errozate dans un circuit à la journée et se joint à la conversation. Pourtant connaisseurs habitués du coin, ils se sont perdus dans la brume à la recherche de la jonction directe Errozate - Harpéa. Ils se disent aussi étonnés de la densité d'herbe verte et drue dans les pentes d'Errozate en ces temps de sécheresse. Je l'avais noté au trajet aller, ne pouvant de ce fait voir où je posais les pieds sur un étroit sentier gadoueux bordé de hautes herbes retombantes. La  verdure était alors bien trempée, au grand déplaisir de mes chausses ... Alors qu'à cette mi-journée tout est parfaitement sec, ils nous disent s'être cependant bien mouillés les pieds ce matin dans la rosée ...

Dommage que la différence de rythme avec Ivan et Anna soit aussi grande, leur compagnie est plaisante. Ils vont faire ici leur pause pour profiter de la ressource en eau, tandis que je pars à l'assaut d'Errozate après les avoir salués.

Je monte plutôt facilement, et surtout cette fois bien au sec sur un sentier qui accroche au lieu de glisser. Le plafond nuageux remonte en même temps que moi, et alors que le col était profondément dans les nuages vu d'en bas, il est juste dégagé quand j'y arrive. J'y fais ma pause un peu plus bas sur l'autre versant, abrité du vent près d'un petit bâtiment de ferme. J'y reste assez longtemps pour laisser encore à la brume le temps de remonter un peu plus.

J'entends de puissants sifflements humains, et c'est la première fois que je suis ainsi témoin de l'ancestral mode de communication des bergers d'un versant à l'autre de la montagne !

vue arrière sur la Nive avant d'attaquer franchement la montée à Errozate
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Crocosmia (Plante horticole en cours de naturalisation dans certains secteurs frais d'Atlantique.)
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Je reste là presque une heure, m'offrant le luxe d'un deuxième café. Il n'y a pas que le temps donné au brouillard pour qu'il se lève, j'aimerais aussi qu'Ivan et Anna repassent et brisent ma solitude. J'ai besoin de socialiser, mais ne les vois pas arriver et finis par reprendre la route. J'ai à nouveau quelques kilomètres d'une petite route à suivre, par-dessus la crête de la cime d'Errozate. Après quelques lacets et avec une bonne vue sur le col en contrebas, j'aperçois enfin mes deux états-uniens y arrivant : je fais quelques grands signes d'au-revoir en agitant mes bâtons au-dessus de ma tête, mais j'ignore s'ils ont jeté le regard dans ma direction.

Quittant Errozate
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A 16 heures au petit col et quelques dizaines mètres sous la cime d'Errozate, j'affronte mon dernier passage de brouillard froid chassé par le vent latéral. La route redescend ensuite et m'offre une vue lumineuse et lointaine sur le piémont pyrénéen et les plaines océanes. Le littoral est nébuleux mais juste visible, mais ce doit être certainement plus spectaculaire dans de bonnes conditions. Je découvre des fermes perchées sur des plateaux herbeux entourés d'à-pics. Le paysage vire à la steppe, très différent du versant espagnol. Je quitte enfin la route pour descendre en coupant dans la vaste tourbière d'Archilondo, et éviter le large détour bitumé qu'il m'eut fallu autrement emprunter. Une fois au fond j'évolue facilement à travers la tourbière, aidé par la sécheresse qui en a durci la surface. Un été basque normal, sa traversée eut été moins plaisante ...

bergeries perchées
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vue arrière sur la tourbière d'Archilondo, et la cime d'Errozate en fond
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Un peu de hors-sentier pour remonter jusqu'à hauteur de la route, puis à nouveau de là pour rattraper le GR10 sur le fil de crête d'Okabé. Raide d'abord en hors-sentier, la montée s'adoucit de plus en plus pour devenir promenade de santé sur le GR. Le plafond nuageux est maintenant bien remonté et beaucoup moins dense, laissant passer plus de soleil. Dans l'effort de la montée je suis bien ventilé par un flux d'Ouest établi, m'évitant l'accumulation de transpiration. La steppe reste la meilleure comparaison que je puisse donner pour imager mes impressions.

fini le brouillard à couper au couteau, alors on abandonne le matériel inutile
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Sur le plateau qui précède la cime je marche quelques instants avec un couple de randonneurs, à qui j'apporte une aide cartographique pour les aider à identifier le point de départ de leur itinéraire de redescente. Ils essayent de visiter les 26 cromlechs identifiés sur le plateau et en sont déjà à 14, mais il s'avère que certains sont squattés par des zozos en méditation pour y capter les flux telluriques. Je les imagine bien à Bugarach le 21 décembre 2012, se pelant les miches dans l'attente de la fin du monde lol roll cry devil unicorn ...

Un cromlech parmi 26
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on m'a dit que ces 2 là n'avaient pas bougé depuis ce matin ...
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Au point le plus haut j'escalade l'ultime grappe de rochers pour la meilleure vue possible : 1466m, altitude la plus haute à cette heure de cette traversée retour wink . SMS à Lorenzo & Francesco pour leur signaler que je passe là moins de 2 jours après eux (ils y étaient hier en milieu de matinée) : l'écart se resserre vite, la chasse continue cool !

Les steppes d'Okabé en direction de l'Océan qui s'éloigne vite !
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plus de contrastes pour la descente de l'autre côté
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Il va être 18h, le moment où il est nécessaire de me projeter sur les moment et lieu de bivouac. Pour une question pratique de confort et d'accès à l'eau, j'opte pour le fond de vallée à Iraty-Cize, où ma carte mentionne une aire de bivouac. À peut-être une heure de marche ça ferait un arrêt "précoce", mais je ressens le besoin d'une soirée où je puisse prendre soin de moi. Par manque d'eau je ne peux pas me poser avant, et l'envie d'attaquer dès ce soir la montée aux Chalets d'Iraty est simplement absente.

Le GR10 à la descente n'est pas transcendant, chemin trop large et, si je n'y vois personne à cette heure en-dehors de quelques bivouaqueurs aperçus, bien trop fréquenté et raviné à mon goût. Je suis en fond de vallée à Iraty-Cize en 35 mn, et 20 mn plus tard au bord de l'Urbeltza sur le vaste replat herbeux de l'aire de bivouac. Je suis passé auparavant au refuge ouvert (mais fermé roll ) d'Aterbea, où je trouve toilettes et douches publiques ... fermées et cadenassées ! Seuls les lavabos restent disponibles ... L'aire de camping-cars est bien occupée, je n'ose imaginer l'hygiène des environs ... Heureusement l'aire des bivouaqueurs est bien à l'écart et en amont de la rivière roll . D'abord seul dans cet immense espace, j'y suis rejoint par un HRPiste tchèque avec qui débute une sympathique conversation. Il n'y aura personne d'autre.

Affairés chacun d'abord à nos corvées du soir (décrassage des épidermes et du linge, montage du bivouac ...), nous commençons à dîner ensemble, mais un vent froid désagréable nous renvoie à nos abris respectifs. Dommage pour cette tentative de resocialisation sad  !

Re-consultant la météo je vois que ce même vent va forcir et tourner, et je refais le montage du Pioulou pour ajuster sa position au mieux.

Pas de retour SMS de Lorenzo, j'ignore à quel niveau de progression et sur quel itinéraire lui et Francesco peuvent maintenant se trouver. Je n'ai guère de doute d'être plus ou moins sur leur piste jusque sur les crêtes avant Belagua, mais après cela le champ des possibles est trop ouvert. Tant pis, on verra bien !

Piquer la tente : l'embarras du choix ou le choix de l'embarras ?
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En quelques chiffres :

Total J27 :
40 km
D+ 1833m
D- 1812m
Marche 9h13 (+pauses 1h58)
kmE 62
IBP 170

Cumul J01-27 :
930 km
D+ 59 800m
Marche 257h
kmE 1553


Itinéraire
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Profil
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Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (24-03-2024 13:35:00)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#324 20-10-2022 12:10:47

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Hervé27 a écrit :

Toujours dans un épais brouillard, je croyais retrouver un point d'eau au col à proximité des parkings et de la chapelle, et pourtant rien ! Est-ce la brume qui m'empêche de retrouver cette fontaine, ou ma mémoire qui défaille encore ?

Salut Hervé,
Il n'y a pas d'eau au col, mais tu peux trouver une source dans un virage sur la droite de la petite route venant de lindus avant d'arriver au col.
Stéphane.

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#325 22-10-2022 12:45:05

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J28, lundi 1er août : de Iraty-Cize à Belagua

Vidéo
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M'étant donné un peu plus de temps hier soir, je peux ce matin me permettre un départ un peu plus tôt que ces jours derniers, très légèrement avant 7h. J'ai encore une fois transpiré en début de nuit dans le duvet, que je range à nouveau humide. Là-dessus le vent soufflait et s'infiltrait sous la toile, gênant un peu plus le sommeil. Faut-il que je rappelle encore que je ne dors plus que sur de l'Arkmat ? Malgré la ventilation, la tente est bien mouillée recto-verso : fond de vallée et rivière contribuent bien, mais aussi la fin de l'été caniculaire et sec. Nous sommes désormais en août, je termine un mois entier d'itinérance et en attaque un second ...

Il fait néanmoins beau et je quitte la vaste aire de bivouac d'Iraty-Cize dans une belle ambiance de petit matin, y laissant mon unique voisin tchèque. J'attaque une longue remontée de 1000m d'ici vers les Chalets d'Iraty d'abord, le Pic d'Orhy ensuite si la météo le veut bien. Sur le large GR10 jusqu'aux Chalets d'Iraty, je n'attends pas de difficulté particulière sur la première partie. J'arrive quand même à tâtonner au démarrage pour attraper le bon sentier, surpris et déçu de découvrir que dans le secteur l'entretien du GR10 se fait au bulldozer. Vu le monde qui passe, il faut y mettre les moyens ...

bivouac d'Iraty-Cize
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GR10 soigneusement entretenu
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Comme j'ai un peu de réseau et que je mets à jour météo et correspondance, je découvre amusé les messages de ceux qui réalisent que j'ai réellement fait demi-tour à Hendaye, et que tout ça n'est pas une blague ... Même ceux que j'avais préalablement averti gardaient une part de scepticisme ...

Je passe bientôt au petit lac de retenue d'Iraty dans un vallon boisé. Une paire de camping-cars y a passé la nuit. L'eau est étale et fait miroir, j'aurai pu pousser là pour mon bivouac, mais l'aurais sans doute trouvé encore plus humide ...

lac d'Iraty
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A 8h sur la crête d'Hegi xüria, le chemin s'adoucit en même temps qu'il s'extirpe de la forêt, dégageant la vue sur les collines basques boisées et arrondies, et devant moi encore nappées de brumes matinales. Je croise mes 1ers marcheurs descendant d'Iraty, ainsi qu'un bivouaqueur ayant à peine entamé le processus du réveil. Bientôt les mouvements de la brume révèlent une montagne dominante qui m'était jusque-là masquée : le Pic d'Orhy perce et impressionne. Pour ce matin il sera omniprésent, posant comme mon petit Everest ... Derrière, la mer de nuages tient les plaines : aurai-je le temps d'atteindre l'Orhy avant elle ?

Orhy !
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Sur la crête le sentier devient piste, un premier chalet signale l'arrivée à Iraty. J'aperçois le col routier et ses quelques bâtiments, et bientôt je vois que l'épicerie est ouverte et bien active. J'y fais halte pour rajouter quelques babioles à mes réserves : des chips, un fromage, du chocolat, des fruits secs, une soupe ... ainsi que croissant et pain au chocolat à consommer sur place. Pas énormément de choix mais tout de même quelques produits pratiques bien ciblés randonneurs. Je profite des conteneurs à poubelle sur le parking pour évacuer sélectivement mes déchets accumulés et libérer un peu de place dans mon paquetage, et reprends le chemin.

Chalets d'Iraty
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retour dans l'archipel des îles pyrénaïques
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Bien vite je réalise que j'en ai oublié de refaire le plein d'eau ... me livrant ainsi au hasard de ce que le sentier saura m'offrir. J'aurai de la chance en trouvant le maigre filet d'eau alimentant un abreuvoir en contrebas du col Aitxegarate. Il me faut patienter 20 mn pour y remplir 2 1/2 litres, dont 1/2 bu sur place. Je n'ai plus que des crêtes devant moi pour un long moment, et je ne peux plus parier sur la chance pour y trouver de l'eau en cet été de sécheresse.

Cette matinée m'offre un ressenti très brouillon : entre de menues erreurs de route, des reconfigurations de tenue et de sac, un arrêt WC dans les sous-bois, le stop en réalité superflu à l'épicerie d'Iraty, l'interminable ravitaillement en eau, une Platypus qui se fait la malle de mon sac (et heureusement aussitôt ramassée) ... ma progression n'est guère efficiente. Mais qu'importe, il fait beau, je découvre un nouvel itinéraire très plaisant sur les crêtes après Iraty, le Pic d'Orhy me fascine par sa prestance ...

Dans le tintamarre tintinabulant des troupeaux, le sentier fait un bel arrondi sous les crêtes et dans les alpages, avant de regagner la crête de Millagate et son alignement d'affûts de chasse. Il fait toujours beau même si une belle mer de nuages recouvre les altitudes basses du versant français. A 10h20 je fais une vraie halte à la cabane de tôles de Millagate. Malgré un coin de toiture arraché l'intérieur reste habitable si on évite l'angle exposé aux éléments. Je profite de cet intérieur et des bancs qui s'y trouvent pour mon café et mon grignotage, tandis que toutes mes affaires de bivouac sont étalées au séchage sous le soleil ardent de l'extérieur. Mine de rien, ça allège sensiblement que d'éliminer toute cette humidité !

Orhy toujours
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Durant la pause je reçois réponse de Lorenzo & Francesco, qui me disent arriver à Lescun où ils veulent se poser pour un "nero" : ils ne sont donc déjà plus que 1 jour devant moi et avec l'arrêt qu'ils programment aujourd'hui j'ai désormais de bonnes chances de les rattraper dès demain ...

Un couple de randonneurs passe devant la cabane tandis que je m'affaire à reconstituer mon paquetage à la fin de ma grosse heure de pause. C'est parfait, je vais avoir 2 lièvres devant moi pour pouvoir reprendre un rythme plus sérieux que celui mis en œuvre depuis mon départ ce matin. Encore une courte portion à faible dénivelé d'ici jusqu'au large col de Thartako Lepoa, où je néglige d'aller visiter l'abri mentionné en contrebas. Après commence l'ascension du Pic d'Orhy qui domine de 600 m D+, d'abord dans la pente herbeuse où je commence à croiser ceux qui redescendent. Je note un marcheur assez léger qui me répond en anglais avec un accent que j'imagine nord-américain : la HRP a décidément énormément gagné en notoriété internationale ces dernières années !

Je me régale sur le fil du rasoir de Zazpigain, parfois vaguement inquiet de faire fausse route et de me retrouver face à un à-pic en plus de ceux que j'ai déjà de part et d'autre, mais dans cette belle lumière je vole vers le ciel. En revanche je me félicite à mes 2 précédents passages d'avoir opté pour le contournement : dans la brume, la pluie et le vent latéral je n'aurais vraiment pas aimé me trouver là. Petite descente-montée ensuite pour la brèche d'Alupeña, et le final de l'ascension de l'Orhy se poursuit sans plus de difficulté sur la pente herbeuse, pourvu de garder son souffle.

Zazpigain, sur les frontières ...
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Enfin le Pic d’Orhy, mon petit Everest à moi de ce matin ! Le 3ème passage est le bon, et je peux enfin savourer ma présence sur le premier/dernier 2000 de la HRP, qui vraiment vaut la peine. Les innombrables pics acérés des Pyrénées s'affichent devant moi, j'y serai bientôt de retour après ma petite semaine basque. Pour ceux qui passent là un jour de beau temps, faites l'effort et profitez-en ! Vous ne savez pas si les prochaines fois les conditions vous y seront favorables ...

l'occasion vaut bien que je vous montre ma bobine ...
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Un groupe d’ados espagnols squatte bruyamment (est-il nécessaire de le préciser roll ?) la borne du sommet en s'y agglutinant, je ne peux pas même m'en approcher sans crainte d'être éjecté dans la pente. Je m'avance loin des rires, cris et piaillements jusqu'à l’autre extrémité de la crête, et trouve un espace abrité du vent pour m'y poser, non loin d’une famille à qui je demande préalablement permission car les places sont chères ...

Tout à la fois en grignotant et discutant avec mes voisins, je surveille d'un œil la mer de nuages qui monte côté français, et déjà déborde par-dessus le Port de Larrau et les crêtes qui suivent ... Schéma météorologique local que je commence à désormais bien connaitre. J'anticipe que la suite de la journée ne sera probablement plus aussi belle, savoure encore un peu la vue, puis décide de ne pas attendre ici d'être rattrapé par la nébulosité et le vent froid qui l'accompagne.

A peine 1/2 heure pour rallier le Port de Larrau, avec la replongée subséquente dans un profond brouillard chassé par le vent de Nord latéral. Je m'arrête un instant après le col et derrière un affût de chasse pour renfiler polaire et coupe-vent, très appréciés dans les secteurs exposés, mais étouffants dès que le chemin passe ne serait-ce que 1 m sous la crête au versant Sud ...

Après Port de Larrau, un scénario désormais bien rôdé
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Pendant presque 3 h j'oscille dans la brume et le vent froid des versants français, le calme et le chaud soleil du versant espagnol, dans le plafond nuageux près des sommets, en-dessous au passage des cols avec un peu de vue de part et d'autre ... Les bornes frontières défilent ... Dans ces incessants changements d'ambiance, l'effort et la transpiration, comment ne pas prendre froid ? A l'occasion d'un éternuement d'anthologie, je vois des centaines de brebis paniquées fuir en courant le terrible prédateur qu'elles me croient être. Toute la montagne semble s'être mise en mouvement et tinte de leurs clochettes ...

de la redite ...
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Le chemin est bon et permet d'avancer vite avec peu de dénivelés, et j'attends le dernier col de Binbaleta pour refaire une pause avant d'avoir à descendre vers Belagua. Je m'installe au soleil du versant espagnol et dans un creux de rocher protégé du vent, et me relance un café. Je réalise que j'ai décidément trop chargé en provisions, à maintenant 2 jours tout au plus de repasser à Candanchù : je peux taper dedans sans retenue ...

de Binbaleta à Belagua
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Je peux après la pause me diriger vers Belagua sous le soleil, mais sans protection du vent poussé par-dessus la crête depuis la France.

Un souci me travaille : la prise USB de mon panneau solaire avait connu quelques soucis, avec un capot de protection que j'avais dû recoller par 2 fois. J'avais constaté des faux contacts et il me fallait veiller à la bonne position de la fiche USB pour que le tout fonctionne. Aujourd'hui malheureusement, un nouvel arrachage se produit  après le frottement d'une branche sur cette pièce fragilisée, révélant des broches tordues ... Je voulais aller bivouaquer au-delà de Belagua après y avoir fait un copieux plein d'eau, mais je m'arrête un instant au refuge pour y prendre d'abord le temps d'examiner la pièce endommagée et tenter une réparation ... mais c'est sans espoir ...

Dépité par cette nouvelle casse matérielle et avec l'heure qui avance, je préfère prendre un lit ici plutôt que d'aller chercher loin et tard un bivouac venté et sans eau. Je profite du réseau pour "passer commande" auprès de mon épouse d'un envoi express d'un panneau de remplacement (heureusement, j'ai du stock) que je puisse récupérer à Gavarnie. En attendant, je dois faire avec les prises électriques que je peux trouver, sur lesquelles je recharge ici à bloc téléphone, powerbank et caméra.

Je vais finalement bien apprécier cette soirée en refuge, y faisant la connaissance de Denis, HRPiste français qui arrivera quelques instants avant l'heure du dîner, heureux de trouver le gîte et le couvert après une trop longue étape. Il voulait bivouaquer à la Hoya del Solano où il pensait trouver de l'eau, mais avec une source à sec et pas assez de réserve il s'est vu contraint de rajouter 2h45 de marche pour rallier le refuge ... Il s'était fait dépanner là-haut d'1/2 litre par des bivouaqueurs, mais ce n'était pas assez pour envisager d'y planter lui aussi la tente.

Denis est ce que j'appelle un multi-MUL : beaucoup d'articles légers, mais en trop grand nombre et qui font leur poids quand on les totalise. Assis ensemble à table il va halluciner sur mes 3 kgs et 20 litres, alors que comme moi il a un sac ALD, un duvet Cumulus etc . Le plus rigolo sera quand, m'indiquant qu'il en est au 33ème jour de sa HRP et en avance sur son programme, je lui dis en être au 28ème ("ah ? bien !") dont 4 jours sur le retour ("...") lol .

Denis sera aussi à l'origine d'un autre évènement amusant, que je ne découvrirai que plusieurs jours plus tard en apprenant que des photos de mon sac s'échangent dans le petit monde Instagram des HRPistes de l'année. C'est lui qui aura échangé avec Jason / ALD sur notre rencontre, et notre Grande Loutre lui a fait suivre la photo de l'Hybride 20 XUL prêt au départ que je lui avais envoyé lol .

célébrité d'Instagram ...
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arrêt à Belagua, mais la chasse continue ...
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En quelques chiffres :

Total J28 :
34 km
D+1915
D-1490
Marche 8h45
kmE 55
IBP 186

Cumul J01-28 :
964 km
D+52 700m
Marche 266h
kmE 1608


Itinéraire
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profil
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progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (25-03-2024 13:22:39)


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