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#51 18-11-2022 20:40:00

PixMan
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Inscription : 01-01-2020
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Bonsoir,
J'aime bcp ta façon d'écrire. C'est clair et concis. Je compte faire la trans'Alpes l'été prochain et les infos m'aident beaucoup à préparer ma traversée car j'espère pouvoir la faire en 1 mois environmoi aussi.
Pourrais tu partager ta trace à la fin si t'en as une bien sûr.
Merci et vivement la suite.

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#52 19-11-2022 02:31:44

thanjuzo
επίδοξος συνταξιούχος
Lieu : IdF
Inscription : 21-08-2015
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Excellente cette lecture, avec des images en plus.
Merci !

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#53 19-11-2022 11:24:13

El gringo monitor
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

cajba a écrit :

#668632
La crête à traverser pour arriver au sommet du Buet

https://www.randonner-leger.org/forum/u … 90151.jpeg

La Barre des Écrins dans 30 ans ?  roll


L'ultra-légèreté, c'est aussi à la journée !

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#54 02-12-2022 10:37:15

cajba
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Lieu : TLS
Inscription : 21-11-2018

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Salut à tous,
merci pour vos retours, ca me motive à continuer le récit !

@Brons07 : "Je n'ai pas le courage ni les connaissances nécessaires pour faire un retour, donc j'apprécie ..." :
pour les connaissances honnêtement je ne suis pas bon en informatique, mais je trouve que le site RL et son interface est vraiment bien fait et simple à utiliser. Et sur le contenu, et bien on est tous au même niveau pour moi, on raconte juste notre expérience. Par contre, pour le courage pour faire le retour, et bien oui, j'avoue que c'est le point le plus difficile pour moi : c'est à la fois un moment particulier et intéressant car je peux revivre d'une certaine manière la rando, en se replongeant dans les notes et les photos, et de nombreux souvenirs ressurgissent à ce moment la, dont certains que l'on n'imaginait pas être en mesure de se souvenir, et en même temps un sentiment plutôt négatif de vivre ces sensations sans être dehors, avec parfois une certaine frustration ou nostalgie qui apparait. Sans parler du temps que cela prend et du manque de motivation qui apparait parfois quand on a d'autres choses sur le feu... d'ou la pause de 15 jours par exemple pour moi dans le retour d'expérience dernièrement.
     
@Pixman : "Pourrais tu partager ta trace à la fin si t'en as une bien sûr."
Je vais voir ce que je peux faire pour ca, car j'ai bien le tracé effectué via la montre, mais morcelé en pleins de tronçons...Si quelqu'un sait comment faire pour facilement les lier, je suis preneur !!


@El gringo monitor : La Barre des Écrins dans 30 ans ?
Et bien je ne connaissais pas la Barre des Ecrins, mais après un check sur internet, oui carrément c'est bien ca, et malheureusement !

Aller, je retourne à la rédaction du récit... tongue

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#55 02-12-2022 12:36:30

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J19, 25 aout : L'échalp- refuge de la Blanche

par le Col du Vieux, le Pain de Sucre, Col de l’Agnel, le Pic de Caramantran et le Col de St-Véran    

Lever 6h45, bien dormi dans ce sous-sol aménagé en différents espaces nuit, je pars 45 min après et un bon petit déj, pour suivre la vallée principale puis sur la droite un petit vallon en montant. De beaux mélèzes, et une belle vue sur le Viso en fond de vallée principale. Il est magnifique, tel un souverain paisible. Je vois néanmoins que la cour des nuages commence, la brume du bas est déjà présente, et qu’il ne fait aucun doute qu’il sera couvert dans la journée. Est-ce que je pourrai néanmoins avoir une belle vue du Viso du Pain de Sucre que je projette de visiter ? Et je me sens un peu coincé du fait d’avoir réservé le refuge pour ce soir. Bon, tant pis. Dans tous les cas, il faut avancer, je verrai bien.

Traversée d’alpages sympathiques dans ce vallon encaissé, avec de nombreux chamois versant Sud qui profitent des premiers rayons du soleil.  J’arrive bien plus tôt que prévu d’après le topo au 1er lac, sans avoir eu une vitesse autre que tranquille. Surement que les deux dernières courtes étapes ont permis au corps de se ressourcer. Tant mieux, je me sens bien. Il y a pas mal de randonneurs qui arrivent en sens inverses, certains sont encore en train de plier leurs tentes. Au 2eme lac, des panneaux explicatifs bien faits me permettent de mieux comprendre la notion de glacier rocheux : en gros pour moi, un glacier en voie d’extinction avec tout plein de cailloux dessus. 

J’arrive à 11h au col du Vieux. Le Viso n’est encore pas trop englué dans les nuages, c’est donc un GO pour le Pain de Sucre. Du monde sur le chemin, mais la vue vaudra le coup. 40 min plus tard, me voici au sommet, un peu aérien avec les gens il faut faire attention. Belle vue à 360°, le Viso bien sûr, Le Cervin et, d’après l’appli Peak Finder que j’ai téléchargé pour cette rando, le Dufourspitze, 4eme sommet le plus haut des Alpes, situé à 160 km d’ici. Alors certes, ca ne vaut pas le Ventoux vu du Canigou, m’enfin quand je traduis en nombre de jours de marche pour y aller, ca me parait incroyable de pouvoir voir si loin. Je déjeune sur place, pour en profiter à fond. Je fais aussi le constat que pour les repas de midi, je ne vais pas pouvoir tenir jusqu’à Larche, et qu’il sera donc nécessaire de prendre à manger dans un refuge. Je redescends, il y a pas mal de monde pour moi vers le Col de l’Agnel, tout le monde, français comme italiens, est content d’être la : motards, cyclistes, camping caristes, voitures, et randonneurs. Je le traverse sur la crête pour rejoindre un picou de l’autre côté, bien plus calme, avec une belle vue sur le petit lac et le refuge de la Blanche. Descente tranquille, j’en profite bien, puis en arrivant autour du refuge, et bien ca pue. Puis je comprends que 2 cochons sont élevés ici, et que c’est normal. Dans 10 min mes capteurs odorants seront saturés, je ne sentirai plus rien.

Discussion avec une personne sur le sac ALD, dont je dis le plus grand bien suite à l’expérience accumulée avec cette traversée. Je peux ainsi parler un peu de la rando légère, c’est sympa ! Et je profite du beau refuge et du cadre. Je profite de la terrasse pour lire quelques BDs, et gouter la bière, avant une petite balade apéritive. Le diner sera bon et copieux (soupe, salade, plat, fromage et dessert), et je suis finalement bien content de cette soirée en refuge.

Bilan
Dénivelé : + 1857    m / - 1068    m
Temps de marche :  6:29    heures
Distance : 13,5 km
Kms effort : 37,4
Les + : belles vues sur le Viso, les belles vues au Pain de Sucre, le calme de la descente des crêtes vers le refuge, la bonne forme physique
Les - : un peu trop de monde pour moi, ambiance assez aride quand même.

La trace

82Gwv9ZBe.HRA_19.jpeg

https://www.visugpx.com/xqDPYTB9Lk


Le Viso et son berceau de brume

81f3L6Mhq.20220825_082011.jpeg


Au Pain de Sucre, ambiance minérale et verticalité !

81f3StVUX.20220825_113330.jpeg


Le terrain de jeu de l'aprèm et des jours suivants

81f3ZryBe.20220825_122035.jpeg


Le toit en mélèze du refuge de la Blanche

7ZNPtHynF.20220825_161529.jpeg

Edit : ajout trace

Dernière modification par cajba (27-01-2023 14:41:04)

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#56 02-12-2022 15:16:14

brons07
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Bonjour,
toujours chouette ce retour.
C'est vrai qu'il y a du monde au col saint Véran et au pic Caramantran, j'y avais croisé des vététistes au sommet, ils avaient juste porté un peu sur la fin...

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#57 02-12-2022 16:30:58

PixMan
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

C'est sûr, s'il fait beau faut pas manqué d'aller faire un petit tour au pain de sucre. La vue est très belle...
Est-il possible de bivouaquer aux alentours du refuge de la blanche ?

@Cajba Pour combiner plusieurs traces, j'utilise visugpx:
- Tu importes tes morceaux de traces
- En cliquant sur le début de la seconde trace, elle va se fusionner automatiquement avec la première et ainsi de suite (clic sur mobile ou clic droit sur pc).

Dernière modification par PixMan (03-12-2022 00:13:11)

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#58 05-12-2022 14:33:37

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

PixMan a écrit :

#671781C'est sûr, s'il fait beau faut pas manqué d'aller faire un petit tour au pain de sucre. La vue est très belle...
Est-il possible de bivouaquer aux alentours du refuge de la blanche ?

@Cajba Pour combiner plusieurs traces, j'utilise visugpx:
- Tu importes tes morceaux de traces
- En cliquant sur le début de la seconde trace, elle va se fusionner automatiquement avec la première et ainsi de suite (clic sur mobile ou clic droit sur pc).

Merci du tuyau, j'essaierai donc cela.

pour le bivouac autour du refuge de la blanche, oui cela semble possible car quand je suis passé il y avait plusieurs tentes de personnes qui ne sont pas passé au refuge.

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#59 05-12-2022 14:40:42

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J20, 26 aout : refuge de la Blanche - cabane Marinet

par le Col de la Noire et le Plan de Parouart.

Bon petit déj à 7h00, il y a même des yaourts, et c’est parti pour tenter d’éviter les orages prévus dans l’aprèm. Montée dans les roches noires et parfois vertes au col de la Noire en une heure, puis belle descente dans une grande vallée d’alpages. C’est le royaume des brebis, pas moins de 4 troupeaux, accompagnés de leurs bergers et de leurs patous, soit à la louche pas loin de 2000 bêtes. J’adapte le hors-piste pour rejoindre le fond de vallée en fonction de la présence des animaux et de leur gardien, et je rate ainsi la carcasse d’un avion (dixit le topo). J’admire la fluidité du troupeau dans son ensemble quand 2 chiens de bergers interviennent pour déplacer celui-ci, sous les ordres brefs du berger, à mi mots mi sifflements. Je vois une vague blanche se déplacer et onduler devant moi. C’est magique, et intemporel. Je continue ma descente, et dois faire preuve de diplomatie canine pour passer entre deux patous sans troupeau peu coopératifs.

J’arrive ensuite à un petit coin de paradis au plat de Praouart : me voici transporté dans une zone tropicale, aux allures de mangrove : tout est vert, et de l’eau transparente coule le long d’une herbe vert fluo. J’adore. Je m’apprête à me baigner quand je suis pris du remords de l’orage : il vient, je le sens, il serait plus raisonnable de continuer. J’écoute la voix de la raison, et m’en veut encore aujourd’hui : je dois revenir pour me baigner dans cette eau cristalline. Cette eau, c’est l’Ubaye, dont je vais suivre sur la rive gauche le court pour une bonne heure, avant de remonter vers l’Est vers Maljasset. Je vise de dormir dans une cabane, et j’ai un peu peur qu’elle soit prise d’assaut vu le temps.

Ca monte, ca monte, je m’arrête pour déjeuner sur un rocher avec une belle vue, il ne pleut pas encore, tout va bien. Les premières gouttes arrivent quand je sors le chocolat pour le dessert. Tant pis. Un gars arrive en montant et me dépasse : j’ai soudain une lubie : il faut que je le suive à la culotte pour le doubler juste à la fin, pour être sur d’avoir une place dans la cabane. J’ai beau me raisonner en faisant le constat que c’est une pensée idiote, qu’il y a surement de la place, que ca ne se fait pas, que je peux dormir en bivouac, etc, rien n’y fait, je suis peut etre MUL mais aussi bigrement têtu comme un bon gros mulet. Me voici donc à suivre le rythme du randonneur, à 100 m de lui, en embuscade, sous la pluie. Je trouve qu’il va un peu vite le bougre, pour une randonnée digestive. Et puis je note qu’il n’a pas d’imper. Tiens, bizarre. A une traversée de ruisseau, il glisse et j’arrive malgré moi à sa hauteur : je dois sortir de ma réserve et parler : oui, il va à la cabane, et m’indique qu’on ne sera que tous les deux, peu de chance de voir d’autres personnes. La tête de mule que je suis s’apaise : une autre personne dit la même chose que mon autre moi. Non, je ne suis pas schizophrène, mais globalement j’ai remarqué ce défaut chez moi : à force d’être seul, j’ai l’impression que je développe toujours deux théories que je confronte systématiquement, pour analyse et choix : les + et les -. Mais parfois la machine s’emballe, et alors même que je sais pertinemment que ce n’est pas rationnel, je suis l’idée d’une des parties, comme pour cette poursuite sans raison. Et je dois bien être attentif que cela n’ait pas d’impact sur ma propre sécurité, bien que j’ai l’impression d’avoir encore les gardes fous pour cela. Néanmoins ces épisodes n’apparaitraient pas si je randonnais avec d’autres personnes. Bref, je passe devant sur l’invitation du randonneur (Yess !!! jubile une partie de moi), et à 13h30 me voici à la cabane du Marinet.

Cette cabane me plait au premier coup d’œil : elle est rustique et superbement bien placée. Deux bas flancs en bois, une table deux bancs, toute en pierre. Autour, deux lacs, et les Aiguilles de Chambeyron et leurs restes de glaciers, pardon, des presque glaciers rocheux. La pluie s’est arrêtée, le temps est très menaçant, et le topo indique ensuite 4h de caillasses dans des cols à 3000m : bref, je vais dormir à la cabane, d’autant plus que cette montée à un rythme qui n’est pas le mien m’a claqué. Je discute avec mon acolyte randonneur, de belles discussions sur la vie ou le contrat social, très intéressant.  On se sépare pour l’activité de l’aprèm, balade vers les lacs et les points de vue tranquille pour moi, baignade aussi. J’en profite autant que possible de ce bel endroit. Vers 17h30 l’orage éclate enfin pleinement, et la protection de la cabane est une bonne introduction à continuer les discussions éclairantes du début d’après-midi, jusqu’au coucher. On profite de belles lumières post orage pour le soleil couchant. Bref, une belle rencontre, et une belle journée, pas que de rando.      

Bilan
Dénivelé : + 1093    m / - 1033    m
Temps de marche :  5:26 heures
Distance : 15,5 km
Kms effort : 31,2
Les + : l’ambiance tropicale après le noir rocheux, la cabane et ses alentours, une belle rencontre
Les - : frustration de ne pas avoir fait un plouf en milieu tropical, pourquoi se précipiter ?


La trace

82GwA8RX1.HRA_20.jpeg

https://www.visugpx.com/HKYORmpipV


Vue après le col de la Noire

7ZNPtS5O1.20220826_124056.jpeg


Grande vallée d'alpages

7ZNPtKTVL.20220826_091634.jpeg


Ubaye ou Amazone ?

7ZNPtPkK5.20220826_105817.jpeg


Restes du glacier du Marinet

7ZNPtV4TR.20220826_145526.jpeg


Avant la baignade...

7ZNPtZahw.20220826_171148.jpeg


Les bienfaits d'une cabane

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Crépuscule post orage

7ZNPu5Ouy.20220826_202504.jpeg

Edit : rajout trace

Dernière modification par cajba (27-01-2023 14:42:16)

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#60 05-12-2022 17:36:41

brons07
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Bonjour,
La carcasse de l'avion avait déjà disparu en 2020...
Il y avait plein de patous dans le secteur mais ..sympa.
La suite...la suite... big_smile

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#61 06-12-2022 14:56:11

cajba
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Inscription : 21-11-2018

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J21, 27 aout : Cabane Marinet - Larche

par les Cols Marinet, Ciaslaras et de l’Infernetto, le Bivouac Barenghi, le Col de la Gypière, le Lac des Neuf Couleurs, le Pas de la Couletta et les Cols du Vallonnet et de la Portiolette

Lever 6h20, même pas froid, je laisse mon compagnon d’un jour dormir encore un peu et je pars contourner par l’Est les Aiguilles de Chambeyron. Ambiance minérale et caillasses assurée, 4 cols au programme pour me retrouver à un km de l’autre coté de la paroi rocheuse en face de moi. Et sans surprise, c’est sans végétaux que la journée commence, dans de la poudre fine. Ca monte dru, comme disait Raffarin : "la route est droite mais la pente est dure". De magnifiques couleurs de roches, le tout avec la lumière naissante du Soleil qui réchauffe doucement l’air du matin. Descente dans un charmant petit vallon secret coté italien, pas de chamois, mais beaucoup de marmottes. J’aurai pu bivouaquer par ici, bien qu’assez haut quand même. Je croise de belles pierres, et des beaux contrastes avec le vert des alpages et le bleu du ciel.  Passage du fameux col de l’Infernetto, qui a un nom qui fait peur ! mais bon, rien de plus. En face, c’est le Bric de Chambeyron, qui m’impressionne étant à ses pieds. Joli bivouac Barenghi aux couleurs de l’Ukraine, et 4eme col. Je sens que je manque de pep’s, serait ce la faute au petit déj de gateaux, qui serait moins consistant que le muesli habituel ?

C’est en longeant une belle moraine que je reprends la route du Sud. D’un coup, le mollet gauche se réveille et me lance une alerte : on n’est pas loin de la déchirure musculaire (que je pense). Aie, le corps me dit mollo. Ce n’est pas que le petit déj. Je dois adapter l’allure, et gérer le stress de la possible blessure. Par ou redescendre si ca vient ? Faut il descendre de suite ? Attendre ? Se reposer, et faire l’étape prévue en deux jours ? Continuer mais doucement ? Bon, j’ai déjà vécu ca, alors, c’est je continue doucement. D’autant plus qu’aujourd’hui, je croise la civilisation, que j’ai un lit qui m’attends à Larche, ainsi qu’un colis, ca serait dommage de ne pas pousser jusque la quand même.

C’est donc au rythme lent de mes pas que j’entame la descente vers Larche, qui commence par passer, parfois en montée, deux cols. Sur le bord, tout plein de marmottes, qui me permettent de prendre le temps. Puis, doucement, ca devient très sec en descendant. L’ambiance vire au western. Et quand apparait des restes de la ligne Maginot, avec les ruines de bâtiments de guerre, les barbelés, etc. j’y suis, je le vis. J’attends même que les vautours viennent se poser prêts de moi comme dans Lucky Luke. Mais non, rien de tout cela.
J’aborde en me répétant Que vai piano vai sano la dernière descente de la journée et les 1000m de D- pour fondre vers Larche en contrebas. En fait, ce n’est pas vraiment un gros village, c’est un hameau. Le vallon verdoyant fait un beau contraste avec le versant Sud ou je suis, et le versant d’en face c’est le début du Mercantour. Le début de la fin.

J’arrive heureux au gite, le mollet n’a pas lâché. Ouf. Mon colis est bien la. Ouf. Presque 4 kg de nourriture, mais quelques extras pour de suite : compotes, gâteaux. Miam. Je pars faire un tour pour compléter (et oui ce n’est pas assez, j’ai faim, donc tout est possible, plus sérieusement, il me manque du pain surtout, et je ne serai pas contre quelques fruits) auprès de l’une des deux épiceries. Bon, je rentre broucouille. L’une est fermée car c’est déjà la saison basse, l’autre il faut appeler un portable pour que les gens viennent, mais personne ne répond, surement pour la même raison. Tant pis, je ferai sans pain frais, j’ai de quoi bien tenir de toute façon. Bonne ambiance au gite d’étape, pas foule, idéal pour se ressourcer un peu, et temporiser.
   
Bilan
Dénivelé : + 1314    m / -  2164    m
Temps de marche :  8:37    heures
Distance : 18 km
Kms effort : 42
Les + : belles vues sur le minéral, l’ambiance western et ruines
Les - : le mollet !


La trace

82GwElbzP.HRA_21.jpeg

https://www.visugpx.com/zWQcJRNqOe


Faut monter la haut !

7ZNPua5k3.20220827_080009.jpeg


Les Aiguilles vu de l'autre coté : 4 heures de marché pour ca!

7ZNPudzGX.20220827_094958.jpeg


Ruines militaires avant le dernier col

7ZNPuhl4p.20220827_145746.jpeg

Edit : ajout trace

Dernière modification par cajba (27-01-2023 14:43:13)

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#62 06-12-2022 23:52:21

Bombadyl
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Lieu : Pyrénées
Inscription : 27-05-2021

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Merci pour cette suite !
Des noms de lieux encore inconnus pour moi... Un jour peut-être...


Listes : liste HRP2023

Récits : HRP 2021 -> HRP 2022 -> HRP 2023

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#63 07-12-2022 14:32:57

tacheton
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Inscription : 05-09-2018

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

En plus les noms changent  lol  On ne dit plus Larche mais Val d'Oronaye maintenant.

Pour info, les ruines militaires sont la batterie de Viraysse, rare halte ou trouver de l'ombre sur le GR5 dans cette zone.

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#64 07-12-2022 15:01:23

cajba
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Lieu : TLS
Inscription : 21-11-2018

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

tacheton a écrit :

#672042En plus les noms changent  lol  On ne dit plus Larche mais Val d'Oronaye maintenant.

Pour info, les ruines militaires sont la batterie de Viraysse, rare halte ou trouver de l'ombre sur le GR5 dans cette zone.

=> Oui, c'est vrai, j'ai galéré à trouver Larche sur une carte en ligne !!

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#65 07-12-2022 15:15:21

tacheton
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Inscription : 05-09-2018

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Pareil pour Termignon, Val-Cenis: qui dit ça ?

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#66 07-12-2022 17:47:40

cajba
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Lieu : TLS
Inscription : 21-11-2018

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J22, 28 aout : Larche - refuge Vens

par le Lac du Lauzanier, le Pas de la Cavale, les Lacs de Morgon et le Pas de Morgon

La nuit n’est pas top. Je me réveille à 3h du mat, mal au bide, petite envie de vomir… Bon, 5h de sommeil, ca ne me suffit pas. Petit déj à 6h30, je ne mange quasi rien. Est-ce que j’ai trop mangé hier soir ? C’est bien possible. Je pars à 7h sur la route non passante pour rejoindre l’entrée du Parc National du Mercantour. Et bien c’est dur dur ce matin. En plus du bide, le mollet gauche me dit doucement : « non, non ! ». Je vais donc doucement, tout doucement. Je dois avoir de la fièvre, toujours envie de vomir. On va voir, je projette déjà rapidement les plans sur « que faire si ? ».

Je rentre dans le Parc. La cabane de l’entrée est vide et aurait fait un bel endroit de bivouac, est ce par ce que c’est aussi la fin de la saison ? Je croise la marmotte du parking qui est là, à la sortie de son terrier, pour faire son show. Je suis le seul spectateur, je la regarde à 2 m d’elle, même pas peur. Je remonte doucement le vallon, et croise de nombreuses marmottes de tous âges, heureusement plus farouches que la gardienne du parking. Je monte en prenant tout mon temps, pour en profiter et ne pas solliciter le mollet trop. Je vois que je monte quand même dans les temps du topo : ha bah ca aide d’avoir un petit sac ! Quoique bien chargé avec un ravitaillement complet pour la fin du parcours. Au lac du Lauzanier, j’arrive à manger un peu, ouf je me sens soulagé, ca va passer doucement.

Puis c’est le col de la Cavale, avec une belle vue. Je bascule plein Sud, pour passer au bord d’un lac et du hors sentier. Trop bien. Je fais une belle pause déjeuner au soleil au bord du lac d’Agnel. Le parmesan du colis a bien chaud, et est bien sec. Ca passe dans le gosier, mais doucement. Je continue la descente en évitant un gigantesque troupeau de brebis, puis c’est tout droit. Je touche le fond de la vallée : vase glacière et je remonte dans un micro vallon charmant, et derrière moi, c’est une belle barre d’où je viens. Ca monte bien, puis je plutôt que monter droit dans la pente comme le propose le topo, je prends sur la droite la balade bucolique à travers différents petits lacs. C’est un véritable archipel de laquets, très mignon. Les mollets tiennent bons, c’est cool. Mais il faut que je respecte complétement mon corps. Et manifestement, les signaux d’alertes sont directs, pas d’avant signe. Une étape du topo par jour, c’est bien, plus, c’est surement trop. Bon, il reste 11 étapes dont celle d’aujourd’hui sur le topo. A suivre. Ca ferait une dernière étape mercredi prochain, un retour chez moi jeudi, et donc 3j de repos avant de reprendre le travail. Mouais, c’est juste, il ne faudrait pas moins je pense, suite à mon retex de la HRP.

Au Pas de Morgon, ca descend sur le refuge de Vens et le lac. Beaux rochers sur la descente, et très belle vue sur le lac. Arrivée au refuge, je ne résiste pas : il y a de la place, j’ai la flemme de monter l’abri au bord de l’eau, je suis fatigué. J’ai la sensation de revenir de loin. Et j’ai bien discuté avec le gardien, qui est fan de la flore. C’est donc refuge ce soir, 2 à la suite !!
 
Bilan
Dénivelé : + 1557 m / -  891 m
Temps de marche :  7:58 heures
Distance :  19,53km
Kms effort : 39.6
Les + : belles variations entre les alpages et les crêtes, les marmottes
Les - : le physique : mollet et bide


La trace

82GwI0GOA.HRA_22.jpeg

https://www.visugpx.com/akqb98GnfC


La marmotte du parking

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Des dizaines de laquets...

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Quand on a laissé son chapeau tout seul dans un refuge (la blanche), et bien on utilise sa capuche, style de ouf !

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Vu au refuge, j'adore, je le fais déjà chez moi (et les enfants encore plus...)

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#67 14-12-2022 14:45:24

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J23, 29 aout : refuge Vens - lac Rabuons

par la Brèche Borgonio, le Mont Ténibre, le Pas de Rabuons et les Lacs du Cimon

Trop bien dormi cette nuit, c’est classe. Lever 6h30, petit déj simple, ce refuge du CAF, c’est plutôt basique par rapport aux quelques autres déjà testés pour cette traversée. Ce matin, on me confond beaucoup avec le gardien, il parait que j’ai la tête de l’emploi ! Sur les conseils du vrai gardien, je passe par un petit vallon pour voir une plante endémique du Mercantour en fleur que je ne trouverai malheureusement pas. Le vallon reste bien sympathique, sauvage, et rejoins une trace plus passante, pour remonter vers des petits lacs. Ca commence à ressembler aux Pyrénées que je pratique plus. Je coupe dans le pierrier suivant les conseils du gardien pour aller directement à la brèche Borgonio sans passer par le Pas de Vens. Ambiance bien minérale, vue sur le Viso et les Ecrins.

Puis descente vers les lacs de Ténibre, assez beaux. En allant doucement, je suis toujours dans le rythme du topo, c’est cool. Puis, et bien, ca monte, pour de bon. J’oublie de suivre le topo et je descends trop, je me fais donc un petit 150 m de d +/- pour le fun. Bof. Ensuite, c’est donc la montée vers le Mt Ténibre, dans un pierrier cairné. Je me sens bien, la nuit de repos et la journée lente a fait du bien. Ouf. Je fais des pauses plus souvent aussi, pour boire et grignoter. Un court passage facile ou il faut mettre les mains, et hop je suis au sommet du Ténibre, 3030m, vue à 360°, malgré les nuages qui montent. Je déjeune au sommet, pour bien profiter des vues. Puis je descends par les crêtes, je dérange quelques vieux bouquetins males qui trainent leurs sabots dans ce coin. Tout guilleret, je suis mon instinct : ca passe par la, pas besoin de suivre le topo. En fait, rien n’est moins sûr, j’enchaine les pierriers, des passages sans grande visibilité en dessous, bref, je fais le sanglier pour finalement viser au plus vite le retour sur une trace plus accessible. Au bilan, un beau hors sentier pour pas grand-chose, une belle confirmation de ma capacité à assumer longtemps un biais, mais j’ai vu des beaux endroits, sans me mettre en danger.

Au lac du Cimon, je me baigne tranquillement, profitant du soleil pile pour la sortie et le séchage en 5 min tout nu, facilité par le vent. Un peu de lecture au coin d’un rocher, pour profiter de l’endroit, face à un autre lac. Et je décide de finir la journée un peu plus bas, pour bivouaquer pas loin du refuge du Rabuons et profiter de ses services. En effet, j’ai à manger pour 5 diners grand max, donc j’économise (enfin, je porte plus, plus longtemps). Je me dis aussi que mon corps a encore besoin de réconfort. Belles discussions avec le gardien sur les randos au long cours, dont la HRP, cette ambivalence souvent présente d’avoir hâte de rentrer ou pas, et sur la difficile gestion du retour après une longue période d’absence dans notre vie « à la ville ».  J’installe le Pioulou entre des blocs rocheux, et profite de la fin d’après midi pour un bel apéro, puis le diner au refuge. Je croise un papa avec son garçon qui vient de faire son 1er 3000 m en rando, à 9 ans, bravo. Difficile à reproduire pour moi avec mes enfants, et pourtant j’en ai vraiment envie. A creuser pour l’été prochain. Bref, une belle nuit en perspective.

Bilan
Dénivelé : + 1185 m / - 1093 m
Temps de marche :  7 :16 heures
Distance :  8,31km
Kms effort : 25,6
Les + : de belles vues dans un environnement bien sauvage, j’ai bien pris mon temps et le corps tient.
Les – : plus d’IPA au refuge, c’est un scandale lol


La trace

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https://www.visugpx.com/JfEtHZfdBE


En descendant de la Brèche

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Un lac, une pause !

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Bivouac préparé ! Direction l'apéro !

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#68 15-12-2022 14:31:19

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J24, 30 aout : lac Rabuons - Sancturario Sant'Ana

par le sentier balcon, Pas de Colle Longue, la Serriera dell’ Autaret et le Col de la Guercha   

Pas eu froid malgré l’altitude (2500 m), quelques gouttes mais globalement l’abri est bien sec, un sommeil correct sans plus. Lever 6h, et une demie heure plus tard, c’est parti sous une pluie légère. Vu le temps, et vu la caillasse à prévoir par le col du Corborant, et l’envie d’avancer pour pouvoir rentrer chez moi et avoir quelques jours de transition, c’est sans hésitation que je ne remonte pas vers le lac mais suis la ligne de crête par le bas au Sud, via un sentier balisé en mode balcon au-dessus de la vallée de la Tinée, plus roulant, au moins sur le papier. Je monte dans un premier temps pour passer un col à 2700m, ou je croise pour la première fois deux mouflons, en plus des chamois habituels. Je déjeune lors d’une accalmie le muesli que je porte depuis Larche, et je tente de finir la tablette de chocolat italienne pas bonne. Pas encore réussi. Le sentier traverse plusieurs beaux pierriers qui usent bien mon moral d’aujourd’hui, ce qui me confirme dans l’idée d’avoir fait le bon choix en prenant cet itinéraire ou déjà je sature de caillasse, qu’est ce que ca aurait été la haut ? Je vise le Sanctuaire de Sant’Ana pour ce soir, et dormir au chaud et au sec.

De belles vues sur la vallée de la Tinée avec ce chemin à flanc et quasi désert. Je croiserai seulement 3 personnes sur la journée, ils sont en train de replier leur tente dans un endroit peu adapté au bivouac, bien en pente. Puis je bascule côté italien, et j’apprécie encore une fois les friches militaires, et les ruines de baraquement disséminés un peu partout. Les sentiers sont ici d’anciens chemins militaires. Montée bien raide, escarpée et peu empruntée entre le colle longue et l’éperon nord du Lautaret. Je suis content d’arriver en haut avant l’orage, car le temps n’est pas très favorable, et ce passage était pas loin de la limite de ma zone de confort par temps acceptable, sous la grêle et le tonnerre, bof.

Je déjeune plutôt rapidement, étant un poil stressé par la météo, je me pose quand même pour souffler et faire retomber cette pression que je peux me mettre tout seul et qui ne m’apporte rien. OK, il faut pas trainer, mais bon en même temps, je suis la pour en profiter, ca va bien se passer dans tous les cas. Yes. Aller, c’est reparti sur des bases plus saines, en descente. J’ai l’impression d’être dans les Pyrénées, dans le Néouvielle. Caillasse mon amie, te voila encore. Puis c’est le Passo del Bue, qui monte bien et vertigineux également, mais que je trouve finalement moins impressionnant que le passage précédent. Est-ce que c’est moi qui était plus serein et le ventre plein ?

Je trace ensuite sur un chemin militaire d’un mètre de large sans pierrier pour la fin de la journée, enfin, pour 20 min environ, mais quel pied ! J’arrive par le haut au Sanctuaire de Sant’Ana  vers 16h30 et je fonce vers l’hôtel pour voir si je peux profiter du refuge : pas de soucis, il y a de la place, j’aurai même droit à un dortoir 4 lits pour moi tout seul, dans un des nombreux bâtiments du site. C’est déjà hors saison ici m’explique mon hôte. Douche, repos, musique pendant que dehors il pleut bien fort. A l’heure des vêpres, j’hésite, et finalement décide de juste visiter l’église et d’admirer que celle-ci est en pente, et je repars sans vivre l’expérience d’une messe en italien dans la montagne. Le diner est passable à l’hôtel, mais je suis plongé dans la lecture du livre le Meilleur des Mondes, et je suis transporté ailleurs mentalement, et passerait une bonne soirée.

Bilan
Dénivelé : + 1327 m / - 1809m
Temps de marche :  9:01 heures
Distance :  21,47km
Kms effort : 43,8
Les + : des belles vues, des belles montées engagées, personne sur les chemins, un soir au sec
Les - : mon aversion pour la caillasse aujourd’hui, le temps.


La trace

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https://www.visugpx.com/F447roUd55


Abri militaire au dessus de la Tinée

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Passage un peu gazeux en montée

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Toujours vers l'Est...

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L'église du Sanctuaire

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Un dortoir (ou plutot une chambre de 4) pour moi tout seul !

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#69 15-12-2022 17:51:42

brons07
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Bonjour,

Très bon bon souvenir de Charly au refuge de Rabuons, ses conseils, son humanité et sa liqueur de je ne sais plus quoi mais bien bonne.

Le passo del bue plus impressionnant sur le topo qu'en vrai, je suis bien d'accord même s'il faut faire attention.

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#70 16-12-2022 13:35:16

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Salut,

@Brons07 : oui, Charly c'est bien ca. Très humain, et accessible. Meme si le stock IPA était terminé, je ne lui en tiendrai pas rigueur  tongue

pour le paso del bue, oui franchement j'ai trouvé la montée vers le col précédent (éperon nord du Lautaret) plus impressionnante en fait, plus engagée et de moins bonne qualité pour le sentier. On y passe pas si arrêt au refuge Alexandris Foches. Es tu passé par le refuge ? Sinon, as tu eu un souvenir plus marqué du col éperon nord ? Ton retour m'interresse pour voir si effectivement la faim (et la fatigue associée) peut jouer sur mon analyse ou pas en temps réel.

Merci !

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#71 17-12-2022 09:55:46

brons07
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Bonjour cajba,
Je ne suis pas passé par le refuge, j'ai pris la variante par les lacs colle longue et le pas du même nom direction col de la Guercha ou j'ai dormi dans un abri militaire. topo Trans'Alpes.
Pas de souvenir particulier de la montée vers l'Autaret.
Je me souviens davantage du départ de Rabuons, montée de Corborant dans le brouillard sur un terrain instable ou je n'étais pas fier, mais il me semble que nos souvenirs des difficultés sont liés à l'état de forme et à la météo.
Beaucoup de pistes militaires dans le secteur, donc plutôt roulant.
Cette traversée est pour moi un aussi bon souvenir que la HRP effectuée l'année précédente.
Je les trouve complémentaires et du même niveau, aussi exigeant et aussi beau.
allez envoie la suite lol

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#72 03-01-2023 15:23:48

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Hello les randonneurs légers, meilleurs vœux à toutes et tous ! Je m'y remets ! big_smile


J25, 31 aout :  Sancturario Sant'Ana - Bivacco Guiglia

par la Cime de la Lombarde, le Pas du Loup, la Baisse de Druos, les Lacs de Valscura, le Colletto del Valasco et les Lacs de Fremamorte

Lever 6h15, j’ai déjà mon petit déjeuner à emporter d’hier soir, je mange et peux ainsi mettre tous les déchets à la poubelle, ca en fait pas mal. Puis à 6h50 je pars, d’abord vers le Sud puis vers l’Est, qui sera le cap des prochains jours. Ca monte parmi un paysage montagnard agrémenté d’icônes religieuses : ca commence par une grande statue de la vierge sur un rocher, le tout bien bétonné. Puis c’est des petites niches votives, avec des petites vierges, des photos, des anges, etc. Je ressens l’empreinte forte de la spiritualité de ce sentier. Puis je croise des chamois, assez peu farouches, puis arrive sur la crête, pour rejoindre le col routier entre l’Italie et la France. Belles vues, des bornes frontières, ca me rappelle la HRP.

Au col, et bien comme d’hab, des voitures, motos, cyclistes, qui se prennent en photo et repartent, ainsi qu’une sculpture d’un bouquetin multicolore, je m’en veux de ne l’avoir pas pris en photo car il est quand même marquant. Après une petite pause, direction la caillasse pour monter sur la Cime de la Lombarde à 28XX m, sentier finalement plutôt agréable, sur la fin il faut monter de blocs en blocs, mais j’envisageai cela en pire vu d’en bas. Belles vues, le Viso notamment, déjà entouré de son berceau de nuages, mais que j’ai pu apprécier sans sur la crête précédemment, mais aussi au loin la Barre des Ecrins. Puis je continue, en faisant des zigs et des zags avec la frontière, suivant les cols, mais avec une très bonne surprise : la plupart des sentiers sont des chemins militaires, et sont top niveaux ! J’ai l’impression sur certains d’être sur une voie romaine, alors que je traverse un gros pierrier : je kiffe.

Arrêt déjeuner au lac de Terre Rouge, les pieds dans l’eau, au soleil, je profite. Ce midi, c’est quinoa précuit, j’innove ! Bon certes, comme je n’ai pas de pain, c’est un peu forcé, mais quand même ! C’est bien bon en tout cas. Puis ca repart coté italien, et vu l’heure, vu comment je me sens bien, je décide de continuer et de viser le bivacco Guiglia plutôt que vers le refuge Questa comme le propose le topo, pour profiter du calme et de l’autonomie. Je vous passerai les détails sur mon esprit divaguant sur le nom du bivouac et pourquoi c’est Julie en italien et tout ca tout ca en vous disant que c’est Giulia Julie en italien, et que le nom du bivacco est un nom propre en lien avec le CAF italien (je ne sais plus).

J’ai néanmoins un peu peur des orages et de la pluie sous le Pioulou si ca dure longtemps, et de ne pas pouvoir bouger et profiter des moments ou je ne marche pas, n’étant pas dans la démarche de marcher le plus possible toute la journée. Donc un abri en dur, c’est top pour moi si les conditions sont bofs. Je collectionne les chemins voies impériales romaines en montée, en descente, sur du plat, le pied. Quelques beaux lacs, malheureusement de gros nuages cachent le soleil, rendant les contrastes moins attirants. Quelques marmottes par ci par la, et comme depuis de nombreux jours mais je n’en parle que maintenant, l’omniprésence dès que je m’arrête d’un insecte, croisement entre une mouche et une guêpe, qui vient, seul ou à plusieurs, me renifler. Cet insecte peut faire du vol statique, et ne vient rien manger, rien piquer, juste voir et sentir. Truc de ouf. Aux sommets, dans les vallées, je me pose, et tin din ! qui voila ? Après une recherche sur internet, ca serait une espèce de syrphe, plutôt famille mouche donc.

J’arrive au bivacco, trop content, il n’y a personne (comment ca je suis un gros ours mal léché ?). Il est rustique, 9 places sur le papier avec des lits relevables, à plus de 4 ca doit vite devenir compliqué. Je fais le tour du proprio, aération, coup de balais, etc. Les sommiers en fil métal sont bien fatigués aussi. Mais il est posé devant la face Nord de l’Argentera, quelques chamois autour, ca tue. Je prends l’apéro au rhum tranquillement, puis nouilles chinoises, et je me met dans mon lit hamac en regardant par la fenêtre, je vois les lumières de la vallée au loin…

Bilan
Dénivelé : + 1811 m / -  1410m
Temps de marche :  9:08 heures
Distance :  20 km
Kms effort : 45,2
Les + : ambiance spirituelle le matin, les chemins pavés et le saute-mouton avec la frontière
Les - : beaucoup de déchets de la 2eme guerre mondiale, mon envie de confort

La trace

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https://www.visugpx.com/WJRoU434Ke


Icônes qui pavent le sentier de bon matin

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Sur les crêtes au dessus d'Isola 2000

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Les chemins militaires coté italiens

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Encore un petit pour la route

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Le Land Art n'a pas besoin de mains humaines

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Bivouac du soir devant l'Argentera

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Dernière modification par cajba (27-01-2023 14:48:08)

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#73 06-01-2023 16:56:39

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

aller, je continue, bientôt la fin ! le processus d'écriture est parfois presque plus compliqué que la rando elle même !!

J26, 1 septembre : Bivacco Guiglia - refugio Genova

par le Rifugio Remondino, le Lago di Nasta, et le Colle di Brocan   
Nuit acceptable dans le lit hamac, il a bien plu cette nuit, et en fin de nuit, c’est encore l’orage qui tonne en bas dans la vallée. Après un bon muesli, c’est parti à 6h50. Tout est trempé, je glisse plusieurs fois sans conséquence sur les rochers et boue de la sente. Bien évidemment, mes pieds sont trempés aussi, heureusement je traverse quelques champs de framboisiers pour oublier tout cela, il reste encore quelques fruits mangeables. Miam. Je croise quelques chamois, des femelles avec leurs petits.

Je continue la descente du vallon, que je devrais remonter de l’autre coté pour contourner l’Argentera, en passant par le refuge Remondino, dont je voyais bien les lumières hier : il doit être à vol d’oiseau à 2 km max du refuge, mais quand quelque 600 m de D-/+ pour le rejoindre. Je fais quelques petites pauses, profites de la nature autour de moi. Le petit refuge privé Regina Elena est mignon comme tout, j’aurais bien tenté de dormir dedans aussi. Je vois que je suis en avance sur le topo en marchant doucement, le sac se vide aussi, je retrouve du tonus, c’est cool. Il bientôt 9h00, en France, dans une autre vie, c’est la rentrée scolaire. Une grande pensée à mes enfants. Je m’amuse à chercher à être à 9h00 à 2022 m d’altitude, pour un clin d’œil avec moi-même. Oui, on peut se lâcher et faire des trucs un peu bêtes quand on est tout seul. Une grosse heure plus tard, je suis au refuge, et le soleil donne. Belle vue sur le parcours de la matinée, j’en profite pour une belle pause : capuccino, part de tarte, re capuccino… Je lézarde une heure, tout seul avec les gardiens. Puis je repars en montée dans la caillasse, pour la première fois de la journée, il faut bien !

Sur ce sentier, beaucoup de traces et de balisages, certains doivent avoir peur de se perdre ou alors il y a déjà eu des accidents, bref, je ne peux pas me perdre. Je déjeune un peu avant le col pour profiter des derniers rayons de soleil, les nuages arrivants de partout. Noix, saucisson, parmesan et wasa, et chocolat en dessert. Par miracle, je capte un peu de réseau, et en profite pour avoir des infos sur la famille, la rentrée, tout ca. C’est bon pour mon moral. Au col de Brocan, nuages tout partout, du frais, et une belle descente de fada dans la caillasse, donnée pour 2 heures dans le topo. J’adapte mon rythme avec mon objectif des prochains jours, et pour aujourd’hui, et bien le plus gros est fait. Comme le temps n’est pas top, et que j’aime bien mon confort, c’est refuge Genova ce soir, puis bivacco demain, et pour le samedi du WE, je réserve au refuge des Merveilles pour dans 2 jours. Wahou, quelle organisation ! Au moins, comme cela je n’ai pas à me préoccuper de cela, c’est pas mal aussi. Je descends donc doucement, avec de multiples pauses pour admirer les effets des glaciers sur les roches, certaines sont lisses comme la peau d’un bébé. Beaucoup de crapauds aussi, certains plus gros que ma main. Mazette ! En contrebas, j’observe pendant une bonne demie heure une harde de chamois, ils sont une trentaine à vaquer à leurs occupations sur un grand replat marécageux : broutage, sieste, et les petits s’amuse à combattre ou à faire des cabrioles. Top, comme dans un reportage animalier. Malgré l’absence de soleil, je m’arrête me laver les pieds et mon t-shirt dans un ru qui m’en donne l’envie. Bref, je profite de la vie.

J’arrive à 17h au refuge, nous serons 3 ce soir ! J’ai ma chambre à moi ! Il pleut 10 min après mon arrivée. Je sens que j’ai hâte ce soir d’arriver chez moi, ça sent l’écurie. A priori, 4 jours de marche encore, c’est la fin ! Et en même temps, je ne veux pas que cela se finisse. Bizarre non ? J’ai pourtant envie de prendre mon temps, d’en profiter à max. J’avais déjà eu ces sentiments contradictoires pour la HRP, donc je les accueille sans chercher à analyser quoi que ce soit. Mon objectif est vraiment d’en profiter jusqu’au bout, et de ne pas pousser trop le bouchon vers oui je peux le faire en plus court pour gagner un jour. J’ai prévu un découpage raisonnable pour ménager la chèvre et le chou là-dessus. Diner au top et bien sympa avec le couple suisse. Soupe, risotto, escalope milanese, salade composée et tarte. Miam !! Et discussions montagne sur les Alpes. Je fais un tour à la tombée de la nuit pour voir le barrage d’à coté (Digas de Chistas), dont l’histoire est décrite dans un livre lu au refuge. Passionnant, et magique, avec les effets de lumière et les nuages. Je m’endors paisiblement sous une couette, un truc de ouf.     

Bilan
Dénivelé : + 1138m / -  1547m
Temps de marche :  6:55 heures
Distance :  10,54 km
Kms effort : 29,7
Les + : les capus, le soleil quand il y en a, les jeux de lumière, prendre le temps de flâner
Les - : pas trop été fan de la première partie de la descente du col de Brocan


La trace

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https://www.visugpx.com/qsj4bfh9zh


Vue hier soir de la fenêtre de la boite de sardine du bivacco

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le refuge Remondino, et derrière, le terrain de jeu de ce matin et d'hier

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En haut du col de Brocan

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Trempette dans le ru

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Au bord du lac près du refuge Genova, ambiance Elfes et Gobelins

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Dernière modification par cajba (27-01-2023 14:49:19)

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#74 06-01-2023 18:55:51

tacheton
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Je trouve excellent d'arriver a tenir le rythme, voir ralentir sur la fin. On a tous tendance à forcer et toi tu musardes. ça transpire le plaisir. pouce

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#75 13-01-2023 15:09:29

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

tacheton a écrit :

#673500Je trouve excellent d'arriver a tenir le rythme, voir ralentir sur la fin. On a tous tendance à forcer et toi tu musardes. ça transpire le plaisir. pouce

merci, oui, effectivement, j'ai tout fait pour profiter des derniers jours et ne pas foncer vers l'arrivée. Après c'est facile à dire, mais pas toujours facile à faire !

aller, la grippe m'a stoppée une semaine, je me remotive pour la fin de ce périple... tongue

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