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Jour 15

Cabane d'Añescruzes - Cabane de Coronas (sud Aneto) +1530m/-1400m 8h30

Le temps pour aujourd'hui nous inquiète, on quitte donc la HRP pour rester côté espagnol. On laisse des étapes magnifiques côté français, mais cette option nous permettra de tenter l'Aneto par la vallée de Coronas en redescendant du massif par les Etangs de Llosars, Ballibierna, le refuge d'Anglos et le long du ruisseau d'Anglos qu'on nous a décrit comme “absolument superbes”. Longue étape sur la carte, mais “roulante” donc ça va.

Arrivée au pied de l'Aneto

Bien dormi, j'entends leur réveil à 5h. Suspense… Ils se lèvent, zut. Je me lève aussi, Nico peu après. J'ouvre la porte: pas de pluie, il fait nuit noire, me retourne et Nico est là, les yeux écarquillés… Il se les frotte et regarde à nouveau dehors, puis il me regarde, l'air halluciné: “mais c'est des barjots, il fait nuit, ils vont marcher la nuit !!!!!!”. On le rassure (le jour sera bientôt là), peu habitué au horaires montagnards, il réalise que c'est courant en montagne de se lever et partir alors qu'il fait encore nuit. On mange ensemble puis on se dit “au revoir”: comme décidé la veille, on se dirige vers le port de Gistain, eux passent côté français pour dormir à la Soula. Arrivés au port, le ciel est gris de nuages menaçants qui arrivent rapidement du sud et assombrissent la vallée d'Estos et le massif de l'Aneto au point de nous faire penser à la terre du Mordor du Seigneur des Anneaux! “En plus tu marches avec un nain” rajoute Nico en rigolant (il n'est pas grand) !!! On se marre encore quand on commence la descente. S'il fait aussi mauvais demain, adieu l'Aneto on poursuivra par le GR11.

Mauvais en temps en perspective? Dans le doute nous restons côté espagnol

Rio de Estos

La vallée d'Estos est très longue, mais assez jolie surtout que le soleil est miraculeusement revenu. Plusieurs sentiers parallèles écartés de quelques mètres nous font hésiter à maintes reprises, au point qu'on aperçoit le refuge d'Estos après l'avoir dépassé. Arrivé en bas, dans la vallée de Benasque, mes pieds ont morflé mais c'est pas fini !

Par un chemin on longe la route qui mène à Benasque pendant un moment puis on s'engage à droite dans la vallée Ballibierna. C'est une longue piste qui nous permet de marcher côte à côte en discutant, cette fois ci, pas de prise de tête comme hier sur le pourquoi et comment: nous serons au pied de l'Aneto ce soir et demain si tout va bien, on attaque !

On discute pendant 1 heure -au moins- de cinéma, tous nos favoris y passent ! Tout au long de la piste, des ruisseaux tombent de la falaise à gauche, ce qui nous permet de bien nous hydrater sous la canicule ambiante. Un minibus passe à moitié rempli, apparemment il fait la navette entre la vallée et le refuge de Coronas. Dans nos discussions passionnées, on manque la cabane de Quillon et arrivé au refuge de Coronas en bout de piste à 14h30, je m'aperçois que j'ai perdu la carte.

Quel con ! Sachant que je l'ai consultée la dernière fois il y a 45 minutes environ, je laisse mon sac près de Nico et pars en footing dans la descente. 10 minutes à courir au soleil en me disant “au prochain virage demi-tour” et puis je la retrouve. Demi-tour, 12 minutes toujours en footing me revoilà -un peu naze- au refuge. Les quelques ampoules que j'ai me font quand même un peu mal. Mon tendon d'Achille droit -que je “sens” de plus en plus- m'inquiète. Le refuge est ouvert et non gardé, dans un cadre magnifique près d'une très jolie rivière. Il y a quelques randonneurs, la plupart sur le chemin de la vallée.

On décide quand même de continuer vers l'Aneto pour raccourcir l'étape de demain qui risque d'être longue. On emprunte donc notre cinquième vallée de la journée: la vallée de Coronas jusqu'à un tout petit abri indiqué seulement par un point sur la carte: l'abri de … Coronas bien sûr, près de l'étang de Coronas et on s'arrête là. Je n'ai pas envie de solliciter davantage mon tendon d'Achille pour aujourd'hui et puis le coin est sympa et enfin nos chemises commencent à sentir! On avait lavé les sous vêtements au-dessus de Bielsa avant hier mais pour les chemises, pas lavées depuis le jour 10, il est temps.

Près de l'Aneto à l'abri de Coronas

On passe un bon moment cool à buller et discuter sur les dalles chauffées par le soleil. Je suis inquiet à propos de mon talon d'Achille que j'ai senti durant toute la journée. Pas vraiment douloureux mais si je déclenche une vrai tendinite à cet endroit, j'en aurais pour des mois ou des années… Je fais donc part à Nico que je pourrai abandonner dans les jours qui viennent, voire demain si ça empire. Ce serait dommage mais sans trop de regret: je me suis régalé jusqu'ici. Nico se pose la question est-ce qu'il arrêtera ou continuera si je stoppe. “Continue bien sûr” je lui dis. “Tu en es capable et même si on a voulu faire ça ensemble, ne t'arrête pas à cause de moi”.

Menfin demain est un autre jour, je continue à boire des litres et on verra !

L'intérieur de la cabane est assez grand pour 3, maxi 4 personnes, sol en terre, le toit troué est plus ou moins colmaté avec des bouts de couverture de survie, l'ensemble est super propre. Pas de porte.

hrp/15.txt · Dernière modification : 2015/11/22 08:10 de 127.0.0.1