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choisir_ses_chaussures

On va d’abord voir les éléments à prendre en compte dans le choix d’une chaussure puis passer en revu les différents type de chaussures de marche.

I) Éléments et caractéristiques d’une chaussure :

1. La semelle :

Jadis cloutée, la semelle des chaussures de marche est de nos jours faite de gomme adhérente avec un relief assurant une bonne accroche*. Les semelles les plus courantes sont de la marque Vibram, mais certains fabricants utilisent leurs propres semelles, au moins pour leurs modèles les moins chers. En principe plus la gomme est tendre, meilleure sera l’adhérence, au détriment de la durabilité, mais comme ni Vibram, ni les fabricants ne donnent d’infos là-dessus, il est difficile de savoir ce qu’il en est pour une paire de chaussure donnée.

Une semelle se caractérise aussi par sa rigidité : on peut avancer que plus elle est souple, plus la chaussure sera confortable. Jusqu’à un certain point, car n’étant pas habitués pour la plupart d’entre nous à marcher pieds nus, nous avons besoin d’un certain support.
Autre avantage d’une semelle souple et fine : on sent mieux le terrain, on est avertit plus tôt d’une perte d’adhérence.
À l’opposé, la rigidité offre des avantages indéniables en montagne : plus grande facilité à faire des marches dans la terre ou la neige, plus grand choix de prises…

Semelles rigide : prise à deux mains, la chaussure ne plie pas.
Semelle semi-rigide : la chaussure plie légèrement.
Semelle souple : la semelle plie sans qu’on ait besoin de trop forcer.

2. La tige :

Plus ou moins haute et rigide.

Avantages d’une tige haute : le plus évident mais pas le plus important, une tige haute constitue une barrière face à tout ce qui pourrait entrer dans la chaussure : cailloux, eau lors de la traversée d’un ruisseau, neige, en conjonction avec des guêtres.

Autre avantage bien connu : la protection des chevilles.

Troisième avantage, peut-être le plus important : une tige haute permet de soulager la cheville dans les dévers et pour les prises de type gratton.

3. Les lacets :

Plats ou ronds. Les ronds, qui sont constitués d’une âme entourée d’une gaine résistante à l’abrasion sont réputés solides mais glissants, surtout quand ils sont mouillés. Quelques astuces permettent toutefois de limiter ce problème, comme les faire passer dans les crochets du haut vers le bas, maximisant ainsi la friction, et terminer par un double nœud. Les plats sont moins résistants, moins glissants et moins chers.

Certaines trails sont aussi équipées de lacets très fins, qui ne se nouent pas mais se serrent au moyen d'un “bloqueur”. Ce système semble pratique mais des utilisateurs se plaignent d'un manque de solidité.

Quel que soit leur type les lacets doivent être dynamiques, c'est-à-dire être capables d’une certaine élasticité, sous peine de bloquer la circulation sanguine.

4. La semelle de propreté :

Il s’agit de la semelle intérieure amovible. Ça peut-être une bonne idée de la remplacer, soit qu’elle soit usée, soit pour en mettre une de meilleure qualité. Il en existe des procurant un meilleur amorti ou une meilleure résistance thermique.
Certains muls changent la semelle selon les conditions : une fine en hiver pour pouvoir mettre des chaussettes épaisses sans comprimer le pied et une plus épaisse le reste du temps.
Pour ceux qui ont le pied fin et qui ont du mal à trouver des chaussures où leur cheville est suffisamment tenue, une semelle plus épaisse vers l’arrière peut parfois régler le problème.

5. Le pare-pierre :

C’est une protection en caoutchouc qui recouvre l’avant et parfois l’intégralité du bas de certaines chaussures. Il protège bien sûr des chocs et de l’usure contre les pierres, mais aussi de l’eau et de la neige. Il peut parfois être utile pour prendre certaines prises.
Inconvénient : il diminue la respirabilité de la chaussure.

6. Les débords :

Ils permettent d’utiliser des crampons ou des raquettes munis de fixation automatiques (débords avant et arrière) ou semi-automatiques (débord seulement à l’arrière). Ils vont de paire avec une certaine rigidité de la semelle.

7. La membrane imper-respirante :

Sont but est bien sûr de protéger de l’eau extérieur tout en assurant une certaine évacuation de la transpiration.
Toutes les chaussures n’en ont pas. Le cuir bien entretenu se comportant comme une membrane imper-respirante, les chaussures traditionnelles comme les Galibier Super Guide ou les Perfeckt s’en passent bien. Le cuir serait même meilleur dans le sens ou il pompe l’humidité de la transpiration. Mais pour que cela fonctionne bien une bonne épaisseur de cuir est nécessaire, ce qui se traduit par un kilogramme sur chaque pied ainsi qu’une certaine isolation, pas toujours souhaitable.
On peut aussi choisir de renoncer à l’imperméabilité au profit d’une meilleure respirabilité et d’un séchage plus rapide. C’est la stratégie adoptée par les utilisateurs de la Tech amphibian. Cette solution est plus dure à appliquer quand on préfère des chaussures à tige haute, mais elle est toujours possible.

* Accroche et l’adhérence sont deux notions différentes, bien que liées. L’adhérence est surtout importante pour tenir sur des surfaces dures, comme le rocher, l’accroche est plus utile quand le terrain est plus ou moins meuble (terre, neige, herbe…). Bien souvent, les deux sont nécessaires ; dans un éboulis, par exemple.
On peut faire une correspondance avec les pneus de voitures : adhérence des pneus de F1 presque lisses versus accroche des pneus de 4×4 ou de tracteur.

II) Types de chaussure

La classification suivante n’est pas forcément la plus pertinente. C’est juste celle que l’on retrouve le plus souvent sur les sites des fabricants.

Les poids sont généralement donnés pour la taille 42 Fr = 8 UK = 9 US.
Les poids donnés dans cet article sont ceux d'une paire de chaussure en 42.

1. Alpinisme, Mountain :

Si on laisse de côté les chaussures pour expéditions/alpinisme hivernal on va trouver, en simplifiant, deux types de chaussures dans cette catégorie:

- Semelle rigide avec débords avant et arrière, souvent plus ou moins thermiques, destinées surtout à l’alpinisme en neige. Poids 1900-2000g.

- Chaussures beaucoup plus légères, sans doublures thermiques, à semelle semi-rigide, généralement cramponables semi-auto (débord arrière uniquement). Destinées en principe à l’alpinisme estival sur rocher. Sont suffisamment souples pour une utilisation en rando « engagée ». Poids 1200-1500g.

2. Grande randonnée, Backpacking :

Sous cette appellation pour le moins floue les fabricants rangent des chaussures à tiges hautes, semelles semi-rigides, à relief profond. Elles ont souvent de généreux pare-pierres, mais rarement des débords. Elles se distinguent généralement par leur tige en cuir et leur style plutôt « traditionnel ». Conçues pour la randonnée en montagne, sur tout type de terrain. Souvent suffisamment techniques pour être utilisées en alpinisme peu difficile. Poids 1600-1800g.

3. Randonnée, Hiking :

Semelle (relativement) souple. Tige généralement plus basse et plus souple que dans la catégorie précédente (« mid » ou « mi-haute »). Constituée d’un plus grand nombre d’empiècements de cuir et synthétique. Pare-pierre moins développé ou même absent. Prévues pour la marche sur chemin essentiellement, en terrain moyennement accidenté (montagne, mais pas exclusivement). Poids : 1100-1300g.

4. Approche, Approach, Scrambling, Bouldering :

Dans cette catégorie on va trouver des hybrides parfois étranges entre chausson d’escalade, chaussure de trail running et chaussure d’alpinisme. Certaines présentent l’aspect d’un chausson avec un talon plus épais et cranté pour pouvoir marcher dans l’herbe, d’autres allient une tige basse à une semelle semi-rigide. Poids ~900g.

5. Multiactivités, Multi-sport :

Comme le nom l’indique, on va trouver là des chaussures peu spécialisée, faites pour pouvoir être portées tout les jours comme dans diverses activités d’extérieur. Peuvent tout à fait convenir à la randonnée tant qu’on ne leur en demande pas trop. On peut noter : l’importance bien souvent donnée à l’aspect de la chaussure, au confort plus qu’à la performance (versus trail running). La semelle est souple et le confort s’apparente à celui de « baskets », mais avec une accroche et une adhérence bien meilleure. Poids 700-1000g.

6. Trail running :

À la base des chaussures pour courir sur les chemins, adoptées par bien des muls pour la randonnée.

Le choix de chaussures de trails est très personnel et dépend très précisément des capacités de chacun. Ainsi il est impossible de répondre à une question du style « Puis-je faire le GR20 en chaussures de trail ?»… Les paramètres à prendre en compte lors du choix des chaussures sont nombreux, le terrain n’est que l’un d’eux et pas forcément le plus important. Le vécu du randonneur, sa physiologie, le poids de son sac, son équilibre, etc peuvent être tout aussi importants à prendre en compte. Donc la réponse dépend de chacun. Voici le bilan d’une expérience personnelle en chaussures de type raid.
Poids : 600-800g.

III) L'essayage :

Maintenant que vous y voyez un peu plus clair dans l’offre pléthorique du marché, voici quelques conseils à appliquer pour ne pas se tromper à l’essayage :

choisir_ses_chaussures.txt · Dernière modification: 2016/08/10 16:25 par bgauzere