Se laver n'est pas une nécessité absolue. Beaucoup d'êtres humains dans le monde ne se lavent pas tous les jours, y compris après un effort physique. Néanmoins, cela peut présenter quelques inconvénients:

- risque de développement d'eczémas et surtout de mycoses au niveau des pieds

- l'accumulation de sels minéraux et “cristaux d'urée” via la transpiration empêche la peau de respirer et peut provoquer, suite aux frottements avec les vêtements, des irritations

- les odeurs, désagréables surtout pour les autres

- à moins de disposer d'un “sac à viande”, le sac de couchage récupère durablement crasse et odeurs

- plus on se lave, moins il est nécessaire de laver les vêtements

Or, dans le cadre d'une randonnée légère, il n'est pas question d'emporter toute sa trousse de toilette.

On peut bien sûr se laver dans les refuges, les hotels, les toilettes de bistrots, etc., et ainsi ne rien emporter. Supposons toutefois que nous évoluons dans une région éloignée de toute civilisation ou que nous n'ayons pas envie de nous arrêter dans ces maisons.

On pourrait se contenter des cours d'eau. Mais l'eau seule n'élimine pas forcément toutes les odeurs et bactéries.

On pourrait se contenter du soleil, les UV détruisant la plupart des bactéries. Mais ce n'est pas sain pour la peau, le soleil n'est pas toujours au rendez-vous et il n'enlève pas les odeurs.

Les vêtements dits “anti-bactériens” permettent d'éliminer une partie des bactéries, mais, dans l'état actuel des choses, ce n'est pas encore satisfaisant et les odeurs sont toujours là.

Un morceau de savon est la solution la plus commode. Le savon est en effet peu encombrant tout en permettant une multitude d'applications en plus de la toilette du corps: soin des cheveux, mousse à raser, lessive, vaisselle et antiseptique pour les plaies légères.

Les meilleurs savons sont le savon de Marseille et, surtout, le savon d'Alep.

On choisira si possible un savon biodégradable.

On évitera de se laver avec un savon directement dans les cours d'eau ou les lacs, car même les savons biodégradables sont susceptibles de porter préjudice à l'environnement (tout comme l'urine qui est pourtant stérile et biodégradable). On utilisera donc sa gourde ou un récipient spécial (cf. la platy-douche) soit près d'une voie d'égout dans un village, soit à plus de 30 mètres de tout cours d'eau. Une autre technique consiste à se laver avec la pluie, ou encore à utiliser la rosée du matin récupérée sur un tissu absorbant.

On peut économiser l'eau et le savon en faisant mousser celui-ci à l'aide d'une “fleur de douche”, la moustiquaire de tête pouvant faire l'affaire.

Pour se sécher, on ne prendra pas une serviette destinée à ce seul usage, mais son bandana, ses vêtements de rechange, une serpillère servant à tout (les serpillères ultra absorbantes en microfibres disponibles dans les grandes surfaces ont une qualité équivalente aux serviettes vendues dans les boutiques de sport pour un prix moindre), etc..

Le savon présente cependant quelques inconvénients:

- Il faut de l'eau à l'état liquide (ce qui n'est pas évident en hiver ou en altitude par exemple)

- Il est très désagréable de se mouiller quand il fait froid et qu'il y a du vent

- Les lingettes: très agréables, elles laissent cependant des déchets dans le sac et ne sont pas recyclables. Toutefois, on peut facilement se préparer des lingettes nettoyantes faites avec un carré de tissu en microfibre (ou autre tissu léger absorbant). On prépare un mélange antibactérien (à base d'alcool et /ou d'huiles essentielles antibactériennes comme le melaleuca ou encore mieux, avec un produit antibactérien à base de limonoïdes extraits du citron, c'est très efficace et ça ne pollue pas, c'est même utilisé pour la conservation des aliments. www.biosecurlab.com ) et on humidifie les lingettes avec. On place le tout dans un ziploc et voilà! La lingette est lavable et réutilisable.

- Un puissant désodorant: supprime durablement les odeurs, mais n'élimine pas forcément toutes les bactéries. Désodorant maison: quelques gouttes d'huile essentielle de melaleuca et de lavande. Ça sent bon et ça élimine les bactéries qui causent l'odeur. Reste juste à trouver un récipient MUL pour la transporter car les huilles essentielles sont généralement vendues dans des petits pots en verre, ce qui pèse un peu.

- Le “gel main sans rinçage”: très pratique, mais un peu plus lourd et sentant fort le désinfectant (ce qui permet du reste d'éloigner quelques nuisibles). Un flacon de 75 ml permet environ 10 toilettes complètes.

- Pierre d'alun: elle serait très efficace à tout point de vue, légère, durable, mais elle est fragile, elle ne serait pas très saine en raison des cristaux d'aluminium qu'elle contient (en débat), et, selon un utilisateur, susceptible d'empêcher la peau de respirer (en débat).

- Shampooing sec maison: Des flocons d'avoine passés au mixer font bien l'affaire. L'avoine absorbe l'excès de sébum. L'argile verte fait aussi le même travail. Laisser agir quelques secondes, un p'tit coup de peigne pour enlever le surplus et le tour est joué! Bon, c'est sûr que ça vaut pas un bon lavage à l'eau, mais c'est mieux que rien du tout.

Dans tous les cas, ces moyens de se laver sans eau n'ont pas la polyvalence du savon. Ils ne permettent pas de laver à la fois les cheveux, le linge ou la vaisselle. Pour remédier à ces inconvénients, on peut partir les cheveux rasés ou tressés, renoncer carrément à la lessive et à la vaisselle, ou prendre un peu de savon juste pour ces quelques tâches.