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histoire_de_l_equipement_leger

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histoire_de_l_equipement_leger [2015/03/25 19:49]
Jobig
histoire_de_l_equipement_leger [2019/12/07 15:47]
oli_v_ier Ajout de "« Dans la vie, il ne faut pas s'encombrer » Paul MORAND"
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 ====== L'​histoire de l'​équipement léger d'​escalade et de randonnée ====== ====== L'​histoire de l'​équipement léger d'​escalade et de randonnée ======
  
-//​Traduit ​de l'​anglais de la page de l'​ex-site Kimmlite (devenu [[http://​www.theomm.com|OMM]]),​ complété par Baltardive.// +===== Quelques archives ===== 
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 +Traduites ​de l'​anglais de la page de l'​ex-site Kimmlite (devenu [[http://​www.theomm.com|OMM]]),​ complété par Baltardive.
  
 //Pour en discuter : le [[http://​www.randonner-leger.org/​forum/​viewtopic.php?​id=4819|forum]].//​ //Pour en discuter : le [[http://​www.randonner-leger.org/​forum/​viewtopic.php?​id=4819|forum]].//​
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   * En 1995, les américains pionniers du matériel fait-maison Ray et Jenny Jardine ont traversé le Pacific Crest Trail long de 4120 km en trois mois et quatre jours. Leurs sacs pesaient environ 3,9 kg (nourriture exclue). Le sac en lui-même pesait 430 g mais plus important est leur approche totalement engagée, à l'​image de beaucoup de pionniers. Certaines innovations des Jardine sont aujourd'​hui commercialisées par Golite depuis 1998.   * En 1995, les américains pionniers du matériel fait-maison Ray et Jenny Jardine ont traversé le Pacific Crest Trail long de 4120 km en trois mois et quatre jours. Leurs sacs pesaient environ 3,9 kg (nourriture exclue). Le sac en lui-même pesait 430 g mais plus important est leur approche totalement engagée, à l'​image de beaucoup de pionniers. Certaines innovations des Jardine sont aujourd'​hui commercialisées par Golite depuis 1998.
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 +===== L'​équipement en randonnée nordique (1980) =====
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 +Article paru dans le numéro 39 (novembre 1980) de Paris-Chamonix,​ le magazine interne du CAF Paris-Ile-de-France.
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 +« Dans la vie, il ne faut pas s'​encombrer »
 +Paul MORAND
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 +Chausser des skis de fond et se contenter de marcher sur la neige, pas à pas, quel dommage ! Les skis de fond sont faits pour glisser à bonne allure. Mais est-il possible de conserver cette facilité en randonnée - ou en raid - quand il faut porter, avec soi, de quoi manger, dormir et résister au mauvais temps, sans secours extérieur ?
 +
 +La réponse est oui, à une condition : se souvenir que le ski de fond, correctement pratiqué, exige un effort intense. Pour le soutenir, pour le prolonger, la recette est : supprimer tout ce qui entrave inutilement le mouvement, bref, économiser l’énergie.
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 +A ski nordique, il y a trente-six manières de chasser le gaspi. En voici quelques-unes.
 +
 +  - Être peu vêtu. Transpirer impose au coeur des efforts supplémentaires inutiles. Partez comme pour un « footing », en pull et non pas en k-way. Certains se contentent d'un survêtement.
 +  - En ski nordique, la main doit, en fin de poussée, pouvoir s'​ouvrir entièrement,​ et prendre, alors, appui sur les dragonnes des bâtons. Commencez par régler celles-ci soigneusement. Portez des gants légers et non des moufles.
 +  - Hors piste. les guêtres sont indispensables. Mais les jambières en nylon du skieur alpin sont trop étanches. Pourquoi ne pas les remplacer par des guêtres en laine (les manches d'un vieux tricot, par exemple) ? Elles sont agréables par tous les temps, empêchent d'​avoir froid aux pieds et résistent à l'​humidité comme à la neige. l'eau descend, par gravité, jusque sur la chaussure qu'il suffit de recouvrir d'une surbotte.
 +  - Qui veut rester léger doit savoir faire la différence entre « vêtements de confort » et « vêtements de survie » et laisser les premiers à la maison. Ainsi, emportez une cagoule, pas trop large et à manches (moins de 200 grammes). La tempête est toujours possible. Et passez-vous d'​anorak.
 +  - Une veste en duvet permet de ne pas se refroidir dès qu'on s'​arrête. Accompagnée d'un pied d'​éléphant,​ elle remplace, aux basses altitudes, le  sac de couchage.
 +  - Certains camarades aiment se munir de chaussures de rechange. On gagne deux bons kilos avec une paire unique, qu'il faut choisir confortable,​ imperméable (ça se trouve) et apte à la marche. A l'​étape,​ des « sacs à pieds » en plastique armé garnis de chaussons de duvet - qui ne pèsent rien - sont très suffisants comme chaussons de refuge.
 +  - Autres vêtements de secours : une paire de chaussettes,​ des surmoufles en nylon, un collant, un bonnet, accompagnés d'une couverture de survie.
 +  - Pour le bivouac en cabane, le matelas type « Karrimat » est indispensable,​ mais 50 x 60 cm suffisent. Ainsi réduit, il prend place à l'​intérieur du sac, déroulé, en cylindre, contre les parois, qu'il prévient de la pluie.
 +  - En cas de neige, ou d'​averse,​ un couvre-épaule improvisé, avec un rectangle de plastique, protège le haut du corps et évite le refroidissement.
 +  - Les petits grammes insignifiants font les gros kilos. Munissez-vous d'une balance, pesez chaque objet. C'est le seul moyen de vous résoudre à éliminer tous les superflus que seules l'​habitude et la publicité nous font croire nécessaires.
 +  - Il reste quelques objets indispensables : choisissez le modèle le plus léger et dépouillez-le de tous accessoires inutiles. Ainsi, un bricoleur habile arrivera â supprimer 150 grammes de ferraille sur un réchaud « camping-gaz ».
 +  - N'​oubliez pas le pare-feu en papier d'​aluminium,​ vous consommerez moins de butane.
 +  - La vaisselle peut se réduire à une popote avec son couvercle, un bol (qui tient lieu d'​assiette et de verre) et une cuiller en alu.
 +  - Les grands raids ne reposent pas sur de grandes « bouffes ». Il faut des boissons chaudes en abondance, mais essayez d'​oublier les plats cuisinés ou lyophilisés. Des menus consistants se composent avec des biscuits, du lard. du fromage, des fruits secs. Il n'en a pas fallu plus au grand Zwingelstein pour parcourir les Alpes d'un bout à l'​autre.
 +  - Pensez à compléter les vivres de base par des citrons dont le jus a toutes les vertus diététiques et qui est agréable dans l'eau chaude, dans le thé, comme dans la soupe.
 +  - Paul-Emile Victor affirme qu'une expédition,​ en éliminant les emballages inutiles, supprime un quart de ses frais de portage. Faites la chasse aux trousses, boîtes, flacons et autres « tupperware ». Passez-vous des aliments à emballages lourds (confitures,​ beurre, etc.).
 +  - L'​emballage le plus pesant est souvent le sac-à-dos lui-même, alourdi de vains accessoires. En cherchant bien, on peut trouver un sac de 60  litres qui pèse moins du kilo. Idéalement,​ il ne faudrait pas dépasser 600 grammes.
 +  - En ski nordique, la poussée des bras doit se terminer le plus loin possible en arrière, ce qui est impossible si votre sac a des poches latérales. Supprimez-les.
 +  - Chaque type de ski a ses partisans. Peu importe le modèle, avec antidérapants ou pas, pourvu qu'il reste léger et étroit, on peut parfaitement randonner hors piste avec des skis de compétition. Les carres sont rarement utiles, on s'en passe fort bien, comme des fixations de talon et autres gadgets inventés pour les « gogos ».
 +  - Le ski à farter conserve des avantages. En particulier celui de pouvoir être adapté à tous les types de neige. le supplément de poids que représente le nécessaire de fartage ne dépassera pas 250 grammes s'il est bien calculé : « Poussettes » en morceaux, « tubes » déjà entamés, etc. Autre avantage du fart, il remplace - provisoirement - le cirage.
 +  - La lampe à farter a de multiples usages, notamment étaler et lisser le fart en ambiance humide (par exemple en plein air). Elle permet aussi d'​allumer le feu si le bois est mouillé. Mais ne vous chargez pas du « soudogaz » blindé comme un char d'​assaut. Vous pouvez inventer, pour votre « camping-gaz » une adaptation « lampe à farter » : par exemple avec le gicleur et le brûleur de la lampe à souder (il suffit d'une clé de 14) ou avec le brûleur de « Labogaz » (le bec « camping-gaz » pour laboratoires).
 +
 +Avec de l'​imagination. de l'​attention et un matériel bien pensé, on peut arriver à n'​emporter pour un week-end de deux jours, qu'un sac de 7 à 8 kilos (vivres, couchage et matériel de sécurité compris) (1). Cela reste compatible avec le geste authentique du vrai fondeur.
 +
 +Ce geste, toutefois, il vaut mieux bien le maîtriser. Ne méprisez pas trop la technique. Même si vous êtes parfait skieur alpin et vétéran de la peau de phoque, vous pouvez avoir intérêt à reprendre quelques leçons avec un moniteur, à perfectionner votre alternatif, à connaître le « pas de deux », et le pas « finlandais », si utiles en neige difficile.
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 +Un bon style, c'est encore le meilleur moyen d'​économiser l’énergie.
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 +Guy OGEZ
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 +(1) Une norme : A peau de phoque, on porte 1/6 de son poids ; à ski nordique 1/12. D'​autres disent : « A ski de fond, on est deux fois moins vêtu, deux fois moins chargé, on fait des foulées deux fois plus longues et on va deux fois plus vite ».
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 +P.S. On pensera à prendre une spatule de rechange et la boussole.
 +N.D.L.R.
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histoire_de_l_equipement_leger.txt · Dernière modification: 2022/06/01 11:37 par seth