Voici la liste complète de l'équipement emporté pour ma traversée est-ouest de l'Islande réalisée en août 2008 (le compte rendu initial sur le forum).
N'hésitez pas à poser vos questions dans cette discussion, à propos de cette liste.
Je n'ai pas cherché à pousser trop loin l'allègement, le projet contenait suffisamment d'incertitudes pour m'inciter à éviter de tenter des options extrêmes au niveau matos. J'ai donc choisi des solutions que je connais bien et qui m'ont donné une bonne marge de confort contre le froid et la pluie: je n'ai jamais eu froid (mis à part aux pieds lors des traversées de rivières ) et mon T-shirt et ma doudoune sont restés parfaitement secs.
Les conditions météo en Islande peuvent être très variables et passer d'un extrême à l'autre (tempête de neige, grand calme et soleil) en peu de temps. En été il fait rarement très froid (températures légèrement négatives la nuit au milieu de l'île) mais l'humidité et le vent peuvent considérablement augmenter le froid ressenti. Le vent est souvent présent et il faut être prêt à faire face à des vents très violents. Quand il ne pleut pas, ces vents lèvent des tempêtes de sable dans certaines zones.
/!\ Pour agrandir les images ci-dessous au maximum, cliquer dessus 1, 2 ou 3 fois jusqu'à obtenir la taille maximale.
Masse (en grammes) | |
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abri | 481 |
bricolage | 85 |
couchage | 1486 |
cuisine | 776 |
divers | 511 |
orientation | 357 |
pharmacie | 175 |
photo | 371 |
portage | 673 |
sécurité | 676 |
toilette | 59 |
vêtements | 948 |
Total | 6598 |
nourriture | 8138 (poids net) |
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sur moi | 2890 |
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Masse en grammes | Commentaires | |
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Arceau arrière + ficelle | 83 | 1m50 Easton Mountain Products 7075-T9 diamètre: 0.340 pouce |
Bloqueurs (3) | 5 | Alu simples |
Ficelle avant | 2 | Dyneema 1.5mm |
Ficelle lien batons | 1 | Cordelette gainée polyester |
Hauban frontal | 5 | 4m Dyneema 1.5mm |
Haubans latéraux | 7 | 2x2m50 Dyneema 1.5mm |
Petite pince | 10 | Attache feuille (pour porte) |
Sac rangement | 8 | Silnylon |
Sac rangement sardines | 1 | Silnylon fait maison |
Sardines clous (3) | 27 | Alu orange |
Sardines titane (6) | 30 | 1 en rab' |
Toile | 304 | Silnylon 1.1 Sur-mesure Arklight |
Total | 481 |
Plan fixe :
Camera sur moi :
Il s'agit d'un prototype 1 place (avec arceau arrière) de mon abri-tente 2 places qui se monte suivant le même principe: en s'aidant des batons de randonnée. Il a été réalisé au printemps par Arklight et j'ai fait quelques modifs de dernière minute.
La répartition des volumes a été pensée pour permettre une excellente résistance au vent tout en préservant un espace suffisant pour tenir assis voire à genoux pour se changer, cuisiner, etc à l'abri:
Deux personnes pourraient y tenir allongées mais leurs matelas de sol se chevaucheraient au niveau des pieds et un seul à la fois pourrait s'asseoir.
Le sac à dos mis au fond permet de donner un profil très aérodynamique (photo ci-contre) et fait office de “bouclier”. L'arrière est la partie de l'abri qui reçoit le vent de plein fouet, grâce au sac la toile n'est pas écrasée dans les rafales, elle ne se creuse pas et reste bombée, les filets d'air sont déviés et glissent sur le reste de la toile. Associé à l'arceau ils permettant au bas du sac de couchage de rester écarté de la toile.
Par vent de travers, les haubans latéraux permettent de limiter la déformation de la toile, le bas de la toile n'est pas soulevé par le vent mais plutôt plaqué au sol.
Il vient de chez Easton, est en aluminium 7075-T9, de diamètre: 0.340 pouce.
Le fabricant indique 100cm minimum pour le rayon de courbure, le mien est cintré jusqu'à 30cm de rayon, là où il est le plus cintré. L'arceau n'a pas une forme semi-circulaire, c'est involontaire, il a pris cette forme naturellement. Un arceau à forme semi-circulaire aurait environ 50cm de rayon de courbure, l'abri perdrait un peu en hauteur mais gagnerait en largeur au niveau de l'arceau.
Un pré-cintrage (prebend) aurait donc été nécessaire, en pratique quand on a cintré les tubes la première fois, ils se sont cintrés tous seuls définitivement (cf photo ci-dessus). J'ai fait le test de les cintrer beaucoup plus dans l'optique d'atteindre le point de rupture, je me suis arrêté à un rayon de courbure de 15cm sans qu'ils cassent. Les tubes se cintrent simplement de plus en plus.
Pour ceux qui ne veulent pas forcer le cintrage ou demander un pré-cintrage, le fabricant propose des “Arch connectors”, des connecteurs permettant d'assembler des tubes avec des angles de 115, 125 et 145°.
A la commande, ne pas oublier les “end tips”: les petites pièces plastiques qu'on met aux extrémités. Il y a deux sortes de tubes: avec et sans insert. L'insert est ce qui permet de connecter un arceau à l'autre. Pour mon arceau à 4 tubes, on peut acheter que des tubes avec insert, vu qu'il y en a un qui sera scié pour le raccourcir.
Les bâtons téléscopiques servent à surélever l'avant, l'arceau arrière est cintré à la façon d'un arc (donc pas besoin d'élastique à l'intérieur) puis installé et fixé à la toile sans avoir à le passer dans un fourreau.
On plante les deux sardines arrières, puis fixe les batons à la toile à l'avant, on met les batons en appui au sol et on tend le hauban avant, on installe l'arceau arrière et il ne reste plus qu'à tendre les haubans latéraux et placer la sardine pour tenir les portes.
Très satisfait du système, se monte en 4 minutes et se démonte en 2 minutes. Facile à monter seul même par vent fort. La ficelle de l'arceau et une autre fixée entre les pointes des batons avant passent sous le bonhomme ce qui annule le risque que la toile soit emportée par le vent si jamais les sardines lachent.
Quelques améliorations à apporter: mieux tendre la toile près des batons, rallonger un peu le bas des portes et rajouter deux ficelles pour mieux fixer les portes ouvertes.
Les bloqueurs permettent de retendre rapidement et efficacement les haubans. La drisse dyneema 1.5mm non gainée est parfaite, très légère (1.4g/m) mais très résistante (235daN) et pas trop fine (noeuds), neuve elle coince mal dans les bloqueurs, mais une fois un peu usée, ça tient bien. Trouvée dans un magasin d'accastillage.
L'abri a été conçu pour pouvoir être monté avec un minimum de sardines: 3 suffisent à le faire tenir debout + 1 pour les portes + 2 pour les haubans latéraux + 2 au niveau de l'arceau arrière, mais ces deux derniers n'étaient absolument pas indispensables et pouvaient servir à renforcer les sardines principales, ou à monter l'abri avec un seul baton (au cas où l'autre casserait).
J'ai utilisé les sardines clous (solides) aux 3 points les plus importants: deux à l'arrière et une pour le hauban avant. Des modèles plus longs et en titane auraient été mieux. La housse pour sardines permet de garder groupé toile + sardines en évitant l'abrasion que subirait la toile au contact direct des sardines.
En cas de mauvais temps les portes sont fermées par des velcros et fixées au sol par une sardine, pour sortir et rentrer il suffit d'écarter les portes. Une petite pince forte (accessoire de bureau pour assembler des feuilles) permet de rouler la toile entre les portes pour éviter toute entrée d'eau par l'ouverture. La pigeonnière permet de maintenir une aération. Certaines nuit j'ai eu de la condensation, d'autres pas. Je n'ai eu aucun problème à la gérer: un coup de serviette éponge le soir et un le matin avant de me lever pour l'essuyer et plus de problème (voir dans le forum: Comment gérer la condensation).
L'abri est conçu pour que le bas de la toile puisse être mis au ras du sol (eviter l'effet splash), mais en rajoutant quelques brins de ficelle au niveau des points d'ancrage, on peut très facilement monter l'abri au dessus du sol pour accroitre la ventilation et le volume intérieur.
Comme d'hab' dans la conception je me suis attaché à faire simplissime, donc pas de découpe compliquée, voici les côtes de l'abri à plat, bien sûr pas la peine de faire ça au centimètre près, hein ;) . Certains le trouveront trop petit, d'autres trop grand, c'est pourquoi je répète et insiste: faites le “sur-vos-mesures”. Pour connaître la taille qu'il me fallait pour 1 personne, j'ai fait un pré-proto avec une bache à 3€ et des fixations amovibles.
Masse en grammes | Commentaires | |
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Duct tape | 40 | |
Ficelle fine | 6 | Dyneema 0.7mm |
Ficelle moyenne | 11 | 8m Dyneema 1.5mm |
Fil + aiguilles | 8 | |
SilNet | 20 | Tube entamé |
Total | 85 |
M'en suis assez peu servi. Le silnet (bien que sa température d'utilisation doit être supérieure à 16°C) a servi à renforcer certains endroits des chaussures et à reboucher un trou dans la poche à eau.
A la place du Silnet j'aurai pu prendre du Seamgrip qui est une colle souple plus universelle mais je voulais avoir la possibilité de réparer l'abri si besoin et seul le Silnet (ou l'équivalent en mélange mastic/white-spirit) adhère sur sa toile siliconée.
Faire attention à ce que les aiguilles (une grosse solide et une petite) ne puissent pas percer quoi que ce soit: je les mets dans la bobine, un peu de scotch pour les empêcher de sortir.
Masse en grammes | Commentaires | |
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Sac de survie alu | 104 | Adventure medical kits |
Feuille polycro | 37 | Gossamer |
Housse couverture alu | 4 | |
Housse matelas bas | 12 | Silnylon fait maison |
Housse étanche pour sac de couchage | 40 | 13L Sea to Summit |
Matelas 1/2 haut | 176 | Ridge Rest |
Matelas jambes | 80 | Mousse bas de gamme |
Sac de couchage | 1033 | Versalite Western Mountaineering |
Total | 1486 |
Plutôt qu'une couverture de survie basique qui pèse 60g, j'ai préféré le modèle “Heatsheets Emergency Bivy” d'Adventure Medical Kits qui présente plusieurs avantages:
La feuille polycro est une fine feuille plastique que je mets au sol sous le matelas de sol, elle dépasse de chaque côté d'environ 30cm et permet de protéger le sac de couchage au cas où il se décalerait du matelas. Je ne suis pas persuadé de sa réelle utilité, sans doute plus utile pour ceux qui ne prennent qu'un 1/2 matelas.
Je n'ai eu aucun ruissellement au sol en Islande, les soirs où j'ai posé le bivouac sur un sol mouillé (herbe notamment), il s'est rapidement asséché une fois à l'abri de la pluie.
J'avais 1/2 matelas de bonne qualité pour le haut et un 1/2 matelas pour le bas.
J'ai choisi un sac de couchage garni en duvet malgré le fait que ce soit souvent déconseillé pour ce type de climat. Je n'ai pas eu à le regretter, le duvet est sensible à l'eau, mais j'ai fait attention à n'y entrer qu'avec des vêtements secs (toujours un jeu sec), à ne pas avoir trop chaud dedans et à le protéger de la condensation. J'avais un sursac pertex de 138g, mais il ne m'a pas été utile (je ne m'en suis servi qu'une fois sans grand intérêt) donc je ne l'ai pas fait figurer dans cette liste (je n'en prendrai pas si c'était à refaire).
Je dormais quasiment toujours avec la doudoune Guronz, ce qui fait que j'ai eu largement assez chaud: je n'ai jamais eu à fermer complètement le sac de couchage (cagoule + collerette). Sous le matelas je mettais la poche à eau pour surélever au niveau de la tête. Me restait la doudoune Neutrino que j'utilisais souvent comme oreiller.
Le sac de couchage est le principal équipement à protéger de l'eau, il était rangé dans un sac étanche, calé au fond du sac à dos.
Que du classique pour cette cuisine.
Masse en grammes | Commentaires | |
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Bidon 1L | 50 | Bouteille de jus de fruit |
Briquet bic | 12 | |
Cartouche gaz | 390 | |
Couteau Opinel n°8 | 30 | |
Cuillère lexan | 8 | |
Pare-vent | 5 | Feuille alu simple |
Pastilles purification (30) | 18 | Micropur MP1 |
Poche Platyplus 2.4L | 43 | |
Popotte | 135 | Titan Kettle MSR |
Réchaud Pocket Rocket | 85 | |
Total | 776 |
Au départ j'avais prévu une poche de 1L pour servir de gourde, mais arrivé à Rekjavik j'ai constaté qu'elle fuyait, je l'ai remplacée par une bouteille de jus d'orange et ce fut une très bonne idée: beaucoup plus pratique pour boire et faire le plein.
J'avais deux poches d'environ 2L, une ne m'a jamais servi, le plus dont j'ai eu besoin fut 3,4L entre Dreki et Gaesavotn. Comme lors de mon voyage précédent, j'ai constaté que l'on boit très peu en Islande.
Aucun problème avec le gaz, il ne fait pas assez froid pour vraiment limiter la pression. Etant donné les conditions venteuses et la durée (17 jours), j'ai préféré écarter les réchauds à alcool. Le pocket rocket est un grand classique, pour le protéger de l'écrasement il était rangé dans la popotte avec d'autres équipements. En conditions venteuses le pare-vent est nécessaire pour protéger la flamme, j'utilise une feuille de papier aluminium alimentaire en plusieurs épaisseurs. A Rekjavik on peut acheter les cartouches de gaz au camping ou au centre commercial Grinlan.
Je chauffais environ 500mL d'eau tous les soirs.
Les pastilles de purification peuvent être très utiles en Islande étant donné le nombre élevé de moutons que l'on trouve à certains endroits. J'ai choisi un des modèles les plus puissants du marché pour permettre une efficacité suffisante dans l'eau froide et l'élimination les kystes et protozoaires, parfois associés au bétail.
Bien que beaucoup de rivières soient boueuses, je n'ai pas emporté de filtre mécanique: peu sont capables de clarifier ces eaux, les particules argileuses emportées par les torrents sont tellement fines qu'elles saturent rapidement la cartouche. Mieux vaut bien préparer son itinéraire et faire de l'eau là où on trouve de l'eau claire.
Au cas où, j'ai testé avant de partir la possibilité de filtrer de l'eau argileuse par gravitation en me servant d'une serviette éponge comme filtre: ce système m'aurait permis de produire environ 1,5L d'eau claire en une nuit (schéma ci-contre).
Masse en grammes | Commentaires | |
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Boules quies + housse | 5 | |
Casque audio basique | 14 | |
Crème Nok | 100 | Akileïne |
Dictaphone avec pile lithium | 33 | Höher Cubs 138-104 2 Go fait aussi mp3/radio |
Frontale Tikkina avec piles lithium | 63 | 2 LED |
Moustiquaire de tête | 15 | Home made, tissu No-see-um |
Papiers | 69 | Passeport chèques permis vitale carte bleue |
Piles dictaphone (1) | 8 | |
PQ + sachet | 40 | |
Serviette à tout faire | 25 | |
Surbottes | 100 | Faites maison |
Ziploc nuit | 7 | |
Sachets divers | 20 | |
Sac de rangement 2,5L | 12 | Sea to Summit Sn240 Ultra-light |
Total | 511 |
Plutôt qu'un carnet de bord, j'ai cette fois-ci opté pour un dictaphone, après avoir vu le prix des modèles spécifiques (Olympus WS à 190€) j'ai choisi ce petit Höher à 30€ à la FNAC que j'ai trouvé très bien. On peut choisir la qualité audio des enregistrements dictaphone (2Go permettent d'enregistrer en basse qualité jusqu'à 100h !), y mettre quelques titres de musique, écouter la radio (et l'enregistrer). Une pile AAA lithium m'a permis d'enregistrer environ 1h de conversation, d'écouter de la musique pendant environ 20h et la radio pendant 8h.
Que ce soit allongé sur le dos dans le sac de couchage ou pendant la marche à n'importe quelle occasion, j'ai trouvé cette solution très pratique pour prendre des notes, laisser des mémos ou faire ressortir ses impressions. Après la rando l'écoute de ces enregistrements ou transpire l'ambiance ou l'émotion a été un grand plaisir.
Pendant l'enregistrement il faut veiller à ce que le micro soit protégé du vent.
Pour la première fois j'ai testé cette crème dont j'avais beaucoup entendu parler: Nok Akileïne , je dois dire qu'elle m'a semblée efficace. Appliquée tous les jours au début (moins vers la fin) sur la balle des pieds, entre les orteils et au niveau des talons, j'ai senti un réel confort et il se pourrait qu'elle ait aussi permis de limiter le développement d'odeurs.
J'ai eu une seule (mini-)ampoule durant cette traversée, un jour ou j'ai changé de chaussettes et omis de mettre la crème Nok, donc je ne saurai dire avec certitude lequel des deux facteurs fut prépondérant, mais j'ai tendance à penser que ce fut les chaussettes (laine trop chaude), vu que par la suite il m'est arrivé de marcher plusieurs jours sans mettre de crème et sans problème. Davantage de détails sur les ampoules et les pieds ci-dessous quand je commente le choix des chaussures.
Je n'avais pas de baume pour les lèvres gercées, elle l'a remplacé assez efficacement.
J'ai choisi la frontale de façon à avoir un minimum de LED (2) pour un maximum de piles (3 AAA) ce qui permet d'avoir un maximum d'autonomie sans besoin de piles de rechange. Les 2 LED suffisent largement au bivouac et j'ai marché de nuit pendant 1h avec. Mi-août il fait nuit vers 22h30.
Je n'ai quasiment pas vu de moucherons (je suis arrivé le 9 août), la moustiquaire de tête ne m'a pas servi (sauf comme sac fourre-tout).
La serviette à tout faire me servait à essuyer la condensation à l'intérieur de l'abri, à essuyer les jambes et les pieds après la rivières, etc. Assez salissant c'est pourquoi je préfère éviter d'utiliser la serviette de bain pour cet usage, mais étant donné qu'elle m'a peu servie, une des deux est probablement en trop.
Mon itinéraire comportait beaucoup de rivières à traverser à gué (une quarantaine), je n'ai pas emporté de chaussure spécifique, mais des surbottes bricolées à l'arrache 1h avant le départ… Pourtant elles auraient mérité que je m'applique davantage à leur réalisation parce que c'est une excellente solution à mon avis: plus besoin de retirer chaussettes + chaussures de marche et de les remettre après avoir sécher les pieds.
Ce n'est pas la solution la plus légère mais sans aucun doute la plus pratique dans la plupart des cas, surtout en cas de multiples rivières à traverser: on tend la main vers la poche latérale, hop sur une chaussure, puis l'autre et on est prêt à passer.
En pratique, selon la hauteur de l'eau, la pente, la puissance du courant, la largeur, la nature des fonds, la fréquence des gués à traverser, j'ai utilisé plusieurs solutions pour passer: surbottes, pieds nus, chaussures aux pieds, en chaussettes. Ca dépendait.
Pour ce qui est de leur fabrication, j'ai été au plus simple et c'est très perfectible. Pour une surbotte: un rectangle de toile (nylon taffeta) plié en deux et découpé après avoir pris les dimensions en faisant le tour de la chaussure avec, je couds sur la largeur et la longueur, je retourne et je fais une deuxième couture. J'ai mis de la colle dans les coutures pour renforcer et augmenter l'étanchéïté, mais j'ai pas eu le temps de la faire sécher correctement. Le tissu étant trop fin pour résister à l'abrasion sous la chaussure, je l'ai renforcé sur le bas avec du duct tape.
Les surbottes étaient très ajustées, il fallait que je force légèrement pour que la chaussure se cale bien au fond, étant donné qu'il n'y avait pas de système de laçage, c'est probablement ce qui a permis que la surbotte reste bien en place autour de la chaussure.
On doit pouvoir descendre à 50g la paire, voire moins:
Sur le site du Suédois Anders (traduit en anglais par Systran), on trouve un exemple intéressant qui pèse 90g et monte jusqu'à mi-cuisses (ci contre à droite). Il a utilisé du polyester 70g/m² pour les côtés et nylon 260g/m² pour le bas.
Avec ce système j'ai traversé pied sec des rivières avec de l'eau arrivant jusqu'au haut des cuisses (bien que la surbotte s'arrête sous le genou), sa limite est les rivières à courant violent pour lesquelles il faut absolument un hydrodynamisme parfait au niveau des pieds pour offrir le moins de résistance possible au courant, sans quoi l'équilibre devient précaire.
Le “ziploc nuit” me permettait d'éviter une chose dont j'ai horreur: se lever la nuit pour aller uriner. Une fois l'appréhension vaincue, c'est un vrai bonheur :) . Certains parviennent à passer une nuit sans aller uriner mais j'ai l'habitude de bien boire avant de m'endormir pour faciliter la récupération et l'élimination des toxines.
J'avais une panoplie de petits sachets de toutes tailles pour protéger divers éléments de mon équipement de l'eau (dictaphone, GPS, etc), vendus par 100 pour 1 ou 2€ dans un magasin d'accessoires de bureau, très légers et pratiques.
Le sac de rangement en silnylon: pas indispensable, mais tellement pratique pour y regrouper tous les petits objets et les retrouver facilement.
Masse en grammes | Commentaires | |
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Boussole avec miroir | 34 | Silva |
Cartes | 124 | Islande 1:250.000 découpées |
GPS avec piles lithium | 145 | Garmin etrex Legend HCx |
Piles AA lithium (2) | 30 | |
Porte carte renforcé | 24 | Ziploc + scotch |
Total | 357 |
La boussole autour du cou m'a permis de suivre un azimut en économisant les piles du GPS. J'ai choisi le GPS sans boussole ni altimètre intégrés afin d'avoir le plus d'autonomie possible. J'ai eu à changer le jeu de pile au onzième jour, après avoir usé et abusé du rétroéclairage la veille pendant plusieurs heures.
Pour le porte carte, j'ai choisi un sac ziploc (avec curseur) dont la taille me convenait et j'ai recouvert une face de duct tape. Il était rangé plié dans la banane.
Pour les cartes je recommande la série 1:300.000 qu'on peut trouver à l'arrivée à l'aéroport de Keflavik.
Sur mon GPS j'avais téléchargé une carte numérique gratuite qu'on peut trouver ici: http://www.ourfootprints.de/gps/mapsource-island_e.html . Sur le terrain on constate parfois quelques décalages, notamment entre le tracé des rivières et le fond de carte, mais elle m'a globalement été très utile.
Masse en grammes | Commentaires | |
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Alcool | 30 | env 40mL |
Analgésique | 10 | Paracétamol 500mg orodispensable |
Flacon alcool | 15 | Type gel hydroalcoolique |
Pansements divers, compresses | 20 | Sutures adhésives, etc |
Total | 75 |
Comparativement à certains pays moins industrialisés, l'engagement en Islande est relativement faible (sauf dans certains coins), le pays est traversé de plusieurs pistes pour 4×4 (on est rarement à plus d'une journée de marche d'une d'entre elle) et en cas de traumatisme grave (impossibilité de bouger ou risque vital à court terme) les services de secours peuvent intervenir sur toute l'île. Ainsi:
Cette pharmacie est largement améliorable (voire incomplète), j'avoue n'avoir pas eu le temps de la paufiner avant mon départ. Mais ne pas oublier que d'autres pièces de l'équipement peuvent servir: duct tape, fil + aiguille, baton de rando (atèle), chemise (bandage), savon (nettoyer), etc.
Masse en grammes | Commentaires | |
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Appareil photo avec batterie | 175 | Canon SD 800 IS |
Batterie rechange (5) | 120 | |
Carte 4 Go + boitier | 16 | |
Housse étanche | 60 | Dicapac |
Total | 371 |
Un petit compact que je connais bien et qui me suffit tant au niveau photo que vidéo. Il possède un viseur ce qui permet d'utiliser l'appareil écran éteint pour économiser les piles.
J'ai pensé un moment à la solution panneau solaire + chargeur, mais le poids, le prix et des doutes quand à son rendement en Islande m'ont fait pencher en faveur de l'achat de plusieurs batteries: on en trouve de marque Canon à 30€ (40$) et génériques à 15€ (20$).
Lors de mon séjour de 3 semaines, j'ai utilisé 5 batteries sur les 6 mais voyant que je n'aurai pas de problème d'autonomie, j'ai souvent allumé l'écran et parfois revisionné les vidéos et photos du jour. En maintenant une utilisation économe en énergie, je pense que j'aurai pu être autonome pendant 4, voire 5 semaines.
J'avais 8Go d'espace de stockage, j'en ai utilisé 5.
La housse étanche Dicapac (trouvée en grande surface) m'a servie pour protéger l'appareil photo de la pluie et de la tempête de sable, elle est certifiée étanche jusqu'à 10m ce qui offre une bonne garantie pour les conditions non sous-marines.
Masse en grammes | Commentaires | |
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Poche ventrale | 102 | Equinox Bandicoot Ultralite Waist Pack (modifiée) 5L |
Sac à dos | 571 | Golite Jam² 51L |
Total | 673 |
En modifiant légèrement le Jam², j'ai utilisé un système de portage double: sac à dos + poche ventrale, qui m'a donné entière satisfaction.
Ce système présente les avantages suivants:
Schéma 1: un sac lourd a tendance à tirer vers l'arrière au niveau des épaules: il bascule autour d'un axe situé en bas du sac, là où la sangle ventrale est fixée au sac (voire schéma). Pour compenser, soit on serre les bretelles mais alors les épaules sont écrasées vers le bas ou vers l'arrière (quand il y a des sangles de rappel) et le poids du sac est moins bien reporté sur les hanches, soit on se penche davantage vers l'avant mais la marche peut devenir inconfortable (mal au cou par exemple).
Parfois laisser un léger espace entre le sac et le dos est voulu, pour permettre d'aérer le dos par exemple, mais plus le sac est lourd et plus il est important de le garder au plus près du dos (la sueur n'est alors qu'un inconvénient mineur).
Schéma 2: l'axe de tire de la poche ventrale (en vert) permet de ramener le sac contre le dos. Plus on serre la sangle et/ou plus la poche ventrale est chargée et plus l'effet est perceptible.
En résumé: 1 à 4kg en moins sur le dos et les épaules, pratique (matériel accessible) et un sac bien plaqué au dos sans tirer sur les bretelles.
Remarque: même si on ne le voit pas sur la photo, le clip femelle est cousu à la sangle (le scotch ne sert qu'à le maintenir en bonne position pour faciliter le “clipage”).
Le Jam² ne possède aucune armature, ce qui fait qu'il a tendance à s'affaisser sur lui même et à rendre difficile le fait de reporter le poids du sac sur les hanches.
Deux solutions simples à celà:
J'ai fait les deux ce qui m'a donné un confort de portage acceptable jusqu'à 17kg voire plus (pas essayé).
Le Jam² ne possède aucun rembourrage au niveau du dos mais le matelas de sol mis à l'intérieur et le sac de couchage mis en bas faisant office de coussin lombaire rendent tout autre rembourrage totalement inutile !
Je n'ai pas pris de housse contre la pluie, au dernier moment j'ai pris un sachet de supermarché pour mettre en “capuchon” sur le haut du sac, mais j'ai trouvé que le Jam² laissait rentrer peu d'eau pour peu que l'on fasse attention à ne pas créer de cuvette au sommet du sac. Si besoin j'avais la possibilité de mettre l'abri sur le haut du sac pour empêcher toute entrée d'eau par là. Le matelas de sol roulé à l'intérieur protégeait latéralement le matériel. De toute façon toutes les affaires sensibles à l'eau étaient protégées dans le sac (dont le duvet mis au fond dans son sac étanche).
Un petit détail qui peut avoir son importance (photo à droite): en haut du sac il y a une fente de chaque côté, prévues pour le passage du tuyau d'une éventuelle gourde souple. Je les ai cousues pour les fermer parce que je me suis aperçu que quand le sac est bien rempli, ces fentes s'entrebaillaient et auraient pu laisser rentrer pas mal d'eau de pluie, surtout avec un vent de face.
Sur la poche ventrale:
Sur le sac à dos:
Masse en grammes | Commentaires | |
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Balise avec piles lithium | 209 | Modèle Spot |
Crampons | 214 | Camp 6 pointes alu |
Housse crampons | 9 | Silnylon et renfort nylon taffeta |
Lunettes piscine | 19 | Visibilité tempête de sable |
Piolet | 225 | Ghost Cassin customisé |
Total | 676 |
L'opportunité de pouvoir emporter cette balise gratuitement (prêt) et le fait que la famille m'y ait très fortement incité ont eu raison de mes réticences. Elle possède 4 boutons:
Les messages sont pré-enregistrés et configurés en se connectant à son compte sur le site SPOT.
L'Email reçu par la famille contient le message et la position GPS de la balise avec un lien vers Google Maps. S'ils ont accès au compte du propriétaire de la balise, ils peuvent télécharger un fichier .kmz permettant de visualiser les différentes positions sur Google Earth.
Il ne faut pas que ce type d'équipement devienne un piège: panne, dysfonctionnement, perte, j'ai bien pris soin de préciser avant de partir: message Ok = tout va bien , pas de message = tout va bien ! Ce serait dommage de devoir écourter l'aventure à cause de ça. Donc j'envoyais un message “Ok” de temps en temps, pas régulièrement pour ne pas instaurer d'habitude.
1 message sur 4 n'est pas parvenu, bien que j'ai bien fait attention à laisser la balise à ciel ouvert pendant 20 minutes, temps nécessaire pour que la balise envoie le signal, mais j'ai été plutôt satisfait du système: on est pas tributaire du réseau GSM (la balise fonctionne via satellite), l'autonomie est énorme, s'oublie vite (sens unique = contact avec l'extérieur non invasif) et ça fait plaisir de savoir que ses proches ne s'inquiètent pas. De leur côté les retours ont été plus qu'enthousiastes !
Ayant lu que de violentes tempêtes de sable pouvaient se lever dans le centre de l'île, et que même les lunettes de glacier ne pouvaient empêcher le sable de pénétrer dans les yeux, j'ai préféré emporter une paire de lunettes de piscine. Elle m'a servie le 8ème jour entre Dreki et Kistufell: la protection est parfaite, les seuls inconvénients sont un champ de vision limité (on voit flou sur les côtés) et un peu de buée.
Mon itinéraire pouvait m'amener à traverser des glaciers, avec cet équipement pour moins de 450g j'avais ainsi la possibilité de franchir des passages glissants. Je n'en ai pas eu vraiment besoin vu que les surfaces glacées que j'ai eu à franchir accrochaient suffisamment sans crampons, mais la possibilité de rencontrer le cas inverse n'était pas à exclure.
Andrew Skurka raconte avoir regretté de ne pas avoir ce type d'équipement lors de la traversée d'un petit glacier au nord de Höfn (Lambatungnajokull), au mois de juillet il reste en certains endroits pas mal de plaques de neige qui peuvent être verglacées par le froid, donc je pense que ces équipements peuvent s'avérer très utiles, mais il est important de connaître leurs limites: ils ne sont pas faits pour être utilisés sur de la glace très dure. L'aluminium étant moins résistant que l'acier, les pointes sont moins pointues et pénètrent moins bien dans la glace.
J'ai rencontré peu de glace lisse et dure: quelques plaques de “glace bleue” sur le Bruarjokull, mais ce glacier étant très plat ça n'a pas posé de problème.
Masse en grammes | Commentaires | |
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Brosse à dent | 4 | |
Housse serviette | 5 | |
Savon | 25 | |
Serviette | 25 | |
Total | 59 |
Très peu servis: j'ai fait 4 lessives (short, chaussettes, T-shirt), je me suis lavé 3 fois en tout, sans ressentir le besoin d'en faire plus: en gérant bien l'isolation thermique, on sue très peu en Islande.
Masse en grammes | Commentaires | |
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Chaussettes étanches | 108 | Sealskinz |
Chaussettes laine | 45 | Smartwool Running Light Mini Crew |
Chemise soie | 80 | C&A, look d'enfer |
Doudoune sans manches | 353 | Neutrino Rab |
Housse doudoune Neutrino | 19 | Silnylon, Taille M (9L) Sea to Summit |
Housse doudoune Guronz | 19 | Silnylon, Taille M (9L) Sea to Summit |
Pantalon polaire | 234 | Marque Vertical, Modèle ? |
Surgants Gore-tex | 90 | Extremities |
Total | 948 |
Je ne suis pas un adepte de l'idée de sécher ses affaires la nuit dans son duvet, en tout cas en Islande. Pour moi le duvet est le dernier refuge, comme je disais ci-dessus j'ai toujours tout fait pour le préserver, y rentrer trempé ne serait fait qu'en dernière extrémité. C'est pourquoi je prends toujours soin d'avoir un jeu de vêtements secs pour la nuit : chaussettes laine (79% laine, 21% nylon), chemise soie (que je n'ai pas eu à utiliser, le T-shirt Millet que j'avais la journée est resté sec et très agréable), pantalon polaire, la doudoune Neutrino (très peu servie, j'aurai pu m'en passer). Je me servais plutôt de la doudoune Guronz Protect la journée mais je ne l'ai jamais mouillée et dormais souvent avec.
Si je dors avec des vêtements (dont un bonnet ou une capuche), c'est parce que :
Le soir, les vêtements trempées de la journée sont posés à côté du duvet après les avoir gardés sur moi le temps d'organiser l'intérieur de mon abri et de commencer à faire chauffer les plats. La plupart du temps, seuls le pantalon et la veste étaient mouillés, les derniers jours les chaussettes aussi (chaussure percée). Dans ces conditions de froid et d'humidité, difficile de faire sécher quoi que ce soit pendant la nuit, mais le matin je remettais les chaussettes mouillées. Désagréable quelques minutes, puis le pied se réchauffe.
Un des sacs en silnylon servait à protéger à la fois la doudoune Rab, les chaussettes laine et le pantalon polaire contre la pluie. La chemise en soie était au fond du sac de couchage.
J'avais aussi une paire de chaussettes imperméables, pour le cas où la neige se serait invitée dans l'aventure au lendemain d'une journée où j'aurai mouillé mes trails: chaussettes trempées au petit matin dans la neige en trail, ça aurait été trop limite. Avec ces chaussettes Sealskinz, l'apport thermique est énorme, le pied reste bien protégé et au chaud, me permettant de marcher dans la neige, même avec une chaussure trempée.
En dernière extrémité, pour avoir une isolation supplémentaire je pouvais mettre les chaussettes en laine dans les chaussettes étanches: j'ai choisi une taille de chaussure suffisamment grande pour que le pied ne soit pas compressé dans cette situation.
Je ne suis pas frileux des mains, mais les surgants m'ont bien rendu service: il a fait suffisamment froid pour que je les considère comme très utiles. On perd rapidement la motricité fine de ses doigts sans s'en rendre compte et ça peut devenir très gênant, voire dangereux dans certaines situations. Un modèle de Haglöfs est presque deux fois plus léger: les “Gram Shell Mitten”.
J'ai été très satisfait des choix que j'ai fait concernant la nourriture.
Je suis parti dans l'idée de marcher 14 jours, finalement mes vivres m'ont nourrit pendant 17 jours. Il m'en restait en fin de rando (environ 5000kcal), durant la traversée j'ai profité d'un peu de nourriture que je n'avais pas emportée: un soir (jour 2) j'ai mangé un minestrone, de la semoule et un peu de nouilles asiatiques et à Hverravellir (jour 11) une touriste m'a offert 5 tranches de pain de mie aux raisins.
J'ai perdu 4kg, passant de 72kg à 68kg (je fais 1m82), repassant ainsi à mon poids normal d'avant mes 30 ans (j'ai 33 ans). Je n'ai pas eu de fantasmes bouffe comme la dernière fois, quelques envies bien sur, mais rien à voir en comparaison. Le fait que je termine avec un poids de forme très correct y est très certainement pour quelque chose (la dernière fois j'ai terminé à 64kg : 68→64kg et complètement affamé).
La moyenne calorique apportée par les aliments était de 544 kcal/100g ce qui est un très bon rapport énergie/poids, j'en ai emporté environ 8,1kg net (sans compter les emballages), ce qui m'a fourni en moyenne 2763 kcal par jour (au lieu des 3400 kcal qui étaient prévus pour 14 jours). Je n'ai pas pu peser la nourriture emballages compris avant le départ, mais leur masse ne devait pas dépasser les 500g (dont 250 pour les plats lyo: 80g net, env. 100g avec emballage). Je n'ai pas réparti les aliments dans des sachets pour faire des rations quotidiennes, les barres étaient regroupées dans un sachet ziploc, le saucisson de même et les autres laissés dans leur emballage d'origine (débarrassé de tout ce qui est superflu bien sûr).
J'ai fait le choix de manger peu dans les premiers jours pour mettre l'organisme en mode “économie d'énergie” et le laisser puiser dans les réserves adipeuses avant d'augmenter au fûr et à mesure la ration quotidienne surtout à partir du moment où j'ai senti que les réserves de l'organisme étaient sérieusement entamées, pour finir à près de 4000 kcal/jour sur les derniers jours.
Ce que j'ai fait là ne s'appuie sur aucune étude “officielle”, c'est donc peut-être une démarche aberrante, mais je trouve que ça a très bien fonctionné. Je précise que lors des grosses journées de 14-15 heures de marche j'augmentais la dose, et la réduisait lors des petites journées de 8-9 heures. Je prenais un complément vitamines (Juvamine) un petit déjeuner sur deux.
Sur le forum j'ai fait une estime du total de calories dépensées et comparé à celle apportées par mon alimentation et les réserves de mon organisme.
Je n'ai pas eu d'écœurement ou de raz le bol concernant la bouffe, j'ai n'ai par exemple entamé les tablettes de chocolat (Cote d'Or aux noisettes… mmm ) qu'au 12ème jour.
Les menus, en gros:
Ci-dessous qui était prévu pour 14 jours (la rando a duré 17 jours), c'est une feuille de calcul: je rentre les données en bleu, toutes les données en noir sont automatiquement calculées, pratique (le découpage en périodes permet d'augmenter progressivement la ration calorique quotidienne comme je l'expliquais ci-dessus).
Les fichiers modèles vierges à télécharger:
Masse en grammes | Commentaires | |
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Doudoune Guronz MP+ | 663 | Francital |
Bonnet | 43 | |
Briquet Bic | 13 | |
Chaussettes | 32 | Wright socks Coolmesh |
Chaussures | 500? | Montrail Hurricane |
Guêtres | 210 | Décathlon |
Pantalon MP+ | 226 | Ultra de Vertical |
Short footing | 112 | Décathlon |
T-shirt manches longues | 167 | Carline Thermal Plus Millet Col zippé |
Veste imper-respirante | 399 | Jokkang de Eider |
Lunettes soleil | 20 | |
Montre | 55 | Vector Suunto |
Batons | 450 | Gipron Sherpa 3 |
Total | 2890 |
Doudoune très efficace, très chaude, annoncée comme imperméable (je n'ai pas eu l'occasion de le tester) j'ai été ravi par ce modèle, bien que très lourd. L'association de cette doudoune imperméable et d'une veste imper-respirante n'aurait permis de faire face à des conditions très difficiles pendant plusieurs jours en restant au chaud et au sec.
J'ai parfois marché avec toute la journée, tantôt fermée complètement, tantôt ouverte pour ne pas avoir trop chaud.
Pour marcher sans avoir trop chaud ou trop froid (au haut du corps), je jonglais entre les éléments suivants: T-shirt col zippé manches longues + doudoune + veste + bonnet + surgants. Dans l'ordre du moins chaud vers le plus chaud, je rajoutais: T-shirt, bonnet, veste, doudoune, surgants.
Un de mes objectifs prioritaire en Islande a été de ne pas souffrir des pieds, contrairement à la fois précédente (multiples ampoules, ongles qui tombent, etc). D'où le choix de la crème Nok, des chaussettes double-épaisseur et des chaussures légères et confortables.
Comme on le voit sur la photo ci-contre, le modèle choisi a terminé en très mauvais état , mais l'objectif était atteint: dès les premiers jours j'ai été ravi (et surpris !) de voir que je pouvais marcher longtemps plusieurs jours d'affilée (15h le 4ème jour) sans avoir le moindre problème aux pieds. Ni ampoule, ni échauffement, ni douleur particulière.
Le seul jour où une petite ampoule (non gênante) s'est développée fut un jour chaud au cours duquel j'ai fait l'erreur de mettre mes chaussettes en laine (et omis de mettre la Nok). Le lendemain en reprenant la solution classique, tout est revenu dans l'ordre.
Cherchant à comprendre d'où venait ce “miracle”, j'ai d'abord pensé à la crème, mais pour avoir marché quelques jours sans en mettre (vers la fin), je n'en suis pas sûr, puis j'ai pensé aux chaussettes doubles, mais elles sont rapidement devenues des chaussettes à une épaisseur par endroits, voire zéro épaisseur (photo ci-contre!), et j'ai marché sans problème avec elles dans cet état pendant près d'une semaine, donc ça ne pouvait pas venir de là non plus. En définitive, je pense que deux facteurs principaux m'ont permis de n'avoir cette fois-ci aucun problème de pieds:
Le crème Nok appliquée parfois plusieurs fois par jour a probablement joué un rôle en diminuant les frottements, en renforçant la peau et en permettant de garder les pieds plus sains, mais dans quelle mesure, je ne saurai le dire.
Pour l'Islande, je conseille définitivement des trails imper-respirantes à ceux qui peuvent en porter (sac léger, chevilles solides, etc). L'inconvénient majeur qui fait que je les évite dans les Pyrénées en été, c'est qu'elles sont trop chaudes et que leur imperméabilité est rarement indispensable. En Islande, la chaleur n'est pas un problème, j'ai trouvé que mes pieds étaient à température parfaite: ni trop chaud, ni trop froid. Avec les grosses, j'avais eu trop chaud la dernière fois.
L'imperméabilité ne sert pas seulement pour la pluie, elles m'ont permis de rester pieds secs un nombre incalculable de fois à la traversée de zones humides: marais, glacier, sables mouvants, petites rivières, etc alors que des non imper auraient pris l'eau ou alors j'aurai dû les retirer. J'ai souvent mis le pied dans l'eau, par accident ou parce que je n'avais pas le choix, mes pieds sont restés secs tant que ça ne dépassait pas le haut de la tige.
J'ai parfois mouillé volontairement ces chaussures: rivière puissante et fond irrégulier ou rivières nombreuses et hautes, par exemple le douzième jour quand je contournais le Hofjokull, j'ai décidé de traverser toutes les rivières chaussures au pieds, je devais faire vite pour passer avant que les rivières grossissent et je savais qu'une fois les rivières traversées le camp de Hveravellir était à 2-3h de marche. J'ai traversé une quinzaine de rivières pendant 6h, pas eu de problème de confort, ni de froid: comme elles sont étanches, le pied peut se réchauffer malgré le vent. Une fois la dernière rivière passée, j'ai essoré la chaussure du mieux que je pouvais en pressant les parties absorbant le plus d'eau (essentiellement au niveau du talon) et je les ai remises sans chaussettes. Arrivé au refuge, elles étaient bien plus sèches qu'au départ (pourtant j'ai eu de la pluie pendant 1h), je les ai mises à un endroit un peu chaud, en 1h elles étaient quasiment sèches.
Maintenant je vais être clair: je n'ai aucune solution imparable pour rester pieds parfaitement secs quand il pleut pendant plusieurs jours. Ce qu'il va forcément se passer, c'est que le chausson ne va quasiment plus respirer parce que le tissu extérieur sera détrempé, recouvert d'une pellicule d'eau, et que la vapeur dégagée par les pieds va humidifier petit à petit l'intérieur (des chaussures neuves peuvent limiter ce phénomène vu que le tissu extérieur reste déperlant). C'est ce qu'il s'est passé avec Nico la dernière fois, nous avions des grosses, de bonne qualité, parfaitement étanches, en 3 jours de pluie, l'intérieur était devenu bien humide (orteils blancs en fin de journée). Peut-être ne faisait-il pas assez froid, nous avions chaud dedans. C'est aussi un intérêt que j'ai trouvé aux trails dans ces conditions: plus facile de garder les pieds à température idéale (pas trop au chaud), donc moins de sueur, moins d'échauffement et moins d'ampoules.
Dans les derniers jours j'ai constaté que la chaussure était percée et j'ai marché plusieurs jours avec les pieds mouillés. Mais malgré de longues journées de marche, sur 24h j'ai toujours pris soin d'avoir les pieds secs pendant au moins 10h (au bivouac) pour leur permettre de se réchauffer et de se raffermir: au chaud et au sec dans des chaussettes laine (je dormais avec).
Au niveau de la durabilité de ce modèle, deux points faibles: l'avant de la semelle et au niveau de la pliure des orteils, sur le côté. Rien à faire pour la semelle, mais pour la pliure, renforcer avant le départ avec une couche de Seamgrip serait une bonne idée.
J'ai adoré la solution que j'ai choisie: pantalon polaire et sur-pantalon imper-respirant hyper-léger, le “Ultra” de Vertical. Tellement fin et léger que je ne le sentais pas, tout en ayant une protection contre la pluie et le vent. Séchage ultra hyper rapide. Je m'attendais à rapide, mais là j'étais épaté. A tel point que pour certaines rivières, je ne prenais même pas la peine de le relever. Après les journées pluies, en 30 min sur moi sous l'abri, il était presque sec. Pour dormir, je mettais le pantalon polaire (230g) trop agréable. Les jours où il faisait frais, je marchais avec les deux, mais pas longtemps en général, les cuisses ça chauffe.
Il possède des renforts côté intérieur du bas du pantalon en nylon enduit, mais elles n'ont pas tenu longtemps: le sol très abrasif s'en est occupé, le nylon s'est percé et l'enduit décollé (voir photo ci-dessus). C'était prévu, c'est pourquoi j'emportais des guêtres mises tantôt au dessus du pantalon pour le protéger, tantôt en dessous quand il pleuvait vraiment (voir schéma ci-contre) pour éviter toute entrée d'eau dans les chaussures.
Le reste du pantalon est revenu en parfait état et toujours imperméable.
Pas de poches sur ce pantalon, ce que j'y mettais d'habitude a trouvé sa place dans la poche ventrale.
Les guêtres n'étaient pas légères, on trouve des modèles plus légers et tout aussi efficaces sur le marché (eVent Shortie Gaiters de chez Integral Designs par exemple, 3 fois plus légères). La sangle qui passe sous la chaussure a tenu 8 jours puis a cassé, je m'y attendais et ai réparé avec la ficelle que j'avais emportée, mais il a fallu rapidement la changer elle aussi. Une meilleure solution reste à trouver.
J'avais quasi en permanence sur moi un short de running super léger, pas cher (de chez Décat): super ! Certains gués l'ont mouillé, mais comme le pantalon il était sec hyper rapidement. Les fois où je me baignais pudiquement (en short), je l'essorais à la sortie, le remettait, il séchait sur moi sans problème.
Je randonne d'habitude en chemise pour la polyvalence qu'elle offre (possibilités de régulation thermique), mais en Islande on est plutôt dans des conditions froides, j'ai donc opté pour un vêtement de corps plus chaud que la chemise: un T-shirt manches longues col zippé en polartec (170g/m²). J'ai bien fait de ne pas en choisir un trop chaud: quand il fait beau et que le vent est faible, la température permet de marcher en T-shirt seul (à une occasion j'ai même randonné torse-nu: soleil, vent nul).
Très satisfait de ce T-shirt, il sèche très vite (je l'ai lavé 3 fois), un traitement anti-bactérien limite l'apparition des odeurs et je l'ai trouvé très confortable.
Vidéo: un jour de beau temps, je marche en short - Tshirt
Dans un premier temps j'ai envisagé d'utiliser ma veste Francital Shelter Ultra (260g), mais elle présentait des signes d'usure qui compromettaient son étanchéïté (délaminage de la membrane, décollement des bandes d'étanchéïsation), donc j'ai décidé d'investir dans un modèle solide en 3 couches.
Après plusieurs essais en magasin, j'ai choisi le modèle Jokkan de Eider (399g), la membrane n'est pas une Gore-tex mais la coupe générale et celle de la capuche ont distingué ce modèle des autres. Je voulais une veste qui puisse affronter vent + pluie quasiment à l'horizontale sans avoir le visage mouillé (auquel cas à la longue le ruissellement détrempe l'intérieur), la capuche et la visière de ce modèle ont rempli cet objectif. Une autre solution consiste à utiliser une casquette ou une visière séparée mais je ne l'avais pas suffisamment mise en pratique avant de partir.
Après quelques jours passés à marcher sous la pluie, le revêtement déperlant avait complètement disparu sur la plupart de la surface du vêtement, mais je n'ai pas constaté de condensation à l'intérieur, le fait d'avoir toujours fait attention à ne jamais avoir chaud (en retirant une couche thermique si besoin) a probablement joué un rôle prépondérant.
Une chose fut pénible sur cette veste: les fermetures “étanches” (qui ne le sont pas totalement) qui étaient difficiles à ouvrir/fermer. A la longue c'est assez agaçant. La plupart des vestes de ce type sont équipées de ces fermetures, espérons que des progrès seront fait pour qu'elles glissent mieux.
Les velcros des poignets sont mal placés (impossible de vraiment serrer) mais avec un peu de couture le problème peut être facilement réglé (ajout d'un petit velcro).
Au niveau des cordons de serrage de la capuche (photo ci-contre), j'ai été étonné de voir qu'il pénètrent par un trou de l'extérieur vers l'intérieur du vêtement - probablement pour éviter d'avoir des cordons qui pendent à l'extérieur (fouettant le visage par vent fort) - mais je n'ai pas constaté d'entrée d'eau par là. Si c'était le cas, il y a possibilité de sortir les cordons et de colmater les trous.
Video: un test fait avant de partir (avec Jean-Yves à l'accordéon ! )
La montre fait altimètre, baromètre, thermomètre, boussole. Je me suis assez peu servi de l'altimètre, le matin je consultais le baromètre pour éventuellement prévoir une évolution du temps, le thermomètre donne la température ambiante si la montre est retirée du poignet (posée à côté du sac de couchage ou accrochée au sac par exemple).
Les lunettes sont ultra-basiques, en un seul bloc, achetées je ne sais plus où. Sur le glacier elles m'ont été très utiles.
Je m'en sers sauter par dessus les ruisseaux, franchir les rivières, descendre en ramasse les pentes raides, grimper les éboulis, tater le sol en terrain piégeux, rester stable sur la glace, moins m'enfoncer dans les marais, monter l'abri, et aussi pour marcher . Je suis resté fidèle à Gipron, qui fait des batons très solides et fiables (système Flicklock pour verrouiller les brins). Si un baton casse, j'ai la possiblité de monter l'abri avec un seul baton en le mettant verticalement à l'entrée.
Ils sont extensibles jusqu'à 145cm, mais pour l'abri 1 place, 140cm suffisent (voire 135cm).
Soit environ 710g d'allègement possible.
Dans ce que je portais, les guêtres pouvaient être allégées (-140g) et je cherche des chaussettes plus solides mais aussi confortables…