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#26 07-09-2023 17:08:59

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

sylvainditdan a écrit :

#6900802100km et combien de dénivelé ?

J'en parlerai dans un message dédié aux chiffres, mais entre 28500m (VisuGPX), 32000m (Komoot) et 35000m (trace GPS enregistrée). Les dénivelés journaliers restaient raisonnables avec une moyenne à 2150m et un max à 3900m.

On a le droit de changer de train de pneus ?  hmm

Oui, mais je ne connais personne qui l'a fait. Par contre y'en a qui ont dû remplacer le dérailleur big_smile

Il faut être bien affûté quand même pour entamer ce genre d'épreuve mad

Bah figure-toi que je ne suis pas vraiment affûté. C'est sûr que ça aide, mais si l'objectif est de finir dans les temps la condition physique est un élément parmi d'autre. Par exemple il est beaucoup plus intéressant de savoir rouler longtemps et sans trop de pause. J'en parlerai à la fin aussi, mais j'ai terminé en 299h (12,5 jours), donc je suis arrivé en fin de 13ème jour. C'est le jour où le plus de participants sont arrivés, certains bien plus affûtés que moi.


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"La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle est née, c'est là qu'elle revient se cacher, quand ça va mal." - Romain Gary

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#27 07-09-2023 18:21:23

Tib
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Lieu : Houston ? on a un problème !
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Je pense - sans offense - être plus affûté que Shanx. Et j'ai dépensé une fortune pour disposer du meilleur vélo et des meilleurs équipements. Mais ma petite expérience personnelle a montré que tout cela ne me servirait strictement à rien tant que j'aurai un mental en carton, qui m'empêche de gérer les imprévus, l'éloignement avec mes proches, ma peur des chiens, ma peur de rouler seul la nuit, de puer dans des fringues sales, de mal et peu dormir, et j'en passe... l'aventure ne s'achète pas, j'en suis le parfait exemple.

Donc je pense en effet que pour ce type d'épreuve (qui continue de me faire rêver malgré tout), la condition physique est un paramètre certes important, mais pas essentiel.


Bike lives matter.

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#28 07-09-2023 18:58:03

gilles516
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Lieu : Toulouse
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

.....l'aventure ne s'achète pas....
Donc je pense en effet que pour ce type d'épreuve (qui continue de me faire rêver malgré tout), la condition physique est un paramètre certes important, mais pas essentiel. 
(parole de TIB)

tout à fait d"accord   pouce  pouce  pouce

Dernière modification par gilles516 (07-09-2023 18:59:57)

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#29 07-09-2023 20:27:23

Oscar
Membre
Inscription : 01-02-2005

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Un copain qui a roulé la french divide me disait que pour ce genre de balade, il est plus important d'être baroudeur (habitude du bivouac, gestion des imprévus, sérennité dans les situations difficiles, aptitude à vite plier bagages) que cycliste.

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#30 07-09-2023 22:24:22

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Je me suis régulièrement fait la réflexion que mon expérience de randonnée plus ou moins longue a beaucoup aidé. Bien sûr pour tout ce qui est bivouac (où j'étais probablement le plus à l'aise, alors que beaucoup cherchaient à dormir dans des villages), mais pour d'autres petits détails tels que la lecture du parcours ou ma capacité à manger n'importe quoi sans avoir de souci de digestion. J'ai fait un bivouac avec d'autres participants, bah je les ai attendu le matin big_smile


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#31 08-09-2023 11:41:58

Oscar
Membre
Inscription : 01-02-2005

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

J'ai regardé une vidéo de 2022, du dossard n°13.

https://www.youtube.com/watch?v=aFm1t2UdAII

Je vous invite à regarder a minima le bilan à 21min 16 de cette vidéo.

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#32 10-09-2023 13:40:57

sylvainditdan
Membre
Lieu : Saint-Georges-de-Mons
Inscription : 13-01-2016

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

En finalité, le physique et le mental sont bien plus importants que la technique (j'imagine bien qu'il n'y a pas de portage pendant des heures ou de descente typée DH).

Et donc que n'importe quel sport d'endurance ferait l'affaire, avec une expérience vtt quand même pour cette épreuve, plus que sur beaucoup d'épreuves bikepacking j'ai l'impression ?


Un peu trop nonchalant parfois  lol

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#33 10-09-2023 18:44:01

Shanx
Sanglier MUL
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Jour 10 : Langogne - bord de l’Eyrieux (Ardèche)
Avant le départ, j'attendais avec appréhension la partie ardéchoise. Sa réputation n’était pas aussi “mauvaise” que le Diois, mais connaissant le coin je m’attendais à des chemins de mauvaise qualité et du poussage en bonne quantité. Malheureusement, je n’avais pas tort… Mais avant ça, il faut partir. Je me réveille à 6h, mais dehors c’est le déluge donc j’attends un peu. Un quart d’heure plus tard ça se calme donc je me dépêche de me mettre en route pour avoir le temps de faire un crochet pour chercher une boulangerie en ville. J’y retrouve Damien, qui a eu la même idée que moi, puis nous nous lançons ensemble dans la première ascension du jour.

Dès le premier single il prend de l’avance sur moi. Déjà qu’en temps normal je ne suis pas le plus à l’aise, mais en plus le terrain est trempé et ça glisse de partout. Plus loin nous nous retrouvons pour un café au bord de la nationale, où Pierre-Marie nous rejoint. Je pars un peu avant eux, ce qui permet à Pierre-Marie de me rapporter le bidon que j’ai oublié. Un peu plus loin, je me retrouve au sol dans un single bien pentu dans de l’herbe humide. Décidément, ce sera un miracle si je termine sans rien me casser.

Après une dernière pause épicerie, où nous retrouvons Markus, il est temps de commencer les réjouissances. Ça commence par un mur de rocailles puis des chemins et singles de qualités variables où il faut rester concentré pour ne pas partir à la faute. La progression se fait donc assez lentement jusqu’à un petit sommet où Fred nous attend pour faire quelques photos. Il nous annonce que la suite va en s’empirant, ce qui n’annonce rien de bon. Un peu plus loin, alors que je vais quitter la route pour m’engager sur un chemin, Fred me redouble et me lance depuis son van “désolé pour ce qui arrive, ne me déteste pas”. Je crains le pire, et j’ai bien raison. Je passe une bonne partie de l’après-midi à pousser dans la caillasse ardéchoise, avec un court répit sur la route le long des sources de la Loire et du Gerbier de Jonc. Juste après, l’itinéraire nous fait emprunter le sentier qui coupe les lacets de la route : me revoilà en train de pousser difficilement alors que je pourrais rouler tranquillement juste à côté.

Le chantier continue jusqu’au Mézenc, points culminants de l’Ardèche (pour le sommet sud) et de la Haute-Loire (pour le sommet nord). De là c’est une descente entrecoupée de bon petits raidards (sinon ce serait trop simple) jusqu’au Fay sur Lignon. J’y retrouve Fred et Damien, et Markus nous rejoint juste après. Je me pose quelques minutes, mais je vois que le supermarché de Saint-Agrève, à 16km de là, ferme dans moins de 1h30. Vu le rythme du jour ça risque d’être tendu, mais le profil est à peu près descendant donc je décide de tenter le coup. Je pars donc en vitesse avec Markus et Damien, mais ce dernier doit nous laisser partir à cause de problèmes de selle.

Cette partie est un peu plus roulante que le reste de la journée, mais ça reste peu rapide. Je suis un peu en mode contre la montre, à calculer toutes les 5 minutes où j’en suis par rapport à l’heure de fermeture. Ça paye : nous arrivons moins de 10 minutes avant l’heure fatidique, ce qui nous permet un ravitaillement qui fait plaisir. Sur le parking nous prenons une bonne pause en compagnie de Fred avant de nous lancer sur la Dolce Via au moment où Damien nous rejoint.

La Dolce Via, c’est 70km de piste cyclable sur une ancienne voie ferrée jusqu’à la vallée du Rhône, qui est notre objectif pour ce soir. Certes il est déjà assez tard (20h30), mais je suis prêt à rouler de nuit pour atteindre ce jalon important sur la Sea To Peak. Je dois cependant m’arrêter quelques instants pour remettre un peu de pression dans mes pneus qui se trainent sur ce terrain bien plus roulant que ce qu’on a eu ces derniers jours, donc je la parcours seul, intercalé entre Damien et Pierre-Marie devant et Markus derrière.

Malgré toute ma bonne volonté, pour la première fois je ressens vraiment le manque de sommeil. Après que le soleil se fut couché, mes yeux se ferment tout seul et je n’arrive pas à rouler droit. Je tente le joker “appel à un ami” pour essayer de me garder éveillé, et ça marche plus ou moins mais je sens que ce sera difficile d’atteindre le Rhône. Pour ne rien arranger, le ciel se couvre petit à petit et vers 23h de grosses gouttes commencent à tomber. Je trouve un abri pas mal du tout, mais j’ai l’impression que ça se calme et décide de repartir. Quelques minutes plus tard, je réalise que j’aurais dû m’arrêter car la pluie s’intensifie, mais c’est trop tard, il est hors de question que je revienne sur mes pas. Je passe une guinguette quand j’entends qu’on m’appelle : Damien et Pierre-Marie y ont trouvé refuge. Je discute quelques minutes avec eux, pas sûr de la suite de ma soirée. Ils pensent y dormir, et quand le propriétaire me propose l’abri de jardin pour y passer la nuit, je craque et m’y installe. Il s’excuse du peu de confort proposé, mais je le rassure : la veille j’ai dormi dans des toilettes publiques, donc mes standards sont particulièrement bas et sa proposition se rapproche d’un palace pour moi.

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Fin de nuit dans les toilettes

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Markus découvre le terrain ardéchois

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Y'a pas de cailloux, est-on toujours en Ardèche ?

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"Bon" chemin ardéchois (photo par Erminig/Sea To Peak)

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(photo par Erminig/Sea To Peak)

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Depuis le Mézenc

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Vue sur le plateau Ardéchois (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Vers la croix de Peccata, dernier point haut du massif central pour nous (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Damien adore le terrain

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Jusqu'au bout


Jour 11 : bord de l’Eyrieux - Bonneval en Diois
Malgré les craintes du propriétaire j’ai bien dormi (si on excepte mes genoux qui m’ont forcé à prendre des anti-douleurs en pleine nuit). Sur le papier la journée d’aujourd’hui est assez simple : d’abord des faux-plats pour franchir la vallée du Rhône, puis les premiers reliefs du Diois. Je pars seul en éclaireur, mais rapidement je me rends compte que ça ne va pas top : pour la première fois depuis le départ, je n’ai pas de motivation et qu’une envie, celle d’être ailleurs que sur mon vélo. J’ai tenu 11 jours avant d’en être à ce stade, ce qui est de très loin un record pour moi, mais en attendant j’en ai marre alors même que le terrain est on ne peut plus facile. A posteriori, je pense que c’est parce qu’avant le départ je m’étais dit que si j’atteignais le Rhône c’était partie gagnée, mais maintenant que j’y suis je me rends compte qu’il reste au moins 3 jours, et probablement les trois les plus difficiles. Cumulé avec le manque de sommeil et la fatigue généralisée, ça donne un cocktail de démotivation qu’il faut que je repousse au fond de moi.

Au niveau de la première difficulté du jour (un single assez raide qui demande de parfois pousser) je me fais rattraper par Christophe. Je le pensais loin devant, mais il a aussi eu des problèmes de motivation au point de réserver des billets pour rentrer chez lui. Ce matin il s'est remobilisé, bien aidé par une conversation avec Fred, mais il a fait une grasse mat’. Il m’explique ça pendant quelques minutes avant de m’enrhumer en repartant devant à toute allure. Je ne le verrais plus jusqu’à l’arrivée, mais cette courte discussion me remonte étonnamment le moral : je réalise que je ne suis pas le seul à être fatigué mentalement, et surtout je ne semble pas être le pire. Le reste de la journée se passera beaucoup mieux pour moi, et mon mental tiendra jusqu’à l’arrivée malgré les difficultés qu’il me reste à franchir.

Après Crest, le parcours commence à s’engager dans les contreforts du Vercors. Ça commence à grimper avec de petits poussages pour pimenter le tout. À Saillans je retrouve Damien et Pierre-Marie,ce dernier ayant profité d’un magasin pour faire changer son boîtier de pédalier. De là, il y a encore une petite vingtaine de kilomètres de difficultés avant de basculer sur route jusqu’à la fin de journée. Je profite du passage à Die pour faire une longue pause ravitaillement - recharge du téléphone : entre Luc-en-diois (pas très loin d’ici, mais que je ne suis pas sûr d’atteindre à temps) et Embrun, il y a 160km et plus de 4000m de D+ sans magasin, alors que c’est la section la plus difficile du parcours.

Je franchis de nouveau quelques bosses sur de petites routes avant d’arriver à Luc-en-diois, où je croise quelques participants. Je retrouve notamment Clément (mais pas le même que précédemment), dont j’avais fait la connaissance avant le départ mais qui était devant moi depuis. Il a eu des problèmes de tendons d’achille et surtout a cassé son dérailleur, ce qui m’a permis de le rattraper. Nous décidons de partir ensemble et de s’avancer le plus possible pour la journée de demain, qui est celle qui fait peur à tout le monde depuis le départ.

Nous franchissons donc le col de Miscon, toujours sur route mais pas si facile puis descendons de l’autre côté à la recherche d’un endroit où dormir. Nous ne trouvons rien de probant dans le village de Boulc, mais un peu plus loin nous trouvons une petite forêt de pins qui fait très bien l’affaire. Malgré les quelques gouttes qui viennent faire semblant de nous déranger, nous nous installons pour la nuit, moi avec mon tapis de sol sur le sac de couchage pour le protéger des micro-averses prévues en début de nuit.

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Vu sur la forêt de Saou depuis les hauteurs de Livron

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Partie roulante d'un chemin du diois (photo par Erminig/Sea To Peak)

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C'était une feinte, c'est jamais roulant (photo par Erminig/Sea To Peak)

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De pire en pire (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Quand tu fais semblant pour la photo (photo par Erminig/Sea To Peak)

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(photo par Erminig/Sea To Peak)

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La photo ne montre pas à quel point je ne suis pas à l'aise (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Combien de temps avant de remttre pied à terre ? (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Discussion entre les torturés (Clément, Damien et moi) et celui responsable de cette section de la trace (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Damien et Pierre-Marie

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Clément admire le Diois

Jour 12 : Bonneval en Diois - Embrun
Aujourd’hui est un grand jour : on arrive dans la section que tout le monde redoutait, où il faudra pousser le vélo tant en montée qu’en descente, où il y aura encore plus de cailloux que de dénivelé. C’est aussi le jour fatidique : c’est en fonction d’où on arrive aujourd’hui qu’on saura si on peut finir demain. Certes, j’ai deux jours d’avance sur le délai, mais j’ai quand même très envie d’en finir le plus rapidement possible, donc je me mets un peu la pression pour bien avancer aujourd’hui - comme c’est le cas pour tout le monde.

Clément et moi partons à 6h pour quelques kilomètres de route, qui se transforme en piste puis petit à petit en single de plus en plus technique. Au moins la mise en jambe est progressive, mais rapidement nous devons déjà pousser. À la faveur d’une accalmie dans la pente je remonte sur le vélo, mais plus loin un buisson vient me fouetter le visage et mon équilibre précaire se transforme en belle chute côté ravin. Heureusement je suis retenu par d’autres buissons et je m’en sors sans vrai dégât, mais ça aurait pu mal se terminer. Par contre, je sens que mon frein arrière freine moins bien. Pour le moment ça va encore, mais c’est à surveiller…
La descente est moins pire que ce que je craignais, puis nous enchainons avec quelques kilomètres de descente sur route, le bonheur. Nous passons à La Faurie, où Google Maps nous annonce une boulangerie. Lorsque nous nous retournons pour regarder où elle est censée être, nous tombons nez à nez avec un beau panneau “A vendre”. Après cette fausse joie nous repartons sur la piste qui remonte les belles gorges d’Agnielles. Sur le haut la pente se redresse, puis la piste disparait en faveur d’un single. Après une petite alternance de pistes et de sentes nous nous retrouvons devant une descente bien raide. Rapidement elle est même trop raide et nous terminons à côté des vélo, tentant de les retenir comme on peut.

Après le petit village de Montmaur arrive un bout qui fait peur sur la carte : un single qui monte “dré dans le pentu”. Une fois dessus, nous faisons semblant de rester sur les vélos pendant quelques centaines de mètres avant de jeter l’éponge et de faire toute la montée à pied. Au-delà de la pente, qui est sévère mais peut-être ok, c’est le revêtement de petits galets roulant sous les roues qui rend la progression difficile. Environ 200m de D+ plus tard nous pouvons remonter pendant un court moment sur le vélo. Je prends un peu d’avance, puis Clément me rattrape lorsque je dois recommencer à pousser et ‘annonce qu’il a cassé son dérailleur. Deux dérailleurs en deux jours, les deux fois à cause d’une branche : qui dit mieux ? Il passe un moment à tenter une réparation de fortune, et je reste avec lui pour le support moral : ce n’est pas que je ne veux pas l’aider, c’est que je n’y connais absolument rien. Damien nous rattrape et est plus constructif que moi (qui suis en train de manger à côté), ce qui permet à Clément de repartir avec un vélo qui roule à peu près tant qu’il ne change pas trop de vitesse. L’idée pour lui est maintenant de se rapprocher le plus possible de Gap pour aller y trouver un nouveau dérailleur.

Je reprends un peu d’avance lorsque nous rejoignons une piste à peu près plate, puis Clément me redouble à la faveur d’une montée où il est obligé d’aller vite à cause du développement fixe de son vélo. Je le redouble une dernière fois lorsque son dérailleur rend définitivement l’âme et lui donne rendez-vous à Saint-Véran. À sa place j’aurais eu du mal à rester motivé pour arriver au bout…

La descente est infâme : la piste est en train d’être refaite, je passe derrière un tracteur qui laboure littéralement le sol. C’est pas avec ça que ma vitesse moyenne du jour, qui plafonne à environ 8km/h, va augmenter… La suite consiste en une section vallonnée avec quelques petits coups de cul. L’itinéraire est sur une petite route, puis la quitte pour prendre une piste qui la rejoindra quelques kilomètres plus loin ; mais entre-temps, il y a un passage rocailleux nécessitant de pousser. Il fait chaud, il n’y a pas d’ombre, et on nous fait passer sur des chemins de merde sans bonne raison : que de bonnes raisons de s’énerver, et pourtant je reste calme. Ça fait partie du jeu, j’ai signé pour ça, et plutôt que de m’asseoir sur le côté en me décourageant inutilement je continue à avancer du mieux que je peux. Ça ne parait pas grand chose, mais cette faculté à repousser mes mauvais sentiments et à débrancher le cerveau pour juste avancer font partie des raisons pour lesquelles je n’ai pas eu (trop) de moment de frustration.

Comme souvent lorsque c’est un peu difficile, je passe un coup de fil. J’en profite pour mon appel quotidien avec ma sœur, auprès de qui je me “plains” que je n’aurais pas mon coca habituel. Je ne suis pas très soda, mais depuis le départ je bois un coca tous les après-midi, ça me fait du bien. Peu après avoir raccroché, je croise un couple au bord de la route : ce sont des amis de Damien que j’avais déjà croisés vers Poitiers. Ils m’offrent une part de pizza, un orangina et 10 minutes de conversation : que demander de plus ?

Juste après le parcours suit le canal de Gap pour une dizaine de kilomètres. Ce répit dans cette journée dantesque fait un bien fou tant aux jambes qu’à la tête. Bien sûr ce n’est que de courte durée, et je me retrouve rapidement à de nouveau monter. Au sommet je croise Fred, qui m’attendait pour prendre quelques photos avec le soleil de plus en plus bas et les premiers reflets du lac de Serre-Ponçon. Nous marchons ensemble quelques minutes le temps qu’il rejoigne son van et parte pour Saint-Véran, où les participants vont commencer à arriver en nombre.

Une dernière montée (raide, mais sur piste) plus tard, je bascule dans une longue descente alors que le soleil disparaît. Au fur et à mesure, je constate que mon frein arrière répond de moins en moins présent, mais pour le moment il me permet quand même d’atteindre la dernière descente, où Damien me rattrape. Il fait maintenant bien nuit, donc au moins il ne voit lorsque je termine de nouveau dans le bas-côté (pour ma défense la piste était vraiment défoncée). Comme son GPS fait des siennes, nous arrivons ensemble au bord du lac. Embrun n’est pas loin, mais il reste une belle bosse de 400m sur route à franchir. Sur le tracker nous voyons que Pierre-Marie, qui avait pas mal d’avance sur nous et s’était arrêté de l’autre côté du pont, est reparti et est juste devant nous. Nous nous lançons donc derrière lui, sur une petite route qui devrait être déserte mais qui est pleine de monde : un feu d’artifice va être tiré sur le lac et les gens sont venus le voir d’ici. Peu après les premières explosions qui résonnent de manière impressionnante, nous rejoignons Pierre-Marie, qui s’est arrêté le regarder. Il nous propose ses pizzas qu’il a ramené d’en bas, et nous partageons un moment hors du temps, à savourer de la pizza devant un feu d’artifice au bord de la route, à 23h après une journée si difficile.

Après cette parenthèse enchantée, il faut reprendre et finir cette montée. Je me sens étonnamment bien et prends un peu d’avance sur mes deux compagnons, mais au moment de basculer je réalise que mon frein arrière est définitivement en grève. Je les attends donc histoire de ne pas faire la descente seul, et c’est à trois que nous atteignons Embrun. Au premier camping que nous voyons ils décident d’aller prendre une douche et nous nous séparons : je n’ai qu’un seul objectif, dormir. Il est minuit, la journée fut longue et éprouvante. La bonne nouvelle, c’est que nous ne sommes qu’à 90 km de l’arrivée. Sauf mauvaise surprise, demain devrait être la fin. Je dors sous un arbre au bord du lac, espérant que la courte nuit qui m’attend sera suffisante pour franchir sans trop souffrir les belles bosses qui me sépare encore de Saint-Véran.

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Première montée, premiers poussages

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Repos : monter ça mais via une piste

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Beau single non technique, le rêve

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Vues sur le Dévoluy

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Descente légèrement technique

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Clément le chat noir

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Piste de rêve

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Envie de poser le vélo et monter sur le plateau de Bure

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Arrivée dans l'embrunais (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Photographe personnel (merci Fred) (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Il est temps de repartir pour profiter du peu de jour qu'il reste (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Je suis aussi déséché que l'herbe

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La classique pizza de bord de route

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Avec en prime un spectacle sons et lumières

Jour 13 : Embrun - Saint Véran
Ça y est, c’est le final. Aujourd’hui est le 13ème jour, et normalement le dernier. Je devrais être excité et impatient, mais le réveil est difficile et je dois vraiment me forcer pour m’extraire de mon couchage. Comme d’habitude mes genoux ont râlé, mais en plus le froid m’a réveillé alors que mon compteur affiche 7° : est-ce l’humidité ou la fatigue je ne sais pas, mais mon système de couchage aurait dû largement m’éviter ça.

Comme j’ai traîné, Damien a déjà un peu d’avance ; comme toujours Pierre-Marie dort encore et partira plus tard. C’est donc tout seul que je me lance à l’assaut du col de Valbelle, qui avec ses 2400m est le point culminant du parcours. La piste est bonne et n’offre aucune difficulté technique. Heureusement, parce que c’est déjà suffisamment long comme ça. Je me sens bien et je monte tranquillement, à un rythme qui respecte mes petites jambes fatiguées. Peu après le col de la Coche, les arbres se font de plus en rares et le paysage s’ouvre sur un terrain d’alpages et de montagnes. C’est à ce moment que je réalise une chose : je vais le faire. C’est sûr que je vais terminer aujourd’hui. La montée est certes longue, mais on est loin des difficultés de la veille et plus rien ne peut m’empêcher d’atteindre Saint-Véran. J’en ai les larmes aux yeux, ce qui est quelque chose de relativement rare pour moi qui suis souvent assez stoïque à la fin de mes périples.

Malgré tout mon optimisme je ne suis pas encore arrivé. Je franchis le col sans encombre, mais de l’autre côté m’attend un dur retour à la réalité : une descente de 1400m sans frein arrière. Je commence à descendre prudemment, mais ce qui devait arriver arrive : en voulant changer de côté sur la piste, ma roue avant dérape et chasse sous mon vélo, me projetant au sol. Encore une fois j’ai de la chance, je m’en tire sans vrai dégât à part ce qui sera un beau bleu sur toute ma cuisse. Je termine la descente en roulant au pas jusqu’à atteindre la station de Risoul. J’y trouve un magasin de location/réparation où ils peuvent prendre mon vélo en urgence. Je pense que mon étrier de frein fuit, mais j’imagine qu’en faisant une purge et en remettant de l’huile je devrais pouvoir atteindre mon objectif avec un frein fonctionnel. Pas grave si ça lâche après, il faut juste que ça tienne jusqu’à la fin de journée.

J’en profite pour aller manger puis je récupère mon vélo. Avec tout ça, Pierre-Marie est passé devant et mes deux compagnons des derniers jours ont pris pas mal d’avance. Pas grave, je sais où ils seront ce soir, donc maintenant il ne tient qu’à moi de les rejoindre. La fin de la descente jusqu’à Guillestre se fait majoritairement sur route et est bien plus agréable maintenant que je peux freiner, et c’est de bon cœur que je m’enfonce dans la fournaise de la vallée.

C’est bien beau de descendre, mais maintenant il s’agit de remonter. Pour arriver à Saint-Véran il y a trois bosses à franchir qui permettent de remonter progressivement jusqu’au “village le plus haut d’Europe”. J’aimerais bien dire qu’avec l’excitation de l’arrivée mes jambes sont légères et ma progression rapide, mais il fait chaud et mon corps refuse de faire tout effort superflu, donc j’y vais vraiment à mon rythme. De toute façon je suis largement dans les temps donc autant profiter de cette fin. J’en profite pour passer quelques derniers coups de fil à celles et ceux qui m’ont tenu régulièrement compagnie à distance afin de leur faire un débrief à chaud. Je croise une dernière fois les amis de Damien qui cette fois-ci m’offrent un coca, une délicate attention qui me donne un coup de boost pour l’avant-dernière bosse, la plus raide.

Enfin ça y est, je bascule dans la vallée de Saint-Véran. Un dernier single plus tard, et me voilà au bord du torrent que je suis jusqu’à me retrouver en contrebas du village. De là il paraît si haut, la ligne d’arrivée si loin… Mais la fin sur la route se fait finalement assez vite, surtout lorsque j’entends les coups de sifflet des autres participants qui me font de grands signes depuis là-haut.

Le sprint final se fait à allure d’escargot. L’arrivée est au niveau de la dernière fontaine du village. J’ai la double chance d’arriver le jour où le plus de participants sont arrivés, mais d’être le dernier de la journée : il y a donc pas mal de monde pour m’accueillir. Je retrouve ceux avec qui j’ai roulé (Damien, Pierre-Marie, Christophe, le Clément qui n’a pas cassé son dérailleur), d’autres que je n’avais croisé qu’au départ ou certain, partis le dimanche, que je n’avais jamais vu. Il y a aussi Fred et les familles de certains, ce qui donne un joyeux groupe d’une vingtaine de personnes.

Entre prendre des nouvelles des uns et des autres, trouver où dormir, prendre une douche, et, plus important, boire des bières, je n’ai pas vraiment le temps de me poser pour prendre la mesure de ce que je viens de faire. Ce n’est pas grave : dans ma tête, j’ai digéré la fin de cette Sea To Peak ce matin, lorsque je montais au col de Valbelle. Alors je profite, et partage avec tout le monde la fin de cette belle aventure.

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Premiers sommets du Queyras

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Opération en urgence

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Ça sent la fin, mais il faut encore monter


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#34 10-09-2023 18:45:16

Shanx
Sanglier MUL
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Conclusion
J’ai trouvé sur cette Sea To Peak tout ce que j’étais venu y chercher : une nouvelle découverte de la France à vitesse de vélo (et parfois moins vite), une recherche de mes limites, de beaux paysages, et tout ça en compagnie de personnes partageant ce même état d’esprit. A part 2h de découragement au début du 11ème jour, mon mental est resté bon du début à la fin, ce qui est une première pour moi. Je pense que j’ai réussi à utiliser toutes mes expériences passées pour arriver à vivre une aventure presque parfaite pour moi. Arriver à rouler (et pousser) 170km de VTT par jour pendant 12 jours et 12 heures en restant motivé et content d’être là, ça veut dire que j’ai réussi à trouver le bon état d’esprit et les bonnes pratiques pour toucher à la quintessence du vélo longue distance.

Je parle de “bonnes pratiques” et de mes expériences passées car quel que soit son mental, on peut rapidement le mettre à mal avec de petites erreurs. Ça dépend de chaque personne, mais maintenant que je me connais je sais que l’un de mes facteurs limitant, peut-être le plus important, est le sommeil. En m’assurant de dormir environ 6h par nuit et en évitant de commencer avant le lever du soleil, je me suis assuré des journées bien plus confortables que ce que j’ai pu avoir vécu.

Sur la Race Accross France je n’avais pas assez pris soin de mon sommeil et j’avais beaucoup moins bien vécu la course. Mais les différences entre les deux événements ne s’arrêtent bien sûr pas là. Si je devais les comparer, la Sea To Peak est plus difficile dans tous les aspects (terrain, météo, ravitaillement, matériel, temps nécessaire…), sauf sur un seul : terminer dans les délais. En effet, j’ai quand même eu l’impression que c’était plus facile de terminer dans les temps vu que j’ai terminé avec deux jours d’avance alors que je faisais de plus courtes journées (rendues nécessaires par la difficulté du terrain). Est-ce que ça veut dire que la RAF est plus dure ? Pas sûr, surtout lorsqu’on regarde les 50% d’abandons sur la Sea To Peak.

Mais la plus grande différence que j’ai ressentie, c’est l’ambiance. Là où sur la RAF les aspects performance et compétition étaient omniprésents, sur la Sea To Peak c’était plutôt un esprit aventure et plaisir, quelque chose où je me retrouve beaucoup plus. Plutôt que de se mettre inutilement en danger pour gratter quelques heures, la plupart des participants a joué le jeu de jouer avec leurs limites en restant à l’intérieur de celles-ci. De même, être autorisé à rouler à plusieurs change toute l’expérience. Au lieu d’être une épreuve individuelle où on ne fait que croiser de temps en temps d’autres concurrents, on peut choisir de partager pendant quelques kilomètres ou plusieurs jours. Bien sûr que ça aide : honnêtement, sans Damien et Pierre-Marie, j’aurais probablement terminé le lendemain. Certes je suis venu ici pour souffrir, mais pas tout seul.

Pour conclure sur la Sea To Peak, je dois quand même avouer que j’ai été surpris par la difficulté de certaines sections et la quantité de poussage à effectuer. Certes je suis loin d’être le plus à l’aise dans les passages techniques, mais c’était un sentiment partagé par les autres participants, notamment par ceux ayant déjà fait la French Divide. Mais malgré quelques parties qui pourraient peut-être être rendues un peu plus agréables (oui l’Ardèche c’est toi que je regarde), le parcours est globalement superbe et varié et offre une belle manière de traverser la France en passant par des coins où je ne serais pas allé de moi-même.

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La monture


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#35 10-09-2023 19:28:18

Yapluka
Membre
Inscription : 23-05-2023

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Bravo ! Superbe aventure. Je ne suis pas trop cycliste, mais ça donne vraiment envie.
Et merci pour ce beau récit.

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#36 10-09-2023 19:47:39

Stéphane_33
Membre
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Bravo  pouce

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#37 10-09-2023 21:00:26

Oscar
Membre
Inscription : 01-02-2005

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Shanx a écrit :

#689353
A cette croisée des chemins, je décidais de m’acheter un VTT et de voir si ça me plaisait. Une GTMC plus tard je n’étais toujours pas convaincu


Et maintenant, quelle est ton opinion quant au VTT et au vélo de route ?

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#38 10-09-2023 21:57:39

Schum
Membre
Lieu : région liégeoise, Belgique
Inscription : 19-01-2019

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Merci pour ce chouette récit, et surtout un grand bravo!

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#39 10-09-2023 23:02:14

glouglou
Membre
Inscription : 30-10-2015

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Bravo et merci pour le récit  smile

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#40 11-09-2023 13:09:11

Shanx
Sanglier MUL
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Inscription : 22-04-2012
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Merci pour vos messages smile

Oscar a écrit :

#690334

Shanx a écrit :

#689353
A cette croisée des chemins, je décidais de m’acheter un VTT et de voir si ça me plaisait. Une GTMC plus tard je n’étais toujours pas convaincu


Et maintenant, quelle est ton opinion quant au VTT et au vélo de route ?

Je n'ai toujours pas de réponse big_smile J'aime beaucoup le vélo de route, notamment la sensation de pouvoir aller vite sans trop forcer. Comme en France on peut aller quasiment partout sur des routes, je pense que s'il n'y avait pas de voitures ce serait mon favori.
Ceci dit j'aime quand même bien le VTT, on voit des paysages un peu plus sauvages, y'a moins de monde. Mais je ne suis pas assez bon VTTiste donc je suis rapidement embêté par la technicité. Si j'étais aux USA où il est possible de faire de longs itinéraires de gravel/VTT loin de routes goudronnées (type Tour Divide) je me poserais moins la question et prendrais un VTT.

Dernière modification par Shanx (11-09-2023 13:09:30)


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#41 11-09-2023 13:23:47

Oscar
Membre
Inscription : 01-02-2005

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

C'est sur que sans voitures, nos petites routes seraient très plaisantes à vélo.

Voire même avec des voitures si tu peux être en confiance en sachant que les automobilistes ont un comportement respectueux des 2 roues.

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#42 11-09-2023 20:40:47

Satory
Membre
Inscription : 13-06-2014

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Sans les voitures, nos petites routes n'existeraient pas  tongue

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#43 11-09-2023 20:51:25

Shanx
Sanglier MUL
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Quelques chiffres

  • 2140km et 31000m de D+ (environ, cf. juste en-dessous)

  • Délai de 14 jours et 14h pour la vague du samedi et 24h de moins pour la vague du dimanche

  • 40 participants : 28 partis le samedi, 12 le dimanche

  • 5 féminines

  • 20 abandons (15 du samedi, 5 du dimanche) pour des raisons diverses et variées : chutes, blessures, douleurs, trop lents, etc. Il y a aussi 1 participant qui a fini mais hors-délai. A ma connaissance il n'y a eu "que" une blessure grave.

JourDistance VisuGPXD+ VisuGPXDistance GPSD+ GPSVitesseVitesse avec pauseTemps totalTemps roulé% temps rouléDifficultéDodoCommentaire GPS
12012026200305715,9012,7015:4512:37803Hôtel partagé
22261419227242415,7013,2017:0814:28842Bivouac
32201168220194515,6012,6017:2914:08812Bivouac
42211079224187915,5013,0017:1414:25841Magasin La Cyclerie
5160999164186914,1010,9015:0411:38771Bivouac
61021855102235710,307,0014:3409:54684Bivouac
71693049170354012,9010,2016:3913:13794Abri
81382614144305311,609,2015:4412:27795Hébergé
91632552163314512,209,7016:4713:21804Toilettes publiques
101622418156215613,309,7016:0111:46735Abri de jardinBeaucoup de poussage = autopause
111462268146242713,209,8014:5811:05744Bivouac
121423799143389610,007,8018:1414:18785BivouacBeaucoup de poussage mais autopause désactivé
138832119032559,307,6011:5009:38814Bug GPS pendant réparation vélo
Moyenne1642189165269313,2010,3015:5712:3279
Total213828457214935003

Quelques notes et remarques :

  • Au total j'ai mis 12 jours 12 heure.

  • Les distances théoriques (issues de VisuGPX) et réelles sont quasi-identiques, les différences s'expliquant par les détours hors traces que j'ai pu faire

  • A l'inverse, les dénivelés peuvent être très différents. Comme toujours c'est compliqué de savoir qui a raison (ou qui s'approche le plus de la réalité), mais d'expérience VisuGPX sous-estime les dénivelés pour les parcours très vallonnés. Komoot donne des valeurs assez proche de celles de mon GPS, et les autres participants avaient plus ou moins les mêmes valeurs, donc à choisir je crois plutôt mon GPS (ce qui m'arrange big_smile ). Officiellement la trace complète avait 31000m de D+, mais Fred estimait que cette valeur était peut-être sous-estimée.

  • La difficulté est notée sur 5 et est un savant mélange au doigt mouillé entre technicité et physique. Par exemple la dernière étape est de 4/5 uniquement de par son dénivelé conséquent, alors que l'étape 11 est aussi de 4/5 mais plutôt du fait de ses quelques passages techniques. Cette notation est donc très personnelle.

  • Avec 80% de temps roulé entre le départ et l'arrivée chaque jour, j'ai légèrement amélioré mon score de la RAF (qui était à 79%, mais sans les poussages qui ont potentiellement bien baissé les valeurs). Comme toujours, c'est l'un des points importants pour progresser. J'imagine que les meilleurs se rapprochent de 95% : j'ai notamment entendu que sur le Tour Divide, les pros ne dépassent pas les 1h30 de pauses cumulées en une journée de plus de 20h.

  • En moyenne mes journées ont duré 16h ; comme je pense qu'en moyenne j'ai dormi entre 6 et 7h , ça veut dire que je "perdais" entre 1 et 2h au bivouac (soit le soir, soit le matin). Parfois ça s'explique par une forme de vie sociale (notamment aux checkpoints 2 et 3), mais sinon il y a probablement pas mal de temps à récupérer là. Le matin je mettais entre 20 et 30min grand max à partir, ce qui est pas trop mal et ne laisse pas grand chose à améliorer. C'est donc le soir que je dois devenir plus efficace, mais entre le temps pour manger (j'aime bien faire une sorte de "vrai" repas) et de décompresser/me calmer, je sais où je perdais du temps. Et je ne vais pas mentir, si je n'avais pas eu mon téléphone j'aurais été bien plus rapide...


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#44 11-09-2023 20:56:57

Shanx
Sanglier MUL
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Le bonhomme
Avant
Pour l'entrainement j'avais roulé environ 5500km en 2023. J'étais plutôt dans la fourchette haute des participants, mais j'ai fait la quasi intégralité de l'entrainement sur route ce qui biaise beaucoup les chiffres. J'avais aussi pas mal de D+ sous la ceinture, avec de gros week-ends alpins (plus de 11000m de D+ en 3 jours par exemple). En guise d'entrainement VTT je n'avais que 1400km de parcours non technique (mais montagneux) en Espagne. Malgré ces chiffres relativement raisonnables je ne me sentais pas prêt, notamment parce que pour la RAF j'avais quasiment deux fois plus de kilomètres dans ma préparation.

J'avais aussi environ deux séances de course à pied par semaine pour un maigre total d'un peu plus de 20km. Pas sûr que ça ait vraiment influé ma préparation, mais ça me permettait d'être actif tout en variant les plaisirs.

Pendant
Malgré toutes mes chutes (dont deux un peu plus effrayantes que les autres), je termine sans blessure. Globalement mon corps n'a pas trop mal vécu la chose, à part au niveau des genoux. C'est le même problème que je traine depuis que je fais sérieusement du vélo, un jour il faudrait que je trouve comment le corriger définitivement. J'ai l'impression que le raccourcissement des manivelles (déjà testé sur mon vélo de route, où je suis passé de 172,5mm à 165mm) aide beaucoup, mais comme j'ai fait la modif le soir du 4ème jour c'était déjà trop tard.

Au niveau des autres petites douleurs :

  • Fessiers : quelques matins un peu douloureux, mais ça allait mieux une fois chaud. Je n'ai vraiment pas à me plaindre sur ce point, j'ai moins souffert que sur la RAF. Ça s'explique probablement par les nombreux changements de rythme et de position liés au VTT, ainsi que par le fait que j'étais souvent en danseuse pour soulager mes genoux.

  • Pieds : quelques irritations liées au non lavage de mes chaussettes. Ça allait beaucoup mieux après que j'ai acheté des paires de remplacement pour faire tourner.

  • Poignets : j'avais parfois des engourdissement allant jusqu'à une douleur sourde, notamment après de longues descentes un peu techniques. Peut-être un problème de position, mais surtout un problème de crispation de ma part. J'ai aussi eu quelques fourmis dans les pouces et j'ai perdu de la force dans les mains (une semaine après, je n'arrivais toujours pas à ouvrir un pot de confiture).

Bref, rien de méchant et surtout lié aux points de contact, comme je pouvais m'y attendre.

J'en ai déjà bien parlé dans mon récit, mais la gestion du sommeil a été plutôt correcte. Mes deux critères que j'essayais de respecter autant que possible était de dormir au moins 6h et de ne pas commencer à rouler avant le lever du soleil. De manière générale j'aime bien rouler le soir et ça ne me dérange pas de continuer jusqu'à assez tard, sauf bien sûr si mon manque de sommeil est trop important et mes yeux se ferment tout seul, donc j'adaptais mes journées en conséquences.

Après
Pas de douleur persistante. J'ai pu aller courir 4 jours après la fin, et même si mon corps était globalement fatigué ça s'est plutôt bien passé. Mon seul souci est la récupération du sommeil, avec toujours une fatigue persistante une semaine après mon retour.


Le vélo
d7b667a3dc210b7aec4f41960ab7230e9750a8.jpgLa monture

Partie mécanique
J'avais  un Orbea Alma M (carbone semi-rigide) acheté d'occasion. Peu de changements par rapport à la bête de base, mais quelques informations notables :

  • Selle Brooks Cambium : trop bien, parfaite pour moi. Il faut se faire au manque d'amorti mais elle me convient. Les autres étaient étonnés d'à quel point je la penche vers l'arrière, mais c'est le meilleur réglage pour moi.

  • Développement de 32-52 : on peut faire avec moins, mais je pense que c'est un bon ratio pour ne pas se cramer les cuissots

  • Cintre carbone avec léger retour vers l'arrière : nécessaire pour avoir une position de poignets un peu plus naturelle

  • Poignées ergonomiques Ergon : je ne peux pas m'en passer, sans elles j'ai les poignets défoncés au bout de quelques kilomètres

  • Montage tubeless : quasi obligatoire sur ce type d'épreuve

  • Pneus Tufo XC11 : très bons, roulants, bon grip, bonne durabilité (Là ils en sont à 3500km et le pneu arrière commence à manquer de grip, mais je ne les ai pas inversé, ce qui aurait pu augmenter leur durée de vie)

  • Blocage de la fourche au cintre : nécessaire pour moi parce que je suis souvent en danseuse sur des portions roulantes, donc même avec une bonne pression la fourche peut avoir tendance à pomper

  • Pédales auto : vu le poussage j'aurais pu prendre des pédales plates et de meilleures chaussures pour marcher, mais j'ai préféré privilégier l'habitude.

De manière générale j'avais un vélo assez standard comparé aux autres. Il y avait quelques VTT rigides (souvent acier d'ailleurs), un ou deux tout-suspendus, et quelques gravels. Je ne pense pas que cette dernière solution soit la bonne, sauf si on sait ce qu'on fait et qu'on est particulièrement bon techniquement et physiquement (du fait du développement souvent moins important).

Portage et équipement
L'essentiel de mes affaires était dans la sacoche de selle Revelate Design Terrapin Design 14l dont j'aime beaucoup le système de sacoche décorrélé du support. Par contre mon modèle a vieilli et s'affaisse beaucoup, ce qui fait que le support par sur le côté et peut frotter contre ma cuisse (surtout sur mon vélo de route), et surtout la sacoche est plus basse et peut être en contact avec la roue dès que le terrain secoue un peu. L'élastique sur le dessus du support est une fonctionnalité importante pour moi, me permettant d'y accrocher mon (petit) cadenas et la nourriture de la journée.

Comme j'ai un matelas assez encombrant je le fixait séparément sur le cintre dans un sac étanche, en compagnie du tapis de sol. La fixation se faisait grâce à deux sangles, auxquelles j'ai ajouté un scratch pour éviter de perdre le sac si jamais les sangles se desserraient.

Pour pouvoir mettre plus de choses au niveau du cockpit j'ai ajouté un support supplémentaire sur lequel j'ai mis une petite sacoche qui ne servait globalement qu'à contenir les snacks de la journée. Cette sacoche était un poil trop petite. J'avais aussi une sacoche de cintre de bikepacking (food pouch) qui contenait des éléments qui pouvaient m'être utile dans la journée : crème solaire, huile de chaine, chargeur, batterie externe pour le GPS, imperméable si météo mauvaise.

Le GPS était fixé sur la potence, et la lampe sur le cintre. J'avais aussi un (mauvais) support de téléphone : première fois que j'en utilisais un en course, très pratique pour pouvoir consulter le téléphone sans avoir à s'arrêter. La balise GPS de la course était fixée à côté.

Globalement le système est à revoir, parce que je n'avais pas vraiment assez de place pour stocker toutes les affaires nécessaires dans la journée, et la lampe était bloqué par la sacoche ce qui faisait que la partie gauche était mal éclairée. Une possibilité serait peut-être de mettre les bidons ailleurs pour pouvoir avoir une sacoche de cadre (pas complète) qui remplacerait les deux sacoches du cockpit.

73c0b19120fa1b4fb59dea673bc9a5e2805c37.jpgLe cockpit

J'avais aussi deux bidons pour une capacité totale d'environ 1,6l. C'était globalement plus qu'assez, il n'y a eu qu'un moment où j'ai eu un peu soif mais en demandant à des habitants ça s'est bien passé. Bien sûr, ça nécessitait parfois un peu d'attention, notamment en fin de journée pour prévoir le bivouac. Dans ce cas j'essayais de beaucoup boire avant et pendant le dernier remplissage des bidons histoire d'avoir pas trop soif après et de pouvoir tenir jusqu'au lendemain, ce qui marchait très bien. L'un des deux bidons était celui fourni par l'organisation : de marque Tacx, il était particulièrement bien et permettait de boire rapidement sans avoir à forcer dessus. Les deux supports de bidons étaient à dégagement semi-latéral, ce qui était très pratique vu le petit cadre du VTT.

Enfin, j'avais un mini sac de chez D4 (qu'on peut voir sur la photo du vélo plus haut) qui me facilitait les courses et me permettait d'accrocher facilement la nourriture en rab sur l'élastique de la sacoche hier. Je l'ai aussi porté sur le dos pendant une petite journée, lors de la section sans ravitaillement entre le Diois et Embrun. Très pratique, maintenant je ne partirai plus sans.

Matériel
La liste complète peut être trouvée sur Lighterpack ici.

Habits
Je suis parti dans la même configuration qu'habituellement.

  • Maillot manche longue : protège les bras du soleil, largement supportable sous forte chaleur et aide un peu lorsqu'il fait plus frais.

  • Caleçon sans couture de course à pied : je ne supporte pas les cuissards vélo (grosses irritations). J'aurais pu en prendre un deuxième pour pouvoir tourner, mais comme je n'ai pas eu de problème d'irritation finalement tout va bien.

  • Chaussettes : D4 premier prix pour running. Je ne comprends pas l'intérêt d'avoir des chaussettes spécifiques au cyclisme.

  • Casque avec visière : je hais les gapettes, mais j'aime pouvoir protéger mes yeux du soleil (le matin ou le soir) ou de la pluie. Comme l'aérodynamisme était plus ou moins une non-question, la visière est top.

  • Chaussures Northwave Origin Plus 2 Wide : modèle acheté juste avant le départ pour remplacer exactement les mêmes qui avaient trop vécues. Le modèle wide est une nécessité pour mes orteils. Un jour faudra m'expliquer pourquoi les fabricants s'obstinent à faire des modèles si étroits...

  • Du fait des plutôt bonnes conditions, je n'ai pas utilisé l'imper ni les gants chauds. J'aurais pu ne pas prendre ces derniers, mais pour avoir tester la perte de motricité dans les doigts à cause du froid lors de mes sorties d'entrainement je ne voulais pas que ça m'arrive en VTT. Pour les averses que j'ai rencontrées, j'ai choisi de ne pas mettre l'imper en sachant que de toute façon je transpirerais dedans et en pariant sur le fait que je sécherai rapidement après. Bien sûr je l'aurais mis si les conditions s'étaient dégradées avec du froid. De toute façon c'est un mauvais imper, il faudrait que je le remplace.

  • Ça fait des années que je ne jure que par le coupe-vent sans-manches D4/Van Rysel. Il est certes un peu volumineux, mais solide et apporte énormément de polyvalence en complétant efficacement mon maillot manche longue. En été il m'évite d'avoir besoin d'une couche chaude. Malgré tout je ne m'en suis servi qu'une fois, donc si j'avais su je ne l'aurais pas pris pour économiser la plce (mais c'est facile à dire à posteriori).

Couchage
Globalement j'ai l'impression que tout ce que j'ai pris était logique, même si je ne m'en suis pas servi. Pourtant j'aurais bien aimé avoir été plus léger ou moins volumineux, mais je n'ai pas trop d'idée de comment faire ça sans sacrifier trop de confort. Pour rentrer dans les détails :

  • Système de couchage au global : j'avais choisi d'avoir mon système habituel, avec un matelas relativement volumineux car très épais une fois gonflé. Ma stratégie était de m'assurer de bonnes nuits, car le sommeil est un facteur particulièrement important pour moi qui dors beaucoup. J'aurais peut-être pu acheter du matériel plus léger ou moins volumineux, mais ça aurait fait beaucoup de dépense et de duplication de matériel, ce que je cherche à éviter.

  • Sac de couchage Cumulus X-Lite 300 : parfois un peu chaud, parfois très bien, et une nuit où j'ai eu un peu froid. Il ne faisait pourtant que 7°, donc pas si froid ; j'imagine que la fatigue et l'humidité du bord du lac ont joué.

  • Le tapis de sol était un tapis de tente. Plutôt surdimensionné, il m'a aussi servi une nuit pour me protéger de quelques courtes et faibles averses (c'est pour ça que je l'avais pris). Je n'aime pas les bivy donc c'était une sorte de compromis.

  • Habits de nuits : j'ai choisi d'avoir un ensemble "pyjama" complet me permettant de me changer en habits de nuit tout en restant habillé au cas où je suis avec d'autres personnes (sur la RAF je n'avais rien d'autre qu'un drap de soie et je dormais à poil). T-shirt mérinos manches longues et pantalon pour protéger le duvet.

Électronique
J'ai fait le choix de ne partir qu'avec une batterie de 10000mAh dont le rôle était de recharger le compteur GPS (Garmin Edge 530) et d'assurer une charge du téléphone en cas d'urgence. Pour le téléphone, j'avais son chargeur rapide (67W) qui permet de le recharger presque intégralement en environ 30 minutes. Tous les jours, je profitais d'une pause quelque part pour le charger. Le système a globalement bien marché, même si ça oblige à penser un peu trop souvent à trouver une prise.

J'avais aussi un chargeur double-sortie permettant de tout recharger si je passais une nuit à proximité d'une prise. Les deux chargeurs étaient un peu volumineux, mais me permettait de tout recharger facilement sans avoir à changer les objets branchés. Globalement je ne sais pas si le système était meilleur que d'avoir de plus grosses batteries externes. Le passage au moyeu dynamo serait une autre option, mais trop couteuse pour l'usage que j'en aurais sur ce vélo (si je pouvais avoir le même moyeu dynamo sur mon vélo de route je le prendrais sans hésiter, mais là avec deux vélos à équiper ça ferait trop cher).


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"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
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#45 11-09-2023 20:58:03

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
Inscription : 22-04-2012
Site Web

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Et avec tout ça j'ai plus ou moins fini de dire tout ce que j'avais à dire sur la Sea To Peak big_smile


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#46 11-09-2023 21:25:31

Nayana
Helix pomatia
Lieu : Cote d'Or
Inscription : 05-10-2010

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Merci pour le récit et le retour Shanx. Et bravo pour le moral sur ce type d'épreuve  pouce


Lentement mais surement...

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#47 11-09-2023 22:34:21

Olivier_91370
Membre
Inscription : 13-08-2014

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Merci beaucoup pour ce témoignage très enrichissant, c'est une mine d'informations.  smile
Je suis plus qu'étonné par le peu de kilomètres que tu as fait dans l'année en préparation, j'avais lu un article sur Paris-Brest-Paris il y a quelques jours disant qu'il fallait multiplier par dix le kilométrage de la course pour avoir une idée du volume d'entraînement à réaliser.


Tâchez de garder toujours un morceau de ciel au-dessus de votre vie (M. Proust).

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#48 11-09-2023 22:35:40

Pat85
Membre
Lieu : Les Herbiers
Inscription : 07-11-2020

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Merci beaucoup.
Beaucoup de plaisir à te lire et à rêver... ou faire des projets.


Moins c'est mieux

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#49 12-09-2023 11:20:47

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
Inscription : 22-04-2012
Site Web

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Olivier_91370 a écrit :

#690405Merci beaucoup pour ce témoignage très enrichissant, c'est une mine d'informations.  smile
Je suis plus qu'étonné par le peu de kilomètres que tu as fait dans l'année en préparation, j'avais lu un article sur Paris-Brest-Paris il y a quelques jours disant qu'il fallait multiplier par dix le kilométrage de la course pour avoir une idée du volume d'entraînement à réaliser.

Je serais curieux de lire l'article si tu l'as sous la main, parce que ça me semble complètement irréaliste (j'ai trouvé ça, mais ça sort un peu du chapeau). Déjà en regardant bêtement les chiffres : pour une course de 2100km mi-juillet, il faudrait faire 21000km, soit la bagatelle de 107km… par jour ! (pour le PBP fin août ce ne serait "que" 55km/jour).

Ensuite, les kilomètres ne se valent pas : entre la route et le VTT, la plaine et la montagne, les différentes allures… Par exemple pendant ma préparation j'ai fait 1400km de gravel/VTT en Espagne en deux semaines ; sur la même durée en vélo de route j'aurais probablement fait 600km de plus.

Après, si l'article parle spécifiquement du PBP, vu la moyenne d'âge de 51 ans il y a beaucoup de retraités et eux ils ont le temps de faire du kilométrage big_smile Pour être honnête, je pense que je je pourrais terminer le PBP dans les délais (quasi 4 jours) quasi sans avoir roulé de l'année (je dis pas que ce serait agréable, mais 250km relativement plat, en peloton, pendant 4 jours sont largement dans mes cordes avec ou sans entrainement).

Éventuellement, on pourrait dire qu'il faut au moins 10 fois la distance de la course dans son expérience totale de cycliste pour envisager d'y participer : pour le PBP, il faudrait avoir fait au moins 16000km de vélo en tout (et pas uniquement sur l'année en cours). Je peux concevoir cette idée, mais ça me semble très arbitraire et sujet à tellement d'exceptions que c'est dur d'en faire une règle.

Pour en revenir sur mon cas personnel : 5500km ne me paraissaient pas beaucoup, mais finalement ça m'a suffit. Le parcours était pas mal pour ça, avec un début facile pour se mettre en route et des difficultés apparaissant progressivement. Les jours où j'avais les jambes les plus dures étaient entre les 3 et 5, mais comme le parcours était plat ça ne gênait pas trop. Comme pour tout le reste, j'ai pu limiter les dégâts grâce aux à-côtés acquis grâce à l'expérience : pas de problèmes de selle, alimentation et hydratation ok, bivouacs relativement efficaces, accepter de pousser le vélo plutôt que de se cramer, etc. C'est sûr que si ça avait été ma première course ça se serait probablement beaucoup moins bien passé.

Dernière modification par Shanx (12-09-2023 11:24:35)


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#50 12-09-2023 12:02:05

kenji
Membre
Inscription : 01-04-2015

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Merci Shanx, super ce récit et ton retour sur le matos !

Je suis d'accord avec toi sur le volume d'entrainement avant une épreuve. L'expérience accumulée au cours des années est au moins aussi importante que l'entrainement quelques mois avant, et je pense aussi qu'on ne devrait pas exprimer le volume d'entrainement en kilométrage mais plutôt en heures de selle. Le kilométrage ne veut pas dire grand chose selon le type de surface, le dénivelé autour de chez soi, le fait de rouler en groupe ou pas, le fait de faire du home-trainer ou pas, etc

J'ai une petite suggestion sur le portage, as-tu des oeillets sous le tube diagonal du cadre ? Si oui je pense qu'il y a la place de caler un bidon de taille moyenne et de mettre à la place du bidon du tube diagonal une sacoche de cadre. Ca oblige à s'arrêter pour transvaser le contenu des bidons lorsque celui du tube de selle est vide, mais je ne trouve pas ça gênant dans ce genre de contexte.

Su les douleurs au genoux, ça n'a peut-être aucun rapport mais je vois que ta selle pointe beaucoup vers le haut ?  Y a t-il une raison particulière à cela ? Je me dis que ça dégrade peut-être la qualité du pédalage mais je ne suis pas sur du tout.

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