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#51 02-01-2011 00:12:16

eugaffal
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Re : Vie de vagabond

Voilà l'introduction que j'avais rédigé sur mon blog afin d'analyser un brin les sentiments qui m'anime par moment mais que j'essaie, famille oblige, de modérer:

Montaigne disait «  Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages que je sais ce que je fuis et non pas ce que je cherche ».

Je trouve cette quête perpétuelle si simple ; si mystérieuse que je ne peux m'empêcher d'en suivre, tel un disciple, les préceptes. Se balader sans contraintes aucunes à la recherche de l'insaisissable, voici une bien belle façon d'aborder la vie et d'en profiter en toute simplicité . N'est-ce pas là une quête tout à fait honorable, à la fois mélange subtile de bonheur et de sérénité ? Ces sentiments, je les ai ressenties bien des fois, au coin d'une rue, au bout d'un chemin, où dans quelques endroits inattendus sans pouvoir, pour autant, en déterminer les causes. J'étais tout simplement là et heureux d'y être à ce moment précis.


Belle introduction (enfin je me suis quelque peu appliquer à la rédiger). Elle correspond à une motivation profonde qui dresse un portrait plutôt flatteur du vagabondage mais qui possède aussi un côté obscure bien plus troublant que je vais développer ci-dessous :

Cet envie de vivre au jour le jour est tellement grisant. Certes, mais elle n'est malheureusement pas compatible avec une vie de famille car il s'agit là d'une vie de solitude et de solitaire. Les quelques liens et exemples évoqués ci-dessus sont semblent-t-ils assez évocateur. Cette vie permet s'en doute une multitude de rencontres, mais que représentent ces dernières en comparaison de l'extraordinaire étendue des relations qu'implique une famille au sens large (parents, grands parents, femme, enfants etc...). Pas grand chose. Comme tout choix de vie, le vagabondage implique des sacrifices et il s'agit là, à mon avis, du plus gros des sacrifices. Faire l'impasse sur sa descendance, quant on a le choix, il n'y a rien de plus triste. Comme qui dirait c'est mon fils ma bataille !!!! Sentiment difficile à appréhender pour qui ne la pas vécu, je le conçois.

Lorsque que je tente de faire quelques comparaisons, je qualifierai le vagabondage de déchéance. Jack Kerouac, Charles Duchaussois, voilà les témoins du vagabondage tel que je le perçois, l'envisage et l'aime. Rien de bien glorieux mais tellement fascinant, tellement attirant que j'espère ne jamais avoir d'accident de parcours me donnant un bon prétexte pour en prendre le chemin.

Sentiment donc ambigu et partager sur le vagabondage. Mais telle une épée de damoclès, au fin fond de ma conscience près à surgir du néant un jour où l'autre pour le meilleur et pour le pire.

Pour conclure et rassurer, je pense que le vagabondage est un terme vaste et que chacun l'envisage à sa manière et avec ses propres limites. Malheureusement les miennes sont, je pense, bien trop lointaines.

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#52 03-01-2011 11:39:53

hopesblife
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Re : Vie de vagabond

Eddie1664 a écrit :

3)ne pas avoir de dépendances matérielles c'est-à-dire ne pas avoir beaucoup de besoins tel que la société de consommation voudrait nous l'imposer

+1 Il est vraie d'une chose importante vagabondé c'est avant tout ne pas se prendre la tête sur la dépendance matériel, plus on en a plus on attire la convoitise des voleurs...
L'expérience par le temps est le meilleur moyen d'apprendre à se déséquipé de l'inutile c'est comme sa que je suis passé d'une grande 2 place à une mono, d'un grand tapis de sol à un en mousse, d'une grande réerve de fringue à un change...
De toute manière il n'existe pas de liste de matérielle exacte, peut être quelques conseil mais les meilleurs conseils seront les nôtres.

Ensuite pour ma part vagabondé n'est pas forcement de fuir, car sa voudrait dire fuir les gens, s'isolé. J'ai une belle famille qui me manque toujours un peu quand je part, je suis aimé(réference à ceux qui s'imagine que c'est une vie à la into the wild). Je dirais plutôt que j'évite de rentré dans une classe sociale où tu cherches à toujours avoir plus ce qui entraine plus de dépendance donc le début des soucis, paranoïa, peur de l'inconnue. Erré parce que j'aime découvrir, visité, rencontré qui que ce soit, sans que je ne dépendent des horaires des métros, du lit douillet du 4 étoles, du bus touristiques qui m'amènera là où il voudra.

Voilà pour moi ce que cela signifie de vagabondé, ne pas se soucié de nos petites habitudes de conforts et au contraire être libre d'aller là où l'ont veux aller sans savoir forcement où et pourquoi, parce que c'est nous qui l'avons décidé le tout gratuitement, cela signifie aussi ne plus se soucié de l'hygiène draconienne que l'ont mène(lavé une fois par jour), en stop à pied à vélo peut importe, perdre la notion du temps, imprévue...

Vagabondé c'est pour sa que j'aime ce mot qui n'a pas réelement de définition exacte et précise, chacun aime la vivre à sa manière, je pense qu'il s'agit d'avantage d'un besoin de liberté ressenti par tous, où la seul dépendance c'est mangé boire dormir.

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#53 09-02-2011 12:03:07

le_trappeur = Guerrier
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Re : Vie de vagabond

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Dernière modification par le_trappeur = Guerrier (11-02-2011 16:05:43)

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#54 09-02-2011 12:25:42

ChP
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Re : Vie de vagabond

En lisant ce fil, j'y vois qu'à la notion de vagabondage est fortement associée la notion de liberté d'action.

Dés lors, un compagnon n'est-il pas déjà un sérieux fil à la patte ?

Cordialement.

Pierrer


Alzheimer mais ne se rend pas wink !

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#55 09-02-2011 12:48:48

le_trappeur = Guerrier
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Re : Vie de vagabond

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#56 09-02-2011 18:58:39

Kam
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Re : Vie de vagabond

J'aurais une vision beaucoup moins lyrique de la chose. Si on parle d'un voyage à pied, certes un compagnon de voyage peut aider à remonter le moral quand on en a marre d'étrenner ses guêtres et d'avancer comme un con dans un paysage insipide alors qu'il serait si simple de tendre le pouce... C'est vrai que dans ce cas-là, quand le moral de l'un flanche, l'autre peut lui remonter, ou tout simplement l'empêcher de tomber dans le cercle de la facilité et de grimper dans la première voiture venue parce que sur le coup, il en a marre.

Cela dit... Je m'imagine marcher comme ça au très long cours, crevé, à bout de nerfs, un soir où toutes les conditions sont remplies pour que ça te fasse chier: le froid, la pluie, aucun abris en vue, la nuit qui vient de tomber, et mon très cher compagnon qui en rajoute une couche en se plaignant, même en silence, poussant des soupirs et traînant la patte - je n'aurais qu'une seule envie dans ces conditions d'épuisement (mental), ce serait de lui dire de fermer sa grande gu**** et d'avancer sans être un boulet: c'est déjà suffisamment pénible comme ça.

Après, certains sont plutôt solitaires (c'est mon cas), d'autres non. Mais je sais que je ne pourrai pas supporter 24 heures sur 24 la compagnie de quelqu'un (à moins que ce soit la chère et tendre qui m'attend au prochain virage, mais c'est une autre histoire...).

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#57 09-02-2011 19:07:42

le_trappeur = Guerrier
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Re : Vie de vagabond

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Dernière modification par le_trappeur = Guerrier (11-02-2011 16:06:11)

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#58 09-02-2011 19:52:35

Askelon
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Re : Vie de vagabond

le_trappeur a écrit :

Je comprends ce que tu veux dire. C'est pour cela qu'il faut choisir très minutieusement son compagnon de route avant le grand départ. Un petit défaut détecté chez l'un ou l'autre peut devenir un calvaire après quelques jours de galère. A bien réfléchir et observer.

Pour mon petit voyage de l'été 2010, qui a duré 12 jours au total, les 6 premiers jours j'étais accompagné d'un ami. Parenthèse : oui je parle de voyage parce que je trouve que « randonnée à vélo » ne veut pas dire grand chose puisque nous suivions uniquement des routes, et que comme dès le deuxième jour de route nous avions perdu le compte des kilomètres, des distances, des durées et des convenances, c'était vraiment un voyage. Dans ma définition, un voyage correspond à des critères pratiques dont la durée ne fait pas partie. Je précise, parce qu'enfin de compte les quelques éléments que j'ai observé sur une durée aussi courte sont à mon avis indépendant de la durée du voyage, et sont aussi valables sur six jours que six mois. Fin de la parenthèse smile

Donc, cet ami que je connais depuis plus de 3 ans maintenant, je peux affirmer sans gros risques de me planter que je le connais bien, ses défauts comme ses qualités. Pourtant je n'étais sûr de rien, parce que le seul truc que nous ayons fait ensemble jusqu'au départ était une randonnée de 2 jours avec bivouac (et initiation à la nuit sous tarp pour lui, y avait des signes avant coureurs quand même big_smile). Mais tant que nous n'étions pas sur la route, je n'étais pas sûr que nous nous supporterions. Et pourtant ça a très bien marché, et on a plusieurs projets de voyages plus longs dans les sacoches, qu'on compte bien concrétiser − si sa dame le laisse faire. Donc connaître le compagnon de route est une chose, mais l'essentiel est de le tester avant le départ, sur un trajet plus court, même trois ou quatre jours. Si possible dans des conditions difficiles, éprouvantes pour l'autre comme pour soi-même, histoire de voir comment on se comporte. C'est àmha le point essentiel : un compagnon de route, c'est comme une paire de chaussures : faut le tester avant de partir des mois avec wink

Kam a écrit :

je n'aurais qu'une seule envie dans ces conditions d'épuisement (mental), ce serait de lui dire de fermer sa grande gu**** et d'avancer sans être un boulet: c'est déjà suffisamment pénible comme ça.

Héhé, tu réagis en chef d'expédition wink C'est justement ce qu'il faut éviter de faire, je crois : imposer un chef de groupe qui donnera des ordres à l'autre. Le plus gros inconvénient à voyager à deux c'est qu'il y a ce genre de hiérarchie qui cherche à s'établir, et il faut l'éviter à tout prix, sinon il y aura toujours l'un pour mener l'autre, et ça ouvre la porte à des soucis d'entente assez ennuyeux. Pour l'été 2010 on a adopté un principe simple : chacun son tour. Pour les courses, les ravitaillements en eau dans les bars ou chez les gens, les choix d'itinéraires, bref pour tout, chacun choisi une fois sur deux. De cette manière en cas de pépin il n'y a personne à blâmer, et au contraire on est bien content d'avoir quelqu'un avec qui discuter smile

Dans les conditions que tu décris, si ton compagnon se plaint, c'est qu'il est en moins bon état que toi, donc au lieu de l'envoyer chier, discute, d'un truc marrant qui vous est arrivé avant, d'un souvenir d'avant le voyage, un truc qui remonte le moral. Même en un temps si court que six jours de route, on a eu quelques moments assez difficiles, quand on est fatigué, un peu démotivé et que le terrain est systématiquement contre nous et que le soleil nous brûle la gueule sans qu'on trouve un coin d'ombre ou, pire, de l'eau. Et bien je te garantie que même quand tu as envie de mettre une bonne tarte au gugusse à côté de toi qui t'as mis dans cette galère en prenant la mauvaise décision, ça vaut largement mieux de l'avoir à côté pour l'engueuler intérieurement tout en rigolant avec lui de la fête que vous avez y a un an, plutôt que te mettre une baffe tout seul parce que tu t'es mis tout seul dans le pétrin wink

J'ai testé les deux : prendre une décision débile tout seul et devoir en subir les conséquences tout aussi seul, et subir les conséquences d'une décision débile en compagnie de celui qui l'a prise avec mon accord. Je préfère de loin la deuxième !

Dernière modification par Askelon (09-02-2011 19:59:18)

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#59 09-02-2011 20:23:51

Kam
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Re : Vie de vagabond

Dans les conditions que tu décris, si ton compagnon se plaint, c'est qu'il est en moins bon état que toi

Ou tout simplement que c'est une petite nature. smile

Et non, je ne réagis pas en chef d'expédition, mais comme quelqu'un qui, à bout de nerfs, ne supporte pas d'avoir à porter quelqu'un d'autre en prime. Ce n'est pas du tout humaniste, mais j'ai tendance à ne pas l'être quand je suis vraiment crevé par une étape (sans parler encore une fois de la fatigue nerveuse qui s'accumule).

Cela dit, ça n'enlève rien à ce que tu dis sur le voyage à deux. Simplement, il n'y a pas de vérité universelle en la matière. Certaines personnes ne supportent pas la solitude prolongée, d'autres ne supportent pas la proximité d'une autre personne 24 heures sur 24. Je ne tiendrais pas 15 jours, même avec le meilleur compagnon de voyage possible.

D'autre part, puisqu'on parle de partir au (très) long cours là, il faut non seulement trouver quelqu'un avec qui tout se passera nickel (très dur), mais en plus qu'il ait envie lui aussi de passer des mois/années sur la route. Ce n'est pas gagné... Et même en trouvant cette personne, il faut que les envies et objectifs des deux restent compatibles, même au bout de 6 mois, un an, deux ans... Ca ressemble fort au mariage en fin de compte, l'une des meilleures parties en moins.  wink

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#60 09-02-2011 23:38:09

Tyler
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Inscription : 31-05-2009
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Re : Vie de vagabond

Ne pas tenir 15jours avec un compagnon de route t'es un peu asocial toi nan? On dira solitaire big_smile

Perso j'ai testé les deux et logiquement tout dépend de la personne...En Juin je fais le GR20 avec mon coloc, je connais son état physique mais pas sa capacité à randonner et vivre dans des conditions sommaires sur 3 semaines, mais j'ai confiance et je suis bien content à l'idée de partager ça avec lui!

Dans un autre registre mon grand projet est de faire un long Tour du Monde et même si pour l'instant je ne le voit pas autrement que le faire seul (surtout parce que je connais personne qui partagera le même trip et aux mêmes période qui plus est) je pense pas mal à chercher quelqu'un avec qui avancer, sur la totalité ça sera surement impossible mais pk pas un bout d'Asie ou d'Amérique du sud...
Clairement les plaisirs rencontrés sont doublés quand on peut les partager avec d'autres gens, sur un blog ou au retour par des photos c'est différent du direct live...
Le truc bien c'est que le monde est plein de voyageur, de backpacker, donc du monde on en rencontre quoi qu'il arrive (c'est même aussi un peu le but, même si de mon côté c'est secondaire derrière la soif de découverte d'endroits, de paysage et de liberté...)


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#61 10-02-2011 13:33:19

Bison
OpaRando
Lieu : Quaregnon - Belgique
Inscription : 05-01-2007

Re : Vie de vagabond

À noter :  on rencontre plus de monde quand on est seul que lorsque l'on est à plusieurs ...

On fait aussi de plus belles rencontres pendant les "galères" que lorsque tout baigne ...


La balance n'est pas un maître, mais un serviteur

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#62 10-02-2011 18:03:42

Kam
Membre
Inscription : 19-01-2011

Re : Vie de vagabond

Ca c'est très vrai, Bison. Je pourrais aussi rajouter que ça te force à aller vers les autres, et surtout à l'étranger, ça t'évite de créer une barrière au niveau de la langue (toi et ton compagnon parlant en français, ce qui exclut les locaux).

Mais sinon encore une fois, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de mettre des qualificatifs sur la façon de voyager du genre "asocial" ou "dépendant de la société" pour celui qui ne peut rester seul trois jours. Chacun a son caractère, tout simplement.

Par contre, le_trappeur citait le cas de Tesson et de Poussin, et c'est vrai qu'occasionnellement ça peut marcher (c'est le cas de le dire!) à deux, mais je crois que le paradoxe est que pour pouvoir réussir quelque chose comme ça à deux il faut que chacun ait pu le faire seul. Je veux dire... Seul ou à deux, il faut une motivation de fou pour avancer aussi longtemps. Et si tu n'as pas la volonté de le faire quoi qu'il arrive, quels que soient les obstacles (y compris seul si tu ne trouves personne pour t'accompagner alors que tu préfèrerais), tes chances d'aller jusqu'au bout sont limitées. D'ailleurs Poussin et Tesson ont fait des trucs en solo ensuite...

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#63 10-02-2011 23:15:19

Eddie1964
Voyageur UL
Inscription : 14-06-2009

Re : Vie de vagabond

Kam a écrit :

Poussin et Tesson ont fait des trucs en solo ensuite...

Poussin est devenu Coq et Tesson est devenu bouteille lol  lol  lol


Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit,celui-ci voudrait souffrir en face du poêle et celui-là,croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre!Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas et cette question de déménagement en est une que je discute sans  cesse avec mon âme!C.Baudelaire.

La vie est une aventure dont on ne sort jamais vivant (Alphonse Allais)

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#64 11-02-2011 01:09:38

Germain
Membre
Inscription : 09-11-2010

Re : Vie de vagabond

Je prépare un vagabondage de 4-5 mois... et j'ai hââââte de partir (j'attends l'été qd même smile).

Mais vagabonder à vie n'aurait pour mon cas personnel pas vraiment de sens, j'aime aussi les amitiés longues et solides, qu'on ne peut que difficilement connaître en bougeant à tout va et en voyageant seul. Déjà rien qu'en ayant emménagé 1 an et demi à l'étranger je me rends compte que, s'il est intéressant de voir du pays, je ne m'imagine pas vieillir ailleurs qu'en France. J'irai même jusqu'à dire "ailleurs que dans ma Provence natale".

J'aime à m'isoler, mais seulement pour mieux retrouver ceux que j'aime ensuite smile


En même temps, je me lasse vite de la sédentarité et j'ai un énorme besoin de marcher.. donc peut-être que ce premier long vagabondage sera une révélation... à voir...

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#65 19-02-2011 23:23:58

johann
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Lieu : La Garde (83)
Inscription : 07-02-2008
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Re : Vie de vagabond

Le vagabondage serait-il une notion culturelle également ?
Pour la rando au long cour, on emploie généralement les termes trekking ou hiking en anglais. Il semblerait qu'en Nouvelle Zélande, ils parlent de tramping, qui pourrait se traduire par quelque chose proche de vagabondage...

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#66 20-02-2011 01:37:27

thierry
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Inscription : 13-04-2006

Re : Vie de vagabond

Cela dépasse largement la NZ  smile

Le concept de la liberté à travers l'absence d'attache que l'on retrouve entre autre dans le vagabondage sous toutes ses formes, est récurent à travers les âges et les civilisations. Quelques minutes passées sur Google devraient rapporter une mine de références wink.

Et je ne peux résister au plaisir de citer une chanson de Cat Stevens de ses débuts : The Tramp dont j'ai souvent les paroles et notamment le refrain dans la tête quand je marche :

He sleeps alone in the damp
and rests his head upon a door
the only bed he knows is the floor

http://www.youtube.com/watch?v=KlYpm9l9sdc

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#67 20-02-2011 18:32:49

Kam
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Re : Vie de vagabond

Ah bah, si tu me provoques ainsi, il faut que je cite les Clochards Célestes de Kérouac:

-Donne-moi la bouteille que je boive encore un coup. Hou-oo-ou ! (Japhy se releva d’un bond.) J’ai lu Whitman, et savez-vous ce qu’il dit ? Debout les esclaves, faites trembler les despotes étrangers. Il croit que telle doit être l’attitude du Barde, du Barde Fou inspiré par le Zen, sur les vieilles pistes du désert. Il croit qu’il faut imaginer le monde comme le rendez-vous des errants qui s’avancent sac au dos, des clochards célestes qui refusent d’admettre qu’il faut consommer toute la production et par conséquent travailler pour avoir le privilège de consommer, et d’acheter toute cette ferraille dont ils n’ont que faire ; réfrigérateurs, récepteurs de télévision, automobiles (tout au moins ces nouvelles voitures fantaisistes) et toutes sortes d’ordures inutiles, les huiles pour faire pousser les cheveux, les désodorisants et autres saletés qui, dans tous les cas, atterriront dans la poubelle huit jours plus tard, tout ce qui constitue le cercle infernal : travailler, produire, consommer. J’entrevois la grande révolution des sacs à dos. Des milliers, des millions de jeunes Américains, bouclant leur sac et prenant la route, escaladant les montagnes pour prier, faisant rire les enfants, réjouissant les vieux, rendant heureuses les jeunes filles et plus heureuses encore les vieilles, tous transformés en Fous du Zen, lancés de par le monde pour écrire des poèmes inspirés, sans rime ni raison, pratiquant la bonté, donnant l’image de la liberté par leurs actes imprévus, à tous les hommes et même à tous les êtres vivants ; c’est cela que j’aime en toi, Goldbook, et en toi, Smith, venus tous deux de cette côte Est que je croyais morte.

Remarque, des citations comme ça, on pourrait en faire des centaines, de Pétrarque jusqu'à nous jours (j'aurais bien dit Diogène, mais il n'a rien écrit, le bougre)...

Pour la rando au long cour, on emploie généralement les termes trekking ou hiking en anglais. Il semblerait qu'en Nouvelle Zélande, ils parlent de tramping, qui pourrait se traduire par quelque chose proche de vagabondage...

Pourquoi ne pas parler de marche, tout simplement? J'ai toujours eu du mal avec les termes du genre "trekking", qui donnent un aspect technique, voire sportif, à une activité qui pour moi n'a rien de tout ça: il s'agit juste de faire ce qu'on fait tous les jours, marcher, mais de le faire en allant de l'avant au lieu de revenir à son point de départ tous les soirs.

Dernière modification par Kam (20-02-2011 18:33:12)

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#68 20-02-2011 21:28:57

Tyler
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Re : Vie de vagabond

J'aime ta façon de penser Kam big_smile
Il me semble avoir lu des topics de voyage au long cours auquel tu participais, tu as pas mal marché justement? Je vais faire une petite recherche...


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#69 20-02-2011 21:41:50

Askelon
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Re : Vie de vagabond

Kam a écrit :

Pourquoi ne pas parler de marche, tout simplement? J'ai toujours eu du mal avec les termes du genre "trekking", qui donnent un aspect technique, voire sportif, à une activité qui pour moi n'a rien de tout ça: il s'agit juste de faire ce qu'on fait tous les jours, marcher, mais de le faire en allant de l'avant au lieu de revenir à son point de départ tous les soirs.

C'est sûrement parce qu'il y a une nette différence entre le « trekk » et le vagabondage. On peut difficilement comparer le GR20 ou le JMT avec un vagabondage à travers la France ou l'Inde, par exemple ; le principe d'un vagabondage est à mon sens de profiter du voyage en se laissant guider par les aléas de la route, sans étapes pré-définies, sans réel soucis de temps, etc. Le principe d'un trekk est de suivre un sentier bien précis, le plus souvent dans la nature et en autonomie totale, sans contact régulier avec l'extérieur. Ce sont deux univers très différents, même si les deux se font en marchant. Et encore, on peut vagabonder à vélo, à roller, en monocycle ou à cheval ; pour un trekk, c'est possible aussi, mais plus compliqué.

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#70 20-02-2011 22:17:49

Kam
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Re : Vie de vagabond

En fait, même si je suis d'accord sur le fait qu'il y a une différence entre la marche (non, tu ne réussiras pas à me faire dire le mot "trek" smile) et le vagabondage, je pense que c'est plus au niveau de l'objectif (dans le sens "direction") que tu te fixes. Effectivement, j'ai fait des voyages au long cours par exemple, mais je n'ai jamais eu le courage d'être un vagabond, parce que pour moi vagabonder signifie partir, sans objectif clairement défini, par amour pour le nomadisme.

En même temps, j'avoue que la différence entre les deux n'est parfois pas très nette (je parle du voyage au très long cours et du nomadisme). Par exemple, la prochaine fois que je repartirai, je ne me fixerai pas d'objectif final, pour diverses raisons (la première étant que je suis presque sûr de ne pas l'atteindre... ou de l'atteindre mais d'avoir envie de continuer ensuite). Mais pour autant, je ne me sens pas vagabond, parce que je suivrai toujours une direction (l'Est en ce qui me concerne), et que même si parfois je pourrai faire des détours et changer mes plans, la direction en question en changera pas.

Je ne sais pas si je suis très clair...

@ Tyler, merci. Mais je n'ai pas encore fait de présentation (je sais, c'est mal: il faudra que je m'y mette  smile ).

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#71 20-02-2011 22:52:59

Tyler
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Re : Vie de vagabond

Je pense aussi qu'il ne faut pas tout mélanger, Askelon a bien résumé le truc, un trek à une connotation sportive, organisée, sur quelques semaines max.
Une marche au long cours est déjà moins cadrée, sur plusieurs mois elle laisse plus place à l'imprévu...

Après le vagabondage, hors sa connotation négative c'est un vrai abandon de sa vie de sédentaire sans limite de temps, fini l'appart ou la maison, fini la voiture, le métro, le boulot, les amis "fixes", la famille aussi, fini la routine, en fait il y en a surement peu qui vagabonde vraiment, ou en tout cas ils n'empruntent pas forcement les mêmes canaux que les backpackers, ils n'ont pas de blogs ect, je vois plus ça comme une étape supérieure, limite une philosophie, qui a ses contraintes surtout quand on est formaté par la vie quotidienne de la société moderne, mais qui reste un doux rêve...


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#72 21-02-2011 00:25:31

Eddie1964
Voyageur UL
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Re : Vie de vagabond

Tu peux vagabonder pas seulement sur le long cours mais sur la fréquence.Tu pars un mois,t'en reviens pour deux mois puis tu repars 15j pour revenir 3 mois suivi de 3 semaines de route pour revenir 2 mois,pour repartir 1 mois,...
Cela ne te coupe pas de tes attaches  et tu repasses par ton camp de base et ta famille.


Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit,celui-ci voudrait souffrir en face du poêle et celui-là,croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre!Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas et cette question de déménagement en est une que je discute sans  cesse avec mon âme!C.Baudelaire.

La vie est une aventure dont on ne sort jamais vivant (Alphonse Allais)

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#73 18-03-2011 11:38:16

PahoMike
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Re : Vie de vagabond

En postant sur ce forum, je pensais consulter et poster plus sur les aspects techniques: le matos, la préparation les particularités géographiques et climatiques.
Mais la curiosité est bien ancrée dans la nature humaine... Et me voilà à "contribuer" à une discussion moins pratique, moins terre-à-terre...
Je suis convaincu que le voyage apporte son lot d'épanouissement et de changement. et même si au terme d'un voyage l'expérience est mal vécue, elle contribue à mieux se positionner et à marquer ses limites...
Là où le poil me hérisse, c'est ce côté: "le voyage, c'est la liberté, c'est le moyen de se détacher d'une société rigide et surconsommatrice qui m'étouffe"...
Là, vous vous plantez, chers amis. Le voyage est un aspect du problème et non une solution. Au final, la plupart de ces "vagabonds célestes" sont juste incapable de créer une dynamique de vie qui concilie les aspects sociaux et la part de fantasme, qui je le reconnais, est nécessaire à notre équilibre... En somme, c'est tellement plus facile de fuir que d'assumer...
C'est ce qui donne ce nombre conséquent et inquiétant de clones de Bear Grylls ou d'Alexander Supertramp. Les premiers préfèrent ignorer que l'Ours galvaude médiatiquement et idéalise sans prudence un pseudo-statut d'aventurier. Il va jusqu'à prôner (dixit l'intéressé) la nécessité de se mettre en danger pour survivre... Si la survie leur paraît si "cool", qu'ils aillent faire un tour chez/avec Manise (pour peu qu'il soit patient et de bonne humeur), là au moins ils auront la vraie définition de la survie, celle responsable et prudente d'un professionnel...
Quant aux fans romantiques de McCandless, ils oublient que leur idole et celle d'une génération perdue, vouant un culte à l'échec, était probablement schizo, un brin suicidaire et certainement égocentrique...
Je soulèverai sûrement une vague de reproches et d'indignation, mais qu'importe, pendant ce temps, je continue mon voyage, en famille (une épouse adorable et deux enfants merveilleux). Nous terminons un tour d'Asie du sud-est et regagnons notre Belgique natale, conscients que le voyage est JUSTE un déplacement vers un point plus ou moins éloigné. Le reste dépend de notre interprétation...


Je préfère avoir des remords plutôt que des regrets...

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#74 18-03-2011 21:35:25

Tyler
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Re : Vie de vagabond

Si pour toi le voyage est juste un déplacement ben c'est bien triste, le voyage c'est des millions de choses au delà du fait de se déplacer physiquement...

Quant aux fan de Bear Grills ou Mccandless, je pense que 99,9% des gens sont capables de faire la part des choses, je regarde le show avec amusement et j'ai adoré le film et à chaque fois il me donne envie d'évasion, mais c'est pas pour ça que demain je vais booker un vol pour l'alaska à l'arrache et me baigner dans l'eau gelé pour voir si je survis...

Si tu es en Asie du sud tu dois croiser des backpackers qui voyagent avec 10/15 ou 20$ par jour, libre de leur mouvement, c'est ça que tu appelles de la rigidité et de la surconsommation? big_smile
Bien sûr tout le monde redevient un jour ou l'autre sédentaire, et d'ailleurs certains voyagent très bien avec 5 semaines de congé par an, pas besoin de voyage au long cours pour se sentir vivre, mais entre nous on sait très bien où l'on se sent le mieux : sur la route.


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#75 18-03-2011 22:39:16

Lélie
Marmotte MUL
Lieu : Québec
Inscription : 17-02-2008

Re : Vie de vagabond

PahoMike, dommage pour toi si ta vision du voyage est aussi réductrice ... "juste un déplacement" ... c'est triste quand même hmm
Accepte juste que tout le monde n'a pas la même vision, et évite les "vous vous plantez, chers amis" moralisateurs ... d'ailleurs qui te dit que ce n'est pas toi qui te plantes ??? Personne n'a la vérité absolue ! Il y a autant de façon de vivre un voyage que de voyageurs sur Terre ...
D'après toi, il est plus facile de fuir que d'assumer ... quelle facilité à juger les gens en tout cas ... ! Tout le monde n'a pas envie de se forcer à subir une société qui ne lui correspond pas. Savoir se libérer des contraintes que la société nous impose et qu'on ne veut pas supporter, c'est presque un art ... chacun sa façon, chacun son équilibre. wink


Juste pour l'histoire ... Nous ne sommes pas partis à pied au bout de la Terre, nous avons simplement immigré pour *au moins quelques années* et changé de pays, c'était un de nos rêves à nous. Ce qui nous a déjà valut quelques réactions. Le genre de réactions qu'on récolte quand on largue les amarres, peu importe comment ... ! Il y a les mots dédaigneux "Vous fuyez", les mots rêveurs "Ah, vous avez de la chance", les mots plein de regrets "On aurait aimé nous aussi", les mots plein de sous entendus "C'est bien d'oser", les mots presque égoïstes "Euh, c'est bien beau, mais on vous revoit quand ?" ...
Bref, parfois on s'est entendu dire qu'on fuyait les problèmes français en rêvant qu'ailleurs c'était le paradis ... Ben voyons donc ... ça fait quelques années que j'ai l'intuition que mon pays et moi nous n'étions plus en phase, et je ne suis pas du genre à me forcer à subir une situation qui ne me correspond pas si j'ai le choix. Même si "ailleurs" c'est pas le paradis, j'ai juste envie de voir comment c'est. Sérieusement, si vous avez un ami qui sent que son couple ne fonctionne plus, et qui veut avancer vers autre chose, vous lui conseillerez de se forcer à assumer et à rester là où il est, parce que "la fuite c'est trop facile" ?? La vie est trop courte pour s'embêter avec des gens ou des situations qui ne nous apportent rien.
Ce qui nous faisait un peu grincer des dents, c'est les "vous avez de la chance" ... non, ce n'est pas de la chance, ça nous est pas tombé tout cuit dans le bec, on s'est donné les moyens, on a passé 2 ans sur ce projet, on y a passé du temps, de l'argent, on y a travaillé dur. C'est pas ce que j'appelle de la chance.
Dans le registre : "Ah, on aurait aimé nous aussi ... mais on l'a pas fait ... " Bah, c'est malin, et maintenant vous nous regardez partir avec envie, voir avec le regret de ne pas l'avoir fait ...

Enfin ... dans notre cas ce n'est pas une "vie de vagabond". Ces quelques mots juste pour dire que dans tous les cas, dès qu'on ose sortir de la route toute tracée, et prendre les chemins moins fréquentés, on reçoit toujours toute sortes de réactions. roll

Je reprendrais juste la signature de Pierrot22, parce que je la trouve tellement vraie : "Etre normal ? Pour quoi faire, y'a déjà plein de gens qui font ça très bien !" ... ne soyons pas "normaux", c'est tellement ennuyeux big_smile  !


"La perfection est atteinte non pas quand il ne reste rien à ajouter, mais quand il ne reste rien à enlever."
"Perfection is achieved, not when there is nothing left to add, but when there is nothing left to take away".
Antoine de Saint-Exupéry

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