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#1 29-05-2006 17:27:50

Kian
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Inscription : 05-04-2005

La rando des filleules

Je vous préviens, cette randonnée était avec Angel alors… Mais nous n'étions pas seuls, Angel est venu avec sa filleule, Léa ma fille, et moi, je suis venu avec ma filleule, Elodie sa fille big_smile. Ces deux mignonnes ont 7 ans pour Elodie et 7 ans et demie pour Léa, c'est qu'elle y tient à sa demie année de plus ma lélé wink.

Elles sont donc très jeunes, il faut par conséquent porter la plupart de leurs affaires. Oh pas toutes, sinon elles n'auraient pas l'impression de partir « en expédition » comme les grandes personnes. Il fallait également un parcours facile et pas trop long car elles n'ont pas l'habitude des longues marches et le sac à dos scie leurs frêles épaules.

Le temps semble incertain et nous prévoyons une tente pour qu'elles se sentent en sécurité, alors que nous, nous ferons les chiens de garde près de la tente à la belle étoile. Nous optons pour le Salève au Grand-Piton. Il y'a la haut la tour Bastian et des chèvres qui représentent pour les filles une motivation de marcher, un but à atteindre. Je suis toujours émerveillé par l'instinct des enfants pour la vie animale.

Nous montons le Salève avec ma vieille et vénérable Daihatsu Charade, agée de 19 ans, à la Pointe du Plan. Il fait frais, il souffle un vent du nord-ouest, mais il fait beau et sec. On avale un paquet de biscuits au chocolat au lait, quelques dernières recommandations, les derniers réglages de sac à dos et nous nous mettons en route.

Nos petites chèvres ont un bel entrain, elles filent vite devant nous en discutant gaiement, profitant de l'insouciance du moment, aucune contrainte à part mettre un pas devant l'autre. Elodie commence à avoir « mal » aux épaules et nous lui montrons nos GROS sacs pleins à ras bord en lui expliquant comme nous souffrons bien plus. Elle accepte ça et repart sans broncher.

Nous arrivons dans un cul-de-sac, plus moyens d'avancer, visiblement je me suis trompé de chemin. A ma décharge, je connais cette portion seulement en hiver… Bref, nous passons les barbelés et prenons le cap vers le Nord pour couper la route et retrouver de l'orientation. C'est que cette forêt est bien dense et n'offre pas de relief de terrain pour se repérer facilement.

C'est chouette car nos filles ont vécu le fait d'être « perdus », c'est un bien grand mot, mais pour elles je pense que mes hésitations et le fait qu'il n'y a plus de chemin, ont fait qu'elles ont pu ressentir ce sentiment du grand dehors. Bref le cap était bon et nous coupons un chemin que je reconnais et nous évitons ainsi l'humiliation de marcher sur la route wink.

Après une heure de marche, la fatigue commence à s'installer. C'est quand qu'on arrive ? Dans 10 minutes répondis-je. C'est long 10 minutes ? Me rétorquent-elles… Non c'est « juste » là haut, tu vois le ciel qui filtre à travers la lisière de la forêt, et bien c'est juste là. C'est là qu'il y'aura la fameuse tour Bastian et les chèvres. Elles redoublent d'ardeur, et nos petites chèvres avalent le dernier raide fort courageusement.

Elles filent maintenant vers la Tour Bastian, vite il faut les rattraper, il y'a des lapias avec beaucoup de trous et la falaise juste à la sortie de la tour. C'est qu'elles n'ont peur de rien. Elles savent du reste qu'elles sont avec leurs papas, et que les mamans ne sont pas derrière elles toute les deux secondes pour leur dire fais pas ci, fais pas ça, attention tu vas te salir, ne va pas au bord, attention tu vas tomber etc. Bref on leur lâche un peu la bride et toute trace de fatigue semble avoir disparue wink.

Bon, il est maintenant 19h30 et il faut songer à poser le camp. Nous nous installons sous un petit groupe d'arbres isolés qui a l'avantage d'être dans une petite dépression de terrain masquant les effets du vent, et équipé d'une bonne place de feu. La recherche du bois nous prendra une bonne heure, c'est que cet endroit est assez fréquenté et il faut marcher loin pour trouver encore du bois. Les filles nous ont bien aidée et la fatigue semble n'être qu'un vague souvenir, l'excitation du montage de la petite tente jaune FirstLight aidant.

Nous leurs taillons des bâtons pour planter leurs Cervelas entaillés des deux côtés pour faire des jambes. C'est bon d'être au coin du feu, les filles grillant du bout des bras leur barbaque pendant que nous mangeons une petite entrée de salade en sandwiche arrosé d'une bonne bière, plus si fraîche mais bon, c'est quand-même du grand luxe par rapport à d'habitude. Pas de légume pour les filles, on n'est pas à la maison, elles ne mangeront que ce qu'elles ont choisi elles-mêmes.

A notre tour maintenant, on fait de même pendant que les filles gambadent joyeusement, on grille des cervelas ce qui les fait bien rigoler car d'habitude on mange des trucs de grands. J'avais complètement oublié ce goût, c'est très bon en fait, une vraie cochonnerie, mais bien grillé avec un bon verre de vin, c'est absolument délicieux finalement. On a bonne conscience car on a mangé des légumes « nous ».

Il fait presque nuit. Nous allons au bord de la falaise pour montrer à nos filles la ville vue de nuit en altitude. La ville et les agglomérations aux alentours forment de leurs milles feux de jolies rosaces, connectées entre elles par les routes ressemblantes à des tiges nourricières. Les voitures avec leurs feux, semblent être la précieuse énergie qui alimente les rosaces. Le Jet d'eau de Genève est debout, illuminé par les projecteurs. Un bateau de la CGN avance en direction de la rade. Un avion atterrit de l'autre côté du lac, silencieux. Plus loin, le coucher de soleil sur le jura. Nous montrons à nos filles où dorment leurs mamans. Premiers bâillements.

Les filles sont maintenant couchées, non sans avoir réalimenté le feu et fait une dernière danse des indiens. C'est calme, on est bien. Angel a sorti la vodka encore bien froide car sortie du congélateur avant de partir. Les filles, confortablement installées dans leur tente, chantent des comptines de leurs voix si pures et si fraîche, leurs voix s'élevant dans le ciel voltigeant comme des petites fées. C'est un vrai moment d'extase, on se regarde Angel et moi, émus, sans rien dire, on sirote gentiment notre vodka à la chaleur du feu avec du bon tabac, nos visages baignés de la lumière des flammes qui virevoltent, il n'y a pas besoin de parler, c'est un moment exceptionnel.

Les filles dorment maintenant. La vodka ayant fait son œuvre, nous abordons des sujets hautement métaphysiques et rions de bon coeur lol. Pour faire passer le reste de vodka nous nous grillons encore un cervelas tongue. Le ciel est maintenant bien noir, les étoiles sont toutes dévoilées. Un satellite passe à une vitesse fulgurante, pour disparaître rapidement n'étant plus éclairé par le soleil. Les dernières lueurs sombres et rougeoyantes derrière le Jura disparaissent, notre feu diminue car on a plus de bois. C'est l'heure de se coucher, les filles se lèvent tôt et il faut assumer. Demain il faut rentrer, mais demain est un autre jour.

Dernière modification par Kai (29-05-2006 17:39:28)


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#2 29-05-2006 17:53:02

Oscar
Membre
Inscription : 01-02-2005

Re : La rando des filleules

C'est un témoignage fort sympathique. Et rare.

D'ailleurs, pourquoi peu de gens randonnent avec des enfants, du moins en rando itinérante ?

Avec 2 enfants du même age, je trouve que c'est une très bonne solution.

Enfin, j'ai été bien content de voir ce témoignage de rando avec enfants. Et avec bière, vin et vodka, ce qui est rare aussi, mais un peu moins quand même...

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#3 29-05-2006 20:06:40

Kian
-
Inscription : 05-04-2005

Re : La rando des filleules

Oscar a écrit :

Et avec bière, vin et vodka, ce qui est rare aussi, mais un peu moins quand même...

C'est vrai, lorsque je pars seul, ce qui est le cas la plupart du temps, je le fais généralement sans les extras... Avec les enfants je me suis posé la question, quel exemple... c'est pourquoi la vodka n'est sortie qu'après leur coucher.

Le lendemain, les filles étaient réveillées à 6h du matin, je les entendaient chuchoter dans leur tente. On a pu faire la "grasse matinée" jusqu'à 7h smile. Angel le pauvre à dû se lever 3 fois dans la nuit pour Elodie qui avait besoin de faire pipi...

Ca va leur faire un sacré souvenir, nous aussi smile. Les grandes soeurs veulent leur tour maintenant, c'est cool cool.

Kai


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#4 29-05-2006 20:23:44

Oscar
Membre
Inscription : 01-02-2005

Re : La rando des filleules

Kai a écrit :

[
Avec les enfants je me suis posé la question, quel exemple... c'est pourquoi la vodka n'est sortie qu'après leur coucher.

Kai

Ah !

Je croyais que c'était parce que vous préfériez partager la Vodka en 2 plutôt qu'en 4 !

C'est sympa que les grandes soeurs veulent y alelr à leur tour : ça veut dire que les petites soeurs ont bien apprécié. Malgré les "quand est ce qu'on arrive ?" et "c'est long 10 minutes"...

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#5 29-05-2006 21:13:29

Kian
-
Inscription : 05-04-2005

Re : La rando des filleules

Oscar a écrit :

Ah! Je croyais que c'était parce que vous préfériez partager la Vodka en 2 plutôt qu'en 4 !

Aie caramba, tu m'as percé à jour lol

Oscar a écrit :

Malgré les "quand est ce qu'on arrive ?" et "c'est long 10 minutes"

Ouais, quand on devait partir elles voulaient rester. Lorsqu'on est arrivé à la voiture, une bonne grosse marche dans l'autre sens, par un autre sentier plus difficile, elles trouvaient dommage de ne pas rester une nuit de plus. C'est chouette, et c'est le souvenir positif qui a primé sur la "pénibilité" de la marche.

Kai


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#6 30-05-2006 09:46:16

YOYO
Humeur...
Lieu : Gasconha
Inscription : 28-01-2006
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Re : La rando des filleules

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Kai a écrit :

Après une heure de marche, la fatigue commence à s'installer. C'est quand qu'on arrive ? Dans 10 minutes répondis-je. C'est long 10 minutes ? Me rétorquent-elles… Non c'est « juste » là haut, tu vois le ciel qui filtre à travers la lisière de la forêt, et bien c'est juste là. C'est là qu'il y'aura la fameuse tour Bastian et les chèvres.

Quel trésor d'imagination il faut développer pour entretenir l'entrain des enfants! Je me souviens de mon Milou et de ses "je suis mort, je suis atomisé!!!".
Une pause, un coup à boire, un gâteau et des paroles rassurantes, réconfortantes et ça repart de plus belle...ah! enfance! où es-tu?
Elles en ont des choses à raconter à leurs copines!

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#7 30-05-2006 11:02:36

Kian
-
Inscription : 05-04-2005

Re : La rando des filleules

YOYO a écrit :

Quel trésor d'imagination il faut développer pour entretenir l'entrain des enfants! Je me souviens de mon Milou et de ses "je suis mort, je suis atomisé!!!".
Une pause, un coup à boire, un gâteau et des paroles rassurantes, réconfortantes et ça repart de plus belle...ah! enfance! où es-tu?
Elles en ont des choses à raconter à leurs copines!

Oui lol effectivement, mais pour rester court je n'ai pas tout dit, mais cela donne une bonne idée smile. Elles sont trop chous, il faut que je mette une photo ou deux. Ce soir...

Kai


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