[Récit + liste] ISLANDE 2017

Jobig · 07-09-2017 19:55:20

JJond a écrit :

Ce qui me plaît c'est qu'en comprenant les noms de lieux j'apprends un peu l'islandais.

+1, c'est une excellente méthode pour se pénétrer des rudiments de syntaxe et de vocabulaire : on saisit mieux l'esprit des locuteurs et celui de leur langue (vernaculaire) à travers la microtoponymie, mais aussi à travers leurs chants traditionnels et lorsqu'on va plus loin dans un apprentissage linguistique, par l'étude des formes idiomatiques. C'est ce que j'ai fait pour le Breton, un contexte linguistique dans lequel la façon de "nommer" l'espace est aussi très prosaïque.

Et si vous voulez voir de "vraies" belles images d'Islande...

Elles sont vraiment très belles, c'est vrai, mais sans doute moins "vraies" que les tiennes, Jjond ! je le dis sans flagornerie. Aux tiennes on peut rattacher l'histoire touchante et drôle d'une petite bande de copains, randonneurs anticonformistes, qui s'en vont pour une longue balade en Islande, dans des paysages tous plus beaux les uns que les autres, et bien entendu, ça nous touche. Il y a un (bon) récit qui porte ces images, une narration empreinte d'émotions, d'un peu d'animalité, de sensibilité et de beaucoup d'humour (et une économie de moyen remarquable, mais n'en jetons plus ! ). J'écris cela sans vouloir le moins du monde dévaloriser le blog dont tu fais la promo, c'est juste mon opinion de "vieux", d'amoureux de gauloiserie poétique.

@user404,

le grand-Jobig

Flatteur, va !

Quant à la passion, comme tu y vas ! le mot est peut-être exagéré : on pourrait se méprendre et on pourrait jaser !!!...

Jobig (que ceux qui le connaissent "en vrai" tiennent pour un farfadet, l'autre mot pour "korrigan" mais que le breton dialectal d'icelui rend par "kanfard", le petit coquin, en bon français...)

domweb · 07-09-2017 20:19:08

J'ai rien compris à tout ça , mais, bon, à Marseille, on craint dégun

C'est vrai que Jond à un sens affirmé de la composition, témoin la pose caractéristique au shooting : un oeil par dessus les lunettes, l'autre en plein dans la focale, quelle technique !

Une petite correction, Jond : mon Samsung est un S5, pas un A5.

La vallée de la Skafta est un de mes plus beaux souvenirs .

Merci encore pour ce boulot, j'attends la suite

Galou83 · 07-09-2017 20:43:59

Jobig a écrit :

Quant à la passion, comme tu y vas ! le mot est peut-être exagéré : on pourrait se méprendre et on pourrait jaser !!!...

Vu tes propos précédents, pas besoin que User404 s'en mêle pour que l'on soit à 2 doigts de se méprendre et de jaser !
Bon, ceci étant, je te comprends : à moi aussi, elles donnent une belle envie de prendre un billet d'avion pour le nord, ces photos... Et la narration qui l'accompagne fait regretter de ne pas avoir été de la balade !

Jobig a écrit :

Jobig (que ceux qui le connaissent "en vrai" tiennent pour un farfadet, l'autre mot pour "korrigan" mais que le breton dialectal d'icelui rend par "kanfard", le petit coquin, en bon français...)

Tiens tiens... Pour mon grand père, j'étais un cʼhwil.

JJondalar · 07-09-2017 22:17:22

8ème jour. A cause de la modification de l'itinéraire, je ne sais pas, ce jour là, si nous avons bien parcouru la moitié du trajet. Quoiqu'il en soit nous repartons ce matin avec 125 kilomètres dans les jambes. 18 kilomètres par jour en moyenne. Pas énorme, mais nous sommes là pour autre chose que la performance. Je me défoulerai au retour si je veux.

Toujours longeant la Syðri Ofaera, nous profitons d'un pont naturel pour passer à sec. Enfin !

Voici sans doute le plus petit des arbres de l'île. Le saule herbacé (Salix herbacea) est vraiment minuscule, 10 cm maximum, beaucoup plus petit que le saule de la photo suivante.

Le saule arctique (Salix Arctica) rampe sur le sol islandais et fait corps avec lui pour se prémunir des vents.

Un relatif beau temps nous accompagne dans notre marche vers l'ouest.

Nous atteignons une piste tracée sur un plateau au dessus de la vallée de la Syðri Ofaera. Au sud et au nord, les montagnes sont encore couvertes de névés.

Le carrefour des destins. Les panneaux de direction, bien qu'explicites quant aux lieux indiqués, sont bien dérisoires tellement ces destinations sont lointaines. Par contre c'est très photogénique. Pour nous ce sera le refuge de Strútsskáli. Nous venons d'Alftavötn. La direction de Jökuldalir va vers le nord et le Landmannalaugar. Nous sommes donc au point de changement de direction du parcours initialement prévu.

Hólmsárbotnar est une vaste plaine inondée. Nous y passons parce que j'avais repéré une source d'eau chaude tout au fond de cet estuaire terrestre. Source que nous ne verrons pas car le torrent qui nous en sépare est violent. Le ciel nous éprouve par quelques nappes de bruine et une grisaille démoralisante.

Le sol est spongieux, nous marchons péniblement sur le bord de ce cirque à moitié liquide.

Mes amis n'ont pas envie d'insister et nous sortons de ce pot-de-chambre géant la tête basse.

Heureusement que les mousses fluorescentes ravivent les couleurs du paysage.

Un petit pont a été construit près du refuge de Strútsskáli. C'est comme un retour à la civilisation humaine.

Le refuge est installé dans la valléede la Brennivinskvisl, façe au mont Strútur (971 m).

Nous nous installons à l'abri du vallon proche.

Il y a deux randonneurs agités et un Troll pétrifié sur cette photo. Devrait-on pétrifier tous les Trolls ? La question est posée

Nous avons pu manger sur les tables du refuge et nous avons même pu profiter du plat de viande préparé par le gardien. C'est exceptionnel car en Islande les refuges gardés ne préparent pas de repas. Nous profitons du confort apporté à un groupe de randonneurs.
Domweb et TO parcourent le beau livre, malheureusement épuisé, de Philippe Patay, un guide installé en Islande depuis 40 ans. C'est lui qui organise le Trek des randonneurs présents ce soir. Son site est ici.

Dernière modification par JJondalar (13-09-2017 23:54:14)

florencia · 07-09-2017 23:10:25

Merci pour cette suite

Sympa le pont naturel entièrement dégagé, lors de mon passage il est encore à moitié recouvert, mais contente qu'il existe quand même

JJondalar a écrit :

Source que nous ne verrons pas car le torrent qui nous en sépare est violent

Ah, ben, c'est Myrtille88 qui va être déçue

j'attends les "barbotages " dans les sources d'eau chaudes

Vous auriez quand même pu faire un p'tit effort, certes glacial, mais pas si terrible non plus, et la récompense de l'autre côté est plutôt sympa

Flo

domweb · 08-09-2017 09:00:15

Myrtille m'a déjà vu faire ma toilette, dans le plus simple appareil (ce que j'aime cette expression ), et il me semble qu'elle s'en est remise .

C'est vrai que seul mon regret après ce périple, c'est d'avoir raté les zones géothermiques , surtout que je viens de lire le récit de Jérémie Mazet, mentionné plus haut par Jond (magnifiques photos).

Petite contribution à propos de cette halte au refuge de Strútsskáli :

nous avons immédiatement sympathisé avec le couple de gardiens, avec Philippe Patay et Laurent Jegu, son collaborateur :

De gauche à droite : Philippe, le gardien (en t shirt), et To (bien couvert, lui )

Une mention particulière pour la gentillesse de ce couple qui nous a spontanément offert un plat de ragout particulièrement bienvenu .

Le bouquin en question :

Les restes de l'épaule d'agneau que Philippe a fait rôtir pour le repas de son petit groupe de randonneurs :

Je signale que Philippe propose, outre des accompagnements sur mesure, divers services comme des déposes de nourriture (produits frais, notamment) dans de multiples endroits, là où les bus ne passent pas forcément, et ça me paraît bon à savoir.

Excellente nuit, malgré le vent, sous bonne garde :

JJondalar · 08-09-2017 21:46:26

Merci Dom, enchaînement parfait

@Florencia : oui dommage que nous soyons passés si prêts de cette source chaude sans la toucher. Nous aurions pu, au prix d'un détour, car là où nous avons traversé les bras de la rivière, beaucoup plus bas, il suffisait de remonter sur la berge ouest jusqu'au Hot-spot. Moi je l'aurais bien fait mais ...

Le neuvième jour est un jour relativement plat, sauf pour les sensations, toujours ascendantes. Certaines parties du parcours nous été conseillées par Philippe. Quarante années passées en Islande lui ont donné autant de connaissance que d'humilité. Deux qualités qui vont vraiment bien ensemble. Là je pense aux jeunes guides diplômés (et pas qu'eux) qui ont tellement de chemin à faire. Nous avons une très brève discussion sur l'onomastique Norroise et je lui fais remarquer, en tant que familier de la Normandie, que les Holm, Tot, Torp, Lond, Bec, Sund, et autres mielles se retrouvent plus dans les noms de lieux danois qu'en Islande. J'adore ce bonhomme, j'aimerais le revoir.

Un joli désert que le Mælifellssandur, au nord du glacier Mýrdalsjökull. Il est souvent soumis aux vents de sable, déjà visibles au lointain.

Ayé, nous sommes dedans. Nous prenons le risque de faire quelques photos, car le sable est ultra-fin et pénètre partout. C'est une image de Domweb qui a eu la préférence pour ce fil. D'ailleurs je peux dire que la sélection des images pour un CR est un arrache-coeur si l'on ne veut pas qu'il soit trop lourd. Ce qui est la moindre des choses.

Au milieu de la plaine, TO nous quitte pour rejoindre directement le refuge de Hvangil par la piste pendant que Domweb et moi faisons un détour par le nord. Il est très rare que nous nous quittions, et je n'aime pas ça. N'en tirer aucune conclusion . Je suis toujours inquiet qu'on se perde. Nous prenons mille précautions cartographiques, et à tout-à-l'heure.

Dom et moi avons franchi un large gué, gravi un col et nous voilà dans la verte vallée de Hvangil, en vue du refuge.

Le refuge de Hvangil est très accueillant. TO est content de nous revoir, surtout qu'il a dû supporter les conversations complètement superficielles de jeunes californiennes attablées près de lui.

Le trio continue sa route vers le sud. Parallèle à la piste carrossable, un sentier est aménagé à travers le désert ce qui facilite la marche.

Une plante donnant une impression de déjà-vu. L'Armeria Maritima, dont les différentes sous-espèces fleurissent tout le long de l'Océan Atlantique. Les sols pauvres et les crachins islandais lui conviennent bien, pour le plus grand plaisir de nos regards lassés par tant de gris.

Au fond de la plaine : Sléttjoküll (glacier plat si la traduction est correcte), qui est une extension septentrionale du grand glacier du sud : le Mýrdalsjökull.

A cet endroit, un pont de bois permet aux véhicules et aux piétons de passer sur la Innri-Emstruá, puissante rivière descendant directement du glacier.

Etape de 22 kilomètres aujourd'hui. A quelques dizaines de mètres du gué où passe la piste, nous avons planté les abris au bord d'une rivière. Elle fait partie de ces très nombreux cours d'eau qui affluent vers le Markarfljót, le grand fleuve du sud.

Chamaenerion latifolium fait partie du genre des épilobes que nous rencontrons souvent dans les Alpes ; Je reconnais la même belle couleur rose de leurs pétales.

Le soleil de fin d'après-midi nous offre de beaux contre-jours.

edit : développements

Dernière modification par JJondalar (10-09-2017 11:56:02)

Jeff68 · 10-09-2017 09:49:31

Cher JJondalar,

Magnifique récit ! Je suis aussi un usager des surchaussures et j'ai le même problème d'étanchéité imparfaite. Mais c'est tout à fait vivable sur de courtes traversées.
Merci à toi et à Flo pour ce passage guéable à proximité de la Tungnaa. Cela ouvre de belles possibilités.

Inga la gardienne du refuge de Hólaskjól n'est-elle pas la "merveille de l'Islande" que tu as rencontré en 2014 à Nydalur ? Car passant par Nydalur l'an dernier la gardienne des lieux se prénommait également Inga et en était à sa cinquième année consécutive sur ce lieu.
Si ce n'est point elle que tu as vu en 2014, alors cela doit être une gardienne du parc naturel, surtout si elle était en uniforme.

Donc en 2016 à Nydalur, pour moi, il y avait deux merveilles de l’Islande du genre blond et féminin.

Ce qui me fait également sourire, c'est de lire que les huttes de Hólaskjól sont lasurées. En arrivant à Nydalur, cette Inga lasurait en compagnie d'un allemand.
Je suis convaincue que c'est la même et seule personne avec une telle poigne organisationnelle.

Jeff

Dernière modification par Jeff68 (10-09-2017 09:49:56)

Etimul · 10-09-2017 12:03:46

Si je comprends bien, en admirant les photos, visiter l'Islande comme ça, c'est assister à la formation en direct d'un futur continent

domweb · 10-09-2017 19:24:35

Je suis convaincue que c'est la même et seule personne avec une telle poigne organisationnelle.

Je ne sais pas : une cinquantaine d'années, très sympathique, écrivaine et chercheuse, soucieuse des options à prendre en matière de tourisme local, concernée par la sauvegarde de l'identité de son île. Un très bon souvenir .

Et, plus prosaïquement, merci à elle pour avoir permis ce dépôt de colis, ainsi que pour le coupe-ongle .

JJondalar · 10-09-2017 19:51:29

Jeff68 a écrit :

Je suis aussi un usager des surchaussures et j'ai le même problème d'étanchéité imparfaite. Mais c'est tout à fait vivable sur de courtes traversées.

Oui, sauf qu'après quelques gués des trous peuvent apparaître. Le peu d'eau qui passe mouille les chaussures. Et finalement, il suffit d'un centimètre de trop lors d'un passage pour que l'eau passe par le haut.
J'avais fait une fixation sur les guêtres parce qu'il y a trois ans j'avais trouvé que l'eau était froide. Ce ne fut pas le cas cette année — pour ma part en tout cas, parce que TO a écrit que lui a eu froid au pied. Ma conclusion est que j'emporterai la prochaine fois des chaussons étanches et solides.

Jeff68 a écrit :

Donc en 2016 à Nydalur, pour moi, il y avait deux merveilles de l’Islande du genre blond et féminin.

Je vois que nous avons les mêmes obsessions . Comme le dit Domweb, d'une autre façon, l'essentiel est que ces Rangers, en uniforme ou pas, nous accordent un accueil plein de sollicitude.

Etimul a écrit :

Si je comprends bien, en admirant les photos, visiter l'Islande comme ça, c'est assister à la formation en direct d'un futur continent

C'est plutôt l'écartement des plaques Américaine et Eurasienne entre elles auquel nous assistons. Avec à terme une division de l'Islande ? L'une américaine, l'autre européenne ? Comment géreront-ils la crise ?

JJondalar · 10-09-2017 21:07:33

Après un contournement du Hattfell (mont du chapeau ?), le dixième jour nous entraîne vers le sud pour une étape de 21 kilomètres. Ça commence à sentir le terminus.

Mes amis ont eu beau égrener, dès les premiers jours, quelques recettes de cuisine provencale et parler de ce qu'ils allaient faire au retour, je décèle dans leur attitude d'aujourd'hui une certaine nostalgie.

Le lupin d'Alaska a été introduit en masse car il permettrait de lutter contre la désertification. Les études sur le sujet continuent. En attendant les résultats, il se répand en jolis champs colorés.

Nous sommes dans les plaines désertiques de l'Emstrur, dans des paysages basaltiques offrant parfois de belles surprises : noir et rouge mélangés, orgues basaltiques sur les flancs des gorges creusées par des torrents de plus en plus profonds.

Nous sommes passés par le refuge de Emstrur/Botnar sans nous arrêter. Au dessus de ce gros torrent, qui se nomme Fremri-Emstruá, nous faisons la queue pour traverser une haute passerelle.

Nous sommes sur le Laugavegur (littéralement chemin des sources chaudes), un Trek archi-connu et archi-emprunté. Il faut dire que c'est un passage obligé depuis la côte sud de l'Islande puisqu'il passe entre deux glaciers comme nous le verrons demain. Il n'empêche que voir de plus en plus de monde dans les deux sens met mal à l'aise mon amour de la solitude, que j'ai pourtant partagé avec mes deux zigotos.

Les panneaux indicateurs en métal ajouré sont du plus bel effet. Les lettres ne risquent pas de s'effacer, au moins.

Le glacier Entujökull, lui aussi un bras du Mýrdalsjökull.

Nous marchons en surplomb des gorges du Markarfljót. Le paysage est toujours magnifique.

Cette photo est un évènement puisque nous commençons à revoir ce qui nous manquait depuis plusieurs jours : un bois, presque une forêt ! Avec ses arbres, ses troncs, ses feuilles. Nous changeons progressivement de paysage.

L'Elyme des sables, une plante herbacée vivace, nous rappelle quand même que le sable est toujours la couverture majoritaire du sol.

Les gorges se déclinent ensuite en une vaste plaine. Nous faisons partie de la cohorte des randonneurs mais nous mettons un point d'honneur à doubler les groupes rien que pour montrer nos sac-à-dos. Et je peux vous assurer que sortir du chemin pour doubler dans du sable, c'est pas de la tarte !

La température est remonté un peu, nous avons presque chaud dans la côte qui mène vers Þórsmörk, but de notre journée. Ah oui j'ai dû oublier. La lettre Þ (majuscule de ð) se prononce comme le "th" anglais, pour simplifier (on passera sur les nuances "th" doux "th" dur). Maintenant on peut continuer.

Derrière le Thym rampant, ou Thym Précoce, qui est plus un frangin du Serpolet que du Thym de nos garrigues, se lèvent un vent de sable au lointain. Nous en recevons quelques poussières malgré la distance.

La traversée de la Þronga est le lieu de séances collectives de chaussages et déchaussages. Nous sommes aux derniers jours de juillet, nous n'avons qu'à traverser deux bras pas très violents. Imaginons ce que c'est au printemps...

Camping de Þórsmörk (la forêt de Thor). Vers 16h30, Dom immortalise la garde du camp faisant la levée du drapeau. Une scène plutôt pittoresque pour nous. La même personne s'occupe également et alternativement de l'accueil du camping, de la caisse du magasin-bar (il y a de la bière !), de la distribution des tickets de douche et sûrement d'autres choses encore.
A propos des douches, on a pu constater sans trop râler (on a quitté la France il y a si longtemps...) que sur trois douches : une fonctionne, une est en panne et une ne marche pas.

Le Camp-site est accessible aux véhicules. La piste est de l'autre côté de la rivière et quand le niveau d'eau n'est pas trop haut même les bus traversent. Leur caisse à l'arrière est profilée pour cela.

Ce camp est très agréable car nous pouvons planter les abris entre les arbres, sur de petites prairies où les sardines s'enfoncent et tiennent-que ça fait plaisir !

TO étudie la carte pour demain, au milieu de ses affaires dont l'emplacement de chacune a été soigneusement étudié. Du moins c'est ce que je me dis .

JJondalar · 11-09-2017 12:25:57

Nous sommes en avance de plus d'une journée, mais Skogar est à 27 kilomètres. Nous avons décidé de couper cette grande étape en deux. D'autant que nous allons franchir un long col aujourd'hui, le Fimmvörðuháls (col des cinq cairns) qui permet le passage entre la côte sud et la région. Ce point culminant de notre randonnée n'est "qu'à" 1010 mètres d'altitude, mais le dénivelé cumulé semble dépasser 900 mètres.

Beau temps pour le départ.

Nous avons droit à deux passerelles métalliques pour traverser les bras de la Krossá.

Après ce petit bras étroit qui s'est passé facilement, un troisième chenal plus large doit néanmoins être traversé à gué. Nous mouillons les pieds quand même en nous demandant naïvement où est passé la troisième passerelle.

Et un nouvelle partie d'essorage-essuyage est nécessaire.

Le secteur au sud de la rivière s'appelle Goðaland. Nous gravissons la côte au milieu des petits arbres, surtout des bouleaux nains et des saules laineux, qui verdissent les pentes. J'espère que je reviendrai ici. A l'écart du Laugavegur il y a quelques belles randos à faire en étoile. Un projet de plus dans une liste déjà longue.

Des escaliers sont aménagés dans les pentes les plus raides. Sourires.

A l'est, le tungnakvíslajökull, qui est un bras du ...oh et puis zut ! Je commence à faire une indigestion d'islandais.

Dans cette longue montée, il y a deux passages un peu techniques pour des débutants : une courte crête rocheuse où il faut mettre les mains et cette percée de quelques mètres dans une falaise, sécurisée par une chaîne. Mais la moitié des piquets sont descellés. Parmi tous les gens qu'on a rencontré, nous pensons à cette dame espagnole à l'air épuisé qui nous a demandé si c'était encore long. Son mari n'en menait pas large ; nous espérons que leur couple s'en sortira. Et puis ce Montréalais costaud mais sujet aux vertiges ("– Un jour j'ai glissé sur 25 pieds dans une pente et depuis j'ai le vertige") que Dom a rassuré.

Nous nous retournons pour admirer le plateau de Morinsheiði que nous venons de traverser. Le ciel est dégagé et notre regard peut embrasser, au sens propre comme au sens figuré, les beaux décors que nous quittons.

En 2010, une éruption a créé deux nouveaux cônes volcaniques que les Islandais ont nommés Magni et Móði. Un partie du sentier du Laugavegur a dû être retracé.

Photo souvenir pour les trois compères.

Le coin est superbe entre les calottes glaciaires d'Eyjafjallajökull à l'ouest et de Mýrdalsjökull à l'est. Les vents se croisent, les nuages en sont tout retournés.

Le col proprement dit est une succession de petites montées et descentes, sur deux kilomètres à vue de nez et presque toujours sur une neige molle.

Nous sommes maintenant dans la dernière descente. Soirée au bord de la Skógá, à quelques mètres du chemin. TO fait chambre à part. Parce que l'endroit ne lui plaît pas particulièrement et que pour ce dernier bivouac il eut voulu un grand pré plat ?

Il y a pourtant de l'herbe, de l'eau, des moutons.

...une terrasse fleurie,

et une cascade pour nous seuls.

Nous regardons passer les marcheurs qui veulent arriver à Skógár ce soir. A la vue du moins léger des abris (ma Notch), un gars fonce vers nous avec un grand sourire. "– Vous ne seriez pas des MUL ?". Gérard, il s'appelle. Ce lecteur du forum est heureux comme s'il avait rencontré le Messie. Non ? Mais si ! Il a une Notch également et je constate à son matériel que la marche légère n'a plus de secret pour lui. Il admire le travail fait par TO sur son abri en Cuben, discute un peu et repart. Nous le reverrons le lendemain à Skógár, ainsi que le Québecois "vertigeux".

SionBhravi · 11-09-2017 13:52:21

Salut,

La Stealth 1 à 310 g, c'est bien la version en 40D (utilisée sans la moustiquaire) ?
Sachant qu'elle existe aussi en 20D.

domweb · 11-09-2017 20:27:43

Non, c'est la version en 20D.

Myrtille88 · 13-09-2017 09:09:48

Un vrai régal de lire votre aventure
avec l'amitié en plus, (à part TO qui semble bouder de temps en temps )
merci pour ton Jjondalar et les efforts pour nous donner les noms de lieux

les photos ont de belles perspectives avec de superbes 1er plan, fleurs, plantes ou roches
j'ai particulièrement aimé aussi les photos de fleurs et plantes, je n'ai pour ma part pas souvenir d'avoir vu des lupins, fleurs que j'adore, ils sont très beaux dans ce décor anthracite

j'ai reconnu des endroits où je suis passée comme les refuges Sveinstindur et Skaelinga

ça vallait le coup de voir le lac Langisjor et le lit de Skafta
d'autres endroits aussi sont magnifiques,
le col des 5 cairns un beau parcours "montagne"
je pense que vous avez un souvenir intense de cette aventure, est-ce que les passages de gués laissent une ombre au tableau ou finalement c'était plutôt un caractère intéressant de votre voyage?

La géothermie est un spectacle unique en tout cas ça l'a été pour moi qui n'avait jamais rien vu de pareil, à l'époque il n'y avait presque personne sur les sites les plus impressionnants,

donc dommage pas de photo du bain de Dom, enveloppé de vapeur mouvante semi transparente... Ca manque quand même, surtout que je m'étais très bien remise du dernier bain auquel Dom fait allusion

Comment on fait la photo de la marche stroboscopique ?
Autre question, Jjondalar tu dis n'avoir pas emmené de livre c'est pour le poids? et une liseuse?

Je me permettrai d' ajouter quelques infos sur la forêt d'Islande dans un prochain post si ça ne vous dérange pas?...

Myrtille

Dernière modification par Myrtille88 (13-09-2017 09:11:25)

JJondalar · 13-09-2017 22:47:28

Bonjour Myrtille ,
Je te réponds et je mets en ligne la dernière étape. Ensuite j'enverrai ma liste avec mes commentaires (sur ma propre liste).

- Photo stroboscopique : une série de 7 ou 8 images à la volée, j'en ai sélectionné 5 que j'ai monté dans Photoshop sous forme de calques groupés. Le système des calques permet de travailler sur chaque image séparément avant de les fusionner en une seule image jpeg. Franchement, je le fais très basiquement.
- Pas de livre pour le poids. Une erreur . A l'heure où nous arrêtions, nous avions du temps libre et il m'est arrivé de m'ennuyer pendant que TO et Dom lisaient. Aussi parce que je prends mille fois moins de note qu'avant, loisir qui occupait le temps et l'esprit. Liseuse ou Appli Smartphone, j'y réfléchis. Un livre de poche court me suffit en général.
- Pour tes compléments d'info : oui oui oui.

JJondalar · 13-09-2017 22:59:41

La courte étape finale va nous emmener tranquillement vers Skógar, une localité dont le nombre d'habitants peut se compter sur les doigts de nos trois mains. C'est un point stratégique néanmoins car tous les autobus s'y arrêtent et c'est le point de départ (ou d'arrivée) du Trek vers le nord.

La rivière Skógá serait infranchissable sans cette passerelle. Après celle-ci, le mauvais temps va s'installer pour la journée. Le brouillard et la bruine nous empêchent de bien distinguer le sentier qui longe la rivière et que nous devrions suivre normalement jusqu'au terme du chemin. C'est la piste qui attire nos pas et finalement nous restons sur cette voie plus facile. Les voix de TO et Dom faisant ressurgir leurs sagas familiales, Islande oblige, m'aident à enrouler les derniers kilomètres.
Dommage pour les gorges de la Skógá, car sous le soleil elle sont impressionnantes d'après ce que j'en ai vu.

Après la longue descente d'un glissant escalier en bois, nous parvenons au pied de la chute de Skógafoss, haute de 62 mètres. On peut considérer cet endroit comme le parachèvement (ou le commencement) de toute randonnée dans le sud. Bien humides mais pas totalement trempés, nous traversons le camp-site et le parking, trop proches l'un de l'autre pour que l'endroit soit très agréable, et rejoignons le bar-restaurant. Nous allons y sécher de longues heures à attendre le bus, Gérard et le Québecois rencontrés la veille se joignant à nous. Nous comptons l'argent qui nous reste, faisons le point sur le niveau des batteries, et échafaudons des projets plus touristiques que randonneurs pour les deux jours suivants.

1er août. Installation dans ce grand camp de transit qu'est le camping de Reykjavik, qui s'emplit et se désemplit sans arrêt.

Il faut admettre qu'il y a moult avantages à transiter ici : prise d'informations, point météo, achat de petit matériel, de gaz et de cartographie, cuisine, machines à laver, prises de courant, etc. Un peu de convivialité aussi.

J'adore l'architecture de Harpa, construit sur le port.

Journée boutiques et promenade. Le centre ville est à dimension humaine, le choc du retour à la société marchande n'est pas trop violent.

Tout en haut d'une des rues principales : Hallgrímskirkja. J'aime bien aussi son architecture années 1930. Je ne connaissais pas le style expressionniste, en voici un bel exemple dans ce rappel de la nature islandaise : les orgues basaltiques, les coulées de lave et la glace.

Je m'élance — par l'ascenseur — vers les 72 mètres qui séparent le sol du haut du clocher pour admirer les alentours.

...et ensuite retrouver mes deux amis en train de réfléchir à de grands thèmes :
"L'extinction de la pensée est elle la négation de l'individu ?" et "La verticalité de l'être est elle consubstantielle à une horizontalité passagère ?"
"Ta gueule ! on se repose."
"Ah OK. Pardon..."

Balade autour du port. Après ce café où je m'enroule dans une couverture car j'ai pris froid (les nuits sous la tente ? Non. La climatisation de la voiture que nous avons loué la veille pour nous promener), nous allons manger un délicieux Fish & Chips.

Tjörnin (l'étang) est le lac du centre ville. L'été on peut y voir passer de nombreuses espèces d'oiseaux, l'hiver il sert de patinoire.
Nous nettoyons nos plumes avant de rejoindre la gare routière puis l'aéroport. Nous savons que notre migration vers le sud nous fera faire un bond thermique de 30°C. 15° à Reykjavik, 45° vers Avignon. Heureusement il y aura un palier à Lyon, avec ses 35°. Gloups...
Au revoir Ísland. A bientôt.

Dernière modification par JJondalar (13-09-2017 23:52:52)

Archimboldi · 14-09-2017 20:08:01

Me dites pas que c'est déjà fini !

Un immense merci pour ce récit et ces photos, je me suis régalé, j'ai bien ri, j'ai appris des choses, et j'en ai pris pleins les yeux. Merci d'avoir pris le temps d'écrire ce compte-rendu !

J'ai craché mon thé par le nez en voyant cette photo, je lui trouve quelque chose de profondément comique. On croirait une case de bd, j'ai immédiatement eu en tête l'image du capitaine Haddock disant "Hop", et sur la case suivante, il ne reste plus que le pied qui dépasse de l'eau.

JJondalar · 15-09-2017 16:01:41

Archimboldi a écrit :

Me dites pas que c'est déjà fini !
Un immense merci pour ce récit et ces photos, je me suis régalé, j'ai bien ri, j'ai appris des choses, et j'en ai pris pleins les yeux. Merci d'avoir pris le temps d'écrire ce compte-rendu !

Merci Archimboldi et tous les autres lecteurs J'ai ri aussi à ton évocation du capitaine Haddock qui me saute maintenant aux yeux .
J'ai voulu un récit incisif et au minimum documenté plutôt qu'un roman. Aussi parce que c'est du boulot. C'est une question de temps qu'on y consacre, tout simplement — et suis du genre fainéant. Dire chaque jour des choses importantes : renouveler le définitif (Sylvain Tesson - une très légère oscillation).
C'était une bonne équipe, Domweb son bon niveau d'anglais et son sens de la pondération, TO son humour (ne pas se laisser abuser par son air sérieux ) et sa sapience. Qu'ils n'hésitent pas à ajouter des choses à ce CR, surtout sur les détails techniques, le matériel, les bricolages. Domaines qui m'intéressent mais pas autant qu'eux, je crois.

A propos de matériel, c'est dans une vitrine du port de Reykjavik que nous avons trouvé la solution ultime. Mais il faudra un volontaire pour tester cette salopette étanche !

JJondalar · 15-09-2017 17:06:53

Ma liste
Quelques différences dans le choix des catégories par rapport à celle de Domweb.
Je ne mets plus jamais les bâtons dans le matériel porté, puisqu'ils aident à la marche. Mon avis est qu'on devrait même retrancher la masse qu'ils aident à porter à chaque poussée. Mais ça nous emmènerait trop loin :P
Je suis aussi contre placer les habits portés dans le poids de la charge sur le dos, car la dépense d'énergie qu'ils réclament est celle de notre vie de tous les jours. Je chipote, mais ai-je complètement tort ? Je les ai mis dans la liste portée, cependant.

Remarques :
- Le sac-à-dos KS50 : Je participerai plus tard au retour sur le fil dédié. Un beau sac-à-dos, aux matériaux solides et aux finitions impeccables. Dom m'avait donné un morceau de matelas Zlight pour faire le sitpad. Très confortable, même s'il y a toujours de la transpiration qui mouille le dos. J'ai quand même eu peur au moment où les compagnies de bus refusaient d'emporter nos cartons de vivres. Une semaine d'autonomie était bien rentrée, et avec la tente dans une poche extérieure, mais deux semaines.... Je ne crois pas que j'aurais pu tout introduire.
- La Tarptent Notch : elle est parfaite en terme de robustesse et de forme, sauf que je vais faire ajouter (ne prenant pas le risque de le faire moi-même) 4 attaches au milieu des 4 pans de toile principaux au niveau du sol (car apparemment la géométrie de la Notch serait déformée par des attaches pleine toile), parce que 6 sardines ne suffiraient pas à retenir la tente en cas de très gros vent, j'en suis certain.
- La moustiquaire de tête : pas eu besoin, mais toujours l'emporter.
- La lampe frontale : complètement inutile en juillet/août.
- La grosse poche d'eau supplémentaire. Il y a trois ans dans le nord et le centre, elle n'avait pas été de trop. Dans le sud, elle est inutile.
- Pas de lunettes de soleil : un gros oubli, car on est toujours susceptible de traverser des névés sous le soleil. J'ai eu de la chance, je n'ai été un peu ébloui que dans le dernier grand col, entre les glaciers.
- La doudoune RAB : elle est confortable pour moi jusqu'à O/1°C. Aujourd'hui on fait mieux pour moins lourd, mais elle est en très bon état et je rechigne encore à la remplacer (cause pépètes).
- Batterie externe 5600 mAh : 2 charges de Smartphone.
- Autonomie de l'APN Sony : les deux batteries on été vidées avec environ 600 photos Jpeg mode ultra-fin.
- Le brûleur MSR Micro Rocket : un modèle très récent (le Brûleur MSR Micro Rocket 2 est le même, sans allumeur Piezo). Je l'ai trouvé extrêmement efficace, les petits pare-vents intégrés pas inutiles.
- Les sur-bottes bricolées : j'ajouterai des photos sur le fil dédié aux solutions gués. Je n'ai pas réussi à y rentrer les chaussures. Finalement l'eau n'était pas si froide, la solution sandales eut été la meilleure. Après quelques jours, le plastique s'est percé de toute façon et je les ai jetée dans une poubelle de refuge. Je ne regrette pas d'avoir tenté, juste pour l'expérience.

1. Portage
0530 g – Sac à dos KS 50
0040 g – Mousse dorsale (morceau de matelas Thermarest Z-Light)
0035 g – pochette de ceinture Dyneema (dont 5 g ziplock)
0030 g – pochette de ceinture Dyneema pour APN + Ziplock
0015 g – Sac poubelle 30 L (pour protection du contenu du sac)
Sous-total : 0650 g

2. Couchage
0845 g – Tente Tarptent Notch + housse
0062 g – 6 sardines (4 équerres, 2 clous)
0050 g – Tapis de sol Polycree découpé
0490 g – Sac de couchage Quilt Cumulus 250.
0385 g – Matelas NeoAir M
Sous-total : 1832 g

3. Cuisine
0086 g – Brûleur MSR Micro Rocket + allumeur piézoélectrique
0024 g – Pare-vent feuille d'alu
……... g – Bouteille gaz …… (achetée sur place)
0058 g – Popote Evernew 400 (dont couvercle titane 8 g)
0026 g – Opinel n° 6 allégé
0009 g – Cuillère en titane Vargo
0004 g – Morceau d'éponge avec côté grattant
0015 g – mini-briquet et allumettes
0008 g – fond de bouteille plastique
0013 g – housse
Sous-total : 0243 g (sans la bouteille de gaz)

3.1. Récipients vides
0111 g – Réserve 2L Platyplus avec tuyau
0039 g – Réserve 3L (Cubi de vin récupéré – non utilisé)
Sous-total : 0150 g

4. Matériel divers
0178 g – Smartphone Samsung Galaxy A5 2016 + protection silicone. Applis : Oruxmaps pour la carte Island-Topo (http://www.ourfootprints.de/gps/mapsource-island_e.html), Veður pour la météo, 112 Iceland pour l’appel d’urgence avec localisation GPS.
0070 g – Téléphone Nokia 101 pour la fonction Téléphone
0310 g – Appareil photo numérique Sony RX100III + 1 batterie de rechange
0125 g – Batterie externe Urban Factory 5600 mAh
0085 g – Cartes papier du parcours (100 000eme et 300 000eme) + ziplock
0035 g – CI, carte Secu européenne, argent, CB, billets d’avion + ziplock
0018 g – Carnet + crayon
0003 g – Couture : fil et aiguille
0007 g – Nécessaire de réparation matelas Thermarest
0003 g – Sifflet + cordon
0021 g – Lampe frontale Fenix HL05 (non utilisée)
Sous-total : 0915 g

5. Vêtements
5.1 Dans le sac
0190 g – Pantalon de pluie Golite M
0350 g – Doudoune RAB Generator M
0132 g – Caleçon long Icebreaker Merino Bodyfit Basics 200 (utilisé pour dormir)
0130 g – T-shirt technique Fusalp
0220 g – Sur-bottes coupées dans cotte plastique de jardin Lidl
0045 g – Chaussettes Merinos Icebreaker (utilisées pour dormir)
0118 g – Chaussettes étanches Sealskinz Hiking
0052 g – Gants tissu polaire The North Face Etip
0034 g – Surmoufles Terra Nova Extremities Top Bags (non utilisés)
0046 g – Cagoule Dunova
0014 g – Housse Granite Gear 3L (contient tous les vêtements de rechange)
0011 g – Étui à lunettes + tissu
0016 g – Moustiquaire de tête Coghlan's (non utilisée)
Sous-total : 1358 g

5.2 Vêtements sur moi
0320 g – Veste de pluie / coupe-vent Arcteryx M
0308 g – Pantalon Patagonia + ceinture
0213 g – Maillot manches longues Icebreaker Merino 200 zip
1220 g – Chaussures Asolo Gtx hautes
0062 g – Caleçon
0128 g – 1 genouillère Gibaud
0045 g – Chaussettes portées Merinos-élasthane
0016 g – Mouchoir tissu
0022 g – Lunettes de vue
Sous-total : 2334 g

6. Hygiène
6.1. Toilette (dans Ziplock) :
0035 g – Serviette micro-fibre Green-Hermit UL-Towel L + gant Quechua
0038 g – Savon d'Alep dans boîte hermétique
Brosse à dent et dentifrice échantillon
Rasoir
2 bouchons d'oreille
Peigne
Papier toilette + ziplock
Lingettes + ziplock
0020 g – tissu filtrant Evolon
Sous-total : 0178 g

6.2. Pharmacie (dans Ziplock) pour 3
Bande extensible
4 compresses de coton
5 Pansements de petite taille
5 Pansements de grande taille
1 rouleau de pansement anti-ampoules
4 compresses d'antiseptique
4 compresses d'Arnica
8 doliprane
Tube de Z-Trauma (gel antiseptique, cicatrisant, anti-contusion)
15 pastilles de Micropur (non utilisées)
Sous-total : 0160 g

Total de la charge sans les vivres (y compris vêtements portés)
7820 g

Paire de bâtons Fizan Ultralight
Sous-total : 0320 g

7. Vivres (liste qui restera incomplète)
……. g – …. sachets repas lyophilisés
1300 g – crème de céréales faite maison (100 g tous les matins)
……. g – Fruits secs (amandes, noix de cajou, raisins secs, noisettes)
……. g -- cacahuètes
……. g – Pâtes de fruits, barres d’amandes et barres de pâte
……. g – Viande séchée salée (faite maison)
…… g – sachets de soupe Miso et Natali
……. g – Achats sur place (fromage, bananes, pain, …)

Dernière modification par JJondalar (15-09-2017 17:10:07)

Myrtille88 · 15-09-2017 22:38:47

il m'est arrivé de m'ennuyer pendant que TO et Dom lisaient.

la situation me fait rire, je t'imagine regardant avec envie les livres de TO et Dom, pas moyen de tirer un livre à courte paille?

et la combi rose, ça va en tenter plus d'un, serais pas étonnée que ça apparaisse dans un prochain CR!

Comme tu me l'as gentiment autorisé Jjondalar, je me permets de laisser ce petit résumé sur la forêt islandaise
Je vais essayer de faire court et clair. C’est en fait la coïncidence d’une lecture avec le retour de Jjondalar qui m’a incitée à vous faire part de ces connaissances.
Jared Diamond, biologiste et géographe, raconte qu’au début de la colonisation humaine par les Vikings, vers 870, un quart de l’Islande était couvert de forêts. Les colons voulurent recréer une économie d’élevage identique à celle connue en Norvège et dans les îles britanniques. Ils abattirent petits bouleaux et saules pour les remplacer par des pâturages. Ils utilisèrent le bois comme bois de chauffe et de construction. 80% des forêts originelles disparurent au cours des 1ères décennies. Actuellement seul 1% de terres islandaises est boisé.
Les hautes terres sans arbres mais avec un tapis herbeux furent encore plus faciles à exploiter par les colons. Mais une fois le tapis herbeux brouté par les moutons, les hautes terres asséchées et ravinées furent emportées vers les basses terres, puis vers la mer. Les anciennes prairies de l’intérieur se transformèrent en ce désert que nous voyons encore aujourd’hui.
Certes au départ, les colons n’avaient pas conscience qu’ils puisaient dans un capital de sols et de végétation très fragile car accumulé sur 10 000 ans.
Pour faire court, mais on peut trouver l’explication détaillée par l’auteur, le sol islandais est rendu très fragile par l’érosion éolienne, les fortes pluies, le climat froid, - la végétation ne peut y croître que très lentement, et le tephra qui est cette couche de cendres sur laquelle des végétaux finissent par pousser mais si cette végétation disparaît la cendre est à nouveau emportée.
Aujourd'hui les islandais font tout leur possible pour réparer les dommages causés dans le passé à leurs forêts et à leurs sols.

Voilà juste pour dire aussi que ces endroits, où il est difficile de vivre car les éléments s’y affrontent violemment, sont néanmoins les endroits les plus fragiles de la planète.

Myrtille

bruno7864 · 16-09-2017 00:27:03

je viens de découvrir votre retour et me suis plongé dedans d'une traite, ces scènes vivantes de la randonnée, les détails géologiques et floraux, ces images belles mais sans extravagance, et ce réçit parfaite liaison entre les images, qui nous permet de ne rien perdre de l'ambiance. On vous suit pas à pas c'est fantastique
malheureusement c'est déjà fini snif
Une magnifique épopée de ces trois compères qui me laisse sans voix.
Merci J.jondalar de nous avoir relaté cette aventure avec cette simplicité et ces pointes d'humour. Moi qui te croyais taiseux et sérieux tu caches bien ton jeu , et merci à tes deux acolytes aux voix ensoleillées.
Quand l'Islande se met à l'heure du pastis ça ne peut qu'être fabuleux

Dernière modification par bruno7864 (16-09-2017 00:28:27)

domweb · 17-09-2017 08:48:10

Quand l'Islande se met à l'heure du pastis ça ne peut qu'être fabuleux

Enfin une remarque pertinente !

Bien vu, l'image du capitaine Haddock : un mimétisme saisissant !

Vous me gâtez : la cape de Zorro, le capitaine, et le prochain, c'est qui ?

C'était une bonne équipe, Domweb son bon niveau d'anglais et son sens de la pondération, TO son humour (ne pas se laisser abuser par son air sérieux wink ) et sa sapience.

L'anglais, c'est quand-même un certain nombre d'heures de travail, mais pour le sens de la pondération, c'est plus simple : il suffit de se mettre entre TO et Jond, (voire entre Jond et Florencia ), pour des arbitrages tout en douceur .

Quant à la sapience, terme oublié que je découvre, je te remercie de ne pas me l'avoir accolé, je me trouve déjà assez vieux (pauvre TO ).

Beau récit, riche, précis et concis comme j'aime, avec juste ce qu'il faut de précisions géologiques, botaniques, linguistiques et historiques : merci, vieux.

A tous, un petit conseil : si vous voulez éviter la prise de tête de la cartographie, vous partez avec Jond et To .

Glop^2 · 17-09-2017 09:05:47

Ah déjà fini je n'avais pas encore commencé à me lasser
Merci pour ce récit intéressant et sympathique.

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

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#76 07-09-2017 19:55:20

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#77 07-09-2017 20:19:08

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