[Récit + liste] Grand tour de Soulcem, Ariège, Août 2020

Cat 09 · 20-08-2020 21:12:24

En octobre dernier, je suis partie, seule, 5 jours, en boucle à partir de Soulcem, passant en Espagne, puis en Andorre, et revenant en France. Le grand tour de toute la vallée. Fabuleuse randonnée. J’en ai livré le récit à mes enfants, et malgré des conditions météo, disons, particulières durant les deux derniers jours, ceux-ci m’ont demandé de réaliser le même itinéraire. L’année dernière, nous étions partis 7 jours, tous les trois. J’ai donc souhaité rallonger mon tour, pour atteindre, à nouveau, 7 jours. Un jour en plus au début, en passant par le Montcalm. Et un jour en plus à la fin, en petite boucle, pour traîner vers les Etangs Fourcat et Petsiguer.

Le trajet est décidé, les sacs sont bouclés, le ravitaillement de mi-parcours a été déposé la semaine passée, nous partons !

Mercredi 5 Août + 830 m, – 40 m, 3 km

Départ dans l’après-midi, cette première journée est une petite journée, c'est même plutôt un quart de journée.

17h. Je dépose sacs et enfants à l’extrémité de l’Etang de Soulcem. Notre chemin débute ici, mais au retour, nous arriverons à l’autre bout du lac, au barrage, et seule une route relie ces deux points. Je préfère l’avaler maintenant, ce sera fait.
Voici donc la voiture garée, elle nous attendra fidèlement, du moins je l’espère. Lunettes et chapeau de soleil, clé dans la poche, me voilà partie pour une demi-heure sur le bitume et sous un soleil écrasant. Ce n’est pas le moment le plus agréable de ma journée. Quinze minutes plus tard, chose rare à cette heure-ci, un véhicule monte, je lève le pouce, et hop, ils s’arrêtent, m’évitant ainsi un autre bon quart d’heure, et une déshydratation avancée. Merci !

Mes enfants ont avancé un peu, et m’attendent à l’ombre, avec nos trois sacs. Un peu de plat descendant, pour contourner la Madelon, fier pic dressé vers le ciel, et nous voici dans le vallon. Le ravin, devrais-je dire. Celui que nous remonterons, jusqu’au Port de Riufret, 1400 mètres plus haut. Ca monte raide, les mains sont parfois nécessaires, mais le chemin est bien marqué.

Grappillant des myrtilles au passage, nous avançons parmi les fleurs, bleues, blanches, jaunes, des ombelles violacées, de grandes astrances, des gentianes jaunes, des achillées, tant d’autres encore non identifiées, je chercherai au retour.

Scabieuse Sénéçon ? Anémone des Alpes en fruit Un autre Sénéçon ? Mystère... Linaire

Encore un mystère... Une belle ombellifère Drosera et grassete, les deux plantes carnivores des Pyrénées

Subitement le sentier devient balisé, ronds bleus ou verts, alors qu’auparavant seules quelques vieilles traces rouge foncé étaient plus ou moins visibles par endroits.

19h45. Nous voici au seul endroit plat de ce vallon, emplacement prévu pour cette nuit. Ici, cela s’élargit, nous arrivons dans un cirque glaciaire, beaux rochers rabotés par les glaces aujourd'hui disparues. Nous nous posons, les enfants vont filtrer de l’eau au lac, puis me surveillent, l’œil inquiet, alors que j’étrenne mon réchaud-canette en conditions réelles. Si ça ne fonctionne pas, on ne mange pas ! Mais tout va bien, les voilà rassurés, et moi aussi d’ailleurs, ça chauffe aussi bien que lors des essais à la maison. Grand repas gastronomique : soupe minute, purée à l’eau et saucisse déjà cuite. Ils se réfugient dans la tente, et je m’installe dehors, comme à mon habitude, sur mon beau matelas tout neuf, dans mon beau duvet tout neuf, entourée de ces si vieilles montagnes. Ah, quel bonheur !

Jeudi 6 Août + 1010 m, - 1120 m, 8 km

Bon ben, cette nuit, c’était la nuit de la glisse ! Le sol n’était pas totalement horizontal, et j’ai passé ma nuit à, en quelque sorte, tomber du lit, puis, rampant dans mon duvet, à tenter de m’y repositionner avec douceur, mais impossible, si une partie du corps reste en dehors on est aussitôt éjecté, il m’a fallu me jeter dessus, puis en dormant je glissais à nouveau… Bref, première rencontre avec mon matelas… Un apprivoisement mutuel me semble nécessaire…
Mon duvet, a, lui, été parfait. Un petit coup de frais à une heure indéfinie, et encore je crois que si j’avais bien dormi par ailleurs, cela ne m’aurait pas réveillée, j’ai remis la polaire et me suis rendormie…jusqu’à la glissade suivante. Au réveil, à 7h, par curiosité, je regarde ma montre altimètre-thermomètre-baromètre-chronomètre-et j’en oublie- moi qui n’avait plus de montre depuis des années. Voici aussi un investissement tout frais, je l’emmène pour la première fois en randonnée. Or que dit-elle ? 2395 mètres, d’accord, nous sommes en réalité à 2420, cela a du varier un peu pendant la nuit, pas de souci, je règle ça comme il faut. Et la température, qui me paraît si douce ? 8°C ? 10°C ? Voyons voir… 31°C. Euh…. J’enlève mes lunettes, car oui quand on est myope et qu’on atteint un certain âge, il faut enlever les lunettes pour voir de près, j’enlève donc mes lunettes. 3,1°C. Bon, ce n’est pas mieux, je saurai que le thermomètre n’est pas fiable. Tant pis, je m’en suis passée jusque-là, je continuerai.

Oh, mais de ce côté, mon sac est blanc ? Qu’est-ce que c’est ? Oh, c’est froid ! Du givre ??!!…. Ah, oui, du givre… Bon, d’accord, thermomètre, mille excuses, tu avais raison, il doit bien faire 3,1°C. Mais vraiment, pas un souffle d’air, je n’ai pas froid.

Sur un beau rocher bombé surplombant la vallée, les pieds nus, salutations au soleil. Belle lumière matinale, éclairant les contreforts de la Pique d’Estats et du Montcalm, objectif de la matinée. Des isards nous dominent, loin, là-bas sur une crête. Grand calme.

Réveil des enfants, petit-déjeuner, wouahou les rations sont chiches, peut-être ai-je voulu un peu trop nous alléger….

Deux autres randonneurs sont semble-t-il arrivés cette nuit, une tente est plantée en contrebas, elle n’y était pas à la tombée de la nuit.

Ils partent en premier. Deux autres, venus de la vallée, les suivent, et quelques minutes après, c’est notre tour.

Montée dans les cailloux, raide puis moins raide, le vallon s’est élargi, deux des randonneurs partent à gauche vers Canalbonne. Nous avons retrouvé ces roches rouges, couleur rouille, que j’aime tant, typiques de ce massif. Un intrus dans la pente : un bloc blanc, vraiment blanc, tombé là, sans doute de cette fissure plus haut, blanche elle aussi. On dirait du marbre… Bizarre... La carte géologique consultée à la maison ne me permettra pas de lever le mystère.

Le caillou blanc

Saxifrage étoilé

Dans la montée vers le Port de Riufret

Au fond, le Port de Riufret

Cheminement sans peine, en fond de vallée, sur ce beau pierrier. Puis la pente se redresse nettement, et voici un névé, occupant tout le fond de vallée, et se redressant, lui-aussi, progressivement. Sans crampons ni piolet, c’est… impossible. Enfin, sans doute pas impossible, mais extrêmement risqué… L’accueil de cette grande piste de luge n’est pas sympathique, pour le dire de manière polie. Contournant par la droite, nous suivons des cairns et nos deux voisins de la nuit. Jusqu’à perdre les cairns. Je ne saurais jamais s’ils permettaient de rejoindre l’arête Est du Montcalm, ou s’ils indiquaient juste un cheminement pour éviter au mieux le névé. Nous montons donc, dans ce terrain de roche stable recouverte de cailloux instables, le tout étant toujours de cette magnifique couleur rouille. C’est assez raide... Disons-le, c’est même, parfois, vraiment raide… Ca dérape un peu… Heureusement rien n’est exposé, aucune barre rocheuse vertigineuse, aucun ravin profond et obscur, seuls ces cailloux par milliards, qui semblent éprouver un grand plaisir à glisser sous nos pas. Pas dangereux, mais pénible. Je le déconseillerais cependant à la descente, mais peut-être que dans l'après-midi, le névé se descend aisément. Peut-être...

Euh.. franchement, la photo accentue nettement l'impression de vide !

Enfin, nous voici au col, ou plutôt juste au-dessus, et, miracle, un chemin ! Le bon gros chemin qui monte au sommet du Montcalm, 3077 m. Que nous empruntons après avoir déposé les sacs. En haut, quatre ou cinq personnes seulement, alors que nous ne pouvons compter celles, trop nombreuses, au sommet de la Pique d’Estats, où nous décidons de ne pas monter. Panorama, photos, pause pensive devant l’aire de bivouac où j’aurais aimé que nous dormions, mais les 1400 mètres de montée pour arriver à cette altitude un premier jour m’avaient finalement semblé excessifs. Sage décision. Mais dommage, ç’aurait été une nuit idéale, temps clair et pas de vent. Et je pense qu’il n’aurait pas fait aussi froid que dans notre ravin : les 3° du matin ne se sont jamais reproduits alors que nous avons toujours dormi à une altitude équivalente. Je crois que cette température était liée à la configuration de ce vallon, très encaissé, avec des névés résiduels sur lesquels l’air se refroidissait.

Descente vers le Port de Sullo. L’année dernière, nous étions allés chercher la neige, pour avoir le plaisir d'y marcher. Cette année, le chemin y passe. Les enfants marchent, glissent, tombent, sur ce névé presque plat. Remontée au Port de Sullo. Et voici les bouquetins : un mâle avec un collier, et trois autres, probablement une femelle et deux jeunes, seraient-ce les bébés de l’année dernière qui ont grandi ? Je vais de ce pas en référer à mon informateur préféré. Au passage, pour ceux qui randonnent en Ariège, un agent du Parc Naturel Régional est chargé du suivi des bouquetins, et est ravi qu’on lui rapporte nos observations. L’année dernière, il m’avait raconté l’histoire de certains des animaux que nous avions vus, ce qui m’avait fait bien plaisir, et en avait découvert de nouveaux, il en était ravi !

Nous posons les sacs. ma fille nous attend ici. Mon fils et moi montons, légers, au Pic du Port de Sullo, 3072 m. Montée puis descente rapide, sans sac il me semble voler ! Pourtant, là aussi, c’est raide… Mon fils est parfois impressionné, ça ne se voit pas mais il me le dira plus tard, et pas seulement pour cette partie de la randonnée…

Panorama depuis le Pic du Port de Sullo. Vers le Certescans

Vallée de Sottlo, à gauche

Descente du Pic du Port de Sullo

A nouveau chargés, nous plongeons dans la vallée de Sottlo, toujours aussi belle. Bivouac au bord de l’Estany de Sottlo, tout comme l'année dernière, cela va devenir une tradition. Baignade rapide avec toilette, sans savon, et première lessive, également sans savon.

Vendredi 7 Août + 690 m, - 570 m, 11 km

J’avais veillé à poser mon matelas à un endroit parfaitement horizontal, et je n’ai pas glissé. Mais ça manquait de moelleux... matelas crevé ! Pas eu le courage de réparer durant la nuit, il n’a pas fait froid. Réparation au matin, c’est pratique un lac pour déterminer l’endroit de la crevaison, je devrais en avoir toujours un sous la main lorsque je fais du vélo. Un peu dépitée j’avoue, une nuit d’utilisation et une crevaison, je crois qu’il y a incompatibilité entre ce matelas et moi-même. Et cela fait donc deux nuits que je dors mal.

Départ tardif, nous descendons jusqu’à Valfererra en nous souvenant de notre arrivée dans cette vallée, l’année dernière, par ce « chemin » à flanc, dont le départ n’est repérable que par un poteau indicateur et une belle passerelle sur le torrent, mais de chemin, il n’y a point, il faut le tracer soi-même ! Celui de Valferrera, lui, est emprunté largement, donc très bien marqué. Petite montée rocheuse, raide et chaînée. Et grande descente. Nous doublons des randonneurs méritants, sacs énormes et mal équilibrés, tout ballotte, je compare et me réjouis de notre allègement !
Voici le refuge, et ses chardons, des cirses ornés de multiples insectes, dont plusieurs magnifiques papillons.

Pique-nique à la rivière. Micro sieste. Et nous voilà repartis. Vallée de Baïau. Nous suivons le GR11, et ne voyons plus personne. Je sue, je souffle, j’ahane, j’ai mal aux jambes. Il me semble avoir retrouvé les 18 kg du sac de mes jeunes années, mais pas la forme. Au programme d’aujourd’hui, aller jusqu’au bout de cette vallée, et, la dénivelée étant alors modeste, monter en aller-retour à la Coma Pedrosa, sommet de l’Andorre, sans sacs. Mais, vers 14h, nous voyons bien, au loin là-bas, en plein soleil, ce raidillon peu engageant menant au Port de Baïau et à la Coma Pedrosa, et, tout près, là juste là, ce lac accueillant qui nous tend les bras… Sans surprise, nous choisissons le lac, et y passons l’après-midi. Sieste et baignade.

Cela m'a fait un bien fou ! Nous avons tout de même attaqué assez fort, et la journée d’hier était longue, avec cette montée à plus de 3000 mètres et en terrain « varié » (doux euphémisme…) Je pense en avoir le contrecoup. Ca ira mieux demain. Enfin, j’espère… J’apprendrai par ailleurs plus tard que cette journée était une journée particulièrement caniculaire, et il n’était donc pas surprenant que j’ai chaud. Bref, je suis normale ! D’ailleurs, les enfants n’ont pas réclamé de marcher plus…

Repartis après les grosses chaleurs, nous arrivons à l’Estany de Baïau. Tente, repas, et nuit dehors pour moi, à plat et sur mon beau matelas réparé !

Samedi 8 Août + 1050 m, - 1180 m, 9 km

Troisième nuit difficile… Finalement, ce n’était pas si plat. J’ai donc eu droit à une deuxième nuit de la glisse… sur un matelas dégonflé... Au réveil, je m'occupe du matelas (merci le lac). Il s’agit en fait de la même crevaison, traversante donc affectant les deux côtés du matelas, je ne sais absolument pas comment j’ai pu faire ça. Réparation. Puis je le range dans son sac et me promets de ne plus jamais l’en sortir ! Divorce définitif, après seulement trois nuits de cohabitation. Ce matelas n’est vraiment pas fait pour moi, à moins que ce ne soit le contraire… Passons…

Tente pliée, sacs fermés, nous repartons. Vers le Collada dels Estany Forcat, atteint à 10 heures, avec une pause « isards ». Et, moins agréable, une pause « bouteille », oubliée en route : je suis redescendue la chercher, sans la trouver…. Sans doute le couple de randonneurs que nous avons croisés l’a-t-il prise en pensant « Ah, ces gens qui laissent leurs déchets n’importe où ! ». Mais je préfère ça que la savoir polluer la montagne. Dépose des sacs, montée au Médecourbe, 2914 m, point frontière des trois pays, l’Espagne que nous quittons, l’Andorre où nous entrons, et la France d’où nous venons. Petit cours de géographie, observation du panorama, sueurs froides à s’imaginer dormir sur ce replat minuscule aménagé à 10 centimètres du vide, et admiration rétrospective pour notre montée au Port de Riufret par le côté Est qui d’ici paraît vertical. Descente, encore en terrain « varié ». C’est raide… mais, bah, c’était raide aussi à la montée, faut dire…

Vue depuis le Médecourbe. Soulcem à gauche, l'Andorre à droite.

Soulcem à droite, Montcalm et Estats au centre, Port de Riufret entre Montcalm et Estats, juste au dessus du petit névé central

Magnifique emplacement de bivouac, tout confort, vue panoramique, déconseillé aux personnes sensibles...

Descente du Médecourbe

Descente au lac, et repas. Mon fils se lève soudain : « J’entends un souffle d’ours », nous dit-il, crainte et envie mêlées… Un regard au-dessus des rochers, il s’agit en fait d’une randonneuse espagnole, qui, je l’espère, ne comprends pas le français.

Estany Forcat, côté andorran

Nous descendons, chemin bien marqué, jusqu’à cette bifurcation bienvenue, inconnue de ma carte, qui nous évite une bonne centaine de mètres de dénivelée. Remontée vers les Etangs de Montmantell, chemin balisé en GR transfrontalier. Les étangs sont étagés comme les marches d’un escalier.

Port d’Arinsal. Nous plongeons en France. Pierrier que nous dévalons sur ce sentier bien tracé dans des petits cailloux. Et c’est l’heure du spectacle : une douzaine d’isards, alertés probablement par les sifflements de mon fils, dès qu’il est en montagne il faut qu’il s’entraîne à siffler, c’est plus fort que lui, une douzaine d’isards remontent le vallon avec bien plus de facilité que nous n’en avons à le descendre. Ils montent, bondissant, nous regardant de temps à autre, ils quittent le pierrier pour gagner des vires herbeuses entrecoupées de barres rocheuses, passent près d’une grande anfractuosité où il nous semble les voir entrer, mais non, ils continuent à monter, atteignent le sommet d’un contrefort du pic de Bareytes, et, un à un, sur cette crête, posent pour la postérité. Nous admirons.

Les gypaètes aussi. En voici deux, un adulte bien maquillé, les roches ferrugineuses du Montcalm doivent fournir la teinture orange nécessaire, et un juvénile plus sombre, pas maquillé, il n’a pas encore le droit, il est trop jeune. Le jeune devant, l’adulte juste derrière. Un cours de vol libre, c’est sûr. J'entends ma fille penser : "Maman, je veux aller à l’école des gypaètes !"

Les petits cailloux ont laissé place aux gros blocs, le chemin sautille de rocher en rocher, ou sinue entre les plus gros. Seul un balisage jaune nous permet de nous diriger, mais tout est praticable, et nous voyons notre objectif du jour : le petit Etang de Rat. Et surtout, surtout, le ravitaillement !

La cabane est occupée, deux HRPistes à leur 25e jour, dans 10 jours ils seront à Banyuls, ils sont contents de dormir sur un vrai matelas. Brin d’envie… Pour la HRP, certes... mais aussi pour le matelas !

Nous retrouvons nos seaux, déballons tout, rangeons tout. Toilette rapide dans ce lac peu profond, l’eau n’est pas froide. Enormes têtards qui frétillent, et minuscules grenouilles qui sautillent…

Et voici des amis, nous avions rendez-vous, un rendez-vous aléatoire car rien n’était sûr, c’est donc une bonne surprise. Ils nous accompagneront une partie de la journée de demain.

Un gypaète adulte nous survole, va se poser sur un éperon rocheux, prenant le soleil du soir. Il y restera plus d’une heure. Tentatives - ratées - de photo à la jumelle. On voit une vague forme claire ornée d’une tache orange, et bordée de sombre. C’est lui. Il est beau.

Repas gargantuesque, petit feu de bois, fromage fondu à la braise. Le bord du lac se transforme en camping, avec nos trois tentes. Nuit dehors pour moi, sans matelas ni tapis de sol, au moins je ne glisse pas, et il ne fait pas froid. Pour une fois, ma fille dort à côté de moi, sur son beau matelas, lourd mais confortable. J’avoue avoir songé à la pousser pour prendre sa place pendant la nuit…

Dimanche 9 Août + 680 m, - 470 m, 9 km ?

Réveil matinal et tranquille, salutations au soleil face à la vallée, petit-déjeuner et rangement. Les amis prennent nos seaux, ils les descendront, je n’aurai pas à revenir les chercher.

Montée au Port de Rat, et voici la crête, que nous suivrons jusqu’au Pic de l’Etang Fourcat. Pente raide, crête parfois rocheuse, escarpée et aérienne, quelques petits pas d’escalade facile par-ci par-là, les enfants avancent bien, me précèdent, même, le plus souvent. C’est beau.

Port de Caraussans, heure du déjeuner, avant de quitter nos amis. Tout est sorti, concombre et tomates du jardin, jambon fumé succulent, nous mangeons, discutons, rions, quand soudain… BRRAOUMBAOUMBBRRROUM !!!!!!
Euh…. Un nuage, tout d’abord insignifiant, était venu s’installer non loin, vers le Pic de Tristagne, donc pas sur nous, mais pas loin. Nous l’avions bien vu. Puis, rapidement, il avait grossi, s’était étendu, toujours un peu décalé, pas au-dessus, mais pas loin. Ca se couvre, avions-nous pensé. Mais voici désormais qu’il vient jusqu’à nous. Quelques gouttes commencent à tomber. Vite, le repas est abandonné, les capes et vestes sortis. Mais plus rien. Le soleil revient. Nous nous réinstallons. J’accélère cependant un peu la cadence, je ne voudrais pas traîner trop à repartir, le Pic de l’Etang Fourcat se dresse encore dans un ciel clair, mais là-bas, Tristagne est dans l’ombre, on dirait que ça pleut. Et Tristagne, ce n’est pas loin, c’est même vraiment tout près...

Les amis descendent vers les Etangs de Caraussans, chemin de retour vers Soulcem et leur voiture. Nous continuons la crête. Ca s’assombrit rapidement. Ca gronde. Nous suivons le chemin, et esquivons les sommets. De grosses gouttes tombent. Là, un creux de rocher, nous nous y réfugions. Grosse ondée, grêle, pluie à nouveau, nous laissons passer, c’est rapide, moins de 20 minutes. Nous repartons vers le Nord. Je sais qu’au prochain col, tout près, nous pourrons descendre sans peine, nous aussi, vers les Etangs de Caraussans. Un grondement continu, plus ou moins fort, nous accompagne. Ambiance… J’avoue que je ne raffole pas des crêtes par temps d’orage…

Port de Tristaina, nous y sommes, descendons. En prévision d’une après-midi entière à devoir s’abriter, nous visons la cabane entrevue tout à l’heure, proche d’un des étangs du bas. Mais elle est occupée, tous les étés, par le berger, que nous croisons. A la faveur de l’accalmie, il va voir ses brebis, plus haut, immobiles, stoïques, laissant passer l’orage.

Tente plantée au bord d’un bel étang.

Notre lieu de bivouac de ce soir

Après-midi jeu de cartes, entrecoupée de sorties pour retendre la toile, ici, là, ah là ça touche aussi, finalement en éloignant un peu la tente intérieure de la tente extérieure à l’aide de mousquetons ultralégers et ultra petits, ça va. Je crois bien que c’est le baptême d’orage pour cette tente, elle n’avait encore jamais vécu de forte pluie avec rafales de vent.

La pluie s’arrête, répit bienvenu pour préparer le repas.

Nuit à trois, tête-bêche pour avoir plus de place, mais nos trois sacs tiennent aussi dans la tente. Je rajeunis. Comme dans mes folles années où je partais sans matelas, j’étends au sol les habits que je ne porte pas, afin d’en faire mon lit. Et j’y dors très bien.

Lundi 10 Août + 680 m, - 1600 m, 11 km

Ce matin, ciel clair. Ouf, nous pouvons continuer ! De Caraussans, il est aisé de descendre sur Soulcem, si le temps avait été pluvieux, c’est sans doute ce que nous aurions fait, sans achever notre tour de la vallée.

Petit-déjeuner, rangement, pliage de la tente qui a séché durant la nuit. Et pour moi, baignade rapide dans ce lac bien frais. Je me sens comme neuve.

La crête Sud menant au Pic de l'Etang Fourcat

Nous remontons vers le Port de Tristaina, atteint en moins d’une heure, et suivons à nouveau la crête abandonnée hier. Voici notre but, le Pic de l’Etang Fourcat. Sur la fin, c’est un peu raide… Nous voici en haut. Regards vers la suite de notre périple, cette longue arête rocheuse, du moins est-ce ainsi que je l’avais prévu, mais le vent a forci, des nuages sont apparus, et ma fille, ne disant mot depuis quelque temps, ce qui est rare, secoue négativement la tête à mon regard interrogatif : « On y va ou pas ? ». Déception de son frère, qui comprend bien, cependant, que je ne souhaite pas l’y voir partir seul. Nous redescendons au petit collet, juste sous le pic. Je sais dorénavant qu’il y a possibilité de descendre tout de même vers l’Etang Fourcat, et effectivement, voici des marques jaunes. C’est un peu raide, mais beaucoup moins que d’autres endroits où nous sommes passés ces derniers jours, et c’est tout de même un chemin. Ma fille recommence à parler.

La fin de la montée au Pic de l'Etang Fourcat

Descente vers les étangs et le refuge

Arrivée au refuge, boissons et pique-nique, sur cette terrasse où le vent fait s’envoler nos affaires. Décidément, la montagne n’aime pas trop que je traîne par ici, en octobre dernier elle m’avait particulièrement gâtée, et voici qu’à nouveau elle menace. De gros nuages noirs se forment, ne traînons pas, nous avons encore un passage délicat au-dessus des Etangs du Picot. Car oui, c’est vrai, une sixième nuit et une septième journée étaient prévues, mais notre Tour de Soulcem est fini, et la météo incertaine. A l’unanimité du conseil familial réuni en ce jour, il est donc décidé de rentrer ce soir. C’est un classique, quand nous partons tous les trois en itinérance, nous rentrons toujours un jour plus tôt… Ce doit être l’appel du resto….

Quelques gouttes. Vestes imperméables et cape sortis, nous partons. Montée, passage d'une combe, puis descente. Ca se couvre et se découvre, nous nous couvrons et découvrons de concert. Les roches ont juste le temps de se mouiller, puis sèchent aussitôt. Heureusement pour cette descente, qui débute par de grandes dalles où des câbles sont posés.

Sur la crête avant la combe

Dans la combe, amas de gigantesques pierres

Le début de la descente

Je l’avais découvert en octobre sous la neige, sans doute un jour vous en livrerai-je le récit, cette fois-ci pas de surprise, je connais le chemin, et je préfère que la roche soit sèche. Nous descendons rapidement, et atteignons un pierrier, puis les étangs. Nous envisageons une pause. Las ! voici qu’il recommence à pleuvoir… Continuons. Nous parviendrons tout de même, au deuxième étang, à nous reposer quelque temps, entre deux menaces d’averse. La descente continue, dans les rhododendrons et les myrtilles. Miam !

Etangs du Picot

Grande descente, puis cheminement à plat, sur la conduite.

C’est la fin, nous avons bouclé la boucle, et le soleil est revenu.

Comme d’hab, toilette à la rivière, puis resto, orgie de pizza, frites et côte de bœuf, nous rentrons, et dormons dans un lit ! Jusqu’à la prochaine fois...

Magne2 · 20-08-2020 22:30:04

Merci du retour et des belles photos qui vont avec, nous a la même époque on avait un peu chaud dans le Tarn

ester · 20-08-2020 22:30:26

Bonjour Cat,

A nouveau, je suis vraiment impressionnée par ce que font tes enfants (et par ce que tu fais avec eux, évidemment).
Tu as fait encore plus fort que la fois précédente !

Merci également pour les photos très réussies et pour le voyage (et les retrouvailles) par procuration !

patou · 20-08-2020 22:38:43

Merci ! Je me suis régalée...
Et Bravo à toute la familia

Cat 09 · 20-08-2020 23:09:18

Merci Ester et Patou et Magne2 . Et oui, j'imagine que dans le Tarn il n'a pas fait froid, vu qu'à 2500-3000 m il faisait chaud !

Les listes, car cette fois les affaires de mes enfants ont été pesées, elles-aussi.

La mienne :

Sur moi
Chaussures Meindl marron	1140
1 Short Quechua violet léger	100
1 slip	32
Chemisier ML léger	95
Chaussettes laine	70
Chapeau de soleil	60
Foulard gris coupé maison	15
Montre alti	50
1562

Portage
Sac à dos 50L sans l'armature ni la housse de pluie	1440
1440

Couchage
Tente 2-3P	1510
Matelas	170
Polycree pour Housse Matelas	15
Duvet Trois saisons	1135
2830

Pharmacie
Ziplock pharmacie avec kits réparation (couture 5 g / matelas 10 g / Ductape 7 g)	122
Pharmacie Ziplock supplémentaire (longtemps ou nombreux)	100
HE pour coups / entorses dans fiole HE	30
Anti moustique	15
Sifflet-Rescue-Arnica granules-tiretic-cigarette-briquet-lacets	80
Chevillière	52
3 masques dans Ziplock	15
414

Orientation Sécurité Electronique-Divers
Couverture survie fine	60
Smartphone Wiko	175
Lampe Vélo transformée en frontale, dans petit Ziplock	20
Câble pour recharge et élastiques de rechange	7
Jumelles	220
App photo	140
Carnet et Stylo	27
Jeu de tarot	180
829

Hygiène
2/3 rouleau de PQ pour 3 pour 1 semaine	40
Serviette ultralégère orange dans housse	15
Petit savon dans plastique (2 semaines ?)	15
Brosse à dents	7
Dentifrice poudre 3 c à c dans mini ziplock	10
Peigne plastique marron	11
Mooncup	15
Contenant pour Crème solaire 45 mL	13
Contenant pour Crème hydratante 50 mL	10
1 Mouchoir tissu	7
143

Habits dans le sac
2 Slips	57
Brassière	55
1 paire chaussettes laine	70
1 T shirt	70
Pantalon rando violet	280
1 pull léger mais chaud (jour)	175
1 pull polaire (nuit)	200
1 T shirt chaud (HH, soir)	85
1 collant chaud (HH, soir)	110
Veste imper respi bleu-vert	200
veste polaire bleue récente	407
bonnet	36
écharpe	80
Lunettes de soleil avec étui et chiffonette	65
1890

Papiers
Carte grise + permis + CV + CEAM + CB + chèques + 1 billet + petit papier dans Ziplock	60
Clé voiture avec anneau et carte électronique (carte : 23 g)	32
92

Eau
2 Bouteilles 50 cL	40
Filtre à eau avec seringue 20 mL sans poche ni tuyau	73
113

Repas
Pour 3 : Popote alu 1 L + couvercle + poignée (poignée = 18 g)	213
Housse popote (duvet bleu)	15
Elastique	8
3 cuillères plastique	11
Paravent alu métal	26
Eponge coupée	5
Briquet Minibic	12
Mini Ziplock sel	1
P3RS x 2	21
Contenant alcool Popote 120 mL x 2	14
Pot Mascarpone 500 g (17 g) avec couvercle (5 g)	22
2 autres pots Mascarpone sans couvercle	34
1 petit pot Mascarpone avec couvercle pour faire tupperware	20
Opinel n°8 effilé	30
Sachet à thé réutilisable dans MiniZiplock	2
434

TOTAL SAC SEC
8 185

AVEC CE QUE J'AI SUR MOI
9 747

Alimentation
Alcool à brûler (densité 0,8), 240 mL	200
Barres Cat	105
Fruits secs	320
Cracottes	180
Pompotes x 4	390
Pâtes cuites	130
Saucisse cuite pour le 1er soir	95
Nectarines x 4	450
Crème solaire 45 mL	50
Crème hydratante 50 mL	61
Eau	1000

TOTAL SUR LE DOS	11 166

Mon fils (17 ans) :

Sur soi
Chaussures Forclaz	1080
1 Pantalon léger	150
1 T shirt rouge TRASS	120
1 caleçon	60
Chemise ML léger blch rayures	127
Chaussettes laine	63
Chapeau de soleil	70
Lunettes de soleil	24
Foulard	24
Montre	32
1750

Portage
Sac à dos Karrimor 65 L	1500
1500

Couchage
Tapis de sol Thermarest	400
Duvet bleu Simond	1280
1680

Orientation Sécurité Electronique-Divers
Sifflet	29
1 Carte IGN Top25	75
3 Feuille A4 (Espagne)	15
Smartphone Honor 9	215
Batterie/Chargeur solaire	373
Opinel n°8	47
754

Hygiène
Serviette microfibre 32x32 (lavette)	27
Brosse à dents	7
Dentifrice	26
1 paquet de mouchoirs papiers	26
86


Habits dans le sac
2 caleçons	100
1 paire chaussettes laine	63
Pantalon polaire soir (le mien…)	226
Short	130
1 T Shirt	100
1 pull polaire bleu (soir)	200
Cape de pluie bleue	303
veste polaire grise	480
bonnet	72
écharpe	56
Maillot de bain	60
1790

Eau
2 Bouteilles 50 cL	40
40

Poids sac sec	5850

Vivres de course perso	410
Matin commun	760
Soir commun	900
Midi commun dont Fruits 1370 g	2730
Goûter commun	870
Eau perso	1000
Crème solaire (rajout de dernière minute)	200

Total sur le dos au premier jour	12 720

Ma fille (12 ans 1/2) :

Sur soi
Chaussures Forclaz grises et roses	680
Chaussettes hautes violettes	50
1 Pantalon-short violet	260
1 T shirt ML blanc panthère	83
1 slip	21
Casquette rouge	61
Foulard	27
Montre	30
1182

Portage
Sac à dos Quechua 40 L	1130
1130

Couchage
Tapis de sol Thermarest	485
Duvet bleu Simond	1070
1555

Diabète
Pochette noire avec 4 sucres	380
Rechange et secours dans Tupperware glace + glucagon + stylos	560
Pochette ceinture	67
Sucres, caramels….	280
1287

Orientation Sécurité Electronique-Divers
Sifflet	29
Lampe Nightcore allégée (la mienne)	34
App photo dont housse 20	165
Opinel porte-clé n°4	14
Mini mousqueton	3
MP3 x 2	70
Livre	500
815

Hygiène
Brosse à cheveux	57
Mouchoirs papier 1 paquet	26
Dapis Gel	40
123

Habits dans le sac
2 Slip	50
1 paire chaussettes hautes bleues	44
Pantalon chaud	150
Short de nuit	60
T Shirt MC	80
1 pull polaire (soir) vert d'eau	200
K Way	190
veste polaire bleue	250
bonnet	53
Maillot de bain	84
1161

Eau
2 Bouteilles 50 cL	40
40

Poids sac sec	6111

Barres et pâtes de fruit pour 4 jours en plus du sucre / diabète)	410
Chocolat	115
Eau	1000

Ajouts non prévus
1 jus de pomme	220
Sudoku et crayon	50
Jeu de carte Défi Nature	80

Total sur le dos	7986

Poids cumulé des trois sacs : 31,9 kg, avec autonomie pour 3 matins, trois midis, trois soirs.
L'année dernière (même s'ils n'avaient pas été pesés si précisément), avec autonomie pour 4 nuits, l'ensemble des sacs faisait environ 38,5 kg (15 pour mon fils et moi, 8,5 pour ma fille). Le poids de la nourriture pour un jour/une nuit en plus fait environ 1,2 kg.
L'ensemble de nos 3 sacs a donc perdu plus de 5 kg depuis l'année dernière : environ 3,8 kg pour le mien, 2,3 kg pour celui de mon fils (alors que cette année il a emmené une batterie/chargeur solaire lourde, achetée avant que je ne donne mon avis), et 0,5 kg pour celui de ma fille. Pour le mien, il y a eu des achats de matériel plus léger, mais pas pour mes enfants : ils ont pris moins d'habits, tous pesés pour prendre les moins lourds.
J'imagine que ça vous semble encore lourd, mais pour moi, partir avec moins de 12 kg sur le dos, c'est déjà super ! Et franchement, on aurait pu faire un effort pour emporter moins de nourriture "lourde" (le frais). Et sans doute, par contre, augmenter un peu les rations du matin et du soir, car c'était un peu juste...

Remarques :

Il y a eu quelques ajouts de dernière minutes dans les sacs :
- Mon fils a eu peur de manquer de crème solaire, il s'est donc rajouté le flacon que je comptais laisser à la voiture, + 200g. Je ne sais donc pas si mon petit pot aurait suffi.
- Ma fille... que dire... Dans la première montée, alors que son sac est ouvert, j'aperçois un cahier de Sudoku, non compté. Un peu plus tard, elle me demande de lui donner sa bouteille d'eau (inaccessible pour elle sans enlever son sac), je me trompe de poche et trouve un petit pack de jus de pomme... Le troisième soir, j'entends jouer à un jeu de cartes que nous n'avons pas pris... Je n'ai pas vidé tout son sac, peut-être y avait-il encore des choses non déclarées. Merci donc de ne pas me dire que son sac est trop lourd . Et je n'aborde pas le poids de son livre, sujet de négociation avant notre départ (elle a gagné) (et, c'est vrai, elle a tout lu). Mais cette année, elle n'a pas eu mal aux épaules .

Les oublis (pas mis dans les listes) :
- mon bambou pour source auquel je tiens beaucoup, 23 g, j'ai survécu !
- mes petits gants à 24 g, pas eu besoin. Mes enfants n'en avaient de toute façon pas pris.
- le gant de toilette en microfibre, 15g, n'a pas trop manqué.
- la brosse à dents de ma fille, elle a pris la mienne .
- la frontale de mon fils, pas eu besoin car lampe intégrée à sa batterie/chargeur

Retours au sujet du matériel :
- le sac, neuf : première itinérance avec, j'en suis ravie ; il est presque trop grand ! Je vais bientôt être mûre pour un sac plus petit et bien plus léger !
- mon matelas : je n'en rajoute pas, vous l'avez peut-être vu passer dans les Ventes.
- le sac de couchage : très bien ; j'aurai pu en avoir un plus léger et moins chaud, mais j'ai vu trop tard l'idée du Sol Escape, qui semble effectivement un bon complément pour un sac de couchage léger.
- les cuillères ultralégères dont j'étais si fière : elles sont ultra fragiles... Les amis nous ont passé les leurs, plus solides, et dès mon retour j'ai acheté les mêmes.
- les P3RS : par peur, j'en avais pris 2 (typiquement le genre d'ajout lié à la trouille) ; évidemment, je ne me suis servi que d'un, qui a rempli vaillamment son office. J'ai donné l'autre aux amis.
- ma serviette à 12 g : j'en suis fan !
- une lavette à 27 g comme serviette pour mon fils : il l'adore !
- la pharmacie : il me semble que je peux encore réduire
- matériel diabète : nous avons bien optimisé, ne serait-ce qu'en changeant le contenant ; en tout, nous avons gagné plus de 500 g
- le jeu de tarot : est-ce que ça existe en petites cartes, donc plus léger ?

Joy Supertramp · 20-08-2020 23:35:10

Salut Cat, trop cool cette sortie !
Vous avez la pêche tous les trois ! Et Soulcem... C'est si beau !!

Cat 09 · 20-08-2020 23:44:49

Au sujet de l'itinéraire :

Nous avons fait, en 6 jours, 4940 m de dénivelée avec une cinquantaine de km, presque toujours au dessus de 2000 m, sur un itinéraire très montagnard, très souvent soit hors sentier, soit sur un cheminement balisé mais sans chemin. Il était nécessaire de ne pas avoir peur des pentes raides. Ca a été, à de nombreuses reprises, de la randonnée "avec les mains". Excepté vers la Pique d'Estats et la vallée de Sottlo, nous avons croisé très peu de monde.

Mon fils, parfois loin devant, ne s'est jamais trompé d'itinéraire. En fait cela fait plusieurs années qu'il est parfois loin devant et il ne s'est jamais trompé, mais avant, j'avais toujours peur qu'il ait pris le mauvais chemin. Pas cette année. Il est mûr pour partir seul, ou avec des amis. Je voulais qu'il mette Oruxmap sur son téléphone, il n'y est pas parvenu, et comme je ne suis pas très au point avec ça je n'ai même pas essayé. Mais je lui ai mis dans les images la carte assemblée de tout le secteur (français et espagnol et andorran) de cette randonnée, et il l'a souvent regardée. D'autre part, il avait aussi notre "sauvegarde" papier, au cas où l'électronique nous lâche.
Pour la première fois, ma fille s'est intéressée à notre trajet, regardant les cartes sur mon téléphone. Et se situant assez bien.

J'ai réalisé, après coup, avoir prévu un itinéraire assez exigeant, reprenant globalement le même que lorsque j'étais partie seule. Mais en octobre dernier, j'étais bien plus en forme, et quand je suis seule, je marche plus, non parce que je marche plus vite, mais parce que je m'arrête moins souvent et moins longtemps. J'avais donc prévu de trop longues journées. Heureusement, tous les sommets étaient facultatifs, ce qui nous a permis, parfois, d'alléger les étapes. Et j'avais oublié, aussi, que marcher sur des crêtes aériennes ou dans des pierriers instables est bien plus fatigant que marcher sur un bon sentier bien fréquenté ! Mes enfants étant "tout-terrain", je n'ai jamais eu aucune inquiétude pour eux, cela ne m'empêchant d'appeler à une grande vigilance à plusieurs reprises. Les amis venus nous rejoindre sont eux aussi "tout-terrain", y compris leur chienne, qui dans un court pas d'escalade s'est pris un vol, est retombée sur ses pattes, et a à nouveau bondi pour passer, avec succès cette fois-ci !

Cet itinéraire exigeant a eu ses récompenses, avec gypaètes et isards, qu'on voit rarement plus bas, ou dans des endroits moins sauvages, surtout l'été. Je ne compte pas les bouquetins, ils sont presque apprivoisés !

Cat 09 · 20-08-2020 23:53:25

Merci Joy ! Ben, la pêche, je trouvais que je ne l'avais pas trop... Mais bon, pour moi, c'était une reprise après deux mois d'arrêt, et en plus il a fait très chaud. Toi, ce tour, tu le fais en 3 jours, je pense. Ou moins... (moi, même en forme, non !)

Oui, Soulcem, c'est magnifique, dès qu'on monte un peu. En bas, il y a un monde fou ! Particulièrement cette année, m'a-t-il semblé, mais tout le monde dit la même chose de la fréquentation en montagne.

Là, on change d'activité, on part à la mer, on va nager ! Et ne rien faire...

ester · 21-08-2020 08:08:33

Bonjour Cat,

Tu peux gagner pas mal de poids sur les sàd (tu le dis toi-même, je crois). Ce sont des investissements, à étaler dans le temps, peut-être. Mais vous y gagnerez beaucoup en confort.

Mais c'est surtout ton post "vêtements du soir" qui me semble sur-sur-sur-équipé. Je ne sais pas pourquoi tu as autant de couches, peut-être pour distinguer vêtements de jour/nuit ? (je faisais ça aussi, dans une autre vie !). Une bonne réflexion à mener, sur ce point-là.

Des enfants "tout-terrain", j'aime bien l'expression !
Dans une famille "tout-terrain", ça va de soi !

Sinon, les bords de mer subissent la même fréquentation que la montagne (pire peut-être, étant donné la facilité d'accès) ! On y observe le même manque de connaissances et le nombre d'accidents (noyades, dérives) est en plein essor...

azerty · 21-08-2020 08:25:21

Trop top cat09. C’est bien aussi d’être normale, tu verras on s’habitue vite

Le secteur est raide, le passage du lac fourcat aux étangs du picot c’est pas de la tarte

Félicitations à la petite famille qui brave le danger et ne recule pas devant l’effort

J’ai aussi vécu l’expérience des enfants capables de prolonger une journée pour rentrer plus tôt. Cela ne veut pas pour autant dire qu’ils en ont marre. Mais ils sont comme ça c’est tout.

Joy Supertramp · 23-08-2020 15:20:07

Je vais me reprendre quelques jours début septembre, tu m'as trop donné envie ! Je vais aller par la bas, il devrait y avoir un peu moins de monde !

Entendu a Soulcem il y a un mois : "Ah mais ils ont pas mis de plage ?" Dit le touriste en sortant de sa voiture ! Collector !

Cat 09 · 27-08-2020 15:52:10

J'étais persuadée d'avoir répondu hier soir, mais je ne vois pas mon message... Donc, je recommence, désolée si celui d'hier réapparaît et que ça fait doublon.

Joy Supertramp a écrit :

Je vais me reprendre quelques jours début septembre, tu m'as trop donné envie ! Je vais aller par la bas, il devrait y avoir un peu moins de monde !

Joy, oui, tu devrais te régaler ! Je ne sais pas si tu marches en chaussures de montagne ou en chaussures de trail, mais chaussures de montagne et piolet doivent permettre, dans l'après-midi, de passer le névé sous Riufret, si on a un peu l'habitude, et plutôt à la descente. Le souci, c'est que si finalement on ne le sent pas, la descente par les cailloux est sans doute moins évidente que la montée....
Autre bel itinéraire pour passer en Espagne : par le Port de Canalbonne, montée en partie hors chemin mais facile, et descente aisée de l'autre côté, vers l'Etang d'Areste qui est magnifique, avec emplacement pour dormir. Vallée assez peu fréquentée, je crois (j'y ai quand même croisé quelques espagnols mi-octobre). On peut alors rejoindre Valferrera sans problème.
On peut aussi passer côté espagnol par le Port de Roumazet (jamais fait) ou le Port de Bouet, et éventuellement grimper à la Soucarrane avant (rocheux mais facile, c'est ce qui m'avait donné envie d'aller côté espagnol).
De l'autre côté de la vallée, possibilité de revenir en France par le Port d'Arinsal, le Port de Rat, le Port de Caraussans, ou le Port de Tristaina, selon la durée de la rando. Le côté andorran est à éviter, à mon avis, car station de ski plutôt moche (sur la crête, j'ai marché en regardant uniquement à gauche ).

Pas mal, le touriste... Il pourrait y avoir sur ce forum un coin des perles entendues en montagne !

Ester a écrit :

Mais c'est surtout ton post "vêtements du soir" qui me semble sur-sur-sur-équipé. Je ne sais pas pourquoi tu as autant de couches, peut-être pour distinguer vêtements de jour/nuit ? (je faisais ça aussi, dans une autre vie !). Une bonne réflexion à mener, sur ce point-là.

Euh... c'est là que je vois que je suis une MUL débutante !

Ca veut dire quoi, sur-sur-sur-équipée ? Que j'ai trois trucs en trop, un par "sur" ? Alors que j'étais si fière de vous annoncer que je n'emmenais pas ma polaire à 200 g lors de ma prochaine rando ! (en Corse et en septembre, c'est vous dire si je suis courageuse.... ) (le post Corse : https://www.randonner-leger.org/forum/v … 4#p582224)

Et oui, je n'aime pas garder le soir et la nuit les habits dans lesquels j'ai transpiré toute la journée. Donc après la toilette, quasi systématique, je mets ma tenue de nuit !

Mais je vois bien que j'ai une grosse grosse résistance pour enlever encore des habits.... On va y aller progressivement, je crois. Peut-être vais-je enlever quand même le T Shirt à 70 g, qui risque de ne me servir que lorsque je laverai ma chemise ML : ma chemise sèche hyper vite, et je pourrai marcher 1 ou 2 h avec le haut du maillot.

Et merci à tous pour vos retours .

Joy Supertramp · 27-08-2020 17:54:33

Merci pour toutes ces pistes Mon idée c'est de partir d'un point A, avec une carte et quelques infos, et de voir où j'arrive quelques jours plus tard, donc tout ça tombe à pic ! La semaine prochaine peut-être, plus vraisemblablement celle d'après. J'espère qu'il ne va pas trop neiger

florencia · 27-08-2020 18:54:25

Merci pour ce nouveau retour et cette très chouette balade

Je confirme l'alternative par le Port de Canalbonne est très sauvage également.
On peut d'ailleurs rejoindre le Port de Sullo, en passant à flanc sans trop redescendre, la vue plongeante sur l'Estany d'Estats et ses alentours est très chouette et prolonge l'isolement avant la foule au Pic d'Estats (mieux vaut se réserver le sommet à l'aube après un bivouac au sommet du Montcalm par exemple).

Flo

laxmimittal · 27-08-2020 21:52:23

Merci pour ce récit, toujours bien agréable de pouvoir profiter du bonheur de randonner avec ses enfants.

L.

Eric le rouge · 27-08-2020 22:16:19

Merci Cat09 pour ce chouette retour. C'est trop bien de partir avec sa progéniture (cela me rappelle que j'ai deux sorties estivales avec mon p'tit Gaby en retard à raconter), qui m'a l'air bien bien vaillante.

J'ai bien aimé retrouver tes cigarettes dans la pharmacie
Sur les p'tits déj, comme toi, au début, j'ai mal calibré (en mode biscuits matinaux) et mon fiston n'était pas assez calé. Sur les dernières sorties, me décidant enfin à m'inspirer des bonnes pratiques des listes d'ici, je suis passé au muesli (maison), et c'est top.

Sinon, je plussoie la remarque d'Ester sur les vêtements : il y a pas mal de doublons évitables. Est-ce que tu as vraiment utilisé toutes ces (sous & sur)couches ? Et si oui, certaines n'étaient-elles pas accessoires? Vraiment besoin de vêtements de nuit ? Vous avez là de bonnes marges d'allègement facile.

Enfin, je suis impressionné par ta fille, qui a porté un sac déjà bien costaud dans des terrains variés et raides. Je vais m'en inspirer pour alourdir le sac de mon fils à peine plus jeune : je crois qu'il s'agit là maintenant pour moi d'une technique ultime pour alléger mon propre sac dans nos sorties partagées #pèreindigne

Cat 09 · 28-08-2020 16:11:37

Joy, pour la neige, ça devrait aller... mais on ne sait jamais ! Précision pour le côté andorran, parce que j'avais l'air de dire que tout est moche : c'est très beau vers la Coma Pedrosa, le Médecourbe et les Etangs de Montmantell. Le coin moche est la station d'Arcalis.

Florencia, merci pour l'info concernant la jonction Canalbonne - Pique d'Estats. J'essaierai une autre fois (et une autre année, histoire de changer un peu de coin pour mes quelques randos de l'automne). Idem pour la nuit au Montcalm, j'en rêve ! Mais de toute façon pas possible cette année, sauf si le mois de novembre est très beau et pas trop froid. Mais bon, c'est à 3000, quand même....

Toujours concernant les itinéraires possibles : j'aurais voulu rejoindre la vallée d'Areste depuis la vallée de Sottlo, mais ne trouvant que des infos un peu floues sur internet, je n'ai pas osé le tenter avec mes enfants. Cela semble cependant passer en passant par l'Estany Fondo puis un peu plus au Nord. Pareil, j'irai voir un jour futur.

Sinon, je plussoie la remarque d'Ester sur les vêtements : il y a pas mal de doublons évitables. Est-ce que tu as vraiment utilisé toutes ces (sous & sur)couches ? Et si oui, certaines n'étaient-elles pas accessoires? Vraiment besoin de vêtements de nuit ? Vous avez là de bonnes marges d'allègement facile.

Euh, je vois que vous êtes plusieurs à insister... Promis, j'y réfléchis ! (après ma prochaine rando )

Pour le pti déj, c'est musli (pas maison). Ca tient bien au corps, mais vraiment, les quantités étaient un peu justes. Je prévoirai un peu plus. D'autant que c'est ce qui peut me servir de "secours" en cas de rando plus longue que prévue.

Eric le rouge a écrit :

J'ai bien aimé retrouver tes cigarettes dans la pharmacie

Je crois que je vais préciser "2 cigarettes" . Et ce sont les 2 mêmes depuis plusieurs années, vu que je me fais rarement piquer par les bébêtes (sauf moustiques et taons, mais là je ne fais rien)... Je pense même passer à une seule cigarette. Je garde le briquet, il me sert de briquet de secours. Il a d'ailleurs servi cet été, puisque j'ai fait tomber mon briquet de cuisine dans ma soupe . Il existe aussi maintenant un espèce de stylo électrique vendu en pharmacie, qui chauffe l'endroit de la piqûre de guêpe (ou abeille, ou frelon,...), mais comme il fonctionne sur pile j'imagine qu'il est assez lourd.

Eric le rouge a écrit :

Je vais m'en inspirer pour alourdir le sac de mon fils à peine plus jeune : je crois qu'il s'agit là maintenant pour moi d'une technique ultime pour alléger mon propre sac dans nos sorties partagées big_smile #pèreindigne

Charger ses enfants ? Ben oui, bien sûr, c'est pour ça que je pars avec eux . Ceci étant, mon fils portait plus que moi au départ, mais comme il portait la nourriture, il s'est allégé au fil des étapes, puis alourdi au ravitaillement, puis à nouveau allégé, alors que je gardais le même poids. Je réfléchirai mieux la prochaine fois....

Et oui, c'est super de partager ces moments avec eux !

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

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#1 20-08-2020 21:12:24

[Récit + liste] Grand tour de Soulcem, Ariège, Août 2020

#2 20-08-2020 22:30:04

Re : [Récit + liste] Grand tour de Soulcem, Ariège, Août 2020

#3 20-08-2020 22:30:26

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#4 20-08-2020 22:38:43

Re : [Récit + liste] Grand tour de Soulcem, Ariège, Août 2020

#5 20-08-2020 23:09:18

Re : [Récit + liste] Grand tour de Soulcem, Ariège, Août 2020

#6 20-08-2020 23:35:10

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#7 20-08-2020 23:44:49

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#8 20-08-2020 23:53:25

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#9 21-08-2020 08:08:33

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#10 21-08-2020 08:25:21

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#11 23-08-2020 15:20:07

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#12 27-08-2020 15:52:10

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#13 27-08-2020 17:54:33

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#14 27-08-2020 18:54:25

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#15 27-08-2020 21:52:23

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#16 27-08-2020 22:16:19

Re : [Récit + liste] Grand tour de Soulcem, Ariège, Août 2020

#17 28-08-2020 16:11:37

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