[Récit + liste] GTA juillet/août 2020 Bebacksoon

Bebacksoon · 24-09-2020 13:02:29

Vendredi 31 juillet J14:

Départ 5h56 du camping de Saint Blaise. Je marche le long de la route pour rejoindre le GR5 à Villar St Pancrace. Il va faire beau et chaud aujourd’hui et pas d’orage ou de pluie. La progression se fait en montée tranquille, en partie sur une petite route qui mène aux chalets des Ayes. La montée au col des Ayes (2477m) se fait tranquille à travers des alpages et au col, on entre dans le parc naturel régional du Queyras. Il y a un petit nid de pierres au col mais je pense que ce n’est possible de dormir ici uniquement qu’à la belle étoile ou dans un bivy car le sol du nid est recouvert de pierres.
La descente est à l’image de la montée, agréable et tranquille, jusqu’à rejoindre une petite route qui entre ensuite dans la forêt. On traverse un camping avec plan d’eau (l’Izoard). Un cavalier et son cheval suit le GR5 comme moi et je vois son cheval trépigné mais le cavalier aux allures de cow boy semble expérimenté. Il m’expliquera que son cheval veut rejoindre d’autres chevaux qui hennissent dans les environs. En les voyant tous les 2 dans cet environnement de forêt, je me suis amusé à penser que c’était un décor américain de PCT ou de CDT…
J’arrive à Brunissard où je repère un abri idéal pour un déjeuner mais je préfère avancer. Il fait chaud et un parapluie anti uv m’aurait apporté du confort sur cette partie là. Il y a un bout de route (ne pas louper la bifurcation sur la gauche vers la Chalp) et on rentre dans la forêt. Je découvre un panneau signalant que le GR5 est fermé pour cause de coupes de bois, pas d’itinéraire bis indiqué… Merde, tant pis je m’engage, on verra bien. Je croise un couple du coin qui se balade avec leur chien, ils m’indiquent qu’ils n’ont pas entendu de bruit de coupe et que je pourrais probablement passer sans problème. Ils sont d’accord avec moi pour penser que ce n’est pas normal de fermer le GR5 ainsi. Je passerai sans rencontrer personne. Je passe le hameau les Maisons avec sa fontaine, j’arrive au lac de Roue assez fréquenté (accessible par une petite route) et je me pose à côté dans les bois à l’ombre pour un peu de repos.
Descente à travers bois sur Château Queyras. La vue sur le fort a de la gueule. Par contre, je suis surpris d’avoir à longer la route étroite (il y a des feux alternés pour les voitures) pour entrer dans Fort Queyras. Je me pose à une fontaine à peu près au croisement où il faut tourner à droite si on n’a pas la nécessité d’aller à ville vieille. Je rencontre un randonneur qui marche aussi sur le GR5, il est de Grenoble, il connaît bien le secteur, on parle GTA, il me parle aussi de son terrain de jeux de randonnée: le massif de Belledonne. Il cherche à poser sa tente et se ravitailler mais je ne sais pas si le camping ici est ouvert et je ne verrai pas d’épicerie dans le quartier du Fort (je croiserai de nouveau ce marcheur au lac Miroir et je crois qu’il m’indiquera que le camping était fermé). Pour ma part, je veux me diriger vers le col Fromage pour poser ma tente à l’écart. Nous nous souhaitons bonne route. Au pied du Fort, je m’accorde un dernier plaisir, une double glace en godet avec une petite cuillère en plastique dur que je garderai par la suite. Je mange ma glace tout en marchant. J’avais bien entendu fait un point météo et aucun orage pour cette fin de journée. J’attaque la montée au col sans inquiétude. Cette première partie n’est pas folichonne, il y a une route carrossable. Derrière moi, je vois quelques nuages gris mais je suis rassuré par mon point météo. Avec surprise, je reçois quelques gouttes sur la tête. Je me retourne et regarde le ciel et là je vois que ça se noircit au loin. Je vérifie que ma veste et jupe de pluie sont à portée de main et je continue encore confiant. Et bien sûr, je me fais rattraper par l’orage. Je me rassure en me disant que je suis en forêt et pas à découvert. Quand le ciel ouvre ses vannes et que ça commence à péter autour, j’aperçois un gros appentis indépendant en bois noir au dessus d’un chalet (j’avais croisé la voiture qui était garé devant ce chalet). L’endroit s’appelle le Pré Premier. Je n’ai pas envie de frapper au chalet et je me réfugie dans l’appentis qui s’avère être un abri à vaches. Il y a certes des bouses séchées au sol mais j’ai mon matelas plastazote et je suis très content d’avoir trouvé cet abri croyez moi! Il va pleuvoir et tonner pendant 1h. La pluie s’arrêtant, je vais repartir pour me poser un peu plus haut au lieu dit Fontaine Rouge (2136m). En y arrivant vers les 20h, je vois une tente MSR déjà posée sur le plat à côté du point d’eau avec une fille sur le point de se coucher. Je me poserai un peu à l’écart pour ne pas déranger. La nuit sera humide.

Bilan J14: J’ai appris qu’un orage peut se former sans être prévu, ni sur Météoblue ou sur Météo France. A part le col des Ayes, cette journée sera la moins intéressante au niveau des paysages. Le randonneur croisé m’a indiqué que le GR5 ne passe pas dans les parties les plus belles du Queyras, il faudra revenir! (mais la journée de demain en fin de parc ne sera pas décevante du tout!). Un parapluie anti UV m’aurait été utile sous le soleil et également lorsque l’orage a éclaté alors que je montais sur un large chemin avant de me réfugier sous l’abri.

vue en arrière depuis le col des Ayes (2477m)

vue en avant depuis le col des Ayes

un cow-boy et son cheval

abri 4 étoiles pour le déjeuner à Brunissard

descente sur Fort Queyras

l'abri qui m'a sauvé de la douche/orage

Bebacksoon · 24-09-2020 18:27:42

Samedi 1 août J15:

Départ 6h31. Je me dirige vers le col Fromage (2297m). Je prends la traditionnelle photo de la pointe de la Selle avec la pointe de Rasis. Aux bruits de cailloux, je lève la tête au dessus de moi et j’aperçois un groupe de chamois mais assez loin. C’est ma première rencontre visuelle avec ces animaux que je croiserai beaucoup plus dans le Mercantour.
Passé le col, j’entame la descente tranquillement sur Ceillac. A l’entrée de la station, je tombe sur boulangerie et fontaine: c’est ce que j’appelle une bienvenue! (la boulangerie ne prends pas la CB). Je me dirige vers l’office de tourisme qui me renseignera sur les possibilités de rentrer sur Lyon depuis Larche. Je peux aussi laisser mon sac à dos et ma batterie externe en charge dans l’office pendant que je file faire des courses à la supérette bien achalandée du village. Il y a un distributeur de billets et des toilettes dans le bâtiment de l’office. Je repars mais j’ai trouvé cette petite station sympa et accueillante.
Le GR5 passe par le chemin des cairns insolites et on découvre des sculptures originales, je trouve que c’est une bonne idée. Après la balade de sortie du village, je rentre un peu plus dans le dur en montant au lac Miroir (2215m). Il fait chaud et je ne peux pas résister à l’envie de me baigner! Ca me fera le plus grand bien avant d’attaquer la montée vers le prochain lac.
Quelle belle découverte que ce lac Saint Anne (2414m) avec ses eaux turquoises. Il y a également une chapelle mais le lieux est assez fréquenté. Re-plouf dans le lac et pause casse croûte histoire d’alléger les courses faites à Ceillac (dont un pot de confiture!). Je vais laisser le monde derrière moi en montant au col Girardin (2699m). Belle ascension en lacets pour un col assez sauvage et splendide panorama à 360 au sommet: un beau souvenir de ma GTA!
Je plonge dans la descente vers la vallée où coule l’Ubaye. Il y a une partie en balcon où il faut faire un peu attention. J’ai pensé un moment faire le bivouac au refuge de Maljasset mais ça me détourne du GR5 donc non. Je traverse le joli village de la Barge. J’hésite à me poser vers un plat à côté d’une centrale hydro mais trop bruyant. Finalement, je m’arrêterai un peu plus loin dans un bout de terrain plat derrière un gros caillou (visiblement cet endroit a déjà servi d’aire de bivouac), avant d'arriver à un parking. Clairement pas un super spot mais il se fait tard et je suis crevé.
Je me couche en songeant que demain est la dernière journée pour la première partie de ma GTA. Pour faire vite, content à l’idée de retrouver mes enfants et ma femme, de souffler un peu, mais triste de quitter le GR5. Bref, un tiraillement, de toute façon pas le choix car j’ai des impératifs familiaux…

Bilan J15: Quel bienfait que de se baigner dans les lacs, physiquement et pour le moral! Ceillac est un point de passage agréable. Le bivouac dans les alpages ou sous les cols, c’est quand même plus agréable qu’en vallée encaissée.

la pointe de la Selle avec la pointe de Rasis

cairn insolite (Ceillac)

Dans la montée au lac Miroir

lac Miroir (2215m)

lac Saint Anne (2414m)

péché de jeunesse d'un jeune converti mul: le pot de confiture (je me confesserai un autre jour de la boîte de cassoulet )

montée au col Girardin

col Girardin (2699m)

chapelle à la Barge (la boîte aux lettres )

Bebacksoon · 24-09-2020 22:33:31

Dimanche 2 août J16:

Départ 6h17. La journée commence par une marche sur la route jusqu’à l’impressionnant Pont du Châtelet (je ne regarderai pas en bas!). Puis, ça monte tranquillement à travers bois jusqu’à atteindre le sympathique hameau de Fouillouse (1907m). Je ferai à la sortie du hameau une pause sur une butte au soleil. J’apprendrais que ce village est à l’arrivée/départ du GR6.
J’attaque la montée au col du Vallonnet (2524m) un +600m qui se fait sans difficulté. Au col, le paysage se fait plus minéral et sauvage que les alpages traversés avant. J’ai aimé cette partie assez sauvage jusqu’au col de Mallemort. Alors que je marche, je vois 2 patous déboulés, visiblement à la trousse d’une marmotte qu’ils ont aperçue. Ils viennent ensuite vers moi mais pas de troupeau avec eux. Je reste sur place, leur parle, ils viennent renifler mon sac puis repartent. En continuant, je verrai des troupeaux et également une bergère qui répondra à demi à mon bonjour.
Après une courte descente, je bifurque à gauche pour grimper au col de Mallemort (2558m) en passant par les baraquement de Viraysse. Une mamie marcheuse italienne me demande quelque chose que je ne comprends pas, je lui propose l’anglais, mais la conversation n’ira pas plus loin. Je ne rentrerai pas dans les restes de ces baraquements assez impressionnants vu l’altitude car je dois me dépêcher d’arriver à Larche ne sachant pas à quelle heure part la navette pour me conduire à Barcelonnette. J’aperçois plus haut, la batterie de Viraysse au sommet de la tête de Viraysse à plus de 2770m. J’ai de la peine à imaginer la vie de garnison à cette altitude, fin XIXème dans cet environnement alpin, l’hiver notamment… En tout cas, les baraquements peuvent servir d’abri si on se fait surprendre par l’orage et j’ai vu je pense, l’ancienne place circulaire de rassemblement qui peut faire un bon spot de bivouac.
J’aperçois Larche dans la vallée et je descends le coeur un peu serré vers cette destination. Avant d'arriver, je passe à travers un nuage de petits papillons bleu violet profitants du milieu humide et qui s’envolent à mon passage. Arrivé à Larche, je me renseigne sur la navette qui est à 17h30. Ouf! je ne l’ai pas ratée et j’ai une bonne heure à tuer. Je songe un instant à l’auto stop sans concrétiser. Je préfère me poser à l’auberge du Lauzanier pour consommer temporairement mes 2 derniers demi de la randonnée. Le chemin en direction du lac du Lauzanier est devant ma chaise et me murmure de continuer mais je dois finalement monter dans la navette pour me rendre à Barcelonnette. GR5, ce n’est qu’un au-revoir, promis dès le 20 août, je me présenterai à la même place où je t’ai quitté pour poursuivre ma GTA à travers le Mercantour, le GR52 et l’arrivée finale à Menton si tout se passe bien mais c’est une autre histoire!...

Bilan J16: Dès le départ de ma GTA, je savais que je devais rentrer sur Lyon après une quinzaine de marche. Je pensais au mieux arrêter à Briançon mais ça sera plus loin à Larche. Je suis satisfait de mon avancée sachant qu’avec 1 semaine de disponible plus tard en août et en marchant bien, je pourrai peut être finir ma GTA cet été!. Je vais aussi pouvoir changer quelques items dans ma liste, me reposer car si je n’étais pas rentrer après 16j de marche, le besoin d’une journée de repos se faisait bien sentir!

jolie façade de chapelle dans la vallée de l'Ubaye

l'impressionnant pont du Châtelet

paysage dans la montée au col du Vallonnet

le dragon endormi (j'imaginais voir un gigantesque dragon assoupi sur le flanc de la montagne, avec sa tête en plus clair et ses ailes reposées à ses côtés )

troupeau après le col du Vallonnet

les baraquements de Viraysse vus depuis la montée au col de Mallemort

ce n'est qu'un au-revoir GR5...

Calydon · 24-09-2020 22:51:58

Hâte de lire la suite, sympa de vivre ton parcours à travers ta prose

Bebacksoon · 24-09-2020 23:08:07

Calydon a écrit :

#585717Hâte de lire la suite, sympa de vivre ton parcours à travers ta prose

Merci l'ami je me rends compte que même 2 mois après, les détails et les images dans ma tête sont toujours présents et comme marqués, j'imagine que tu ressens également la même chose de ton côté

Calydon · 25-09-2020 10:13:04

Tout pareil et ton récit + les photos me le rappellent très bien

pap35 · 25-09-2020 12:06:12

Merci bebacksoon pour ce beau récit que je lis étape après étape. Super les bilans de fin de journée. J'étais là bas aussi, sur le même parcours, avec une semaine d'avance sur toi (en marchant un peu moins vite), et ton retour est pour moi une belle madeleine !

Comme toi j'ai trouvé la section Briançon-Château Queyras pas extraordinaire, je regrette de n'avoir pas pris un chemin alternatif que j'avais identifié via chalets de Clapeyto-lac du Lauzon-Furfande, ce sera pour une prochaine!

Hâte de lire la suite car je me suis arrêté à Ceillac

bruno7864 · 25-09-2020 12:43:24

Salut,

tu n'y es pour rien Bebacksoon, on désigne souvent par GTA la traversée les Alpes Française du nord au sud. Cette dénomination n'est elle pas un peu réductrice? En effet la partie Française des Alpes, ne représente qu'une petite partie du massif (voir carte ci dessous). Nos voisins transalpins, ont aussi leur GTA. C'est déjà plus logique, la partie Italienne des Alpes étant bien plus vaste et longue que la partie Française. Toutefois, par ces superlatifs désignant des chemins nationaux, on oubli un peu ce qu'il y a chez nos voisins. Et parfois l'herbe est plus verte à côté .

Dernière modification par bruno7864 (25-09-2020 12:44:58)

Bebacksoon · 25-09-2020 19:34:29

pap35 a écrit :

#585774Merci bebacksoon pour ce beau récit que je lis étape après étape. Super les bilans de fin de journée. J'étais là bas aussi, sur le même parcours, avec une semaine d'avance sur toi (en marchant un peu moins vite), et ton retour est pour moi une belle madeleine !
Comme toi j'ai trouvé la section Briançon-Château Queyras pas extraordinaire, je regrette de n'avoir pas pris un chemin alternatif que j'avais identifié via chalets de Clapeyto-lac du Lauzon-Furfande, ce sera pour une prochaine!
Hâte de lire la suite car je me suis arrêté à Ceillac

Salut pap35, merci pour ton message! je n'ai pas le talent d'un Marcel Proust mais si au moins ça te rappelle de bons souvenirs alors c'est déjà bien! Est ce que tu as aussi eu des orages en fin de journée lors de ta traversée? A+

Bebacksoon · 25-09-2020 19:48:26

bruno7864 a écrit :

#585781Salut,
tu n'y es pour rien Bebacksoon, on désigne souvent par GTA la traversée les Alpes Française du nord au sud. Cette dénomination n'est elle pas un peu réductrice? En effet la partie Française des Alpes, ne représente qu'une petite partie du massif (voir carte ci dessous). Nos voisins transalpins, ont aussi leur GTA. C'est déjà plus logique, la partie Italienne des Alpes étant bien plus vaste et longue que la partie Française. Toutefois, par ces superlatifs désignant des chemins nationaux, on oubli un peu ce qu'il y a chez nos voisins. Et parfois l'herbe est plus verte à côté .
https://www.randonner-leger.org/forum/uploads/i/6d/7GIeP3gRj.Villes_Alpes.s.png

Salut bruno7864
Tu as raison, moi même je n'aime pas trop cette "désignation" GTA. Je lui préfère l'appellation du "Léman à la Méditerranée" (et peu importe si Thonon, St Gingolph, Nice ou Menton). J'ai déjà eu du mal à me libérer pour marcher sur les Alpes françaises à côté de Lyon mais si j'avais l'opportunité, j'aimerais beaucoup parcourir la Via Alpina à travers ses 8 pays alpins... et que dire du fait que je ne connais pas les Pyrénées...

Ytreza · 25-09-2020 20:05:22

Perso j'appelle ça la "traversée des Alpes françaises".. J'imagine que "grande" indique que c'est dans le sens de la longueur et non de la largeur ?
Et je te lis aussi by the way

Bebacksoon · 26-09-2020 09:59:27

Ytreza a écrit :

#585830Perso j'appelle ça la "traversée des Alpes françaises".. J'imagine que "grande" indique que c'est dans le sens de la longueur et non de la largeur ?
Et je te lis aussi by the way

Merci de ton message Ytreza

Bebacksoon · 26-09-2020 10:02:07

Jeudi 20 août J17:

Aujourd’hui, je vais commencer le récit par une arrivée. En effet, 18 jours après mon retour à la maison, me voilà de nouveau à Larche. J’ai quitté Lyon en voiture, en début d’après midi, direction le point exact où j’avais mis ma GTA en pause. Je m’interroge sur ma forme physique après cette pause, vais je retrouver le rythme d’avant ? Il le faudra bien car j’ai 8 jours maxi pour atteindre la mer et je veux emprunter le GR52. Je passe à l’office de tourisme de Larche (ils sont très accueillants) pour leur indiquer l’immatriculation de ma voiture, mon numéro de téléphone au cas où, et m’assurer que ma place de stationnement ne sera concernée par aucune manifestation dans le village pendant mon absence: pas envie de trouver une place vide à mon retour. Je prends de l’eau à la fontaine.
Et… Départ 17h48. On y est, je suis de nouveau sur le GR5! Cette reprise se fait en douceur, c’est plutôt roulant le long d’une piste. J’arrive au parking de Pont Rouge. Je croise des marcheurs mais à cette heure ci, ils sont en sens inverse. Je vois pour la première fois, des panneaux indiquant de ne pas nourrir les marmottes qui abondent ici.
Je me sens bien. Une fois encore, j’ai cette sensation “d’aventures” , de liberté avec ma “maison” sur le dos et ce goût d’inconnu pour les jours qui arrivent, me dire que c’est moi seul qui vais prendre en charge le déroulement de mes journées de marche sans les tracas de la vie quotidienne. J’arrive dans le Mercantour que je ne connais pas mais dont j’ai beaucoup entendu parler, en bien. Je pense aussi à la mer (même si le fait d’avoir fait une coupure, amoindrira peut être un peu le désir d’y arriver). Voici le lac du Lauzanier, il doit être 20h. Une seule tente Quechua avec 2 jeunes. Je contourne un peu le lac pour trouver un spot. J’ai encore un peu de temps, il ne fait pas nuit avant 21h. Je monte à la chapelle du lac. Spectacle dégoûtant de papiers toilette et mouchoirs jonchant le sol. Visiblement, certains confondent chapelle et wc (heureusement je crois que la chapelle était fermée). De retour au bord du lac, je plante la tente extérieure de ma Lanshan2, quel luxe d’espace comparé à ma première petite tente! J’ai pris un duvet plus léger, 10°C confort, après tout je suis dans les Alpes du Sud et en été! (on en reparlera par la suite… Haha!). Avant que la nuit tombe, j’aperçois le col où je vais passer demain: le pas de la Cavale. Je l’avais bien dit: “I’ll be back”...

Bilan J17: Penser à contacter l’office du tourisme quand on laisse sa voiture plusieurs jours pour être sûr de son emplacement de parking. Certaines personnes souillent la nature sans plus de remord que ça (ils feraient mieux de regarder la dernière vidéo YT de la tanière de JR). Si on ne peut pas attendre ou si diarrhée, le minimum après coup, c’est de s’appliquer à cacher durablement les dégâts et ne pas laisser de mouchoirs au sol.

lac du Lauzanier (2284m) en fin de journée

Serval · 26-09-2020 11:48:25

Bebacksoon a écrit :

#585857Une fois encore, j’ai cette sensation “d’aventures” , de liberté avec ma “maison” sur le dos et ce goût d’inconnu pour les jours qui arrivent, me dire que c’est moi seul qui vais prendre en charge le déroulement de mes journées de marche sans les tracas de la vie quotidienne.

trouty · 27-09-2020 11:54:27

Salut Bebacksoon,

Merci pour ce récit et ces photos qui me rappellent plein de bons souvenirs sur cet itinéraire que j'ai eu la chance aussi de parcourir cet été.

C'était moi le randonneur matinal solitaire qui mangeait ses graines sur un banc du refuge de Chésery devant le lac Vert ; j'y ai aussi bu un café et me suis lavé les dents (je ne sais plus dans quel ordre ) ; je venais du col de Bassachaux où j’avais passé la nuit. Je me souviens que tu as contourné le Lac Vert par la gauche, tandis que moi j’ai emboité le pas au couple tchèque suivant le GR, longeant le lac par la droite, avant de se rejoindre aux Portes de l’Hiver là où je t’ai dépassé.

Je confirme que tu marches lentement en descente (mais bon, à aller trop vite j’ai quand même perdu la trace du GR au pied du col de Coux prenant un sentier qui se dessinait vers la gauche au lieu de suivre le chemin/piste plus large). Concernant la recharge électrique par panneau solaire au col, apparemment c’est pour les vélos électriques.

J’adhère à bien des observations que tu fais dans tes bilans, notamment : « les moments les plus intenses » sont le matin très tôt (pour moi sans musique), « les sources sont de vrais trésors » (elles m’ont manqué dans le sud et même rentré chez moi), et anticiper l’orage.

En parlant d’orage, le mercredi 22/07 en fin d’après-midi quand tu t’abritais sous un auvent aux Houches, moi j’étais sur la crête des Gittes sous de petits grêlons et sans possibilité de m’abriter. J’ai du continuer jusqu’au col de la Sauce pour trouver un sol plat et planter ma tente pendant une accalmie. Lorsque l’orage repris, devenant plus intense et plus proche, j’étais dans la tente et soudainement ma tente fut illuminée d’une couleur orange sous un coup de tonnerre. Quelques minutes plus tard, l’occupant d’une tente plantée à une vingtaine de mètres de la mienne se présente et me demande si je vais bien car il me dit que lui et sa copine avaient pris la foudre dans leur tente avec une odeur d’allumettes et qu’ils laissaient leurs affaires au col pour descendre plus bas se mettre à l’abri. Plus tard, le chant des oiseaux m’indiquait que l’orage était terminé et que je pouvais sortir ; me voilà contemplant les paysages environnants sous un ciel dégagé, calme et avec les derniers rayons de soleil du jour. Ceci était avant que n’apparaisse le Dragon 74 venu de Chamonix pour rapatrier les 2 occupants de la tente voisine et chercher leur matériel laissé au col : un arceau de ma tente ne résista pas au souffle de l’hélicoptère passant à quelques mètres au-dessus de ma tête . Une soirée pleine d’émotions, inoubliable et qui m’a appris à rester prudent les jours suivants lorsque le tonnerre se faisait entendre en fin d’après-midi.

Sinon, les graines que je mangeais devant le refuge de Chésery, c’est un renard du parc du Mercantour qui a du finir le sachet. Il m’a même pris tout mon sacabouffe. Ma tente était plantée en forêt à proximité du parking sur la route du col de Salèse, juste au-dessus du Boréon, lorsque tout d’un coup à 5h du matin je suis réveillé par un bruit de déchirure de ma tente. Aussitôt je me retourne pour saisir ma lampe frontale, mais forcé de constater que la toile intérieure était déchirée sur 40cm et que mon sacabouffe avait disparu. Une attaque éclair, décidément. J’ai eu beau chercher aux alentours de mon camp mais pas de traces de mon sac. Il était dimanche, j’étais sans bouffe et sans possibilité de ravitaillement proche sur le GR : j’avais le moral au plus bas. Heureusement, j’ai pu faire du stop pour rejoindre Saint Martin de Vésubie et me ravitailler au Casino ; à 9h30 j’étais de retour au Boréon pour continuer jusqu'à Menton comme si rien ne s’était passé (bon j’avais toujours le trou dans la tente).

Impatient de lire la suite de ton récit !

PS1 : Le départ du GR à Saint Gingolph était à une centaine de mètres sur la gauche de l’embarcadère d’où tu as pris la photo.

PS2 : Bien d’accord avec toi pour le bar d’altitude de Bellachat qui n’a rien d’un “refuge”. Pour moi aussi, la petite cascade plus bas fut vraiment la bienvenue.

pap35 · 27-09-2020 12:11:54

Salut trouty,

ah oui quand même l'orage mémorable!

Ce même soir des orages du 22 juillet, j'avais prévu de bivouaquer au lac Cristol entre Névache et Briançon, et j'ai finalement fait le choix de me replier sur le refuge de Buffere et bien m'en a pris! Il est tombé des trombes et le lendemain matin quand je suis passé au lac il y avait deux tentes, leurs occupants m'ont dit que ça avait été un délire d'éclairs pendant une bonne heure et qu'ils avaient du tenir leur mat un bon moment.

Bebacksoon · 27-09-2020 13:38:59

Hello trouty
Je me posais la question de savoir si j'avais croisé des membres de RL sans le savoir.J'ai ma réponse maintenant . J'avais remarqué que tu filais vite en direction du col de Coux et de mon côté, je te confirme que dans les descentes, je descends en papy (et encore je pense que certains papys descendent plus vite que moi ). Je n'étais pas sûr mais j'ai entendu effectivement quelqu'un au col parler de prises pour vélo électrique à la recharge solaire du col de Coux, je n'avais pas vérifié, c'est bien de préciser
La crête des Gittes sous l'orage? Oups... j'aurais pas aimé être à ta place Et même si on se sent un peu à l'abri sous la tente, ton témoignage montre qu'on est pas à l'abri de la foudre. Je me pose quand même la question de savoir si c'est les arceaux de la tente en alu ou les bâtons de marche qui peuvent favoriser cette malchance ? En même temps au col de la Sauce vous étiez certes plus bas que la crête mais quand même isolé? Le même jour, moi aux Houches, toi dans le Beaufortin, on a décidément pas le même rythme Tu peux nous donner brièvement départ et arrivée et les GR que tu as parcourus?
J'avais entendu parler de renard chipeur et déchireur, mais je pensais que c'était en l’absence d'occupant dans la tente! Tu as dû halluciner quand tu as réalisé ce qui s'était passé En tout cas, je tiendrais désormais compte d'une telle éventualité...
En tout cas, merci pour ton message et ton témoignage A plus tard, pour la suite et partager nos impressions dans le Mercantour

trouty · 27-09-2020 14:35:59

Bebacksoon,

Je te confirme que tu as croisé un membre de RL et qui plus est un voisin de tes contrées d'origine dans le Forez : je suis du Livradois.

Plutôt qu'un long discours sur ton récit, mes points de bivouac annotés sur les 2 images ci-dessous.

J'ai suivi le tracé GR5, en empruntant le GR55 dans la Vanoise avec un coche par le col du Grand Marchet et le refuge de la Valette avant de redescendre aux Prioux (à l'origine je souhaitais passer par le col de Masse et col d'Aussois, mais j'ai abandonné l'idée car ça faisait trop long : je voulais être à Modane le lendemain avant midi pour me ravitailler car c'était Dimanche) et me diriger vers le col de Chavière pour ensuite rejoindre le GR5. Puis, variante par GR5C en passant Lac de Cristol et col du Granon avant Briançon. Enfin, G52 de Valdeblore à Menton les pieds dans l'eau

Pour l'histoire arceau alu ou bâton de marche, je dirais sans certitude que ça doit être kif-kif ; le choix de l'emplacement me semble plus important (ne pas se mettre sur une crête ou un sommet isolé, se tenir à distance de paroi rocheuse) et rester couché sur sol sec avec les membres regroupés.

Bebacksoon · 27-09-2020 16:30:06

trouty,

Le Forez est effectivement ma région de coeur et d'enfance
Je vois qu'on a commencé tous les 2 le 18 juillet et suivi le même parcours pour cette traversée des Alpes
La seule différence, c'est que je crois bien que tu as mis 1 semaine de moins que moi et en une traite
Toi ou les autres, n'hésitez pas à corriger mes propos dans mon récit si je me trompe. A+

Bebacksoon · 27-09-2020 16:43:36

vendredi 21 août J18:

Départ 6h04. Malgré le lac juste à côté, peu de condensation sur la toile à l’intérieur de la Lanshan2, peut être le léger vent de la nuit sous le col? De toute manière, vu l’espace intérieur , il faudrait se lever et marcher comme un somnambule pour toucher les parois! En tout cas dans ces conditions (bonnes, c’est à dire de la place au sol, pas de pluie ni de vent), je valide la toile extérieure seule de la Lanshan2 pour 640g. Satisfait aussi du polycree Leroy Merlin qui crisse moins que je ne le pensais.
Je pars en direction du col. J’aperçois une tente à côté du lac de derrière la Croix. Ce dernier lac m'apparaît dans un environnement plus minéral et isolé que celui du Lauzanier en contrebas. Des bouquetins descendent des parois pour brouter un peu d’herbe. L’arrivée matinale au pas de la Cavale (2671m), alors que le soleil darde ses premiers rayons, est un beau souvenir pour moi et une jolie vue. Passé ce moment de contemplation, il faut plonger dans la descente assez directe tout de suite sous le pas. Je me souviens m’être demandé quelle différence existe entre l'appellation “col” et “pas” et aussi un autre jour pour l'appellation “baisse” que je vais également rencontrer plus tard.
En face de moi, j’ai l’impression de voir le mini golf du bon dieu! Il y a des collines et des effondrements coniques. Arrivé au col des Fourches (2261m), un panneau m’expliquera qu’il s’agit d’un phénomène d’érosion calcaire différenciée donnant ces dépressions appelées dolines. A noter un abri ouvert dans le replat entre les 2 cols. Le col des Fourches vous accueille avec des vestiges de blockhaus et une meurtrière qui pointe sur le chemin. Je m’appuierai à un pan de bâtiment pour faire une pause et enlever les chaussures.
Pour la suite, passage au camp des Fourches qui me rappelle les baraquements de Viraysse. On coupe les lacets de la route fréquentée notamment par les motards (après le silence de la montagne, ça fait bizarre d’entendre le bruit de la route) pour arriver dans le village de Bousiéyas (1883m). Une petite bière avec mes cacahuètes s’impose au gîte d’étape communal (ne prend pas la CB) juste à côté d’une fontaine également. Je repars à la montée pour le col de la Colombière (2237m) sous un soleil de plus en plus chaud. Cette chaleur m’accompagnera dans la descente sur Saint Dalmas le Selvage. Impossible de résister au restaurant qui propose des burgers frites à partir de 10€! (CB acceptée je crois). Le village est agréable et donne envie d’en savoir plus sur son histoire, avec une belle église extérieure (à noter qu’il y a 3 Saint Dalmas dans les Alpes Maritimes). Repu, je continue en direction du col d’Anelle (1731m). Je traverse des zones à troupeaux mais je ne croiserai pas d’animaux. Au col, une source plus que fraîche me fait le plus grand bien. Le GR5 prend ensuite la direction de Saint Etienne de Tinée par un chemin carrossable et je croiserai malheureusement bien trop de 4X4 qui certes ralentiront à mon niveau mais je me mangerai quand même un peu de poussière.
C’est le 2ème jour de reprise, je ne vais quand même pas aller tout de suite au camping. Je suis fatigué, je ne vais pas pouvoir dépasser St Etienne de Tinée. Dans la descente, j’aperçois un plat en accès libre à côté d’une cabane. Trop tentant, je me pose, il n’y a personne mais on est vendredi, je vais quand même attendre 19h pour monter la tente. Chouette, j’ai du réseau, je sors du mode avion, je me connecte, je regarde un peu YouTube (super, un nouvel épisode de grandeur nature), le forum RL, je vois que JR, qui est aussi sur sa GTA, viens de poster sur son Instagram, nous ferons tous les 2 un échange en vidéo chacun sur son bivouac respectif, c’était marrant!
Allongé dans la tente, il est presque 21h quand je vois arriver une voiture sur le chemin. Merde me dis je, c’est pas bon, si c’est le proprio du terrain je suis peut être bon pour dégager… En fait, ce sont des voisins qui ont leur chalet un peu plus loin mais désservi par le même accès. Je leur explique que j’étais crevé et que tout était en pente alors je me suis posé là. Ils m’expliquent que le proprio n’aime pas trop les campeurs mais comme il n’est pas là, alors bon… et puis je sors la phrase qui les rassure: je suis propre et je ne laisse pas mes détritus. Ouf, je ne me voyais pas chercher un autre coin à la nuit tombée!

bilan J18: Plus qu'hier avec 2h de marche seulement, aujourd’hui était véritablement une journée de reprise. Je n’ai pas l’impression de repartir de zéro côté forme physique, comme quoi, même avec une coupure de 18j, le corps reprend vite le rythme d’une bonne journée de marche. Concernant le burger frites, commentaires inutiles: Miam! Ce bivouac m’apprendra à fuir les zones de chalets pour planter la tente, même si apparemment personne, même si un peu isolé, il y a le risque de se faire déloger.

pas de la Cavale (2671m) au matin

"plongée" dans la descente

col des Fourches (2261m)

Dolines vues depuis le col des Fourches

plaisir gourmand du randonneur...

le village de Saint Dalmas le Selvage (1500m)

l'église et le GR5 qui passe à côté

Bebacksoon · 04-10-2020 13:33:49

samedi 22 août J19:

Départ 6h04. Je commence cette journée par mon arrivée à Saint Etienne de Tinée. Je tombe sur la boulangerie Centrale (c’est son vrai nom), j’entre pour m’approvisionner un peu (du pain, un sandwich au poulet, quelques viennoiseries pour le matin et un coca pour le coup de boost en sucre, en cas de montée un peu raide). Je suis surpris de voir que cette boulangerie ne prend pas la CB malgré le fait d’être “en ville”. Je poursuis mon chemin à travers les ruelles de la ville puis le long d’une petite route. Je me souviens avoir vu l’appellation route de Nice et le fait d’avoir vu Nice, j’ai réalisé que mine de rien, je m’approchais du but (même si mon arrivée prévue est Menton).
J’attaque une montée à flanc de montagne et à travers les arbres. Une fois de plus, quand on part de la vallée, j’ai la confirmation qu’il faut s’attendre à une bonne grimpette. Alors que je fais une pause en buvant mon coca dans un virage de la montée, 2 trailers passent d’un bon pas en me saluant et en reconnaissant que c’est une bonne rampe! J’arrive à la station d’Auron dont le seul intérêt serait de pouvoir se ravitailler mais j’ai ce qu’il faut.
Au pied des pistes et au moment d’attaquer le col du Blainon, des pancartes préviennent que le GR5 est fermé pour causes de travaux. Qu’à cela ne tienne, je décide de passer “sous ma propre responsabilité” comme ils l’indiquent. On est samedi et j’arriverai au col de Blainon (2008m) sans croiser aucun engin. Au col, courte pause, allongé sur le plastazote et la tête sur le bas du sac à dos, puis je m’engage dans la descente. On est plein sud et le soleil commence à chauffer. Il y aura peu d’eau d’ici la Roya et je me souviens avoir bu directement avec la paille et le sawyer dans un filet de source. Cette paille a son utilité d’après moi quand il n’y a qu’un filet d’eau courante entre les herbes ou les cailloux.
Je passe à côté de petits chalets et bicoques dont certaines sont effondrées, une chapelle en ruine également avec sa cloche toujours en place, vestiges d’une autre époque où la montagne était lieu de vie et de travail.
J’aperçois un randonneur qui rejoint, depuis une hauteur, le chemin. Il me demande si c’est bien le GR5, ce que je confirme. Nous discutons ensemble dans la descente, il traverse aussi les Alpes et se dirige vers Nice. Un peu avant le village, j’aperçois au bord du chemin de la lavande sauvage: pas de doute je m’approche de la méditerranée!
Je me pose au refuge-gîte de Roya pour boire un soda et grignoter mes cacahuètes. Il fait beau et chaud, je vais avoir plusieurs heures de montée, je me renseigne auprès de la personne du refuge s’il y aura de l’eau sur le GR pour le prochain col. Il me répond que oui, jusqu’au replat avant le col de Crousette mais qu’après ce sont des crêtes et donc pas d’eau. Il y a une fontaine aux pieds des escaliers du gîte, je mouille casquette pour la tête, buff pour le poignet ainsi que le t-shirt pour le corps, au milieu des guêpes maçonnes qui prennent elles aussi de l’eau par cette chaude journée.
Le début de la montée au col de Crousette se fait à l’ombre de la forêt. La montée est agréable avec la rivière en contrebas. En s’approchant du col, il y a des troupeaux de moutons. Le GR passe même le long d’une cabane de berger avec 2 patous couchés à côté. Sur le coup, je suis surpris de réaliser que je vais devoir passer à côté d’eux, un des patous aboiera un peu et se dirigera vers moi. Je connais les chiens, mais avec les patous je ne suis pas toujours rassuré. Calmement, je m’écarte le plus possible et je m’arrête lorsqu’il vient vers moi sans charger et aboyant mollement. Je m’arrête, m’appuyant sur mes bâtons, lui parlant tranquillement, il vient me sentir et puis il repart me laissant poursuivre. Il n’y a pas de troupeau vers la cabane, les animaux sont plus haut, les 2 patous doivent se reposer ici et n’ont pas de troupeau à défendre à cette heure.
Je retrouve le randonneur rencontré en descendant vers Roya, je crois qu’il s'appelle Pierre, nous allons marcher et discuter ensemble en direction du col. On parle matériel et randonnée, du GR5 et des endroits que nous avons tous les 2 parcourus depuis St Gingoph. Il n’est pas mul mais il connaît la démarche, il a une tente MSR Carbon Reflex et j’apprendrai qu’il avait acheté son permis pour faire le PCT cet été mais qu’il avait dû tout annuler à cause du covid. Du coup, nous parlons du PCT et je suis surpris qu’il ne soit pas plus mul que ça pour ce genre de traversée mais il est jeune et son point de vue est que si on peut faire une GTA, on peut faire le PCT (allez hop, je mets ça dans un coin de ma tête… Haha!). Il faut juste gérer la logistique, la durée, les climats mais qu’il y a beaucoup moins de relief que dans les Alpes.
Nous allons arriver au replat qui précède le col, cela forme une sorte de cirque, je trouve l’endroit magnifique sous un beau ciel bleu! J'aperçois 2 tentes Quechua posées et je comprends que ce sont des tentes pour le berger lorsqu'il doit regrouper et dormir à côté de son troupeau la nuit à cause des loups. Nous traversons d’ailleurs prudemment un bout de troupeau, sans patous visiblement, avant d’arriver au col de Crousette (2662m). Le panorama est splendide! C’est sauvage et minéral avec le mont Mounier juste à côté, le soleil brille mais le vent souffle fort. Nous passerons par la stèle Valette avant de redescendre dans un environnement toujours sauvage et minéral. Nous croisons un berger posé à côté du GR et qui surveille son troupeau au loin, il est visiblement au téléphone! Un de ces chiens aux allures de molosse, posé sur le chemin fait sa sieste et entrouvrira à peine les yeux à notre passage.
Nous discutons avec Pierre et je suis devant dans la descente. Nous projetons d’aller au refuge de Longon, mais Pierre a appris d’un garde du parc, il y a 48h, que le refuge était alors fermé pour cas de covid. Espérons qu’il ait pu ré-ouvrir?! Pierre a un peu mal au talon, en fait mon rythme pépère à la descente ne lui convient pas. Il a besoin de filer en descendant et moi c’est le contraire pour mes pieds! Il passe devant moi et il disparaîtra assez vite de mon visuel. Nous allons nous rejoindre au bord d’une rivière qui est la bienvenue pour faire le plein d’eau après la traversée de ces terrains secs. Pierre a envie de rester pour bivouaquer, se laver, il arrivera bientôt à Nice et pas besoin d’avancer à tout prix. De mon côté, j’ai envie d’une bonne bière d’une part et d’autre part je dois avancer le plus possible pour arriver à Menton dans les temps. Nous nous saluons et je décide d’aller seul jusqu’au refuge de Longon.
En cette fin de journée, je vais passer les portes de Longon pour arpenter un replat où paisse nombre de vaches. Un berger rassemble son troupeau un peu plus haut, il doit être 19h passé. J’aperçois enfin le refuge mais nul tente de bivouac à l’horizon… ça sent pas bon. Arrivé sur place, l’entrée du refuge est barrée par un engin agricole et des barrières sont disposées autour de la cour du refuge. Portes et fenêtres sont ouvertes mais personne de présent (j’apercevrai la famille du gardien plus loin et plus haut contre la paroi rocheuse, là où ils parquent leur troupeau pour la nuit). Je fais le plein d’eau à la fontaine accessible. Je suis crevé, je regarde autour pour un bivouac mais c’est tristounet et l’endroit ne m’inspire pas. On m’a dit qu’on mange bien au refuge par contre si c’est fermé autant trouvé un spot un peu plus loin. Je poursuis donc, il doit être pas loin de 20h. Je réalise soudain que je vais devoir attaquer une descente à travers bois, ça sent pas bon pour trouver un endroit plat pour ma Lanshan2! J’aurai dû faire demi tour mais je continue bêtement en pensant que je trouverai bien un endroit un peu plat. J’entends soudain un grognement et un bruit de galop, j’ai une poussée d'adrénaline, avant de m’apercevoir qu’un sanglier vient de détaler 10m devant moi. Finalement, je finirai à la lampe frontale pour me poser de nuit à 21h30 sur les premiers plats que ma lampe va éclairer au bord du GR (non loin du lieu dit Rougios où se trouve quelques chalets).
Journée commencée à 6h04 et finie à 21h30, ouf! je m’endors comme une souche en réalisant que je viens de réaliser une première pour moi en me posant de nuit: j’espère juste que je ne me suis pas posé dans un champs de vaches ou de chevaux!

Bilan J19: Sauf éboulements ou glissements, il ne faut pas toujours se fier aux indications de fermeture d’un GR pour travaux, surtout le week end. Autant je n’ai pas aimé passer par la station d’Auron, autant l’environnement du col de Crousette est dépaysant et sauvage (un coup de coeur de ma traversée!). Un refuge fermé n’est pas forcément indiqué en amont, même en pleine saison. Si j’avais étudié un tant soit peu la carte après le refuge de Longon, j’aurais pu voir que j’allais descendre à travers bois dans la vallée. Un hamac m’aurait rendu service pour me poser dans la forêt par cette nuit sans pluie. Poser le bivouac la nuit ne se fait pas sans un risque de se poser à un endroit que l’on aurait évité le jour (ruches, parc à animaux, zones humides, terrain privé etc…).

abri naturel avant Roya en cas d'orage

plat avant le col de Crousette (2662m)

panorama en montant au col de Crousette

vue sur le mont Mounier (2817m) en descendant du col

Bebacksoon · 10-10-2020 15:47:18

dimanche 23 août J20:

Départ 6:12. Ce début de matinée, je vais finir de descendre sur St Sauveur sur Tinée. Juste avant, je traverse un joli village perché sur le flanc de la montagne: Roure. Je suis parti ce matin avec juste une Ricorée dans le ventre et en haut du village, je repère un espace avec banc, abri, eau, poubelle, je me pose pour manger un lyophilisé Décathlon: pâtes bolo. Dans le village, je repère un gîte communal. Ces gîtes communaux dans les villages sont souvent d’un très bon accueil et pas cher. Enfin dans la vallée, je traverse St Sauveur sur Tinée qui me déçoit un peu, il y a juste une route centrale et comme c’est dimanche, pas grand chose n’est ouvert. Je fais le plein d’eau à une grosse fontaine et je me dirige vers Rimplas.
Il fait beau et chaud. Je songe que je vais bientôt rejoindre le GR52 et qu’il n’y aura pas de point de ravitaillement à part les refuges. Il va falloir faire les courses mais on est dimanche et le Vival de la Bolline ferme à 13h, ça va être serré! Je prends rapidement un soda à l’hostellerie du randonneur à Rimplas. Tout comme Roure, Rimplas est un très joli village en hauteur. Il doit faire bon vivre ici, du moins c’est le sentiment que je ressens en traversant le village. C’est pas tout ça mais le temps file et c’est avec un pas de marche nordique que j’arrive à la Bolline à 12h50 devant le Vival! Ouf! j’attrappe chips, bière, pain, jambon, saucisson, lait, gâteaux, salade de thon etc… A la sortie du magasin à 13h, 2 jeunes randonneuses arrivent devant la supérette pour se voir notifier que le magasin ferme et je les retrouve dépitées sur la place un peu plus haut où nous nous posons ensemble. Je culpabilise un peu avec mes victuailles et je leur propose mes figolus mais elles ont encore à manger. Nous discutons, elles sont de Lyon, étudiantes et elles font aussi la gta. Elles m’expliquent qu’elles voulaient comme moi faire le plein pour les 4 jours qui arrivent sur le GR52. Vu les circonstances, elles projettent de dormir au camping de St Dalmas de Valdeblore pour acheter de la nourriture dès l’ouverture le lundi matin, avant d’attaquer le GR52. Nous nous saluons et je poursuis.
Je passe à St Dalmas sans m’arrêter, il y a pourtant un restaurant pizzeria bien tentant, mais je dois avancer. J’envoie un mail à Hervé27 de RL (que je salue s’il me lit ici :-) car je sais que le Valdeblore est “son” territoire et il m’a donné de bons conseils dans ma préparation (ainsi que les conseils de Redfish que je salue aussi s’il me lit ;-).
Me voilà officiellement sur le GR52 à remonter plein nord! (ça fait bizarre). Le temps se gâte alors que je monte au col de Veillos, il y a même quelques coups de tonnerre. Je reçois une réponse de Hervé27 qui confirme mon idée d’établir le bivouac vers les lacs des Millefonts. Je choisis le lac Petit (2225m). C’est brumeux mais la pluie s’est arrêtée. Personne d’autres sur les lieux. J’entends au loin quelques bruits d’une vacherie proche. Il me semble me souvenir que c’est le soir d’une finale de foot et de coupe d’Europe, heureusement même à la radio je ne capte rien. Sous le col du Barn, dans une atmosphère brumeuse, je suis seul au monde et pourtant je me sens bien et serein. Je passerai une bonne nuit malgré le manque de conservation de chaleur de mon duvet +10°C confort…

Bilan J20: A plus de 2000m dans les Alpes en été, si humidité et du vent sous tarp, un duvet plume +10°C confort est un peu juste, même avec un matelas TAR neo xlite très isolant et une polaire. J’ai mangé toutes les sucreries achetées (2 paquets de bonbons) en une seule journée alors que prévu pour 4 jours :-(
J’ai réellement apprécié être seul pour bivouaquer, dans une nature sauvage.
Si isolé et avec des conditions météo mitigées, pour la tranquillité d’esprit au bivouac, il est préférable d’avoir du matériel dont on est sûr (tente pouvant être protectrice, duvet plus chaud, matelas isolant et costaud, vêtements performants).

le vieux village de Roure

vue sur St Sauveur sur Tinée

à la fermeture du Vival de la Bolline

lac Petit des Millefonts (2225m)

bivouac

Hervé27 · 10-10-2020 18:58:46

Salut Bebacksoon

Heureux que tu aies profité du bivouac à Millefonts pour toi tout seul .

Je n'avais pas eu le temps de te dire que l'an dernier, 2 MULS anglais sur la GTA et qui bivouaquaient au dernier des lacs de Millefonts (le Lac Gros) au pied du Col du Barn, ont vu leur bivouac "attaqué" par les loups qui s'en sont pris à leurs sacs de nourritures : twofoolswalking

Je suis passé à Valdeblore mi-septembre pour y refaire certaines de mes balades favorites ... Les quelques images reçues ces derniers jours me disent que beaucoup de ces parcours ne seront désormais plus jamais les mêmes ... Juste une tôle arrachée sur notre toiture et de l'eau dans le grenier, mais j'appréhende ce que je découvrirai à mon prochain passage

Bebacksoon · 10-10-2020 20:20:53

Salut Hervé27

Merci pour ton message
J'ai aussi une pensée pour ceux qui ont subi ces intempéries. La nature est belle et aussi parfois terrible. J'imagine aussi que nombres de chemin de randonnées auront été chamboulés...
Pour les loups sous le col du Barn, j'ai regardé la vidéo (je connais cette chaîne YT de ces talkative mul anglais et je suis sidéré d'apprendre que des loups puissent s'approcher d'un bivouac, en PRÉSENCE d'humains, pour voler de la nourriture. Le renard, je savais, l'ours je peux admettre, mais j'étais persuadé que les loups fuyaient à la ronde la présence des humains.
Finalement, c'est peut être bien que tu ne me l'ais pas dit dans ton message!
J'en reparlerai mais la seule fois où j'ai pensé au loup, c'est quand j'ai dormi à la belle étoile au dessus de Sospel... là sans la "protection" de la tente, j'avoue avoir eu un peu de peine à m'endormir car j'entendais des chiens de troupeau aboyés du côté du mont Razet dans la nuit...

Bebacksoon · 11-10-2020 12:46:09

lundi 24 août J21:

Départ 6h29. Je passe le col du Barn (2452m) et me voilà de nouveau dans le parc national du Mercantour. Descente tranquille vers le vallon de Mollières et c’est tout aussi tranquillement que je passe le col de Salèse (2031m). Le GR52 suit ensuite le vallon de Salèse, je croise des marcheurs à la journée, ces 2 vallons étant accessibles par la route. J’arrive au Boréon et je repère un gîte en bordure du GR52, il y a des affaires mais bizarrement les portes sont fermées. Flûte, j’aurais bien mangé un morceau pour midi. J’appelle au téléphone et tombe sur un répondeur, je raccroche. Tant pis, je me remets en route quand mon téléphone sonne: le gîte me rappelle, en fait ils sont en pause le temps de midi. Je suis assez surpris de ces horaires mais ils me proposeront une tarte aux myrtilles avec une bière et je peux payer en CB, ça me va bien. Je consulte la météo et des orages sont annoncés pour l’après midi.
Je repars en entrant dans le vallon du Boréon avec pour objectif de passer le pas des Ladres. Je croise pas mal de marcheurs. Le ciel devient de plus en plus menaçant et je reçois quelques gouttes de pluie. Je m’équipe de ma veste de pluie PUIS je passe la jupe de pluie autour de la taille, je suis en short. C’est le début de l’après midi et je croise maintenant beaucoup de marcheurs en descente vu la météo. Soudain la foudre tombe pas très loin dans la vallée derrière moi, sonnant comme un coup de semonce.
Je croise un marcheur, nous nous saluons, alors que je continue, j’entends dans mon dos: “ vous allez où? ”. Sans me retourner, je réponds au pas des Ladres, ce à quoi il répond “je vous conseille d’aller au refuge de Cougourde et d’aviser prudemment en fonction de la météo”. Je me retourne et je vois qu’en fait c’est un garde du parc. Il m’indique que de forts orages sont prévus jusqu’à 16h et un détour par le refuge ne me fera perdre que 30mn, je pourrais rejoindre le lac de Trécolpas par une traverse sans avoir à faire demi tour. Me voyant avec un équipement léger, il me dit de faire attention à 2 choses, le froid et la foudre et de me poser sous abri sans attendre l’heure légale du bivouac en cas de pluie. Je dis oui mais je le prends un peu de haut. J’ai envie de lui dire que j’arrive du lac Léman et que je n’ai pas attendu ses conseils pour traverser les Alpes: la suite prouvera qu’il avait bien raison de me mettre en garde!
Je décide d’écouter son conseil et de bifurquer vers le refuge et de voir venir. Au refuge, je demande si manger une omelette est possible mais c’est l’après midi et le gardien me propose plutôt une part de tarte aux myrtille, je lui réponds que je viens déjà d’en déguster une, “pas aussi bonne que la nôtre” me répond il dans un sourire de tentateur. Je vais boire un demi à l'extrémité d’un banc pour profiter de l’abri de l’auvent sur la terrasse. Dehors, il pleut et ça tonne un peu mais je vois que ça s’ouvre de plus en plus. Des personnes arrivent et demandent s’ils peuvent rester pour la nuit. Au bout de 30mn, je décide de repartir car sinon je ne pourrais pas passer le pas dans la fin de journée. Finalement, l’orage n’aura pas été si méchant que ça.
Je vais marcher 20mn, en fait suffisamment pour m’éloigner du refuge sans arriver encore au lac, quand une 2ème vague orageuse va me surprendre méchamment sur le chemin de traverse en flanc de montagne. C’est le déluge! et ça pète vraiment à côté. Je vais essayer de me réfugier sous un mélèze non isolé, essayant de me rassurer me disant que cet arbre de taille conséquente et donc âgé n’est pas situé à un endroit prédestiné à recevoir la foudre. Après la pluie tombe de petits grêlons. Je vais rester ainsi plus de 30mn. Je chausse mes moufles imper, enfilées SUR la manche de ma veste de pluie. Malgré le mélèze, la pluie ruisselle sur moi et mon sac. Je constate que mon short se mouille, je n’ai pas pensé à enfiler la jupe sous la veste et du coup, l’eau qui ruisselle sur la veste s’infiltre dessous à la ceinture de la jupe. J’ai les mains mouillées pour la même raison car l’eau qui ruisselle sur la manche de veste s’infiltre dans le haut des moufles… J’ai pu glisser mon téléphone dans un ziplock, mais l’orage est venu trop rapidement pour que je me prépare à le recevoir. Je n’ai même pas pensé à poser le plastazote sur le sac à dos pour le protéger un peu. Profitant d’une accalmie toute relative, je décide de finir d’arriver en 15mn au lac de Trécolpas. Il tonne autour de moi, j’essaie de me dépêcher et je manque plusieurs fois de glisser sur les rochers. Je me calme un peu et je me dis que si je me précipite et si je perds mon calme, c’est comme cela que je vais faire une bêtise! J’arrive enfin au lac quand la pluie s’arrête!
Je pose ma tente extérieure et me glisse dessous. Ouf! à l’abri, il doit être 17h. Maintenant, je commence à avoir froid étant tout mouillé. Heureusement, le liner a maintenu mes affaires au sec. Je me déshabille, sauf le boxer, pour enfiler ma polaire en haut sur la peau et également mon bas en polaire, je change de chaussettes et je me glisse dans mon duvet léger. Une troisième vague orageuse va passer avec de la grêle pas trop méchante mais en abondance. Le pas des Ladres, ça ne sera pas pour aujourd’hui. Je ne me réchauffe pas trop, j’ai des frissons. Je me rends compte que mon boxer, que je ne pensais pas trop mouillé, est entrain de mouiller mon duvet par la pression de mon poids. Et alors que je bois mon thé chaud, je réalise que de l’eau de mes affaires mouillées touche mon duvet également…
Dans ces conditions et avec le duvet humide par ma faute et la précipitation à vouloir me glisser dedans rapidement, je sais d'avance que je vais avoir froid cette nuit. Je repense aux conseils du garde: ça a bien tonné autour de moi et à vouloir fuir l’orage et le tonnerre j’aurais pu glisser et me faire mal. Les affaires mouillées et surtout le duvet pour le bivouac, je vais avoir froid comme il m’avait prévenu même si je ne risque pas l’hypothermie. Si le liner du sac à dos n’avait pas fonctionné ça aurait pu être pire!
Il est 19h et je vois passer les 2 étudiantes randonneuses que j’avais croisées à St Dalmas et qui ont dû partir ce matin même après leurs courses alors que moi je suis parti sous le col du Barn. Je leur tire mon chapeau, elles sont exténuées et trempées mais elles gardent le sourire! Belle leçon pour moi qui n’arrête pas de maugréer sous ma tente pour un duvet un peu mouillé.

Bilan J21: Gestion déplorable du gros orage et de la pluie (habillement) mais au moins j’ai (encore) appris de mes erreurs ce jour là. Sous l’orage, j’ai oublié de laisser les bâtons en alu à distance. La précipitation est l’ennemi du randonneur. J’ai voulu avancer pour une question de planning malgré une mauvaise météo alors que j’aurais pu poser tranquillement mon bivouac au refuge. Je me suis précipité pour me réchauffer et j’ai mouillé mon duvet. Le garde avait bien raison en cas d’orage en altitude: la foudre et le froid sont les 2 dangers dont il faut se protéger.

passage au col du Barn (2452m)

lac de Trécolpas (2150m)

après les orages, bivouac au bord du lac de Trécolpas

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#26 24-09-2020 13:02:29

Re : [Récit + liste] GTA juillet/août 2020 Bebacksoon

#27 24-09-2020 18:27:42

Re : [Récit + liste] GTA juillet/août 2020 Bebacksoon

#28 24-09-2020 22:33:31

Re : [Récit + liste] GTA juillet/août 2020 Bebacksoon

#29 24-09-2020 22:51:58

Re : [Récit + liste] GTA juillet/août 2020 Bebacksoon

#30 24-09-2020 23:08:07

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#31 25-09-2020 10:13:04

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#32 25-09-2020 12:06:12

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#33 25-09-2020 12:43:24

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#34 25-09-2020 19:34:29

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#35 25-09-2020 19:48:26

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#36 25-09-2020 20:05:22

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#37 26-09-2020 09:59:27

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#38 26-09-2020 10:02:07

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#39 26-09-2020 11:48:25

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#40 27-09-2020 11:54:27

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#41 27-09-2020 12:11:54

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#42 27-09-2020 13:38:59

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#44 27-09-2020 16:30:06

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#47 10-10-2020 15:47:18

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#48 10-10-2020 18:58:46

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#49 10-10-2020 20:20:53

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#50 11-10-2020 12:46:09

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