[Récit + liste] La Trtraversée De Belledonn

ACJL · 02-11-2022 08:41:43

La Trtraversée De Belledonn

Où l'on comprendra plus tard qu'il n'y a pas de fautes dans le titre

Jour 0
Vendredi 29 juillet, ma colocataire et moi même nous réunissons dans le but de faire le tour du Mont Lozère. Une rapide vérification de la météo indique 40° à Florac pendant trois jours consécutifs. C'est trop ! Il faut trouver un endroit plus ombragé. Ce sera un tour près du ballon d’Alsace. Vérification des prix du train... 900€ l'aller retour pour deux. Finalement, ce sera un départ direction Grenoble pour la haute traversée de Belledonne ! Je ne suis pas entièrement enchanté par le fait d'aller en haute montagne car ma coloc n'en a jamais fait, et que Belledonne, je ne connaît pas, mais ça a l'air raide et caillouteux. Enfin, vu toutes les contraintes pour le choix de l'itinéraire, on est bien obligé d'en relâcher quelques unes - ce sera l'occasion de tester. Les cartes ne sont pas disponibles sur Clermont, il faudra les acheter à Grenoble en passant, alors pas d'étude préalable de l'itinéraire, ce sera la surprise (aucun de nous n'aime regarder ça sur écran). Y aura-t-il des possibilités de ravitaillement ? Mystère. Nous partons avec une semaine d'autonomie alimentaire, durée prévue de la randonnée. (Nous prévoyons de ne pas avoir le temps de faire toute la traversée, et de nous arrêter au milieu)

Préparation d'une quantité raisonnable de fruits secs et à coque

Voici maintenant ma liste pour ce périple. La moitié de chaque objet commun (signalé par un astérisque) sera comptée dans le poids total, même si la répartition ne s'est finalement pas faite comme ça (couper la tente et le réchaud en deux posait quelques problèmes logistiques). Je n'ai pas de liste pour ma coloc, je lui ai prêté un walden 400 et un Zlite, pour le reste elle est très peu équipée (et ne souhaite pas investir), donc c'est beaucoup de choses en coton ou un peu lourdes, mais le minimalisme est là, le poids restait donc contenu.

Porté sur moi
Objet	Modèle	Masse
T-shirt ML	kalenji	132
Pantalon	wanabee synthétique	229
Chaussettes (paire)	wanabee synthétique	48
Chaussures (paire)	Salomon basses	800
Caleçon	athena sport	48
Casquette	quechua	67
Lunettes		16
Montre	casio	28
Scotch gris		20
Bâtons (paire)	Wannabe hike 500 Carbon	381
	Total	1769

Portage
Objet	Modèle	Masse
Sac à dos	Montagne JJ	450
Sac plastique x2		30
Sac étanche	Sea tu summit sil 8L	36
Sac étanche	Sea to summit nano 8L	24
Petit Ziplock x6	Auchan	36
	Total	576

Bivouac
Objet	Modèle	Masse
Abri A-Frame *	Fait maison	378 (189/p)
Piquet alu x16 *		160 (80/p))
sac piquets *		3 (1.5/p)
Sac survie	SOL escape bivy lite	150
Tapis de sol *	Polycree	46 (23/p)
Matelas	Nemo tensor	376
Quilt	Apex 167 maison	630
Collant merinos	wanabee	152
Lampe *	Auchan	13 (6.5/p)
	Total	1608

Hygiène
Objet	Modèle	Masse
Savon	Marseille	8
Serviette	Pas Microfibre	38
Brosse à dent		4
Coupe-ongle		15
PQ (un peu)		25
tire tique		0,5
Pansements x10		4,5
Paracétamol x6		6
Lunettes de soleil	+ étui	35
Boules quies	paire	1
	Total	137

Vêtements
Objet	Modèle	Masse
Veste imper respi	Montane 777	134
Jupe de pluie	Sac poubelle jaune	42
Polaire	1er prix	285
Gants	quechua forclaz	22
Doudoune	Forclaz100	288
Bonnet	Pipolaki	49
Chaussettes (paire)	wanabee synthétique	48
Caleçon	athena sport	48
	Total	916

Divers
Objet	Modèle	Masse
Carte IGN x3 *		264 (132/p)
APN	Olympus TG4	249
Carte d'identité+CB		9
Cheques (3)		4
Argent liquide	80	9
Papier + stylo		23
Fil + aiguille		2
Masques	jetables	4
Clef *	De chez moi	10 (5/p)
	Total	437

Alimentation
Objet	Modèle	Masse
Purificateur eau *	Micropur forte 100	10 (5/p)
filtre *	Katadyn befree	73 (36.5/p)
Gourde x2	Bouteille hépar 1L	44
bol *	vert	30 (15/p)
bouteille *	villageoise 25cL	18 (9/p)
Couteau *	Opinel n°6 allege	25 (12.5/p)
Cuillere pop.	Decathlon	14
Réchaud gaz + briquet *	primus	106 (53/p)
Popote evernew *		148 (74/p)
	Total	263

Poids total à sec : 3937g. Rien de très original, c'est plus ou moins ma liste habituelle. Le SOL escape bivy lite n'était pas nécessaire, je l'ai pris principalement pour l'essayer.

Pour la nourriture, je n'ai pas de tableau aussi détaillé, juste deux photos. Environ 3000kcal par jour et par personne, la moitié apportée par le mélange de fruits secs/à coque, l'autre moitié se répartissant entre fromage, purées, soupes, nouilles de riz, biscuits salés et "biscottes", le tout pesant 4,5kg/personne pour la semaine.

Nous avions une capacité de portage de 2,5L par personne, rarement atteinte, mais elle fut parfois nécessaire vu la canicule. Au final, un sac de 10kg tout compris au départ avec 1,5L d'eau.

Je vais essayer de poster environ un jour par jour, modulo les jours d'oublis, les jours de flemme, les jours de pas le temps, les jours de pas envie.

Clem_Ly · 02-11-2022 09:28:17

Salut ACJL ! Hâte de te lire, pour revoir Belledonne et comprendre cette histoire de faute de frappe.

Tu l'as faite dans quel sens ? Si départ de Grenoble de ton côté on a pu se croiser car j'ai fait Aiguebelle Chamrousse du 24 au 31 juillet cet été.

brons07 · 02-11-2022 10:03:43

Bonjour,
J'attends aussi le retour.
gr738 réalisé au printemps 2021.
tb souvenir même si c'est bien raide.

Joy Supertramp · 02-11-2022 11:17:47

Hello,

Je parie sur un faux départ et pas le temps d'aller au bout

tolliv · 02-11-2022 19:46:15

Moi je parie sur 4j pour trouver les cartes à Grenoble pendant lesquels vous avez mangé toutes vos provisions !
Puis une belle personne vous les a donné gracieusement d'où le nom "Belle don"

Dernière modification par tolliv (02-11-2022 19:47:01)

Manche · 02-11-2022 22:34:44

Moi, je parie que ACJL a regretté d'avoir porté 4.5 kg de nourriture, parce qu'il a trouvé plein de produits frais et de bons petits plats sympa sur le chemin.

brons07 · 03-11-2022 10:18:41

Bonjour,
De mémoire un seul ravito au gîte de la Martinette à mi parcours avec peu de choix en cette saison.

ACJL · 03-11-2022 11:32:35

Jour 1
Départ pour la gare. Le voyage jusqu'à Grenoble se passe sans encombre, et nous trouvons facilement la librairie Grenobloise indiquée par une amie pour acheter les cartes (Pari perdu pour Tolliv, je vous spolie pas pour les autres !). Un bus nous dépose ensuite à 16h à Vizille, point de départ de la randonnée. Il fait une chaleur terrible (nous sommes en période de canicule !) Au programme de cet après midi, environ 1000m de d+ dans les bois, par un chemin pas vilain ayant le bon goût d'être ombragé. Le chemin sera agrémenté de plusieurs petites sources qui ont le bont goût de couler, ce qui m'étonne un peu vu la sécheresse.

Un hêtre au tronc tortueux :

Nous arrivons au Mont Sec dont la fontaine est tarie : peut-on vraiment le lui reprocher ?

Un peu plus haut, nous quittons brièvement la forêt et pouvons observer la vue sur la vallée dont nous venons.

Un peu plus loin, le col de la Madeleine est bien sec dans le soleil couchant. Une chapelle doit s'y trouver, mais nous ne l 'avons pas vue.

La nuit tombe vite dans les bois, nous nous arrêtons un peu plus loin près d'une grange en ruine, vers 21h.

Il devrait faire beau et les arbres nous protègent d'une rosée éventuelle : ce n'est pas la peine de monter la tente, belle étoile pour ce soir. Nous nous couchons rapidement après avoir dégusté un couscous-velours-de-tomate-mozzarella réhydraté à l'eau froide.

Dix minutes plus tard, un bruit d'animal mécontent retentit. Chien ? Bête du Gévaudan ? Cancer du poumon ?
La bête est revenue 4 ou 5 fois pendant la nuit avant qu'on ne puisse l’apercevoir au petit matin : c'était un chevreuil ! J'avais oublié leur chant mélodieux...

@Clem_Ly Je vais aller lire ton récit, bien envie de voir comment est la progression dans l'autre sens !

ACJL · 05-11-2022 09:11:32

Jour 2.

Départ à 7h en direction du lac Luitel. Le chemin traverse une forêt assez fermée, qui s'ouvre de temps en temps pour nous laisser voir un peu de paysage : Grenoble, le vercors.

Une petite heure de marche et nous arrivons au lac et sa tourbière. L'eau ne fait pas envie. Heureusement il y a une fontaine pas loin.

Le chemin repart dans la foret et traverse quelque fois la route. Deux heures plus tard nous arrivons à Chamrousse, une petite station de ski, BERK !

Les lacs Roberts sont indiqués à 1h30 et nous prévoyons d'y pique-niquer et d'y faire la "pause canicule" (Nous évitons de marcher entre 14 et 16, il fait trop chaud). 30 minutes de montée inintéressante dans les pistes de ski avant d'atteindre l'aiguille, micro-sommet d'où l'on peut voir les massifs du Vercors et de la Chartreuse. D'ici part une bifurcation quittant les pistes. Ouf !

De l'autre coté de la vallée se dresse le massif de la Chartreuse.

Quelques moutons squattent le bord du chemin...

Mais c'est finalement un véritable embouteillage que nous mettons un bon moment à traverser !

Juste après les moutons, un petit lac occupe un replat, avant que le chemin ne se redresse en direction des lacs Robert.

On se rapproche ! Il est temps, il est déjà 14h et la chaleur commence à être difficilement supportable.

Les lacs sont magnifiques, on ne peut hélas pas en dire autant de la piste de ski et son télésiège...

Il y a même une petite cabane avec des matelas, ça peut toujours servir en cas de mauvais temps.

Pause midi écrasés contre un rocher pour profiter d'un peu d'ombre, rare dans les environs. Trempage de pieds et départ un peu après 16h en direction du lac Longet. Il fait encore assez chaud. Presque 2h de pause, ça fait beaucoup pour moi, alors je suis un peu impatient et je descends vite les premières centaines de mètres du sentier désormais légèrement rocailleux.

Ce n'est pas le cas de ma coloc, qui n'aime pas trop ce terrain, et qui a encore trop chaud. Nous avançons donc lentement. Je un peu suis inquiet pour la suite car ce type de chemin me parait typique de l'endroit, et je suis assez convaincu qu'il y aura des passages bien plus techniques.

Avant de remonter en direction du lac Longet, le lac Léama.

Nous arrivons enfin au lac Longet, vers 20h.

L'endroit est peuplé. Nous installons notre tente à l'aplomb du lac Bernard, lui même investi par des campeurs. L'endroit nous fournit des myrtilles pour agrémenter les crêpes que nous avions emporté. Après avoir regardé le coucher de soleil sur les montagnes, il est temps de terminer la journée.

Dernière modification par ACJL (05-11-2022 09:13:05)

Clem_Ly · 05-11-2022 10:19:14

Il m'a finalement l'air assez joli ce tronçon Vizille Chamrousse Plusieurs personnes m'avaient indiqué qu'il avait peu d'intérêt, même si évidemment comparé aux hauteurs ce n'est pas la même chose.

Je n'ai pas non plus aimé les environs des Lacs Robert, j'y ai un temps projeté de bivouaquer avant de fuir au vu de l'affluence !

Beau début de récit.

Dernière modification par Clem_Ly (05-11-2022 10:19:37)

ACJL · 06-11-2022 14:46:41

Vizille - Chamrousse, il y a des parties jolies dans la forêt, et au fur et à mesure de la montée on voit des petites vues, et le paysage s'élever petit à petit. Après ça reste un gros chemin et on croise la route pas mal de fois : en début de rando c'est pas si mal, en fin de rando quand on vient des sommets je comprends qu'on soit pas trop emballé !

Jour 3.
Ma coloc est re-motivée. Nous nous longeons dans un premier temps le lac Claret en direction du refuge de la Pra pour nous ravitailler en eau.

Arrivés au col du même nom, devant nous, le vallon du Mercier et le Lac du Crozet, notre prochaine destination.

Hélas, toute la zone est fermée par arrêté municipal, pour cause de risque d'éboulements (nous supposons que certains rochers ont été déstabilisés par la sécheresse).

Nous étudions la carte. Une seule variante est possible pour rejoindre le GR plus loin, c'est un chemin, qui mène aux lacs du Doménon puis franchit le col de Freydane avant de retomber sur le GR. C'est peut-être un peu caillouteux, mais c'est le seul chemin ouvert ! Nous commençons l’ascension et arrivons sur un premier petit plateau traversé par un torrent.

Derrière nous, le soleil se finit de se lever...

Il reste encore une montée avant d'arriver aux lacs. Cette montée s'effectue dans un pierrier.

Plus on avance, et moins ma coloc à l'air heureuse de vivre. Et moins elle a l'air vivante tout court. Aux trois quart de la montée, on fait une pause pour décider de la suite. Elle a peur dans ces chemins et elle ne sait pas trop si elle veut continuer là dedans. Il me semble que plus loin, il va y avoir des passages avec des longs pierriers et je ne pense pas que ce soit une si bonne idée pour elle :
Pas le choix, je la plante ici avec deux jours de nourriture pour redescendre et je continue seul. on va redescendre tout doucement sur le plateau en dessous pour faire la pause canicule et on réfléchira à une idée ensuite.

Avant ça, je vais quand même jeter un œil aux lacs du Doménon qui sont tout proches, ce serait dommage de s'en priver !

En bas, près du torrent, il y aura surement de quoi passer l'après midi les pieds dans l'eau.

C'est effectivement ce que nous faisons, petite baignade pour rincer nos vêtements et pique nique à l'ombre d'un rocher. L'étude de la carte est un peu déprimante : le massif est assez étroit, il n'y a pas énormément de variantes sans passer ce col ou sans redescendre tout au fond de la vallée. Le lendemain on pourrait aller au Lac David, mais à part ça, c'est un peu limité. Tant pis, on trainera un maximum pour profiter de l'altitude avant de redescendre dans la canicule.

Le soleil commence à baisser, aussi nous redescendons vers le lac Longet.

Celui-ci est infesté de campeurs, surtout d'un coté. De l'autre, nous trouvons un emplacement isolé et pique niquons au bord de l'eau sans être importunés.

ACJL · 08-11-2022 15:13:52

Jour 4

Nous commençons la journée par une montée assez douce jusqu'au lac David et y arrivons un peu avant 9h. Quelques campeurs finissent de plier leurs affaires et s'en vont. La journée prévue est courte, j'en profite pour me baigner. L'eau est fraîche mais ça va. Je sors et me sèche. Un couple croisé la veille au Doménon (qui a renoncé au même endroit que nous) arrive alors que je finis de me rhabiller. Je leur suggère de se tremper car l'eau est bonne. Le cri du monsieur une fois immergé me laisse penser qu'il n'a pas été entièrement convaincu.

En contrebas, le lac Longet. Vu d'ici, il est un peu triste, on voit bien à quel point il a été diminué par la sécheresse...

La descente jusqu'aux lacs Robert se fait par un chemin pas vraiment meilleur que celui emprunté la veille mais cette fois ci, ma coloc avance bien. Ainsi, nous arrivons aux lacs à peine après midi.

L'avantage de s'installer sous le télésiège, c'est qu'on ne le voit pas !

Nous n'avions pas prévu grand chose pour la suite de la journée, mais on ne va quand même pas rester là jusqu'au soir, ce serait un peu long. Ma coloc étudie la carte. « ce soir on va jusqu'au lac Achard, ensuite on passe par Rioupéroux, et on va au plateau des lacs de l'autre coté, ça a l'air bien et j'ai pas envie de rentrer alors que mon sac commence à peine à se vider des provisions ! ».

Une bonne idée que je n'envisageais pas car je pensais que redescendre tout en bas dans la vallée avant de remonter ne lui plairait pas. Elle me dit que ça ne la dérange pas : il n'en faut pas plus pour me convaincre, et nous nous remettons en route vers le col de la Botte.

L'ombre est rare, il faut en profiter quand on en trouve !

Une dernière vue sur les lacs Robert. C'est dommage ces aménagements, ce sera magnifique sinon.

Passé le col, on aperçoit un peu de neige du coté des Alpes

De l'autre coté, le Vercors qui se fond dans la brume de beau temps

Et en face, notre nouvelle destination.

Nous arrivons au Lac Achard vers 19h.

Nous n'avons plus d'eau. Celle du lac est marron-verdâtre, même une fois dans l'épaisseur réduite d'une bouteille. Nous prions les dieux du filtre de nous éviter l'intoxication. Autre bonne surprise, un panneau nous apprends que toute la zone est interdite au bivouac, jusqu'à la tourbière de l'Arselle quelques kilomètres plus loin. Nous repartons.

La zone est quadrillée de pistes de ski de fond non indiquées sur la carte, et les panneaux indicateurs ne font référence qu'aux noms de pistes... On tourne en rond pendant un moment avant d'enfin sortir de la zone interdite et se poser dans un bois. Il fait encore beau, ce sera une deuxième nuit à la belle étoile. Cette nuit encore, un chevreuil vient nous brailler dans les oreilles. Celui-ci a un cri aigu qui ressemble plus à ce que j'avais déjà entendu. Nous passons tout de même une nuit assez reposante, ce qui est une bonne chose car la journée de demain sera longue.

ACJL · 09-11-2022 16:57:49

Jour 5.

La journée s'annonce difficile : 1000m de descente très raide, suivis de 1500m de montée du même acabit. Je pense que ça va nous faire trop, il faudra trouver un moyen de s'arrêter en route. Peut-être la cabane de la queue du chien, au bout de 1000m de montée, mais c'est déjà pas gagné.

Nous partons assez tôt pour profiter de la fraicheur, en bas, ce sera la canicule. Nous descendons le chemin qui n'est finalement pas si raide, on dirait une grande piste de ski de fond qui ondule dans les bois. Au bout d'une petite heure nous arrivons sur... une... route ? Pas normal ça ! Après vérification, on s'est évidemment planté et on ne descends pas du tout vers Rioupéroux mais vers Séchilienne, qui contrairement à ce que l'on pourrait penser n'est pas un plat à base de poivrons mais un petit village au sud est de Grenoble.

Retour à la case départ : à 9h nous atteignons à nouveau notre lieu de bivouac. C'est mal barré pour finir l'étape. Un petit quart d'heure de recherche plus tard et le vrai chemin se révèle.

A son entrée, un panneau informatif : « Attention, passages aériens sécurisés par des câbles, risque de chute ».
AH.

Effectivement, ça s'annonce raide.

La vue de la vallée est assez belle cela-dit.

La descente sur Rioupéroux est quand à elle, comme prévu, désagréable. Finalement ce n'est pas vertigineux, mais c'est très raide et glissant. Ma coloc n'aime pas du tout, on avance très lentement, j'en ai marre !

Au bord du chemin, un épicéa mange un lierre

Vers 14h, nous atteignons ENFIN la charmante bourgade de Rioupéroux :
Une poste (fermée), une alimentation (fermée), une pharmacie (fermée), un bar tabac (fermé), deux fontaines (à sec), et une route nationale au meilleur de sa forme !

Hors de question de faire une grosse pause ici, à une demie heure de montée de l'autre coté, sur notre chemin, se trouve un hammeau nommé Les Clots qui sera au moins plus éloigné de la nationale.
Une belle surprise nous attends !

L'alimentation du lavoir est coupée, mais il reste une quarantaine de cm d'eau croupissant au fond du bac. Une oasis de fraîcheur qui est la bienvenue ! Enfin, tout est relatif, il fait tout de même 38°

d'après un thermomètre accroché à l'une des maisons du village.

Nous repartons vers 16h, il fait encore très chaud. Le chemin est raide, mais en montée ça va.

Plus le temps passe et plus la température devient supportable.

Quelques éboulis nous permettent de mesurer notre progression.

Et enfin, nous arrivons à la cabane !

Une chance, celle-ci existe, n'est pas écroulée, est ouverte et inocupée. Il y a même deux tables et des bancs. Le luxe, on va manger assez et avoir chacun notre "lit" !

tolliv · 09-11-2022 17:53:13

Purée, dans la cabane, t'a pas intérêt à donner un coup de coude dans le tube en fer vertical qui tient toute la charpente !

ACJL · 10-11-2022 09:05:43

Bah en vrai avec le poids qu'il y a dessus il est un peu enfoncé dans le bois, je pense pas qu'on risque de le faire tomber sans essayer très fort !

Jour 6 :

Après une bonne nuit de sommeil, nous nous mettons en route assez tôt vers le plateau des lacs - il ne nous reste pas beaucoup d'eau, atteindre un ruisseau avant la chaleur serait préférable.

Une petite vue sur la forêt de Chamrousse.

Nous arrivons au chalets de la Barrière où quelques poissons barbotent dans un trou d'eau vert fluo.

Et ça y est, nous sommes arrivés au plateau des Lacs ! Il fait moins chaud aujourd'hui, c'est agréable.

De l'herbe sèche, des tapis de buissons épineux, un terrain légèrement ondulé, des petits conifères, des rochers à fleur du sol. J'aime beaucoup. On se croirait dans les causses !

C'est beau, oui, mais ça manque quand même un peu... de lacs ! Hélas, le terrain étant plein de petites collines, on ne les voit pas depuis le chemin...

Petit ruisseau sur le chemin du refuge du Taillefer.

Et vue sur le massif de l'autre coté, probablement l'Alpe d'Huez

Nous nous arrêtons pique niquer près des premiers lacs que nous rencontrerons, le Lac Noir et le Lac de l'Agneau.

Ils sont agréablement biscornus et plein de micro iles et de langues de terre.

Un peu plus loin, une colline nous offre enfin une vue d'ensemble sur la partie ouest du plateau et ses nombreux lacs !

Le lac fourchu

(Et le lac Canard en arrière plan)

Lac de la Veche, Lac Noir, Lac de l'agneau et Lac Culasson

Et nous redescendons vers les Chalets de Poursollet. Sur le chemin, une petite pluie. Nous croisons également une dame promenant ses enfants, qui hurlaient à la mort que ces vacances sont horribles, qu'il

pleut des cordes, qu'ils marchent depuis des heures, qu'ils en ont marre et qu'ils vont surement mourir.

Petite pause au Lac de Poursollet le temps de faire sécher nos affaires de pluie.

Une petite marche dans la forêt plus tard, nous arrivons au Lac Claret.

Après quelques errements, nous ne trouvons pas d'endroit intéressant pour monter l'abri, alors on se rabat sur la cabane, bien plus rustique que celle de la veille (et de stabilité plus douteuse).

Demain soir nous serons rentrés normalement, un jour plus tôt que prévu, alors ce soir c'est festin, ce sera nouilles ET purée !

En début de soirée, un groupe de 6 scouts arrive à la cabane. On les entend de loin "ça y est, on est arrivés !". Aïe aïe aïe, ça semble compromis pour la nuit paisible. Nous nous saluons, puis le chef dit à ses troupes " La cabane est prise, on va aller plus loin !" Ouf !

Ytreza · 10-11-2022 11:50:32

ACJL a écrit :

#669764c'était un chevreuil ! J'avais oublié leur chant mélodieux...

Ça surprend toujours quand on n'est plus habitué

ACJL a écrit :

#670206Celle du lac est marron-verdâtre, même une fois dans l'épaisseur réduite d'une bouteille. Nous prions les dieux du filtre de nous éviter l'intoxication.

Tu pré-filtres avec un buff ?

Merci pour ce récit joliment illustré et plein d'humour ! Je viens de me taper une franche rigolade

ACJL a écrit :

#670063Plus on avance, et moins ma coloc à l'air heureuse de vivre. Et moins elle a l'air vivante tout court.

ACJL a écrit :

#670206Je leur suggère de se tremper car l'eau est bonne. Le cri du monsieur une fois immergé me laisse penser qu'il n'a pas été entièrement convaincu.

ACJL a écrit :

#670239Vers 14h, nous atteignons ENFIN la charmante bourgade de Rioupéroux :
Une poste (fermée), une alimentation (fermée), une pharmacie (fermée), un bar tabac (fermé), deux fontaines (à sec), et une route nationale au meilleur de sa forme !

tolliv a écrit :

#670242Purée, dans la cabane, t'a pas intérêt à donner un coup de coude dans le tube en fer vertical qui tient toute la charpente !

ACJL a écrit :

#670269Nous croisons également une dame promenant ses enfants, qui hurlaient à la mort que ces vacances sont horribles, qu'il pleut des cordes, qu'ils marchent depuis des heures, qu'ils en ont marre et qu'ils vont surement mourir.

Dernière modification par Ytreza (10-11-2022 11:51:03)

ACJL · 11-11-2022 08:56:21

Merci Ytreza !

Je n'ai pas pré-filtré, je n'y ai pas pensé sur le coup mais j'aurai probablement dû, le débit du filtre a drastiquement diminué après ça, jusqu'à ce que je puisse le laver longuement avec de l'eau potable.

Jour 7 :

C'est le retour ! Nous n'avons plus de cartes pour la fin du trajet - nous n'avions pas prévu d'aller par là. Nous suivons un GR (le GR50) en direction d'au dessus de Séchilienne. Nous supposons qu'il village s'y trouve, nous supposons également qu'on pourra faire de l'auto-stop jusqu'à Séchilienne et que nous trouverons là-bas un bus jusqu'à Grenoble.

Une hêtraie nous change un peu des bois de résineux.

Avant d'arriver au village, La Morte, une petite cascade aménagée pour des via ferrata.

Une dernière vue un peu sauvage depuis la Morte, et nous voici sur la route.

Il n'y a que 14km jusqu'à Séchilienne, et malgré son aspect imposant et neuf, la route est assez peu fréquentée. Nous décidons donc de finir à pied.

Trois heures plus tard, nous arrivons.

Bon, bilan des courses, c'était probablement pas une excellente idée de tenter la traversée de Belledonne avec quelqun qui n'a jamais fait de haute montagne. Et puis il ne faut pas trop que j'use ma coloc, je n'ai pas énormément d'amis motivés pour faire de la rando. Au final, nous avons beaucoup dévié du plan initial mais on a réussi à trouver un itinéraire alternatif intéressant le tout principalement dans la bonne humeur.

Il faut quand même que je revoie ma façon de choisir les parcours... Mais c'est pas facile à plusieurs !

Clem_Ly · 11-11-2022 10:30:38

Merci pour ton retour. Les différences de niveau ou d'attente peuvent effectivement "miner" un groupe, tu as bien fait de t'adapter à ta colloc.

Pour une prochaine peut-être penser à des endroits un poil plus "plat" mais surtout moins accidentés et de style Jura, Vosges... ?

Tu as trouvé un coin sympa avec les premiers lacs du J6. C'était trop tôt pour vous y installer avec une tente ?

clems190 · 11-11-2022 10:51:25

Salut ACJL,

Joli parcours et belle réaction pour t'adapter aux souhaits de ta colloc, le plaisir de marcher est quand même primordial dans notre passion.

As-tu apporté des modifications (vêtements, portage ou bouffe) par rapport au camp de base?

Oisans38 · 11-11-2022 11:24:53

Merci pour ce rėcit qui a commencé dans Belledonne pour se terminer dans le Taillefer. Pour une première en randonnėe montagne, pas vraiment haute mais pas facile, bravo à ta coloc car ça n'a pas dû être marrant la descente raide jusqu'à Rioupéroux suivie de la montėe en forêt jusqu'à la cabane de Queue de chien, dont un proche a posé l'étai de soutien. Cette cabane dépanne même si peu de randonneurs passent par là, contrairement aux loups que montrent les camėras posėes dans le secteur. Il y a aussi l'ultra trail des 4 massifs autour de Grenoble qui emprunte le même itinėraire en sens inverse et pour certains de nuit.

ACJL · 11-11-2022 16:21:01

@Clem_Ly
Nous avions pensé initialement aux vosges et au jura en effet, mais à la dernière minute les prix des trains étaient loin de nos budgets...
Jour 6 nous sommes arrivés aux premiers lacs autour de midi, trop tôt pour s'arrêter. Nous aurions pu explorer un peu plus le plateau, mais le lendemain ça aurait fait une journée un peu batarde : trop longue pour réussir à avoir un train pour rentrer, mais trop courte pour ne pas se retrouver en fond de vallée à 18h.

@clems190
Depuis le camp de base pas de modifications dans l'équipement "perso", mais évidement une tente deux places, et la nourriture à un peu changé : au CDB je mangeais froid (et c'est ce que je fais toujours quand je suis seul), à deux nous avions pris un réchaud et une popote pour profiter d'un peu de purée et de convivialité !

@Oisans38
Je confirme, elle a souffert dans la descente sur Rioupéroux. La remontée par contre pas de problème dès que la chaleur a baissé, elle avance bien même quand c'est raide. C'est surtout les descentes qui la gênent, elle glisse et elle a peur. Je lui avait prêté des bâtons pour la rando en me disant que ça l'aiderait peut être à garder son équilibre, mais finalement elle n'aime pas du tout ça, dès le deuxième jour ils ont regagné mon sac pour n'en plus sortir.
Je peux confirmer qu'on a pas croisé grand monde autour de la cabane, et qu'elle nous a bien dépanné ! Vu la pente dans le coin, c'est assez dur de trouver ou bivouaquer.

ACJL · 14-11-2022 14:30:42

J'ai beaucoup apprécié cette rando avec ma coloc, mais je dois dire, quelque part, je suis un peu déçu de ne pas avoir pu faire la suite de la traversée, et puis cet été, je n'ai fait que des randos avec des gens et des étapes courtes, ça me manque un peu de marcher tout seul jusqu'à l'épuisement.

Quand soudain, fin Août, surgissent six jours consécutifs sans obligations. Je reprends des billets pour Grenoble sur un coup de tête.

Puis arrive ma mère avec des cagettes de légumes du jardin, tomates, courgettes, etc.
Puis arrive les prévisions météo, orages et temps pourri.

Ainsi périt la motivation. Quelle idée d'aller ronger des graines tout seul sous la pluie alors que je pourrai rester confortablement installé chez moi à m'empiffrer de légumes du jardin et à cuisiner des trucs rigolos avec ma coloc ?

M'enfin tant pis, c'est pas parce que les billets sont 100% remboursables que je vais changer d'avis. La première nuit j'aurai qu'à aller jusqu'à la cabane des lacs Robert, ça fera un genre de transition dans le confort et vu le temps ça sera surement pas trop peuplé. Je refait mon sac.

Plus ou moins la même chose que la première fois, à part un walden 400 un peu plus chaud (vu qu'il fera mauvais), une tente une place, et au revoir au matériel de cuisine.

Porté sur moi
Objet	Modèle	Masse
T-shirt ML	kalenji	132
Pantalon	wanabee synthétique	229
Chaussettes (paire)	wanabee synthétique	48
Chaussures (paire)	Salomon basses	800
Caleçon	athena sport	48
Casquette	quechua	67
Lunettes		16
Montre	casio	28
Scotch gris		20
Bâtons (paire)	Wannabe hike 500 Carbon	381
	Masse totale :	1769
Portage
Objet	Modèle	Masse
Sac à dos	Montagne poches	450
mousse dos	plastazote	38
Sac plastique x2		30
Sac étanche	Sea tu summit sil 8L	36
Sac étanche	Sea to summit nano 8L	24
Petit Ziplock x6	Auchan	36
	Masse totale :	614
Bivouac
Objet	Modèle	Masse
Fk tarp		330
sac piquets		3
Piquet alu x8	vieille tente	80
Tapis de sol	Polycree	46
Matelas	Nemo tensor	376
Sac de couchage	Walden 400	630
collant merinos	wanabee	152
Lampe	Auchan	13
	Masse totale :	1630
Hygiène/pharmacie
Objet	Modèle	Masse
Savon	Marseille	8
Serviette	Pas Microfibre	38
Brosse à dent		4
Coupe-ongle		15
PQ (un peu)		25
tire tique		0,5
Pansements x10		4,5
Paracétamol x6		6
Lunettes de soleil	+ étui	35
Boules quies	paire	1
	Masse totale :	137
Vêtements
Objet	Modèle	Masse
Veste imper respi	Montane 777	134
Jupe de pluie	Sac poubelle jaune	42
Polaire	1er prix	285
Gants	quechua forclaz	22
Doudoune	Forclaz100	288
Bonnet	Pipolaki	49
Chaussettes (paire)	wanabee synthétique	48
Caleçon	athena sport	48
	Masse totale :	916
Divers
Objet	Modèle	Masse
Carte IGN x3		264
APN	Olympus TG4	249
Carte d'identité+CB		9
Cheques (3)		4
Argent liquide	80,00 €	9
Papier + stylo		23
Fil + aiguille		2
Masques	jetables	4
Clef	De chez moi	10
	Masse totale :	574
Alimentation
Objet	Modèle	Masse
Purificateur eau	Micropur forte 100	10
filtre	Katadyn befree	73
Gourde x2	Bouteille hépar 1L	44
Fourch. + cuillere pop.	Decathlon	14
bol	vert	30
bouteille	villageoise 25cL	18
Couteau	Opinel n°6 allege	25
	Masse totale :	214

Total sac hors provisions 4085g
Total sac avec provision (2L eau + 4,5kg nourriture) 10585g

Pour ce qui est de la bouffe, je perd un peu en variété, ce sera tous les jours pareil : mélanges de fruits secs et couscous tomate réhydraté à l'eau froide, plus quelques chips pillées et fromages).

Jour 1 Bis :

Départ de Vizille vers midi trente sous un ciel maussade. Déjà il ne pleut pas au départ, c'est une bonne chose ! Si ça se met à tomber une fois qu'on est lancé, c'est quand même moins déprimant.

La montée initiale dans les bois ne dure pas trop longtemps, me voici déjà au col de la Madeleine. Cette ambiance mouillée contraste avec les prés jaunes fluo brûlés par le soleil rencontrés quelques semaines plus tôt.

A 14h30 dans les bois, ambiance brumeuse et même niveau de luminosité qu'à 20h la fois précédente !

La partie plate jusqu'à Chamrousse et un petit peu plus longue (et un petit peu moins plate) que dans mon souvenir. Quand j'arrive à la station, j'entends le tonnerre qui commence à gronder... Zut, je n'aurai pas le temps d'attendre la cabane avant que ça pète !

Hum...
Euh, bon, fausse alerte, c'était juste l’écho de gamins jouant sur un pumptrack en contreplaqué... Les jeunes de mon temps, ils faisaient pas des bruits aussi ambigus.

J'entame la montée dans les pistes, et au vu de la visibilité, je décide de ne pas prendre la bifurcation qui en sort, mais de passer par les pistes, pour changer. De toute façon, même si c'est moche, j'le verrai pas !

En réalité, le chemin ne faisait que traverser les pistes et en sortait relativement rapidement. Bien sur, avec le brouillard, j'ai pas vu l'intersection et j'ai remonté toute une piste avant de la redescendre, merci pour ce tourisme passionnant.

Une fois la parenthèse "ski alpin" terminée, le chemin n'est pas désagréable. Il a dû pas mal pleuvoir les jours précédents, toutes les petites flaques sont archi-pleines.

La traversée des quelques premiers pierriers est un peu lente, ici ces beaux kerns me guident, mais parfois j'ai un peu de mal à trouver le chemin dans les nuages.

J'avance, j'avance, et je finit par me poser des questions. D'après mes calculs, je devrai arriver dans 5 minutes... J'ai peut être perdu un peu de temps dans les pistes mais bon... Est-ce que j'ai raté le chemin ? Aucune trace des lacs.

Un coup de vent soulève le brouillard. J'étais en fait déjà en train de les contourner, à quelques dizaines de mètres du bord seulement ! Les aménagements sont avantageusement masqués et je trouve beaucoup de chambre à l'endroit.

La cabane est comme prévu, vide. A l'exception d'une inscription sur le mur indiquant la présence de rongeurs.

Les souris je ne sais pas, par contre ce qui est sûr, c'est que la cabane sent fort le chien mouillé ! Pouah ! Et c'est même pas moi ! L'orage éclate alors que je mange mon repas du soir. C'était surement une bonne idée, cette cabane. Pour diluer un peu l'odeur, je cale solidement la porte en position ouverte pour la nuit. Par chance, le vent vient de l'autre coté.

Je suspends ensuite mes affaires avant d'aller me coucher sur un des matelas, en espérant que celui-ci n'infuse pas son odeur à mon duvet.

ACJL · 15-11-2022 20:52:28

Jour 2 Bis

La nuit n'a été que modérément reposante : même avec des boules quiès, le bruit du vent me réveillait sans cesse, mais la sensation d'être bien à l'abri était tout de même agréable.

Quand je me met en marche, les alentours du lac sont bleutés, froids, et humides. Il y a un petit crachin fort réfrigérant dans le vent.

Je constate aussi rapidement que mes pieds ne vont pas rester secs très longtemps : quand le chemin est plat, il fait des petites piscines, quand il est pentu, on entre dans la thématique des petits ruisseaux.

Un peu plus loin, un petit bassin pierreux à sec la dernière fois est maintenant bien rempli.

Alors oui, je sais, je radote un peu, le soleil c'est chaud, la pluie ça mouille, quand il pleut c'est plus mouillé que quand il ne pleut pas, et même que des fois c'est moins sec que s'il y avait plus de soleil, mais c'est assez marquant de voir la transformation des paysages en si peu de temps.

Le lac Léama a quand à lui gardé sa belle couleur !

Et gagné un arrière plan intéressant.

Le niveau du lac Longet n'a pas bougé de façon significative, et l'horizon semble bien bouché.

En arrivant au refuge de la Pra, les premiers coureurs de l'échappée belle me dépassent. Un organisateur m'explique que c'est une course qui traverse Belledonne en suivant plus ou moins le Gr, et qu'il fera meilleur cet après midi. Parfait.

Je m'arrête au refuge boire un orangina. La gardienne me parle un peu de la course, et me dit que le chemin par les lacs de Crozet est encore fermé, et que vu ce qui est tombé ces derniers jours, ce n'est pas le moment d'y passer. Elle me rends ma monnaie sous la forme de trois pièces de 2€... Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Je pensais qu'on avait eu un échange cordial. Bah, tant pis, j'achète quelques cartes postales, ce sera moins lourd et avec un peu de chance je pourrai les balancer dans une boite aux lettres avant la fin.

Je reprends la route, le vent et le crachin se sont intensifiés. Le froid commence à se faire sentir douloureusement aux lacs du Doménon. J'ai perdu la motricité fine de mes doigts, plus moyen de fouiller dans mon sac pour chercher mes gants ! Pas possible non plus de retirer le caillou qui vient de se glisser dans ma chaussure, je n'arriverai probablement pas à refaire mes lacets. Et pas possible non plus de prendre des photos, mais de toute façon je n'y voit rien, entre le crachin et les gouttes sur mes lunettes, si je repère mes pieds, c'est déjà beau.

La montée au col de Freydane est intensément désagréable. J'ai très froid, et avec le flux continu de coureurs en train de me doubler, que je ne vois n'y n'entends arriver, je n'arrive pas à trouver mon rythme. Tous les 10 mètres, il faut se pousser pour laisser passer... (Je tiens à préciser que les dits coureurs étaient à peu près tous très aimables et que j'ai rien à leur reprocher ! )

A la bifurcation pour la croix de Belledonne, trois organisateurs sont cachés sous des rochers et des parapluies pour indiquer aux coureurs qu'ils ne doivent pas y monter à cause des conditions climatiques, et qu'ils doivent aller au col directement. J'apprécie bien le balisage de la course, avec ce brouillard trouver les marques de GR aurait été un peu plus complexe.

Le col de Freydane est battu par le vent. Je manque de tomber quand je suis exposé à la première rafale, et parcours la centaine de mètres la plus exposée recroquevillé sur moi même afin que mon physique de cerf-volant ne m'expose pas à un envol intempestif.

Heureusement, dès le début de la descente, le vent se calme. Les sensations reviennent progressivement dans mes doigts, et je peux enfin enlever cette saleté de caillasse de mon pied, qu'elle n'a heureusement pas trop eu le temps d'abîmer. C'est aussi l'occasion de sortir mon appareil et photographier le torrent alimentant le lac Blanc (qui ne l'est peut être pas aujourd'hui vu la couleur du ruisseau)

Un peu plus bas, des organisateurs aident les coureurs à traverser.

La brume se lève très partiellement.

Juste assez pour voir la vallée !

Je décide d'aller jusqu'au refuge Jean Collet et d'y faire une halte jusqu'au beau temps de cet après midi.
Évidemment, c'est un point de ravitaillement de la course. Le refuge est bondé, il y fait 40° et beaucoup de décibels. J'ai pris froid ce matin, je me sent très nauséeux. Ça va pas bien se terminer si je reste dans cette chaleur, alors je ressort et attends un peu près d'un braséro.

Un coup de vent, le barnum des organisateur se jette sur moi et me rate de peu. C'est le moment de s'en aller...

Le début de la montée vers le col de la mine de fer est difficile, je suis pas très en forme et les grappes de coureurs sortant du ravitaillement m'empêchent encore de prendre un rythme.

DU CIEL BLEU !

Il méritait bien ses majuscules, car ça n'a pas duré longtemps !

Le temps se découvre petit à petit après la Brèche de la roche fendue.

Je m'arrête finalement au bord du lac de La Coche pour y passer la nuit.

Clem_Ly · 15-11-2022 21:03:33

Trop chouette ce comeback sur la traversée !

J'ai aussi le souvenir d'un col de Freydane venteux et frais (malgré un temps magnifique et des journées caniculaires les jours précédents), donc j'imagine que dans de telles conditions ça ne devait pas être hyper agréable ! Idem pour les pierriers vers le Col de la Mine de Fer (surtout ceux juste après, dans ton sens).

J'aime bien ces photos dans la brume, ça dégage toujours une belle atmosphère, même si dans l'instant présent on a parfois la tête dans le guidon à chercher son chemin ou éviter de glisser sur un rocher mouillé.

clems190 · 15-11-2022 21:37:29

ACJL a écrit :

Alors oui, je sais, je radote un peu, le soleil c'est chaud, la pluie ça mouille, quand il pleut c'est plus mouillé que quand il ne pleut pas, et même que des fois c'est moins sec que s'il y avait plus de soleil, mais c'est assez marquant de voir la transformation des paysages en si peu de temps.

Sinon, impressionné par certaines couleurs automnales alors que c'était fin août.

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