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#1 07-08-2008 09:09:42
- coyotte26
- microbiologiste montagnard
- Inscription : 29-05-2007
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Enfin la montagne : ontake-san (御嶽山)
Enfin la montagne,
Évidemment avec la naissance de Naoki, mon amour pour les sommets a dû être mis entre parenthèse mais ce weekend end j'ai pu renouer avec elles et de belle manière.
Mes parents venant rencontrer mon fils, j'en ai profiter pour emmener l'ancêtre et une de mes cousines en mal d'exercice physique dans le massif de Ontake-san, haut lieu de pèlerinage pour les pratiquant du shugendo (bouddhisme ascétique). Ma femme s'occupe de Naoki, ma mère et de mon autre cousine et mérite donc une pensée pour les efforts qu'elle a elle aussi consacrée au succès de ce weekend end.
Nous nous retrouvons à la gare de Takayama et suivant les conseils d'un GPS (japonais) que je ne maîtrise absolument pas ; nous nous retrouvons embarqué sur un chemin de rocailleux, seulement partiellement asphalté, au milieu d'une forêt luxuriante de bambous qui n'ont qu'une envie : nous barrer le passage… Au final ce sera agréable et dépaysant mais je m'interroge sur le fait qu'un pays aussi industrialisé que le Japon considère cela comme une route suffisamment importante pour justifier de lui donner un n° de route nationale !
Bref, nous ferons l'ascension par la face ouest, au départ de Nigorigo onsen, il est environ 13H30.
Nous avons prévu de bivouaquer j'ai donc prévu tout le matos mais comme je ne suis pas certain de la forme physique de mes compagnons, je porte toute la bouffe, tous le matériel commun sauf la pharmacie que j'ai laissé à mon père, 5L d'eau (il n'y a pas d'eau potable réellement disponible là-haut), 2 des matelas et mes propres petites affaires… Au total environ 16kg dans mon stratos 40 qui à ma grande surprise s'avéra encaisser plutôt bien après quelques réglages inhabituels pour moi (le laisser balloter un peu, en général j'aime que mes sacs me colles bien au dos mais avec celui là, il faut pas !). Mon père et ma cousine portent dans les 6-7kg dont 2L d'eau. Au final ça fait environ 6kg par personne de matériel de base hors consommable donc c'est pas mal, j'ai bien progressé ! Je suis aussi parti en trails et j'en ai été bien content !
La montée commence par enjamber la rivière puis serpente dans une épaisse forêt de cyprès et cycomores.
Vers 2200m, la nature volcanique du terrain n'est plus a remettre en doute tant l'odeur de sulfure d'hydrogène est présente. On dépasse la forêt vers 2600m
et notre point d'arriver est prévu environ 300m plus haut près de go no ike (5è marre) où le terrain est semble-t-il propice au plantage de tente.
Quelques petits autels de-ci de-là nous avaient déjà plongés dans l'ambiance mystique du lieu mais ici, c'est le domaine des statues, représentant j'imagine divers moines et icones importants du bouddhisme.
On approche, le vent se lève, la température chute et les nuages se lèvent, sublime et bien plus dénudé que je m'y attendais, chouette ! des rochers !
J'ai poussé un peu sur la dernière car la nuit approche et comme je ne connais pas le terrain, je veux avoir un peu de temps pour choisir l'emplacement de la tente mais mauvaise surprise, en arrivant au refuge de go no ike, la charmante gardienne des lieux m'indique que le bivouac est interdit dans le massif. Malgré tout elle m'indique qu'il y a quelques abris d'urgence gratuits où nous pourrions peut-être passer la nuit. L'un d'eux est à 20minutes à pieds mais est petit, s'il y a d'autres randonneurs, nous devrons dormir par terre dans les rochers. Je pars donc en jogging vérifier les lieux… occupés. tant pis, mon père et ma cousine n'objectent pas pour une nuit sur un tatami, forcément, leurs sacs sont vides !
On s'installe et alors que je me prépare à faire cuire nos ramen, un homme d'une petite 50aine d'année avec sa femme et en train de descendre tranquillement bière sur bière tend à ma cousine sa popote remplie d'un petit ragoût maison, embarrassée et ne sachant que répondre, elle se tourne vers moi. J'accepte croyant qu'il veut juste qu'on y goute puis il me dit
qu'ils ont finit de manger et nous offrent leurs restes : ragoût de légume à la saucisse et au hambagu. Et puis c'est pas des miettes, il y en a suffisamment pour 3 français affamés et c'est exactement ce que je voulais manger mais pas porter ! Évidemment la discussion démarre par le traditionnel « nan no kata desuka ? » (quelle nationalité) « Furansu » (français) « oh, ittakotonai demo wine o ajimiseru no koto… » (j'y suis pas allé mais un jour, pour le vin…). Une demi heure après, tout le refuge est au courant et vient nous dire bonjour ! Enfin, c'était bien sympa de leur part et je leur ait offert un nougat de montélimar en retour que madame a eu l'air d'apprécier tout particulièrement car elle n'a pas refuser le second !
Bref, le soleil se couche et c'est beau :
gonoikegoya où nous passerons la nuit
Attention, un piège se cache dans cette photo, il n'y a pas que des nuages, quelquepart se cache Haku-san et Bes-san, mon éternelle reconnaissance à celui qui les trouve.
je n'ai pas très bien dormi et on doit se lever à 5h car nous dormons dans la pièce principale et il faut préparer le petit déjeuner. D'ailleurs quelle santé les gardiens : couchés à 23h, levés à 3h !
Je suis allé faire un petit tour dehors pendant la nuit et c'est incroyable, bien que l'on soit à environ 250-300km au sud, les lumières de Tokyo sont encore parfaitement visibles dans les nuages !
le soleil n'est pas encore levé lorsque nous nous trainons dehors et on l'attend sur la crète, exposée au vent d'ouest. Pas chaud et je pense à peyo et son conseil qui m'a fait acheter un flatiron parka à capuche… quel bonheur quand elle est en place !
La vue s'étend du nord au sud sur Norikuradake, les alpes du nord (Hotaka-dake, yarigatake, yakushidake, tateyama) puis les massifs au nord de matsumoto dont je ne connais pas le nom (peut-être asamayama), yatsugatake,
kisokomagatake et au travers Fujisan.
A l'ouest, toujours haku-san, au milieu des nuages.
Et puis on repart à la conquête du sommet, kengamine, 3067 en passant par une crète qui oscile entre 2800 et 3000m. Au fur et à mesure que l'on monte vers le premier sommet la vue sur les alpes du nord se dévoile plus claire et tous les sommets prestigieux de la chaine sont bien identifiables.
Et puis on passe de l'autre coté de la crète et l'on retrouve Kisokomagatake et Fuji.
L'ambiance est austère, le roc nu et dur, volcanique, rouge et noir, mais parfois un fin couvert végétal s'y installe et j'y vois un peu l'Islande.
L'endroit est couvert de petits autels, de tori et de cairns sur lesquels trônent des statues scultées.
Et puis il y a les pélérins en blanc, leur mentor en tête.
Le sommet, enfin, il n'est que 10H30 mais le soleil tape déjà fort.
De là et malgré le vent, on entend des geysers fumants siffler et le sulfure d'hydrogène empeste l'air.
Nous reviendront en tournant autour de ichi no ike que l'ont voit sous le sommet mais qui n'a vraiment rien d'une marre !
Et puis c'est la longue redescente jusqu'à nigorigo onsen. Mon père craque sur la fin, il ne fait plus d'exercice et ses muscles sont tétanisés, je porte son sac sur la dernière demi heure.
Un bon onsen et en route vers Osaka et ma petite famille…
Ce fut un court mais excellent week end et malgré la fréquentation importante, c'est une superbe randonnée surtout en partant de Nigorigo onsen où il y a clairement beaucoup moins de monde. J'espère y retourner à la fin de l'automne, quand il y aura un peu de neige sur Ontake-san lui-même et les montagnes environnantes…
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#2 07-08-2008 09:29:47
- faydc
- ... aussi
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Re : Enfin la montagne : ontake-san (御嶽山)
Super !
Merci pour ces images et pensées de l'autre bout du monde !
RL rules the world !
Par contre je ne trouve rien dans ta photo(*) ... Adieu ta reconnaissance éternelle.
(*) (à part au centre au premier plan quelques pixels faisant penser à une tête et des épaules)
Aurais-tu des photos du refuge (de près et/ou intérieur) ?
À+
FAb
Dernière modification par faydc (07-08-2008 09:31:46)
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#3 07-08-2008 09:53:43
- coyotte26
- microbiologiste montagnard
- Inscription : 29-05-2007
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Re : Enfin la montagne : ontake-san (御嶽山)
Super !
Merci pour ces images et pensées de l'autre bout du monde !
RL rules the world !Par contre je ne trouve rien dans ta photo(*) ... Adieu ta reconnaissance éternelle.
(*) (à part au centre au premier plan quelques pixels faisant penser à une tête et des épaules)
tant pis
Ceci étant dis, il faudrait être plus clair sur ce que tu apelles le centre et le premier plan re:lol:
Aurais-tu des photos du refuge (de près et/ou intérieur) ?
À+
FAb
Et non, je m'en suis aperçu en écrivant, pas fait la moindre photo un peu vénér que j'étais de m'être coltiné 12kg de matos sur le dos sur 1000m de dénivelé pour rien !
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#4 07-08-2008 10:29:17
- facol
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- Lieu : Var
- Inscription : 25-01-2005
Re : Enfin la montagne : ontake-san (御嶽山)
Salut,
Encore un superbe reportage sur les montagnes Japonaises! et ca donne toujours autant envie...sauf pour le monde! Ca a effectivement l'air d'être au moins aussi fréquenté qu'en France les montagnes là-bas!
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#5 07-08-2008 12:24:34
- byalex
- Membre
- Lieu : 2123 Saint-Sulpice, Suisse
- Inscription : 11-06-2008
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Re : Enfin la montagne : ontake-san (御嶽山)
Hug,
Arigatô (merci) pour ce brin d'exotisme! Le coin parait assez mystique, statues, autel, ...
ps : j'ai beau zoomer à 400%, je ne trouve pas Haku-san et Bes-san
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#6 07-08-2008 21:06:37
- A.
- Membre
- Inscription : 01-08-2008
Re : Enfin la montagne : ontake-san (御嶽山)
photos sublimes o_O
je t'envie beaucoup cette randonnée a du etre riche tant au niveau visuel qu'au niveau des sensations
elle a du etre assez éprouvante mais avec des récompenses a chaque détour
cela donne réellement envie ... au niveau de l'alimentation qu'avais tu enmené ?
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#7 08-08-2008 02:48:56
- coyotte26
- microbiologiste montagnard
- Inscription : 29-05-2007
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Re : Enfin la montagne : ontake-san (御嶽山)
photos sublimes o_O
je t'envie beaucoup cette randonnée a du etre riche tant au niveau visuel qu'au niveau des sensations
elle a du etre assez éprouvante mais avec des récompenses a chaque détour
cela donne réellement envie ... au niveau de l'alimentation qu'avais tu enmené ?
Au niveau bouffe, rien de bien excitant et comme je portais tout, le strict mini pour survivre : des ramen instantannées, des pâtes de fruits, des figolu, des figues, des bagels et du paté, quelques nougats. Pour une nuit ça va mais c'est vrai que les restes de nos nouveaux amis n'étaient pas inutiles !
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