Balade auvergnate

eugaffal · 13-09-2009 21:16:14

Voici donc le petit récit de pon périple auvergnat :

Vous recherchez de l'eau ? de la verdure ? L'Auvergne est le pays qu'il vous faut.

Pour ma part, le choix du trajet fut fort simple, partir d'en bas et remonter en empruntant quelques GR bien connus de notre beau pays.

Départ donc d'Egliseneuve-d'Entraigues par le GR30 via les différents lacs et St-Genès-Champespe avant de bifurquer au lac Chavet sur le GR4 en passant par Super-Besse, le Puy de Sancy et les crêtes qui s'en suivent jusqu'à Pessade. De là, petit détour mystique par Orcial sur le GR30 avant de finir ma petite randonnée par le GR4-441 de Laschamp à Volvic à travers la chaine des Puys.
Jour - 1 30,50 km - 6h19 de marche effective:

Après une dernière nuit confortable à l'hôtel de la Providence d'EgliseNeuve d'Entraigues départ ce matin à 8h30 après un bon petit déjeuner. Mon objectif de ce premier jour de marche était, je vous l'avoue, de ne pas trop forcer histoire d'économiser mes jambes. Je comptais donc atteindre St Genès Champestre après avoir emprunté l'itinéraire des lacs par le GR 30.

Je ne sais pour quelle raison, mais je pensais trouver une série de lacs au milieu de magnifiques cratères millénaires érodés par leurs longues et douloureuses existences de volcans. Et bien, il n'en fut rien.

Cette première journée commença donc par une belle balade champêtre au milieu des pâturages et des bovins aux robes multicolores. Magnifique panorama avec en toile de fond le Puy de Sancy qui ne me quittera que par intermittence tout au long de cette marche. Le lac de Tauron fut atteint aux environs de midi. Après quelques minutes de marche supplémentaires, et tout en luttant contre l'appel de mon estomac, j'atteignis le lac de Crégut au bord duquel je fus en mesure de m'accorder une petite pause dinatoire. Depuis déjà une paire d'heures, les paturages avaient laissé la place à une forêt bien dense et touffue à souhait. A la vue de la quantité de mousse recouvrant roches et arbres morts, la déduction fur aisée quant à la nature humide des environs, mais qui par ce beau mois d'août bien ensoleillé resta fort appréciable. Arrivée à Saint Geneste vers 14h00.

Après un coca bien mérité et au combien rafraichissant, il était évident qu'il était bien trop tôt pour s'arrêter. Mes jambes seraient sûrement en mesure de tirer quelques kilomètres supplémentaires et pourquoi pas atteindre au terme d'un dernier effort le lac de Chauvet.

J'en étais à 24 km et il en restait encore 10 lorsque mes jambes eurent raison de ce premier objectif bien trop ambitieux pour une première journée de marche. Après avoir bifurqué au lac de la Landie, je trouvais une prairie avec vue sur les alpages qui fit l'affaire pour le bivouac de ce soir non loin de Rigeat.

L'absence de bouses et de traces de vaches récentes pouvait laisser présager qu'elles n'avaient pas foulé cette pâture depuis quelques temps m'évitant ainsi de me retrouver avec quelques voisinages bruyants. L'autre précaution que j'accorda lors du montage de ce bivouac concerna l'orientation de la tente avec l'ouverture à l'Est afin de pouvoir profiter des premières lueurs du jour.
Jour 2 - 26,5 km - Altitude : 1514m

La première nuit sous la toile fut fort mouvementé et le sommeil n'arriva que très tardivement voir matinalement. Trop chaud, trop froid, trop de bruit et surtout un énorme tapage nocturne, non pas dans MON champs mais dans celui du voisin.

Ainsi, à 3 heures du matin, un satané troupeau de ruminant ne trouva rien de mieux que de déféquer sous ma fenêtre. Ce ne fut non pas une, ni deux, ni trois vaches qui en profitèrent pour se lacher, mais l'ensemble du troupeau, petit et grand confondu dans un concert de plouf, de pissss, plus bruyants les uns que les autres. Après cet épisode gastrique, mes yeux se fermèrent brièvement avant de s'ouvrir aux premières lueurs de l'aube vers 5h du matin pour enfin emmergé péniblement à 7h30.

L'unique et agréable surprise de cette nuit vint de mes jambes, qui semble-t-il, ont tenu le choc avec brio. Il me faudra toutefois deux bonnes heures de marche avant que mon organisme ne semble avoir repris du poil de la bête. Mes calculs savants de la veille afin de positionner au mieux ma tente furent un échec. En effet, le plateau sur lequel j'avais élu domicile pour la nuit sembla être quelque peu réfractaire à la lumière du jour me privant ainsi de ces premiers rayons. Résultat la tente et l'ensemble de mes affaires furent quelques peu humides.

Ce matin, le temps devint vite maussade tout comme mon humeur. Le Puy de Sancy que je dois gravir cet après-midi, et qui était si majestueux hier, joue à cache-cache avec les nuages. La faiblesse de mes jambes couplées à mon moral aussi gris que le ciel environnant me font mettre deux heures au lieu d'une afin d'atteindre le lac Chauvet.

Il est amusant de constater l'effet que peuvent avoir ces satanés panonceaux annonciateurs des directions et des kilométrages sur le moral surtout lorsque ces derniers sont erronés. En effet il n'y a rien de plus désagréable que de voir, après un premier panneau annonçant le lac Chauvet à 3km de retrouver le même panonceau 3 km plus loin... ça donne le sentiment désagréable de marcher à reculons. Après avoir traversée la tourbière de la Barthe, j'arrive à Super-Besse vers 12h00.

J'ai la joie d'y retrouver le monde et son agitation permanente. Cette population de randonneur occasionnel ne me quittera plus jusqu'au soir. Ma truffade engloutie, je repris la route du Puy de Sancy et je puis vous dire que d'entamer une ascension après une telle spécialité locale n'est absolument pas raisonnable. Il s'agit d'un supplice que je préférai réserver à mon ennemi. Brefs, après de rudes efforts, l'ascension des pistes de ski fut bouclée en 45 min jusqu'au col du Couhai.

Arrivé au sommet, suant et recrachant tout ce qu'il restait de ma truffade, je cru un moment qu'il y avait un super marché au sommet et que toute cette populace s'était donné rendez-vous pour effectuer leur course. Et bien non, pas de supermarché mais un énorme téléphérique dégueulant par vague le flot incessant de touriste attiré par le panorama et l'air vivifiant des cimes. Un seul mot trotté dans ma pensée "fuir" et retrouver la douce quiétude des moments passés.

Une fois le Pan de la Grange passé, l'affluence touristique sembla diminuer au fur et à mesure que je m'éloignais du Puy de Sancy. Direction le Roc de Cuzen avant de redescendre sur la RD36. Mes jambes commencèrent à faillir à ce moment là mais je ne pu me résigner à dresser mon campement au abord d'une route. Quelques efforts plus tard, j'atteignis donc le puy de Mareille où après un dernier souffle je fut en mesure d'élire domicile pour la nuit avec un magnifique panorama sur les massifs alentours.
Jour 3 - 23km - Dénivelé total : 4308m

La nuit fut calme. Est-ce l'altitude où bien le repas léger de hier soir qui en fut la cause ? Et oui, mauvais calcul de ma part quant à la gestion de l'eau hier soir. Je fus donc dans l'obligation de me rationner et faire quelque peu la manche afin de récupérer quelques décilitre du précieux liquide auprès des derniers randonneurs regagant le parking. Par conséquent, mon repas se limita à une pomme et une tomate. Je pense n'avoir jamais autant apprécié la fraicheur de tels aliments et j'avoue avoir un plaisir délectable à sucer la moindre goutte de jus. Malgré les grognements de mon ventre non rassasié, le couché de soleil fut un spectacle à lui tout seul, blotti entre les Puys de Mareille et de l'Angle.

Réveille au aurore vers 5h30, pliage de tente expédié avant l'apparition du point de rosé et ascension dans la foulée de la dernière ligne droite du Puy de l' Angle . Il fait froid, il y a du vent, j'ai le ventre retourné et par dessus le marché, j'ai mal à la tête. Moi qui pensais savourer les sommets aux premières lueurs c'est loupé pour cette fois. Au col de la Croix Morande, je retrouve un brin de motivation en apercevant au loin un bar avec l'idée de prendre un café bien chaud et refaire le plein d'eau. Malheureuse, pour continuer dans la lancée de ce matin morose, ce dernier est fermé. Touché par mon désarroi, un campeur me laisse boire quelques gorgées à sa bouteille avant de repartir en direction de Pessade.

Arrivée vers 10h00, le mal de tête semble avoir disparu et je croise la route d'un bar qui lui est ouvert juste à proximité d'une source. Mes souhaits s'exausèrent donc quelques heures plus tard. Changement de progrès suite aux conseilles de mon bienfaiteur à la bouteille d'eau, je change mon programme et bifurque vers Orcival où je compte bien passer une nuit réparatrice. Ce détour rallongera bien mon parcours mais quel importance puisque je suis en vacances. Après une halte au lac de Servière au abord du quel je pris mon repas, j'atteignis Orcival vers 15h00 complètement à plat.

C'est dans ces moments de souffrance que l'on craque et que l'on ne peut résister à l'appel d'un lit douillé. Et je l'assume parfaitement avec en option une petite douche. Après une grosse sieste, je descendis diner avant d'écouter un petit concert de musique manouche dans le bar attenant à l'hôtel. Le hasard faisant parfois bien les choses, un campement de manouche avait élu domicile en bordure du village pour la nuit. Ainsi, les quelques notes de jazz manouche furent mise en valeur par une série endiablée de pas de danse exécuté au milieu de la route par les quelques jeunes filles que comptait le campement. Et tout ceci en tenu d'apparat avec grelots et paillettes. Ainsi ce termina ce troisième jour de marche au son de Django Reinhardt.
Jour 4 - 38 km - Dénivelé total 7098m

Ce matin, j'ai retrouvé la forme. Les jambes sont toujours en place. Tous est propice à une belle journée. Après avoir pris mon café sur la place du village et récupéré chez le boucher le morceau de poulet grillé et les quelques provisions qu'il avait mit de côté pour moi la veille, décollage vers 8h. Cette matinée fut consacrer à la traversée bucolique de quelques villages jusqu'à Laschamps où je fis la pose de midi avant d'entamer l'ascension du Puy de Dôme. Le morceau de poulet fut englouti d'une traite avant de repartir et sucer à grosses gouttes pour atteindre le sommet du Puy de Dôme.

Cette ascension fut l'occasion de renouer une dernière fois avec l'effervescence touristique. La monté fut bouclée en 30 minute à partir du Col de Ceyssat au milieu d'un flux de randonneurs montants et descendants loin du cadre paisible de ce matin. En fait, il est désolant de constater que les deux endroits censer être les plus attractifs, à savoir le Puy de Sancy et le Puy de Dôme furent à mes yeux les deux seuls lieux où l'idée de fuirent au plus vite fut mon unique objectif. Peut-être qu'en des périodes plus hivernale, ces lieux sont sympathiques mais en plein mois d'août, ils sont a éviter à tout prix. Du moins pour les personnes qui recherche un peu plus de calme et qui ont du mal à s'accommoder à la présence envahissante de flots touristiques.

Ce matin, j'avais programmer de planter le campement entre le Puy de Dôme et le Puy Chopin, mais pourquoi ne pas continuer avec peut-être au bout Volvic et le col de Nuygère. Le sommet du Puy de Dôme ramena mon comtpeur au centiaime kilomètre et il en restait encore 20 jusqu'au Col, objectof final. Pourquoi se fixer un objectif tel que celui-ci ? Simplement parce que je trouvais intéressant de savoir jusqu'à où mes jambes me mèneraient tout en sachant que je n'ai pas forcément beaucoup d'entraiement. Les derniers kilomètres furent plus que difficile mais aidé de mes batons de marche je fini par me trainer jusqu'à ce satané Col et boucler ainsi mon périple à travers les Lacs et les Volcans d'Auvergne.

Dernière modification par laffarguee (13-09-2009 21:23:29)

pierrot22 · 13-09-2009 21:46:56

Témoignage sympa

Pour le Puy de Dôme, on y est montés avec ma copine l'été dernier en mode "touristes mais courageux" (c'est-à-dire voiture sur le parking en bas, grimpette à pattes), c'est vrai que pour la tranquillité et la nature, faudra repasser... Chemin gravillonné pour l'ascension, tout goudronné en haut, et touristes en mode fainéants qui arrivent au sommet par bus entiers... On fait le tour du sommet, vu pas terrible à cause de la brume d'évaporation, et on s'est fait toute la descente en courant parce qu'on en avait marre.

Enfin, chacun son idée du tourisme, et pendant qu'ils font marcher le commerce local en prenant le bus pour monter au Puy de Dome, ils nous ont pas fait ch. sur les petites randos à la journée qu'on a fait le reste du temps (à l'époque, j'étais MUL en conversion, et ma copine était MUL qui s'ignore, donc on était partis avec voiture et bagages, camp de base en camping).

Ca me rappelle un peu le Puy Mary, qu'on a monté là aussi en mode touristes : montée par les pistes de ski (cailloux pénibles), et une vue superbe sur les télésièges. Fin de la montée sur des escalier où y'a pas 2 marches qui font la même hauteur, génial comme casse-pattes. Et arrivés en haut, un gros nuage nous entoure, visibilité 10 mètres, et a dû descendre rapidement sans attendre qu'il s'en aille parce que ma copine était frigorifiée. A peine redescendus (en marchant cette fois vu la gueule du chemin), le sommet était tout dégagé

Sinon, à part ces "hauts lieux touristiques" qui doivent valoir le coup mais hors saison, on a beaucoup aimé l'Auvergne, et on y retournerait avec plaisir en rando MUL.

ucorsu · 14-09-2009 15:07:43

Merci ! Je suis époustouflé par la beauté des photos. Quel talent, bravo !

floproteus · 14-09-2009 17:21:01

Bravo pour le choix du parcours et super compte rendu !
De la part d'un gros gros chauvin volcanique

ninizone · 14-09-2009 17:39:28

très belles photos....
eh oui les sommets et l'affluence touristiques....

Mr_K · 14-09-2009 19:33:42

floproteus a écrit :

Bravo pour le choix du parcours et super compte rendu !
De la part d'un gros gros chauvin volcanique lol

+1

cela fait toujours plaisir de voir le plus grand nombre d'entre vous apprécier notre coin et le valoriser.
Un très bel itinéraire qui rejoint bien les differents aspect du Puy de Domes avec le coté plus montagnard dirons nous dans le Sancy et le coté plus volcan comme l'etiquette volvique en remontant justement de ce coté la.

J'avais prévu une petite rando a l'automne tiens mais malheureusement les âneries de ma chienne vont je pense me faire rester à la maison.

Mr_K qui dans ses autres activités de montagne en prend souvent pour son grade du fait de son lieu de vie).

eugaffal · 14-09-2009 22:57:21

Et oui, enfin j'avais qu'à y aller en Mars, il y aurait peut-être eu un peu moins de monde sur les collines.....

odinius · 17-09-2009 11:28:56

Et encore de la neige à cette époque.
J'aime bien cette région, j'y retournerai bien l'année prochaine pour une petite semaine.

Picco · 17-09-2009 11:43:16

Bonjour,
Superbe région à faire en hiver également !
J'ai juste tiqué sur les 7098 m de dénivellés, c'est bien + et - confondus ?
Cordialement
François

eugaffal · 18-09-2009 22:55:27

"J'ai juste tiqué sur les 7098 m de dénivellés, c'est bien + et - confondus ?"

Faut demander au GPS......euhhhhh

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

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