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#1 26-05-2006 16:37:40

Babaaast
Mûle qui veut devenir M.U.L.
Lieu : Ô Toulouse
Inscription : 25-04-2006

Randonnée Arbizon, été 2005

Bonjour,

Pour mon premier récit de rando, je vais vous parler d'une déconvenue qui m'est arrivé l'an dernier, sur l'Arbizon, avec 2 collègues.
Si aujourd'hui on en rit, on ne faisait pas les mariolles ce jour-là.
Je vais repérer les passages qui ont critiques par un !, pour souligner les erreurs, que je ne referai pas bien entendu lol , il faut dire que c'était la première rando que j'organisais moi-même.
J'ai depuis pris un peu plus d'assurance, d'expérience et de raison. wink


Donc rando sur l'Arbizon, en été, objectif : sur 2 jours, montée par la face nord du colosse, sous le Montfaucon, puis redescente sur les crêtes côté est, plus herbeuses et moins pentues.
Maigre espérience de la rando en moyenne / haute montagne pour ma part, pas plus pour mes 2 compères.


Après une préparation sommaire des sacs (quelque peu individuelle !), et repérage approfondi de la carte IGN quelques semaines avant, mais malheureusement peu d'expérience de lecture de carte de ma part ! (ca s'est arrangé depuis ! j'ai retenu les lecons), nous voila partis en trombe vendredi soir après le boulot pour la hourquette d'Ancizan.

Arrivée là-bas à 9h, magnifique coucher de soleil derrière le pic du midi : c'est beeaaaaauuuuu !
On reste envouté plusieurs minutes devant le spectacle, quelques photos, on met les sacs sur le dos et on est parti pour une bonne heure de marche direction le lac d'Arou, notre point de bivouac.

Parlons des sacs : on ne les a pas pesés mais on est parti avec chacun bien 15kg sur le dos si ce n'est plus.
2 tentes, une d'une place et une de deux : la une place devait peser bien plus de 2kg à elle seule et la 2 places (sur mon dos) 4.5kg !, pesée après la rando, dans le doute de s'être un peu auto-torturé ! lol
1.5 Litres d'eau chacun, nourriture en quantité raisonnable : pates et barres céréalières.

A mi-parcours, la nuit est tombée et il faut sortir les lampes : un de mes 2 compères galère à sortir la sienne de son sac... bizarre... on va vérifier pourquoi il galère autant. Stupeur (et morts de rire), ayant oublié sa lampe, il a embarqué le spot halogène de 2.5kg qui traine dans ma voiture, et qui plus est... est déchargé !
Pressés, on préfère continuer plutôt que de rebrousser chemin pour le poser à la voiture !, on garde le boulet, tant pis.

Arrivée au bivouac sans histoire, on installe les tentes, on blague sur l'ours histoire de se faire des frayeurs en dormant, on sort nos sacs de couchage... sauf l'ami à la lampe de 2.5kg : il ne l'a pas pris !
Malentendu entre nous, je lui avait proposé celui de ma copine (non présente : n'aime pas l'altitude) avant le départ, lui me disait "pas besoin" il avait le sien. En gros, moi persuadé qu'il prenait le sien, et lui l'inverse.
Bon, c'est marrant mais déjà moins que la lampe cette histoire... lol
J'ouvre mon sac en deux, on s'en servira comme couverture.
Gros froid pendant la nuit, on se réveille à je ne sais quelle heure, mordus par la température, et on a du mal à se rendormir.
Deuxième réveil pendant la nuit : des pas lourds autour de la tente ! qu'est-ce que ca peut être ?!! les vannes sur l'ours font carburer mon imagination, je reste assis face à l'entrée de la tente la lampe torche dans les mains prête à l'allumer en hurlant ( lol ), mon compère dort comme un loir. Ca s'est éloigné, sans doute un cheval qui trainait je me dis (ca en est plein à cet endroit), je me rendors à moitié rassuré.

Levé avec le soleil, je sors prendre des photos, émerveillé par ce spectacle... quelque chose que je ne connaissait pas jusqu'à là, ca fait du bien !... smile
Des chevaux descendent du col juste au dessus pour boire dans le lac, avec les premiers rayons : INOUBLIABLE !
Je laisse dormir mes collègues 2heures de plus, puis c'est le départ après quelques barres de cérales englouties.

On crapahute face à l'Arbizon, franchement impressionnant vu de ce côté, jusqu'au pied du gros pierrier en dessous de la crête ou se trouve la brèche d'Aurey (qui parait toute petite vu d'en bas). Mes 2 amis (bien que prévenus) commencent à douter ! : "Tu es sur que c'est par là ?", "Y mène nulle part ce pierrier !"... effectivement ca n'inspire pas confiance, aucun chemin en vue... pourtant, y a bien quelque chose à l'est sur la carte, tout en haut un couloir... mais c'est masqué par une crête qui n'augure rien de bon.
Je les motive, sûr de moi lol , on commence à grimper le pierrier.
Moitié pierrier la motivation du groupe à chuté, c'est long, le soleil nous écrase, ils refusent de faire un pas de plus sans pause manger (il est 11h). On s'arrête, tant pis, et on mange : si j'ai rechigné à m'arrêter là, leur moral est bien remonté donc ce n'est pas du temps perdu, on repart.

On contourne la vilaine crête pour tomber nez à nez avec un GROS nevé, 2 / 3 mêtres de haut qui bloque le couloir. Un tunnel permet de progresser sur la partie droite, contre la crête abrupte.
On passe par là puis on monte par dessus le nevé quasiemment en haut de celui-ci car il n'y a plus de tunnel.

Le plus dur arrive ! : un dernier pierrier particulièrement instable nous attend, les cailloux dégringolent, on fait du sur-place, ce n'est pas rassurant surtout avec une falaise surplombant la hourquette d'Ancizan juste derrière nous (vertige assuré) !.
Moment de stress !, on arrête tout, on se reconcentre et on repart plus lentement, plus près l'un de l'autre pour ne pas s'envoyer des cailloux entre nous.
On arrive péniblement en dessous du Montfaucont, l'accès semble être sur la gauche en le contournant mais il faut escalader un petit peu... pas prévu du tout ca !
On crapahute un peu, les roches très érrodées s'arrachent sous nos mains !.
Pas de casque, pas de corde, puis de toute facon on n'est pas des "escaladeurs" : tout va bien ! lol
On y va doucement, ca passe. Pause boisson : plus qu'un demi-litre chacun que l'on engloutit d'un coup !. Je part en exploration contourner la (semble-t-il) dernière crête histoire de remotiver les troupes, ca semble OK : un dernier pierrier facile et on est en haut ! Ouf !
Je retourne sur mes pas, et là j'entends un GROS éboulement, adrénaline, limite panique, je reviens à fond : personne !
Je m'assied, j'essaye de réfléchir, je les appelle : rien.
Je rappelle : je les vois se rameuter, cahin, cahan, l'air de rien, d'un peu plus loin ! Quelle frayeur, je les engueule pas, j'ai eu trop peur et je suis trop heureux de les retrouver entier. L'éboullement n'était pas de côté ci il semblerait.

On remonte donc au Montfaucon, et c'est la grosse joie, pause photo, mais une autre angoisse se présente : le soleil est etouffant, la prochaine source est bien plus bas et on n'a plus d'eau !

On ne s'attarde pas, on ne monte même pas à l'Arbizon qui est si proche pourtant mais qui est engloutit par un gros nuage : tant pis, il faut qu'on boive.
On descend comme on peut la face sud, assez tranquille, mais avec tous les effets secondaires d'une déshydratation : les articulations ne tiennent plus, les pas sont incertains, la cohésion du groupe est au plus bas, chacun suit sa piste tant bien que mal.

La vue de la fontaine naturelle nous fait retrouver le sourire : on remplit nos gourdes et on trempe (on brûle tellement l'eau est froide) nos pieds dans la fontaine le temps que les pastilles micro-pur fassent effet.
Un repas lors de cette pause d'une bonne heure et demi, et on est reparti.
Descente sans histoire jusqu'au granges de Lurgues en bas, et bivouac avec un nouveau repas (et du porto très apprécié après ces moments un peu "chauds" !).

On dort à poings fermés tellement on est crevés, on se réveille assez tard, courbaturés et les épaules sciées par le poids des sacs !
On se pose la question : comment revient-on à la voiture ? on est trop fatigués par la marche de la veille (pourtant on est tous les trois sportifs et de bonne composition physique), il ne nous reste plus de barres de céréales, on préfère faire le tour de la montagne à pied : c'est parti pour 8h de marche forcée ! lol
La descente (mi-chemin) effectuée, on réévalue notre marche : c'est trop long, on pose les sacs qu'un des compères va garder, et on monte à deux la route jusqu'à la hourquette ou la voiture est garée, avec nos bouteilles d'eau.

A mi-chemin, nos litres individuels d'eau sont vidés, et aucune voiture ne s'est arrêtée pour nous prendre : merci bien, ca fait plaisir ! lol
On commence à désespérer quand un montagnard du coin super sympatique nous propose de nous prendre, vraiment sympa : on y racontre notre rando, ca le fait sourire.

Puis on arrive au parking, c'est le retour, tout le monde est crevé et somnole à moitié.


Bilan de la ballade : première rando dont j'étais l'organisateur, j'ai appris pas mal de chose, et n'ai pas répété les mêmes erreurs 2 fois :
- d'une l'eau :  ne pas la sous-estimer, quelle erreur ! la source était trop loin, 1,5 litre chacun trop juste sous le soleil de plomb !
- la nourriture : itou, moteur de l'organisme, mais aussi du mental !
- gérer le stress : le mental y a été beaucoup dans nos difficultés, et vice versa. Avoir peur rend dangereux, surtout dans un environnement "hostile".
- lecture de la carte : ben oui, j'ai apris sur le tas, maintenant je sais à quoi servent les courbes marrons ou  une indication en mêtres est notée lol , non je plaisante, mais entre la lecture et la compréhension du relief il y a un ecart : l'expérience.
- expérience : même si les risques avaient été mesurés avant, je ne m'attendais pas à ces difficultés.
La rando s'est bien passé car nous étions tous 3 en bonne conditon physique, il aurait pû en être autrement.
- poids du sac : et oui on y vient, c'est cette rando qui m'a fait remettre en question le poids du sac en rando, puis en fouillant, c'est bien sur ce site que j'ai trouvé ! big_smile
Pourquoi prendre 10 paires de chaussettes pour 3 jours ? vive la chasse à l'inutile ! smile

Voili voilou, ma petite histoire (un peu longue désolé), qui ne s'est au final pas mal passée malgrès les quelques frayeurs et erreurs, et nous a laissé de très bons souvenirs.

Aujourd'hui mon sac pèse non plus 15kg bien larges, mais dans les 7kg (je randonne minimum à 2, un porte la tente 2 places, l'autre la nourriture), et je compte encore diminuer ce poids petit à petit même si je suis déjà bien content de ma configuration actuelle, réalisée à l'aide de vos précieux conseils. wink

Dernière modification par Babaaast (26-05-2006 18:07:38)


Qui fait le malin tombe dans le ravin,
qui fait la maline tombe dans la ravine...

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#2 26-05-2006 17:55:35

Kian
-
Inscription : 05-04-2005

Re : Randonnée Arbizon, été 2005

Merci Babaast, cette histoire coquette tombe bien en ces temps un peu troublés sur notre bô forum et je te félicite d'avoir partagé avec nous les erreurs que vous avez faites, c'est pas donné à tout le monde.

Kai


La vie est un miroir qui reflète nos croyances erronées

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#3 26-05-2006 19:04:48

Fabrice
Banni(e)
Lieu : Bitche
Inscription : 13-03-2006

Re : Randonnée Arbizon, été 2005

aprés une telle première certain auraient été dégouté voir vacciné à jamais...
bravo à toi !


Les pieds parcourants la Terre, mais la tête dans les nuages.

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#4 26-05-2006 21:08:59

highpictv
dit "Hichpyche"
Lieu : Talence, Bidart ou Aragnouet
Inscription : 01-06-2005
Site Web

Re : Randonnée Arbizon, été 2005

Sympa, merci. L'Arbizon est un trés beau sommet. Comme il est décalé de la chaine, il donne une trés belle vue d'ensemble sur les Pyrénées.
Sinon monter par les granges de lurgues c'est plus cool wink


- Mieux vaut être mort en vallée d'Aure que vivant en vallée de Campan (proverbe local) -
Mes randos dans mon trombino.

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