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#1 18-04-2019 12:06:18
- Ada
- Membre
- Inscription : 15-12-2014
Sur les traces de Crin-Blanc : un bivouac en Camargue
Fin février : quelques jours de vacances nous amènent dans les environs de Marseille, il fait un temps superbe, il n'en faut pas plus pour nous décider à aller faire un petit tour en Camargue à une saison où le moustique ne sévit pas encore !
Nous arrivons au Salin de Giraud en fin de matinée après avoir passé le bac de Barcarin et y laissons la voiture. Nous traversons la ville qui a un aspect particulier, plus nordique que méditerranéen : deux industriels (Henry Merle et Ernest Solvay), installés dans la région au milieu du 19e siècle l'ont en effet littéralement créée de toutes pièces, construisant pour leurs ouvriers des habitations qui ressemblent à s'y méprendre aux corons du Nord. Heureusement, les arènes et les boulistes nous rappellent que nous sommes bien en Camargue.
Nous quittons Salin de Giraud sous un beau soleil et ne tardons pas à nous retrouver sur une piste après quelques longueurs de bitume. Tout de suite, c'est un autre univers qui s'offre à nous : même si quelques rares voitures passent sur la piste, l'endroit est globalement très calme et dès que l'on s'aventure sur de petits chemins à l'écart de la piste, on se retrouve à serpenter entre eau et fourrés en écoutant le silence se rompre de clapotis, de bruits d'oiseaux et de croassements.
Nous quittons la piste un moment pour franchir une barrière et prendre un petit sentier dans la sansouïre. Un troupeau de chevaux camargue (on ne doit surtout pas dire de Camargue) s'approche de nous, visiblement intéressé par ces visiteurs inattendus, et se place de sorte qu'il nous barre le chemin. Nous achetons notre droit de passage par quelques caresses et repartons sur le chemin craquelé.
La sansouïre, c'est ça
Salut toi
Un peu plus loin, nous faisons une pause au bord de l'eau pour déjeuner. Confortablement assis dans les hautes herbes sous un soleil qui cogne beaucoup pour un mois de février, nous goûtons à nouveau au calme mêlé de ploufs et de quelques cris d'oiseaux.
Nous repartons et prenons pied sur la digue à la mer, qui nous mènera jusqu'aux Saintes-Maries demain matin. Autour de nous, les bras d'eau et les langues de terre s'entremêlent dans ce paysage plat d'où émergent par endroit les silhouettes métalliques des vannes qui régulent tout cet ensemble. Après quelques centaines de mètres, les langues de terre se perdent et nous voici seuls sur notre digue au milieu de l'eau : étang du Fangassier à droite, étang du Galabert à gauche. Le caractère très plat du paysage le rend déconcertant, faussant notre estimation des distances : le phare que nous entrevoyons à peine à l'horizon et qui semble se trouver à des dizaines de kilomètres d'ici est en fait le phare de la Gacholle, à quelques kilomètres à vol d'oiseau. Nous suivons bien sagement la digue... de toute façon, pas vraiment possible de faire autre chose !
Le soleil commence à décliner et nous voyons nos premiers flamants roses de près au niveau du Clos Desclaux, à un endroit probablement réputé pour cela puisque très fréquenté de touristes armés d'appareils photo. Le flamant rose a une jolie couleur, un cri sonore peu harmonieux, et une démarche assez rigolote quand il pêche la tête sous l'eau. On profite d'une langue de terre et d'un petit sentier pour s'éloigner de cette portion de la digue assez fréquentée et on se retrouve vite tous seuls sur un mignon petit chemin au bord de l'eau.
On arrive au pertuis de la Comtesse puis au phare de La Gacholle qu'on dépasse. Nous n'avons plus croisé d'être humain depuis pas mal de temps, mais les oiseaux ne manquent pas : principalement des flamants roses, mais aussi quelques autres, dont nous regardons le vol gracieux aux jumelles. A la nuit tombante, une vague en forme de V traverse un canal et une fois sur la rive, c'est une petite bête à tête de chien qui sort de l'eau et disparaît dans les fourrés. Une loutre ? Il se fait tard, on aimerait bien trouver un endroit pour bivouaquer mais même s'il y a à présent beaucoup plus de terre ferme autour de nous, la digue est en fait bordée à droite et à gauche par un fossé d'eau assez profond qu'il est difficile de franchir. De plus, le sol est souvent vaseux.
Le phare de la Gacholle
Flamants roses dans le couchant
Finalement, nous profitons d'un accès à la mer, toute proche, pour trouver un coin propice au bivouac, derrière une dune. Le sable est juste assez sec pour retenir les sardines. Nous nous installons confortablement et passons une bonne nuit. Bivouaquer en Camargue, c'est bien : c'est plat, il ne fait pas froid et les seuls animaux sauvages susceptibles de déranger le randonneur pendant la nuit sont quelques flamants roses insomniaques qui amerrissent à grand bruit.
Coucher de soleil camarguais
Le lendemain, nous nous réveillons au milieu d'une fine brume qui laisse par moments apparaître ciel bleu et soleil. Une fois le bivouac (trèèèès humide) remballé et le petit déjeuner avalé, nous décidons de continuer par la plage plutôt que par la digue. Nous sommes quasiment seuls dans une ambiance rendue fantomatique par la brume qui tarde à se lever.
Au pertuis de Rousty, nous regagnons la digue et retrouvons les étangs et les flamants roses de part et d'autre du chemin. La brume se dissipe et le soleil devient vite chaud. Revoilà des promeneurs, de plus en plus nombreux. Encore quelques kilomètres et nous arrivons aux Saintes-Maries-de-la-Mer, où nous visitons rapidement l'église consacrée aux saintes Marie Jacobé et Salomé (d'où le pluriel à Saintes). Ces deux saintes ont sauvé tellement de fidèles que l'église est remplie d'ex-voto. Après un pique-nique face à la plage, deux bus nous ramènent au Salin de Giraud dans l'après-midi après force virages.
C'est toujours très coloré
Utere, non numera
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#2 18-04-2019 17:22:01
- hayduke
- Membre
- Lieu : val de marne
- Inscription : 08-12-2014
Re : Sur les traces de Crin-Blanc : un bivouac en Camargue
Très belles photos Ada, ça donne envie!
Et sinon en février, les moustiques sont en formes?
Bises.
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#3 19-04-2019 08:39:05
- eraz
- multimedia
- Lieu : Sancy
- Inscription : 26-08-2007
Re : Sur les traces de Crin-Blanc : un bivouac en Camargue
Merci pour le retour Ada .
J'ai eu une expérience mitigée en Camargue. Une journée à cheval excellente (avec tempête = ambiance assurée) et des essais de petites randos rendues impossible par des enceintes barbelées à outrance (je n'ai jamais vu l'équivalent en France), absolument inévitables ce qui cantonnait les balades à de la route ou du chemin carrossable au mieux : impression très désagréable d'être enfermé en fait.
Content de m'apercevoir qu'il y reste quelques endroits encore sauvages et ouverts à la randonnée.
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#4 21-04-2019 17:04:14
- JustSomewhere
- Membre
- Inscription : 29-09-2017
- Site Web
Re : Sur les traces de Crin-Blanc : un bivouac en Camargue
Super retour et belles photos
Pareil qu'Eraz, mes quelques balades en Camargue, j'ai trouvé que ça piquait autant niveau moustique que barbelé !
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#5 21-04-2019 19:18:58
- Ada
- Membre
- Inscription : 15-12-2014
Re : Sur les traces de Crin-Blanc : un bivouac en Camargue
On a peut-être eu de la chance, mais on n'a pas vu le moindre bout d'aile de moustique. On a d'ailleurs pris la chambre intérieure de la tente pour rien, on aurait pu partir avec un abri ouvert.
Niveau barbelés, on était quand même sur des chemins assez fréquentés : c'est peut-être différent si on s'aventure en dehors des pistes principales (ce qu'on a bien envie de faire si on revient).
Utere, non numera
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#6 21-04-2019 21:39:38
- tolliv
- Sérénitude
- Lieu : Toulouse
- Inscription : 06-09-2016
- Site Web
Re : Sur les traces de Crin-Blanc : un bivouac en Camargue
Jolies photos.
Quand on voit la carte, on s'aperçoit qu'il n'y a pas beaucoup de chemins possibles !
Edit : au fait, au niveau dénivelé cumulé positifs, ce n'était pas trop dur ?
(de la part d'une personne qui a fait le tour du bassin d'Arcachon)
Dernière modification par tolliv (21-04-2019 21:41:09)
"La vie est trop courte pour être petite"
Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----
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#7 22-04-2019 11:07:42
- DDN17
- Bikepacker
- Lieu : Rochefort
- Inscription : 08-09-2018
Re : Sur les traces de Crin-Blanc : un bivouac en Camargue
Ma terre natale est toujours aussi belle. Merci pour les photos !
Edit : la bête à tête de chien, plus de chances que ce soit un ragondin qu'une loutre...
Dernière modification par DDN17 (22-04-2019 11:09:04)
"il y a deux catégories de randonneurs à vélo : ceux qui voyagent à vélo pour voyager, et ceux qui voyagent à vélo pour faire du vélo" (je fais partie de la deuxième catégorie)
Liste gravel : https://lighterpack.com/r/6dzk1h
Liste route : https://lighterpack.com/r/str5f2
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#8 22-04-2019 16:11:18
- 06chamois
- Membre
- Lieu : Là-haut
- Inscription : 13-11-2018
Re : Sur les traces de Crin-Blanc : un bivouac en Camargue
Merci Ada pour ce retour.
De très belles photos effectivement. Un coin de France que j'irais voir lorsque mes jambes ne voudrons plus faire du dénivelé +
Là pas besoin d'altimètre
Trêve de plaisanteries j'ai adoré ton reportage photos et récit.
Un coin de France encore sauvage hormis ....... pour les fils barbelés visiblement.
La montagne entretient à la fois la tête et le corps, alors plus d’hésitation = vive la randonnée
Mon trombi : https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=35338
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