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#1 14-08-2019 13:30:32

Stéphane_33
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[Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Fin mai 2019, nous avons entrepris avec mon épouse de traverser les Pyrénées, à notre rythme et sans nous presser. Compte tenu de la difficulté pour nous à prendre des congés sur une longue durée, nous prévoyons d’enchaîner des périodes de marche de 1 à 2 semaines, il nous faudra donc plusieurs années pour boucler notre périple. L'itinéraire emprunte indifféremment des portions de la HRP, du GR10 ou d'autres variantes selon mon envie. Je compléterai ce retour en fonction de notre progression.
Nous partons avec tout le nécessaire de bivouac et une autonomie en nourriture d'au maximum 4 à 6 jours selon les tronçons, l'objectif étant d'avoir des sacs ne dépassant pas 10 Kg avec la nourriture et l'eau.

Trace
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2019 : Hendaye – Bidarray (Pays Basque
2019 : Bidarray – Les Aldudes (Pays Basque)
2019 : Les Aldudes – Arette La Pierre St-Martin (Pays Basque)
2020 : La Pierre St-Martin - Gavarnie
2021 : Gavarnie - Bagnères de Luchon
2022 : Bagnères de Luchon - Maison du Valier
2022 : Maison du Valier - Amélie-les-Bains
2022 : Amélie-les-Bains - banyuls

Vidéo Relive : Hendaye - Bagnères de Luchon
Vidéo Relive : Bagnères de Luchon - L'Hospitalet-près-Andorre
Vidéo Relive : L'Hospitalet-près-Andorre - Banyuls-sur-Mer

Dernière modification par Stéphane_33 (10-11-2022 21:12:15)

Hors ligne

#2 14-08-2019 13:35:08

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Hendaye – Bidarray (Pays Basque)

Mercredi 29 mai 2019, après 3 jours d’attente du beau temps, nous prenons le train à Bordeaux avec mon épouse, direction Hendaye. Nous avions prévu d’aller jusqu’aux Aldudes, mais nous nous arrêterons finalement à Bidarray compte tenu du nombre de jours disponibles nous restant.

Première étape, mercredi 29/05/2019 : Hendaye – Pitare (Col du Poirier) : 11,44 Km, D+ 639 m, D- 328 m
Nous quittons la gare d’Hendaye vers 12h30 et commençons par longer la baie de Chingoudi pour rejoindre le GR10.
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Hendaye - baie de Chingoudi.

Nous remontons ensuite par de petites rues vers la sortie d’Hendaye, puis nous suivons quelques routes et des chemins vallonés pour rejoindre le village de Biriatou, où nous faisons une petite pause pour boire un verre et visiter l’église. Nous en profitons pour faire le plein d’eau (robinet à gauche de la place en regardant l’église).
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Biriatou, dans le village.

Après le village, j’ai prévu de quitter le GR10 pour suivre les crêtes plus à gauche, mais finalement c’est le GR10 qui nous suit, le tracé ayant été récemment modifié.  Nous rejoignons un premier belvédère sous le rocher des perdrix, puis le sommet du Xoldoko à 486 m.
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Vue vers Hendaye depuis le Xoldoko.
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Sommet du Xoldoko, au fond la Rhune dans les nuages.

Nous redescendons ensuite vers Pitare (col du poirier, 316 m) où nous avons prévu de bivouaquer. Malheureusement des coupes d’arbre sont en cours et les engins d’exploitation ont quelque peu massacré les lieux. Il reste juste une petite surface d’herbe pour poser la tente. Il n’y a pas d’eau sur place, je complète notre réserve suffisante pour la boisson et la cuisine en remplissant ma gourde souple dans un petit ruisseau descendant du versant nord du mont Osingo. Filtrée elle nous servira pour la vaisselle et la toilette.
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Bivouac à Pitare.
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Sommet de la Rhune vu depuis le bivouac.

Nous pensions être au calme, mais jusqu’à 21h00, nous voyons passer de nombreux randonneurs, coureurs à pied et autres cyclistes. Après un bon repas (semoule de rigueur !) et les derniers visiteurs disparus, nous nous couchons avec le soleil pour notre première nuit. A peine endormis, nous sommes réveillés par un nouvel arrivant tardif, qui faute de place monte sa tente juste à côté de nous. Enfin vers 23h30 après moultes bruits de passages et de fermetures éclair, nous retrouvons le calme de la nuit …

Deuxième étape, jeudi 30/05/2019 : Pitare – Sare : 15,74 Km, D+ 849 m, D- 1113 m
Le lendemain, grand beau temps, nous partons vers 8h30 après avoir pris le petit déjeuner et rangé le campement. Le chemin serpente à travers les collines vers le col d’Ibardin.
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Vue vers l’océan en partant de Pitare.

Nous croisons nos premiers chevaux, nous en verrons pendant toute la suite de la randonnée.
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En allant vers Ibardin, vue vers le sommet des 3 Couronnes.

Nous faisons une pause à Ibardin pour acheter quelques provisions et boire un verre : à gauche de la route c’est la France avec des bars, à droite l’Espagne avec ses ventas et supermarchés (ravitaillement complet possible). Nous en profitons pour remplir nos gourdes au bar, car il n’y a pas de point d’eau sur une bonne partie de l’étape de la journée. Nous fuyons Ibardin et ses touristes et quittons le GR10 pour rejoindre la Rhune en passant par le versant espagnol. Le chemin serpente à travers les collines basques et nous traversons de belles forêts ombragées.
Nous rencontrons à nouveau des chevaux, c’est l’époque du poulinage, de nombreuses juments sont grosses ou accompagnées de leur poulain juste né.
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Le sentier commence à monter sérieusement, nous faisons une pause déjeuner avant de quitter les derniers arbres.
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Digitales, en montant vers la Rhune.

Nous arrivons finalement sous le sommet de la Rhune à la borne frontière R23 (680 m).
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La foule présente au sommet en ce jeudi de l’ascension nous dissuade de monter, et nous décidons de rejoindre les trois fontaines par un sentier contournant la Rhune par le versant français. Nous traversons une forêt d’arbres magnifiques qui nous offrent leur ombre agréable pour une petite sieste.
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A l’ombre d’un érable vénérable …

Nous rejoignons le GR10 aux trois Fontaines et descendons ensuite vers Sare où nous avons réservé une chambre pour la nuit.
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Village de Sare.
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Clocher de l’église de Sare.
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Eglise de Sare, vue de l’intérieur, avec 3 niveaux de tribunes en bois.

Troisième étape, vendredi 31/05/2019 : Sare – Cabane de Gainekoborda : 17,72 Km, D+ 708 m, D- 356 m
Après la visite de l’église, nous faisons quelques courses (ravitaillement complet possible au SPAR et boulangerie), nous croisons un groupe de 6 randonneurs à la boulangerie en achetant le pain. Nous prenons la route vers 9h00, toute la première partie de la randonnée traverse des paysages légèrement vallonnés parsemés de fermes.
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Nous faisons une pause déjeuner au bord d’un torrent fréquenté par les saumons avant de rejoindre le village d’Ainhoa en suivant la Nivelle. Nous croisons à nouveau le groupe de randonneurs vu le matin pendant le pique-nique.
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Pause déjeuner, frayères à saumon.

Ainhoa est un charmant petit village basque typique, très touristique. Nous prenons un verre au bar du village avant de reprendre la route et d’attaquer les premières pentes sérieuses de la journée.
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Ainhoa, centre du village.

L’itinéraire monte ensuite vers la chapelle de Notre Dame de l'Aubépine (chapelle Arantzazu Kapera, 377 m) dédiée à Notre Dame, édifiée sur le flanc de la montagne Atsulai en suivant un chemin de croix. Il y a un point d’eau à la sortie du village (robinet), et une source (faible débit) peu avant l’arrivée à la chapelle. La montée est soutenue et il commence à faire très chaud en plein début d’après-midi, nous profitons du moindre coin d’ombre.
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Chapelle de Notre Dame de l'Aubépine (chapelle Arantzazu Kapera).

Depuis la Chapelle, nous avons une belle vue sur Ainhoa et sur les montagnes environnantes.
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Ainhoa, au fond La Rhune.

Nous poursuivons notre route vers le col des trois croix en contournant le mont Errebi par le nord. Nous prenons de l’eau à une source sur le sentier (tuyau d’eau, indiquée source captée sur la carte IGN près du point coté 496 m. nota : nous passons près d’une autre source captée peu avant, tuyau d’eau, et non indiquée sur la carte).
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Vers le col des trois croix. Nous ne bivouaquerons pas dans cette cabane, la place est prise !

Au col des trois croix (512 m) nous délaissons le GR10 pour contourner le mont Soporro par le nord en suivant un petit sentier isolé. Nous sommes survolés de près par une dizaine de vautours.
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Vol de vautour.

Nous arrivons enfin à la cabane de Gainekoborda (410 m) où nous installons notre bivouac au milieu d’une magnifique clairière entourée d’arbres. C’est une cabane de chasseurs ouverte, équipée de tables et d’un évier avec eau courante. Au fond de la clairière il y a des toilettes avec un lavabo.
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Cabane de Gainkoborda et le bivouac.

Nous sommes finalement rejoins par le groupe de randonneurs croisés le matin, ils s’installent près de nous avec leurs 3 tentes Décathlon. L’un d’eux s’intéresse à mon matériel, nous discutons tente et réchaud à alcool faits maison.
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Vue depuis la cabane.
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Les chevaux nous accompagnent pendant le repas du soir.

Nous terminons le repas du soir quand nous voyons arriver un groupe de jeunes en 4x4 et motos tout terrain. Ils avaient manifestement l’intention de faire la fête ici, mais en voyant notre campement ils font demi-tour. La civilisation n’est jamais très loin au Pays Basque …
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Bivouac au matin.

Quatrième étape, samedi 01/06/2019 : Cabane de Gainekoborda - Bidarray : 15,31 Km, D+ 889 m, D- 1184 m
Nous faisons le plein d’eau avant de partir vers 8h30, la journée s’annonce chaude et sans point d’eau sur l’itinéraire.
Nous rejoignons le col des Veaux (550 m) puis le col de Méhatché (740 m) en traversant le massif du Mondarrain.
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Arrivée au col de Méhatché, massif du Mondarrain.
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Col de Méhatché, pause au milieu des chevaux.

Nous poursuivons ensuite notre route vers le col d’Arzatey (666 m) en suivant les bornes frontières. Au loin apparaissent les premiers sommets enneigés des Pyrénées.
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Vers le col d’Arzatey (666 m).

Nous faisons une pause déjeuner avant d’entamer la descente. La pente est raide et la chaleur étouffante en l’absence de vent, nos réserves d’eau s’épuisent rapidement.
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Descente vers Bidarray.

Nous rejoignons enfin le fond de la vallée puis Bidarray, petit village où nous passons la nuit à l’hôtel (accueil sympathique). Une fontaine est présente devant l’église. Une épicerie permet de se ravitailler au centre du village.
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Dimanche 02/06/2019 : retour sur Bordeaux.
Nous rejoignons la gare de Bidarray au Pont Noblia et profitons de la correspondance du train à Bayonne pour visiter le centre-ville. Nous rentrons à Bordeaux en milieu d’après-midi.
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Pont Noblia sur la Nive.
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Cathédrale Sainte-Marie de Bayonne.

Liste du matériel :
La météo ayant résolument tournée au beau et chaud, je n’ai pas utilisé mes couches chaudes ou de protection pluie (doudoune, veste, pantalon pluie, sous-vêtement bas). Nous avions pris également trop de fruits secs (amandes, raisins). J’ai donc porté environ 1500 g de matériel inutilisé. Ceci dit, il est toujours facile de constater à postériori, les prévisions météo restent avec leur part d’aléatoire.

Liste Rando StéphaneTotalSacSac consoBananeSur soi
Tente / Couchage24152415000
2 places Toile + cordes, pinces, bloqueurs DIY10001000
6 sardines Alu6060
Arklight Design - PolyCree 1,5 X 2,5 m6060
Sac de couchage Ansabère 600 Triple Zéro945945
Matelas Therm a rest - Neo Air Xlite - Regular350350
Portage6956550400
Hyberg - Sac à dos ultra léger ATTILA X 55l605605
Banane Décathlon4040
Sursac / Sitpad5050
Cuisine498268190400
Réchaud alcool TopNoch DIY66
Alcool 90 ml21525190
Briquet1212
Pare-vent feuille titane DIY1515
Gourde Platypus 2 litres3636
Gourde Bouteille eau 1 l3636
Popote Titane 700 ml Evernew9090
Gobelet DIY1212
Opinel - Couteau N°8 Effilé Hêtre2828
Cuillère55
Eponge (demi)33
Sawyer - MINI filtre4040
Orientation2111740370
Boussole Décathlon C3003333
GPS TowNav Sportiva + Batterie rechange148148
Carte30264
Pharmacie8888000
Pansements3030
Paracétamol55
Pince à écharde33
Tire-Tiques22
sérum physiologique1414
Micropore1111
Pastilles purification eau Aquatab33
Bande coton2020
Toilette72423000
Brosse à dent55
Savon2525
Serviette2323
Gant / essui tout DIY1414
Papier toilette55
Divers81836004580
Papiers, clés (CI,  vitale, Visa, liquide)2020
Téléphone178178
Appareil photo220220
Frontale Nitecore T3602525
Câbles USB / chargeur4242
Batterie Anker 6700 mAh130130
Sachets + sac étanche 20 l (60g)100100
Cordelette1717
Réparation matelas1010
Duck tape1515
Couture44
Couverture survie5252
Etui lunette DIY55
Vêtements19161916000
Polaire légère Décathlon MH100210210
Doudoune TREKKING montagne TREK 500  QUECHUA Décathlon290290
Veste imperméable TREK 700  FORCLAZ Décathlon540540
Pantalon inperméable Décathlon trail running Kalenji163163
Guêtres DIY pluie2020
Bonnet Décathlon2727
Tour de cou3232
T-shirt Mérinos ML Décathlon nuit190190
SOUS VÊTEMENT BAS SOLOGNAC Décathlon nuit170170
Rechanges t-shirt120120
Rechange chaussettes Wollpower 200 x26464
Rechange slip x29090
Total sacTotalSacSac consoBananeSur soi
Total671359182205750
Portage sur soi18100001810
slip4545
chaussettes Wollpower 2003232
t-shirt ML120120
Pantalon  décathlon MH100 HOMME GRIS QUECHUA190190
Chaussures MERRELL CAPRA MID GTX896896
Bâtons Fizan322322
Mouchoirs2020
Chapeau185185
Total sac et sur soiTotalSacSac consoBananeSur soi
Total852359182205751810

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#3 14-08-2019 13:39:05

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Bidarray – Les Aldudes (Pays Basque)
Samedi 22 juin 2019, nous sommes de retour au Pays Basque pour deux nouvelles étapes, magnifiques mais très différentes. La première, aérienne et ouverte sur les grands espaces, parcourt les crêtes d’Iparla, le chemin est plutôt fréquenté jusqu’au col d’Harrieta. La seconde, beaucoup plus intimiste, traverse des forêts majestueuses et isolées, nous ne rencontrerons personne jusqu’à Aldudes.
Nous laissons la voiture à la gare de Saint Martin d’Arrossa. Après 6 mn de train nous arrivons à Bidarray où nous passons à nouveau la nuit à l’hôtel Barberaenea.

Cinquième étape, dimanche 23/06/2019 : Bidarray – Col d’Ispeguy : 13,9 Km, D+ 1276 m, D- 738 m
Nous partons de Bidarray vers 7h30 sous un ciel voilé, mais l’air est déjà brulant, confirmant l’arrivée de la canicule annoncée par la météo. A la sortie du village, des panneaux indiquent une nouvelle direction pour le GR10, mais dédaignant ces indications je décide de continuer sur mon itinéraire qui me semble plus direct. Mauvaise idée, car nous finissons par arriver devant une barrière fermée à côté d’une ferme. Nous escaladons finalement la barrière et traversons en catimini les quelques mètres qui nous séparent du nouvel itinéraire.
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Départ de Bidarray, vue vers les crêtes d’Iparla.

Le chemin monte progressivement pour rejoindre la ligne de crête. Le vent forcit et fraichit, nous accompagnant jusqu’au sommet d’Iparla.
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Vers le pic d’Iparla

Du sommet du pic d'Iparla, les crêtes se poursuivent vers le col d’Harrieta.
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Vue vers les crêtes après le pic d’Iparla
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Vue vers le pic et les crêtes d’Iparla

Nous faisons une pause déjeuner au col d’Harrieta, à l’ombre des arbres. Juste après le col en entrant dans la forêt, un sentier part à flanc de montagne vers une source située 300 m plus loin. C’est une source captée par une association locale, seul vrai point d’eau de la journée. Il commence à faire très chaud, je remplis nos gourdes pour la suite de la marche.
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Col d’Harrieta
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Source du col d’Harrieta

Le chemin remonte ensuite à travers la forêt avant de rejoindre à nouveau les crêtes.
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Nous arrivons au col de Buztanzelhay où nous quittons le GR10. Je pensais poursuivre la suite de la randonnée sans balisage, mais le chemin des crêtes suit le tracé du GRT5. Nous arrivons finalement en vue du col d’Ispeguy sous une chaleur accablante.
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Nous profitons des deux ventas présentes au col pour nous rafraichir et remplir nos gourdes. Nous pensions y diner, mais ils ne servent pas de repas le soir. Nous faisons donc des courses à l’épicerie de la venta plutôt bien fournie, nous trouvons même du pain en demandant directement au propriétaire. Nous achetons également quelques bouteilles d’eau pour refaire le plein le lendemain matin en repartant. Le col n’est pas très adapté pour le bivouac, il n’y a pas vraiment d’endroits plats et non visibles de la route. Nous nous installons finalement côté français en contrebas du col sur un minuscule replat au bord d’un sentier.
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Bivouac au col d’Ispeguy

Sixième étape, lundi 24/06/2019 : Col d’Ispeguy – Les Aldudes : 13,57 Km, D+ 874 m, D- 1190 m
Après une petite averse en milieu de nuit, nous sommes réveillés tôt par de fortes rafales de vent. Heureusement la tente résiste vaillamment. En nous levant nous découvrons une mer de nuage juste sous nos pieds, moment magique et irréel.
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Lever de soleil au col d’Ispeguy

Nous reprenons la route vers Les Aldudes. Au-delà du col d’Ispeguy, le paysage change pour une vaste forêt. Le chemin serpente à flanc de montagne jusqu’au col d’Helhorrieta, juste au-dessus de la limite des nuages. Le chemin monte ensuite très rapidement à travers la forêt pour rejoindre le col Lezetako où nous retrouvons de violentes rafales de vent qui ne durent heureusement pas sur la suite du parcours.
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Col Lezetako

Après le col d’Ichtauzko, le sentier traverse de vastes forêts aux arbres majestueux.
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Certains arbres ont des troncs vraiment énormes.
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Nous déjeunons juste avant le col de Pago. En sortant de la forêt, nous arrivons en vue de la vallée des Aldudes.
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Nous rejoignons enfin le col de Berdaritz puis le village des Aldudes.
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Les Aldudes

Une fontaine coule juste avant le pont rejoignant la route principale (sur la droite en contrebas de la route). Sur la route principale, une épicerie permet de se ravitailler. Nous patientons au bar du village pour attendre la navette Kintoa Mugi qui nous ramène à la gare de Saint Martin d’Arrossa où nous attends la voiture pour rentrer sur Bordeaux.

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#4 14-08-2019 14:39:47

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Les Aldudes – Arette La Pierre St-Martin (Pays Basque)
Dimanche 4 août 2019, nous sommes de retour pour terminer la traversée du pays Basque. La météo est plutôt incertaine, avec des risques de pluie et d’orage mais sans savoir précisément quel jour. Nous arrivons en train dimanche après-midi à Saint Martin d’Arrossa. Après une courte promenade dans le village, nous dînons et dormons à l’hôtel Katrina.

Septième étape, lundi 05/08/2019 : Les Aldudes – Cabane de Trona : 13,8 Km, D+ 1156 m, D- 344 m.
Brumes et paysages voilés.

La navette Kintoa Mugi nous dépose au village des Aldudes vers 9h00 et nous empruntons l’escalier qui permet de rejoindre le départ du sentier. Le temps est brumeux, mais il ne fait pas froid et il ne pleut pas. Nous montons jusqu’au col de Lepeder où nous rencontrons un anglais en train de replier sa tente (bivouac agréable, mais sans eau). Nous nous croiserons et saluerons à plusieurs reprises dans la journée, selon nos poses respectives. Nous traversons un paysage de collines boisées noyées dans la brume. Les herbes pleines de rosée forment des paysages singuliers. Il y a de nombreux chemins se perdant dans la brume, il faut rester vigilant pour ne pas perdre l’itinéraire.
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Nous passons près d’une source indiquée sur la carte IGN, puis nous rejoignons les cols de Mizpira (832 m) et de Meharroztegui (738 m). Nous croisons en chemin un randonneur au long court, équipé d’un bâton de bois couronné de quelques plumes : il est parti depuis 2 mois et compte rejoindre Hendaye puis continuer vers l’Espagne. Il nous explique qu’il vient de Ronceveau, qu’il se dirige uniquement avec une carte au 50000 ième, qu’il s’est perdu plusieurs fois à cause du brouillard et qu’il doit trouver la carte pour la suite du parcours. Nous le rassurons, il est bien sur le bon chemin pour rejoindre les Aldudes.
Le chemin monte ensuite dans la forêt pour rejoindre la crête, où nous trouvons un point d’eau (robinet, entre les cotes 937 m et 973 m sur la carte IGN, bivouac possible). Nous traversons ensuite une forêt jusqu’au col d’Hauzay (965 m) ou nous trouvons un nouveau robinet. Nous faisons le plein d’eau en prévision de notre prochain bivouac.
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Nous poursuivons dans la brume qui s’épaissit, jusqu’au col de Burdincurutcheta (1092 m) où nous trouvons encore un robinet non indiqué sur la carte. Il nous reste à gravir le Mont Lindus (1220 m) en suivant la ligne de frontière. Le sommet est une ancienne redoute avec une boite où l’on peut laisser un message, un panneau nous rappelle qu’une bataille a eu lieu ici en 1813. Nous rencontrons au sommet 2 ornithologues espagnols avec tout leur matériel (jumelles et ordinateurs), scrutant en vain la brume pour compter les oiseaux. Ils plient finalement leur matériel et redescendent avec nous, s’arrêtant à mi-chemin du col dans le petit refuge réservé aux ornithologues.
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Nous poursuivons notre chemin jusqu’au col de Lindus et partons à la recherche de la cabane de Trona (1213 m) où nous avons prévu de passer la nuit. Le terrain est accidenté, le brouillard de plus en plus épais, le GPS ne sera pas de trop pour trouver le refuge (nota : l’emplacement sur la carte IGN est erroné, il faut viser la cote 1213 m, emplacement correct sur carte OpenStreetMap). J’avais prévu de bivouaquer à côté de la cabane, mais le vent se levant avec une petite pluie fine, nous nous réfugions à l’intérieur pour la nuit.
C’est une cabane de chasseurs équipée d’une citerne qui alimente un évier, pratique pour la vaisselle et la toilette (pas de point d’eau sur place). Il y a également une table et une cheminée mais pas d’emplacement de couchage. Nous installons nos matelas à même le sol sur le polycree après un peu de nettoyage, et nous passons une bonne nuit au chaud en écoutant la tempête qui se lève avec la nuit en chassant les lambeaux de brume.

Huitième étape, mardi 06/08/2019 : Cabane de Trona – Refuge Aspegui: 14,42 Km, D+ 647 m, D- 847 m.
A la rencontre des pèlerins de Compostelle.

Le matin nous nous levons avec le soleil, juste au-dessus d’une mer de nuage. Le temps de manger et de ramasser nos affaires, nous sommes sur le départ quand une voiture arrive à la cabane : une famille d’espagnols vient passer la journée sur place, dès leur arrivée ils fendent du bois pour allumer la cheminer et préparer leur barbecue. Nous leur laissons la place (heureusement nous n’avons pas fait la grasse matinée !) et nous rejoignons la route qui mène vers le col de Roncevaux (1057 m) à travers la brume. Peu avant le col nous passons près d’une source (tuyaux) au bord de la route dans un virage et nous apercevons une biche dans les sous-bois.
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Cabane de Trona au lever du soleil
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Nous franchissons le col de Roncevaux, de la route nous apercevons Roncesvalles, vaste installation monastique qui accueille la foule des pèlerins de Compostelle.
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Au tumulus de Lepoeder nous rejoignons le chemin de Compostelle. Nous remontons alors un flux continu de marcheurs de tous âges et de toutes nationalités jusqu’au col de Bentarte et la fontaine de Roland en passant par la cabane d’Izandorre (simple abri avec un téléphone de secours). Le chemin devient une véritable autoroute de 2 ou 3 m de large avec un poteau de balisage tous les 50 m.
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Cabane d’Izandorre

Nous faisons halte pour déjeuner juste après le col de Bentarte près de la borne frontière n°200 (1337 m). Des chevaux nous rejoignent au galop pour se désaltérer dans une mare juste devant nous. Je pousse prudemment les chaussures qui sèchent et le panneau solaire en charge pour leur laisser le champ libre.
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Nous terminons la journée en rejoignant le col d’Arnostéguy (1236 m) et en descendant vers le refuge Aspegui où nous devons dormir. Le refuge est situé sur une petite route mais est réservé aux marcheurs à pied, le camping et les camping-cars sont interdits dans tout le secteur. Il est en bon état et propre, à l’extérieur une grosse fontaine assure le ravitaillement en eau, il y a également 2 barbecues. A l’intérieur, une grande salle avec 2 grandes tables et bancs, une cheminée hors d’usage, une cuisine attenante avec un évier et une mezzanine au-dessus de la cuisine pouvant accueillir une dizaine de personnes sur un plancher de bois, où nous installons nos matelas. Il y a pas mal de circulation sur la route car les vacanciers viennent visiter des sites de mégalithes un peu plus loin sur la route.
Nous sommes rejoints par un couple de randonneurs faisant également la HRP, mais leurs étapes sont nettement plus conséquentes que les nôtres, ils viennent de Urepel d’une seule traite.  Nous partageons nos expériences en mangeant, ils ont également rencontré notre randonneur au bâton à plumes, et lui ont donné leur carte entre Hendaye et Les Aldudes pour lui permettre de terminer sa route.
Le soir un garde passe pour vérifier si nous sommes bien des randonneurs à pied et s’assurer qu’aucun camping-car ne s’est installé dans les parages. Il ramasse également les éventuels déchets, nous en profitons pour lui donner nos quelques emballages vides de soupe et de tablettes de chocolat. Le calme revient avec l’arrivée de la nuit, nous allons dormir car nos colocataires ont prévu de se lever à 5h30 !
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Refuge Aspegui
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Neuvième étape, mercredi 07/08/2019 : Refuge Aspegui - Iraty Cyze : 21,3 Km, D+ 1245 m, D- 1260 m.
Sommet d’Okabe et douche chaude.

Réveillés de bonne heure, nous montons d’un bon pied dans la brume du matin, jusqu’au col d’Orgambidé (988 m). Je vais jusqu’à la cabane pour voir son état, mais elle est occupée par un couple d’anglais manifestement en train de s’habiller, tant pis pour la visite je bas en retrait. Nous continuons sur une petite route juste sous la crête frontière. Nous devons téléphoner à l’épicerie d’Iraty pour réserver du pain pour le lendemain, soudain le téléphone bip, nous recevons des messages. Nous jouons les sémaphores pour tenter d’obtenir une communication, sous l’œil des 2 anglais qui nous doublent. Soudain le signal passe, j’ai tout juste le temps de passer ma commande avant de perdre définitivement la communication.
Nous quittons la route pour descendre dans un vallon encaissé vers le pont de Xubigna. Le chemin est à peine tracé dans les hautes herbes très humides et le terrain est très glissant. Nous sommes rapidement trempées des pieds jusqu’au genoux. Nous franchissons le pont pour remonter sur le versant opposé. Le sentier devient de plus en plus abrupt, et nous sommes assaillis par des nuées d’insectes piqueurs (des taons ?) rendant la progression très inconfortable. C’est avec soulagement que nous atteignons le col d’Erozate (1076 m) où nous faisons notre pause déjeuner.
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Nous redescendons ensuite la longue vallée au-delà du col jusqu’à la borne frontière 224 au pied des pentes du sommet d’Okabe. Nous y retrouvons nos 2 anglais que nous saluons alors qu’ils attaquent la monté. Après une courte pose nous commençons la montée vers le sommet d’Okabe. Il n’y a pas vraiment de sentier mais une multitude de traces incertaines. Nous montons jusqu’à la crête d’Urkulu (1212 m) où nous rejoignons le GR12, au loin apparaît le pic d’Orhy dans les nuages. Nous suivons ensuite la crête jusqu’au col de Curutxeko (1293 m) avant de pénétrer dans la forêt. Juste après l’orée de la forêt sur la droite du sentier coule une source au débit faible, je remplis une gourde pour la fin de la journée.
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Peu après nous sortons de la forêt au col d’Orgarate (1305 m) juste sous le sommet d’Okabe (1466 m) que nous rejoignons par une petite sente. Le temps s’est dégagé et nous avons une belle vue sur les sommets environnants. Sur l’autre versant nous découvrons un vaste plateau avec des troupeaux de chevaux et de moutons. Il y a également de nombreux cromlechs à proximité.
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Au sommet d'Okabe
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Vue vers le Pic d'Orhy
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Nous redescendons ensuite sur le versant opposé, pour rejoindre le chalet Pedro au fond de la vallée, puis en suivant la route l’aire de camping-car Iraty-Cize. C’est une vaste prairie au bord d’un torrent, avec des chevaux, et un point d’eau avec douches et lavabos. Nous nous installons pour la nuit après avoir pris une bonne douche chaude. Le soir un gardien passe pour faire payer les campeurs, mais n’ayant pas de véhicule nous n’avons rien à débourser. La nuit sera rythmée par le passage des chevaux qui broutent manifestement à toute heure !

Dixième étape, jeudi 08/08/2019 : Iraty Cyze – Col Bagargiak : 5,5 Km, D+ 510 m, D- 171 m.
Journée lessive.

Il fait beau lorsque nous nous levons. La journée prévue est courte, nous prenons donc notre temps et nous partons vers 10h00 du matin sous le soleil. Nous rejoignons le lac d’Iraty à travers la forêt, puis le col Heguichouria (1319 m) où se trouve le centre d’accueil des chalets d’Iraty.
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Nous poursuivons jusqu’au col Bagargiak (1327 m) où nous devons nous approvisionner à l’épicerie, mais en arrivant nous apprenons que l’épicerie à déménagée au centre d’accueil. Nous en profitons néanmoins pour manger une énorme salade de tomate au restaurant avant de revenir sur nos pas. De retour au centre d’accueil, nous découvrons la météo affichée sur l’entrée : des vents de 100 km/h sont annoncés pour la nuit, 70 km/h pour le lendemain. Je fais la grimace : je comptais pour suivre notre route vers le pic d’Orhy et bivouaquer, mais c’est hors de question avec les vents annoncés, et l’étape de demain avec la traversée des crêtes jusqu’au pic d’Orhy s’annonce compliquée …
Nous décidons de dormir au gite d’étape du col Bagargiak après avoir fait nos courses à l’épicerie où notre pain nous attendait. Nous passons l’après-midi à faire la lessive et la sieste.
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Gite d’étape des chalets d’Iraty

Onzième étape, vendredi 09/08/2019 : Col Bagargiak – Cabane d’Ardané : 20,4 Km, D+ 1334 m, D- 1337 m.
Sous le signe du vent.

La journée s’annonçant très longue, nous partons à l’aube à 6h30. Le vent a soufflé très fort toute la nuit, et dès les premiers pas nous constatons que ce n’est pas terminé. Nous montons à travers les collines, pour rejoindre la crête de Millagaate (1444 m). Nous passons devant une cabane fermée (chalet de chasse, 1408 m), puis nous traversons plusieurs petits torrents avec encore un peu d’eau, mais d’une façon général le terrain est très sec et les possibilités de bivouac sont inexistantes.
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Au premier plan la crête de Millagaate, au fond le pic d'Orhy

Lorsque nous rejoignons la crête, nous prenons les premières rafales de vent de plein fouet, cela promet pour la suite. Nous rejoignons une cabane de chasseur sur la crête peu après la cote 1444 m sur la carte IGN. C’est une construction en tôle avec un plancher en bois qui peut servir d’abris en cas d’urgence, mais il n’y a pas d’eau sur place et les tôles font un bruit infernal avec le vent.
Nous rejoignons le col de Tharta où nous croisons 2 jeunes qui redescendent. Ils nous expliquent qu’ils ont renoncé à franchir les crêtes à cause du vent et qu’ils redescendent. Nous arrivons à une nouvelle cabane de chasseur à la cote 1453 sur la carte IGN. La cabane est fermée, sauf une petite pièce d’environ 2 m sur 4 qui peut servir de refuge en cas de nécessité (possibilité de dormir à 2, mais toujours pas d’eau).
Nous commençons l’ascension de la crête de Zazpigain qui nous protège du vent, nous profitons de ce moment de calme malgré la rude montée. A l’approche de la crête nous entendons le vrombissement continu du vent, et dès que nous passons coté espagnol nous prenons le vent en pleine face. Nous progressons péniblement sous le sommet du Zazpigain, en prenant garde à ne pas être déséquilibrés par les rafales. Plus nous avançons, plus la crête se rétrécit, plus la pente est forte et plus le vent est fort. Nous devons avancer courbés en nous tenant aux rochers pour ne pas perdre l’équilibre, et carrément nous asseoir pour laisser passer les plus fortes Rafales. Nous croisons un autre marcheur qui redescend également, bloqué nous dit-il par le vent sur une partie rocheuse de la crête un peu plus loin. Je décide de partir en éclaireur pour voir comment cela se présente : effectivement un peu plus loin la crête se réduit à une arête rocheuse totalement exposée au vent, je décide de faire demi-tour, la mort dans l’âme.
Alors que je reviens sur mes pas, j’aperçois soudain une sente en contrebas côté français, qui semble contourner la partie la plus difficile de la crête et rejoindre le versant espagnol un peu plus loin. Encore quelques pas et je vois le passage qui part de la brèche d’Alupina. Sauvés, nous n’aurons pas à redescendre ! Nous nous engageons sur le sentier et rejoignons finalement sans plus de difficulté les pentes du versant espagnol sous le pic d’Orhy.
Soulés par le vent et ayant perdu pas mal de temps et d’énergie sur les crêtes, nous décidons de contourner le sommet du pic d’Orhy et nous montons à travers les pentes herbeuses à l’abris du vent jusqu’au replat sous le sommet (1962 m) où nous déjeunons. Nous poursuivons ensuite notre route jusqu’au port de Larrau.
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Sous le sommet du pic d'Orhy, vue bers les crêtes de Zazpigain
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Port de Larrau

Nous poursuivons notre route sur les crêtes en suivant la frontière jusqu’au col Elhurreko (1650 m) à la borne frontière 242, d’où nous descendons vers la cabane d’Ardané (1312 m) après avoir prise de l’eau à la bergerie juste avant la cabane (robinet derrière la bergerie à coté des panneaux solaires).
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Lorsque nous arrivons, la cabane est déjà occupée par un randonneur, il fait la HRP dans l’autre sens, c’est sa quatrième et dernière année. La cabane contient une table et des bancs, des bas flancs pour 8 personnes plus quelques matelas supplémentaires à mettre sur le sol, et une cheminée (mais pas de bois). Nous nous installons pour la nuit en regardant les nuages aller et venir le long de la vallée, et le ballet des troupeaux de vaches, chevaux et moutons. Les moutons sont marqués de toutes les couleurs, rouge, jaune, vert, bleu, noir …
Ce soir c’est fête, en plus de notre repas habituel nous testons un plat lyophilisé de poulet et riz au curry. Finalement le résultat est plutôt plaisant et nous faisons un excellent repas.
Peu avant la nuit, le ciel devient très noir, puis le tonnerre gronde et il se met à pleuvoir, c’est le moment d’aller au lit.
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Douzième étape, samedi 10/08/2019 : Cabane d’Ardané - Arette la Pierre St-Martin : 13,1 Km, D+ 778 m, D- 793 m (sans compter les 8 km de monté au col de la Pierre St-Martin faits en stop).
Adieu le Pays Basque.

Ce matin nous nous réveillons la tête dans les nuages. Nous repartons après avoir refait le plein d’eau à la bergerie. Nous croisons une salamandre sur notre chemin vers le col Uthurrurdinetako (1664 m) – surtout ne me demandez pas de le prononcer ! Nous retrouvons le soleil dans la monté, et quittons définitivement le Pays Basque en franchissant le col, pour entrer dans le Béarn. Nous passons successivement les cols de Sotako (1696 m), Belhay (1731 m), Ginbaletako (1789 m) et Urdaiteko (1416 m).
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Nous passons près d’un point d’eau avant de rejoindre la route du col de la Pierre St-Martin au niveau du refuge Belagua. Le refuge est en pleine réhabilitation et devrait ouvrir courant 2020. Nous ne sommes pas chauds pour faire la montée au col sur la route en plein soleil, nous tentons donc notre chance en stop. Il y a peu de voitures, après une dizaine de minutes infructueuses, un espagnol du troisième âge s’arrête et nous propose gentiment de nous monter au col, il habite un village juste en dessous du col. Nous voilà partis, quand nous arrivons devant le restaurant El Ferial il ralentit puis s’arrête pour parler avec des personnes au bord de la route. Nous comprenons finalement qu’il a rendez-vous avec des amis pour manger au restaurant et qu’il fait le détour jusqu’au col pour nous. Nous lui proposons de nous laisser ici, mais, il insiste pour nous mener à destination. Nous le remercions chaleureusement.
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Au sommet, le temps change complètement, nous sommes dans un brouillard à couper au couteau. Nous descendons jusqu’à la station d’Arette La Pierre St-Martin par le GR 10 et retentons notre chance en stop pour descendre dans la vallée. Malheureusement il y a encore moins de voitures et elles ne nous voient pas dans le brouillard. Finalement un taxi passe devant nous à vide et nous descend jusqu’à la gare d’Oloron, où nous trouvons un train pour Bordeaux qui part 3 mn plus tard.

Liste du matériel :
Globalement j’ai utilisé l’ensemble du matériel sauf la pharmacie, le matériel de réparation, le bonnet, le tour de cou, le pantalon imperméable (j’aurai pu, mais la flemme de le sortir) et la doudoune (utilisée uniquement comme oreiller).
J’ai testé pour la première fois le panneau solaire TOMTOP soit en marchant sur le sac à dos, soit en statique lors des poses. Compte tenu du temps très mitigé annoncé, j’ai pris une powerbank Anker de 6700 mA/h plutôt confortable en capacité. Je suis très satisfait du résultat, malgré le faible ensoleillement j’ai pu recharger sans problème le GPS et nos 2 téléphones portables (le mien a très peu servi). Je rechargeais le GPS avec la powerbank le soir, la powerbank avec le panneau solaire dans la journée, puis directement les téléphones sur le panneau solaire lorsque la powerbank était au max, avec toujours au moins 50 % d’autonomie.
Les sacs avec nourriture étaient proches de 10 Kg au départ, avec 4 jours d’autonomie pour le frais et 6 jours pour le reste. La crème solaire et le savon étaient portés par mon épouse.
Suite au retour d’expérience du camp itinérant, j’ai ajouté au menu du soir des cacahuètes et des graines de potirons salées, et des graines de courge pour la journée, le tout très apprécié.

Liste Rando StéphaneTotalSacSac consoBananeSur soi
Tente / Couchage24152415000
2 places Toile + cordes, pinces, bloqueurs DIY10001000
6 sardines Alu6060
Arklight Design - PolyCree 1,5 X 2,5 m6060
Sac de couchage Ansabère 600 Triple Zéro945945
Matelas Therm a rest - Neo Air Xlite - Regular350350
Portage7216810400
Hyberg - Sac à dos ultra léger ATTILA X 55l605605
Banane Décathlon4040
Sursac / Range tout5050
Sitpad2626
Cuisine513273200400
Réchaud alcool TopNoch DIY66
Alcool 90 ml23030200
Briquet1212
Pare-vent feuille titane DIY1515
Gourde Platypus 2 litres3636
Gourde Bouteille eau 1 l3636
Popote Titane 700 ml Evernew9090
Gobelet DIY1212
Opinel - Couteau N°8 Effilé Hêtre2828
Cuillère55
Eponge (demi)33
Sawyer - MINI filtre4040
Orientation2311480830
Boussole Décathlon C3003333
GPS TowNav Sportiva + Batterie rechange148148
Carte5050
Pharmacie8787000
Pansements + emballage (10)2020
Paracétamol55
Pince à écharde22
Tire-Tiques22
sérum physiologique + Antiseptique3030
Micropore1414
Pastilles purification eau Aquatab22
Stick à lèvre1212
Crème solaire//
Toilette57471000
Brosse à dent55
Savon//
Serviette2323
Gant / essui tout DIY1414
Papier toilette1010
Lingette essui tout55
Divers81753702800
Papiers, clés (CI,  vitale, Visa, liquide)2020
Téléphone178178
Appareil photo220220
Frontale Nitecore T3602525
Câbles USB1515
Batterie Anker 6700 mAh130130
Sachets + sac étanche 20 l (60g)100100
Cordelette1717
Réparation matelas1010
Duck tape1515
Couture44
Panneau solaire7878
Etui lunette DIY55
Vêtements15811581000
Polaire légère Décathlon MH100210210
Doudoune TREKKING montagne TREK 500  QUECHUA Décathlon290290
Veste imperméable Kalenji Décathlon205205
Pantalon inperméable Décathlon trail running Kalenji163163
Guêtres DIY pluie2020
Bonnet Décathlon2727
Tour de cou3232
T-shirt Mérinos ML Décathlon nuit188188
Pantalon nuit180180
Sandales150150
Rechange chaussettes Wollpower 2003232
Rechange slip x28484
Total sac hors nourritureTotalSacSac consoBananeSur soi
Total642257692104430
Portage sur soi18100001810
slip4545
chaussettes Wollpower 2003232
t-shirt ML120120
Pantalon  décathlon MH100 HOMME GRIS QUECHUA190190
Chaussures MERRELL CAPRA MID GTX896896
Bâtons Fizan322322
Mouchoirs2020
Chapeau185185
Total hors nourritureTotalSacSac consoBananeSur soi
Total823257692104431810

Edit : correction photo en doublon.

Dernière modification par Stéphane_33 (29-08-2020 15:42:56)

Hors ligne

#5 18-08-2020 09:50:14

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Arette La Pierre St-Martin - Gavarnie
Août 2020, nous reprenons notre traversée des Pyrénées pour 10 jours de HRP entre La Pierre St-Martin et Gavarnie. Cette année nous avons prévu de partir à 5 avec ma femme et mes 3 enfants pour les 4 premiers jours jusqu'au col du Somport, puis je poursuivrai seul. Organiser 4 jours de bivouac à 5 demande autrement plus d'organisation que pour partir seul, je passe pas mal de temps à préparer et répartir le matériel et la nourriture entre les sacs de chacun. Un test au peson permet au final de s'assurer que les charges sont également réparties avec pour objectif de ne pas dépasser 10 Kg par sac.
Nous partons avec 3 abris faits par mes soins, deux abris 2 places, et ma dernière réalisation 1 place.
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Abris monoparoi type "Olivier" 2 places
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Abris monoparoi avec chambre intérieure fermée 2 places
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Tarp 1 place inspiration Tarpatou2 de Tolliv

Dimanche 2 août 2020, nous arrivons sous la pluie au refuge Jeandel à la Pierre St-Martin. Nous avons réservé le repas du soir et prévu de bivouaquer à côté du refuge. Le gardien nous propose de dormir au sec à l'intérieur et vu la météo nous acceptons volontiers. Nous mangeons une excellente daube béarnaise avant de prendre un sommeil réparateur.

Treizième étape, lundi 03/08/2020 : Arette La Pierre St-Martin - Sources de Marmitou : 14,8 Km, D+ 1232 m, D- 1014 m.
Paysages karstiques et dentelles de pierre.
Nous partons vers 8 heure du refuge (1640 m), sur les pentes de la station de la Pierre St-martin. Ce matin la météo s'est nettement améliorée, nous distinguons le soleil à travers les lambeaux de brumes qui flottent au gré de la brise. Nous sommes accompagnés de quelques personnes qui font le GR10, nous nous séparons en arrivant au replat du Pescamou. Nous passons devant les cabanes de Pescamou, c'est une estive active et les bergers sont en plein travail suite à la traite du matin.
Nota : il y a un robinet devant la bergerie, ravitaillement en eau possible en demandant au berger.
Nous rejoignons ensuite le col de Pescamou (1918 m), puis nous suivons un moment les crêtes dans la brume en direction du Pic d'Anie. Malgré la saison tardive, nous trouvons encore quelques fleurs.
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Col de Pescamou
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Nous nous enfonçons ensuite petit à petit dans les zones karstiques, univers minéral de roches aux formes étranges et truffés de gouffres plus ou moins profonds. La progression devient délicate, il faut faire attention où nous mettons les pieds. Quelques ilots de verdure résistent au milieu de ce désert de roche, au détour du chemin nous apercevons des isards qui cabriolent sur les blocs avec une facilité déconcertante. Nous faisons une pause casse-croute en les observant.
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Nous rejoignons ensuite le col des Anies (2084 m) et contournons le Pic d'Anie. Nous faisons une pause déjeuner à proximité de la cabane du Cap de la Baitch, avec une vue magnifique sur les falaises des Orgues de Camplong.
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Les Orgues de Camplong

Nous passons ensuite à la cabane de Lacure, puis nous rejoignons le Cayolars d'Anaye (1534 m) par un joli vallon, avec une belle vue sur le plateau de Lescun. Nous pouvons refaire le plein d'eau pour la première fois de la journée et nous parlons un moment avec le berger.
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Vers le Cayolars d'Anaye
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Plateau de Lescun
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Vers le Cayolars d'Anaye
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Il nous reste à monter 300 m pour atteindre les sources de Marmitou (1848 m) où nous avons prévu de bivouaquer. C'est un cirque au fond du vallon, parsemé de blocs de roche et d'arbres. Je m'attendais à trouver des sources nombreuses et abondantes, mais il n'y a en fait qu'une source principale qui alimente un petit torrent. Il y a déjà plusieurs tentes quand nous arrivons, nous ne serons pas seuls ! Je prends le temps de chercher un emplacement permettant d'accueillir nos 3 abris en étant si possible protégé du vent. C'est l'occasion de les monter pour la première fois, j'en profite pour faire une formation à toute la troupe. Nous dinons et passons ensuite une bonne nuit malgré quelques rafales de vent.
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Les sources de Marmitou
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Bivouac aux sources de Marmitou

Dernière modification par Stéphane_33 (29-08-2020 15:44:29)

Hors ligne

#6 18-08-2020 12:37:47

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Quatorzième étape, mardi 04/08/2020 : Sources de Marmitou - Cabanes d'Ansabère : 8,15 Km, D+ 765 m, D- 1010 m.
Panorama à la Table des trois rois.

Ce matin nous nous réveillons sous un ciel légèrement nuageux. Le berger des Cayolars d'Anaye nous avis prédit une météo en dégradation, heureusement ce n'est pas le cas. Le départ est un peu compliqué, nous ne sommes pas encore rôdés au niveau organisation et rangement du campement. Nous montons au col des Ourtets (2184 m) d'où nous avons une vue plongeante sur les sources de Marmitou. A l'horizon nous apercevons une mer de nuage, le vent souffle fort, nous nous équipons avec nos vestes coupe-vent. Au-delà du col, nous découvrons des paysages désertiques et nous progressons de cairns en cairns sur un itinéraire souvent à peine marqué dans le chaos rocheux. Soudain nous apercevons à nouveau une petite harde d'isards sur une croupe de terrain. Je m'aperçois lors de la pause que j'ai perdu mon seat pad, sans doute mal accroché et emporté par une rafale de vent. J'espère qu'il fera un heureux car je m'en voudrais de polluer ce site magnifique avec ce morceau de mousse imputrescible.
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Vue du col des Ourtets vers les sources de Marmitou
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Au-delà du col des Ourtets
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Au-delà du col des Ourtets
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Harde d'isards

Nous poursuivons notre chemin vers le col de Lhurs (2294 m), et nous arrivons en vue de la table des trois rois (2421 m) où nous faisons notre pause déjeuner. De là le paysage est grandiose sur les sommets alentours, nous apercevons le pic du Midi D'Ossau au-dessus des nuages.
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La Table des trois rois
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Pics de Peneblanque, lac de Lhurs, plateau de Lescun
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Vers les cabanes et le lac d'Ansabère
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Au premier plan de Dec de Lhurs, au delà le Pic du midi d'Ossau et la chaine des Pyrénées

Nous rejoignons ensuite le col d'Esqueste ou port d'Ansabère (2140 m) avant de descendre un immense éboulis vers les cabanes de Pédain. Nous croisons une bergère et ses brebis au milieu des prairies, et nous rejoignions les cabanes d'Ansabère par un agréable sentier en forêt. Nous y trouvons de l'eau, une cabane en bon état avec  6 places et un peu d'espace pour poser nos 3 tentes. La bergerie à côté de la cabane est occupée par un berger et une bergère qui gèrent chacun leur troupeau. nous achetons du fromage de brebis, il est excellent ! La bergère nous explique que son troupeau compte 250 brebis, ici il n'y a pas d'installations électriques comme dans les estives de La Pierre St-Martin, elle fait donc la traite chaque matin à la main.
Une fois installés, nous sympathisons avec d'autres randonneurs et nous préparons le dîner. Ce soir nous testons des lyophilisés, il y a 3 plats au choix selon les goûts. Je fais chauffer l'eau pendant que les enfants lisent les instructions et me donnent le niveau d'eau à remplir. Bon, nous avons encore des progrès à faire, personne n'a vu que le niveau était spécifique à chaque plat, je me retrouve donc avec de la soupe de lentille  tongue Malgré cela nous passons une excellente soirée et une bonne nuit.
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Prairie d'iris
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Bivouac sous les Aiguilles d'Ansabère

Dernière modification par Stéphane_33 (29-08-2020 16:00:55)

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#7 18-08-2020 15:16:28

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Quinzième étape, mercredi 05/08/2020 : Cabanes d'Ansabère - Lac d'Arlet : 17,24 Km, D+ 1067 m, D- 673 m.
Que de monde !

Nous nous levons à 6h30 de bon matin, la bergère est déjà à la traite de ses brebis. Il fait grand soleil, et la journée est annoncée chaude, nous voulons partir tôt. Nous plions rapidement le campement et nous sommes prêts dès 7h30. Lorsque je veux aller remplir les gourdes à la bergerie, un des chiens du berger vient me barrer le chemin en aboyant, je lui parle un moment et attend qu'il se calme. Il finit par s'allonger à quelques pas et me laisse passer.
Nous montons rapidement vers le lac d'Ansabère (1859 m) par un sentier facile en profitant de l'ombre et de la fraicheur du matin. Il y a plusieurs tentes autour du lac, principalement des Espagnols. Nous avons une très belle vue sur le cirque d'Ansabère et ses sommets. Nous rejoignons ensuite la crête au-dessus du lac (1991 m) et basculons du côté espagnol. Nous descendons vers le lac de la Chourique (Ibon de Acherito) (1890 m) et quittons définitivement l'ombre pour le soleil.
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Cirque d'Ansabère
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Cirque d'Ansabère
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Jeux de lumière dans les graminées
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Lac Ibon de Acherito

Depuis le lac nous descendons vers le fond de la vallée (1650 m), en croisant une multitude de marcheurs espagnols, c'est la foule des grands jours !
Nous bifurquons ensuite vers le vallon de Las Foyas et nous remontons sous une chaleur accablante vers le col de Pau (1942 m) où nous faisons la pause déjeuner.
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Las Foyas, vers le col de Pau

Lorsque nous repartons, nous somme bloqués pendant plusieurs minutes par un troupeau de brebis qui a décidé d'emprunter le sentier. Nous les laissons passer, puis nous franchissons ensuite le col de Burcq (2050 m), le chemin se poursuit à perte de vue à travers les prairies jusqu'au col de Saoubathou (1949 m). Un peu avant le col nous traversons une zone humide ou coule très faiblement une source qui nous permet de refaire nos réserves d'eau et de nous rafraichir.
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Vers le col de Burcq
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Vers le col de Saoubathou
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Les zones humides sont habitées !

Nous poursuivons jusqu'à la cabane de Lapassa avant d'attaquer la dernière montée vers le lac et le refuge d'Arlet (1986 m). En arrivant il y a déjà foule autour du refuge et du lac. La plage est occupée moitié par les baigneurs, moitié par les brebis qui barbottent côte à côte dans l'eau. Un peu plus tard, le berger nous fait une démonstration de guidage de son troupeau : installé sur une petite éminence, il donne des ordres à son chien qui obéit instantanément et guide les brebis qui suivent un Patou impassible. Ce chien de berger a des accélérations incroyables, c'est vraiment très intéressant à voir. Nous installons nos abris sur la très belle aire de bivouac à proximité du refuge. Ce soir nous avons réservé le repas au refuge, nous faisons bombance smile
Vers 21h un groupe de 12 espagnols arrive pour bivouaquer, nous les entendons crier de loin. L'aire de bivouac est déjà pleine à craquer (au moins une cinquantaine de tente), ils s'installent au milieu des autres tentes. Malheureusement ils parlent et font du bruit jusqu'à 1 h du matin malgré les nombreuses protestations des autres campeurs, nous passons une mauvaise nuit du fait de ces personnes irrespectueuses des autres.
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Bivouac au lac d'Arlet
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Refuge et lac d'Arlet.

Dernière modification par Stéphane_33 (29-08-2020 16:24:22)

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#8 18-08-2020 16:28:07

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Seizième étape, jeudi 06/08/2020 : Lac d'Arlet - Col du Somport (Peyrenère) : 14,5 Km, D+ 388 m, D- 979 m.
Fin de balade en famille.

Nous ne sommes pas très matinaux ce matin après notre nuit perturbée, nous partons vers 8h30. Nous retrouvons un couple de randonneurs rencontrés à Ansabère et nous partageons notre journée passée, ils vont jusqu'au refuge de Pombie, nous aurons donc l'occasion de nous revoir.
Nous franchissons le petit col au-dessus du refuge d'Arlet (2030 m), puis le chemin serpente à travers des prairies où nous croisons chevaux, vaches et brebis, jusqu'au col de Lapachouaou (1891 m), puis la cote 1909 sur la carte IGN. De là, la vue s'étend vers la vallée et le col du Somport, et vers le vallon de la cabane d'Atsout où se trouve une bergerie en activité. Nous y prenons de l'eau en passant et faisons notre pause déjeuner plus bas dans le bois d'Espélunguère. Il fait très chaud, nous descendons donc tranquillement en essayant de profiter au mieux des portions ombragées, et nous rejoignons le parking de Peyrenère où nous avons laissé une voiture.
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Vers la vallée du Somport
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Vers le col du Somport
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Descente vers la cabane d'Atsout

Nous descendons à Urdos en voiture un peu plus bas dans la vallée et nous nous installons dans le camping tenu par des espagnols. L'accueil est sympathique et l'endroit agréable. A partir du lendemain je poursuis la randonnée seul, je reconfigure donc mon sac et je vais compléter mes provisions à l'épicerie d'Urdos. J'ai réussi à réserver uniquement un repas au refuge d'Arrémoulit, je pars donc avec 4 à 5 jours de nourriture en autonomie. Le soir nous allons manger à Urdos, nous trouvons un seul restaurant à l'hôtel des voyageurs. Lorsque nous arrivons ils nous annoncent qu'ils sont complets en salle, finalement ils nous servent en terrasse et nous passons un très bon moment en famille.

Dernière modification par Stéphane_33 (27-08-2020 12:57:59)

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#9 18-08-2020 18:03:27

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Dix-septième étape, vendredi 07/08/2020 : Col du Somport (Puerto Astun) - Refuge de Pombie : 11,38 Km, D+ 1061 m, D- 761 m.
Soirée mouvementée.
Je me fais déposer en voiture par mon fils ainé à Puerto Astun (1750 m) au col du Somport. Il fait beau, la météo annonce une journée chaude, les orages sont sensés arriver le lendemain après-midi, la journée devrait donc être tranquille. Je rencontre en partant le couple de randonneur des cabanes d'Ansabère, nous discutons quelques minutes. 8h30, je monte vers le lac Ibon de Escalar (2079 m) par un bon sentier, en profitant de l'ombre matinale. Le lac est très joli dans la lumière du matin, quelques tentes sont encore plantées sur la rive. J'arrive au col des moines (2168 m) à 9h30, et je découvre le Pic du Midi d'Ossau dans toute sa splendeur. Il y a beaucoup de monde, heureusement une grande partie des randonneurs bifurquent vers les lacs d'Ayous et la suite de la descente est plus tranquille. Je passe près du lac Castérau et j'arrive vers 11h30 à la cabane de Cap de Pount où je me ravitaille en eau. la cabane est occupée par un américain accompagné par une poule et 2 cochons big_smile Il ne parle pas français et vend du fromage, Je fais d'ailleurs connaissance avec un randonneur qui en achète.
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Puerto Astun
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Ibon de Escalar
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Vue du col des Moines
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Lac Castérau

J'emprunte à partir de là l'itinéraire de notre tour du Pic du Midi d'Ossau organisé par Naxh en janvier : petite montée après la cabane, puis couloir bien raide. Il commence à faire très chaud, je m'arrête pour déjeuner à l'ombre du dernier arbre près du sommet de la montée. Un couple de randonneurs sympathiques me rejoint et nous partageons l'ombre bienfaisante. Nous discutons en mangeant, randonnée et matériel. J'en viens à parler de Randonner-léger, ils connaissent bien le site, lui-même est membre du forum. Si vous me lisez, je vous souhaite le bonjour smile
Je reprends la route vers le lac de Peyreget (2092 m), puis j'attaque la monté au col de Peyreguet (2320 m). Je gardais en souvenir de cet hiver un couloir de neige bien raide, c'est toujours aussi raide mais dans un chaos de blocs de pierre rendant la progression difficile. Du col il ne me reste plus qu'à descendre vers le refuge de Pombie (2034 m) que je rejoins à 15h00. Je visite un peu les lieux et vais monter mon tarp en fin d'après-midi, un peu à l'écart pour éviter la foule.
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Lac de Peyreget
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Refuge de Pombie en descendant du col de Peyreguet
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Bivouac au Refuge de Pombie, le Pic du Midi d'Ossau

Je tente ma chance au refuge pour manger le soir, mais sans succès. L'accueil est peu chaleureux vu le monde présent ...
J'en profite pour demander la météo et les nouvelles ne sont pas bonnes : les orages sont annoncés finalement dès ce soir, et pour tous les jours suivants dès l'après-midi. Il va falloir composer avec la météo ...
Vers 18h30 le tonnerre commence à gronder. Je me dépêche de faire chauffer mon eau avant que la pluie n'arrive, et je me réfugie sous le tarp pour manger. Bien sûr dans l'urgence je n'ai pas eu le temps de lire la notice de mon plat lyophilisé et le résultat est pitoyable. C'est un plat poulet avec purée, je n'ai pas écarté le fond du sachet, et pas mis assez d'eau, c'est beaucoup trop sec et en plus je n'aime pas vraiment le goût ... Au moins la soupe est bonne ! L'orage gronde tout autour mais sans vraiment s'approcher et la pluie s'arrête vers 19h30.

Tout le monde sort prendre l'air quand un grondement soudain se fait entendre. L'hélicoptère du PGHM surgit au-dessus de la crête du col de Suzon et vient faire une passe rapprochée devant la face du Pic du Midi d'Ossau. Il s'éloigne, refait un tour et vient se positionner en vol stationnaire environ aux trois quarts de hauteur de la face, juste devant nous. Un sauveteur est hélitreuillé dans la face, l'hélicoptère attend en vol stationnaire, puis le sauveteur remonte avec une personne. L'hélicoptère s'éloigne, refait un tour et revient se positionner au même endroit. Une deuxième personne est hélitreuillée. La maîtrise du pilotage est impressionnante, tout est réglé au cordeau. L'hélicoptère s'éloigne à nouveau, descend vers la vallée, puis remonte vers l'aire d'atterrissage du refuge située derrière l'aire de bivouac. Il se pose à 20 m de nous et dépose un couple d'alpinistes espagnols manifestement très choqués. L'air brassé par les pales secoue violement les tentes les plus proches, les campeurs tiennent leurs tentes à 2 mains pour éviter qu'elles ne s'envolent. Je discute un moment avec la randonneuse rencontrée à Ansabère, après information, les 2 alpinistes étaient en difficulté dans une zone très glissante de la paroi, l'orage n'ayant rien arrangé.

21h30 la nuit tombe, je me couche pour une bonne nuit de repos. Soudain vers 22h00, le ciel tout entier s'illumine, suivi par une succession de coups de tonnerre assourdissants. Soulevant le bas de la toile du tarp, j'aperçois la crête du col de Peyreguet se découpant en ombre chinoise devant un ciel d'un blanc éblouissant. Il y a des éclairs en permanence de tous les côtés et des grondements incessants. J'essaie de compter le temps entre les éclairs et les coups de tonnerre, mais c'est peine perdue. La pluie commence à tomber, de plus en plus forte. Une première rafale de vent secoue le tarp, suivie d'une deuxième encore plus forte, puis c'est l'enfer : le vent se met à tourbillonner violement dans tous les sens, secouant follement la toile des tentes. Craignant le pire je démonte le mât de mon tarp, et je me fais tout petit sur mon matelas en ramenant la toile sur moi. Je ne vois rien, mais je sens la force des rafales de vent et le choc et le froid des gouttes de pluie à travers la toile. Le temps paraît très long, finalement l'orage finit par s'éloigner et s'arrête avers 23h00 même s'il pleut toujours. Je replace le mat de mon tarp et fait le bilan de la situation. Il n'y a pas à dire, le Silpoly c'est bien étanche (en tout cas neuf), je suis resté enroulé dans la toile pendant près d'une heure tout en restant parfaitement sec, pas une goute n'a traversé, mon sac de couchage est intact. Plaquée au sol, la toile en silpoly 15D a parfaitement résistée au vent. Néanmoins je sens soudain une humidité suspecte sur ma droite : le vent a dû déplacer la feuille de polycree, et de l'eau s'est accumulée sous le matelas au niveau de mes fesses. J'éponge les dégâts et replace le polycree en le maintenant par tout ce qui me tombe sous la main : chaussures, popote, sac à bouffe ... Finalement seul le dessous du matelas est un peu mouillé, je suis au sec et paré pour la nuit. Dehors j'entends les gens faire le tour des tentes et constater les dégâts.
Il est 23h30, grand temps de dormir après ce début de soirée éprouvant. Mais l'orage n'en a pas encore terminé avec nous, à minuit le tonnerre reprend avec de fortes pluies mais moins de vent. Cette fois je renforce le tarp avec un deuxième bâton en V inversé, et je finis par m'endormir vers 1 heure du matin avec les derniers grondements de tonnerre.

Tout se termine bien, mais je ne suis pas près d'oublier mon bivouac au Pic du Midi d'Ossau  cool

Dernière modification par Stéphane_33 (29-08-2020 16:43:44)

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#10 18-08-2020 19:54:49

Joy Supertramp
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Salut, merci, elles sont jolies tes photos ! Ca doit être chouette de partir en famille comme ça  smile Tu avais peur de quoi sous l'orage pour rabattre ton abri ? De la foudre ?


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

Liste montagne été top confort

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#11 18-08-2020 20:23:45

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Bonjour Joy, merci pour ta lecture.
Je ne sais pas si rabattre l'abri peut changer quelque chose pour la foudre.
C'était le vent le problème, des rafales très violentes et tourbillonnantes, donc venant de tous les côtés, qui tiraient très fortement sur la toile et sur le bâton. Mon tarp est en silpoly 15D, c'est un tissus très fin, je craignais que le vent ne déchire le tissus ou arrache tout. Certaines tentes à proximité ont eu leur double toit partiellement emporté et des sardines arrachées, après discussion le lendemain, tout le monde tenait plus ou moins sa tente pour éviter de la voir s'envoler.
Sans le mat, la toile est rabattue au sol et la prise au vent devient beaucoup plus faible.

C'était la première fois que nous allions bivouaquer tous les 5 en famille en montagne, et je pense que tout le monde a apprécié l'expérience. Bon, mes enfants marchent juste beaucoup plus vite que nous, heureusement qu'ils passent beaucoup de temps à faire des photos, ça nous laisse le temps de les rattraper smile

Stéphane.

Dernière modification par Stéphane_33 (18-08-2020 20:31:23)

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#12 19-08-2020 14:06:53

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Dix-huitième étape, samedi 08/08/2020 : Refuge de Pombie - Refuge d'Arrémoulit : 11,46 Km, D+ 978 m, D- 755 m.
Refuge sympathique.

Lorsque je me réveille le matin, le beau temps est de retour et tout est parfaitement sec, aucune condensation sur le tarp. Je pars vers 8h00, pas très en avance suite à la nuit plutôt courte. Je ne veux pas prendre le risque de me retrouver dans le passage d'Orteig sous un orage, il s'agit de ne pas perdre de temps.
La descente est agréable, d'abord à travers les prairies puis dans une belle forêt de feuillus. J'arrive au fond de la vallée (1351 m) et je rejoins la route du col du Pourtalet où je dépose mes quelques déchets dans une poubelle et visite la cabane du Caillou de Soques (couchage possible, le seul point d'eau semble le torrent à côté).
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Descente depuis le refuge de Pombie
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Descente depuis le refuge de Pombie

Je repars vers 10h00 après une pause casse-croute. Le chemin sort rapidement de la forêt, la montée vers le col d'Arrious (2252 m) me semble interminable et sans intérêt sous le soleil qui cogne, ma courte nuit se fait sentir dans les jambes. J'arrive au lac d'Arrious (2290 m) où je retrouve le randonneur rencontré la veille à la cabane de Cap de Pount. Il s'appelle également Stéphane, nous déjeunons ensemble à l'ombre de la falaise.
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Montée vers le col d'Arrious
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Lac d'Arrious

Pour le moment la météo se maintient malgré la chaleur, mais je préfère ne pas trainer. Le déjeuner avalé, je monte sans tarder vers le passage d'Orteig, en admirant au passage la vue plongeante sur le lac d'Artouste. En cas de mauvais temps ou de vertige, Il est possible d'éviter la partie aérienne du sentier au prix d'une descente vers le lac et d'une bonne remontée. Je range mes bâtons et mon chapeau dans le sac et m'engage dans le passage d'Orteig. Le sentier passe à flanc de falaise, c'est impressionnant mais il n'y a pas de difficulté et le passage est sécurisé sur toute la longueur par une main courante. Je traverse en quelques minutes et rejoins ensuite à travers un paysage minéral le refuge d'Arrémoulit (2265 m) vers 14h00, avec vue sur le Pic Palas, le col du Palas que je dois franchir le lendemain et sur les lacs d'Arrémoulit.
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Lac d'Artouste
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Passage d'Orteig
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Le pic Palas, le col du Palas, les lacs d'Arrémoulit
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Refuge d'Arrémoulit
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Lacs d'Arrémoulit, Pic d'Arriel

Le refuge d'Arrémoulit est charmant et convivial, c'est une petite structure de 30 places à taille humaine comme je les aime. J'avais réservé le repas du soir et le petit déjeuner, je demande à tout hasard s'il reste de la place pour la nuit car je préférerais bien dormir pour récupérer. Bonne surprise, la gardienne accepte de m'accueillir et je m'installe dans le barnum monté contre le refuge (pour maintenir la capacité de couchage malgré la distanciation liée au COVID). Je m'octroie une petite sieste réparatrice avant de m'installer sur la terrasse où je retrouve mon homonyme. Le refuge est placé au bord du lac dans un écrin de roches, l'aire de bivouac est minuscule et peut accueillir 5 tentes. Les premiers arrivés s'installent, et les suivants doivent chercher les rares emplacements en herbe autour du lac. Le soir les alentours du lac se vident, seuls restent les personnes qui dorment sur place.
Il fait beau, nous mangeons à l'extérieur au bord du lac dans une atmosphère conviviale. Nous commençons le repas à 2, puis nous poursuivons à 4 avant de finir à 6 installés autour de la table pour le dessert. Je discute avec un couple qui a fait mon parcours du lendemain dans l'autre sens en venant du refuge Larribet. Ils se sont perdus dans la rocaille et ont mis 6 heures au lieu des 5 prévues, apparemment l'itinéraire n'est pas évident à trouver. La gardienne me dit que dans mon sens je devrais mettre 4 heures pour arriver au refuge Larribet.
Finalement nous n'avons pas d'orage dans la soirée malgré les prévisions météo très pessimistes, mais ce ne serait que partie remise pour le lendemain après-midi. Il faudra que je passe le col du Palas et le port du Lavedan suffisamment tôt pour ne pas me faire surprendre. Je passe une très bonne nuit malgré le vent qui souffle fort par intermittence.

Dernière modification par Stéphane_33 (29-08-2020 16:51:01)

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#13 19-08-2020 14:23:08

Manche
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Bonjour Stéphane_33,
Extra le récit de la soirée d'orage à Pombie. J'ai vraiment été tenu en haleine.
La tente marabout au refuge Arremoulit était là bien avant le covid. On la voit d'ailleurs sur des photos anciennes qui sont exposées dans le refuge.

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#14 19-08-2020 15:04:50

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Bonjour Manche, merci pour ton retour smile
Heureusement pour moi, les nuits suivantes ont été plus calmes, désolé pour le suspens  cool
Je n'avais pas fais gaffe pour la tente, ça veut dire qu'ils ont divisé la capacité par 2 alors, car nous occupions une couchette sur 2 pour respecter les mesures de distanciation. Ca plus la foule sur les sentiers, pas étonnant que les refuges soient complètement pleins ...

Stéphane.

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#15 19-08-2020 16:20:34

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Dix-neuvième étape, dimanche 09/08/2020 : Refuge d'Arrémoulit - Refuge Ledormeur : 11,24 Km, D+ 731m, D- 1049 m.
Encore un orage !

Je pars de bon matin vers 7h30 sous un ciel voilé, après un bon petit déjeuner au refuge. Je suis les cairns parmi les blocs de rocher pour rejoindre le lac de Palas, puis je monte vers le col dans la rocaille. Je suis seul dans le vallon, tout est calme, j'aperçois 2 isards en contre-jour sur la crête du col. J'arrive au col de Palas (2517 m) sans difficulté vers 8h30 et découvre la vue de l'autre face côté espagnol. C'est un chaos de pierraille, de là on ne voit pas le port du Lavedan qui est ma prochaine destination. J'ignore les cairns sur ma droite qui font descendre, et je prends une vague trace à peu près horizontale dans le pierrier. Au bout d'un moment je rejoins un affleurement rocheux que je contourne par le bas en descendant un peu, puis je remonte et traverse vers une croupe escarpée que je franchis par une vire indiquée par un cairn. En contrebas j'aperçois le lac Ibon de Ariel Alto et les paysages côté espagnol. Je n'ai plus ensuite qu'à remonter vers la faille du port du Lavedan (2620 m) en suivant des cairns puis un vague sentier. Les 3 derniers mètres sont escarpés et nécessite de mettre les mains pour passer.
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Vers le col de Palas
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Quelques fleurs dans toute cette rocaille
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Vue sur la montée vers le col de Palas, au fond le pic du Midi d'Ossau
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Lac Ibon de Ariel Alto
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Sous le port du Lavedan
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Port du Lavedan, passage raide à franchir

Il est 9h15, j'ai franchi les 2 cols du jour sans difficulté malgré l'itinéraire peu évident, je suis plutôt content de moi. J'aperçois beaucoup plus bas dans la vallée les lacs de Batcrabère et le chemin de descente, par compte le ciel me semble peu engageant et je commence à descendre sans plus tarder. Il y a un vague sentier dans les éboulis, avec de temps en temps un marquage en rouge mais visible uniquement à la monté. Malheureusement il y a aussi beaucoup trop de cairns et de traces de passage qui semblent partir dans tous les sens, de plus ma trace GPS ne semble pas correspondre aux directions indiquées. Je finis piteusement par perdre complètement le bon sentier, à postériori je pense que j'ai dû descendre un peu trop. Plutôt que de suivre d'hypothétiques cairns je me fais mon propre itinéraire pour rallier les lacs de Micoulaou, en prenant garde à bien contourner par la droite les falaises indiquées plus bas sur la carte. Je retrouve finalement le bon sentier un peu au-dessus des lacs et la suite de la descente est sans difficulté jusqu'au refuge Larribet (2060 m). il est 11h30, j'ai mis exactement 4h00 comme prévu par la gardienne du refuge smile
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Vue du port du Lavedan vers les lacs de Batcrabère
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Port du Lavedan, vue de la descente
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Lacs de Batcrabère

Je me renseigne sur la météo : des orages sont toujours annoncés dans la journée et pour les jours suivants. Je comptais bivouaquer cette nuit mais je me renseigne s'il est possible de dormir au refuge Ledormeur, au cas où. La gardienne m'informe qu'il était fermé pour travaux et qu'il vient de rouvrir ce weekend, donc ça doit être bon.  J'ai prévu de manger au refuge et je vais me commander une soupe et une omelette. Malheureusement ils ne servent pas avant midi, je dois attendre une demi-heure pour commander, puis encore 20 minutes pour être servi, finalement je repars à 13h00 passé.
Je commence à descendre quand soudain j'entends qu'on m'appelle par mon pseudo RL : "Stéphane_33 !" Ce sont les 2 randonneurs avec qui j'ai déjeuné il y a 2 jours qui montent à ma rencontre. Sur le coup je suis totalement surpris de les voir arriver en face de moi alors que je les avais laissés derrière moi en allant vers le refuge de Pombie - les miracles de la voiture smile nous discutons un instant et échangeons sur notre nuit d'orage mouvementée.
Je reprends ma descente quand un premier coup de tonnerre retentit dans mon dos : le fond de la vallée n'est pas beau à voir, le ciel est d'un noir d'encre. J'accélère le rythme, j'ai le vent de face et je me dis que l'orage va rester derrière moi ... Et bien non, rapidement les nuages recouvrent toute la vallée, le tonnerre se fait de plus en plus présent, soudain de grosses gouttes de pluie s'écrasent sur le sol. Je sors à la hâte ma veste de pluie, mes guêtres et le couvre sac, trop tard pour le pantalon. Brusquement c'est le déluge, le chemin se transforme en torrent et je patauge dans 5 cm d'eau, mon pantalon est instantanément trempé. J'essaie de maintenir le rythme en redoublant d'attention pour ne pas glisser. Au bout d'une demi-heure l'orage me dépasse et la pluie se calme alors que j'arrive au bas de la vallée (1560 m). J'aperçois une cabane ouverte avec des randonneurs qui se sont abrités, mais je décide de continuer en remontant vers la vallée suivante vers le replat de Labassa où je comptais bivouaquer.
Arrivé sur place, tout est trempé, et le temps reste incertain, je décide de monter au refuge Ledormeur (1911 m) situé 150 m plus haut sur un promontoire pour dormir au sec.

Lorsque j'arrive au refuge Ledormeur vers 16h00, le beau temps est revenu et mon pantalon est déjà sec. C'est un refuge non gardé d'une capacité de 6 à 10 places, avec des bas flancs équipés de matelas. Il y a un tuyau d'eau sur place, bref tout le confort. Sur place je trouve 3 personnes venues randonner pour le weekend. Nous discutons un moment et ils descendent vers 18h00 en me laissant un demi melon, certes un peu citrouille pour le goût, mais que j'apprécie grandement après plus d'une semaine sans un fruit. Je mange devant le refuge en regardant le paysage : je retente un lyophilisé poulet / purée en suivant cette fois bien les instructions. Le résultat est déjà plus présentable, mais franchement je trouve cela très moyen ...
Je passe une très bonne nuit seul à l'abri en écoutant le vent hurler à l'extérieur.
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Vallée et sentier de montée vers le refuge Ledormeur
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Refuge Ledormeur
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Le sentier pour le lendemain : ça va monter !

Dernière modification par Stéphane_33 (29-08-2020 16:59:36)

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#16 19-08-2020 17:43:35

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

ah j'attends impatiemment la suite car c'est mon étape aussi et je pars demain matin à 6 heures...

aurais-je la chance de voir les photos du col de cambales avant de partir ?....


L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#17 19-08-2020 17:48:03

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Lax,
Je t'ai répondu pour l'eau en montant à Arrious.
En avant première juste pour toi smile
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Vue du col vers le Balaïtous
Pas de neige de ce côté, chemin bien tracé, la fin est raide.

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Vue vers le col coté lacs de Cambales.
Il reste un peu de neige mais ça passe sans problème.

Stéphane.

Dernière modification par Stéphane_33 (19-08-2020 17:59:06)

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#18 19-08-2020 22:07:12

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Géééééénial :-)))

Un grand merci.

photos parfaites.


L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#19 19-08-2020 23:00:22

arnom
Membre
Inscription : 09-06-2009

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Merci pour ce récit.
Ces dernières étapes sont sur le parcours que j'ai fait moi juillet. Ça rappelle des souvenirs.
Et ce passage au col de palas et bien ça me donne envie d'aller explorer un peu plus ce coin. Une autre virée de 3 ou 4 jours en août l'année prochaine, histoire de ne pas être embêté par la neige aux cols  roll

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#20 20-08-2020 06:53:07

patou
Membre
Inscription : 11-05-2014

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

J'adore ces feuilletons l'été sur RL.
Un grand merci pour ce récit et bravo pour le périple.
Vivement la suite
cool


Mul part ailleurs

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#21 20-08-2020 12:25:10

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Bonjour,
@arnon : c'est toujours sympathique de partager les souvenirs, le secteur du col de Palas mérite effectivement le détour, très minéral et isolé. Il doit être possible de monter au sommet du Palas par un itinéraire indiqué sur la carte, mais je n'ai pas testé.

@patou : encore 3 épisodes, la suite arrive. Heureux que mon récit te plaise, c'est pour moi une façon de revivre ces bons moments smile

Dernière modification par Stéphane_33 (20-08-2020 13:31:53)

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#22 20-08-2020 13:31:18

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Vingtième étape, lundi 10/08/2020 : Refuge Ledormeur - Vallon d'Arratille : 16,32 Km, D+ 1092 m, D- 1006 m.
Sur les traces du camps itinérant 2019.

Le réveil vibre à 6h30, je traine au peu dans le sac de couchage puis me prépare rapidement pour partir vers 7h30. La veille j'avais bourré mes chaussures de vieux journaux qui trainaient dans un coin pour évacuer l'humidité, je les retrouve bien sèches. Je défroisse les feuilles de papier et les replace sur la pile, elles pourront encore servir même si les nouvelles ne sont plus très fraiches wink. J'ai bien dormi, le ciel est dégagé, la température agréable et le sentier à l'ombre : les conditions sont idéales pour marcher. Je descends rapidement du refuge vers le fond de la vallée (1760 m) et entame la montée sur le versant d'en face. Je suis rattrapé par un trailer, j'en profite pour lui demander la météo : des orages sont toujours annoncés dans l'après-midi. Je passe les lacs de Remoulis et j'arrive au Port de la Peyre St-Martin (2315 m) vers 9h30. Je retrouve mon trailer qui s'apprête à redescendre, il a contacté sa femme par SMS et m'indique que le mauvais temps est plutôt prévu sur le secteur de Gavarnie. Alors que je fais une pause pour me restaurer, 2 marmottes curieuses viennent me rendre visite. Je rentre prudemment mes amandes, pas question de partager  big_smile
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Lacs de Remoulis
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Marmottes peu farouches

Je repars d'un bon pas vers de col de Cambalès en surveillant le ciel, je ne tiens pas à me retrouver sous un orage sur la crête. Le sentier fait une longue traversée en montant à flanc de versant, puis contourne sur quelques mètres un affleurement rocheux avant de reprendre la traversée à travers de gros blocs de pierre. Je suis les cairns et retrouve la trace un peu plus loin. Une fois à l'aplomb du col, le sentier monte en lacés très raides, mais bien tracés. J'arrive au col de Cambalès (2706 m) à 11h00, la vue est magnifique vers le massif du Balaïtous à l'Ouest et les lacs de Cambalès à l'Est.
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Vue vers le Balaïtous
Je commence à redescendre lorsque je croise un groupe d'espagnols qui viennent à ma rencontre. L'un d'eux s'adresse à moi, heureusement en français : en fait ils descendent vers le refuge wallon, mais hésitent sur le passage à emprunter. Je leur montre sur la carte que l'itinéraire fait une boucle vers le sud avant de revenir vers le nord, et je leur propose de me suivre. Le sentier se perd rapidement dans les éboulis mais quelques cairns permettent de garder la direction. Je rejoins finalement un névé qu'il faut traverser sur quelques mètres sans difficulté pour rejoindre le sentier bien tracé au-delà. Les espagnols me remercient chaleureusement, nous nous croiserons à plusieurs reprises dans la journée et à chaque fois j'aurais droit à de grands bonjours smile
Je fais ma pause déjeuner un peu plus bas avant de rejoindre les lacs de Cambalès.
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Descente du col de Cambalès versant refuge Wallon
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Vue vers les lacs de Cambalès
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Lac de Cambalès, au fond le col de Cambalès

Un peu plus bas je passe sur l'un des emplacements de bivouac du camps itinérant 2019 - que de bons souvenirs, merci à toute l'équipe de RL smile - puis je poursuis ma descente tranquillement. Soudain de grosses gouttes de pluie s'écrasent sur le sol autour de moi. Je n'ai pas envie de revivre ma descente sous le déluge de la veille, je décide donc de changer de tactique : en quelques secondes je pose mon sac, je sors le tarp et je m'assoie confortablement en me protégeant de la toile. Je reste bien au sec avec mon sac pendant une vingtaine de minutes le temps que l'averse se dissipe et je repars. Je valide le principe, c'est simple et efficace pour une grosse averse passagère.
Je rejoins finalement le refuge Wallon (1860 m) et sa chapelle vers 14h30. Le refuge est en travaux pour au moins 2 ans (2020 et 2021), seuls les murs sont conservés, le toit et l'intérieur sont entièrement refaits et une extension est ajoutée. Le chantier fait un vacarme assourdissant qui s'entend à plusieurs kilomètres à la ronde. Cela n'empêche pas le flot de promeneurs de se masser sur le bord du torrent.
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La chapelle, fermée au public
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Le refuge Wallon en travaux

Je regarde l'aire de bivouac de loin, tout ce monde et ce bruit me poussent à poursuivre ma route. Je commence à monter vers le lac d'Arratille et m'arrête finalement un peu après 15h00 au bord du gave d'Arratille (1990 m), à l'emplacement du bivouac du camps itinérant 2019. Devant le ciel menaçant, je me dépêche de monter le tarp à l'abri du vent derrière quelques arbres et un rocher. Bien m'en prend, j'ai à peine terminé qu'il se met à pleuvoir et l'orage gronde, je mets toutes mes affaires à l'abri et je fais une petite sieste en profitant du paysage.
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L'orage ne dure pas, je passe finalement une soirée agréable sans être dérangé et une nuit tranquille malgré quelques rafales de vent qui sifflent dans les arbres.

Dernière modification par Stéphane_33 (29-08-2020 17:07:24)

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#23 20-08-2020 21:59:55

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Vingt-et-unième étape, mardi 11/08/2020 : Vallon d'Arratille - Cabane du Pinet (lac de Gaube) : 12,66 Km, D+ 761 m, D- 923 m.
Une décision cornélienne.

Je me lève sous un ciel brumeux, sans nouvelles fraiches de la météo. Au programme de la journée je dois franchir le col d'Arratille, le col des Mulets, descendre au refuge des Oulettes et enfin remonter au refuge de Bayssellance en passant la Hourquette d'Ossoue. Je pars un peu avant 8 heures et monte vers le lac d'Arratille (2250 m), puis je continue sans tarder vers le col d'Arratille (2528 m) que j'atteins vers 10h00 sous une petite pluie fine.
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Lac d'Arratille
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Petit et grand pic d'Arratille
Je m'engage dans la longue traversée côté espagnol, pour rejoindre le col des Mulets (2591 m) un peu avant 11h00. Je n'ai pas fait de pause ni mangé, et je ressens la fatigue dans la dernière montée sous le col. Je redescends un peu vers les Oulettes avant de m'arrêter pour me restaurer, puis de reprend ma route en suivant un groupe d'espagnols. Je suis toujours stupéfait par leur capacité à parler de façon ininterrompue en toute circonstance, je me demande bien ce qu'ils peuvent se raconter :/ Je finis par les dépasser et je termine la descente, puis je traverse la zone de bivouac qui est en partie inondée par le torrent sorti de son lit. Heureusement que nous n'avons pas eu ces conditions l'année dernière pour le camp itinérant !
J'arrive au refuge des Oulettes de Gaube (2150 m) à midi et je me renseigne immédiatement sur la météo : le gardien est très pessimiste, des orages sont annoncés dès 14h00 avec des vents violent de plus de 100 km/h jusqu'au lendemain matin. Il déconseille fortement de monter à la Hourquette d'Ossoue et de bivouaquer sur place à cause du vent. Au contraire il conseille de descendre vers le lac de Gaube plus abrité du vent, et bien sur le refuge est plein. Je commande une soupe et une assiette de charcuterie que je mange en vitesse, le temps de réfléchir à la situation. Pour le moment il n'y a pas d'orage en vue mais le gardien du refuge annonce 3 heures pour monter au col, cela laisse beaucoup d'incertitude. Avec le vent prévu cette nuit, il est hors de question de bivouaquer à Bayssellance et je sais que le refuge est aussi complet. La solution serait de passer la Hourquette d'Ossoue en vitesse et de descendre dormir au barrage d'Ossoue sans doute plus abrité, mais cela fait une trotte pour passer avant l'orage ...

12h30, je me lève et je fais une cinquantaine de mètres sur le chemin en direction de la Hourquette. Je scrute le ciel, toujours pas de signe d'orage en vue. Finalement je fais demi-tour, la voix de la raison l'emporte, celle de ma femme qui m'a demandé d'être prudent. Le choix fait, j'oublie mes regrets et m'engage dans la descente vers le lac de Gaube, en faisant de nombreux détours à la recherche d'un emplacement de bivouac à la fois protégé du vent et des risques d'inondation. Finalement je ne trouve rien qui me convienne, mais j'aperçois plus bas une cabane surplombant le lac qui pourrait bien faire l'affaire si elle est ouverte, la cabane du Pinet d'après ma carte. Je croise une foule innombrable de promeneurs qui montent en ce début d'après-midi, la plupart n'atteindront jamais le refuge. J'arrive à la cabane (1780 m) vers 14h00, non seulement elle est ouverte, mais elle est en très bon état et on peut y dormir confortablement à 6. Il manque juste un balai pour faire le ménage :)
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Cabane de Pinet, lac de Gaube
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Cabane de Pinet

Je commence à m'installer quand je suis rejoint par un autre randonneur qui a suivi également les conseils du gardien du refuge, Il vient de Gavarnie et fait l'itinéraire dans l'autre sens. Plusieurs autres personnes passent nous voir dans l'après-midi mais aucune ne reste, nous serons donc 2 pour la nuit.  J'improvise un fil à linge pour faire sécher ma lessive, mais le temps se dégrade rapidement avec du vent et une petite pluie fine à l'horizontale. Curieusement le vent l'emporte sur la pluie et ma lessive finit par sécher.
En fin d'après-midi, 2 gardes du parc national viennent s'abriter des averses dans la cabane. Ils font des rondes pour vérifier les consignes de bivouac. Nous discutons pendant une bonne heure, du parc et de leur activité avec des effectifs toujours plus réduits, ils ne sont plus que 5 sur le secteur. L'hiver et en mi-saison ils font beaucoup de pédagogie, dès que possible ils sont sur le terrain. Ils font des parcours de reconnaissance pour détecter des signes de présence des ours, ils surveillent les nichées de Gypaètes, et bien sur les isards et les bouquetins. Il y a 5 ours mâles sur le secteur, dont au moins un qui hiverne juste au-dessus de Cauterets vers le Pic de Cabaliros. La réintroduction des bouquetins est aussi un succès avec plus de 120 têtes comptabilisées. J'en avais effectivement rencontrés plusieurs il y a 2 ou 3 ans au mois d'octobre vers le lac de l'Embarrat, qui est un de leur secteur privilégié. Finalement ils repartent vers le lac de Gaube pour contrôler les installations des campeurs pour la nuit.

Nous terminons la soirée en mangeant et en discutant matériel de randonnée, léger bien sûr.  Finalement nous n'avons pas d'orage, mais dans la nuit le vent se renforce très fortement et il tombe des cordes, j'apprécie le confort de nos 4 murs.

Dernière modification par Stéphane_33 (29-08-2020 17:12:10)

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#24 21-08-2020 11:18:44

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Vingt deuxième étape, mercredi 12/08/2020 : Cabane du Pinet (lac de Gaube) - Gavarnie : 27,25 Km, D+ 1284 m, D- 1579 m.
Arrivée en vue !

Je me lève à 6h30 selon le rythme désormais établi, et je me prépare rapidement. Dehors il pleut et il vente, j'attends une accalmie et je pars à 7h25, équipé avec la veste et le pantalon de pluie. Le début de la monté est pénible, j'ai l'impression de ne pas avancer, les jambes ne suivent pas, manque de motivation ? J'arrive au refuge des Oulettes de Gaube (2150 m) à 8h50, je prendrais volontiers un encas mais les gardiens sont en pause. En prenant de l'eau j'écoute les campeurs commenter leur nuit sur place : ils ont eu beaucoup de pluie et de vent et ont été inondés, certains ont leurs affaires trempées.
Je poursuis ma route, il ne pleut plus mais je marche face au vent fort et glacial venant directement du Vignemale invisible dans les nuages. J'ai rapidement froid aux mains malgré mes efforts à la montée, je n'ai pas de gants mais ce n'est pas très gênant, juste un peu inconfortable (j'aurais pu sortir des chaussettes de rechange pour faire office de gants, mais ce ne sera pas nécessaire). Cette fois je marche d'un bon rythme, j'ai une belle vue sur le refuge en contrebas et la vallée du lac de Gaube, ainsi que sur le col des Mulets que j'ai franchi la veille. J'arrive à la Hourquette d'Ossoue (2734 m) à 10h20 toujours face au vent glacial. J'ai mis 1h30 pour monter, rien à voir avec les 3 heures annoncées hier par le gardien du refuge. Soit je suis un surhomme, soit il s'est un peu foutu de nous, je vous laisse répondre tongue
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Refuge des Oulette, lac de Gaube
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Col des Mulets (à droite)

Je rejoins ensuite le refuge de Bayssellance (2651 m), les alentours sont déserts, les emplacements de bivouac en plein vent et dans la boue ne font vraiment pas envie. Je m'installe au chaud au refuge et commande une omelette, un sandwich et un panier pique-nique dont je mange la pomme et la pâte de fruit. Mes provisions s'épuisent, je préfère avoir un peu d'avance au cas où je devrais bivouaque encore une nuit.
Je repars l'estomac plein et reposé en les remerciant pour leur accueil. Des orages sont encore annoncés dans l'après-midi mais je n'ai plus que de la descente à faire, pas de col à franchir. Il est 11h15, le gardien m'annonce 6 heures de descente, c'est jouable avec une arrivée à Gavarnie vers 17h15.

J'entame la descente vers le lac d'Ossoue en suivant le GR10. Le vent se calme rapidement dès que je perds de l'altitude, la température remonte, le sentier est agréable. Je franchis le pont de neige sans difficulté et poursuit ma route. Soudain l'orage gronde dans mon dos, le Vignemale est dans la tourmente. Je poursuis ma route jusqu'au lac d'Ossoue avec l'orage sur les talons, en permanence à la limite de l'averse, finalement j'arrive au lac (1830 m) à 13h15 en évitant la grosse pluie et l'orage me laisse tranquille pour la suite du parcours. Je vais visiter la cabane d'Ossoue au bout du barrage : elle est occupée par au moins une dizaine de jeunes allongés sur leurs sacs de couchage, en train de fumer et de jouer de la guitare, je ne vois pas l'ombre d'un masque. Je recule précipitamment et repart sans demander mon reste yikes
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Descente vers le lac d'Ossoue
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Lac d'Ossoue, au fond le Vignemal sous l'orage

Un panneau indique Gavarnie à 2h45, ce qui me ferait arriver finalement vers 16h00, la cabane de Lourdes à 30 mn.
Je reprends ma route, je pensais descendre mais non, ça monte ! je rejoins la cabane de Lourdes (fermée) où un nouveau panneau indique toujours Gavarnie à 2h45. Bon, les horaires laissent à désirer dans ce pays ! J'arrive ensuite à la cabane de Sausse dessus où je fais une pause casse-croute. Elle est ouverte, on peut y dormir par terre à 2 ou 3. Le chemin se poursuit à travers de belles prairies, paradis des vaches et des marmottes. Un peu plus loin se trouve la cabane des Tousaus avec un toit végétal, minuscule mais en parfait état (1place), il y a une fontaine à côté.
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Vue vers le Vignemale et le lac d'Ossoue
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Cabane de Sausse dessus
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Vers Gavarnie

Le sentier finit enfin par descendre vers Gavarnie. Je traverse la route du col des Tentes quand je suis rattrapé par une grosse averse. Je m'assoie à une table de pique-nique à proximité et m'abrite sous mon tarp le temps que la pluie se calme. J'arrive finalement au centre de Gavarnie (1380 m) à 17h et je vais directement au point d'information me renseigner sur les horaires des cars pour le lendemain : départ prévu à 11h40. Je rejoins ensuite le camping de la Bergerie où je m'installe pour la nuit face au cirque de Gavarnie. L'accueil est sympathique, le camping comprend une partie réservée pour les randonneurs avec des emplacements plats en terrasses.
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Au camping de la Bergerie

Je passe une soirée tranquille, sitôt couché nous avons droit à une énorme averse pour un ultime test d'étanchéité du matériel, que le tarp passe avec succès cool
Le lendemain matin je prends le car pour Lourdes, puis le train pour Bordeaux, c'est la fin de cet épisode de 10 jours de HRP.

Dernière modification par Stéphane_33 (29-08-2020 17:17:51)

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#25 21-08-2020 12:14:12

azerty
[i]RL
Inscription : 08-01-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Merci pour le partage. Rentre bien  big_smile


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