2023. 60 ans-60 bivouacs. Bivouac n°60 : Crête des Mémises

tacheton · 17-11-2023 19:02:26

As tu croisé du monde ? dois pas y avoir un chat dans cette entre-saison !superbe photos, on ne s'en lasse pas.

ASM · 18-11-2023 10:38:19

tacheton a écrit :

#694416As tu croisé du monde ? dois pas y avoir un chat dans cette entre-saison !superbe photos, on ne s'en lasse pas.

Non, je n'ai vu absolument personne ! Mais bon, c'était lundi et la météo n'était pas très favorable
Si le soleil voulait bien revenir un peu, ce serait sûrement différent ...

tacheton · 18-11-2023 11:04:38

on ronge notre frein ! Trop d'eau pour le kayak, trop de pluie pour la rando

ASM · 21-11-2023 11:22:11

Bivouac 52/60 – Entre deux Pertuis en solo – 11-12 Novembre.

Je monte en voiture jusqu’au lac des Plagnes (1185m) au dessus d’Abondance. Mon idée est d’aller dormir sur la neige aux chalets d’Ardens (1724m) en faisant une boucle : Aujourd’hui, montée par Entre deux Pertuis (1707m) et les Pirons d’Ardens (1901m) - itinéraire que je ne connais pas. Demain, descente par le sentier direct, un classique que j’ai déjà fait plusieurs fois.
Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu !

Je quitte le lac au niveau duquel il y a déjà de la neige pour rejoindre par la piste le lieu dit ‘La Séchère’ à 1370m.

Aucun chalet en vue mais des traces de 4x4 ; décidément, il y a toujours des Ayant-Droits, ici probablement un chasseur dont deux des chiens me tournent autour et m’agacent passablement. Tellement occupée à essayer de m’en dépêtrer, je rate une bifurcation. Demi tour, une dizaine de minutes de perdu … mais plus de chiens !

La piste finit en cul de sac. Zut, j’ai raté le sentier. Nouveau demi tour mais cette fois c’est de ma faute - bon à ma décharge, je trouve le balisage particulièrement mauvais.

Le sentier traverse à plat une forêt de hêtres. L’ambiance avec les feuilles jaunes orangées recouvertes de neige est magnifique. Mes yeux se régalent mais je n’arrive pas vraiment à la retranscrire en photo.

La sortie de la forêt de hêtres correspond à l’arrivée dans la combe d’Entre Deux Pertuis au fond de laquelle coule le ruisseau éponyme. Les chalets que je souhaite rejoindre sont 300m plus haut et indiqués à 1h de marche.
D’habitude, je suis plutôt dans les temps mais là ….

A mesure que je monte, la hauteur de neige augmente ; jusqu’aux mollets, genoux, cuisses pour finir à la taille. C’est épuisant physiquement et moralement. J’hésite à faire demi-tour plusieurs fois.

Le sentier.

A la vue d’un chalet, c’est un mix de sensations qui m’envahit. Il me semble désespérément loin mais si je le vois, c’est qu’il n’est plus si loin …

Continuer, ne pas me poser trop de questions, gagner mètre après mètre, lever les pieds de plus en plus haut, chercher l’endroit où la neige semble moins profonde, me tromper, m’enfoncer jusqu’à la taille, perdre l’équilibre, rester motivée, me relever, repartir … pour finalement arriver complètement lessivée aux chalets presque 2h plus tard.

Me voilà à Entre Deux Pertuis, à 1707m, face à un ancien cirque glaciaire dont les plus hautes crêtes sont dans le brouillard, une immensité blanche d’où émergent quelques arbustes courageux.

Aucune trace, aucun randonneur en vue, ne pas poursuivre vers les Pirons d’Ardens est une évidence. Je m’interroge plutôt sur l’opportunité de redescendre dès aujourd’hui pour éviter le mauvais temps annoncé demain. Mais pour aller poser ma tente où ???
Je décide finalement de rester sur place. Je fais un petit tour de l’alpage en tassant quelques cheminements qui faciliteront mes déplacements ultérieurs. Les quatre chalets sont tous bien fermés et verrouillés pour l’hiver. Le vent a tourbillonné autour et créé des congères, il n’y a pas d’endroits pour poser mon bivouac à l’abri du vent.

Je m’installe à l’écart au pied d’un muret. Je tasse la neige avec mes pieds (je n’ai pas pris la pelle) et monte la tente à l’aide de branches mortes ou cassées récupérées sur un petit arbuste du coin (je n’ai pris que 2 piquets à neige en plus de mes piquets habituels). Merci RL pour les conseils lus ici et là concernant l’utilisation de branches comme piquets ou ancres à neige. Il est 16h30.

Vient l’heure du repas avec le rituel hiver de la fonte de la neige. L’appétit n’est pas là, je n’ai pourtant rien avalé depuis ce matin. Je me force à manger ma soupe-purée avant de confectionner une bouillotte que je glisse au fond du quilt le temps d’aller faire quelques photos.

A mon retour, la bouillotte m’apporte chaleur et réconfort et j’en ai bien besoin car ça bourdonne dans ma tête. Ai-je bien fait de rester ici ? Pourrais-je descendre demain ? Va-t-il beaucoup neiger ? Retrouverais-je le cheminement ? Et si demain c’était jour blanc ? Et si demain c’était avalancheux ? Et si, et si et si …

J’arrive tout de même à m’assoupir un moment. Réveillée vers 23h, du givre à l’intérieur de la TI m’ôte tout courage de sortir dehors. Il fait -2°. Vers 1h, la combinaison pluie/neige/vent me réveille à nouveau. Je vois les heures défiler une à une, le thermomètre remonter et la TI sécher. Même si je suis bien au chaud et 100% en sécurité dans ma tente, ça continue à bourdonner dans la tête.

A 6h, ne tenant plus, je décide de préparer un petit déjeuner. Comme hier soir, l’appétit n’est pas là. Le sachet de céréales est englouti de force plus que de gré et je m’impose un morceau de fromage. Seul les 500ml de boisson chaude me sont agréables. Il n’est que 6h20, trop tôt pour envisager de partir. Je me rallonge et attend patiemment avec paradoxalement le moral qui revient.

A 7h, je commence à ranger mes affaires en prenant soin de tout protéger dans le liner. Je sors faire une photo de la tente. C’est très humide, il pleut mais la visibilité est bonne.

Je bataille pour sortir les branches utilisées comme ancres à neige, démonte la tente, la roule rapidement et la fixe sur le coté du sac.

J’attaque la descente emmitouflée dans ma tenue de pluie. La partie la plus pentue se trouve au départ. La neige a bien changée. Elle est assez lourde, roule et forme des boules qui grossissent petit à petit. Les sapins blancs sont redevenus verts.

Je choisis le cheminement qui me semble le plus rassurant. L’altitude difficilement gagnée hier est vite perdue ce matin. Je retrouve le plaisir de marcher dans la neige qui nivelle le terrain et amortie chaque pas. Sans cette pluie, la descente serait même agréable !

J’arrive au lac des Plagnes bien mouillée mais avec la satisfaction d’un bivouac qui me laissera beaucoup de souvenirs.

Nb. Je commence à basculer doucement sur ma liste hiver. Pour marcher, j’avais ma seconde couche Scott. Pour le couchage, j’avais sous vêtements merinos200, sur-panta AS Tucas et micro doudoune EE en complément du quilt EE. Contre la pluie, j’avais veste et pantalon de pluie de trail de D4 (modèle Evadict) et sur-gants Raidlight.

Edit. Orthographe

Dernière modification par ASM (21-11-2023 18:44:36)

wwwfabien · 22-11-2023 09:03:07

ASM a écrit :

#694101(...)
Avec cette météo, pas de photos étoilées mais un peu de lightpainting pour toutes et tous vous remercier de me suivre très gentiment depuis des mois.
(...)

Merci à toi pour tes partages de bivouacs et tes très belles photos

ester · 22-11-2023 11:48:11

ASM a écrit :

...une immensité blanche d’où émergent quelques arbustes courageux.

Il n'y a pas que ces quelques arbustes qui sont courageux dans ce récit (ni dans les 51
autres)...

Encore merci pour le partage.

karibou31 · 22-11-2023 12:12:52

Ça donne envie de neige tout ça !!
Merci pour ces retours réguliers et somptueux !

Cabrette · 22-11-2023 23:34:31

Tu es vraiment Incroyable ! Incroyablement excellente photographe, incroyablement persévérante et courageuse, incroyablement organisée !! Bref : Respect, et Merciiiii de tous ces somptueux partages !!
Comment on va faire quand t'auras 61 balais si on a plus le feuilleton de tes bivouacs

ASM · 23-11-2023 18:39:46

Merci, merci merci

Cabrette a écrit :

#694700Tu es vraiment Incroyable ! Incroyablement excellente photographe, incroyablement persévérante et courageuse, incroyablement organisée !! Bref : Respect, et Merciiiii de tous ces somptueux partages !!
Comment on va faire quand t'auras 61 balais si on a plus le feuilleton de tes bivouacs

Oh la la, je suis surtout quelqu'un de parole incroyablement têtue
Et pour 2024, quelqu'un d'autre proposera peut-être un autre feuilleton !

ASM · 23-11-2023 19:14:18

Ça y est, avec ce compte rendu 53, je suis à jour

Bivouac 53/60 – Chalets de Lens avec Milie – 11-12 Novembre.

Après la découverte du bivouac sous tente cet été (B38], Milie voulait en faire un second. Fin août, nous avions fixé une date, le week-end du 18-19 Novembre et un lieu, Grindelwald en Suisse.
La date approche et les prévisions météo ne sont guère réjouissantes. Cela n’entache pas son enthousiasme mais nous choisissons une destination plus proche ! Au retour, toujours motivée, elle se charge du compte rendu.

Il est midi quand nous quittons la maison direction Abondance. Agnès m’a prévu un week-end commando : Marcher sous la pluie, dormir dans la neige, tenter une expérience de Bushkraft. Le défi est intéressant mais j’avoue ne pas être sereine ! Je pars quand même confiante car Agnès a l’habitude, je sais qu’elle sait ce qu’elle fait (même si j’avoue qu’à un moment, je me suis demandé si elle ne voulait pas se débarrasser de moi hihi)

Arrivée sur le parking du Lac des Plagnes, nous sortons de la voiture, on prend nos sacs, petite vidéo de départ et en avant ! La pluie est annoncée pour 15h mais voila qu’après quelques mètres, on sent déjà les premières gouttes. Là, je me dis que ça va être coton, n’ayant pas l’habitude de ce type de rando, je ne sais pas trop comment je vais le gérer.

Nous continuons de marcher, on arrive sur un petit plat ; à droite, la Pointe d’Ardent accessible via une jolie piste large, balisée et pas du tout escarpée, et à gauche une énoooorme montée, avec des cailloux, des marches énormes à enjamber, de la boue et de la neige. Vu qu’on n’était pas là pour une balade de santé, on bifurque sur la gauche !

Après quelques minutes de montée, la pluie se fait plus forte. Agnès s’arrête pour enfiler sa tenue de pluie, et moi je continue un peu et m’arrête à l’abri d’un gros sapin pour l’attendre. On repart, et ça monte de plus en plus. Je sens que mes jambes sont lourdes, le poids du sac se fait ressentir aussi, j’ai parfois du mal à monter les marches un peu hautes. Cette rando, c’est un vrai défi physique pour moi. Je pense que j’appréhendais plus la montée que la nuit. J’y vais à mon rythme, Agnès va sûrement un peu moins vite que si elle avait été toute seule, mais je pense que notre rythme est bon.

Nous voici au sommet de cette grosse côte, on marche enfin dans la neige ! Je suis comme une enfant.

On continue un peu et nous voici arrivées au refuge des Tinderets, toujours sous la pluie et plus trop dans la neige. On avait prévu de se mettre un peu à l’abri, mais un couple avec leur fils est déjà au seul endroit sec. Ce n’est pas grave. Nous échangeons quelques mots sympathiques avec eux, ils nous regardent un peu comme des bêtes sauvages quand Agnès leur dit que nous allons poser la tente plus haut ; mais Agnès s’en amuse. C’est drôle de voir leur expression complètement ahurie. Je remplis ma petite bouteille et on continue. En face, un chemin monte à travers la forêt, un panneau annonce les chalets de Lens, notre objectif, à 40 minutes. Impeccable, bientôt en haut ! (Alala, si j’avais su à ce moment-là !!)

On grimpe, on grimpe… A un moment je m’arrête, et je dis à Agnès : « mais on grimpe jusqu’à où ??! » Elle me montre un sommet, en me disant « je pense qu’il faut qu’on passe de l’autre côté » Suuuuper ! Alors là, ça y est, j’en ai marre. Mais je ne dis rien, c’est moi qui ai demandé à Agnès d’aller avec elle, je prends sur moi et j’avance ! Je ne discute pas beaucoup pendant que je marche, c’est comme si je me bridais intérieurement en faisant en sorte de ne pas m’écouter et de continuer à avancer. En fait, le dépassement de soi, c’est beaucoup de mental. Je me surprends à un moment à ne plus tenir compte de mes jambes lourdes, et d’avancer presque mécaniquement. C’est agréable.

On traverse une première coulée d’avalanche, la neige tombée récemment et le redoux de ces derniers jours à fragiliser le manteau neigeux qui n’a pas tenu. Mais là, maintenant que ça a coulé, on ne risque rien. Tellement contente de toute cette neige, je monte aussi vite que je peux au sommet de la coulée !! Mais Agnès me rappelle « Heeeeu Milie, c’est par là qu’il faut aller » « Ah ouais… bon ben je redescends ! »

Le sentier est complètement recouvert par la neige, les avalanches ne nous laissent aucune chance de voir les repères. On tâtonne un peu ; on monte, on redescend, on sort le téléphone GPS pour voir où on se situe… Finalement il semble qu’on soit sur la bonne route, on continue.

Le passage qui se présente devant nous est un peu escarpé. Tout en dévers, on n’a pas trop droit à l’erreur. En dessous, une belle pente et pas d’arbre pour se rattraper au cas où. Agnès part en éclaireuse, je la suis en prenant soin de marcher dans ses pas afin de ne pas glisser. Ça y est c’est bon, nous voici de l’autre côté ! On retrouve quelques indicateurs d’itinéraires sur des pierres apparentes.

Juste derrière nous, la Pointe d’Ardent. Je me sens toute petite face à cette montagne. J’admire un peu et prends acte de la beauté de la nature. 2 énormes aigles gypaètes virevoltent. C’est magnifique, vraiment. On s’arrête pour contempler leur parade. Ils ne tardent pas à être très haut dans le ciel.

On reprend notre cheminement à travers la neige (encore !), et on continue d’admirer la nature. Dans le ruisseau, la végétation est figée dans la glace, c’est très beau.

Nous finissons par arriver à la bifurcation qui va nous emmener aux chalets ! Cette montée, ce n’était pas rien.

Et quelle ne fut pas ma joie lorsque nous apercevons les chalets, tout en bas. Là je me dis que ça y est, la montée c’est fini, place à la descente. Ici, rien de technique, que de la descente dans la neige, mais la pluie n’a pas cessé, elle s’accentue même un peu. Sur le chemin, nous découvrons une énorme coulée de boue. C’est impressionnant. La hauteur de ce qui s’est détachée fait peur, rien n’a résisté au passage de la coulée.

Nous voici ENFIN arrivées aux chalets ! Yes ! Il doit être environ 16h…

Nous déposons nos sacs sous une mini avancée, et partons faire un tour voir si nous pouvons trouver de l’eau, du bois, un abri… Nous trouvons un petit abri de fortune, sous lequel nous nous abriterons. Nous profitons d’une très brève accalmie pour monter la tente, sur le plat, juste devant notre petit abri et… dans la neige !!

Une fois montée, place au feu, on cherche du bois, et finissons par en trouver, les pluies de ces derniers jours ont tout trempé, le bois est mouillé aïe aïe aïe, j’y sens mal pour le repas chaud de ce soir !

On lance le feu et JOIE, il prend ! On mangera chaud, c’est super, d’autant que nous commençons à avoir bien froid, nos pieds sont froids et nos chaussettes humides à force de piétiner dans la neige.

La pluie reprend, on protège le feu avec une tôle et un piquet. C’est parfait.

Vers 17h45, Agnès met l’eau à chauffer sur les braises. Pendant ce temps, on prend l’apéro pour se féliciter de nos efforts ! Saucisson, tomate, olives… le luxe ! Puis nous mangeons notre repas (soupe-purée), qu’est ce que c’est agréable de manger chaud, ça réchauffe de l’intérieur !

Après avoir regroupé nos affaires et fait la vaisselle, je file sous la tente ! Il doit être 18h30. L’humidité me donne froid. J’enlève mon pantalon humide, met mon collant pour la nuit, des chaussettes propres, mon pull, ma doudoune, mon tour de cou et je m’emmitoufle dans le duvet. Il est prévu pour une température pouvant descendre à -15°, ça devrait le faire ! Agnès me rejoint plus tard, le temps de prendre quelques photos et de faire chauffer les bouillottes. Olala que c’est agréable. Le duvet se chauffe encore plus vite. Nous discutons un moment, puis vers 20h30, tout le monde dort.

La nuit a été plutôt bonne, enfin pour moi ! J’ai dormi comme un bébé, jusqu’à 7h30. J’ai entendu le vent, ça ne m’a pas vraiment perturbé, ça me berçait même. Le bruit des gouttes sur la tente aussi, c’était très agréable. J’adore cette ambiance, ça me rappelle le bruit des gouttes sur la carrosserie du Toy quand on dort en 4x4. Agnès s'est levée une fois dans la nuit pour ajouter des haubans et replanter les sardines. Un ancrage de la tente avait sauté à cause du vent qui souffle par rafale.

Il est 7h30 lorsque je me réveille, je lève la tête et voit Agnès tout emmitouflée dans ses capuches. J’ai l’impression qu’elle est déjà réveillée depuis un moment. Il pleut toujours, on déjeune dans la tente.
On a décidé hier soir qu’on ne rallumerait pas le feu. Il s’est éteint durant la nuit. Avec le vent, la tôle lui est même tombée dessus, ça a fini de l’éteindre. Du coup, c’est céréales nature au petit dej, parfait pour moi.

La pluie s’étant arrêtée, on décide de ranger les affaires et la tente. On finit de la plier in extremis avant le retour de la pluie à grosses gouttes, timing parfait.

On finit de ranger nos affaires dans nos sacs sous l’abri. Agnès accroche sur mon sac le crâne de mouflon que j’ai trouvé hier en cherchant du bois et c’est parti pour 1h de descente.

Aucune difficulté, c’est une piste bien large.

Arrivées à la voiture, on enfile des vêtements secs et direction la maison où une bonne croziflette nous attend, miam-miam !

C’était un super week-end, une très belle expérience et un vrai défi pour moi. J’ai beaucoup apprécié passer du temps avec Agnès, c’était vraiment super. Je suis aussi très fière de moi. Malgré le froid et les courbatures, je suis prête à recommencer ! Rendez vous est donc pris pour une sortie en 2024 vers Grindelwald mais sous le soleil et par temps chaud !.

Edit 30/11 pour remplacer Aigle par Gypaète (merci tacheton)
Edit 06/01/24 pour mettre un lien direct vers le B38

Dernière modification par ASM (06-01-2024 16:00:40)

Ytreza · 24-11-2023 09:51:25

Le crâne de mouflon me semble être un item particulièrement intéressant à ajouter dans une liste 3 saisons. Oreiller, bol, pelle à caca, bonnet, les applications sont clairement multiples. Peux-tu nous préciser son poids stp ?

tacheton · 24-11-2023 10:07:06

Wahou le bol ! 2 Gypaètes !! C'est donc ceux des Cornettes ? Ils sont encore là ? magnifique.

Greewy · 24-11-2023 11:53:18

Elle assure la belle-doche

pas trop dur de remettre les vêtements mouillés le lendemain matin ?

on est parti le même week-end que vous, mais dans le Dévoluy, on a eu un grand soleil le samedi la nuit et le dimanche pourri comme vous.

ASM · 30-11-2023 15:50:59

Ytreza a écrit :

#694763Le crâne de mouflon me semble être un item particulièrement intéressant à ajouter dans une liste 3 saisons. Oreiller, bol, pelle à caca, bonnet, les applications sont clairement multiples. Peux-tu nous préciser son poids stp ?

Le crâne de mouflon que nous avons trouvé fait 841g précisément. A noter que ce crâne a certainement passé beaucoup de temps dehors et qu'il a dû être amené où nous l'avons trouvé par les fortes et récentes intempéries car c'est un endroit plutôt très fréquenté.
Nouvel item pour ma liste 3 saisons

tacheton a écrit :

#694764Wahou le bol ! 2 Gypaètes !! C'est donc ceux des Cornettes ? Ils sont encore là ? magnifique.

Les gypaètes, c'était une très belle surprise même si nous ne les avons pas identifié sur place.
NB. Je corrige le texte de Milie.

Greewy a écrit :

#694771Elle assure la belle-doche
pas trop dur de remettre les vêtements mouillés le lendemain matin ?

Milie a gardé ses sous-vêtements de nuit pour rentrer donc elle n'a pas ressenti l'humidité tout de suite.
Pour ma part, seules mes chaussettes étaient vraiment humides. Pas très agréable mais ça a été - quand je lis les retours d'Hervé27, c'est autre chose ...

ASM · 30-11-2023 16:28:38

Bivouac 54 et 55/60 – Ceillac en solo – 24-26 Novembre.

Je pars pour une randonnée dans la fameuse vallée de la Clarée mais une fois sur place, grosse déception, je suis face à un panneau d’interdiction. Vallée fermée - Exercice militaire « CERCES 2023 ». On me suggère d’aller vers le col de l’Echelle et Montgenèvre mais ça ne me dit rien. Je reprends la route sans idée précise ; les Ecrins, l’Ubaye, le Queyras ?
Ce sera finalement Ceillac dans le Queyras.

Dans un premier temps, je pense aller vers les lacs Miroir et Saint Anne sous le col Girardin mais l’ambiance glaciale au parking et la présence de remontées mécaniques me font changer d’avis.
J’opte finalement pour un versant sud et à 16h20, sac sur le dos, je monte à l’Aiguillette (2015m).

Je pose le bivouac un peu à l’abri du fort vent de NO. La nuit est claire et fraîche (-8° au crépuscule – 10° à l’aube).

Au petit matin, je consulte le GPS et opte pour une montée au col de Bramousse (2251m). Au-delà, j’aviserai sur place et c’est comme cela que je vais fonctionner toute la journée !

Grâce au vent qui a soufflé toute la nuit, la tente est pliée sèche. Je décolle à 8h45.

45min plus tard, je suis au col de Bramousse.

L’idée est alors de rejoindre le col Fromage. La descente versant nord ne m’inspire pas contrairement à la traversée des crêtes. C’est donc parti pour une montée vers le Poste Optique des Chambrettes (2582m).

Rien de difficile si ce n’est quelques passages enneigés dont un exposé qui m’oblige à mettre les crampons. Je suis seule, le soleil me réchauffe, la vue est magnifique, ce n’est que du plaisir.

Je fais ma pause repas au Poste Optique. Le bâtiment, construit par l’armée française en 1900 et rénové en 1997, fait partie du réseau qui permettait de transmettre/recevoir des messages en morse à travers les Alpes.

Midi, il est temps de penser à la suite. Je descends au col Fromage (2301m).

Vu l’heure, je choisis de poursuivre vers le col des Estronques (2651m) indiqué à 1h.
Fatigue, photos ou erreur d’itinéraire, je vais mettre plus de deux heures pour y arriver - mais que la traversée dans la forêt de mélèzes était belle et la rencontre avec les chamois magique.

Je dois maintenant envisager le bivouac. En montant, j’ai repéré deux possibilités. Une vers 2400m mais une fois sur place, ça ne se présente plus si bien. Je descends donc jusqu’à 2200mm où je plante la tente sur un replat herbeux.

Je récupère de l’eau dans le ruisseau proche et l’utilise rapidement car elle gèle dans mon réservoir - il fait déjà -10°. Une première chauffe pour la bouillote qui va directement dans mes pieds, une seconde pour la soupe purée et une dernière pour la tisane.

Je répartis au mieux mes différentes couches et passe une nuit agréable. Contrairement à la veille, le vent faiblit et la température qui descend jusqu’à -14° finira par remonter à -9°.

En milieu de nuit, j’ai à nouveau ce problème assez désagréable de givre dans la TI.

Je choisis d’ouvrir la tente (TI et DT) et au petit matin, miracle, tout est sec.

Comme je ne suis pas spécialement pressée, j’attends l’arrivée du soleil pour tout ranger.

Le Poste Optique où j'étais hier pris au téléobjectif.

Puis je descends tranquillement sur Ceillac via la chapelle St Urs, les hameaux du Thioure (ou ce qu’il en reste) et du Villard.

NB. Sur cette sortie je suis partie sur ma liste hiver mais sans pelle ni piquets à neige (d'où l'impossibilité de dormir à 2400m), avec veste coupe vent D4 et surpanta Raidlight, le quilt EE et non le duvet STS Spark4, une cartouche de gaz hiver D4, le GPS, les crampons forestiers et un bâton.

ester · 30-11-2023 18:46:51

Bonjour Agnès,

J'ai intégré ton récit (et quelques autres) au wiki.

Cependant, pas facile de trouver à quel massif l'insérer... J'ai choisi 'non classé', tout en bas...
Y a-t-il un endroit qui serait plus adapté ???

ASM · 30-11-2023 19:53:39

Merci esther.

Savoir mon post dans le wiki est assez émouvant, je le prends comme une belle récompense mais il faut encore que j'arrive au bout. Il m'en reste 5 à faire et les conditions ne sont pas faciles en cette fin d'année (sans compter que je commence à ressentir une certaine fatigue physique généralisée)

Pour info, j'ai effectué la plupart de mes bivouacs dans les Alpes. Alpes Françaises (Aiguilles rouges, Giffre, Beaufortain, Chablais, Vercors, Tarentaise, Alpes de Haute Provence, Dévoluy, Ecrins, Queyras et peut être certains que je ne sais pas situer), Alpes suisses, italiennes et autrichiennes.

Au jour d'aujourd'hui, seuls 4 bivouacs sur 55 ont été faits en dehors des Alpes (2 dans les Carpates roumaines et 2 dans le Jura suisse).

Alors où mettre ce post dans le wiki, franchement je n'en sais trop rien.
Si certains ont des idées, faites en part.

Greewy · 30-11-2023 23:49:17

Allez allez mémé Agnès, on ne se laisse pas aller, plus que 5, tu es presque au bout
tu te reposeras dans 5 semaines

C'est un défi énorme de faire ces 60 bivouacs dont au moins un par semaine. Sur le plan physique et psychologique, ça demande énormément !

C'est sur que le mois de décembre n'est pas le mois le plus simple mais tu y es presque, ça serait dommage de ne pas boucler cette année.

Il ne me semble pas avoir vu de fête d'anniversaire, alors je me dis que c'est pour bientôt ?

que fais-tu comme travail ? tu es saisonnière en station c'est ça ? tu fais quoi ?

Je viens d'acheter une hilleberg nallo 4 GT et tu en es grandement responsable. Notre tente n'était pas assez grande pour l'hiver et nos aventures mensuelles.Tu me dois 1000 euros

ester · 30-11-2023 23:52:11

ça fait un bout de temps que ton récit aurait dû être intégré au wiki, àmha.
Et je suis ravie de ma petite initiative.

Il faudrait peut-être réfléchir à intégrer un sous-groupe dans le wiki 'Alpes', qui ne soit pas une traversée... et qui corresponde à l'aspect kaléidoscope de ton défi, tout en ne devenant pas un fourre-tout.
Peut-être ça, d'ailleurs, 'Alpes kaléidoscope'.

Ou simplement l'intégrer à 'traversée' ?

Si quelqu'un a une idée, il est le bienvenu.

Agnès, ne va te faire une fracture de fatigue rien que pour terminer les bivouacs 56 à 60 en décembre. Ce serait vraiment dommage.
Ce que tu as réalisé tient déjà de l'exploit, toutes les sexagénaires du forum le savent (et nous sommes plusieurs).
N'hésite pas à reporter les 5 derniers à 2024, les sixties, ça dure dix ans !!! Et l'essentiel est de les traverser.

Edit : Greewy, je n'avais pas lu ton post, nous écrivions en même temps !

Et Agnès, occupe-toi plutôt de récupérer et de te faire chouchouter pendant les mois les plus glagla. On a tous compris que tu es capable, mais récupère d'abord.

Dernière modification par ester (30-11-2023 23:56:03)

karibou31 · 01-12-2023 09:23:05

Allez courage tu vas boucler ton pari avec panache !

Par -14° avec le quilt -1°, et tu n'as pas eu froid ?

Dernière modification par karibou31 (01-12-2023 09:25:25)

René94 · 01-12-2023 11:11:34

Félicitations ASM pour ce beau projet !
Comme l'a dit ester, ce que tu as réalisé tient déjà de l'exploit car fait en dehors d'une traversée.

ester a écrit :

#695035...
Il faudrait peut-être réfléchir à intégrer un sous-groupe dans le wiki 'Alpes', qui ne soit pas une traversée... et qui corresponde à l'aspect kaléidoscope de ton défi, tout en ne devenant pas un fourre-tout.
Peut-être ça, d'ailleurs, 'Alpes kaléidoscope'.
...

J'ai mis le récit d'ASM sous le titre "Alpes Occidentales" car je suppose que tous ou la grande majorité des sorties concerne les Alpes Occidentales.

Dernière modification par René94 (01-12-2023 13:58:13)

ester · 01-12-2023 11:56:24

René94 a écrit :

J'ai mis le récit d'ASM sous le titre "Alpes Occidentales" car je suppose que tous ou la grande majorité des sorties concerne les Alpes Occidentales.

Je retire la ligne 'divers'.

tolliv · 01-12-2023 16:02:18

ASM, j'ai une question un peu personnelle : pourquoi sur la plupart des photos où l'on te voit, tu lèves les bras ?
J'ai beau zoomé, je n'arrive pas à voir si il y a des zip ouverts sous les aisselles !!

Dernière modification par tolliv (01-12-2023 16:02:46)

Greewy · 01-12-2023 17:18:41

c'est parce qu'elle est trop contente !!!

ou alors elle veut faire des jump photos mais elle saute toujours trop tôt.

tacheton · 01-12-2023 17:51:23

Elle a inventé le selfie-tire-bouchon-de-Gaulle, plus classe que de faire les lèvres en canard.

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