Dévoluy (sauvage)

Enfile tes MUL · 22-10-2023 16:42:16

Je ne sais pas vraiment si mon titre fleure bon le pléonasme mais ce parcours de 3 jours à été au delà de mes espérances de dépaysement, de solitude et d’émerveillement.

Le cheminement y est sûrement pour quelque chose mais même en respectant des sentiers plus classiques cette impression de sauvage(rie) devrait s’imposer au randonneur lambda.

- Contraintes personnelles ayant abouti au parcours emprunté :
* Une seule voiture à disposition, je dois donc y revenir au bout de 3j.
* Je déteste faire un aller retour sur un parcours tout juste emprunté, il me faut donc faire une sorte de boucle si c’est possible.
* J’aime les petits hors sentiers non pas pour l’aventure mais il s’agit souvent de point de vue forts intéressants et parfois plus dépaysants.

J’ai 3 j de dispo en cette fin du premier tiers d’octobre et la météo s’annonce exceptionnelle.
Sur Marseille quelques nuits à 12° m’encouragent à prendre mon matériel me permettant d’être confortable à 0° devant dormir à 2000 m au moins un soir.
Au final cela s’avérera du poids en trop …
- Le parcours.
Dans le temps imparti je souhaite inclure 2 sommets qui me semblent en valoir le détour : la tête de Garnesier et le Grand Ferrand. Tant pis pour la tête de l’Obiou et le pic de bure c’est irréalisable sur 3 j. Entre ces 2 points forts je découvrirai avec plaisir le rocher rond et la tete de plate longue ... incroyables !

Jour 1 :

Départ non loin de la Jarjatte. Un petit parking nous permet de garer la voiture juste en dessous de la Crète de Chamousset nous permettant d’accéder à la tête de Garnesier.
La voie classique se fait depuis la cluse (où depuis les Chabottes) permettant de remonter au col de plate contier _ tête des Ormans – pas de l’agneau pour finir l’ascension le long des crêtes et accéder au sommet. Ce sera notre cheminement du retour.

Je choisi un itinéraire moins classique, je prépare au mieux l’ascension puisqu’il faudra faire hors sentier un moment.
Quelques passionnés locaux ont laissé quelques traces passant par des vires sous la tête de Garnesier mais rien de très bien expliqué et cela me semble assez exposé.
Je note au mieux les explications car je ne connais pas du tout l’endroit. Le maître mot restera la sécurité quoi qu’il arrive je préfère faire demi tour que de m’engager sur des sentiers trop exposés. J'ai emmené mes 2 grands fils avec moi...sécurité avant tout !

Dès le début de la montée le ton est donné cela va grimper
Tout d’abord en forêt, sentier on ne peut plus agréable, puis nous nous rapprochons de la crête de Chamousset.

Nous sortons de la forêt et débouchons dans une petite clairière magnifique où se niche la bergerie du Roc de Rima

Si cela grimpait bien en forêt nous commençons de vrais jolis murs, droits dans la pente, pour accéder à la crête.

Une fois dessus ce sera les montagnes russes.

les aiguilles vues depuis la crête :

la tête de Garnesier

Puis un bon dernier raidillon pour accéder au pas de l’âne.

Depuis l’arrivée sur les crêtes je cerne mieux les parcours qui s’offrent à nous pour monter à Garnesier et je choisi une option non vraiment planifiée mais qui sera la plus sûre : éviter les vires, passer sur le flanc de la tête pour y remonter encore une fois dré dans le pentu, juste en dessous, sur 250 m de D+ explosifs.
Sur la photo qui suit il s'agit grosso modo du parcours rose (pour les filles )

Le flanc de la tête se fera facilement mais de manière attentive, les éboulis traversés sont parfois bien instables avec une bonne pente en dessous, pas question de glisser. Un petit passage facile est équipé d’une corde sur une 10aines de m mais doit être plus utile à la descente que dans le sens où nous la prenons.

Sortis des éboulis nous attaquons la montée finale d’une raideur à l’image de ce qu’est le Dévoluy et cette violence du dénivelé qui s’y exprime.

Au sommet vue imprenable sur le devoluy : roc de Garnesier qui semble imprenable, grand Ferrand, l’obiou, le pic de bure bref on en prend plein les yeux.

Il est 16.30 après une petite pause goûté et contemplation.
Il nous reste 10,5 km jusqu’au col du Festre où le bivouac est prévu puisque j’ai vu une source d’eau potable répertoriée au village. De plus il s’agit d’un découpage qui permet de réaliser le J2 qui est très ambitieux.
Partis avec 1,5 l d’eau nous sommes après 4 h de montée ininterrompue presque à sec , 1/2 l d’eau par personne environ. Il nous faut trouver de l’eau avant le col et foncer car le coucher du soleil est dans 2het demie, ce qu’il faut pour faire environ pour 10,5 km.
Ça va être tendu !

La descente se fait à bonne allure mais le terrain est assez cassant , le paysage sublime , les vautours nombreux dans ce coin toujours aussi impressionnants.

un coup d'œil en arrière :

Nous arrivons à une première source entourée de nombreux bovins. Le tuyau arrive à 5 cm au dessus d’une énorme cuve où s’abreuvent les vaches. Nous hésitons à prendre du tuyau sans toucher la cuve mais plus bas 2 sources sont répertoriées sur IGN.
Nous espérons qu’elles ne seront pas souillées par les bouses des vaches qui arpentent toute la vallée.
Au final nous allons perdre une bonne heure et pas mal de forces à localiser les sources, nous apercevoir qu’elles sont parfois sèches ou à très faible débit et toujours souillées par les vaches.
Après cette perte (sèche c’est le cas de le dire) nous nous résignons à foncer direct vers le village de la cluse pour y trouver de l’eau.

Le Long de la descente les paysages restent sublimes ...

C’est le soulagement vers 18h30 lorsque nous nous ravitaillons à la source qui coule elle aussi très très faiblement.
Il nous reste environ 4-5 km pour rejoindre le col du Festre. L’accès le plus direct monte et coupe régulièrement la route départementale qui semble plus rapide pour échapper à la nuit.
Mais un panneau vient saper nos espoirs, le col est annoncé à 1h45; arrivée escomptée donc 20h30, soit environ 1 h de marche en pleine nuit.
Je me refuse à marcher sur une route fréquentée par des voitures en pleine nuit.
Nous optons pour un GR qui nous remontera au col du Festre par un chemin à nouveau magnifique mais au prix de bien plus de dénivelés. À la fin de cette montée nous sommes en pleine nuit, le chemin se transforme en route carrossable c’est qui nous permet de marcher à la lumière de la nuit sans éclairer nos frontales.
En se rapprochant des villages nous croisons des troupeaux et entendons de nombreux patous nous aboyer dessus. Nous craignons vraiment une rencontre de nuit mais, et il s’agira d’un point très positif sur tout le parcours, les chiens sont avec le troupeau systématiquement dans l’enclos et défendent de loin leur troupeau. Bravo à tous les bergers pour ce sérieux car ce n’est réellement pas le cas partout.
Nous arrivons a 20h10 au col du Festre et la fontaine y coule enfin fort.
Un brin de toilette, ravitaillement d’eau et nous nous éloignons de 500 m uniquement car la nuit noire nous empêche de toute façon de trouver un coin de bivouac optimum et nous voulons recharger nos réserves en eau demain matin au redémarrage. . Nous nous installons en sortie de village dans un champ non fauché en faisant attention à ne rien abîmer.

bilan de la 1 ère journée : 20.5 km , 1680 D+, 1300 D-

Repas - dodo a 1500 m d’altitude environ.
Nuit noire étoilée splendide sans vent. Le top.

edit : tentative d'amélioration de la qualité des photos en redimensionnant en 1000 pixels mais bof bof, toujours pas terrible...

Dernière modification par Enfile tes MUL (22-10-2023 21:31:05)

Yapluka · 23-10-2023 07:38:36

Bonjour Enfile tes MUL
Merci pour ces très belles photos et ce récit d'un parcours qui a l'air bien engagé.

oli_v_ier · 23-10-2023 09:34:05

Merci pour ce récit et les photos !
Moi aussi je déteste les aller retours .

ASM · 24-10-2023 21:39:07

Et bien, voilà un sacré premier jour dans une superbe région.

DOM42 · 25-10-2023 07:41:20

Impressionnantes, ces photos Quel parcours !!! J'attends la suite .

Enfile tes MUL · 25-10-2023 16:10:13

Jour 2:

Réveil tôt et nuit reposante. A peine habillés et sortis de la tente une 4x4 de berger se gare 10 m après notre tente. Il voit que nous décampons. J’engage la discussion… il nous demande très gentiment si nous avons bien dormis ce que je lui confirme immédiatement, lui confiant également que nous n’avions pas eu froid du tout… Je lui demande combien lui indique le thermomètre de sa voiture, verdict : 8° à 1500 m presque inquiétant à cette période de l’année !

Désireux de ne pas squatter plus longtemps, ce champ potentiellement de pâturage nous partons avant le petit déjeuner, marchant un quart d’heure, histoire de sortir de la réserve des moutons qui était finalement située un peu plus loin et prenons un bon petit-déj’ dans la forêt.

Nous partons à la fraîche sous un temps toujours aussi superbe vers le vallon des aiguilles, un vallon de toute beauté représentant probablement l’accès le plus facile au massif depuis la Jarjatte.

L'entrée du vallon depuis le col du Festre

De notre côté c’est dans l’autre sens que nous le remontons et allons le quitter rapidement juste après avoir refait le plein d’eau au milieu du vallon.
De là les choses sérieuses vont commencer.
Au programme ce jour, un trajet sur crêtes qui devrait être de toute beauté.

Le Vallon

Nous quittons le GR et relions un petit chemin non répertorié sur les IGN mais sur openstreetmap.
Ainsi nous rejoignons serre vallon...

Vue du vallon depuis serre vallon

...redescendons sur le Touret où nous allons rejoindre les crêtes (encore du tout droit ) menant à la montagne de Fleyard ou l’Aiglière.

Les montées s'enchainent et se ressemblent

Nous mangeons un peu avant cette dernière vers 2200 m épuisés par la raideur du dénivelé et la succession de montées-descentes pour arriver jusque là.
Notre repas salvateur en terme de récupération nous donne directement la vue sur la suite du programme : le Rocher Rond juste là, nous nargue encore une fois avec ces 250-300 m de D+ à remonter sans détour aucun !

La suite du programme

Toutefois notre environnement est enchanteur, si les mélèzes n’ont pas encore changé de couleur, l’herbe, elle, est devenue jaune- Orange comme les myrtilliers ,et de l’autre côté de la crête les ravins s’enchaînent plus sauvages les uns que les autres. C’est de toute beauté et cela nous fait presque oublier la rudesse du terrain.
Au final le Rocher rond s’avale sans mal même si nous sommes heureux d’arriver au sommet.

Petit regard vers le bas depuis le rocher rond

Là aussi la vue est incroyable, le Ferrand qui devait être au programme en fin de journée semble presque accessible alors qu’en début de journée il n’était pas visible ou tellement loin comme la veille.
Nous croisons 3 randonneurs sur la descente qui nous préviennent qu’ils ont fait demi-tour car un petit pas de désescalade est nécessaire pour atteindre la suite des crêtes. Non équipés ils ne s’y sont pas aventurés.
Nous prenons leur avertissement au sérieux et décidons d’aller voir comment cela se présente avec toujours en tête la possibilité de renoncer si cela s’avère trop scabreux…
Il est vrai qu’arrivés au sommet du Rocher rond la suite est extrêmement impressionnante.

La vue sur la tête de plate longue nous pétrifie un instant exactement à l’image de ces rochers faces à nous : déchiquetés, brutalité minérale, d’une dureté qui nous fait prendre conscience combien ce bout de montagne doit être dangereux en cas de mauvaise météo.

Notre chemin théorique vue d'en haut ... impressionnant

Nous nous engageons sur la premier partie de descente, nous jouons la sécurité maximum, on s’accroupît, on se retourne s’il le faut et ça passe sans problème jusqu’à un pas de 3 m de haut qui semble très engagé mais heureusement une corde toute neuve y est accrochée et nous permet sans danger d’accéder au bas de ce passage impressionnant.

Les enfants passent sans difficulté, moi seul semble avoir pris trop au sérieux ce passage mais il vaut mieux ça que le contraire.

La suite de ce petit couloir se fera dans des éboulis bien glissants et des petits rochers à descendre. Rien de bien technique mais nous privilégions toujours un passage lent et prudent.
Une fois en bas sur la crête menant du Rocher rond à la tête de plate longue et regardants le passage que nous venons de franchir cela nous semble impossible d’y passer.

Regard en arrière vers la partie franchie même après coup cela semble improbable

Le chemin emprunté

C’est souvent le cas en montagne, certains passages de loin semblent infranchissables et puis en s’approchant, un petit chemin l’arpente souvent sans grande difficulté et se faufile pour laisser passer les randonneurs.
La crête si impressionnante d’en haut se franchit sans aucun danger, seul le ravin a l’Est force le respect et la crainte. Que nous sommes petits et fragiles dans de tels environnements !!

la face déchiquetée de Tête plate longue

Pour remonter au sommet de la tête de longue plate, la prudence sera à nouveau de mise , le dévers est important, les pierres accumulées sur son flanc sont plates, nombreuses, glissent et se dérobent sous nos pieds. C’est finalement presque le moment le plus stressant, nous obligeant à vérifier nos appuis sans arrêt.
Petite pause au somment partagée avec les choucas qui jouent avec le vent.

La vue sur les ravins est somptueuse. Nous sommes assez lessivés par l’intensité des montagnes russes et de l’attention que nous avons mise à nous frayer un chemin dans ces passages délicats.
La redescente vers le col de Charnier sera une formalité. Quelques dévers bien marqués requerront notre attention mais ça passe tout seul.
La vue sur le Grand Ferrand est maintenant hypnotique et le géant semble tout aussi imprenable que les parties que nous venons de franchir, cela nous rassure pour notre journée du lendemain.

La descente depuis tête de plate longue

Il est 16h au col des Vautes, la journée de la veille nous a épuisé, j’ai une superbe ampoule sous la plante du pied droit d’une taille de 2€ facile.
L’heure est à la recherche d’eau.
Cela aura été le point noir de la sortie. L’IGN nous marque une source en dessous du col de charnier ce qui nous permettrait d’y dormir sans avoir à chercher de l’eau trop loin et de reporter à demain l’ascension du Grand Ferrand en étant juste au début de sa montée.
Mais encore une fois bien que trouvée, la source de la fontaine des vautes en est réduite à une flaque d’une 10 aines de cm de diamètre. Ce n’est pas vraiment exploitable.
Nous décidons d’aller à la cabane du berger proche de la source de la fontaine de Charnier, et d’y dormir si ce dernier espoir d’eau s’avère fonctionnel.
La cabane où nous installerons notre bivouac

C’est heureusement le cas, le débit très faible nous réjouit malgré tout et nous arrêtons le J2 vers 16.30. Le soleil sera couché 2h30 plus tard, la source reste à 10’ à pied , nous souhaitons recharger les batteries, planter la tente de jour et manger avant la nuit aussi.
Nous dormons à 2000 m avec un bon vent catabatique qui se lèvera assez tôt et soufflera gentiment toute la nuit. La protection du mur ouest de la cabane fermée nous permettra de rester à l’abri pour le repas du soir.

les vues depuis la cabane sont superbes :
coup d'oeil vers tête de plate longue toujours aussi impressionnante

vers l'Est

Couchés à 21h (ça doit faire 10 ans que ce ne m’est pas arrivé) et réveil à 6h pour démarrer tranquille.
Bilan du jour sur le papier tout sauf impressionnant
10km , 1150 de D+ , 650 D-
mais la réalité du terrain et son exigence en on fait une superbe journée de rando alpine.

Baloofix · 25-10-2023 16:37:14

Salut,
Ton itinéraire donne vraiment envie de retourner dans le Dévoluy.
Et de belles photos qui mettent bien en valeur ce massif.
Hâte du prochain épisode.

Etimul · 25-10-2023 19:33:02

SAlut

Enfile tes muls a écrit :

La crête si impressionnante d’en haut se franchit sans aucun danger, seul le ravin a l’Est force le respect et la crainte.

Et le reste non ?

Pour remonter au sommet de la tête de longue plate, la prudence sera à nouveau de mise

Re Tu m'étonnes

Dernière modification par Etimul (25-10-2023 19:35:59)

Maxime_poulet · 26-10-2023 08:15:39

Magnifique !
Merci pour ce récit, qui me donne tellement envie.
Serait-ce possible d'avoir la trace ?

Yno · 27-10-2023 17:31:18

Magnifique ! Merci pour ce récit et ces belles photos, c'est grandiose !

J'ai fait la traversée inverse (Obiou-Ferrand) et si on avait eu quelques jours de plus on aurait bien poussé sur la partie sud que vous avez choisi ...

Comme vous, on avait vraiment été impressionnés : le côté sauvage, abrupte, presque hostile de ces sommets est impressionnant, et à raison : hors sentiers battus le terrain demande une certaine confiance, un pied "montagnard", et une attention permanente.
(On avait un bout de corde et de quoi poser qq protections pour les parties grimpantes, mais on n'a jamais trouvé un cailou stable pour les utiliser. (A la place on disserte sur la valeur de la vie))

Pour moi c'est le degré supérieur de l'expression "rocher Oisans" qu'on croise dans les topos autour des Ecrins.

Je conseille à tous ceux qui souhaitent s'y aventurer d'y aller avec humilité, et faire demi-tour est autorisé. Mais ces vallons et sommets perdus méritent qu'on leur rende visite !

Dernière modification par Yno (27-10-2023 17:34:00)

Enfile tes MUL · 29-10-2023 00:07:04

Jour 3 :
Au programme de cette dernière journée plus tranquille, le grand Ferrand comme point d’intérêt majeur.
Ensuite l’objectif est également le retour à la voiture puis à la maison.
Bref, nous ne devons pas traîner non plus.

Le début de la journée se déroule au frais et a l’ombre dans ce joli vallon de charnier.
Le temps d’arriver au col nous rattrapons le soleil et enlevons les couches qui ne sont plus nécessaires avec cette nouvelle douce journée qui s’annonce.

La montée vers ce géant minéral commence tout en douceur dans l’herbe jaune et haute de cet été indien.

Et puis en s’approchant l’herbe cède progressivement la place a de beaux pierriers à traverser , la pente se fait rapidement plus raide et nous arrivons sous la partie cailloux du Ferrand.

Sur cette dernière épaule herbeuse un abris en pierre permet de dormir plutôt protégé du vent mais c’est aussi un point pause et de mise au point parfois nommée la terrasse des réflexions.
On y fait nos comptes et décidons de ne prendre qu’un sac à dos avec nous.

le début du pierrier

Du coup je me charge juste de 2 l d’eau et de quelques barres énergétiques au cas où, des coupes vent et c’est parti pour cette belle ascension qui nous tend les bras.
Les bras justement, nous serons utiles quasiment tout au long de ce superbe parcours.

Quelques petits pas d’escalade faciles jalonnent le parcours, chaque occasion de s’arrêter dans cette très raide montée permet d’admirer d’une vue plongeante tout notre parcours des 2 précédents jours et sur la vallée plus orientale du Dévoluy.

C’est un régal.
Nous longeons des cheminées, passons proche de Chorum impressionnants et arrivons tout sourire enchantés par cette belle montée au sommet.
Chanceux que nous sommes de bénéficier d’une météo exceptionnelle et d’une vue à 360° sans aucun nuage mais aussi avec une atmosphère limpide…
La vue sur le vercors est prenante,

notre regard embrasse aussi la tête de l’obiou qui semble tout aussi imprenable et sauvage.

Le Mont Blanc trône au fond, seul véritable point blanc qui dénote dans cette absence de neige sur les sommets pour la saison. Même les écrins sont déneigés.
Nous profitons d’une dizaine de min au sommet, petit moment magique de sérénité.
Mais nous devons retourner jusqu’à la Jarjatte et la route reste longue alors nous redescendons.
Plutôt craintifs à redescendre ces grosses marches et ces passages verticaux la descente se fera sans aucun mal.

Pour peut qu’on fasse attention à nos appuis et délaissions les parties un peu trop caillouteuses type ravine, les appuis sont francs,la roche ne glisse pas.
Cerise sur la gâteau la dernière partie pour rejoindre la terrasse des réflexions peut être prise dans les gros éboulis. Une trace franche et droite dans des éboulis profonds permet de descendre en mode ski, un plaisir.

Retour au col de charnier avec la vue immersive sur le trajet de la veille Rocher rond et tête de longue plate.

La descente depuis le col (1600 de D- )sera bien physique pour les pieds surtout.
Début de la descente juste après le col

Arrivés en bas même si le retour à la voiture n’est plus que formalité il faut savoir que la vallée de la Jarjatte est superbe et la vue sur les aiguilles de Lus toujours aussi prenante. La trace initialement prévue passait dans la forêt mais les enfants ne veulent pas arriver trop tard a la voiture ni à la maison, nous traçons tout droit jusqu’à la Jarjatte en empruntant route forestière puis tout petite route et enfin la départementale lorsque ce n’est pas possible autrement.

À la voiture a 16.30 nous sommes ravis, les yeux et le corps rassasiés de merveilles.

Petit retour général sur cette rando.
Beaucoup de facteurs s’ajoutent pour que ce sentiment de plénitude soit partagé par tous les participants.
La météo exceptionnelle, la beauté sauvage de la région, la tranquillité dont nous avons pu profiter, tous les animaux croisés ( bcp de chamois partout, des vautours, 2 gypaètes), et puis cet incroyable parcours, aérien, engagé mais très faisable pour qui a le pied un peu agile.
Tous ces facteurs ne sont pas toujours réunis ensembles pour qu’une rando passe au statut d’incontournable.
Cela a été le cas pour nous cette fois ci.
Bien évidemment ces montagnes sont rudes, très minérales et en cas de mauvais temps je déconseille forcément ces parcours.
Je laisse la trace à titre indicatif (puisqu’elle m’a été demandé ) en sachant que c’est un parcours engagé qui se fait sous la seule responsabilité du randonneur qui s’y aventure.

Cette rando nous a donné fortement envie de compléter la liste du Dévoluy par la tête de l’Obiou et le pic de Bure.
Niveau météo à signaler quand même que ces régions doivent être particulièrement hostiles en plein été sous une chaleur de plomb et qu’une inter saison me semble être le créneau idéal
.
Petit point matos qui n’apporte pas grand choses aux plus légers d’entre vous.
Nous sommes partis chacun avec environ 10kg tout compris pour 3 jours en totale autonomie, eau comprise.
J’avais pris mon équipement de nuit 0°C mais j’aurais largement pu me contenter de mon quilt et de mon sac plus léger gagnant ainsi encore 1kg.
C’est important partout mais encore plus sur des parcours engagés et aériens comme ici.
merci de m'avoir lu et de vos réponses.

Stéphane_33 · 29-10-2023 09:16:07

Bonjour,
Merci pour ce récit et ces paysages magnifiques
Stéphane.

Enfile tes MUL · 31-10-2023 22:32:57

merci pour vos commentaires ...
comment insère t on un lien .gpx ?

bruno7864 · 01-11-2023 17:02:18

merci pour ton réçit

vacuithe · 01-11-2023 19:40:35

Oui un grand merci pour ce récit, je ne connais pas ce coin et ça donne vraiment très très envie d'aller y faire en tour !

tacheton · 02-11-2023 08:51:49

pareil, je ne suis pas si loin en plus, du coup très intéressé par une carte ou une trace. Je suis fan des traces faites a la main sur nue photo, c'est vraiment le top pour expliquer. merci.

Enfile tes MUL · 02-11-2023 13:03:48

bruno7864 a écrit :

#693485https://www.randonner-leger.org/forum/u … 1-a-15.png

merci mais ce n'est pas un lien url mais un fichier gpx sur mon ordinateur que j'aimerais vous transférer ( pas lourd mais extension .gpx non valide ) du coup je ne sais comment faire ..?

Prkl · 02-11-2023 13:05:55

Salut, tu peux charger ta trace sur visugpx et ensuite donner le lien ici.

Enfile tes MUL · 02-11-2023 20:25:13

Parfait
je viens de le faire
voici les traces
J1 : https://www.visugpx.com/fwiHqwalRj
J2 : https://www.visugpx.com/YRjfI2mD4N
j3 : https://www.visugpx.com/1wh7xc5hdL

riybik · 02-11-2023 21:00:38

C'est sympa de partager les traces, merci

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

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#1 22-10-2023 16:42:16

Dévoluy (sauvage)

#2 23-10-2023 07:38:36

Re : Dévoluy (sauvage)

#3 23-10-2023 09:34:05

Re : Dévoluy (sauvage)

#4 24-10-2023 21:39:07

Re : Dévoluy (sauvage)

#5 25-10-2023 07:41:20

Re : Dévoluy (sauvage)

#6 25-10-2023 16:10:13

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#7 25-10-2023 16:37:14

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#8 25-10-2023 19:33:02

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#9 26-10-2023 08:15:39

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#10 27-10-2023 17:31:18

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#11 29-10-2023 00:07:04

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#12 29-10-2023 09:16:07

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#13 31-10-2023 22:32:57

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#14 01-11-2023 17:02:18

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#15 01-11-2023 19:40:35

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#16 02-11-2023 08:51:49

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#17 02-11-2023 13:03:48

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