La randonnée légère, le bivouac et la Grèce

Goulven · 28-01-2016 20:02:02

Sans être une véritable MUL, je cherche depuis des années à alléger au maximum mon sac de randonnée. Faute de budget et de connaissances techniques, mes options sont limitées, et dans les marches bimensuelles que j’entreprends avec mon frère, principalement en Bretagne, nous utilisons encore une tente Quechua Ultralight deux places et des sacs Forclaz 40, tous deux allégés par nos soins. Par contre, nous prenons très peu de vêtements de rechange, même quand nous marchons plusieurs semaines, nous ne lésinons pas sur le prix pour acheter de bonnes chaussures et des chaussettes double-peau, et après avoir notamment lu les avis publiés sur ce site, nous avons modifié voilà quelques mois notre literie, avec la combinaison d'un tapis de sol Arklight 127 (coupé à 1m60), du matelas autogonflant Prolite Small de Thermarest et du duvet Cumulus Lite Line 300. Le changement est radical: pour un poids similaire à notre équipement précédent, nous gagnons un confort inestimable et je remercie ceux qui sur ce site m'ont orienté vers ce choix.

J'en viens au sujet proprement dit. Visitant régulièrement ce forum pour inspirer le choix de mes futures destinations, j'ai été étonné de voir qu'il y a très peu de contenu sur mon pays de marche favori, la Grèce. On y trouve pourtant au moins deux régions qui se prêtent parfaitement à la randonnée légère, à savoir les îles (en premier lieu les Cyclades) et le mont Athos.

I - LES ILES DES CYCLADES

A - La randonnée légère dans les Cyclades

Depuis l'enfance, mon frère et moi nous rendons fréquemment dans les Cyclades, où notre père s'est même installé depuis sa retraite, et c'est là-bas que le virus de la marche nous a été transmis. Il est assez sidérant de voir que 99% des touristes se rendent sur ces îles dans l'optique de glander sur les plages, alors que le meilleur moyen de les découvrir est de les traverser à la marche. Nous même ne l'avons découvert qu'à l'âge adulte, car cette activité est très peu mise en valeur.

Les Cyclades forment pourtant un terrain de jeu idéal pour les marcheurs. On peut moins s'y enfoncer dans la nature qu'au cœur des montagnes françaises, bien évidemment, mais ceux qui cherchent l'isolement le trouveront sur les îles les plus grosses ou les plus dépeuplées. Pour le reste, elles offrent une combinaison à mon sens unique entre mer, campagne et montagne, entre ports, villages fortifiés d'altitude, petits hameaux, chapelles isolés et monastères grandioses; combinaison qui fait varier les plaisir sur une île donnée, mais aussi et surtout d'une île à l'autre, car ce n'est pas un slogan publicitaire de dire que chacune à son identité, son style, ses points forts. Et le meilleur pour un randonneur reste le réseau de sentier immémorial qui permet de joindre les divers endroits notables de chaque île, réseau peaufiné depuis des milliers d'années par les bergers grecs et très préservé sur les moins touristiques d'entre elles, c'est-à-dire la plupart.

Du point de vue de la randonnée légère, les Cyclades offrent un autre avantage: aux périodes les plus propices, de fin avril à début juin (pour la floraison) et de début septembre à mi-octobre (pour les baignades dans de l'eau a 25 degrés minimum), on peut se contenter d'un sac de couchage minimal, et surtout, il n'y a pas besoin d'apporter une tente pour bivouaquer. En effet:
-il ne pleut quasiment jamais;
-même dans les hauteurs, la température ne descend jamais sous les 10 degrés la nuit; on n'a donc pas à se protéger du vent;
-il est très difficile de trouver un coin où poser sa tente en dehors des rares campings de bord de mer, puisqu'il n'y a pas d'herbe dans les Cyclades (sauf à Andros), que le terrain est dans son immense majorité caillouteux ou couvert de buissons, et que la terre nue est si aride qu'il est en général impossible d'y planter une sardine;
-enfin, last but not least, les îles des Cyclades sont couvertes de petites chapelles. Même dans les coins les plus désertiques, à plusieurs heures de marche de toute vie humaine, on en trouve toujours une, entretenue régulièrement par les habitants de l'île, qui s'y rendent souvent par les sentiers, juchés sur des mules. Et devant ces chapelles a en général été construit un parvis, avec un muret l'encerclant. En installant son bivouac sur le parvis, contre la partie du muret le couvrant le mieux des très puissants vents cycladiques, on peut dormir correctement, à la belle étoile, sur un sol plat bien que pavé ou bétonné, dans un lieu mystique et à l'écart de toute présence humaine! Si nous n'avons jamais vu personne d'autre le faire, mon frère et moi l'avons souvent pratiqué, et toujours avec succès. On peut aussi carrément dormir dans la chapelle, en général ouverte, ou dans la réserve l'accolant, voire (c'est le top) dans un monastère abandonné ouvert aux marcheurs, comme on en trouve plusieurs sur l'île de Sifnos.

B - Quelques photos de bivouacs

Nous n'avons pas beaucoup pris de photos de nos lieux de bivouacs; en voici quelques unes en résumant les divers types, histoire de vous donner une idée. Certains bivouacs remontent à 2009, une époque où nous étions de véritables amateurs avec un matériel gaguesque, ne riez pas en les découvrant.

1 -Bivouac sur le parvis de la chapelle Agios Georgios, île de Folegandros, septembre 2014

Arrivée sur la plage Agios Georgios par un kalderimi (route pavée byzantine)

La plage et la chapelle Agios Georgios

Notre bivouac sur le parvis de la chapelle après une longue baignade

Départ le lendemain par un autre sentier

2 - Bivouac dans le monastère du Profitis Ilias, île de Sifnos, septembre 2014

Le sentier menant au monastère abandonné

Le monastère du Profitis Ilias

Moi recevant mon cadeau d'anniversaire, un paquet de Mao Croqui Haribo (les vrais savent)

Le réfectoire ouvert aux marcheurs, avec un puits, du café, du sel, des bougies

Repas dans le réfectoire avec éclairage à la bougie

Bivouac sur le toit du monastère, seuls a 700 mètres de haut, par une nuit parfaitement étoilée

Vue prise le matin depuis le monastère

3 - Bivouac dans la chapelle Agia Mama, île d'Amorgos, septembre 2009

La chapelle Agia Mama, perchée dans la montagne surplombant le port d'Egiali

Gros plan sur la chapelle Agia Mama

Le bivouac dans la chapelle (avec le matos foireux de l'époque, même pas de tapis de sol)

4 - Bivouac dans le bâtiment jouxtant la chapelle Agios Filippos, île de Kea, septembre 2014

Le sentier descendant vers la plage Agios Filippos

La plage et la chapelle Agios Filippos

Le parvis de la chapelle Agios Filippos, où nous comptions dormir

Nous devant le bâtiment la jouxtant, où nous avons finalement dormi après en avoir trouvé la clef

5 - Bivouac sur le parvis du phare Agios Nikolaos, île de Kea, septembre 2014

Le bivouac, quelques dizaines de mètres au-dessus de la mer

Le phare Agios Nikolaos, vu du bateau que nous avons pris le lendemain

6 - Un de nos seuls bivouacs en tente, près de la Chora de l'île d'Amorgos, juin 2011

Une nuit pourrie dans le moins pire endroit trouvé dans la montagne, on aurait même souffert avec notre Prolite Small

C - Comment tracer une randonnée dans les Cyclades

Il faut essayer d'éviter les trois îles les plus touristiques: Santorin (bondées d'asiatiques et de grands bourgeois), Paros (plaque tournante du système des ferries) et Mykonos (île branchée pour les américains et homos). Nous déconseillons également Ios, qui a remplacé Mykonos dans le cœur des fêtards adolescents, et Syros, capitale administrative des Cyclades et très urbanisée.

Pour le reste six îles se détachent pour les randonneurs au long cours, par la grandeur et la préservation de leur réseau de sentiers. Il s'agit de Naxos, Amorgos, Tinos, Andros, Sifnos et Kea. D'autres îles plus petites valent également le détour, tels que Folegandros, Sikinos, Kimolos, Anafi, Heraklia ou Donoussa.

Pour faire son choix et concevoir ses tracés, plutôt que d'utiliser les infos éparses disponibles un peu partout sur internet, plutôt que d'acheter les guides bien connus de Dieter Graf, je vous conseille de vous rendre sur l'exceptionnel site cycladen.be, tenu par Raymond Verdoolaege, qui décrit gratuitement, minutieusement et sans aucune erreur des centaines de randonnées sur toutes les îles des Cyclades, en les hiérarchisant et en précisant les atouts des diverses îles. Combinez les descriptions de ce site avec une bonne carte et vous aurez toutes les données en main pour concevoir votre trek.

Pour ceux qui le désirent, j'ai rédigé un bouquin à destination de mes parents et recensant nos promenades préférées, avec des commentaires sur chaque île parcourue et des conseils pratiques. Il est consultable ici. Pour nos quatre îles préférées, Amorgos, Naxos, Sifnos et Tinos, j'ai conçu des parcours en boucle ou en ligne de trois à quatre jours permettant d'en découvrir les plus beaux coins. Sur les plus grosses îles, comme Andros ou Naxos, il est même possible de marcher une bonne semaine, la plupart du temps sur des sentiers et sans jamais tourner en rond.

II - LE MONT ATHOS

J'aborde maintenant un autre lieu propice à la randonnée légère, un lieu mythique révéré dans tout le monde orthodoxe mais presque inconnu ailleurs, à savoir la presqu'île du Mont Athos. C'est un endroit unique, coupé du monde, interdit aux femmes, et où les laïcs hommes ne peuvent pénétrer que quelques jours. Y vivent depuis plus de mille ans des milliers de moines, certains subsistant en purs ermites dans le désert de pierres, d'autres résidant dans l'un des vingt monastères ou l'une de leurs dépendances, selon un mode de vie parfois communautaire, plus souvent cénobitique ou idiorythmique.

En majorité, les moines sont grecs, voire russes, roumains, serbes ou bulgares, mais on trouve toutes les nationalités dans leurs rangs; nous avons même rencontré un français, et on nous a parlé d'un moine noir et d'un autre asiatique. La plupart des monastères sont également grecs, mais on trouve aussi un monastère russe, un serbe, un bulgare, et le plus gros skite (monastère rattaché à un autre) est roumain, les seconds en importance étant russes et bulgares. De nombreux pélerins viennent chaque année se repentir de leur péchés et logent quelques jours dans l'un des principaux monastères, en premier lieu Vatopedi, Iviron et Dyonisiou, mais il y a très peu de touristes et quasiment aucun randonneur, ce qui nous a permis d'expérimenter une solitude quasi-totale lors de nos marches.

L'endroit est à la fois un trésor architectural, le plus grand musée d'art religieux orthodoxe et un paradis naturel fourmillant de sentiers ancestraux destinés à relier entre eux les monastères. Du point de vue de la randonnée légère, il offre un avantage considérable, le fait d'être logé gratuitement en tant que pélerin par les moines, et même d'être nourri, à condition de se présenter dans le réfectoire à l'horaire adéquat, après l'office religieux du matin et du soir.

Nous avons fait le tour des monastères en sept jours, en faisant un détour par le sommet de la presqu'île, un lieu légendaire de pélerinage qui, bien que bordant la mer, dépasse les 2000 mètres de hauteur!

Cette carte résume notre parcours en sept étapes:

En pointillé, les sections que nous n'avons pas accompli à pied, les sentiers y ayant été remplacé par des routes carrossables; les lieux entourés sont ceux où nous avons dormi, plus le port de Daphni, d'où nous sommes repartis de l'île

Voici quelques photos des lieux où nous avons passé la nuit:

Nuit au monastère de Dyonisiou, sur des lits de fortune vu que les chambres des pélerins étaient pleines

Le monastère de Dyonisiou

Bivouac imprévu au sommet du mont Athos, la chapelle étant fermée pour réfection

La presqu'île du Mont Athos, vue depuis le sommet pendant le coucher du soleil

L'une des chambres du monastère de la Grande Laure

Mon frère posant dans la cour centrale du monastère de la Grande Laure

Le dortoir du monastère de Pantokratoros, dans une cave aménagée

Vue sur le monastère de Pantokratoros

Le dortoir (avec éclairage à la lampe à huile et vue sur la mer) du monastère d'Esfigmenou

La cour et le katholikon (église principale) du monastère d'Esfigmenou

Notre chambre au monastère de Konstamonitou, éclairée à la lampe à huile et chauffée au bois

Le katholikon du monastère de Konstamonitou

Sauf exception, les laïcs ne peuvent pas rester plus de sept jours sur la presqu'île. C'est le timing idéal pour en faire le tour, avec 4 à 6 heures de marche par jour, sur des sentiers géniaux, et avec pas plus de cinq-six kilos sur le dos en comprenant la literie de secours quand on est bien équipé. Si vous désirez connaître en détail notre périple, le blogger Herman Voogd, gérant un site bien connu sur le Mont Athos consultable ici, a entamé la publication d'un court récit (en anglais) le relatant, avec quelques photos à l'appui. Le récit du premier jour est déjà paru, les autres devraient venir.

J'espère avoir complété un manque de ce site avec ces quelques précisions sur la randonnée en Grèce, parfaitement adéquate quand on veut bivouaquer léger! Et je n'ai même pas évoqué d'autres endroits fameux du pays, comme par exemple la région montagneuse de Zagori, dont Raymond Verdoolaege parle également sur son site après y avoir accompli un trek; on peut en consulter les photos sur ce site. Si je repasse ici dans deux ans, j'en parlerai plus longuement, puisque mon frère et moi comptons nous y rendre en septembre 2017!

Dernière modification par Goulven (28-01-2016 21:49:01)

Magne2 · 28-01-2016 21:16:48

Bonsoir merci du retour et des photos

On a croisé des randonneurs sur Andros en Mai dernier sur 3 jours 3 couples
dans le massif du Taygéte peu de monde sur le versant Sparte plus du coté Kardamili
Dans 3 week end dans le Parnon nous avons croisé une fois une collective de randonneurs Athènes sinon le massif en Juin est vide
on connait bien Kéa Andros Naxos et l'excellent www.cycladen.be utilisé avec des cartes Anavasi c'est le top

Pour le continent il nous reste beaucoup à voir montagnes du Pinde du Rhodope et massif de l'Olympe sans oublié le Pélion

la Grèce est pleine d'opportunités pour les randonneurs

ollé ollé · 28-01-2016 21:40:39

y avait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à découvrir un tel récit
peut on en savoir plus sur tes choix d'itinéraires, suis tu des guides (livres), fais tu tes cartes, parles tu la langue ?

merci

Goulven · 28-01-2016 23:09:48

Pour répondre aux quelques remarques:

Magne2 a écrit :

Bonsoir merci du retour et des photos
Dans le massif du Taygéte peu de monde sur le versant Sparte plus du coté Kardamili
Dans 3 week end dans le Parnon nous avons croisé une fois une collective de randonneurs Athènes sinon le massif en Juin est vide
Pour le continent il nous reste beaucoup à voir montagnes du Pinde du Rhodope et massif de l'Olympe sans oublié le Pélion

Vous semblez aimer randonner sur le continent. Je n'y ai jamais marché si on excepte le Mont Athos. Quel endroit nous conseillez-vous prioritairement? Et êtes-vous allé dans le Zagori?

ollé ollé a écrit :

parles tu la langue ?

Je parlais bien la langue au sortir de l'adolescence, puis j'ai oublié des pans entiers de vocabulaire, même si je maîtrise l'alphabet, les déclinaisons et la conjugaison. A chaque fois que je retourne en Grèce, je galère au début, puis je retrouve mes marques et finit par pouvoir communiquer en grec. Mais le fait de ne pas maîtriser la langue ne pose pas problème, les Grecs étant assez bons en anglais, bien plus que les Français en tout cas.

ollé ollé a écrit :

peut on en savoir plus sur tes choix d'itinéraires, suis tu des guides (livres), fais tu tes cartes, parles tu la langue ?

Lors de nos premiers voyages à l'âge adulte, mon frère et moi avions l'habitude de loger à Paros, dans la petite maison de notre père, et de vadrouiller quelques jours dans deux-trois îles alentour, Paros étant idéalement placé pour se balader dans le reste des Cyclades. On puisait nos idées d'itinéraires selon trois critères:
- les cartes Anavasi du paternel, par exemple la carte de Naxos consultable ici
- les guides de Dieter Graf, qui les vend sur ce site.
- les horaires des bateaux, qu'on peut consulter avec une grande fiabilité à cet endroit

Nous avons progressivement changé notre façon de procéder, jusqu'à l'aboutissement que fut notre voyage de septembre 2014. Notre nouvelle approche comporte deux nouveautés essentielles:
- nous ne nous basons plus à Paros, mais nous randonnons d'île en île, en marchant tous les jours et en emportant toutes nos affaires sur notre dos.
- nous ne nous fions plus aux guides de Graf, lacunaires et parsemés d'erreurs, et faisons entière confiance aux itinéraires décrits par Raymond Verdoolaege sur son site cycladen.be

C'est ce voyage qui nous a définitivement transformé en randonneurs de long cours. Si vous désirez suivre notre exemple, voici comment procéder pour construire votre itinéraire dans les îles des Cyclades:

1 - Cibler deux ou trois îles principales que vous souhaitez visiter. Vous pouvez vous en faire une idée ici. Pour une première fois, les îles d'Amorgos, Sifnos ou Naxos me semblent incontournables.

2 - Vous libérer quelques semaines de vacances entre fin avril et début juin, ou entre début septembre et mi-octobre. Éviter absolument l'été, de fin juin à fin aout voir tout début septembre, la chaleur rendant la marche très éprouvante.

2 - Acheter des billets d'avions convenant à vos moyens. Les nôtres étant limités, nous prenons des billets low-cost chez Easyjet ou Transavia, qui assurent des vols quasi quotidiens entre Paris Orly et Athènes. Habitant Rennes, nous empruntons depuis le dernier voyage une autre compagnie low cost, Vueling, qui permet de partir directement de Rennes vers Santorin, île du sud des Cyclades, en passant par Barcelone ou Rome.

3 - L'étape la plus cruciale: en fonction du jour et de l'horaire d'arrivée et de départ de votre avion, planifiez le passage d'Athènes vers les îles et d'île en île, en vous basant sur les informations de ce site. Il sert juste à élaborer l'itinéraire, vous achèterez les billets sur place. Attention, en fonction de l'état de la mer, des grèves de plus en plus fréquentes ou d'un trop faible taux de remplissage du bateau, le trajet que vous aviez prévu peut être annulé. Ça n'arrive pas souvent mais ça arrive. Pour ne pas se retrouver bloqué sur une île, il faut donc toujours prévoir un bateau de secours au cas où le votre n'embarque pas, plus tard dans la journée ou le lendemain. Sachez enfin que, si le trajet entre certaines îles est très aisé, d'autres îles sont difficilement accessibles par exemple Kythnos, Donoussa, Sikinos ou Anafi, et qu'il y a peu de contacts entre les deux principaux axes, celui reliant Kea à Santorin en passant par le sud-ouest des Cyclades, et celui reliant Andros à Amorgos en passant par le nord-est. Les principales îles qui permettent de relier ces deux axes sont Syros et Paros, les îles centrales de l'archipel, voir Mikonos, Naxos et Santorin.

4 - Lorsque vous aurez planifié votre vol et vos trajets en bateaux, vous saurez combien de temps vous pouvez passez sur telle ou telle île et le nombre de marches afférentes. Il suffit alors de consulter la partie de cycladen.be qui lui est consacrée pour dresser un itinéraire continu, empruntant le moins de route carrossables possibles pour relier les diverses randonnées, sachant qu'il faut se débrouiller pour marcher un maximum sur les randonnées notées 4/4, qui sont incontournables, et compléter l'itinéraire avec des randonnées notée 3/4.

C'est ainsi que nous avons procédé. Voici pour vous donner une idée ce que ça a donné pour notre voyage de septembre 2014, allant, sur l'axe sud-ouest, de Santorin à Kea en passant par Folegandros, Milos, Kimolos, Sifnos et Kythnos, et où nous alternions encore hôtels et bivouacs:

Et voici ce qu'on a prévu de faire en mai prochain, lors d'un voyage le long de l'axe nord-est, allant d'Andros à Santorin en passant par Tinos, Mikonos (et Delos), Ios, Donoussa, Heraklia et Naxos, avec l'objectif de bivouaquer tous les jours:

Je crois avoir tout dit, si vous désirez d'autres précisions signalez-le moi.

ollé ollé · 28-01-2016 23:18:25

merci
super complet, et vraiment très sympa

Magne2 · 28-01-2016 23:56:05

Goulven a écrit :

Vous semblez aimer randonner sur le continent. Je n'y ai jamais marché si on excepte le Mont Athos. Quel endroit nous conseillez-vous prioritairement? Et êtes-vous allé dans le Zagori?

Je crois avoir tout dit, si vous désirez d'autres précisions signalez-le moi.

@Goulven

Sur le continent pour le moment

d'abord dans le Magne au départ d'Aréopoli ...merci Patrick Leight Fermor qui m'a donné envie d'y aller après la lecture de Mani

nous avons marché dans les gorges de la lousios en Arcadie au départ de Dimitsana c'est le début de l'itinéraire 32 qui continue jusque dans le Magne

dans le Massif du Parnon 3 fois au départ du village de Tzinzina

et bien sur last not least sur tous les versants , enfin presque du Taygéte point culminant du Péloponnèse , pour le moment c'est l'endroit que je préferre , avec la proximité de Mystra et du Magne

les Zagoris le Pillion l'Olympe pour de futures ballades

@ Ollé Ollé le meilleur bouquin pour le continent et il est très complet c'est Mountains of Greece de Tim Salmon auteur aussi de Unforgiven places

Dernière modification par Magne2 (29-01-2016 00:22:28)

Rouquemoute · 29-01-2016 10:26:23

Salut

merci pour ce retour très complet et les belles photos, ça donne envie de partir en Grèce.
Quelle chance d'avoir pu faire le tour du mont Athos, ce lieu légendaire !! Je ne savais pas qu'on pouvait y aller en pélerin-randonneur-laïc...

Goulven · 30-01-2016 18:28:59

Rouquemoute a écrit :

Salut
Quelle chance d'avoir pu faire le tour du mont Athos, ce lieu légendaire !! Je ne savais pas qu'on pouvait y aller en pélerin-randonneur-laïc...

En fait le pèlerinage là-bas a toujours été possible, en tout cas pour un laïc de confession orthodoxe. Mais jusqu'à quelques années, il fallait justifier sa démarche pour obtenir le document permettant d'y pénétrer, le diamonitirion, et le nombre d'entrées était très limité. Aujourd'hui, il faut toujours se le procurer, mais il suffit pour cela d'une simple discussion au téléphone, suivi de l'envoi par mail d'une photocopie de la carte d'identité et de quelques informations personnelles; d'autre part les quotas ne semblent plus être respectés.

C'est d'ailleurs un problème, car le Mont Athos commence à se transformer en un lieu touristique. Il y avait 50 000 pélérins qui y rentrait par an voilà dix ans, cette année les autorités prévoient d'atteindre le chiffre de 150 000. Pélerins qui se comportent de moins en moins dignement, sillonnant les monastères à bord de voitures privées, sur des routes carrossables qui remplacent progressivement les sentiers mythiques d'antan... Les Grecs se souciant peu de préserver leur patrimoine (comme on le voit aussi sur certaines îles cycladiques), ça pourrait vite partir en vrille. Des pélerins assez catastrophés en parlent ici.

Bref, si vous désirez visiter l'île, dépêchez-vous avant qu'elle soit défigurée. Du point de vue de la randonnée, s'il n'est déjà plus possible de faire le tour sur des sentiers, les sections de carrossables restent encore minoritaires. Pour combien de temps?

Dernière modification par Goulven (30-01-2016 18:29:40)

Rouquemoute · 31-01-2016 22:50:09

un lieu touristique ? ben ce n'est pas très réjouissant en effet...

Au fait, je vois que tu as souvent dormi dans des chapelles. Est-ce que c'est quelque chose qui est autorisé ?

Goulven · 01-02-2016 03:33:30

Rouquemoute a écrit :

Au fait, je vois que tu as souvent dormi dans des chapelles. Est-ce que c'est quelque chose qui est autorisé ?

Je ne le sais même pas, je n'ai jamais eu de problème. Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que le comportement des Grecs n'a rien à voir avec celui des Français.

Contrairement à nous, ils ne prennent aucun soin de leur déchets, les abords des lieux touristiques étant souvent sales, ni de leur patrimoine. Par exemple, quand je suis arrivé au sommet du Mont Athos, une nouvelle chapelle était en construction. Qu'avait fait de l'ancienne chapelle les ouvriers y travaillant sous l'autorité d'un moine? L'avaient-ils méticuleusement détruite, en récupérant une partie du matériel pour construire l'autre, en descendant l'autre partie sur des mules? Pas du tout, trop d'efforts pour eux, ils ont préféré tout balancer dans un profond ravin, dix mètres au nord de son ancien emplacement. Au même endroit, ils ont aussi jeté sans vergogne leurs sacs de ciments usagés et autres détritus. Une pollution bien visible, bien dégueu, sur le sommet le plus mythique du monde orthodoxe.

C'est un comportement qu'on retrouve très souvent dans les Cyclades. Sur les contreforts du Mont Zeus, point culminant de l'archipel s'élevant à plus de 1000 mètres de hauteur, surplombant une caverne où Zeus est censé avoir été caché de son père Cronos pour lui survivre, bref un lieu légendaire de la mythologie grecque, se trouve une décharge à ciel ouvert. J'en ai vu d'autres au cœur des montagnes, dans des endroits apparemment préservés, sans âme qui vive, à Syros par exemple. Très souvent, des lieux splendides sont souillés par des constructions en béton abandonnées sans avoir été achevées, détruisant le panorama. Bref les Grecs ne prennent aucun soin des plus beaux sites de leur pays, par une sorte de nonchalance typique que j'ai constaté à maintes reprises dans plein de domaines.

Nonchalance qui a ses défauts mais aussi ses avantages. Ainsi les Grecs sont tout sauf procéduriers. Jamais ils ne s'embrouilleront inutilement pour une broutille, ils préfèrent laisser filer. Un paysan me chope en train de traverser sa propriété (des dizaines d'exemples), de dormir dans son champ (Amorgos), sur le parvis de sa chapelle privée (Kimolos) ou du phare dont il est le gardien (Kea)? Il s'en fout complètement, c'est à peine s'il me remarque, il me salue vaguement, et s'il vient à moi, c'est pour m'offrir un légume ou un biscuit.

Autre exemple, le système de bus: le chauffeur accepte de s'arrêter n'importe où entre deux arrêts officiels, suffit de lui demander; certains, comme on l'a constaté à Paros ou Andros, font même des détours pour déposer les gosses du coin chez eux au sortir de l'école. Si marchant sur la route, tu hèles un bus déboulant sur toi, il a toutes les chances de s'arrêter. Le stop marche d'ailleurs systématiquement, une dame qui discutait avec nous en faisant du stop a même été embarquée par des flics en exercice.

Jamais un barman ou restaurateur viendra t'embrouiller si tu t'es posé sur sa terrasse sans commander, si tu y manges de la nourriture que tu n'as pas acheté chez lui. Malgré l'arsenal de législation européennes imposée à la Grèce, tout le monde fume dans les restaurants, aucun motard ne porte de casque, et jamais la police n'interviendra. Et c'est pareil dans tous les domaines, les Grecs se foutent tout simplement de toutes ces règles.

Concernant le bivouac, ne te soucie donc pas de ce qui est autorisé ou ne l'est pas dans les îles grecques, jamais tu n'auras de problème si tu dors en bord de mer, dans une chapelle ou dans un champ. Jeune adulte, mon père bivouaquait souvent sur les plages grecques. Il n'a eu qu'un problème, une nuit où, dormant à Samos je crois, il a vu débarquer de la mer tout un bataillon militaire. Vu les relations avec le voisin turc, dont les côtes sont à quelques kilomètres de Samos, il pensait assister à une attaque turque et craignait déjà d'y passer. Ce n'était en fait qu'une manœuvre nocturne de l'armée grecque et il a pu finir sa nuit tranquille.

Magne2 · 01-02-2016 08:40:10

une petite précision

le camping sauvage est légalement interdit ......après comme le dit Goulven......la loi....en Grèce ou plutôt son application c'est autre chose , donc à éviter de faire sur une plage desservie par une route goudronnée des fois que la police ait envie de faire rentrer des amendes , l'état Grec à besoin de sous

Pour la gestion des ordures la Grèce c'est la France des années soixante , je me rapelle les deux belles verrues / ruines anciens hôtels Xenia à Nauplie et Hora Andros

sur le Grec pas procédurier .....vu l'absence de cadastres il y'a quelques beaux cas de procès fait aux étrangers dans le cas de litiges immobiliers

Rouquemoute · 01-02-2016 15:04:12

merci à tous les deux pour ces précisions

c'est triste cette histoire de déchets. Du coup, je ne suis pas mécontent que la législation en France soit parfois stricte et mieux appliquée.

Djodei · 20-02-2016 21:57:31

Salut

Merci beaucoup pour tes récits ! Ça m’intéresse beaucoup !

Autant les îles que le Mont Athos !!

Ce-ci dit le Mont m’intéresse un peu plus

Aurait-tu plus d'info concernant l'autorisation à obtenir pour s'y rendre ? D'ailleurs comment tu t-y es rendu ?

Tu annonce 4 à 6h de marche par jours, sont-elles intenses ? Sachant que je cherche un certain défi sportif dans cette aventure

Ha oui et petite question additionnel sur les îles (si au final je me dirige plutôt vers ce choix) comment a-tu fait pour l'eau ?

Merci !

Dernière modification par Djodei (20-02-2016 21:59:58)

Luc · 21-02-2016 16:22:43

Wow, tu es une vraie mine d'information!

Je n'avais jamais envisagé la randonnée sur plusieurs jours/semaines dans les Cyclades, mais ton récit m'a bien donné envie! Associé à ton e-book et le site cycladen.be, on a tout ce qu'il faut!

Concernant le ravitaillement en eau et nourriture comment cela se passe-t-il?

Merci pour ton partage

Magne2 · 21-02-2016 17:32:27

Bonjour
Dans les principaux villages des îles il y a des épiceries marchands de fruits et légumes etc
Pour l eau vu que l on fait que de la rando journée on n à jamais eu de problèmes

Goulven · 21-02-2016 22:04:17

Quelques réponses, en commençant par les questions sur le Mont Athos, le récit condensé de mon voyage ayant entièrement été publié (avec photos) en anglais ici.

Djodei a écrit :

Salut
Ce-ci dit le Mont m’intéresse un peu plus
Aurait-tu plus d'info concernant l'autorisation à obtenir pour s'y rendre ?

Pour obtenir le diamonitirion, le papier permettant d'entrer au Mont Athos, il faut d'abord contacter l'office des pélerins à ce numéro: 00 30 2310 252578. Pour plus de détails sur l'office (et sur le Mont Athos en général), aller sur cette page. En appelant le numéro que j'ai indiqué, vous tomberez sur un gars qui parle parfaitement anglais et français. Il vous demandera juste de lui adresser par e-mail le jour de votre embarquement, le nom des passagers prévus et la copie de leur carte d'identité, et vous enverra un mail de confirmation quand vous aurez tout envoyé. Vous serez ainsi inscrit inscrit sur la liste des pélerins. Le diamonitirion sera à retirer directement à Ouranoupolis, le petit port d'où partent les navettes pour le Mont Athos, dans un bureau tout proche du lieu d'embarquement. Il vous en coutera 20 euros.

Djodei a écrit :

D'ailleurs comment tu t-y es rendu ?

Le meilleur moyen de se rendre au Mont Athos est de prendre un avion low-cost Paris-Athènes, en gérant bien on obtient l'aller-retour pour une centaine d'euros. Il faut ensuite se rendre à Thessalonique, plutôt en avion qu'en train, les lignes intérieures n'étant pas très chères. De l'aéroport de Thessalonique, un taxi vous emmènera pour une dizaine d'euros à la gare routière KTEL de Chalcidique, d'où se lancent trois ou quatre bus quotidiennement à destination d'Ouranoupolis. De ce port partent chaque jour quatre ou cinq navettes pour le mont Athos, de diverses tailles, certaines se rendant exclusivement au petit port de Daphni, d'autres désservant au passage les monastères proches des côtes. On trouve ici toutes les précisions sur les horaires de départ. Je vous conseille vivement de réserver à l'avance vos places sur l'un des bateaux. Il est également conseillé de réserver une place dans les monastères où vous comptez dormir. Si vous arrivez à l'improviste, on ne vous acceptera quand même mais parfois en grinçant des dents.

Djodei a écrit :

Salut
Tu annonce 4 à 6h de marche par jours, sont-elles intenses ?

Pour un randonneur habitué, les sentiers allant de monastères en monastères sont plutôt tranquilles, pas plus de 500 mètres de dénivelés positifs dans une journée bien remplie, parfois moins. Par contre l'ascension du sommet du Mont Athos est éprouvante, on part du niveau de la mer, ou au mieux du Skite Agia Annis, pour arriver à plus de 2000 mètres de haut, la montée étant raide quasiment de bout en bout, et effectuée sous un soleil ardent sauf si vous y allez avant mi-mai ou après septembre.

Luc a écrit :

Je n'avais jamais envisagé la randonnée sur plusieurs jours/semaines dans les Cyclades, mais ton récit m'a bien donné envie!

Peu de randonneurs au long cours y vont, pourtant c'est vraiment un terrain de jeu génial, surtout pour moi qui aime marcher dans la longueur, alterner les types de paysages, me baigner, en baver un peu sans pour autant me retrouver en totale autonomie dans des régions désolées.

Luc a écrit :

Concernant le ravitaillement en eau et nourriture comment cela se passe-t-il?

Pour la nourriture, il y a très souvent au moins une taverne et une mini-épicerie dans les petits villages que tu croises. Pour l'eau, je réponds en dessous!

Djodei a écrit :

Salut
Ha oui et petite question additionnel sur les îles (si au final je me dirige plutôt vers ce choix) comment a-tu fait pour l'eau ?

Vous touchez un point sensible, car le ravitaillement en eau est la seule véritable difficulté d'une randonnée dans les Cyclades. Quoi qu'il se passe, le soleil tape en journée, et si on excepte Andros et Kea, jalonnées de nombreuses fontaines, et dans une moindre mesure Tinos et Naxos qui ont quelques sources d'eaux, les îles sont très arides, en tout cas durant les meilleures périodes pour randonner, de fin avril à début juin et de mi-septembre à fin octobre, et vous ne pourrez pas vous réapprovisionner en eau dans la nature.

Si vous allez de village en village dans une zone civilisée, une gourde par personne suffit, faut juste penser à la recharger dès qu'on peut. Si au contraire vous entamez une boucle de deux jours de marche en passant la nuit dans un coin isolée sur la partie sauvage d'une île, il vous faudra prendre sur vous toute l'eau nécessaire, sachant que les nuits ne sont pas spécialement fraîches et continuent à provoquer la soif. Pour être tranquille, il faut donc au moins 2 litres par personne et par jour.

Lors du tour intégral de l'île de Kimolos, en mi-septembre sous grosse chaleur, en partant dans l'après-midi de la Chora, où nous revenions le lendemain après-midi, après la traversée des montagnes et une nuit sur une plage paumée à l'ouest de l'île, mon frère et moi avions pris 10 litres d'eau pour deux, dont 2 litres pour se rincer après la baignade du soir; c'était peut-être un peu beaucoup, mais nous ne voulions pas renouveler une expérience affreuse qui nous était arrivé à Sikinos, deux ans plus tôt, en faisant le tour de l'île, avec nuit sur une plage avant de revenir au port d'Alopronia le lendemain midi.

Le premier jour de cette randonnée là, partant d'Alopronia pour monter jusqu'à la Chora, d'où le circuit véritable commençait, nous n'avions pris que trois bouteilles d'eau, soit 4,5 litres. La grimpe sous le soleil nous avait amené à en siffler une direct, qu'on avait prévu de recharger en haut. Arrivé à la Chora et son kastro préservé, nous comptions réitérer le repas de la veille au soir, pris dans l'unique et délicieuse taverne d'Alopronia. Seulement y'avait aucun resto traditionnel, juste un bar qui proposait des pizzas et croque-monsieurs, toujours douteux dans les Cyclades. On se décide quand même à enfiler une pizza, mais après quelques bouchées on se rend compte qu'elle était limite moisie - faut dire qu'on était fin septembre, au bout de la saison touristique, ils nous servaient les restes. Le barmaid s'excuse platement, on part sans payer et sous le coup de notre irritation, on oublie de recharger notre troisième bouteille.

On était lancé dans notre boucle depuis une heure lorsqu'on se rend compte de notre erreur. On en fait une deuxième direct en renonçant à revenir sur nos pas, décidé à se contenter des deux dernières bouteilles. On a eu beau se rationner toute la journée, les 3 litres étaient engloutis au moment où nous dressâmes notre bivouac, et durant la nuit, la déshydratation nous a bien fait souffrir, surtout moi. Je n'arrivais pas à m'endormir; à chaque fois que je m'assoupissais, je me mettais à rêver d'eau, ça me réveillait direct. Au bout de quelques heures, j'en venais limite à délirer, comme sous l'effet d'une grippe. C'était si éprouvant qu'on a levé le camp avant la fin de la nuit, histoire d'arriver au plus vite à Alopronia. Même avoir beaucoup bu, la sensation de soif ne disparaissait pas, le corps est resté sous l'effet de la déshydratation quelques heures encore. Depuis cette mauvaise expérience, on préfère embarquer trop d'eau que pas assez quand on s'isole dans les montagnes cycladiques. Les seules îles où nous sommes partis la fleur au fusil sont Andros et Kea.

En tout cas une bonne technique pour moins boire est de se lever très tôt le matin, dès qu'il fait jour, à 5 heures voire plus tôt, de marcher jusqu'à midi maximum, de passer l'après-midi sur une plage à se baigner et faire la sieste, et de redémarrer quand ça tape moins, à partir de 16h. Sur certaines îles, nous avons systématisé cette méthode, en dormant peu la nuit, 6 heures maximum, et en faisant un bon somme en journée après la baignade. Bref on s'est calqué sur le rythme de vie des Grecs.

Dernière modification par Goulven (21-02-2016 23:49:31)

tountin · 31-08-2017 21:44:56

Bonsoir Goulven
j'ai lu avec grand intérêt tes récits sur la Grèce
Et je crois que je vais suivre quelques unes de tes traces

Néanmoins pourrais-tu m'éclairer sur le fait de trouver des cartouches de gaz en Grèce (ou tout au moins à Athènes) ?
Sont-ce uniquement des camping gaz perçables ?
ou bien, on peut trouver des cartouches à vis type Colemen, MSR, Primus, etc....
Ou sinon des clipsables, style camping gaz CV 270+ ou CV300+ (dans ce cas je prends un adaptateur...)

Merci de bien vouloir m'éclairer

Dernière modification par tountin (31-08-2017 21:46:03)

Goulven · 04-04-2018 17:10:06

Des nouvelles de mes aventures grecques!

J'avais déjà posté sur randonner léger le récit de ma seconde traversée des Cyclades (voir ici). J'ai depuis monté un site où je raconte toutes mes autres pérégrinations dans l'archipel et prodigue quelques conseils à ceux qui voudraient y vadrouiller à leur tour (l'ensemble des textes est listé ici).

Quant au tour du mont Athos, évoqué plus haut et qui a apparemment inspiré notre ami Djodei (voir ici les vidéos racontant son voyage sur youtube), j'en avais fait le récit pour un site anglophone, récit que j'ai reproduit et amélioré sur mon site, en français cette fois, avec un texte introductif qui devrait avoir son utilité pour ceux qui souhaiteraient randonner sur la Montagne sainte (voir là).

J'ai depuis effectué un autre voyage sur le continent grec, cette fois en Epire et en Thessalie, avec en point d'orgue la boucle de Zagori. Un trek exceptionnel que j'évoque ici.

J'ai depuis fait quelques infidélités à la Grèce mais y retournerai au moins trois fois dans la décennie qui vient, pour visiter le Péloponnèse, la Crète et l'archipel du Dodécanèse.

gafyroots · 23-05-2018 12:06:49

Merci Goulven pour ce partage, ton récit m'a donné envie de faire un tour de 20j dans les cyclades!

Je penses m'imprégner de tes itinéraires et du site cycladen. Au programme, Naxos, petites cyclades, Amorgos sont prévus dans 15j, billet d'avion pris à bas prix.

Concernant, les températures nocturnes sur Naxos à cette époque je compte prendre juste un sac polaire D4 acheté il y a bien 15 ans, une moustiquaire, sur tapis de sol TAR doublé d'une mousse recoupé en 120cm. Quelle température puis je avoir dans la campagne un peu en altitude sur Naxos ? mon sac polaire sera t-il suffisant ? un coupe vent en juin est il nécessaire?

Pour le gaz trouve t-on facilement à Santorin ou Naxos des cartouches à valve camping gaz ?

Voilà, j'espère que la chaleur ne va pas m'empêcher d'évoluer à pieds sur ces îles. Le bivouac sera essentiellement effectué sur les parvis des chapelles, je trouve ça super, en espérant pouvoir le faire...je combinerais petit camping afin de me doucher régulièrement.

Autre question sur l'eau, en trouve t-on facilement justement proche de ces édifices religieux ou dans les villages ?

Merci des futures contributions.

drakis · 23-05-2018 22:08:44

"Les Grecs se souciant peu de préserver leur patrimoine".

Tu n'as pas l'impression de balancer une connerie grosse comme ta Bretagne là ? De quels Grecs tu parle, premièrement ? Deuxièmement, t'es au courant de ce qui se passe en Grèce depuis six ans maintenant ? Tu ne crois pas qu'il y a là-bas, comme qui dirait, besoin de plumer des poulets comme toi ? Du genre bien gavés de paysages (les poulets) ? Du genre bien consommateurs (toujours les poulets) ? Du genre assez con pour faire de la pub pour des endroits tout en regrettant qu'ils soient de plus en plus connus (et envahit de poulets) ?

Je ne lance pas une discussion, d'ailleurs, si tu réponds, je ne répondrais pas. Juste réfléchit avant de lâcher des généralités digne de l'intelligence d'une huître.

Magne2 · 23-05-2018 23:00:53

Bonsoir

je ne sais pas si Drakis avec son poste à la limite de l'insulte connait la Grèce mais la préservation de la nature au sens large ( gestion des déchets , bétonnage en tout genre de certains bords de mer etc ) n'a jamais été le fort de la Grèce et la crise n'a rien à voir la dedans .

drakis · 23-05-2018 23:04:26

μανε μανε κοτοπουλάκι μου...

Dernière modification par drakis (23-05-2018 23:51:43)

Magne2 · 24-05-2018 00:12:35

Bonsoir, tu peux aussi écrire en caractère latin pour que tout le monde profite..... Mon poulet

Dernière modification par Magne2 (24-05-2018 00:13:11)

gafyroots · 30-09-2018 19:15:20

Petit retour, j'ai donc fait ce voyage en juin, kimolos, Sifnos, Paros, Naxos. Aucuns soucis, bivouac sur les plages et parvis des chapelles. Les gens sont sympas, l'ambiance est reposante, les mini croisière pour relier les îles sont très agréables! Bref je conseille d'aller marcher sur ces chemins ancestraux.

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La randonnée légère, le bivouac et la Grèce

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