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#1 05-08-2017 10:24:00

Ezequiel54
MULimaliste
Lieu : Lorraine
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[Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Bonjour à vous tous,

Me voici de retour après un périple de 1080 km à pieds et 120 km en train, le tout en 32 jours à travers la France, de Dunkerque à Biscarosse, puis Biarritz. Toute la présentation initiale (et intégrale) se trouve ici :
[Liste prévisionnelle] Traversée de la France (été 2017)

Sommaire :
Récit - Présentation et Semaine 1
Récit - Semaine 2
Récit - Semaine 3
Récit - Semaine 4
Récit - Semaine 5 et épilogue
Liste et retour sur mon matériel, conclusion

Bonne lecture  big_smile

Edit :
Article de l'Est Républicain
https://www.randonner-leger.org/forum/v … 47#p478047

Dernière modification par Ezequiel54 (26-09-2017 15:28:18)

Hors ligne

#2 05-08-2017 10:25:05

Ezequiel54
MULimaliste
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Présentation :

Pourquoi je ne prendrais pas du temps pour moi ? Et si je faisais une pause dans ma vie ? C’est là que j’ai le déclic : Je dois réaliser quelque chose, réaliser un projet personnel, seul. Et si je traversais la France à pied ?
Vivant seul, le seul point bloquant pourrait être mon travail. Le 23 décembre 2016, après que cette idée ai fait suffisamment de chemin pour devenir une envie, une nécessité, j’envoie un mail à ma direction pour les informer que je souhaite prendre 6 semaines de congés lors de l’été 2017.
Ils acceptent.

Mais pourquoi je tiens à réaliser ce périple ?
Instinctivement : pour vivre au jour le jour, faire des rencontres, profiter de la vie, apprendre toujours plus sur moi-même. Mais certainement pas de m’imposer la réussite d’un exploit sportif, de favoriser le moindre regret ni une déception liée à un échec plus que probable.
Ce que je souhaite, là, à ce moment précis, c’est vagabonder.
Du coup ce sera un tracé dans les grandes lignes car je ne prévois pas de GPS ni cartes millimétrés. Je ne tiens pas à me retrouver dans un couloir sans la part d’improvisation que je recherche.
J’en arrive à un parcours qui débutera donc le 3 juillet 2017 de Dunkerque. Je longerais la côte jusqu’au Havre via les GR 120 et 21, puis plein sud en direction de Tours. A partir de là, et notamment en fonction du temps qu’il me restera, j’aviserai sur la suite à donner à ce périple. Je dois être de retour à mon travail le 16 août 2017.

Par contre, je ne m’interdis absolument aucune modification en cours de chemin, que ce soit au fil des rencontres, des opportunités ou de mes envies. Je vagabonderai au ressenti, à l’instinct, l’essentiel étant pour moi d’y trouver du plaisir et une totale liberté, de me sentir plus que jamais vivant.


Semaine 1 :

De : Dunkerque (59)
A : Dieppe (76)

Lundi 3 juillet - Départ en train de Lunéville, passage par Paris et arrivée à 15h05 à Dunkerque, le temps de me remettre de ma longue sieste, il est 16h, et je débute enfin ce périple que je prépare et attends depuis 6 mois. Préparé, j'entends par la moralement et physiquement, parce que concrètement je sais seulement que je dois suivre la mer jusqu'au Havre, puis rejoindre Tours par je ne sais où, et l'après est une énigme. Quelques déambulations et hésitations durant 4h sur un bitume quasi omniprésent, la côte n'étant que ports et industries. Je finis par trouver un endroit pour m'installer à proximité de Gravelines. Fidèle à mes habitudes, et malgré le vent, ma première nuit sera à la belle étoile. Rien de bien passionnant durant cette première journée.

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Mardi 4 juillet - La lumière du jour et le doux chant des mouettes me sortent du sommeil vers 6h30, la nuit fut relativement bonne. Pas envie de prendre mon premier petit déjeuner dans un champs... Je me mets donc directement en route. Visite matinale de Gravelines, puis passage à Grand-Fort-Philippe ou j'aperçois enfin un semblant de littoral convenable. Je m'installe pour déguster mes céréales. La journée va enfin réellement débuter. Tel une machine, j'avale les kilomètres de plage, ou le sable est visible à perte de vue. Finalement, j'arrive à Calais vers midi, de quoi me décider à aller prendre un demi dans un troc tout en partageant un morceau de fuseau lorrain, emporté dans mon sac, avec le patron. S'ensuivent ensuite d'autres kilomètres de plage interminables, mais néanmoins agréables, jusqu'à Sangatte où je déciderai de m'installer pour la nuit, avec une magnifique vue sur la mer et les côtes anglaises de St Margaret's Bay. Vivement demain et la perspective du vrai départ, car pour l'instant, j'ai l'impression de marcher comme je le fais non loin de chez moi, régulièrement, pas d'avoir démarré une aventure. C'est probablement l'expérience et la préparation, je connais déjà ces sensations. La nouveauté viendra avec la suite.

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Mercredi 5 juillet - Réveil difficile malgré une bonne nuit, je traine un peu avant de partir. Je m'installe à l'obélisque faisant face à Douvres et à ces côtes parfaitement visibles pour me rassasier avant de débuter ma marche en direction de Wissant. A la sortie de la plage, je profiterai d'une douche pour me laver convenablement. S'ensuivent des kilomètres de plages et de falaises. Le décors est agréable. Beaucoup plus que l'interminable traversée du port de Boulogne-sur-Mer que j'enchaîne en fin de journée pour trouver escale au site de l'Aprech, située au pied du phare de Le Portel. Ca aura été une grosse journée... Je commence à perdre la notion du temps et de la distance, cette sensation va s'affirmer encore plus lors des prochains jours, j'ai hâte.

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Jeudi 6 juillet - Réveil très tôt après une nuit agitée... Probablement à l'idée et à l'appréhension de cette 4ème journée. Car parlons en de cette 4ème journée, celle qui met à rude épreuve le mental en s'attaquant au physique. Celle qui m'aura fait abdiquer sur le GR34, celle qui m'aura épuisé sur le tour des Combins et celle qui m'aura fait douter sur le GR20. Je sais à quoi m'attendre cette fois. J'inspecte mes débuts d'ampoules et soigne tout ca. J'attaque donc la journée tranquillement, le temps de bien chauffer les petits bobos qui s'accumulent. Je gère mes efforts, je fais attention aux petits signes... Tout se passe bien. J'enchaîne les kilomètres, et voyant que je ne flanche pas, cette 4ème journée décide donc de jouer avec la météo. Seul au milieu de la plage, non loin de Sainte Cécile, l'orage éclate. L'occasion de mettre à l'épreuve mon matos ! J'enfile donc ma veste et la jupe de pluie et j'avance d'un pat décidé, déterminé à ne pas me laisser vaincre. Sur les conseils d'un résident, j'emprunterai par la suite la départementale qui me mènera à Étaples, ou la pluie cessa. Sur le chemin, une fringale me prend et une envie de Nachos... Aller savoir pourquoi ?! Je croiserai un restaurant mexicain à peine 30min plus tard... A la bonheur ! Après les interminables boulevards (trop huppés pour moi) du Touquet, de Stella-Plage puis Merlimont, j'arrive enfin à Berck. Je me décide à chercher un camping afin de profiter d'une bonne douche et de favoriser la récupération. Cette 4ème journée, je l'aurai vaincu !

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Vendredi 7 juillet - Camping oblige, je m’octroie une grasse matinée bien appréciable et réparatrice. La gérante me fera même une ristourne en ayant vu que je dormais seulement dans un sursac. Je traine un peu... Je passe faire mon ravitaillement et attaque le bitume en fin de matinée. Bitume qui ne me quittera que trop rarement durant la journée. Les ampoules me gênent, et je sens que d'autre se créent... C'est le prix à payer pour la liberté dirons nous. Après la fin du GR120, la Picardie. J'y traverserai les communes de Rue puis de Favières. J'en profite pour visiter les magnifiques chapelle et église qui se trouvent sur le parcours. Je déambule ensuite jusqu'à trouver mon emplacement pour la nuit, dans un joli champ. La perte des notions de temps et de distance s'accroissent depuis mon départ. Pas d'impératif horaire, pas d'objectif kilométrique, je vais seulement là ou mes jambes et ma tête peuvent/veulent m'emmener, j'adore.

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Samedi 8 juillet - La nuit fut très bonne, mais la simple idée de bouffer encore du goudron me révulse... Aller, plus vite attaqué, plus vite j'en aurai fini de ce satané bitume. J'attaque dans le dur directement, je marche 2h avant de me poser à St Valéry-sur-Somme, dans un salon de thé, et prendre mon petit déjeuner sortie du sac. Je traîne et apprécie la vue sur la Baie de Somme. Endroit sympa. Ensuite, toujours du bitume, la D940, j'aurai assez vu le panneau pour m'en souvenir depuis mon entré en Picardie et en passant par Lanchères puis Hautebut. Là, s'en est trop, je me décide à bifurquer en direction de la mer et Onival... Stupéfaction en tombant sur les falaises blanches qui surplombent la mer. Le décors est majestueux ! Il serait dommage de ne pas profiter de la vue plus longtemps. J'empreinte donc le sentier qui longe les falaises, un vrai sentier, enfin, et au détour d'un champ, trouve l'endroit idéal pour poser mon bivouac. Vue magnifique sur la mer. Je suis à a peine 1h du Tréport, j'ai bien progressé, et je peux apprécier finir la journée ainsi.

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Dimanche 9 juillet - Réveil agréable avec cette vue. Je regarde vite fait la carte, et me donne pour objectif Dieppe. Faut bien se lancer des petits défis. Je remballe rapidement mon campement et poursuis le sentier déjà débuté hier. Arrivé au Tréport, débute le GR21, je grimpe le long escalier menant à la falaise et mange mon premier repas de la journée une fois arrivé au sommet. Ensuite, le parcours longe les falaises en passant régulièrement au niveau de la mer... Je profiterai de l'un d'eux pour me doucher en admirant la mer. Ces falaises donnent l'occasion à mes mollets et mon cardio de se rappeler au bon souvenir du dénivelé. Il fait du bien se décrassage, ca ramène sur terre d'être essoufflé. Ca m'avait manqué. Sur ce chemin, je rencontrerai pour la première fois depuis le début un couple de backpacker : Chargés, sans chapeau en plein cagnard, allant très lentement et répondant à peine à mon bonjour... Je me dis qu'on est pas du même monde et me décide de les doubler. Je ne les apercevrais plus jamais. Aucun regret. Le sentier se poursuit ainsi jusqu'à Bracquemont et le camp de César. Une fois sortie, je tombe directement sur Puys, Neuville-lès-Dieppe puis Dieppe... Je n'ai pas eu le temps ni l'occasion de trouver un lieu pour bivouaquer... Tant pis. Au détour d'un bar ou je pris le temps de descendre deux demis, et trouver un semblant d'interaction sociale, on m'indiquera un hôtel pas cher au centre ville. C'est décidé, ce sera une nuit en dur ! Aussi bien pour maintenir le moral que le physique, ce sont les vacances après tout. Voilà une bonne semaine qui se termine donc. Il semblerait que j'en sois à près de 240 km. Ce n'est que le début pourtant. Et pour l'anecdote, il y a Into the Wild à la TV...

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Dernière modification par Ezequiel54 (26-09-2017 18:24:09)

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#3 05-08-2017 10:26:06

Ezequiel54
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Semaine 2 :

De : Dieppe (76)
A : Gacé (61)

Lundi 10 juillet - Début de la seconde semaine. Je profite jusqu'au bout du lit de l'hôtel puis je m'en vais, requinqué, rattraper le GR21. Suite à de gros effondrements de falaises, je devrais emprunter un bout de la piste cyclable européenne. Ce n'est pas déplaisant, même sous la pluie qui m'accompagne. D'ailleurs, la jupe de pluie ca donne l'air con, mais qu'est-ce que c'est efficace ! Je fini par rattraper mon tracé peut après Pourville-sur-Mer, en même temps que la fin des averses. Je suis attentivement le sentier, le vrai beau sentier j'entends bien, celui en sous-bois, et déambule en traversant Varengeville-sur-Mer et Sainte-Marguerite-sur-Mer, deux jolis villages tenant compte de l'environnement forestier pour se mélanger admirablement bien. Je sais que le parcours me fait faire des détours, mais je l'accepte volontier tellement le sentier est agréable. Une fois Quiberville, je déciderai de prendre un tracé plus directe car il reste beaucoup de distance à faire... Et comme je suis parti tard de Dieppe, je ne peux pas trop me permettre de lambiner. Je poursuis ainsi jusqu'à la sortie de Saint-Valéry-en-Caux en passant par Veules-les-Roses. Je trouve un emplacement dans un champ de blé fraichement coupé pour y passer la nuit.

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Mardi 11 juillet - La pluie me réveil brutalement, juste le réflexe de prendre la veste imper/respi et la mettre sur la moustiquaire de mon sursac pour finir ma nuit tranquillement. Une fois prêt à me lever, je range mon matériel, toujours sous la pluie, et me mets en route, avec beaucoup d'entrain. J'enchaine ma journée sans broncher, en me contentant seulement d'une pause d'une heure en milieu de journée à Elétot . Je l'utilise pour rattraper le déficit calorique que je traine à base de chips et de cola suivi d'une sieste. Effectivement, cela fait plusieurs jours que je me contente de mes céréales du matin et d'une simple baguette dont j'étale la consommation tout au long de la journée, avec la moitié pour le repas du soir. Ca va se sentir à un moment. Je poursuis à longer ainsi les falaises jusqu'à Fécamp. Le sentier est vraiment agréable, mais finalement rien de bien nouveau depuis ces derniers jours. Cette journée aura passée aussi vite que l'environnement devenu familier depuis Onival. Je serai invité par Elise à boire un verre le soir, l'occasion d'avoir enfin une vraie longue discussion depuis mon départ. Ressourçant. Normalement, il ne me reste que 2 jours de littoral. Je dois avouer que ca va me manquer... Mais savourons déjà Etretat demain.

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Mercredi 12 juillet - Dans le doute, j'avais monté mon abri la veille. Grand bien m'en a pris, il a été parfait malgré la pluie incessante de la nuit ! Il est 9h30, j'émerge seulement, c'est dire. Je sais qu'il y a au grand maximum 20 km pour rejoindre Etretat, de quoi me reposer suffisamment et compenser le fait que je n'ai pas ressenti le besoin de prendre un jour de repos depuis mon départ. J'attends une petite accalmie, m'équipe pour affronter la pluie, et gambade comme si c'était mon premier jour de marche. A peine 3h plus tard, je surplombe Etretat et ces fabuleuses falaises. Pas besoin de réfléchir à 2 fois, je sais ou je dormirais ce soir : à coté de la chapelle ! Je descends manger une pizza, fais le plein de provision et remonte aussitôt faire une sieste et profiter de la vue. Je n'arrive pas a décrocher mon regard... J'avais "établi" mon parcours de manière à passer à cet endroit précis, j'y suis, et je ne regrette absolument pas. C'est presque une récompense aux 10 jours de marche et les 320 km déjà effectués. Et oui, je n'ai mis que 10 jours pour arriver jusque là et ça colle parfaitement à mon rigoureux programme : "2 semaines pour aller au Havre, 2 semaines pour aller à Tours, et après j'aviserais". Demain sera mon dernier jour de littoral et cette perspective ne me passionne pas vraiment...

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Jeudi 13 juillet - Réveil matinal et agréable. Je remballe rapidement et me met en marche aussi vite. Après une petite heure et demi à m'amuser le long des falaises, en hors-piste jusqu'au mémorial Bruneval, je décide d'emprunter une voie un peu plus directe qui m'amène jusqu'à Octeville-sur-Mer, la D940... Encore celle la. A partir de ce moment, j'arrive très rapidement au Havre, et dans la lignée de ce que j'ai toujours fait jusque là, attaque la traversée à pied. Le Havre, ca se traverse aussi facilement que la ville est inintéressante, du moins pour quelqu'un de passage comme moi, je ne tiens qu'à la découvrir quand l'occasion m'en sera donnée, sait-on jamais. C'est une fois que l'on se retrouve dans le port que le calvaire débute... Une ligne droite de plusieurs dizaines de kilomètre, tout simplement infernal. 2h de marche dans cet enfer... Juste avant la moitié, ca fait 9h de marche aujourd'hui, la transition avec Etretat le matin est trop brutale... je craque avant de perdre patience et m'installe derrière un boqueteaux pour la nuit. La suite attendra demain.

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Vendredi 14 juillet - 6h38 réveillé, 6h45 mon sac est sur le dos. J'ai entendu quelques détonations de feux d'artifice durant la nuit, rien vue, me suis également fait bouffer par une armée de moustiques... Malgré le sursac. Ma faculté à pouvoir dormir n'importe où et dans n'importe quelle condition m'aura été une bénédiction pour passer cette nuit. Mais il faut que je sorte de cette jungle industrielle. La traversée du port sera longue, mais une fois le pont du Hode passé, j'y suis, je suis sorti ! 10h15, je me pose dans un relais à Tancarville pour enfin petit déjeuner, sous le pont. "Il a qu'à prendre l'bac" me conseillera le gérant. Après discussion, je vais suivre son conseils et partir en direction de Port Jérôme pour traverser la Seine en pont-mobile jusqu'à Quillebeuf-sur-Seine. Ca y est, je suis dans les terres. Je sorts ma boussole et me dirige plein sud. Les panneaux m'indiquent que je dois partir en direction de Pont-Audemer, et bien allons y. J'ai du m'enquiller 80 ou 90km ces 2 derniers jours, le port du Havre m'a épuisé mentalement et physiquement, j'ai vraiment besoin de refaire le plein d'énergie et repartir tout neuf, et propre. Je pousse donc jusqu'au camping de la commune.

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Samedi 15 juillet - Une bonne nuit, une matinée moins pressée qu'à mon habitude, je pense être dans de bonnes dispositions pour y retourner. La direction à suivre : Bernay. Après une heure hasardeuse pour trouver le bon chemin, je me retrouve le long d'une départementale. Une longue ligne droite coupée au milieu par Lieurey, où je ferai ma pause de midi. Mais je ne sais pas, il y a un truc qui ne fonctionne pas aujourd'hui. Une impression de déambuler sans âme le long de cette route qui en est tout autant démunie. Une sorte de lassitude... J'espère ne pas avoir perdu mon enthousiasme. C'est probablement cette route, ou celles qui je sais m'accompagneront encore les 200 prochain kilomètres jusqu'à Tours. C'est probablement aussi la fin du littoral et de ces paysages qui m'ont laissés un très gros souvenir. Je n'ai pas non plus rencontré grand monde et également trop peu de personnes intéressantes. Bien que j'aime marcher seul, je suis quelqu'un d'hyper-sociable. J'ai peur d'avoir perdu mon enthousiasme et mon envie d'aller au bout... Je devrais faire une pause, je veux dire par la une vraie pause... Ou changer de plan... Je me laisse jusqu'à Bernay pour envoyer quelques messages et y réfléchir. Une fois sur place, je déambule le téléphone à la main à attendre une réponse, à chercher un lieu où me poser, une hypothétique destination, ou je ne sais quoi. Me voyant perdu suite à mes aller et venue, un homme s'approche de moi, petit, souriant, enthousiaste, et commence à me parler allemand. Etant également français, je l'arrête de suite, commençons à discuter et lui explique ma situation. Il m'expliquera que Bernay et un point de passage sur Compostelle et qu'il y a un GR qui descend jusqu'à Tours (au même moment, on m'indique la même info par message). C'est décidé, je poursuivrais sur Compostelle ! Au fait, le gars, il s'appelle Jean-Noël, et il m'a abordé car mon équipement lui semblait super intéressant et léger, que je porte harmonieusement. Nous avons poursuivi en parlant matériel chez lui autour d'un verre. Me voici donc en direction de Broglie.

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Dimanche 16 juillet - Réveil avec le chant des oiseaux et l'écoulement d'un cours d'eau. Qui l'aurai imaginé hier et mon gros moment de doute ? Et bien me voilà en pleine forme moralement pour poursuivre mon chemin. Je continue donc pour atteindre Broglie, puis Montreuil l'Arguilé. Toujours à la boussole, et en alternant par un GR de pays et une route sur laquelle je ne croise que 2 ou 3 voitures à l'heure, j'arrive à Verneusses pour faire ma sieste quotidienne, sur la pelouse de l'église. J'y ai pris goût à celle-ci d'ailleurs, je ferai bien de m'en souvenir lors de mon retour dans la vie réelle. D'ailleurs, ne serait ce pas ce que je suis en train de faire la vie réelle ? J'y réfléchirai plus tard. En pleine possession de mes moyens, je me dirige vers Gacé pour prévoir un ravitaillement demain matin. Je m'arrêterai à 5 km de ma destination, juste après la commune de La Trinité des Laitiers et sa mignonne petite mairie. Cette seconde semaine se termine finalement très bien, remotivé et avec la vraie perspective d'un trajet intéressant. C'est un beau périple que je vis pour le moment, même malgré la solitude qui se fait de plus en plus pesante.

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Dernière modification par Ezequiel54 (05-08-2017 15:58:17)

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#4 05-08-2017 10:27:10

Ezequiel54
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Semaine 3 :

De : Gacé (61)
A : Brizay (37)

Lundi 17 juillet - Voici la 3ieme semaine qui débute et que de chemins (et routes) parcourus. Comme tous les matins, je me réveille naturellement vers 6h38. D'ailleurs, je vous ai parlé de ma routine matinale ? Je vous raconte. Réveil à 6h38 donc, je remballe mes affaires de manière à décoller vers 7h. A partir de la, je marche entre 1h30 et 2h, le temps de me trouver une commune où je peux aller acheter ma baguette de la journée, accessoirement faire mon ravitaillement, puis je m'installe dans un café pour y commander un thé et déguster mes céréales. J'en profite pour observer et écouter le moment de vie qui se déroule devant moi, pour m'imprégner de l'endroit, de l'instant. Ce n'est pas grand chose, je sais, mais depuis l'avènement des smartphones, j'ai l'impression que nous sommes devenu peu nombreux à prendre le temps, à observer. Au lieu de cela, nous voulons frénétiquement optimiser la moindre minute de cerveau disponible en jouant, en consultant ou en se gavant d'information aussi futile qu'inutile et que nous aurons oublié dans l'heure. C'est peut être aussi pour me couper de ce quotidien la que je fais mon périple, pour "fuir" le stress quotidien et le rythme effréné de notre vie. Ici, durant mes journées, je prends le temps de me poser, d'écouter, d'observer, d'apprécier la vie en fait. Chose que j'oublie trop souvent de faire et que j'ai finalement retrouvé avec la randonnée en règle générale. Sans oublier tous les moments que je passe avec mes proches et mon entourage et que j'ai hâte de retrouver à mon retour. C'est ca la vie que j'aime en fait. M'enfin, je m'égare. Après être parti, ravitaillement et petit déjeuner à Gacé, puis j'emprunte un chemin agréable jusqu'à Le Merlerault, en passant par Ménil Vicomte. De là, je poursuis plein sud en direction de Courtomer. Je profite de la traversée de la commune pour faire une sieste à l'ombre de l'église. Le long de la route menant à Le Mêle-sur-Sarthe, je tombe sur un relais routier, au milieu de nul part. Je m'arrête pour assouvir ma soif de bière datant de 2 jours et partager un bon moment avec les personnes présentes à discuter de tout et de rien. C'est quand même plus agréable que sur le littoral, je ne suis pas qu'un simple touriste comme ils en voient tant, ici je suis un mec qui traverse la France. Je repart titubant après seulement 2 bières et m'installe 2 km plus loin. Je vais devoir me peser une fois que j'arriverai à Tours...

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Mardi 18 juillet - Je ne sais plus si je l'ai déjà dit, mais je dois être à Tours pour vendredi soir au plus tard si je veux passer une soirée avec mes potes... La faute à l'improvisation de mon itinéraire : J'arriverai à Tours avec une semaine d'avance. Au réveil, je regarde vite fait et vois qu'il me reste 163km à faire en 4 jours... Ca va être chaud vu comme ca. Après renseignement de la veille auprès des amis en question, il s'avère qu'un autre couple d'amis débarquera à la gare de St-Pierre-des-Corps le vendredi à 18h40 pour passer le week end avec eux justement. C'est cool, je verrai plus de têtes connues. Je planifie à nouveau mon itinéraires pour les rejoindre à la gare en même temps, ce qui fait qu'il ne reste "que" 153 km. C'est jouable, mais je vais devoir me faire une ou deux grosses journées. Déterminé, j'attaque tambour battant tout en gardant ma routine habituelle. 8h30 à Le Mêle-sur-Sarthe pour mon petit déjeuner, 13h à Marollette pour ma sieste, 18h à Saint-Cosme-En-Vairais pour faire une pause bière et 20h, installation du bivouac à Rouperroux-le-Coquet après avoir sympathisé avec le gérant d'une rôtisserie ambulante et m'être fait offrir un cola avec écrit en gros "Biarritz" dessus... Pas idiot comme destination. On verra plus tard. Bilan : 46 km, il en reste donc 107 km, soit grossièrement 3 journées à environs 35 km, soit ce que je fais depuis le début. Une bonne chose de faite pour atteindre Tours dans les temps. J'aurai vu beaucoup de jolis petits coins durant cette journée marathon, c'était agréable d'évoluer dans ces conditions malgré une route omniprésente. De plus le parcours devient vallonné, il passe par des forêts, les virages laissent place à l'imagination. Ca fait un petit moment que je prends de plus en plus de plaisir à faire ce périple, mais seulement 2 ou 3 jours ou j'ai vraiment l'impression de vagabonder. C'est vraiment agréable de se détacher autant.

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Mercredi 19 juillet - Réveil assez pénible, je sens que j'ai beaucoup forcé la veille, je traine une petite demie-heure de plus qu'à l'habitude. Les premiers kilomètres seront également difficiles avec les 3h de récupération en moins par rapport aux autres bivouacs. Mais c'est pour la bonne cause. Une fois la machine lancée, le plus dur est fait. Je passe ma journée dans de biens beaux villages et paysages en passant par Bonnétable, Saint-Célerin et Connerré. C'est dans ce dernier que je vais bèqueter un bon kebab poulet (sur assiette) et faire ma sieste... C'est là que la machine s'enraye. Les pas sont plus difficiles, le sac se fait sentir sur le dos. J'arrive néanmoins à avancer, plus lentement, mais pour finalement m'arrêter dans un champ à Volnay. Reste 70 km pour Tours, pas de souci sur l'objectif final, j'y serai. Une bonne journée qui se termine, et relativement tôt. Dans les anecdotes amusantes, j'ai eu l'occasion de croiser un parc avec un panneau "chien méchant", voir dans ce parc des kangourous mais pas de chien, et entendre un cocorico de coq en passant le long de la clôture... Non, ce n'était pas une hallucination dût à la fatigue... Du moins je ne le pense pas. J'aurai même vu des mirabelles. La Sarthe me laisse une grosse impression jusque là, sûrement parce que ça ressemble à la lorraine.

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Jeudi 20 juillet - Fallait bien que je l'ai ma nuit de merde... Elle aura mis longtemps à venir, mais elle méritait de se faire attendre. Je vous raconte. Épuisé, je me couche à 19h30 après avoir mangé. 21h, réveillé par une fringale que j'arrive à sustenter. 22h, réveillé par le temps orageux et trempé de sueur dans le sursac. Je galère à me rendormir et descend le sac de couchage aux pieds. 1h du matin, une averse de 5min... Suffisant pour avoir fait monter le palpitant et me faire psychoter lors des 3h suivantes avec la veste imper/respi sur la tronche pour me protéger d'une hypothétique autre averse. Il fait toujours étouffant. 4h30, réveillé par le froid. Je remonte le sac de couchage. Je me réveille naturellement vers 7h30... Un peu fatigué mais pas sur les rotules. Je pars donc en direction de Le Grande-Lucé. Je passe par la suite de Saint-Vincent-de-Lorouër à Beaumont-sur-Dême en passant par la jolie petite ville de  La Chartre-sur-le-Loir ou je me ferai offrir de l'eau fraiche par 2 baroudeurs ayant remballés les bâtons pour passer à la moto. Nous discuterons et anecdoterons durant une bonne heure, au milieu de la rue. Plaisant comme échange. Je termine ma journée non loin de Neuvy-le-Roi, il ne me reste "que" 30 km avant les retrouvailles et mon jour de repos. Ce périple devient de plus en plus passionnant !

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Vendredi 21 juillet - Très bonne nuit réparatrice, je vais pouvoir débarquer tôt à Tours. Effectivement, j'y serais peut après 14h30, ne m'octroyant que mon petit déjeuner habituelle en passant dans la paisible et agréable petite ville de Rouziers-de-Touraine. Arrivé à la gare de St-Pierre-des-Corps, une petite sieste s'impose suivi de la lecture de l'Equipe tout en mangeant ma baguette. Ca fait du bien de se poser en se disant qu'il n'est pas nécessaire de repartir rapidement. Bien que je n'ai aucun impératif depuis maintenant prêt de 3 semaines, je sais que si je ne marche pas, je n'irai pas bien loin... Je profite de ce moment de repos pour passer faire mon ravitaillement et changer mes baskets qui comptent bien 1000km avec ce que j'ai fait avant de partir. La semelle se tassant, je sens que ca devient limite pour poursuivre sur ce rythme sans risquer une blessure. Valeur sûre, je reprends le même modèle. On passe me chercher, je prends une bonne longue douche, fait ma lessive, et il est déjà l'heure de l'apéro, entouré de très bons amis. Il fait bon de voir des visages connus.

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Samedi 22 juillet - Repos !
Profitons de ce jour de repos pour faire un petit bilan à mi-parcours :
- Lors de ces 20 premiers jours, j'aurai parcouru de Dunkerque à Saint-Pierre-des-Corps (Tours) environs 630 km d+/- 3600.
- Physiquement et mentalement, mis à part mon coup de mou après être entré dans les terres, je dois avouer être dans de bonnes dispositions. Juste une petite accumulation d'ampoules dût principalement à la mixité du terrain et notamment le combo sable + canicule.
- Tout de même constaté une perte de poids de 3,5 kg, mais ce n'est pas vraiment étonnant avec les jours ou je ne mange pas grand chose par manque d'appétit. A améliorer sur la suite.
- Pour le matériel, rien à déplorer. Le seul "manque" que je pourrai constater, ce serait des bouchons d'oreilles pour améliorer certaines nuits ou siestes. J'ai profité d'hier pour remplacer mes baskets et mon short, les mêmes modèles au kilométrage vierge, les baskets cumulant pratiquement 1000 km à ce jour.
- Pour la suite, voici ce que j'envisage après réflexion : Rallier Bordeaux, puis Biarritz en passant par Mimizan, soit environs 520 km d+/- 2300 (+25 km si je me décide à aller jusqu'à Hendaye)
- Il me reste 24 jours jusqu'au 16 août, j'espère me gérer pour parvenir à aller au bout du parcours, et que j'arriverai à continuer à en profiter, notamment sur la fin et le littoral (surtout qu'il y a 100 km de moins pour 4 jours de plus par rapport à ce que j'ai déjà réalisé).

Dimanche 23 juillet - Difficile de lâcher le lit, la douche et la TV... Mais il faut bien y retourner ! Ca m'avait fait un petit quelque chose d'arriver sur Tours, comme si j'avais atteint un pallier important. Je termine donc les pancakes que l'on m'a préparé la veille, je prends ma douche, vérifie mon sac à dos, il est déjà 10h30. Je dois y aller maintenant. Départ timide de Vallères (Tours), jusqu'à Azay-le-Rideau, ou je découvre une très belle ville, et la je me souviens pourquoi je fais ce périple. J'enchaine donc comme si ce jour de repos n'avait pas été là, mais avec de nouvelles jambes et l'impression d'être monté sur coussin d'aire avec mes nouveaux "pneus". J'irai ainsi jusqu'à l'Ile-Bouchard puis Brizay ou je monterai mon abri peut de temps après à cause de la pluie. C'est pas trop mal comme journée, et cette pluie m'oblige à m'arrêter relativement tôt, de quoi faire une reprise correcte sans réduire à néant les bénéfices de la veille. Par contre, en parlant de cette pluie, elle ne m'aura jamais quitté de la nuit, en alternance avec de grosses bourrasques de vent. Ces dernières arriveront à décrocher un point d'ancrage de mon abri, implanté avec un peu de précipitation je dois l'avouer... Après avoir tenté, puis abandonné l'idée, de retrouver le piquet perdu, je me suis recouché directement sur le pan d'abri virevoltant afin de rester abrité de la pluie incessante. Ce n'est qu'au petit matin, en ouvrant les yeux, que j’aperçus le piquet, toujours planté au sol, mais tourné vers moi comme s'il voulait me saluer. Mais il en faut plus pour m'empêcher de dormir, je suis désormais fin prêt pour embrayer sur ma 4ème semaine.

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#5 05-08-2017 10:28:24

Ezequiel54
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Semaine 4 :

De : Brizay (37)
A : Saint-Maigrin (17)

Lundi 24 juillet - 22ème jour, déjà. Ca me fait penser que jusque là, ma plus grande aventure n'avait été que de 14 jours, c'était il y a un an sur le GR20. Mais je n'ai pas encore fini, poursuivons avec la motivation redevenue intacte suite à mon "Zero". Me voici donc reparti, sans encombre malgré une nuit mouvementée, en direction de Richelieu. J'en profite pour visiter un peu la ville et notamment le grandiose parc du château. Vraiment splendide. Une fois cette pause ludique terminée, et mon ravitaillement en saucisson et comté fait, je prolonge ma marche jusqu'à Berthegon, Saires puis Coussay avant d'arriver à Mirebeau. Une grosse journée il semblerait... Mes jambes me portent à fur et à mesure que je me dis que l'objectif est proche. Je me dis qu'actuellement, rien ne peu m'empêcher d'aller au bout et de parvenir à traverser la France. Je pensais l'objectif inatteignable durant ma préparation, mais je le touche de l'orteil. Il se pourrait même que je finisse à temps pour, comme on me l'a proposé, aller faire le tour du lac d'Annecy durant le week end du 15 août ! Je dois arrêter de rêver... Chaque jour est une étape qui m'en rapproche, je n'y suis donc pas encore.

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Mardi 25 juillet - Réveil bucolique au milieu des arbres verdoyants... Que c'est agréable après une bonne nuit. D'ailleurs, mes jambes ne demandent qu'à y aller, alors allons y ! Elle m'emmènent jusqu'à Champigny-en-Rochereau ou je prendrai mon petit déjeuner en discutant de mon aventure, laissant les gens admiratifs. Ça me fait penser, après le traditionnel "pourquoi ?", une des questions qui revient souvent est "et vous travaillez dans quoi ?", à laquelle je réponds naturellement "conducteur de travaux, dans les TP". Si c'était si simple. Mon boulot, arrêtons-nous dessus, car c'est une des raisons essentielles de mes remises en questions ces derniers mois. Mon statut n'est pas aussi simple, je suis du genre couteau Suisse que l'on balance là où il y a besoin, souvent en supplément de ce que je fais déjà, mon adaptabilité faisant le reste pour répondre aux attentes. Personnellement, ça m'éclate cette diversité, cette progression officieuse, ces responsabilités officieuses. Officieuses oui. Car il y a tellement de non-dit autour de mon poste, des attentes que l'on me porte, mon statut, mon avenir que j'en arrive à ne même plus savoir quel est mon véritable rôle dans cette boîte. Rien n'est cohérent. L'impression d'être constamment exploité. C'est très déstabilisant quand on a tendance à s'impliquer comme moi, mais même lorsque je le signale, on ne me répond jamais clairement. Ca en devient démotivant. Revenons-en à ma journée. Après Champigny, je me dirige ensuite vers la très charmante ville de Vouillé, puis La-Chapelle-Montreuil. Ca doit faire 30km, il est 16h, et j'ai encore des jambes, difficile de dire non à l'envie d'avancer, d'autant plus que ca me réchauffera après que le ciel se soit mis à alterner entre son voile bleu clair et son plaide gris, souvent accompagné d'un vent que j'ai connu plus chaud il y a peu. J'irai ainsi jusqu'à Lusignan, avec visite de la vieille ville médiéval et la dégustation d'un hamburger qui me réclame depuis bien trop longtemps. Ca me donnera l'occasion de bien discuter avec la gérante. Entre les rencontres et les voitures qui me saluent, les gens sont vraiment sympa avec moi depuis quelques jours, probablement parce que je marche seul au milieu de nul part.

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Mercredi 26 juillet - Comme les jours précédents, grand soleil au réveil, soleil qui disparaitra également 1h plus tard, comme souvent. Mais cette journée s'annonce joueuse. En effet, la pluie s'invite. Ca durera de Lusignan à Lezay, soit 4h sans interruption même lors de mon passage à Saint-Sauvant. Je ferai une halte à Lezay pour manger et prendre le temps que ca passe. Autre souci depuis ce matin, mon tendon d'Achille gauche qui me fait de plus en plus mal. Probablement un début de tendinite... En me remémorant un récit (le seul présent sur mon smartphone, celui de Kam), je décide de découper un bout de matelas pour le glisser derrière le talon (merci Kam pour l'astuce !!). C'est magique, la douleur disparait quasi instantanément. A partir de là, je poursuivrais jusqu'à Saint-Vincent-le-Châtre puis Gournay-Loizé, toujours avec une alternance d'éclairci et de pluie. Ca devient épuisant, je vais faire en sorte que la journée soit courte... Mais le ciel ne m'inspire pas confiance, je continue donc à crapahuter jusqu'à Chef-Boutonne. Le temps paraît tellement incertain que je me décide à loger en dur pour la nuit. Seule possibilité, l'hôtel des Voyageurs ou apparemment il faut réserver pour y dormir. Je suis voyageur et je ne réserve pas, du moins je conçois le voyage ainsi. M'enfin, je dormirai quand même en ville ce soir, dans le parc, et à côté d'un mirabellier bien mûr ! C'était sans compter sur Quentin, un roots avec la main sur le cœur, qui m'invitera à dormir dans une des chambres dispo de sa maison. Nous discuterons beaucoup autour d'une tarte et d'une bière, de tout et de rien, un moment comme j'aime partager. Une des plus belles rencontres durant ce périple.

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Jeudi 27 juillet - Les jours commencent à défiler mais j'ai toujours l'impression d'être seulement parti hier. Par contre, il y en a certain qui ressemble à d'autre, et surtout concernant la météo. Pluie encore, incessante et persistante, pénétrante même. J'ai bien fait de partir marcher cet été au lieu de jouer le touriste. D'autant plus que les régions s'enchaînent et rivalisent de charme. Déjà dans le sud des Deux-Sèvre où je suis passé aujourd'hui, Loubillé puis Couture-Argenson, mais encore plus flagrant ici en Charente ou j'ai poursuivi par Barbezières, ca sent le sud. Les maisons aux pierres apparentes, toutes couleur sable, les églises faisant de même pour magnifier leur style déjà atypique par rapport à ce que je connais. C'est chaleureux, comme les gens que j'y rencontre. Il ne manque que la mer, et le soleil accessoirement. Par contre, je commence à accuser le coup physiquement de ces 4 derniers jours assez longs et de cette pluie et ce vent qui demandent des efforts supplémentaires depuis 2 jours quasi-continus, que ce soit physiquement ou mentalement. Je fais le plein d'eau en passant à Anville et me cherche un coin où bivouaquer, si possible à l'abri du vent... Cette recherche, couplé à l'alternance d'éclaircies et d'averses de plus en plus fortes m'emmènent jusqu'à Mareuil. C'est bon, je suis posé.

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Vendredi 28 juillet - La nuit fut fantastique ! Ciel clair, pas de vent, loin des habitations pour profiter du calme de la forêt et des champs. Juste parfait. Dans l'élan de la veille, je marche jusque Sigogne puis Jarnac. En prenant le temps de visiter la ville, je constate sur un journal que nous sommes déjà vendredi. C'est plaisant d'être en roue libre au point de ne même plus savoir quel jour nous sommes, mais j'avais promis à mes amis de Tours de les tenir informé si je remontais ce week end, car on ne c'était vu qu'à l'arrache vendredi dernier. Il est 11h, je regarde vite fait un plan : Gare Jarnac-Charente, je m'y précipite pour regarder les horaires et surtout savoir s'il est possible de revenir dimanche matin à cette même gare. Retour possible pour 11h à Jarnac. 2 jours de glande durant les vacances, ça ne se refusent pas, surtout que ca calmera ma tendinite naissante bien que gérée sans encombre jusque là. C'est tout vu, je sorts la CB sans me poser la question du tarif. Les amis, j'arrive ! Durant le trajet en train, une sensation bizarre s'empare de moi, je ne me sens pas à ma place. C'est fermé et étroit, il y a du monde, les décors défilent trop rapidement, les bruits me dérangent. J'étouffe tout simplement. J'ai besoin d'espace. Le retour à la réalité après Biarritz me sera très difficile tellement il m'est naturel de vivre comme je le fais depuis maintenant 4 semaines. Mais je n'y suis pas encore, profitons de la liberté totale qui m'est encore disponible.

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Samedi 29 juillet - Repos ! Et oui, second samedi de suite... Mais je n'ai plus d'impératif avec ma semaine d'avance, ni même de performance à réaliser. Il me reste 300 km à parcourir, soit moins de 10 jours de marche, je peux me le permettre.

Dimanche 30 juillet - Après cette pause aussi ludique qu'agréable, mais loin d'être foncièrement utile pour la poursuite de mon trajet, me voici de retour à Jarnac, peu avant midi, pour reprendre mon affaire en cours. J'ai pris ma collation dans le train, je n'ai plus qu'à y aller. Sorti de Jarnac en direction de Archiac, j'emprunte des routes au milieu des vignes pour passer par les communes de Segonzac et Juillac-le-Coq. Une fois arrivé à Archiac, je traine un peu pour aller voir le centre ville qui parait prometteur vu d'en bas, surtout que le chemin pour y accéder nous fait passer en forêt, en pleine ville, sauf qu'arrivé en haut, rien, aucun charme, juste un empilement de maison à plusieurs logements. Pas besoin de tergiverser ni d'y faire une pause, je reprends immédiatement ma route. Encore des vignes, je m'imagine le nombre improbable de bouteille que tout ce raisin doit pouvoir fournir. Passage par Brie-sous-Archiac puis enfin Saint-Maigrin où je m'arrête pour la nuit, mais pas au milieu des vignes, je me garde ca pour un des prochains jours. Bordeaux apparait enfin sur quelques panneaux, je me rapproche de la dernière ligne droite. Ca me rappel également que je dois profiter de mes journées plus que de penser à la finalité de mon périple. Une bonne nuit à la belle étoile s'annonce en tout cas.

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#6 05-08-2017 10:30:09

Ezequiel54
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Semaine 5

De : Saint-Maigrin (17)
A : Sanguinet (40)

Lundi 31 juillet - Que j'aime dormir dehors, je traîne un peu au lit, mais il est temps d'y aller. Je vagabonde entre les vignes et les domaines, à la boussole, en suivant les chemins qui n'arrêtent pas de faire des gauches et des droites. Je traverse Vanzac, puis Messac pour atteindre Mérignac... Mérignac ? Ce n'est pas mon chemin... Je retrouve la bonne route en rattrapent Sousmoulin puis Vallet en empruntant un sentier. Je ne sais depuis combien de temps je n'avais pas pris un sentier d'ailleurs. Ca me change de sensation pour un court moment, mais que j'aime ces chemins chaotiques. Après Vallet, me voici à Montendre... Ce n'est toujours pas mon chemin. C'est la première fois que ça m'arrive depuis le début, impossible de réussir à m'orienter à la boussole et aux panneaux tellement il y a de lieu-dit, de domaine, de virage entre les exploitations viticoles. C'est à ni rien comprendre. Je retrouve mon chemin et rejoints Corignac. Je poursuis sur la route et me retrouve à Bussac-Forêt... Quand ca ne veut pas, ca ne veut vraiment pas. L'impression de devoir faire 10 km pour en avoir au moins 5 d'effectifs sur ma progression jusqu'à Bordeaux. Afin de retomber sur mes pieds, je rattrape Saint-Yvan-de-Soudiac puis Saint-Mariens pour partir en direction de Cezac et être sur la bonne route. Je m'arrête juste après la sortie de Saint-Mariens pour passer la nuit dans une jolie vigne girondine. Sinon, je ne sais toujours pas si j'ai réellement avancé aujourd'hui avec tout ca...

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Mardi 1er août - Réveil en fanfare vers 2h du matin par un orage surprise, juste le temps de mettre ma veste sur la tête afin de poursuivre ma nuit. Apparemment ca durera jusqu'à 5h... Mais ca ne m'aura pas empêché de dormir, contrairement au vignoble qui débarque avec son tracteur pour faucher entre les rangées de raisins. Pas grave, ca me fait débuter ma journée relativement tôt. Direction Cezac, suivi de Cubzenais. C'est la que je me retrouve dans la même situation que la veille, pu moyen de m'orienter. Deux jours de suite, ca ne peut pas être moi, j'ai réussi à venir jusqu'en Gironde sans me perdre une seule fois. Il y a vraiment incompatibilité entre moi et cette région. Ca ne m'empêchera pas de finalement, après quelque déambulations laborieuses, arriver à Saint-André-de-Cubzac. A partir de la, il n'y a plus à réfléchir,  seulement à aller tout droit direction Lormont puis Bordeaux. Mais vu l'heure, je voudrais bien éviter de me retrouver trop tard sur Bordeaux, et ne pas revivre l'expérience du port du Havre. Je regarde rapidement les hôtels, il y a un Campanile pas cher au nord, juste apres le pont d'Aquitaine, ca m'ira pour la nuit. Ca y est, si je ne les ai pas encore, je dois vraiment proche des 1000 km. Demain je me garde la matinée pour visiter le centre ville, et ensuite j'attaque le dernier tronçon jusqu'à Biarritz. Je vois l'objectif final se rapprocher, c'est juste inespéré pour moi qui ai dût changer mes habitudes de randonneur pour marcher de cette manière. Enchainer des kilomètres rébarbatifs, voir du goudron et des véhicules, faire du plat. Mais on ne m'y reprendra pas tout de suite, mes prochaines vacances seront consacrées soit à voyager, soit à la montagne.

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Mercredi 2 août - Bordeaux. Je m'étais planifié cette ville en plan B pour finir au cas où je serais trop juste niveau timing, finalement j'y passe et parce que je suis large. Dans le fond, je voulais y passer, et surtout aller visiter les quais. Du coup, ce matin, je m'autorise une virée touristique en ville. Et quelle ville. Non, je ne suis pas hautain en me promenant le menton levé, c'est juste pour mieux regarder. Je suis fasciné par l'architecture et la structure de la ville. Les bâtiments, anciens, comme les constructions les plus récentes, sont sublimes. Ca mérite que j'y revienne pour visiter tout ca plus en détail, de jour comme de nuit. Par contre, je ne pouvais terminer cette visite rapide sans un restau, uniquement pour justifier mon verre de Médoc, sur une petit place bien chaleureuse et charmante. Après ceci, je reprends ma traversée plein sud, direction Gradignan puis Le Barp. Le soleil a radicalement changé aujourd'hui. Marche en plein cagnard, l'herbe reste immobile par absence de vent, je pourrais m'effeuiller jusqu'aux os que j'aurai encore trop chaud pour marcher. Ce serait juste bien qu'il se trouve un juste milieu afin que je puisse prendre plus de plaisir climatique. Mais il ne m'empêchera pas d'avancer, non sans mal, mais j'avance ! Sur l'interminable ligne droite menant à Le Barp, je traverse plusieurs fois la commune de Cestas, allez comprendre... Au bout de 4h, j'y suis. Mais les commerces sont fermés et le cimetière également, mon seul moyen de faire le plein d'eau pour la nuit est d'aller quémander pour la première fois depuis le début. Un mosellan m'offrira gracieusement de l'eau... ainsi qu'un Coca, un Orangina et le plein de bonbon pour finir cette longue journée. Ca y est, je peux m'installer. Je trouve l'endroit idéal à la sortie, en direction de Salles.

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Jeudi 3 août - Une réflexion m'est passée hier en fin de journée, contrairement à mes autres escapades, je passerai la ligne d'arrivée sans pouvoir partager LE moment avec quelqu'un sur place... Ca va faire bizarre le "Bon ba ok, c'est fait. Je dois rentrer maintenant". D'ailleurs, je n'avance que pour cet objectif depuis Bordeaux, comme si mon parcours (initiatique ? intrusif envers moi même ?) était terminé depuis un petit moment déjà, inconsciemment. Juste pour avoir une finalité. Du coup, pour redonner un souffle à ma motivation, je décide que je dois être devant la mer pour ce soir. Donc j'oublie de couper par Mimizan et me dirige plein ouest vers Biscarosse à partir de Salles. Cet itinéraire me fait passer par Le Caplanne puis Sanguinet, sur une ligne droite interminable où les voitures ne cessent de passer. Voitures dont aucune plaque d'immatriculation n'affiche le même département. Sans surprise me direz vous en cette période, mais ce n'est pas ce que je cherche, je n'ai pas envie de voir une ribambelle de touriste, je veux voir la vraie région des Landes, celle qu'on m'a tant fait l'éloge, celle qui a les cigales et les accents qui chantent. La journée est longue, mais il y a la récompense au bout, le littoral, il remonte à loin depuis Étretat. Sauf qu'une fois arrivé à Sanguinet, c'est l'effet inverse qui se produit sur ma motivation... Elle termine de s'essouffler au milieu de tous ces touristes impatients en voiture et adeptes de la consommation à outrance, laissant mon corp et ces blessures se réveiller. Mon tendon d'Achille recommence à me faire souffrir depuis ce matin, emportant avec lui mon talon et mon péroné. Je crois que je n'ai plus envie d'avancer, plus envie de marcher, plus envie tout simplement. Ai-je enfin réussi à me dégoûter de la solitude ? Ai-je trouvé ma limite ? Je n'en sais rien, je sais juste que ce n'est pas un échec pour moi, juste que cette histoire arrive la où elle voulait m'emmener, à son dénouement. Maintenant, je vais pousser en bus puis en train jusqu'à Biarritz pour admirer cette mer que je désire tant voir, afin de tout de même clôturer cette belle aventure.

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Epilogue :

Vendredi 4 août - Après être arrivé trop tard hier soir pour admirer la mer convenablement, mais ayant tout de même profité du bruit du fracassement des vagues jusqu'au milieu de la nuit et du centre ville trop bondé pour ma solitude de ce dernier mois, je me pose sur la plage au réveil. Posé et apaisé, sans regret. Comme si ce dénouement était naturel. Je savoure les quelques heures restantes avant mon train de retour. Heureusement, il me reste une dizaine de jour de congés pour profiter avant ma prochaine aventure, le retour à la vie réelle, le retour au quotidien.

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#7 05-08-2017 10:31:33

Ezequiel54
MULimaliste
Lieu : Lorraine
Inscription : 19-10-2016
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Liste définitive :

EquipementDans sacSur moiMarqueRéférencePrécisions
 
Portage, bivouac14510
Sac à dos368KS Ultralight GearKS30Dyneema 210D + Joker Hate
Protection sac39GossamerPack Liner Bag
Sac étanche30Sea-to-SummitUltra Sil 8lSac de couchage, sursac, polaire et chaussettes
Sac étanche20QuechuaHousse imperméableNourriture
Sac étanche13QuechuaHousse imperméablePetit matériel
Sac de couchage364CumulusX-Lite 200Confort: 8°C / Limite: 3°C
Matelas272Therm-A-RestRidge Rest SOLiteRecoupé 126x47
Abri151LightwaveStarlight 1 Fiber TarpToile cuben + hauban x1 + piquets x5 + Polycree
Sursac194Terra NovaMoonLite
 
Vêtements4741185
Chaussettes3838WoolpowerWoolpower 200Change
Imper / respi246KalenjiTrail Running
Polaire98QuechuaForclaz 20Modifiée en gilet
T-Shirt ML196IcebreakerCool-Lite Sphere Long Sleeve HoodSe retrousse, protège du soleil
Buff35QuechuaServiette
Casquette46Quechua
Chaussures594KalenjiTrail
Short92228QuechuaArpenaz 100Short running + rando
Boxer48KalenjiRunning
 
Cuisine, hydratation9621
Bouteille 2x 0,50l36Cristaline
Poche à eau 2l36PlatypusSoft BottlePour bivouac et début de journée suivante
Bol16Bolino+ torchon
Cuillère8Quechua
Couteau21VictorinoxClassicComplète la trousse de secours
 
Hygiène, sécurité 1030
Trousse de secours25Médicaments, pansements et réparation
Traitement perso15rhume des foins
Savon d'Alep20Savon, desinfectant, dentifrice
Brosse à dent5Manche coupé
Rasoir jetable8
PQ20
Gant de toilette10DIYMicrofibre, économise l'eau, permet de ranger le savon
 
Divers88485
Bâtons278CampXenon 4Sans dragonnes
Smartphone48137NokiaLumia 530Avec chargeur, cordon et écouteurs
Lunette de soleil30OraoSancy small
Lampe + boussole25NitecoreTubeAvec cordelette, boussole Decathlon
Papiers4015Green HermitPocket Wallet ULC.Id / C.Vitale / CB / Billets / 1 chèque / Clés / Plan

RécapDans sacSur moi
 
Portage, bivouac14510
Vêtements4741185
Cuisine, hydratation9621
Hygiène, sécurité1030
Divers88485
Sous total équip.22121691

ConsommablesPoidsPrécisions
 
Eau1000Hors bivouac
Repas1515Céréales, purée, lait en poudre, encas divers, sirop concentré
Sous total conso.2515Total sac à dos = 4727g tout inclus

Retour sur le matériel :

Globalement, je suis très satisfait de mon matériel. Je ne sais pas si c'est grâce à lui que j'ai pu aller aussi loin, mais en tout cas il ne m'en a pas empêché. Après avoir pas mal testé lors de quelques week end depuis mars, j'en étais arrivé à cette liste relativement minimaliste et je pense pas mal optimisé. C'est ma liste de base à ce jour.
Dans l'absolu, elle me convient, surtout qu'en plafonnant rarement les 5kg, je n'ai pratiquement jamais été gêné par mon sac à dos, il se faisait facilement oublier. Mais entre des sorties courtes et vivre avec sa maison sur le dos, il y a des habitudes qui arrivent et qui changent pas mal de chose dans le rapport que nous avons avec notre matériel. il y a tout de même quelques modifications à apporter et principalement de la simplification à apporter, encore.

Les choses à modifier/ajouter/enlever :
- Ajouter des bouchons d'oreille pour améliorer certaines nuits, surtout quand il y a une route non loin (valable uniquement sur ce genre de périple, pas en montagne)
- Remplacer les lunettes de soleil par quelque chose de bien plus minimaliste et léger. Je ne les ai mise que 2 fois
- Le short de running pour les soirs ne m'a servi qu'aux campings, soit 3 nuits. Et j'aurai pu faire autrement comme le laver le matin avant de partir pour qu'il sèche sur moi. A supprimer donc
- Mon short quotidien était parfait, jusqu'à ce que la poche de ma cuisse se découse. C'était particulièrement chiant avec mon smartphone dedans, ca dansait trop. Je dois encore trouver celui qui me conviendra, mais le même modèle fera très bien l'affaire en attendant
- Ma polaire a uniquement été utilisé comme oreiller, là où ma veste imper/respi aurait très bien pu faire l'affaire glissé dans mon buff
- Par contre, j'aurai dû prendre une vraie couche chaude. Elle ne m'a pas manqué, mais j'aurai pu me simplifier certaines soirées ou je me suis couché tôt pour avoir chaud dans le sac de couchage. Je me suis donc commandé un PO Climalite. Ca assurera d'avoir une couche chaude sans duvet
- Globalement, simplifier le couchage. J'ai pris le risque certaines nuits et quelques averses nocturnes m'ont surpris alors que je dormais seulement avec le Moonlite. Le tarp a fait le boulot quand j'en avais besoin aussi. Mais un sursac plus polyvalent (imperméable, respirant, avec moustique ET capuche imperméable) correspondrait plus à ma pratique si je pouvais enlever le tarp, les piquets, le hauban et peut être aussi le tapis de sol. Je cherche mon bonheur
- Si je trouve le sursac de mes rêves, je pense que ce genre de parcours n'impose pas l'usage de bâton. Ils ne m'ont jamais encombré, mais j'aurai pu faire sans je pense
- Ma veste imper/respi Kalenji a fait le travail, mais l’élastique du bas, côté dos, n'a vraiment pas aimé les frottements avec le sac à dos. La veste est éventrée sur la couture basse. A remplacer donc
- Ma trousse de secours était encore trop grosse, à épurer
- J'aurai pu également simplifier le portage de l'eau. Trop rarement plus de 2 litres nécessaires pour le bivouac, et la Platypus était parfois chiante à remettre dans le sac en fin de journée lorsque je la remplissais avant de me poser. 2 bouteilles plastiques d'1 litre me conviendraient plus à l'avenir

Les éléments qui m'ont plus que satisfait :
- Le sac à dos. Juste parfait dans ma pratique grâce à son confort, sa robustesse et sa simplicité. J'avais une bonne répartition de mon équipement entre mes poches de short et les poches extérieures du sac à dos, du coup je ne devais l'ouvrir que très rarement en pleine journée. La Joker Hate m'a plus que satisfait également, je trouve ce système vraiment fiable pour assurer la fermeture du sac à dos. Avec le pack liner, je n'ai jamais eu de souci d'infiltration d'eau, même avec les journées de pluie que j'ai eu et même en laissant le sac à l'extérieur la nuit sous la pluie
- Le système de couchage était vraiment fiable dans l'ensemble. J'ai passé une vingtaine de nuit à la belle étoile magique. Le matelas aidant énormément aussi, car je le trouve vraiment confortable. D'ailleurs, il m'aura sauvé une partie de mon périple en découpant dedans, façon Kam, des cales pour faire passer une tendinite
- Que ce soit en plein cagnard ou sous la pluie, l'ensemble de mes vêtements ont fait plus que le boulot. Très très satisfait de l'ensemble. Faire ma lessive était facile, la modularité était simple également pour passer de la pluie au soleil
- Le système à 3 sacs étanches était nickel pour retrouver facilement ce dont j'avais besoin sans retourner tout le sac. Ca allait même super vite. Avec le pack liner, c'était 100% fiable sous la pluie. Mais dans l'ensemble, c'est la simplicité de mon sac et le nombre réduit d'item qui rendait ceci aussi pratique. Ca ne m'a absolument jamais agacé !
- Enfin, j'ai fait le choix d'emporter un gant de toilette et c'était idéal. Dans les terres, l'absence de vrai points d'eau et de douche ne m'a pas dérangé. J'ai pu le laver convenablement tout au long du parcours, même avec une réserve d'eau réduite


Conclusion :

Voilà mon histoire. Le bilan est simple, 1080 km à pied et 120 km en train en 32 jours. 22 nuits à la belle étoile. Des souvenirs plein les pieds.

Certes je n'ai pas de photos carte-postales comme j'aurai pu en avoir en voyageant, certes je n'ai pas partagé cette expérience avec un proche, et certainement que j'aurai pu faire autre chose de plus "exotique", avec moins de bitume et voir beaucoup plus de chose en autant de temps. Mais ce fut incroyable. J'en reviens à peine, évidemment que cette sensation est décuplée. Il est même trop tôt pour savoir réellement ce que ça va m'apporter dans mon quotidien, ce que j'ai pu réellement apprendre sur moi même. Il est trop tôt pour faire un vrai bilan.

Une chose est sûr, la France est belle, et pas seulement pour ces paysages, mais surtout humainement. Mais pour cela, il faut sortir des zones touristiques et aller se promener là où personne ne va, dans les petits villages où il n'y a pas forcément grand chose à visiter. C'est comme un voyage à l'étranger au final, nous souhaitons toujours voir le vrai pays mais il est tellement plus simple de suivre les guides.

D'un point de vu personnel, je suis fier d'être allé au bout de moi même, au bout de ce que ce périple avait à me donner. Et oui, je n'ai pas fait l'intégralité à pied, j'ai craqué sur la dernière marche. Mais ça devait se passer ainsi, se finir sans préméditation, seulement quand je savais que j'étais à la fin de cette histoire. Ce fut incroyable humainement, personnellement et pédestrement !
En plus des rencontres quotidiennes, j'ai également partagé ce périple sur Facebook via ma page La Rando Pour Les Nuls. Je ne pensais pas que tant de monde me suivait et que je pouvais toucher autant de personne. Comme certain me l'on dit, je dois avouer que me connecter le soir me permettait de ne pas vraiment être seul.
J'ai pu constater que j'étais suivi, soutenu, encouragé et envié. Certaines personnes m'ont même confié que je les avais inspiré... Ce projet personnel a dépassé son but, et pour ça aussi je suis relativement fier.

Ez

10846_wp_20170804_014_05-08-17.jpg
PS : Si quelqu'un sait comment mettre cette photo à l'endroit (j'ai tout tenté, également en enregistrant sous paint l'image dans un autre sens sur mon PC)....
PS2 : Je ne sais pas qui c'est, mais merci beaucoup !

Dernière modification par Ezequiel54 (05-08-2017 17:21:16)

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#8 05-08-2017 16:54:58

kodiak
Pas assez léger, mon fils!
Inscription : 09-06-2014

Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Super recit. Je l'ai lu d'une traite bien que peu attiré par la rando goudron.
Chapeau pour le régime céréales-baguette. Je ne pourrai pas.
Ça va mieux le boulot après de telles "vacances"?


Lâche ce clavier, attrape ton sac et pars marcher!
Il y a toujours un objet plus léger que celui que tu portes dans ton sac : celui que tu as eu le courage de laisser chez toi.
« Strong, light, cheap, pick two » (*)

| k

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#9 05-08-2017 17:00:56

DOM42
Membre
Lieu : Saint-Victor-sur-Loire
Inscription : 17-03-2009

Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Oui, vraiment Bravo à toi d'être allé jusqu'au bout et merci pour ce récit détaillé

Peut-être un peu trop de bitume à mon gout  neutral

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#10 05-08-2017 17:17:14

Ezequiel54
MULimaliste
Lieu : Lorraine
Inscription : 19-10-2016
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Voilà, récit complet !

Merci beaucoup à vous 2 !
J'ai encore du mal à réaliser tout ce que j'ai parcourus (au sens propre comme au sens figuré) car je ne suis revenu chez moi que hier soir. Je ne vois du monde que ce soir d'ailleurs et ma famille demain. Pas fini d'en parler et de répondre au questions de mon entourage, de quoi voyager encore un peu.

Mais oui, j'ai effectivement beaucoup emprunté de bitume, c'était presque devenu normal. Comme indiqué, ca a vraiment été difficile les premiers jours surtout après avoir fait le littoral, mais finalement on s'y fait quand c'est sur des petites routes, d'autant plus que je n'avais pas forcément envie de croiser beaucoup de marcheur (la majorité du temps, même si parfois la solitude pesait) en allant sur le GR36 ou sur Compostelle.

D'ailleurs j'ai eu du mal à retrouver ces petites routes après Bordeaux, peut être une des causes de ma faillite. Mais c'était vraiment une expérience à vivre, que je voulais vivre. Mais on ne m'y reprendra pas de si tôt, la prochaine fois se sera forcément en montagne (GTJ ? GTA ? GR10 ? HRP ?) et ce ne sont pas les idées qui manquent big_smile

@ Kodiak : je reprends le boulot le 16 août, j'ai donc encore 10 jours pour réapprendre à vivre en société et à me laver et manger comme les gens civilisés smile
Mais j'y ai vraiment pris gout à cette vie de vagabond. Je ne vais pas me priver d'aller bivouaquer plus souvent en pleine semaine à mon avis.

@ DOM42 : c'est un peu brut de décoffrage comme récit, mais c'est mon journal quotidien, avec mes pensées comme elles venaient. Tant mieux si ca plait smile

Dernière modification par Ezequiel54 (05-08-2017 17:20:06)

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#11 05-08-2017 17:54:14

DOM42
Membre
Lieu : Saint-Victor-sur-Loire
Inscription : 17-03-2009

Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Eh ben dis donc pour du brut de décoffrage, c'est bien écris  smile

Pour le bitume, j'ai un mauvais souvenir du chemin de Stevenson avec des genoux en vrac au bout de quelques jours  neutral

En tous cas, je reste admiratif devant ton périple  cool

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#12 05-08-2017 18:13:56

SAKKADOS
Je sors de chez l'coiffeur ...
Lieu : FRANCE
Inscription : 30-12-2014

Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Waouuuuuuuuu .... Pas trop dur les 120 km de train ?  smile  smile  smile

Dernière modification par SAKKADOS (05-08-2017 18:14:08)

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#13 05-08-2017 20:34:38

Ezequiel54
MULimaliste
Lieu : Lorraine
Inscription : 19-10-2016
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Honnêtement ? Si...
Être enfermé avec en plus l'impression d'avoir échoué rendait le moment vraiment particulier et difficile à vivre...

Heureusement, j'ai été pris d'une indescriptible envie d'aller voir la mer à la descente du train au point où je me suis précipité sur les lieux...
Et là, la délivrance ! Difficile à décrire tellement ça m'a embarqué dans quelque chose de tellement dispersé et profond entre le soulagement, la fierté, l'épuisement, la nostalgie, et j'en passe.

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#14 05-08-2017 22:36:10

Magne2
Membre
Lieu : Vitry sur Seine
Inscription : 23-09-2013
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

en tout cas , bravo d'avoir suivi ton idée de départ ( j'ai tout lu mais en plusieurs fois  smile


kalo taxidi alias bon voyage en Grec bien sur

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#15 06-08-2017 00:19:35

moustic
Membre
Inscription : 13-08-2005

Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Chapeau l'artiste !

Je continue la lecture demain...


(-=+=-)

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#16 06-08-2017 08:26:17

EnglishAlan
Membre
Lieu : Annecy
Inscription : 29-08-2015

Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Super - d'une simplicité inspirante. Cela m'a rappelé John Muir, qui a traversé les EU de nord au sud (si je me souviens bien...) avec juste une couverture et une miche de pain.

Dernière modification par EnglishAlan (06-08-2017 08:41:13)

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#17 06-08-2017 18:30:19

Ezequiel54
MULimaliste
Lieu : Lorraine
Inscription : 19-10-2016
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Merci beaucoup !
Si ca peut donner l'idée à certain de se lancer à vivre un projet à fond, j'en serais très fier  smile

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#18 07-08-2017 12:13:18

Ezequiel54
MULimaliste
Lieu : Lorraine
Inscription : 19-10-2016
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Au fait, j'ai oublié de le préciser : ce récit est dispo en pdf si vous le souhaitez (avec quelques ajustements).

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#19 07-08-2017 16:34:42

bruno7864
partir, partir et découvrir
Lieu : toujours dans la Lune
Inscription : 11-10-2012

Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Ezequiel,
un bien beau récit sur un chemin qui sort de l'ordinaire, la traversée de la France du nord au sud. Malgré les zones urbaines et le bitume qui ne sont pas les meilleures amies du marcheur itinérant, tu as su ressortir ce qu'il y avait de beau à voir sur ton chemin.
A ce propos sylvain Tesson dans son bouquin "sur les chemins noirs" décrit une traversée de la France en diagonale durant laquelle il a tenté de passer par des régions oubliées et peu urbaines. Peut-être pour une prochaine fois?
En tout cas ton réçit prouve qu'il n'y a pas besoin de gravir des sommets pour partir à l'aventure, et que parfois on pourrait y parvenir en partant de chez soit directement.
Merci beaucoup pour cela.
cool

Dernière modification par bruno7864 (07-08-2017 16:52:49)

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#20 08-08-2017 07:44:20

N_75
happyculteur et hamacoeur
Lieu : loin des livres !
Inscription : 29-11-2012

Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Voila belle lurette que je n’ouvre aucune page de récits hormis quelqu’uns dans des coins que j’aime bien ou s’il n’y a pas de blabla à ingurgiter, parce que je n’en vois pas l’intérêt en plus que lire me gonfle au plus haut point, mais là j’ai flairé quelque chose qui sortirait de l’ordinaire de RL, et je n’ai pas été déçu.
Bravo à toi, et bonne reprise en te souhaitant de ne pas y aller à reculons !

Dernière modification par N_75 (08-08-2017 07:44:48)


"Il faut se méfier des gens qui vendent des outils, mais qui ne s'en servent jamais" (Pagnol)
"C'est curieux chez les intellos ce besoin de faire des phrases" (Audiart)

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#21 08-08-2017 16:44:12

Ezequiel54
MULimaliste
Lieu : Lorraine
Inscription : 19-10-2016
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

@bruno7864
Merci beaucoup Bruno.
En fait, je ne cherchais pas vraiment le défi physique (ce que j'ai comme sensation avec la montagne) mais un terrain permettant à mes pensées de ce pointer facilement, sans forcer. Et c'est fou ce que l'on peut penser en vagabondant de cette manière. Ça va ça vient sans réfléchir forcément, parce que nous avons une envie particulière, un manque, vu quelque chose en particulier, etc...
Tu n'es pas le seul à me dire que ce genre de périple était facile à envisager après avoir vu mon histoire, une sorte de déclic. Ça ma touche ce genre de réaction smile

@N_75
Merci N_75 big_smile
Heureux que ça t'ai plu également. Je ne me rendais vraiment pas compte avant de partir que mon périple pourrait apporter à d'autre personne qu'à moi même. C'est, je trouve, encore plus épanouissant comme expérience personnelle et renforce encore plus l'aspect humain de ce que j'ai pu vivre en parcourant la France.

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#22 10-08-2017 10:28:00

Harquin
Membre
Inscription : 21-03-2017

Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Intéressant tout ça lol

Dernière modification par Harquin (17-08-2017 08:51:54)

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#23 10-08-2017 12:58:24

Naxh
Marmotte Pyrénéenne
Lieu : Bordeaux
Inscription : 28-07-2015
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Super récit ! Et comme beaucoup d'autres, je suis admirative.

Moi qui ne suit guère partie plus de trois jours jusqu'à présent, je suis encore bien loin d'un si long périple. Mais ne sautons pas les étapes, ça viendra quand ça viendra smile

Je reconnais bien les photos de Bordeaux, d'ailleurs lorsque tu étais du côté de Gradignan, je t'ai probablement croisé. Dans mon quotidien, en voiture ou à vélo wink

Merci de partager cette aventure avec nous !


« L'homme qui va à pied, préparé à camper à toute place et par tout temps est le plus indépendant sur terre. »
Mon trombi de Marmotte ici.

Liste de base, 3 saisons : https://lighterpack.com/r/7km93j

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#24 10-08-2017 14:48:59

E Pericoloso Sporgersi
Membre
Inscription : 28-01-2013

Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

.

Dernière modification par E Pericoloso Sporgersi (26-03-2020 10:27:16)

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#25 10-08-2017 21:26:24

Ezequiel54
MULimaliste
Lieu : Lorraine
Inscription : 19-10-2016
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Re : [Récit + liste] Traversée de la France - 32j - été 2017 - 2,2kg

Merci à vous tous !
J'ai l'impression que ce que j'ai vécu et voulu retranscrire est bien interprété et apprécié d'après vos dires, ça me touche vraiment, merci beaucoup smile

D'ailleurs, j'ai rendez-vous à l'Est Républicain demain  cool

Dernière modification par Ezequiel54 (10-08-2017 21:27:52)

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