[Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Stéphane_33 · 31-08-2022 21:50:47

Quarantième-neuvième étape, vendredi 12/08/2022 : L’Hospitalet – Etang de Lanoux : 17,43 Km, D+ 1256 m, D- 437 m.
Tarp sous la grêle.
Après un solide petit déjeuner au gîte, je récupère mon pain à 7h30 pétante à l’ouverture du bar, et je pars directement. Il fait beau et le sentier en forêt est large et agréable. J’arrive à l’étang des Bésines (1990 m), curieux j’ouvre la porte de la cabane près du barrage et je tombe sur 2 pêcheurs encore en train de dormir, vu le nombre de bouteilles vides et l’odeur, ils ont dû abuser de l’alcool et de la cigarette la veille. Je referme la porte en essayant sans grand succès de ne pas faire de bruit et je m’arrête un peu plus loin au bord de l’eau pour grignoter. Je poursuis ma route jusqu’au refuge des Bésines (2104 m) où j’arrive vers 10h45. Je me pose sur la terrasse et commande une omelette, toutes les occasions sont bonnes pour varier l’ordinaire !

Etang des Bésines.

Je poursuis mon chemin sur un petit sentier agréable jusqu’au col de la Coume d’Aniel (2460 m) que je rejoins vers 12h45.

Vers le col de la Coume d’Aniel.

Je redescends ensuite vers l’Estany de Lanoset puis l’étang de Lanoux. Les sentiers sont faciles et reposants, cela change agréablement des champs de blocs ariégeois ! J’arrive à la cabane de Rouzet (2260 m) vers 13h45 et je m’installe à l’intérieur pour déjeuner au frais. J’avais initialement prévu de dormir à la cabane, mais vu l’heure je me propose de poursuivre au-delà. Malheureusement juste comme je termine mon repas l’orage arrive et il commence à pleuvoir. Je suis progressivement rejoint par un autre randonneur faisant le GR10, puis un groupe de 5 personnes, puis encore 2 autres venant s’abriter dans la cabane minuscule. Finalement la pluie cesse mais l’orage continue à gronder aux alentours.

Estany de Lanoset.

Etang de Lanoux.

Après une heure d’attente, l’orage semble s’éloigner et je décide de repartir. Le sentier se poursuit en balcon au-dessus de l’étang de Lanoux, vers l’extrémité de l’étang je rejoins une série de petites combes très jolies, arborées et traversées de torrents. Il n’y a que l’embarras du choix pour bivouaquer, je m’arrête vers 16h00 pour m’installer au bord d’un torrent (2256 m).

Le temps de monter le tarp, me laver et faire la lessive, l’orage recommence et se rapproche dangereusement. Je me mets à l’abri quand il commence à pleuvoir. Soudain je suis plongé dans un vacarme assourdissant, il grêle ! Je surveille avec inquiétude la toile de mon tarp et les grêlons qui s’accumulent sur le sol. Question : le Silpoly 15D résiste-t-il à la grêle ? Le temps parait très long même si la chute de grêle ne dure sans doute pas plus d’une dizaine de minute. Heureusement les grêlons sont de taille normale, pas comme les balles de tennis de glace qui ont perforé les toits de Gironde au mois de juillet, et la toile ne bronche pas.
Soudain j’entends des voix, me demandant si je suis victime d’hallucinations. Mais non, j’entends bien des gens parler juste à côté. La grêle, puis la pluie cessent, lorsque j’émerge de mon abri je découvre 2 jeunes qui ont monté leur tente en catastrophe au plus fort de l’orage. Ils sont venus faire le Carlit et repartent dès que l’orage se calme.

Je décide de déplacer mon tarp de quelques mètres car les grêlons se sont accumulés en tas tout autour de la toile et transforment la moindre dépression en piscine en fondant. L’orage continue à gronder sur les sommets alentours pendant un bon moment, finalement les éclaircies reviennent et je passe une soirée tranquille dans ce cadre idyllique.

Bivouac près de l’étang de Lanoux.

Sous l’orage de grêle.

laxmimittal · 31-08-2022 23:01:03

a présent que j'ai fini mon récit, je me régale du tien.

décidément le Lanoux, n'appelle pas le soleil.

Tes photos sont vraiment belles.

As tu toujours ta cape de plus elementerre dans ta liste ?

qu'est devenu ton orteil, est-il tombé ou l'a tu encore ?

L.

Dernière modification par laxmimittal (31-08-2022 23:01:33)

Stéphane_33 · 31-08-2022 23:29:08

Bonsoir Laxmimittal,
Je ferai un retour sur ma liste à la fin du récit, mais oui j'utilise toujours ma cape Elémenterre, en complément du coupe-vent Décathlon. Je n'emporte donc plus de veste de pluie ni de protection du sac à dos. La cape me sert à plein de choses : je l'utilise selon la pluie juste comme couvre sac, ou comme poncho, ou comme cape, comme tapis pour la sieste, protection de mes affaires quand je déballe et remballe mon sac, protection contre les courants d'air sous le tarp, rangement la nuit des affaires que je garde à proximité ... Bref, un objet à tout faire.

Quant à mon orteil, il est toujours là ! Au bout d'une semaine l'état était stable, au bout de 2 semaines l'œdème était en voie de résorption, actuellement il est complètement dégonflé et la partie noire commence à diminuer en passant par différentes nuances de violet. Bref, je devrais le garder et je m'en tire bien sur ce coup là

Stéphane.

Dernière modification par Stéphane_33 (31-08-2022 23:44:02)

Stéphane_33 · 01-09-2022 19:49:11

Cinquantième étape, samedi 13/08/2022 : Etang de Lanoux - Bolquère : 22,93 Km, D+ 1003 m, D- 1525 m.
Au sommet du Carlit.
Je pars de bon matin à 7h15, le ciel est à nouveau dégagé. Le sentier descend d’abord vers l’extrémité de l’étang de Lanoux, avant de remonter en suivant un torrent. Je sors de la forêt et je rejoins l’Estany dels Forats (2460 m) où plusieurs tentes sont encore installées. Dans la monté je croise plusieurs groupes de randonneurs descendant après avoir bivouaqué, ils ont subi comme moi l’orage et la grêle la veille.

Vers le Carlit.

Estany dels Forats.

J’arrive ensuite au pied du Carlit, l’itinéraire monte dans un couloir d’éboulis droit dans la pente jusqu’à un petit col juste sous le sommet. Je suis seul dans la montée, la progression est rude mais sans réelle difficulté, il faut juste bien respirer et prendre son temps. Je laisse mon sac au col et rejoins en quelques minutes le sommet (2921 m) vers 9h45. De là la vue est extraordinaire, les sommets et les étangs s’étendent à perte de vue.

Montée au Carlit, tout droit dans l’éboulis.

Pic du Carlit.

Etang de Lanoux depuis le Carlit.

Vers le lac des Bouillouses, depuis le Carlit.

Je redescends ensuite de l’autre côté par la voie normale, c’est la foule des grands jours, il y a des gens qui montent un peu partout dans la pente sous le sommet. J’ai de la chance, je passe les passages nécessitant l’aide des mains sans trop attendre mon tour, puis je rejoins le plateau et les étangs. Je passe successivement près des étangs de Sobirans, de Trebens, del castellar, de Vallell, des Dugues, dans un paysage enchanteur.

Malheureusement l’orage arrive et il commence à pleuvoir quand j’arrive à l’Etany del Viver. C’est la pagaille parmi les familles présentes un peu partout : certains sortent leurs vêtements de pluie, d’autres n’ont aucune protection, certains continuent à monter, d’autres s’arrêtent sur place ou redescendent. Le chemin devient rapidement très glissant avec les rochers mouillés. Heureusement l’orage reste au loin et la pluie cesse lorsque j’arrive au lac des Bouillouses (2020 m).

Estany de Sobirans, de Trebens, del castellar, de Vallell.

Estany de Sobirans, de Trebens.

Descente depuis le Carlit (voie normale).

Estany de Trebens.

Estany des Dugues.

Zone humide.

Estany del viver.

Lac des Bouillouses.

Il est 13h30 et les lieux sont surpeuplés. Je prends de l’eau aux sanitaires et je décide de rallier Bolquère pour y passer la nuit, car je dois m’y ravitailler le lendemain. Je passe devant l’Estany de la Pradella et emprunte le GR10 qui descend à travers la forêt. Le chemin n’est pas très agréable, c’est probablement une piste de ski l’hiver. Le chemin bifurque ensuite vers Bolquère et devient beaucoup plus joli. J’arrive finalement vers 16h00 à proximité de l’étang du Ticou (1730 m) où j’espère pouvoir bivouaquer. Le choix s’avère judicieux, l’étang est entouré d’une zone de promenade avec un parcours sportif, des toilettes et un point d’eau, le tout en forêt.

A peine arrivé, l’orage reprend et il commence à pleuvoir. Je m’éloigne un peu de la foule des promeneurs et des pêcheurs pour monter mon tarp à l’écart des regards et me mettre à l’abri. L’orage tourne tout autour de l’étang dans un rayon de 2 km, les coups de tonnerre viennent de 3 directions différentes en même temps. Je dois attendre 2 bonnes heures avant que le calme ne revienne. L’avantage c’est que l’orage a fait fuir la foule des promeneurs à part 2 ou 3 irréductibles pêcheurs, et j’ai désormais toute la place pour moi. L’endroit où je suis installé est couvert d’aiguilles de sapin bien piquantes, et je préfère déplacer mon bivouac près des tables de pique-nique désormais abandonnées pour ne pas risquer de percer mon matelas gonflable. Un peu plus tard deux randonneurs arrivent et montent leur tente un peu plus loin. Je passe finalement une bonne nuit malgré l’humidité due à la pluie.

Etang du Ticou.

Hervé27 · 01-09-2022 20:45:20

A cette date, je ne suis plus qu'à 2 jours derrière toi. Je vois à peu près quand je t'ai dépassé, mais sur un itinéraire parallèle qui ne permettait pas la rencontre. Cela a du se jouer à un cheveu ...

Le Carlit est toujours plus beau aux petites heures du matin et du soir. Les lumières sont plus belles, et on échappe alors à l'affluence. Encore faut-il être maître de son heure de passage ...

Stéphane_33 · 01-09-2022 21:01:02

Tu n'es pas passé par la vallée d'Eyne ?

Stéphane_33 · 01-09-2022 22:36:43

Cinquantième-et-unième étape, dimanche 14/08/2022 : Bolquère – Pla de la Beguda : 15,84 Km, D+ 835 m, D- 254 m.
Ravitaillement.
Tout est humide ce matin lorsque je me lève sous un grand ciel bleu. Je secoue tant bien que mal le tarp et le polycree pour évacuer l’eau et je repars vers 7h30. J’ai bien pris soin les jours précédents de vérifier l’horaire d’ouverture la boucherie – épicerie de Bolquère à 8h15, en particulier pour ce dimanche 14 août. J’arrive à 8h00 pile et je pose mon sac sur la table marquée GR10 devant la porte, le temps que le propriétaire nous fasse signe d’entrer. Je renouvelle mes provisions de pain, de saucisson, de fromage de brebis, de chocolat, je prends au passage des madeleines qui me font envie et une grosse tomate que je mange immédiatement. Leur fromage n’est pas mal, mais leur saucisson est excellent !

Le temps de tout ranger dans mon sac, je repars ensuite vers Eyne, d’abord par la route, puis par des chemins bucoliques à travers la campagne. J’arrive à Eyne (1560 m) vers 9h30. Je dois impérativement recharger mon matériel électronique pour être autonome les prochains jours, je me rends donc directement à la maison de la vallée et au restaurant l’Indret à côté.
Je m’installe sur la terrasse et commande une assiette de charcuterie et de crudités malgré l’heure matinale. Le patron est en plein préparatif du rush de midi, mais il accepte finalement de me servir. J’en profite pour mettre ma batterie à charger, puis je fais sécher tout mon matériel et fait ma lessive en profitant du vent et du soleil. Mon chargeur est certes léger mais peu puissant et le chargement prend un temps conséquent.
Pendant ce temps les touristes défilent devant la porte de la maison de la vallée qui reste désespérément close. Enfin vers 10h30 la personne en charge de la maison arrive, elle ne s’était pas réveillée le matin. J’en profite pour lui emprunter un chargeur rapide, ce qui me permet de charger ma batterie et mon téléphone en même temps. Je lui achète également un sachet de croquants aux amendes, petite gourmandise pour les prochains jours. Enfin après avoir rechargé tout mon matériel et regardé 3 fois le diaporama de la vallée d’Eyne, il est temps de repartir à midi passé.

Bolquère.

Vers Eyne.

Je sors du village sous le soleil et m’engage dans la vallée. Le sentier est agréable et ombragé dans la forêt. Il monte progressivement en franchissant des verrous successifs. La foule du départ disparaît peu à peu. Je sors finalement de la forêt et me rapproche vers 16h00 du Pla de la Beguda (2335 m) où j’envisageais de bivouaquer, mais la place est occupée par un troupeau conséquent, sans compter quelques chevaux. J’avise alors une petite vallée latérale sur la droite avec un torrent qui semble plus calme et hors de vue du sentier. Je m’installe pour la nuit sur une petite terrasse herbeuse au bord du torrent.
Je passe une fin d’après-midi tranquille et agréable. Plus tard le vent se lève, la température fraichit et le ciel se couvre. J’arrime soigneusement la toile du tarp pour limiter le bruit et je finis par m’endormir.

Vallée d’Eyne.

Bivouac près du Pla de la Beguda.

Dermochelys · 02-09-2022 08:18:14

Je savoure toujours autant les photos Tout des bons souvenirs des quelques randos à la journée que j'avais faites dans ces coins catalans (hors saison touristique )

Cat 09 · 02-09-2022 13:06:06

Encore de beaux souvenirs ravivés ! Vers le Valier, ma première itinérance en solo . La cabane d'Artigue ou Mespelat, que j'avais renommée la kaban'kipu, en allant en Espagne avec mes gamins en août 2019. Et tant d'autres balades, seule ou accompagnée, en itinérance ou à la journée, l'été ou en mi-saison .
J'ai à nouveau voyagé avec toi, merci beaucoup ! Aïe... Ça me donne envie de repartir, et ce n'est pas prévu tout de suite...

Et c'est très drôle, quand on est aux mêmes endroits, on prend les mêmes photos !

Refuge et Etang Fourcat, le 15 octobre 2019

Stéphane_33 · 02-09-2022 13:34:05

Bonjour Cat,
J'ai finalement été agréablement surpris par l'état des cabanes où je suis passé même si elles sont plus ou moins en bon état ou confortables.
La cabane de Mespelat ne sentait plus mauvais, et plusieurs autre signalées sales et pleines d'ordures avaient manifestement été nettoyées. J'en profite pour remercier les personnes qui s'impliquent dans la préservation de ces abris si utiles pour nous.

Et bien sûr, au plaisir de te rencontrer sur les sentiers
Stéphane.

Dernière modification par Stéphane_33 (02-09-2022 13:34:58)

Stéphane_33 · 02-09-2022 16:58:09

Cinquantième-deuxième étape, lundi 15/08/2022 : Pla de la Beguda – Porteille de Rotja : 22,68 Km, D+ 1362 m, D- 1226 m.
Des isards sur les crêtes.
Après quelques averses dans la nuit, le ciel est couvert et le vent glacial quand je me lève ce matin. La météo est très instable pour toute la journée, avec encore des orages annoncés dans l’après-midi, j’ai donc décidé de limiter le parcours sur les crêtes en prenant le GR11 après le col de la Vaca. Je plie le camp rapidement et me dirige vers le Pla de la Beguda peu après 7h00. Les chevaux me regardent passer placidement, mais dès que j’approche du troupeau de veaux, ils se précipitent vers moi en rangs serrés et commencent à m’encercler. Je lève mes bâton et hausse la voix pour m’extirper de ce piège animal, et ils finissent par me laisser poursuivre ma route.

La monté me réchauffe les mains et j’arrive au col de Nuria (2680 m) vers 8h00. Je tombe nez à nez avec un jeune isard qui débouche devant moi à une dizaine de mètres. Nous nous regardons quelques instants, il souffle l’air pas content de me voir là et repart d’où il est venu. Je ne m’attarde pas au col où souffle un vent glacial, je suis les crêtes qui se dessinent fantomatiques dans les nuages. Un peu plus haut je croise un randonneur emmitouflé dans sa doudoune en train de se faire chauffer une collation à l’abri d’un petit muret, je me demande s’il a dormi là …

J’arrive au Pic d’Eyne (2786 m) dans le brouillard et en plein vent, heureusement la suite du parcours est plus abritée car légèrement en dessous de la ligne de crête. Le paysage se dégage au gré des nuages lorsque je traverse vers le Pic des Nou Fonts (2861 m), j’aperçois en contrebas une harde d’isards. Je passe ensuite le col des Nou Fonts (2652 m) où je rejoins le GR11 venant du côté espagnol.

Vers le Pic des Nou Fonts.

Vue vers le Pic d’Eyne dans les nuages.

Pic des Nou Fonts.

Isards sous le Pic des Nou Fonts.

Pla des Nou Fonts.

Les crêtes se poursuivent avec le Pic de la Fossa del Gegant (2799 m) sur les flancs duquel je vois passer une grande harde d’isards, puis le col de Nou Creus (2796 m) avec ses 7 croix, le col de Carança (2725 m), le pic supérieur de la vaca (2826 m) et enfin le col de la Vaca (2793 m) où j’arrive vers 10h30.

Vers le Pic de la Fossa del Gegant.

Vue vers l’Espagne.

Pic des Nou Fonts, Pla des Nou Fonts.

Sur les crêtes.

Col de Nou Creus.

Vers Nuria.

Col de Carança.

Vue vers l’Espagne.

Etang bleu, Etang Noir, Estany de Garança.

Du col de la Vacca, je quitte les crêtes et redescends côté espagnol en suivant le GR11, je passe devant l’Orri de Tirapits puis je rejoins le fond de la vallée pour remonter vers le col de la Marrana (2593 m) où je retrouve de nombreux randonneurs. Du col je laisse le chemin vers le refuge d’Ulldeter sur la droite pour couper à travers les pistes de ski jusqu’à la station de Walter 2000 (2166 m). Il est 13h00 je m’arrête un peu plus loin à l’écart de la foule pour déjeuner.

Cabane de Tirapits.

Vers le col de la Marrana.

Walter 2000.

Je repars après une courte pause en direction de la Porteille de Morens (2383 m). Je dépasse au début de la montée 2 espagnols lourdement chargés : non seulement ils ont de gros sacs à dos, mais également des cabas chargés de provisions à la main. Ils me demandent si le refuge de la Porteille de Rotja est loin, ils comptent y passer la nuit. Je réponds prudemment qu’ils sont loin d’être arrivés très dubitatif sur leur chargement.

Comme je passe la Porteille de Morens, un premier grondement de tonnerre retentit et le ciel se couvre rapidement. J’accélère le bas en basculant côté français, je suis sur un vaste plateau un peu sous la crête, pas très rassurant par temps d’orage. Je poursuis ma route en surveillant le ciel, les premières gouttes de pluie arrivent et l’orage se rapproche mais semble vouloir rester du côté espagnol. Lorsque j’arrive à la Porteille de Callau (2387 m) le temps se dégrade franchement et je me retrouve dans les nuages. Je me demande si la foudre peut frapper dans le brouillard. Je décide de prendre un sentier alternatif qui passe plus bas et s’éloigne du sommet du Roc Colom. Je trace mon chemin à travers la prairie et j’arrive finalement à la cabane de la Porteille de Rotja (2377 m) vers 15h15.

La cabane est rustique et dans un état médiocre, mais elle m’offre un bon abri de la pluie, des couvertures ont été placées sur les lits, sur la table et devant la porte pour masquer la misère. J’observe les nuages noirs et un magnifique arc en ciel, finalement l’orage reste côté espagnol et finit par s’éloigner. Au loin un pan de montagne est entièrement blanc, recouvert de grêle qui fond ensuite petit à petit. Je profite de l’accalmie pour aller chercher de l’eau aux sources du Tech en contrebas sur le versant espagnol, et je m’installe pour la nuit alors que l’orage continue à gronder aux alentours.

Plus tard un couple de randonneur arrive à la cabane. Ils font la HRP sans tente, dormant soit à la belle étoile, soit en cabane ou refuge. Finalement ils décident de poursuivre leur route jusqu’à Pla Guillem pour se rapprocher du Canigou qu’ils ont prévu de passer le lendemain, je reste donc seul pour la nuit, avec la compagnie des vaches qui se regroupent en fin de journée près du col. Le soir le vent froid se lève, la cabane de tôle non isolée devient rapidement glaciale, ce sera la nuit la plus froide de ces 3 semaines.

Cabane de la Porteille de Rotja.

Col de la Porteille de Rotja.

Hervé27 · 02-09-2022 17:12:08

Salut Stéphane

Finalement encore 24h de retard sur toi à la Porteille de Rotja ... J'y passerai le 16 en fin de journée, n'y faisant qu'une pause-café ...

Stéphane_33 · 02-09-2022 17:31:22

Quel suspens ! Bon, je vais m'atteler à la journée suivante

Stéphane_33 · 02-09-2022 20:36:30

Cinquantième-troisième étape, mardi 16/08/2022 : Porteille de Rotja – Refuge Arago : 20,62 Km, D+ 610 m, D- 896 m.
Par monts et par vaux.
Le beau temps est de retour ce matin, mais il fait froid. Je pars vers 7h30 pour une longue traversée le long des crêtes par un chemin agréable. La lumière du petit matin est très belle et sublime les paysages. Je rejoins la Collade des Roques Blanches (2252 m) vers 9h00. Alors que je m’engage sur le chemin vers Pla Guillem, un troupeau franchit la crête derrière moi, il est accompagné d’un patou qui aboie furieusement dès que je fais mine de m’arrêter et de regarder dans sa direction. Je ne m’attarde pas et poursuit ma route jusqu’à rejoindre le plateau de Pla Guillem (2277 m) vers 10h30. Le paysage est dépaysant, avec ses étendues d’herbe à perte de vue et les chemins bordés de pierres dressées. Je visite le refuge, propre et fonctionnel, puis je descends jusqu’à la Collade de la Roquette (2083 m). Là aussi des chiens aboient furieusement à proximité sans que je puisse les voir. J’emprunte ensuite un sentier bien raide pour gagner le fond de la vallée, de là une piste conduit jusqu’au refuge de Mariailles (1680 m) ou j’arrive à midi. J’attends 12h30 pour pouvoir déjeuner au refuge.

Sous les Esquerdes de Rotja au petit matin.

Pla Guillem.

Vers le refuge de Mariailles.

Après un bon repas, je reprends ma route sur le GR10, que je quitte après la traversée du Cady pour rejoindre vers 15h00 le refuge Arago (2100 m) où j’ai prévu de dormir. Comme d’habitude la météo annonce des orages pour le lendemain, je veux mettre toutes les chances de monter au Canigou de mon côté en m’approchant au plus près. Le refuge Arago est une cabane du CAF non gardée, petite mais confortable, avec des lits et une table en bois. On peut raisonnablement y dormir à 6.

La source se trouve juste après le refuge à droite du chemin. L’eau coule sous une petite arche en pierre, hélas le débit est très faible et quasiment impossible à récupérer au ras du sol, mais surtout l’endroit est souillé par des restes de nourriture et autres kleenex. Les 2 ou 3 petits écoulements d’eau à côté ne valent pas mieux, et toute la zone humide sous le refuge est dans un état consternant, parsemée de papiers toilette et de mouchoirs. En quelques minutes, je vois plusieurs randonneurs qui sont nombreux à descendre à cette heure s’arrêter devant le refuge, et faire 3 pas pour uriner en contrebas au lieu de s’éloigner de la source. Je suis dégouté par ce spectacle et par la bêtise des gens.

Il me faut néanmoins trouver de l’eau pour la nuit. Dans le pire des cas je devrai descendre au fond de la vallée où coule un torrent, mais c’est assez loin et peut-être difficilement accessible. Le meilleur outil pour trouver de l’eau, après l’observation du terrain, c’est l’ouïe. Je m’éloigne un peu en contrebas du refuge et finit par entendre un bruit d’écoulement. En me guidant au son je découvre une autre source sous le sentier un peu avant le refuge. Quelqu’un y a judicieusement placé un bout de tuyau pour recueillir l’eau. La végétation dense qui pousse à cet endroit rend la source invisible, et surtout la protège des « pisseurs » et autres « pisseuses » indélicats. Je remplis ma gourde et garde ce trésor pour moi …

En fin d’après-midi un couple de randonneurs arrive pour dormir sur place. Ils ont loué une tente Décathlon et tiennent absolument à l’utiliser malgré le vent qui se lève. Plus tard un autre groupe passe également mais finalement personne ne s’arrête et j’ai le refuge pour moi seul. J’y passe une très bonne nuit, au chaud et bien à l’abri du vent.

Refuge Arago.

Hervé27 · 02-09-2022 21:38:24

Salut Stéphane

Tu rédiges plus vite que ton ombre !

Comme j’étais déjà passé 3 fois par les abords du Canigou, j’ai innové cette année en changeant de crête.

À la Porteille de Rotja, je suis resté sur la crête frontière, et ai donc longé la vallée du Tech par le Sud. C’est ainsi que j’ai court-circuité Amélie pour rejoindre Les Salines sans descendre en vallée.

Ce fut épique, mais il faudra attendre le 43ème épisode pour les détails…

Stéphane_33 · 02-09-2022 21:55:14

Ah, je suis curieux de te lire, j'avais regardé un itinéraire un peu équivalent ...
Je vais donc attendre l'épisode 43

Stéphane.

laxmimittal · 03-09-2022 00:37:40

"Le beau temps est de retour ce matin, mais il fait froid."

tu ne connais pas ta chance

L.

Stéphane_33 · 03-09-2022 17:28:34

Cinquantième-quatrième étape, mercredi 17/08/2022 : Refuge Arago – Refuge des Cortalets : 7,8 Km, D+ 650 m, D- 605 m.
Au sommet du Canigou.
J’attendais la météo du jour pour décider si le prenais le GR10 ou si je montais au Canigou, il fait beau ce matin, ce sera donc le Canigou malgré le temps très instable prévu. Je pars peu après 7h15 sous le ciel bleu et avec un petit vent bien frais, une mer de nuage est visible plus bas dans la vallée. J’aperçois 3 tentes près du refuge en passant, tout le monde dort encore. Je rejoins le Pla de Cady (2300 m) d’où je commence enfin à apercevoir le Canigou. J’arrive ensuite à la Fonte Nostra, je remplis ma gourde et bois longuement, elle est bien fraiche. Le chemin bien balisé et sans difficulté monte dans la rocaille puis rejoins la base de la cheminée finale par une longue traversée. Le Canigou se rapproche, je distingue dans le soleil levant la croix au sommet et une silhouette qui se découpe le ciel, il y a déjà du monde là-haut.

Petit matin au refuge Arago.

Le Canigou se dévoile.

Fonte Nostra, bien fraiche.

Approche finale vers la cheminée.

La cheminée pour accéder au sommet ne se dévoile qu’au dernier moment. Quelques jours plus tôt, le 7 août, un énorme bloc de pierre s’est détaché sous le sommet, blessant au passage 5 personnes qui se trouvaient dans la cheminée à l’occasion d’une course de trail. Le passage est resté fermé 2 jours, depuis les gardiens des refuges des Mariailles et des Cortalets sont venu dégager tous les blocs instables pour sécuriser l’itinéraire.

Je suis absolument seul ce matin sur cette face du Canigou, je range mes bâtons et commence à progresser en suivant les balises. Le bas de la cheminée est plutôt facile et ressemble à un escalier aux larges marches. Il convient de faire attention à ne pas faire partir les nombreuses pierres présentes un peu partout. Au fil de la montée la pente se redresse et le passage devient plus étroit pour être quasi vertical dans la partie finale. Il n’y a pas de réelles difficultés techniques par beau temps car les prises sont nombreuses et sécurisantes, mais l’exposition au vide est réelle et la chute interdite (le passage prend 10 mn et est classé T4).

J’émerge au sommet du Pic du Canigou (2784 m) à 9h00. La lumière est magnifique et le paysage grandiose. Nous sommes 5 ou 6 au sommet à profiter de ce moment d’exception avant l’arrivée de la foule.

Sommet du Canigou.

Vue du sommet.

J’entame ensuite la descente par la voix normale, beaucoup plus civilisée et fréquentée. Je croise du monde, notamment une famille avec 2 très jeunes enfants futurs montagnards déjà bien aguerris, je les encourage au passage. J’arrive au refuge des Cortalets (2150 m) à 10h45 alors que le temps commence à se dégrader. J’ai réservé pour le repas du soir, et je me dis que j’apprécierais bien le confort d’une chambre plutôt que de bivouaquer sous l’orage. C’est mon jour de chance, le refuge était complet mais il y a eu des désistements à cause de la météo, la jeune fille qui me reçoit me demande si j’ai envie de bien dormir et me propose une chambre de 2, je la remercie chaleureusement. Seul bémol, face à la pénurie d’eau les douches sont fermées, seuls les robinets sont utilisables, mais au moins l’eau est potable.

Je déjeune au refuge et profite du début d’après-midi pour faire ma lessive. Le refuge des Cortalets est grand mais agréable et l’accueil de l’équipe très sympathique. Le passage est important et l’animation augmente au fil des heures. Vers 16h00 le temps tourne définitivement à l’orage avec pluie et grêle jusqu’en fin de soirée. La salle se remplit de « naufragés », venant se sécher à l’abri. Certains ont vu leur tente de bivouac inondée et essaient de faire sécher leurs sacs de couchage. C’est la chasse au prises électriques pour recharger le matériel électronique, heureusement je m’y suis pris en avance.

Vers 19h00 je fais connaissance de mon colocataire de chambrée qui vient d’arriver avec une autre randonneuse. Ils se sont rencontrés vers le refuge des Mariailles en début d’après-midi et ont décidé de tenter ensemble l’ascension du Canigou en profitant d’une courte amélioration de la météo. La montée par la cheminée s’est bien passée, mais l’orage a débuté juste après leur arrivée au sommet. Ils ont dû descendre sous l’orage et la grêle avec la peur de leur vie … Pendant ce temps, 2 personnes arrivées blessées au refuge sont évacuées par une ambulance tout terrain montée par la piste. Heureusement le repas du soir bien au chaud permet à tout le monde de récupérer.

Clot des Estanyol près du refuge des Cortalets.

Hervé27 · 03-09-2022 17:46:25

Tu as bien géré ta fenêtre météo

Pour ma part j'ai dégusté sous l'orage avant d'arriver à destination, trompé par des prévisions fluctuantes ...

Mais bon, je n'étais déjà plus aux mêmes altitudes !

Stéphane_33 · 04-09-2022 09:28:30

Cinquantième-cinquième étape, jeudi 18/08/2022 : Refuge des Cortalets – Refuge de Batère : 16,15 Km, D+ 308 m, D- 973 m.
Dans les collines.
Après les orages de la nuit l’air est frais et humide ce matin. Je prends un bon petit déjeuner au refuge et je m’engage vers 7h15 sur le GR10. Le sentier serpente à flanc de colline à travers bois. Je passe l’épave incongrue d’un avion DC3, puis l’itinéraire descend de façon assez abrupte vers le col de Raz Del Prat Cabréra (1738 m).

Du col je poursuis toujours sur le GR10, le sentier est quasiment horizontal et agréable sous les arbres. La haute montagne est maintenant derrière moi, au profit de collines débonnaires. Je suis à un moment bloqué par une vache allongée au milieu du chemin, à gauche c’est le vide et à droite des rochers. Je me faufile le long des rochers et je passe à quelques centimètres de ses cornes que je me passerais bien de voir de si près, heureusement elle me laisse passer placidement.

J’arrive à l’abri du Pinatell tout en bois (1650 m), la fontaine à l’extérieur est à sec, l’intérieur est propre mais il y a toujours un papier sur la table indiquant la présence de punaises de lit, mais sans date … Un peu plus loin je rejoins la cabane ONF de l’Estanyol (1475 m), solide bâtisse, propre et avec des lits superposés. La fontaine à l’extérieur coule à peine, avec un mince filet d’eau.

Vue du refuge des Cortalets au petit matin.

Traversée à travers bois.

Le sentier se poursuit toujours en sous-bois jusqu’au col de la Cirère (1731 m) où j’arrive à midi. Comme j’envisage de m’y arrêter pour déjeuner le tonnerre commence à gronder sur les crêtes en face. Je n’insiste pas et poursuis ma route. Le chemin passe près des anciennes mines de fer aux curieux paysages puis près d’une prise d’eau qui coule abondamment. J’arrive finalement au refuge de Batère (1500 m) peu après 12h30, j’ai réservé pour le repas et pour la nuit.

Finalement l’orage passe au loin, avec juste une petite averse de pluie. Alors que je mange sur la terrasse, mon voisin de chambre de la veille arrive et se joint à moi. D’après ses informations il n’y a plus aucun point d’eau entre Amélie et Las Illas et il se pose des questions pour la suite, finalement il repart pour Amélie.

Quant à moi je m’installe au refuge, et profite des douches qui fonctionnent ! Je discute avec les randonneurs de passage et passe un après-midi tranquille. Le soir au repas, l’un des participants nous explique qu’il n’est pas en vacances mais qu’il travaille. Il est là pour faire des mesures de la teneur en métaux de l’eau compte tenu de la présence des anciennes mines de fer et nous rassure en nous disant qu’elle semble très pure.
Nous sommes 3 dans la chambre et je passe une nuit calme et reposante.

Col de la Cirère.

Vers le refuge de Batère.

Edit : modification "aucun point d’eau entre Amélie et Las Illas"

Dernière modification par Stéphane_33 (05-09-2022 21:07:11)

bernard_lyon · 04-09-2022 10:29:23

Stéphane_33 a écrit :

#664522J’arrive à l’abri du Pinatell tout en bois (1650 m), la fontaine à l’extérieur est à sec, l’intérieur est propre mais il y a toujours un papier sur la table indiquant la présence de punaises de lit, mais sans date … Un peu plus loin je rejoins la cabane ONF de l’Estanyol (1475 m), solide bâtisse, propre et avec des lits superposés. La fontaine à l’extérieur coule à peine, avec un mince filet d’eau.

Intéressant ! Le 25 juillet quand je suis passé à la cabane de l'Estanyol, la fontaine coulait abondamment. Pas regardé au Pinatell.

Stéphane_33 · 04-09-2022 10:54:43

Cinquantième-sixième étape, vendredi 19/08/2022 : Refuge de Batère – Amélie-les-bains : 16,51 Km, D+ 36 m, D- 1321 m.
Retour vers la civilisation.
Aujourd’hui je ne suis pas pressé et l’étape s’annonce tranquille. Je pars vers 8h00 sous le soleil et je prends une piste en direction de la tour de Batère qui est en cours de rénovation. Je suis un chemin en balcon avec une vaste vue sur les collines, au loin j’aperçois les premiers scintillements de la mer méditerranée.

Tour de Batère.

Vue sur les collines.

Vers la Méditerranée.

J’arrive au col de Formentera (1133 m) vers 9h30. Le chemin suit l’ancienne voie ferrée des mines de fer jusqu’aux ruines de la gare minière de Formentera (1130 m). Je descends ensuite au col de la Reducta (870 m), d’où je prends une piste qui rejoins de petits hameaux. L’itinéraire emprunte ensuite un petit sentier qui descend à travers les chênes verts jusqu’à Amélie-les-bains (220 m) sous une chaleur écrasante. Il est midi quand j’arrive, j’ai tout juste le temps d’acheter du pain et des provisions avant la fermeture à 12h30. Je me dirige ensuite vers le camping Amelia à la sortie de la ville.
Le camping dispose de tables de pique-nique couvertes et d’une salle wifi avec des prises électriques. Les emplacements sont malheureusement peu adaptés aux tentes car en partie couverts de graviers, je m’installe tout au bord sur le peu d’herbe disponible.

Le lendemain samedi je rentre sur Bordeaux à regret après ces 19 jours de marche qui m’ont enthousiasmé, pour reprendre le travail dès lundi. Je prends le car jusqu’à Perpignan (1 euro le trajet !), puis le train jusqu’à Narbonne et enfin un autre train jusqu’à Bordeaux où j’arrive en fin d’après-midi. Je suis déjà impatient de revenir pour terminer les 3 étapes qui me restent jusqu’à Banyuls.

laxmimittal · 04-09-2022 12:41:37

un grrrand merci Stéphane;

je n'ai pas pu attendre ce soir pour lire la fin.

L.

Stéphane_33 · 04-09-2022 12:49:17

c'est moi qui vous remercie, grâce à vous je revis une deuxième fois ces moments de marche
Stéphane.

Stéphane_33 · 04-09-2022 12:53:07

Retour sur ces 3 semaines de marche.
Je garderai un très bon souvenir de ces 19 jours de marche. J’ai aimé la beauté et la variété des paysages, les forêts ariégeoises, les étangs, les vallons solitaires, les sommets, tout était magnifique. J’ai aussi beaucoup apprécié l’itinéraire, alternance de passages engagés et de sentiers plus faciles, les passages hors sentier et tout le travail d’orientation, les moments de solitude et ceux de partage, et bien sûr les 3 sommets avec le Mont Valier, le Carlit et le Canigou. Je ne me suis jamais senti en difficulté, le plaisir de la découverte était au rendez-vous, même si j’ai un peu râlé contre les orages.
Je craignais la chaleur, finalement je n’ai dû la subir que les 3 premiers jours. Au-delà j’ai dû composer avec les orages et leur lot de stress, mais qui m’ont aussi apporté la fraicheur des nuages. J’ai eu la chance d’avoir du beau temps quasiment tous les matins, me permettant de marcher confortablement à la fraiche et à l’ombre tout en profitant des paysages. Finalement j’ai eu globalement de la chance avec les conditions météo.
C’était aussi une première pour moi de marcher pendant 3 semaines, et bien je n’avais qu’une envie en arrivant à Amélie-les-Bains, c’était de continuer. J’ai rapidement pris le rythme, et après une semaine le corps s’habitue et la marche devient naturelle.

Liste de matériel :

	Total	Sac	Sac conso	Banane	Sur soi
Tente / Couchage	1311	1311	0	0	0
Tarp 1 Place DIY Silpoly 15D + cordes, bloqueurs	320	320
10 sardines Alu + sac	76	76
PolyCree 1,5 X 2,5 m	67	67
Sac de couchage Cumulus X-Lite 300 + sac DIY	493	493
Matelas gonflable Therm a rest - Neo Air Xlite - Regular	355	355

Portage	701	661	0	40	0
Hyberg - Sac à dos ultra léger ATTILA X 55l	605	605
Sac Niloflume	30	30
Banane Décathlon	40			40
Sitpad	26	26

Cuisine	172	144	0	28	0
Briquet	12	12
Gourde Platypus 2 litres	36	36
Gourde Bouteille eau 1 l	36	36
Opinel - Couteau N°8 Effilé Hêtre	28			28
Cuillère	5	5
Sawyer - Micro filtre	55	55

Orientation	205	0	0	0	205
Boussole Décathlon C300	33				33
GPS Cross	172				172

Pharmacie	126	71	0	55	0
Pansements + emballage	28	28
Paracétamol	8	8
Pince à écharde	2	2
Tire-Tiques	2	2
Stick lèvres	15			15
Crème solaire	40			40
Micropore	11	11
Coupe ongle	20	20

Toilette	89	79	0	10	0
Brosse à dent	5	5
Savon	25	25
Serviette Sea to summit Airlite	23	23
Gant / essui tout microfibre DIY	17	17
Rasoir	9	9
Papier toilette	10			10

Divers	623	386	0	237	0
Papiers, clés (CI, vitale, Visa, liquide, Chèques)	20			20
Téléphone Pixel 4a 5G + coque	202			202
Frontale Nitecore T360 modifiée	25	25
Câbles USB A vers B/C	12	12
Batterie Boulanger 10000 mAh	185	185
Panneau solaire classeur TOMTOP	78	78
Chargeur secteur	28	28
Sachets	20	20
Cordelette	14	14
Réparation matelas	10			10
Duck tape	15	15
Couture	4	4
Etui lunette DIY	5			5
Moustiquaire de tête DIY (Circonférence 100 - Hauteur 45 cm)	5	5

Vêtements	1734	1724	0	10	0
Polaire légère Décathlon MH100	210	210
Doudoune TREKKING montagne duvet Décathlon	290	290
Cape pluie Elémentaire	240	240
VESTE COUPE VENT Decahtlon - FH500 HELIUM WIND T L	118	118
Pantalon inperméable Décathlon trail running Kalenji	165	165
Guêtres DIY pluie	20	20
Bonnet Décathlon	22	22
T-shirt Mérinos ML Décathlon nuit	188	188
Pantalon décathlon MH100 HOMME GRIS QUECHUA	195	195
Rechange chaussettes Woolpower socks liner x2	84	84
Rechange slip x1	42	42
Masques	10			10
Sandales	150	150

Total sac hors nourriture	Total	Sac	Sac conso	Banane	Sur soi
Total	4961	4376	0	380	205

Portage sur soi	1623	0	0	0	1613
Slip	42				42
Chaussettes Wollpower socks liner	42				32
Chemise manches longues Taille S Fjällräven Abisko Hike Shirt LS M	150				150
Pantalon décathlon MH100 HOMME GRIS QUECHUA	195				195
Chaussures La Sportiva TX4 basses	770				770
Bâtons Fizan compact	322				322
Mouchoirs tissu	20				20
Chapeau Décathlon MT900	60				60
Foulard	22				22

Total hors nourriture	Total	Sac	Sac conso	Banane	Sur soi
Total	6584	4376	0	380	1818

Nourriture	3595	0	3595	0	0
eau	1000		1000
Pain (200 g par jour) : midi	700		700
Amandes (20 g par jour)	300		300
Cacahouètes salées	120		120
Raisins secs (20 g par jour)	300		300
Crakers matin	200		200
Chocolat (50 g par jour)	300		300
Croquants aux amandes	125		125
Saucisson (40 g par repas)	300		300
Fromage (30 g par repas)	250		250


Total	Total	Sac	Sac conso	Banane	Sur soi
Total	10179	4376	3595	380	1818
		8351

Le poids de mon sac est resté globalement sous les 8,5 kg en fonction de la quantité d’eau et de nourriture transportée avec au maximum 4 jours d’autonomie, ce qui reste confortable pour moi.

Tente / couchage : le matériel est toujours en parfait état après 3 saisons, le silpoly 15D n’a pas bougé et a vaillamment résisté aux orages, ma feuille de polycree est toujours intacte et je n’ai aucune fuite à déplorer sur mon matelas. Seul bémol, quelques sardines commences à être tordues à force de taper dessus avec des pierres, j’ai commandé 6 sardines DAC en V pour les remplacer.
Je suis très satisfait de mon sac de couchage Xlite 300 pour une utilisation 3 saisons. Selon la température je l’ai utilisé fermé, ou complètement ouvert juste posé sur moi en mode quilt. Il est toujours resté sec malgré les orages et l’humidité de certaines nuits.

Portage : toujours très satisfait de mon sac Hyberg, le bas du sac et des poches latérales commence néanmoins à montrer quelques signes d’usures.

Cuisine / nourriture : je suis parti sans réchaud et donc sans popote ni bol. Je ne regrette absolument pas ce choix, le passage aux gites et refuges m’a permis de varier régulièrement l’ordinaire.
Mes repas du midi et du soir sont composés de pain, saucisson et fromage de chèvre sec ou de brebis. A cela se rajoutent des amandes, des raisins secs, des cacahouètes salées, des crackers, du chocolat noir et des croquants aux amandes à consommer toute la journée. J’ai remplacé en cours de route les crackers par des biscuits style TUC et complété les croquants avec des madeleines. Les aliments plaisir (chocolat, croquants, madeleines, cacahouètes) sont importants pour me donner envie de manger.
Je n’ai pas utilisé le briquet, pris au cas où lors des passages en cabane (bougies …). La combinaison bouteille pour la journée, platypus pour le bivouac et filtre a parfaitement fonctionnée, je n’ai jamais manqué d’eau. J’ai utilisé quelques pastilles de Micropure pour désinfecter mes gourdes lors de mes passages en gîte.

Orientation : je suis parti sans cartes papiers, utilisant principalement OsmAnd avec cartes OSM et IGN sur mon téléphone et mon GPS CROSS avec cartes IGN en redondance. J’ai enregistré ma trace sur le GPS, qui reste très utile par mauvais temps et en cas de besoin de précision de localisation par rapport au téléphone. Je suis par ailleurs conquis par OsmAnd qui répond parfaitement à mon besoin. Je transmets régulièrement avec l’application GPS Status ma position GPS à ma femme à qui j’ai laissé mon itinéraire. Contrairement à ce que je craignais, j’ai pu capter régulièrement du réseau, au minimum tous les 2 jours, en particulier sur les crêtes frontière grâce à nos amis espagnols et andorrans qui ont une excellente couverture.

Pharmacie : j’ai utilisé quelques pansements, la crème solaire pour le nez et les mains et le coupe ongle.

Toilette : pas grand-chose à dire si ce n’est que le rasage de la barbe de 3 ou 4 jours sans mousse n’est pas très agréable ? Le gant de toilette est pour moi un outil indispensable pour se laver avec très peu d’eau. Je n’utilise le savon qu’en gite ou refuge, sinon l’eau me suffit pour me laver. Je n’utilise pas de papier toilette, mais une lingette microfibre.

Electronique : je suis globalement satisfait de mon téléphone Pixel 4a 5G, pour un poids contenu il me sert d’appareil photo de qualité satisfaisante pour mon usage, et pour l’orientation. Je le laisse la plupart du temps en mode avion sauf pour envoyer quelques SMS. Dans ces conditions je consomme moins de 20 % par jour, ce qui me permet de tenir 5 jours.
Je devais recharger régulièrement mon téléphone et mon GPS. Le panneau solaire ne m’a été cette année d’aucune utilité, le matin je marchais à l’ombre et face au soleil, l’après-midi les nuages orageux ne permettaient pas une charge efficace. Je n’ai globalement pas été gêné grâce à ma batterie 10000 mAh Boulanger, sauf à Eyne où j’ai dû faire une halte pour tout recharger. J’étais parti avec un chargeur basique sans charge rapide, pour 10 grammes de plus je prendrai un chargeur plus efficace la prochaine fois. Je suis très satisfait de la batterie Boulanger, elle se recharge aussi bien sur secteur qu’avec le panneau solaire, l’indicateur de charge est très pratique, et elle ne se décharge pas du tout même sur une longue période.

Vêtements : je marche en pantalon et chemise manche longue pour me protéger du soleil. Le coupe-vent est devenu un élément indispensable pour moi, très léger et respirant à porter sur la chemise ou sur la polaire en dynamique, ou le soir au bivouac sur la doudoune.
J’ai remplacé l’ensemble veste de pluie et sur sac par une cape de pluie Elémentaire. Cette cape est basique et bon marché (pas respirante), mais très solide et parfaitement étanche. Elle s’ouvre totalement ce qui permet une bonne aération en marchant. Je l’utilise bien sûr en protection de la pluie, mais aussi comme tapis de sol pour la sieste, ou pour poser mes affaires quand je vide mon sac, pour me protéger des courants d’air sous le tarp, pour monter le tarp quand le sol est mouillé (très pratique pour s’agenouiller), pour protéger mes affaires la nuit, bref un outil à tout faire que je n’ai pas peur de mettre à rude épreuve.
Le bonnet léger est indispensable pour moi, de jour comme de nuit dès qu’il y a du vent où qu’il fait frais.
J’ai utilisé le pantalon de pluie 2 fois, j’aurais pu m’en passer au prix d’un moindre confort. Je l’emporte aussi comme protection contre le froid, mon pantalon étant très léger, mais cela n’a pas été utile.
Je suis passé à des chaussette Woolpower socks liner, plus fines que les Woolpower 200. J’en suis très satisfait, elles sont confortables même avec des chaussures mouillées, pas trop chaudes pour une utilisation en été, et sans problème d’odeurs.

Marche : j’ai perdu la pointe de mes 2 bâtons Fizan compacts à 2 jours d’intervalle. Certes je ne les ménage pas et ils ont soufferts dans les éboulis mais c’est quand même surprenant. Je les ai remplacées en rentrant après commande de nouveaux embouts chez Arklight Design, livrés en 2 jours.
Je suis parti avec mes chaussures La Sportiva TX4 taille basse (j’ai aussi le modèle Mid GTX), découvertes grâce à RL. Je suis toujours aussi satisfait de leur confort et de leur accroche exceptionnelle sur tout type de terrain. La taille basse ne m’a pas du tout gêné quelque soit le terrain. Elles ont pris l’eau lors de 2 gros orages, mais elles ont séché rapidement le lendemain, j’ai dû aussi passer un peu de temps le soir pour retirer toutes les brindilles d’herbe accrochées aux chaussettes. Seul bémol, le dessus de la semelle intérieure commence déjà à s’user, à part cela elles n’ont pas bougé.

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#126 31-08-2022 21:50:47

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#127 31-08-2022 23:01:03

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#128 31-08-2022 23:29:08

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#129 01-09-2022 19:49:11

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#130 01-09-2022 20:45:20

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#131 01-09-2022 21:01:02

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#134 02-09-2022 13:06:06

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#148 04-09-2022 12:41:37

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