[Récit + liste] Grand Tour du Vexin Normand : J4, fin et bilan

Hervé27 · 06-06-2020 12:11:32

Salut azerty ,

azerty a écrit :

#573512la gestion de l'eau est à revoir

Si c'était à refaire je serai resté à ma configuration d'emport normale de 4 litres (au lieu de 3 ici). Cela ne m'aurait toutefois été utile que pour ce dernier bivouac, et encore pas pour l'hydratation mais pour l'hygiène (toilette / lessive). Pour que l'itinéraire reste aussi "nature" que possible, je ne pouvais pas en même temps passer par tous les villages les cimetières possibles : cela aurait rallongé et fait perdre pas mal de charme. Sur ce dernier soir j'ai aussi voulu "pousser" le programme en rajoutant 1 h pour aller jusqu'au bivouac suivant.

azerty a écrit :

#573512Et heureusement que tu étais en Normandie car dans les régions 'normales' il a fait très chaud ce week end.

Les clochemerles normando-bretons me laissent indifférents, je suis marseillais ...

Hervé27 · 07-06-2020 13:15:17

J4, lundi 1er juin, 5h00

La nuit a commencé avec les moustiques qui, comme je l'avais espéré, se sont faits plus rares avec la fraîcheur nocturne relative. Il en est néanmoins resté suffisamment pour m'agacer de temps à autre. C'est ensuite un vent tourbillonnant qui a ajouté à mes difficultés dans un abri que j'avais trop bien ventilé : toujours un courant d'air sur le visage quel que soit le côté duquel je me tournais. S'y ajoutait encore l'inconfort de dormir dans la moiteur pégueuse de ma crasse de la veille par-dessous mes vêtements de nuit. Ultime complication : après le repos musculaire initial dans la douceur de mon duvet, c'est la surchauffe dans une nuit pas assez fraîche qui m'a obligé à me restreindre au seul SOL Escape Bivy, puis à changer encore de configuration dans la fin de nuit enfin un peu plus fraîche … Bref, pas la meilleure des nuits …

il est 5h00, Pioulou s'éveille ...

Je remballe avec plus d'efficacité qu'au 1er jour. Mes vêtements de marche d'hier posés sur un buisson ont bien séché, mais je n'ai pas envie de renfiler leur odeur. De plus, avec mes craintes hier des coups de Soleil, j'opte cette fois-ci pour marcher avec collant et manches longues … d'où l'intérêt d'avoir des vêtements de nuit qui soient aussi des vêtements de marche. Je m'économise d'avoir à me changer et entame cette ultime journée de rando "en pyjama" .

Je quitte momentanément la forêt et traverse les champs en direction de Senneville tandis que le Soleil est encore sous l'horizon des blés encore verts. Correctement hydraté hier soir et cette nuit par mes économies sur la toilette et la lessive, il me reste 1/4 de litre qui me permet de passer outre le cimetière de Senneville et d'attendre celui de Connelles au 7ème km. La descente forestière vers le hameau de Vatteport est bien sympa, jusqu'à la rencontre avec la haute ramure d'un gros arbre tombé et affalé en travers du sentier. La traversée des branchages enchevêtrés n'est pas en soi trop difficile, cela met du piment à tout risque de monotonie .

ça va chauffer

le GR2 est dessous

Aussitôt atteint le niveau de la Seine, il faut déjà remonter sur le côteau. Pour une fois j'entreprends l'ancien tracé du GR2, à savoir celui qui figure encore sur les cartes IGN mais ne correspond plus à celui tracé sur le terrain. Cette section m'avait toujours échappé et m'était encore inconnue : quel régal ! Le chemin marqué fait remonter directement sur le plateau par un large sentier facile mais sans "attraction" particulière. L'ancien tracé passe quant à lui à flanc de falaise et est aujourd'hui réservé aux amateurs des voies d'escalade. Il est aussi plus "délicat" à entreprendre, amenant à jouer des pieds et des mains ici et là, se faisant souvent assez étroit, et l'absence de marquage faisant craindre la fausse route vers telle ou telle voie d'escalade, si ce n'est la redescente intempestive vers les bords de Seine.

yoyo dans les falaises au petit jour

Les lieux sont enclos, car leur garde est confiée à des ânes qui entretiennent le côteau. Au pied de la falaise de craie, plusieurs abris troglodytes tenteraient le bivouaqueur de passage, si ce n'est que les ânes en sont désormais les principaux occupants, ainsi qu'en atteste le sol crotté et odorant …

âne d'escalade

La section est (relativement) exigeante pour le randonneur en mal d'exercice, mais les lumières rasantes du matin sur la vallée de la Seine, ainsi que les quelques vues vertigineuses sur les falaises au-dessus de ma tête, en font une expérience délicieuse. Les noms des voies d'escalade sont écrits sur la craie, avec des dénominations comme "la fu-fu", "la pas glop" etc...

une fois au-dessus

Un bon raidillon me fait finalement revenir sur le plateau, que je rejoins symboliquement par le franchissement d'une petite échelle métallique permettant de passer la clôture du périmètre. Il est à peine plus de 7h00 mais déjà je croise un groupe de traileurs à l'entraînement : si c'est à dessein qu'ils vont dans cette direction, c'est qu'ils aiment le terrain technique !

Je suis content de n'avoir à redescendre le versant opposé à découvert et en pente douce qu'en cette heure matinale, me permettant d'échapper à l'ardeur du Soleil qui ne manquera pas d'y sévir cet après-midi. Pour ceux qui sont amenés ici par le GR2, évitez de suivre la route asphaltée jusqu'à Connelles : vous pouvez faire tout le trajet par du bon chemin de campagne en contournant la petite forêt du Bois Fleuret, moyennant une courte section de 100 m parfaitement praticable en bord de champ. Les chevreuils évacuent les champs de blé à mon approche, faisant des bonds parfois impressionnants de hauteur …

jarret de chevreuil

Connelles est atteint à 7h45, avec ses habitats troglodytes, sa jolie petite église, et surtout son cimetière et son robinet d'eau juste au bord du tracé : détour minimal pour ravitailler ! Je prévois presque 2 litres car j'anticipe de prendre ma pause du matin juste avant le prochain ravitaillement, à 12 km d'ici.

Arrivée à Connelles

Il me faut alors bien accepter 1 km de bord de route incontournable emprunté par le GR2, d'autant moins agréable qu'aucun espace n'y est réservé aux piétons. On y marche coincé entre l'asphalte et une barrière de bois décorée d'orties ... Il faut attendre de dépasser Herqueville (petit cimetière ombragé sous un grand cyprès et avec eau courante , mais mon plein est déjà fait) pour pouvoir bifurquer sous une grande allée d'arbres. Là encore je laisse le GR2 pour ma propre version, le premier bifurquant seulement un peu plus loin pour traverser un lotissement : je préfère mon itinéraire qui m'offre plus vite le retour à du sol meuble et m'évite les insultes aboyées par la gent canine …

un peu de forêt tant que j'y pense ...

GR2 ou pas, il s'agit ici de faire un grand détour forestier autour des gravières, d'accès évidemment non autorisé. Elles restent invisibles derrière les arbres, et cette portion forestière en terrain presque plat se déroule avec plaisir. Il y a ensuite un long chemin agricole en lisière de champs et de forêt à parcourir sur les hauteurs (relatives) au-dessus de Muids, avec de belles vues sur les côteaux de l'autre rive de la Seine. On bifurque sur une route asphaltée peu fréquentée et retourne en forêt avant enfin de retrouver le sentier qui descend par le côteau vers la Seine et le joli petit hameau de La Roque, sous son rocher de craie évocateur d'une figure féminine (acariâtre ?).

Evidemment on remonte aussi sec par les bois, d'où je m'autorise un écart pour aller installer ma pause sur le très beau belvédère de Notre Dame de Bellegarde. Un large replat herbeux est orné d'une statue de la vierge, dont le socle offre des marches de pierre bien utiles au randonneur harassé (et il y a toujours une face à l'ombre ou à l'abri du vent ), ainsi que quelques billes de bois disposées pour servir de bancs. Il doit aussi être possible d'y piquer des abris.

tout confort

Ma pause du matin est prise en ces lieux à 10h00 pile, et j'apprécie mon café ! Je m'autorise aussi à commencer à ingérer des calories, car en ce dernier jour de marche j'ai déjà bien puisé dans les réserves de mon organisme, et me fait un point d'honneur d'achever toutes mes victuailles d'ici l'arrivée ... Un Isostar, du chocolat (fondu et redurci ...), quel bonheur .

Une petite famille vient tournoyer autour de ma table de petit déjeuner (les marches du socle précédemment décrites) dont une fillette de 2 ans qui s'agite dans tous les sens à donner le tournis. Elle en arrivera à piétiner mon panneau solaire et mon téléphone à la recharge (heureusement sans gravité parce qu'elle ne devait pas peser bien lourd). J'ai un instant d'agacement (légitime, ce me semble), et les mots marmonnés par la maman ne m'ont pas paru être des excuses ... Je prends sur moi car il n'y a pas de dégâts et préfère garder mon humeur en ligne avec l'enchantement du cadre ensoleillé ...

A la reprise j'atteins vite le village de la Roquette et sa vieille belle petite église (plein d'eau évidemment, avec cette fois-ci anticipation sur les besoins du déjeuner).

La Roquette. Clocher et eau courante

Belle section en yoyo ensuite sur le GR, avec toujours cette dernière ascension vers le village du Thuit que j'aime tant avec ses impressions par endroit méditerranéennes, ainsi que les perspectives sur la Seine. Les Andelys et Château-Gaillard se rapprochent ...

grimpette au soleil

Le Thuit, une mairie de poupée

Du Thuit, le GR2 reste à mon goût trop proche de la route, et je lui préfère toujours l'itinéraire plus long qui descend tout le Val Saint Martin par la forêt, passant par la fontaine du même nom (abondante source, ancien lavoir). Le GR2 est rattrapé juste avant le hameau qui occupe l'arrivée du vallon sur la Seine, pour entreprendre l'itinéraire souvent décrit ici me faisant passer par le rocher et la grotte de l'Ermite (où nous avions bivouaqué).

Fontaine Saint Martin

Je croise du monde en ce jour férié, dont beaucoup semblent découvrir ce bel itinéraire et ses difficultés. On m'interroge sur où mène le chemin, j'entends des ados se plaindre de leurs semelles trop lisses pour la craie pulvérulente dans cet environnement anormalement sec pour la saison ... Je dois régulièrement faire montre de patience et attendre au pied des passages un peu raide que les randonneurs occasionnels surmontent enfin leurs frayeurs ... avant d'entreprendre et laisser derrière moi les mêmes difficultés en quelques secondes seulement ... Cela n'entame pas ma bonne humeur, au contraire : je suis content de voir du monde (et réciproquement ?), et chacun y va de sa petite plaisanterie pour charrier / encourager l'autre, et nous souhaiter bonne continuation ...

Coup de bol à la Roche de l'Ermite, malgré l'affluence (relative), si la grotte est occupée pour le pique-nique, le promontoire est vide de monde lorsque j'y arrive. Je réquisitionne un carré d'ombre avec pleine vue sur le Petit Andely, Château-Gaillard et la Seine, et installe ma confortable pause-déjeuner. Il passera bien quelques visiteurs, et quelques sympathiques conversations s'amorceront (dont une d'ailleurs sur les solutions de panneau solaire, à la vue de ma petite installation ...).

Grotte de l'Ermite (occupée)

Vue très partielle depuis la Roche de l'Ermite

Je me projette désormais sur la fin de journée, en tenant compte que j'ai pris un peu d'avance hier soir en dépassant la Côte des Deux Amants, que le Soleil et la chaleur seront de la partie et qu'il ne serait pas raisonnable de forcer aux heures chaudes, et qu'enfin je sais que l'on pourra me récupérer au point "officiel" d'arrivée au Gravier de Gargantua, m'évitant 1h 1/2 de retour à la maison. Je me programme donc pour un final tout en douceur (mais 46 km tout de même sur la journée …), afin de ne pas casser sur le final un organisme qui a bien résisté à l'essentiel de l'épreuve ...

Très belle descente sur le Petit Andely, avec remontée des Bords de Seine, plein d'eau avant de monter à Château Gaillard ... J'aborde le Château par le sentier ombragé et déserté, tandis que tous les visiteurs en restent à la route asphaltée montant droit dans la pente écrasée de soleil : je me félicite de connaître les lieux ! Les abords de la vieille forteresse de Richard Coeur de Lion sont bien chargés de monde, je ne fais donc que passer, pour redescendre vers la Seine par le bon raidillon discret et peu fréquenté repéré l'an dernier. Il me suffit de dire qu'il est peu fréquenté pour que j'y rattrape une famille, et la discussion montre vite qu'ils se sont trompés de direction : ils veulent revenir vers Château-Gaillard mais se dirigent droit vers les portions les plus raides de la descente dans la direction opposée ... Je leur sauve la mise, bonne âme que je suis !

au pied de Château Gaillard ...

… et au milieu ...

… et de l'autre pied

Mon retour vers Port-Mort se fera par la rive opposée de la Seine, que je traverse donc au Pont des Andelys. Je longe le fleuve jusqu'à Tosny sur un chemin au bord de l'eau qui à cette heure manque d'ombrage malgré les arbres environnants car le Soleil donne à la verticale : plus tôt le matin ou plus tard le soir, les ombres sont plus longues et le chemin beaucoup plus rafraichissant ... J’ai trop chaud du fait de marcher en collant et TS ML, mais je n’ai plus mes inquiétudes d’hier vis-à-vis des coups de Soleil …

Je bifurque à Tosny et, après une section bien exposée à travers champs sur un sol sablonneux, je trouve refuge sous les fûtaies du Bois de la Grande Garenne.

La perspective de l'arrivée, la fatigue accumulée, le manque de sommeil, la digestion de ma consommation accélérée de mes provisions restantes ... m'amènent à craquer et à prendre repos sur la hauteur d'un affût de chasse. J'y chauffe mon ultime café du jour, achève les derniers carrés de chocolat, aère une dernière fois mes pauvres pieds (pas d'ampoule, mais de multiples échauffements). Un petit vent m'aide à me remettre en température et, adossé au poteau, je parviens même et sans l'avoir cherché à dormir quelques instants . J'en repars à 16h30 d’un pas tranquille …

à l'affût d'un instant de sommeil

Sorti de la forêt, je m’autorise une entorse à l’itinéraire prévu : plutôt que de suivre le GR2 par un chemin agricole qui contourne puis revient vers Villers sur le Roule par un environnement esthétiquement plus agréable, je coupe par le bord de route pour revenir au plus vite vers la fraîcheur du bord de Seine, et ce afin de rester le moins longtemps possible exposé au brûlant Soleil de cette fin d’après midi d’été précoce. Le village traversé, le sentier descend vers Aubevoye et la Seine (et longe deux abris troglodytes « exploitables » …).

C’est tout plat pour les 2 km au bord de l'eau jusqu’au pont de Gaillon / Aubevoye, souvent bucoliques, parfois plus industriels. Je croise de nombreux promeneurs et cyclistes avant d’atteindre le pont : je "m’arrache" sur quelques foulées pour faire l’ascension des 10 m de talus et ne pas faire un grand détour par la route d’accès, c’est bon de voir qu’il me reste de l’énergie. La traversée du pont puis du village de Courcelles me ramènent un temps à la civilisation du moteur à explosion, avant que je n’aborde l’ultime portion « nature » d’ici à Port-Mort.

ultime franchissement

Lente montée en forêt (je repasse devant les bosquets où Serval avait bivouaqué l’hiver de l’an dernier), puis, enfin, descente vers Port-Mort.

ultime forêt

Je décide de prolonger le plaisir et de ne pas aller direct vers le Gravier de Gargantua pour fermer le parcours, et entreprends la visite de plusieurs « hauts lieux » du village-hôte du départ et de l’arrivée de mon « Grand Tour » :
- La Croix de Bordeaux, datant peut-être du mariage ici même de Louis VIII & Blanche de Castille
- La Tour du Vieux Moulin qui domine le site sur un éperon
- Les ruines d’une forteresse médiévale, à l’extrémité du même éperon
- Le site de l’ancienne et semi-troglodyte Chapelle Saint Martin au pied, encore, de cet éperon
- Et toujours un peu plus bas, le tombeau de Saint Ethbin chipé aux bretons
- Le barrage « Eiffel » sur la Seine …

… et enfin le Gravier de Gargantua que j’atteins à 19h, après un périple de 3 jours et 12 heures, fermant enfin la boucle !

Bilan J4 :

- 47 km
- Marche 10h45
- D+ 1 063 m
- D- 1 129 m

Total du GTVN :
- 220 km
- Marche 47h30
- D+ / D- 3 600 m

Bilan matériel et humain :

Une petite frustration dans ces derniers instants avant l’arrivée : j’atteins la saturation de la mémoire de mon téléphone en raison de la masse de vidéos accumulées. J’avais voulu voir jusqu’où une utilisation vidéo intensive pouvait m’amener, histoire de doser mon utilisation pour cette HRP à venir. Il semble clair que 32 Go seront trop courts pour 21 jours (minimum !) de Pyrénées, et je me prends à regretter les 64 Go de l’iPhone SE endommagé sous un déluge d’orage l’été dernier. Il n’est pas impossible que je puisse le faire réparer, mais cela a été retardé par le confinement : motivation supplémentaire pour que je m’en occupe urgemment.

Toujours sur le téléphone, finalement très satisfait de sa bonne compatibilité avec une charge au panneau solaire « en mouvement ». Forcément moins performant dans les parties forestières, mais je n’ai pas eu besoin du secours de la batterie tampon après la déconvenue du 1er jour à son sujet. J’imagine que sur les hauteurs des Pyrénées le rendement sera encore meilleur et je fixe désormais ma stratégie de charge à :
- Branchement direct prioritaire du téléphone en mouvement comme en statique à concurrence d’une charge à ~85% (moins rentable au-delà)
- Charge de la batterie tampon en statique pour reconstituer rapidement et efficacement une réserve
- Décharge de la batterie tampon dans le téléphone seulement lorsque la charge de celui-ci tend vers zéro, et seulement par « paquets » de ~20%

Autre enseignement autour de mon système de fixation du téléphone à la bretelle : je suis satisfait de l’attache par un élastique dont je peux régler la longueur, mais la fixation par velcros doit sans arrêt être ajustée (je l’avais faite pour un téléphone plus léger et compact …). J’envisage de coudre une petite pochette à la bretelle : cela me permettra un rangement / saisie plus rapide et plus fiable.

Sac KS Imo Pack décidément trop grand, je viserai plus petit au renouvellement. Je dois penser à l’étanchéiser avant de partir. Si je peux, je vais virer le velcros de fermeture, dont le frottement m’agace à chaque utilisation, sans notablement contribuer à l’étanchéité.

Dans mon montage du Pioulou « haut » et aéré pour répondre au souci de condensation, il me faudra prévoir d’être plus à raz du sol au niveau de la tête pour y éviter de trop forts courants d’air.

Ma feuille de polycree de 3 ans d’âge commence à être vraiment bien rapiécée, et s’est maintenant alourdie de 15 g de duct-tape en réparations diverses. Il va être temps de repartir avec du neuf …

Mes chaussures Scarpa Mescalito « cuir » dépassent maintenant 1 700 km : la semelle Vibram s’use (dans mon secteur je fais plus d’asphalte que je ne voudrais …), mais l’enveloppe est toujours solide. Les lacets commencent à casser, elles prennent plus facilement l’eau qu’à leurs débuts, mais je crois pouvoir marcher encore de nombreuses centaines de km avec elles. Je vais commander ces jours-ci la version « Knit », plus légère (~100 g sur la paire) et aérée, prévue pour les Pyrénées. Le confort des « cuir » a été parfait pour cet automne et cet hiver, mais j’avais un peu chaud aux pieds en cet été précoce.

Quelques échauffements sur le pourtour des pieds, lesquels ne sont pas allés jusqu’à l’ampoule, mais prennent plutôt l’aspects de brûlures. Difficile de départager l’effet d’une marche trop intensive de celui du vieillissement de mes chaussures. En tout cas j’ai ainsi renforcé la corne sur de multiples points sensibles, me protégeant pour la suite (à condition de ne pas laisser l’épiderme au repos trop longtemps d’ici le départ pour les Pyrénées).

Pas de problèmes d’articulations / tendons autour des chevilles ou des genoux. En revanche j’ai ressenti à plusieurs moments des pincements lombaires (liés à mes disques intervertébraux tassés par l’âge …) : plus de soin à apporter à mes étirements pour soulager ces pressions …

Sur les 4 jours mon menu type à 2 500 kCal a été suffisant, malgré des journées à ~6 000 kCal brûlées (métabolisme compris). Je sais que l'appétit est moins présent les 1ers jours le temps que l'organisme s'ajuste. sur cette courte période, j'ai "décroché" de ~1 kg, non négligeable dans une démarche d'allègement .

Le ressenti général de ces journées occupées de bout en bout :
- Réveil 1 h avant le lever du Soleil
- Pose du bivouac à quelques instants du coucher
- Marches de 12 – 12h30 en moyenne
- Pauses limitées à 3 par jour à ~4h – 6h30 – 9h de marche …

… c’est que je me suis senti esclave de ma sortie, sans véritable moment de farniente, d’autant que les bivouacs sont souvent une rapide succession de corvées. Je n’ai à aucun moment forcé le rythme de la marche, et suis toujours resté de 0.5 à 1 km/h en-deçà de mes sorties habituelles. J’ai clairement privilégié les temps de marche sur les cadences, d’autant que mes nombreuses photos / vidéos pesaient sur la moyenne.

Cette cadence, peut-être plus très éloignée de celle d’une certaine Grande Loutre, est supérieure de ~15% à ce que je faisais l’été dernier dans les Alpes et que j’estime nécessaire pour traverser les Pyrénées en 21j. Cela laisse envisager un peu plus de « respiration » cet été avec, sinon un rythme plus lent, du moins des pauses substantiellement plus longues, ou plus nombreuses. Je ne pense en effet pas savoir tenir un tel rythme sans marquer une journée de repos au-delà de 5 à 6 jours au maximum, au risque de l’écœurement …

Je sais donc être au niveau pour l'objectif fixé, et pouvoir disposer de pas mal de latitude cet été pour gérer avance et retard, si tant est que le reste de la troupe suive le rythme !

Vidéo prochainement visible ici !

Dernière modification par Hervé27 (07-06-2020 17:22:31)

Redfish · 07-06-2020 14:38:50

Toujours aussi impressionnant.
Et un coin qui semble très sympa...

PS: Pour le smartphone, toujours avoir comme critère d'achat la présence d'un port µSD.
De nos jour, une carte 128 à 256go ne coûtent rien (et même les 512go deviennent abordables, dans les 60€ environ).

Scaramouche · 07-06-2020 15:56:42

Je profite que tu en parles pour te poser une question:
j'ai une carte microSD de 32Go avec moult carto IGN patiemment téléchargées via Iphigénie, je n'ai qu'un port pour une carte microSD sur mon Galaxy A3, est-il possible que je change ma carte pour une de 256Go sans avoir à tous retélécharger, donc en y transvasant mes données?
L'espace restant sur le tél. ne permet pas de faire un simple copier/coller, à moins d'y aller en plusieurs fois?

Nayana · 07-06-2020 16:16:20

Scaramouche a écrit :

#573723Je profite que tu en parles pour te poser une question:
j'ai une carte microSD de 32Go avec moult carto IGN patiemment téléchargées via Iphigénie, je n'ai qu'un port pour une carte microSD sur mon Galaxy A3, est-il possible que je change ma carte pour une de 256Go sans avoir à tous retélécharger, donc en y transvasant mes données?
L'espace restant sur le tél. ne permet pas de faire un simple copier/coller, à moins d'y aller en plusieurs fois?

Tu dois pouvoir brancher ton téléphone sur ton ordinateur avec un câble USB et accéder à la mémoire du téléphone et de la carte SD qui est dedans. En général, quand tu branches, ton téléphone va te demander de donner l'autorisation d'accès aux données à ton ordinateur. Tu réponds oui et tu devrais voir apparaitre le téléphone dans ton explorateur de fichiers.

Scaramouche · 07-06-2020 17:25:06

Merci Nayana, je vais essayer ça.

Hervé27 · 07-06-2020 17:36:05

Redfish a écrit :

#573705Toujours aussi impressionnant.
Et un coin qui semble très sympa...
PS: Pour le smartphone, toujours avoir comme critère d'achat la présence d'un port µSD.
De nos jour, une carte 128 à 256go ne coûtent rien (et même les 512go deviennent abordables, dans les 60€ environ).

Merci Redfish

Hélas l'iPhone ne le permet pas , ça arrangerait bien mes affaires … Maintenant je sais que je ferai moins de films quotidiens dans les Pyrénées d'une part, que je prendrai le temps de faire du tri et de supprimer ce qui est inutile d'autre part, et qu'enfin j'aurai aussi à différents moments l'opportunité d'en décharger une partie là où j'aurai du réseau. Cela me met néanmoins une contrainte supplémentaire et ça m'agace ...

Ma dernière vidéo est en train de charger et sera disponible demain, tous les liens sont ici :

J1
J2
J3
J4 (dispo demain)

PS1 : Soyez indulgents pour mes piètres talents de preneur de vue comme de monteur … ainsi que pour les rendus vintage de Windows Movie Maker

PS2 : vidéos sûrement trop longues pour ce type de sortie, mais comme j'ai tourné beaucoup de petites séquences pour éprouver la capacité du tél, autant en faire profiter ceux qui peuvent les supporter

micolett · 07-06-2020 17:55:38

C'est normalement possible de transférer des fichiers entre iphone et pc sous windows, regarde sur le net.

Hervé27 · 07-06-2020 18:10:57

micolett a écrit :

#573740C'est normalement possible de transférer des fichiers entre iphone et pc sous windows, regarde sur le net.

Salut micolett,

Le sujet n'est pas le transfert des fichiers, mais la mémoire de base de l'iPhone qui n'est pas extensible … sauf à emporter mon PC sur une HRP ?

Quand je suis en itinérance je libère de l'espace en déchargeant mes prises de vues via la 4G ou du Wi-Fi (quand j'ai de l'un ou de l'autre !) sur une Dropbox : ça va relativement vite pour les photos, mais c'est forcément très lent (et gourmand en batterie) pour les vidéos qui occupent le gros de la mémoire … Le passage par une Dropbox permet aussi à mes proches de visionner mon périple (presque) en direct .

Dernière modification par Hervé27 (07-06-2020 18:11:48)

micolett · 07-06-2020 21:38:33

C'est une des raisons qui font que je ne touche pas à la "pomme" !??

tolliv · 07-06-2020 22:59:05

Hervé27 a écrit :

#573733Hélas l'iPhone ne le permet pas

Ton iPhone ne permet pas de connecter une clef USB ?
Sur mon Samsung, cela fonctionne.

Hervé27 · 07-06-2020 23:12:43

tolliv a écrit :

#573810
Hervé27 a écrit :
#573733Hélas l'iPhone ne le permet pas
Ton iPhone ne permet pas de connecter une clef USB ?
Sur mon Samsung, cela fonctionne.

Salut Tolliv,

Si c’est évidemment possible ... je vais devoir m’alourdir ...

Redfish · 07-06-2020 23:24:25

Après recherche sur google, il existe bien en effet des clefs usb OTG compatible iPhone.

Redfish · 08-06-2020 00:12:44

Redfish a écrit :

#573814Après recherche sur google, il existe bien en effet des clefs usb OTG compatible iPhone.

On trouver même des câbles OTG permettant d'utiliser une clef usb classique...

tolliv · 08-06-2020 10:42:19

Hervé,
quand tu fais ta pause de 10h le matin, tu t'assois sur quoi pour ne pas te mouiller les fesses ?

Hervé27 · 08-06-2020 11:01:43

tolliv a écrit :

#573858Hervé,
quand tu fais ta pause de 10h le matin, tu t'assois sur quoi pour ne pas te mouiller les fesses ?

Salut tolliv

J'utilise le bout de mousse (Arkmat 127, coupé à 50 x 80 cm, 50 g), toujours à portée de main plié dans la poche mesh. Je double ainsi son usage de complément de couchage.

tolliv · 08-06-2020 12:23:08

Hervé27 a écrit :

#573860
tolliv a écrit :
#573858Hervé,
quand tu fais ta pause de 10h le matin, tu t'assois sur quoi pour ne pas te mouiller les fesses ?
Salut tolliv
J'utilise le bout de mousse (Arkmat 127, coupé à 50 x 80 cm, 50 g), toujours à portée de main plié dans la poche mesh. Je double ainsi son usage de complément de couchage.

Ah OK, je pensais que ton Arkmat était en tube dans ton sac à dos.

Amateur38 · 08-06-2020 12:26:13

Bonjour Hervé,

Félicitations à un triple titre : pour l'exploit sportif, pour ce compte-rendu hyper documenté (photo incluses), enfin pour une prose bien agréable à lire et historiquement renseignée.

Pas encore vu les vidéos mais ça ne saurait tarder
En tout cas, j'ai pris pas mal de notes sur tel ou tel truc, merci du partage !

Une question.
Pointilleux et précis comme tout est dans ta préparation, as-tu une idée de ton rythme cardiaque selon ta vitesse de marche et la configuration du sentier ?
Je suppose qu'avec un tel entraînement, avec le temps il a dû baisser à effort égal, non ?
Merci d'avance.

Hervé27 · 08-06-2020 12:51:02

Amateur38 a écrit :

#573874Bonjour Hervé,
Félicitations à un triple titre : pour l'exploit sportif, pour ce compte-rendu hyper documenté (photo incluses), enfin pour une prose bien agréable à lire et historiquement renseignée.
Pas encore vu les vidéos mais ça ne saurait tarder
En tout cas, j'ai pris pas mal de notes sur tel ou tel truc, merci du partage !
Une question.
Pointilleux et précis comme tout est dans ta préparation, as-tu une idée de ton rythme cardiaque selon ta vitesse de marche et la configuration du sentier ?
Je suppose qu'avec un tel entraînement, avec le temps il a dû baisser à effort égal, non ?
Merci d'avance.

Salut Amateur38 et merci

Depuis l'an dernier j'essaye effectivement de suivre mon rythme cardiaque, mais surtout pour mes sorties footing (en moyenne vers 150 BPM pour du 10 à 11 km/h).

Les quelques fois où je le fais pour la marche, je tourne en moyenne à ~85 BPM, avec des pointes à 120-125. J'essaye en particulier de lisser les efforts et d'éviter de "m'emballer" dans les côtes, en jouant sur la longueur des foulées et la respiration. De fait je me suis découvert la capacité à prendre un rythme en ascension et le tenir sur de gros dénivelés : en montagne il m'arrive fréquemment de monter 1 000 ou 1 500 m d'une seule traite, avec pour unique instant d'arrêt le col ou le sommet.

Il y a un acquis de l'entraînement mais j'ai la chance de bénéficier d'une part "innée" plutôt favorable pour mon âge (51 ans) :
- sommeil : des creux souvent inférieurs < 40 BPM au petit matin
- repos : < 50 BPM
- Fréquence max enregistrée : 184 BPM, mais sans avoir tout donné donc peut-être encore un peu plus haut ...

Je dirai que mon retour de forme des dernières années m'a fait économiser ~10 BPM à effort égal, mais c'est du pifomètre ... J'ai moins d'un an de données cardiaques à dispo, mais je vois déjà bien que les rythmes remontent dans les phases de relâchement et baissent dans les périodes plus intenses.

Dernière modification par Hervé27 (08-06-2020 12:51:22)

Senancour · 08-06-2020 13:59:15

Bonjour Hervé,
Merci pour le récit ! Il m'a donné envie, sur tes pas, d'entreprendre le tour du Vexin normand. Je ne connais que le parcours allant de Mantes-la-Jolie à Vernon en passant par Vétheuil et La Roche-Guyon, Superbe sortie à la journée que je fais de temps en temps, dans un sens ou dans l'autre.
Et merci également de m'avoir rappelé l'existence de cette allée de cerisiers, dont j'ignorais la localisation précise ! Grâce à tes indications (et à la vue aérienne proposée par le Géoportail), je suis parvenu à la trouver à mon tour, ce week-end. Festin samedi soir. J'ai parcouru le km aller retour afin de manger deux fois plus de cerises ! Quel bonheur ! Dimanche matin, à 6h30 (après une mauvaise nuit à cause du froid), découverte de l'arboretum. Belle atmosphère et une myriade de fraises des bois pour le petit déjeuner ...

Hervé27 · 08-06-2020 14:24:12

Senancour a écrit :

#573893Bonjour Hervé,
Merci pour le récit ! Il m'a donné envie, sur tes pas, d'entreprendre le tour du Vexin normand. Je ne connais que le parcours allant de Mantes-la-Jolie à Vernon en passant par Vétheuil et La Roche-Guyon, Superbe sortie à la journée que je fais de temps en temps, dans un sens ou dans l'autre.
Et merci également de m'avoir rappelé l'existence de cette allée de cerisiers, dont j'ignorais la localisation précise ! Grâce à tes indications (et à la vue aérienne proposée par le Géoportail), je suis parvenu à la trouver à mon tour, ce week-end. Festin samedi soir. J'ai parcouru le km aller retour afin de manger deux fois plus de cerises ! Quel bonheur ! Dimanche matin, à 6h30 (après une mauvaise nuit à cause du froid), découverte de l'arboretum. Belle atmosphère et une myriade de fraises des bois pour le petit déjeuner ...

Amateur38 · 09-06-2020 11:18:32

Réponse top sur rythme cardiaque.
Merci bien !

CLeC · 09-06-2020 22:41:55

Bonjour,

Merci pour ton retour Hervé27, ce sont aussi des coins que j'arpente de temps en temps pour trouver un peu de verticalité, mais je les parcoure avec bien moins de variété que toi : ça pourra donner des idées pour une prochaine fois !

Nous aurions presque pu nous croiser du reste car je suis aussi passé par là en famille le lundi de Pentecôte, mais j'étais surtout à la recherche des violettes de Rouen, en voie de disparition…

Hervé27 · 10-06-2020 11:30:06

Salut CLeC et merci

Je ne savais pas pour les violettes de Rouen, je vais être maintenant plus attentif

Si ça te dit je proposerai bien une longue sortie de 3 ou 4 jours rien que par les côteaux de Seine à l'automne (pas au même rythme que mon "GTVN", tout de même ...), en gros de Val de Reuil à Mantes ou vice-versa, pour ceux qui ont envie de journées à ~30 km et 1 000 m de D+. Je ne m'en lasse pas ...

Shanx · 10-06-2020 11:51:40

Concernant ton automie énergétique : tu as pensé à la possibilité d'avoir du mauvais temps ? Je viens de me taper 4 ou 5 jours de temps maussade (euphémisme), avec je pense maximum 1h de soleil en continu.

Sur leur HRP (p pour pluvieuse), JJ et flf avaient eu une météo capricieuse, et je doute qu'un système à base de panneau solaire aurait bien fonctionné...

Dernière modification par Shanx (10-06-2020 12:11:35)

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