[Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

azerty · 29-09-2020 08:21:15

Plus sérieusement étant arrivé à 19:30 je pensais être l’un des derniers et j’ai donc estimé à tort que le nombre des abris en place n’augmenterait pas.

marcheur75 · 29-09-2020 08:35:36

Comme dit dans une autre discussion, nos amis espagnols n'ont pas les mêmes horaires que nous.

Le lac est un endroit magique. J'ai de très bon souvenir de bivouacs au bord de lacs éloignés de tout, découvert plus ou moins par hasard, dans la brume et la solitude. Une ambiance féérique.

Le mauvais temps est aussi un excellent filtre contre les individus au comportement indésirable.

Lou_is34 · 29-09-2020 13:17:30

Salut,

je encore une question bête. pourquoi ne pas faire sa lessive à la pause de midi?
Ça Sèche sur sois plus rapidement ou sur le sac à dos pendant les heures les plus chaude non?
C’est ce que je fais mais j’ai pas vos expériences sur du long cours. Les seules choses que j’essaye de faire sécher la nuit sont toujours mouillés à mon réveil. Je dois m’y prendre comme un manche

Hervé27 · 29-09-2020 15:03:07

Lou_is34 a écrit :

#586193Salut,
je encore une question bête. pourquoi ne pas faire sa lessive à la pause de midi?
Ça Sèche sur sois plus rapidement ou sur le sac à dos pendant les heures les plus chaude non?
C’est ce que je fais mais j’ai pas vos expériences sur du long cours. Les seules choses que j’essaye de faire sécher la nuit sont toujours mouillés à mon réveil. Je dois m’y prendre comme un manche

Il n’y a pas de question bête, seulement des réponses idiotes

Le choix de la lessive du soir c’est pour avoir l’opportunité de renfiler des affaires moins odorantes au matin ... Bref, un arbitrage entre les odeurs ou le linge humide ...

Cela n’interdit bien sûr pas une lessive intermédiaire en journée en même temps que la bronzette

Quant au séchage au dos du sac, c’est hors de question, sauf à pratiquer la randonue (pas question de marcher avec mes affaires « propres » et sèches de bivouac).

Dernière modification par Hervé27 (29-09-2020 15:03:57)

Lou_is34 · 29-09-2020 15:48:22

Hervé27 a écrit :

#586210Quant au séchage au dos du sac, c’est hors de question, sauf à pratiquer la randonue

C’est pas ça la quintessence du mul ?

Merci de ta réponse, n’ayant qu’une paire de chaussette de change et aucune affaire spécifique (couche de base) pour le bivouac, le fonctionnement est différent.
A noter que je pars pas 3 semaines pour une traversée donc peu d’affaires pour une courte période.

marcheur75 · 29-09-2020 15:56:46

Bravo pour pour cette hygiène impeccable ! J'avoue ne faire toilette et lessive que si l'occasion se présente, et plutôt le matin ou à midi, pas tous les jours.

Ce qui nécessite un lavage fréquent est, selon moi, le slip et les chaussettes. Pendant le temps que le slip sèche sur le sac à dos, on peut s'en passer. Idem pour les chaussettes, quoique j'ai en rechange une paire de socquettes, moins lourde que des chaussettes.

La chemise et le pantalon, dont la matière fait qu'ils sèchent vite, attendront le torrent ou la rivière, sans savon bien sûr.

Balipit · 29-09-2020 18:17:32

azerty a écrit :

#586161
Balipit a écrit :
#586159J’essaye aussi de m’en éloigner pour éviter une trop forte condensation .

Si en plus ils dorment dans ton abri c’est un autre soucis. Déjà qu’à un il n’a pas l’air grand

Edith orthographe :con-densité:lol:

Rhomain · 29-09-2020 18:43:24

Lou_is34 a écrit :

#586217Merci de ta réponse, n’ayant qu’une paire de chaussette de change et aucune affaire spécifique (couche de base) pour le bivouac, le fonctionnement est différent.
A noter que je pars pas 3 semaines pour une traversée donc peu d’affaires pour une courte période.

Je procède comme toi aussi, y compris sur les rando longues (HRP cet été) : lessive quand il fait beau en journée (pas forcement le midi, quand l'occasion se présente).
La seule exception est quand je m'arrête dans des campings ou refuges, où je profite de pouvoir faire une lessive au savon. Dans ce cas j'essaye de ne pas arriver trop tard pour laisser le temps aux habits de sécher (je les remets direct sur moi, ça sèche plus vite). Je n'ai qu'un seul pantalon et T-Shirt ML pour la journée et le soir.

azerty · 29-09-2020 18:55:51

marcheur75 a écrit :

#586220Bravo pour pour cette hygiène impeccable ! J'avoue ne faire toilette et lessive que si l'occasion se présente, et plutôt le matin ou à midi, pas tous les jours.
Ce qui nécessite un lavage fréquent est, selon moi, le slip et les chaussettes. Pendant le temps que le slip sèche sur le sac à dos, on peut s'en passer. Idem pour les chaussettes, quoique j'ai en rechange une paire de socquettes, moins lourde que des chaussettes.
La chemise et le pantalon, dont la matière fait qu'ils sèchent vite, attendront le torrent ou la rivière, sans savon bien sûr.

Pour la lessive j’essaye tous les soirs. le plus important étant bien entendu la toilette. mais généralement ça va ensemble.

vu les fortes températures rencontrées et la transpiration, c'est quand même agréable de mettre au matin un vêtement qui sent "un peu" l'huile d'olive, même si ça ne dure pas bien longtemps. Qu'il soit humide ne me dérange pas (par ces températures).

La lessive a midi peut être une bonne idée, remettre des vêtements mouillés en pleine chaleur est agréable et permet de faire baisser la température. Mais personnellement je transpire pas mal et il aurait fallu à nouveau les laver le soir.

Les rares fois ou je me suis baigné en pleine journée j'ai apprécié de me balader ensuite avec un slip mouillé, ça rafraichit un moment.

Pour le slip par contre je ne l'ai lavé que si j'étais certain qu'il serait sec le matin, pour éviter les irritations. c’est moyen mais ça a fonctionné.

Pour faire sécher le soir c'est vrai que c'est pas évident, surtout quand tu fais la lessive au coucher du soleil. Il reste le vent et les pierres chaudes qui peuvent t'aider. Mettre les vêtements sous le matelas pendant la nuit ne permet pas de sécher mais rend juste un peu moins désagréable l'habillage le matin car les vêtements ne sont pas froids.

Voilà, mettre un TS mouillé le matin tu fais la grimace 2 minutes et c'est fini, quand tu sais qu'il fera 30°C toute la journée tu apprécie au final ce luxe d'être au frais. C'est le prix à payer pour ne pas avoir de vêtements en double et avoir néanmoins la sensation de faire les efforts pour rester propre. Cela dit vu de l'extérieur je pense qu’on sent le bouc quand même.

Edit : pas de vêtements "de marche" en double. pour le soir j'ai quand même un TSML et un legging. La bergère l'apprendra à ses dépends.

Dernière modification par azerty (29-09-2020 18:58:21)

Redfish · 30-09-2020 00:41:41

marcheur75 a écrit :

#586220Ce qui nécessite un lavage fréquent est, selon moi, le slip et les chaussettes.

Le boxer mérinos, ça marche bien aussi... au moins autant que le tshirt.

Mode "crade" ON:
Testé sur 3j, avec 10h de marche par jour, et 28-32°... sans me laver du tout (pour test).
Aucune odeur à déplorer (idem pour les chaussettes et le tshirt).

Dernière modification par Redfish (30-09-2020 00:42:29)

Magne2 · 30-09-2020 07:12:20

Les odeurs sont plus ressentis par les autres que par soi

Hervé27 · 30-09-2020 12:29:03

marcheur75 a écrit :

#586220Bravo pour pour cette hygiène impeccable !

... impeccable ... si elle est respectée ! La lessive quotidienne c'est la théorie : la pratique est moins assidue

A noter qu'en utilisant un grand ziplock comme "lessiveuse", je parviens à décrasser mes affaires le soir avec ~1 litre d'eau ou moins et quelques gouttes de savon d'Alep. Le truc est d'arriver à réutiliser la 1ère eau pour traiter séparément les chaussettes , et re-belote pour l'eau de rinçage ... Mes T-shirt et short faciles à essorer se prêtent bien à l'exercice.

Hervé27 · 30-09-2020 15:15:48

et sur ce, à la vitesse de l'escargot (lequel ne recule devant rien ) la vidéo du J3 est (enfin) arrivée !

azerty sera arrivé au bout de se 3ème semaine que j'en serai encore à diffuser la 1ère ...

Redfish · 01-10-2020 22:35:34

Magne2 a écrit :

#586316Les odeurs sont plus ressentis par les autres que par soi

C'est pour ça que j'ai demandé à ma femme de me humer à mon arrivée... elle pensait que j'avais fait ma toilette et m'était changé avant le retour en voiture.

Hervé27 · 04-10-2020 18:21:04

Enfin la montagne en vidéo !

Episode IV - de Batère à la Porteille de Mantet, garanti 100% par les crêtes !

azerty · 07-10-2020 01:43:43

J20 - 6 août 2020 - Ansabère
de L'Ibon des Estanés aux cabanes d'Ansabère

6 aout 2020, c'était il y a tout juste 2 mois. Je retrouve à peine l'usage de mes doigts après le Mulvivor 2020 et je me replonge dans ce récit aux antipodes climatiques de l'Auvergne.

Qu'est ce qu'ils ont pu être pénibles hier soir tous ces fêtards. Je dors très peu en bivouac et habituellement je profite surtout des heures qui suivent le coucher. Mais passé minuit ou 2 heures du matin, plus rien d'autre à faire qu'à attendre. Heureusement que le spectacle , vu depuis mon sac de couchage, vaut le coup d’œil.

Départ à 7 heures, le sentier contourne le lac avant de prendre de l'altitude. Enfin bon, de l'altitude, je me comprends, accrochez vous, aujourd’hui on va passer des cols à 2000m ... youpi !

Dans le silence du matin, après le vacarme de la nuit

D'en haut je me régale une dernière fois de la vue de ce lac. Ils sont de moins en moins nombreux au bord du chemin. Au début il y en a tellement que je passais à coté sans les voir vraiment, mais désormais ce sont des trésors rares et précieux.

Rien que pour vos yeux

Le sentier est facile jusqu'à la grande plaine d'Agua Tuerta, pleine de bovins et de chevaux. Le sentier prend de la hauteur vers la gauche droite et quitte le GR11 pour monter au col, lac et refuge d'Arlet. Désillusion dans la montée, déjà c'est raide, il fait chaud et je n'ai pas d'eau. sur la carte le sentier monte le long d'un ruisseau mais il est à sec. Il faudra attendre le refuge pour m'hydrater.

Agua Tuerta

Après le refuge, le sentier file en balcon. La progression est facile. Par moment je me retrouve à suivre des groupes, leurs sacs sont tellement gros que je ne vois même plus les montagnes devant moi. Je les double rapidement moyennant quelques enjambées dans l'herbe.

L'environnement a changé, il y a de l'herbe jusqu'en haut des montagnes, on se croit dans le Cantal ? Est ce déjà le pays Basque ? ça me rend nostalgique.

Pause déjeuner au Pic de Burcq. J'observe au loin tous les massifs franchis les derniers jours, Ossau, Balaîtous, Vignemale. J'ai la sensation que la haute montagne est maintenant derrière moi, dois-je faire demi tour ?

Descente raide vers le Col de Paü. Le tracé est casse gueule, d'ailleurs je me suis cassé la gueule. Je surplombe le sentier de Compostelle et ses nombreux pèlerins.

La partie qui suit est encore paumatoire, Le tracé n'est pas trop marqué et il faut encore se lancer dans la chasse aux espiègles cairns espagnols. Mon passe temps favori.

Tant bien que mal j'arrive au col de Laraille que je m’apprête à franchir, telle ment content de l'avoir localisé dans ce labyrinthe. Mais pour une fois que je trouve le bon col je me ravise au bon moment, il ne faut pas le franchir mais continuer à flanc jusqu'à un second col, le paso de la Ralla qui nous mènera à un lac en contrebas, Ibon de Archerito. Mon instinct me dit que l'on en croisera plus des masses et qu'il faut donc en profiter, effectivement ce sera le dernier lac sur mon chemin. Je m'offre une baignade rafraichissante, il est 15h30 et aujourd'hui encore il fait une chaleur de bête. Je rentre dans l'eau assez facilement et je me baigne jusqu'à avoir froid, quand un couple d'Espagnols à coté en sont à leur cinquantième "puta madre" mais n'ont toujours pas passé la taille.

Une fois rhabillé je peux tranquillement me remettre en route, mon slip est toujours trempé et fait office de climatiseur pendant la petite montée. Devant moi apparait le massif de La Pierre Saint-Martin avec notamment le Pic et l'aiguille d'Ansabère. Il reste donc encore un peu de montagne devant moi, le moral revient.

Après une rapide descente j'arrive aux cabanes d'Ansabère vers 17 heures. Depuis ce matin je marche un peu au petit bonheur la chance, je me promène plus que je m'oriente. Le décor face à moi j'ai envie d'en profiter, je me croyais sortie de la montagne mais de me retrouver là ce soir dans cet environnement minéral me fait très plaisir. Et c'est peut être ma dernière soirée, je joue un peu au con avec le planning et je n'ai aucune idée de la partie qu'il me reste à faire, dans moins de 48 heures je serai dans le train. Départ 15h38 à Hendaye, je n'en sait pas plus, je n'ai pas trop d'idée de la distance restante à parcourir. Mais si c'est ma dernière soirée en montagne alors je me pose là et maintenant.

les cabanes d'Ansabère

Les cabanes d'Ansabère sont au nombre de 3. La plus grande pour le berger qui reçoit du monde ce soir, et la petite à coté pour une bergère. A une cinquantaine de mètres en contrebas une autre cabane est ouverte aux gens de passage, pas très grande, il y a quatre couchages.

Il y a 2 arrivées d'eau au niveau des cabanes du haut. Je vais y faire le plein et je me lace dans ma petite lessive du soir. Pour une fois je compte bien profiter du soleil pour un séchage efficace et avoir des vêtements secs demain matin. Je retire mon T shirt, je le lave et le mets à sécher. Je lave ensuite mes chaussettes et je les dépose sur le banc de pierre en plein soleil. J'entends des voix de femme qui viennent de la cabane du dessus "tu crois qu'il va aussi laver son short maintenant?". J'hésite à me mettre cul nu mais je ne suis pas de nature exhibitionniste.

J'ai tellement de temps que je ne sais pas trop quoi en faire. je m'allonge un peu, je vais à la bergerie acheter du fromage, tout sauf m'occuper de l'itinéraire final. Il y aura pas mal de mouvement aux cabanes et c'est bien car je peux me sociabiliser un peu.

Pierre, un HRPiste Mulet arrive bientôt et envisage également de passer la nuit ici. Il va dans l'autre sens, un petit nouveau quoi, un bizuth. On discute un peu matos et itinéraire mais d'une il est un peu bloqué sur ses convictions et de deux moi aussi, mais surtout je n'ai pas la tête à argumenter, ce soir je veux juste profiter.

Une grande famille fait son apparition, un couple, un homme seul et leurs 3 ados, ils sont en manque d'eau et se ruent sur la fontaine. Un peu plus tard ils vont se rapprocher de la cabane ouverte et se préparent à passer la nuit sous leurs abris. Ils ont 2 tarps et une tente. On discute un peu, j'ai également oublié son prénom mais mon interlocuteur est bien branché matos léger et connait RL. On parle montagne, itinéraires, etc. Ils sont très sympa.

La soirée va de surprise en surprise quand un Espagnol arrive tout paniqué, sa femme et ses enfants sont encore là haut, il s'est trompé de pays (pire que moi) ils commencent à avoir froid et n'ont aucun équipement. Les jeunes filles lui expliquent que l'on a pas de quoi les ramener en Espagne mais qu'ils peuvent deja passer la nuit ici, ils vont leur fournir des vêtements chauds et de quoi manger. Avec Pierre nous libérons la cabane pour la laisser à la famille Espagnole et nous montons nos abris dehors.

Elle me fait du bien cette soirée animée. Si on compte le berger avec ses copains on est une bonne vingtaine de personnes à dormir aux cabanes ce soir, c'est un vrai petit village.

Ansabère

La nuit tombe et il faut bientôt penser à aller se coucher. Je me décide enfin à étudier l'organisation et la logistique des derniers jours. Ces mots ne m’intéressent pas "dernier", "fin", "retour" ..... c'est l'angoisse.

Je sais bien que Hendaye est désormais inaccessible et je vise Saint Jean Pied de Port. Le berger me parle de 7 jours de marche, aïe. En même temps je ne conduis pas un troupeau moi. On me conseille aussi de descendre à La pierre saint martin pour prendre un bus, ah non, ça voudrait dire que c'est déjà fini.

Comme on capte la 4G au bivouac je potasse un peu les itinéraires, les horaires de train et autres options. Saint Jean Pied de Port est à 76 km de marche d'ici et je peux choper un train jusque samedi 10 heures pour me rendre à Bayonne. Cap ou pas cap ?

Au moment d'aller se coucher on se salut avec Pierre et je lui souhaite bonne chance pour sa HRP qui commence. On discute rapidement de nos horaires de départ et il parle de mettre son réveil. Ah non ! ça ne va pas le faire ! C'est ma dernière nuit en montagne et en bivouac, je lui signale que si j’entends un réveil demain matin je lui caillasse sa tente. Et ce ne sont pas les munitions qui manquent ici. Je crois bien que c'est sur ces amabilités que l'on s'est quitté, je deviens un ours.

"Je ne vous jette pas la pierre, Pierre, mais j'étais à deux doigts de m'agacer."

Je crois que je l'aurais fait.

Trop d'images et de sentiments tournent dans ma tête pendant toute la nuit, impossible de trouver le sommeil. Je fais tout pour ne pas y penser mais c'est bientôt la fin. Et je ne vois pas venir cette fin comme un but à atteindre, un succès ou un aboutissement, mais plutôt comme un stop, un arrêt brutal. L'important pour moi ce n'est pas la destination, c'était le voyage. Autant dire que je ne suis pas pressé d'arriver.

Topo J20

Joy Supertramp · 07-10-2020 07:00:06

Trop marrant le coup de l'espagnol qui s'est trompé de pays ! Enfin vu d'ici quoi, j'imagine que pour eux ça a dû être le stress !

Serval · 07-10-2020 09:09:09

Ah, les derniers jours, quand on essaie — en y réussissant plus ou moins — de ne pas passer en mode 'compte à rebours'...

azerty · 07-10-2020 17:06:31

J21 - 7 juillet 2020 - Pays Basque express
des cabanes d'Ansabère à je ne sais pas trop où au pays basque
Ce matin la vallée est en feu, et moi aussi (j'suis chaud, j'suis chaud, j'suis chaud) .

lever de soleil

Après avoir tergiversé toute la nuit la décision est simple, continuer encore vers l'ouest et marcher tant que c'est possible. Hors de question d’arrêter avant la fin.

Pierre est deja parti, je vous rassure il n'a pas été lapidé.

A 6h30 je prend la route de la table des 3 rois, une dernière montée pour le fun. Il fait bon ce matin, la lumière sur la roche rouge est magnifique.

Ansabère

Je monte en direction d'une grande cabane, accueilli par plusieurs patous mais la bergère est là qui veille au grain.

Pourtant que la montagne est belle

Dans la montée je suis rejoins par un gars du pays, un de ceux qui marchent avec ce grand bâton de bois. Il a carrément la capacité de me distancer mais il va m'accompagner jusqu'en haut tout en discutant. Il connait bien le coin et navigue à vue, tant mieux, pas d'orientation à gérer.

Biquettes

Patrick est douanier de profession mais aujourd'hui c'est lui qui fait office de passeur pour me faire rentrer en Espagne. J'aime bien l'image. On se quitte au pied de la table des 3 rois, lui monte au pic. Je veux le remercier pour ce moment passé ensemble et je lui tend la main, après une brève hésitation il me rend mon geste. Désolé je ne suis pas très au fait des gestes barrières. Patrick me souhaite bonne chance, il me donne quelques conseils pour m'orienter dans la partie qui suit et il me fait cadeau de tous les snacks qu'il porte dans son sac. Merci l'ami.

Lapiaz de la Pierre Saint martin

Je suis parti avec seulement un litre d'eau ce matin, j'ai complétement oublié ou je mettais les pieds. Le Lapiaz est un des plus grand de France et totalement dépourvu d'eau. Du moins en surface elle est invisible à l'état liquide. En dessous c'est gorgé de flotte, ce n'est pas pour rien que la vallée d'à coté s'appelle Belagua. Et même si on ne la voit pas ici c'est bien l'eau qui a sculpté toute cette zone.Je vais rationner mon maigre litre jusqu'au refuge de Belagua, soit 6 heures de marche. Le Lapiaz est paumatoire mais je m'en sort plutôt pas mal. La partie en descendant de la table des 3 rois est magnifique. On est sur une autre planète.

Un oursin bleu ?

Je fais la pause hydratation et déjeuner à Belagua et je me remets vite en marche, je n'ai pas de but aujourd'hui, juste aller le plus loin possible à pied. Et avoir la sensation que j'ai poussé jusqu'au bout, que je n'ai pas gâché mon temps.

Moins d'une heure après le refuge il y a de l'eau qui coule le long du chemin. je reprend 3 litres et je fais bien car il n'y aura rien d'autre de la journée pour se ravitailler.

C'est le pays basque, ça monte et ça descend tout du long sur la ligne de frontière.

Euskal Herria

C'est beau mais c'est un peu tout le temps pareil quand même. Et ces kilomètres de clôture ....

Rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie

Vers 17h30 le sentier croise un parking sous le Pic d'Orhy, une fois de plus je fais appel à la bonne grâce des camping-caristes pour glaner de l'eau car j'arrive au bout de mes réserves. Le Covid n'aide pas trop à se faire des copains sur les parkings mais quand tu demande de l'eau généralement tu n'as pas à le demander deux fois.

Le ciel s'assombrit de plus en plus, il fait lourd et la chaleur monte comme on perd de l'altitude. La végétation reprend sous les 1500m et les arbre apportent un peu d'ombre et de fraicheur bienvenue.

Chouette un arbre

J'aimerai voir la mer, juste une fois, de loin, mais le ciel est complétement bouché. L'orage gronde en face.

A 19h30 j'arrive au niveau d'une bergerie et au pied d'une montée de 200m de D+, allez, c'est une des dernières. Je m'y lance à corps perdu, je commence à me parler à moi même - c'est pas bon signe - je rage, je hurle et j'arrive en haut sans ralentir.

Le Pays Basque et son micro-climat

Désormais ça sera de la piste, et ça descend, ça descend ... ça descend. Passé une belle portion en sous bois je me retrouve bientôt en vue du Col D'Orgarate. C'est ici que je devrais arrêter de marcher vers l'ouest pour bifurquer vers Saint Jean Pied de Port. Le col est en face de moi, il faut juste redescendre de 300m puis les remonter.

Pendant la descente je retrouve une végétation connue, des ajoncs. Je traverse tout cela en short avec une petite appréhension mais j'ai après la morsure des premiers jours au départ de Cerbère, aujourd'hui je ressens juste des chatouilles sur les mollets.

J'arrive au point le plus bas avant de monter au col. Il est presque 21h, deja 13 heures de marche aujourd'hui, il va faire nuit et l'orage arrive, je tombe sur une route, altitude 1000m, fini la montagne, on tourne à droite. pincement.

ça faisait longtemps

Une journée sur les crêtes sans voir une goutte et maintenant en fond de vallée elle est partout.

Que d'eau

Je remonte encore une heure le long de la route, il n'y a pas un chat. Je ne sais pas si j'ai choisi la bonne vallée, ce n'est guère ici que je vais pouvoir faire du stop

La nuit est bien installée, je continue mon périple, est ce que je serai capable de remonter à Saint Jean Pied de Port d'une traite ? non je ne pense pas, et je ne le souhaite pas. Finir sur la route comme un galérien ne m'apportera pas grand choses. Je passe au dessus d'un grand restaurant, au milieu d'une zone naturelle, mais après ma longue journée je ne me vois ps affronter le choc de la civilisation tout de suite. Quelques centaines de mètres plus loin je distingue plusieurs abris en bas, le long de la rivière, puis des camions et des camping cars, en nombre.

Il y a du monde devant une construction, une femme m'informe que ce sont des sanitaires en libre-service à disposition de l'aire de bivouac située en bas. Je n'ai pas envie de finir en mode camping mais la présence des sanitaires me convainc. Si je peux m'offrir une douche demain matin avant le long voyage en train ça sera toujours ça de mieux pour mon voisin d'à coté.

C'est donc ici que j'arrête la rando. Fin de la HRP à l'aire de bivouac.

J'ai juste le temps de descendre et de monter mon abri, à peine la dernière sardine plantée et l'orage éclate. C'est le Pays Basque qui me dit Bonjour. Et au revoir en même temps.

Topo J21

Dernière modification par azerty (07-10-2020 17:15:39)

azerty · 07-10-2020 17:10:37

Épilogue

Je me lève tôt car j'ai un peu peur de galérer. Je range, je prends une douche et je mets mon linge propre (ou plutôt le moins sale). A peine installé au bord de la route et je me fais prendre de suite en stop par Zaza, la propriétaire du restaurant juste en dessous, qui accepte de me conduire à Saint Jean Pied de Port. Très sympa et bonne vivante, sa compagnie me permet un retour à la réalité en douceur. Jusqu'à ce grand coup de frein en plein milieu du virage. On ne va quand même pas rater ce magnifique lever de soleil. Merci Zaza.

Tous les matins du monde sont sans retour

This is the end
Beautiful friend
This is the end
My only friend

Azerty arrivant à Bayonne

The end
Of our elaborate plans
The end
Of everything that stands
The end
No safety or surprise
The end
I'll never look into your eyes
Again

Retour de rando dans les règles

Ride the snake, ride the snake
To the lake
The ancient lake
Baby

Gare de Rennes, dernière montée, 10m de D+ en escalator

The snake is long, seven miles
Ride the snake
He's old
And his skin is cold

Les retrouvailles

The west is the best
The west is the best
Get here, and we'll do the rest

Nostalgie

This is the end....

Merci à ma famille et surtout à ma femme qui m'ont permis de me consacrer à ma passion cette année. Cette aventure a été très prenante, un peu trop sans doute. De la préparation à la réalisation puis encore pendant la rédaction de ce récit, ça en fait du temps de passé. Voila c'est le point final.

à bientôt les amis.
Thomas

Lou_is34 · 07-10-2020 17:36:16

Encore un beau récit d’une belle aventure

Merci de l’avoir partagé!

À plusieurs voix ça rajoute un petit (gros) plus.

Serval · 07-10-2020 17:43:46

Bravo ! et merci pour le temps passé à rédiger tout ça.

pap35 · 07-10-2020 17:53:43

Merci pour ce récit qui nous faisait voyager (presque) tous les jours. Je crois que c'était le dernier jour du dernier récit de la dernière HRP saison 2020 sur RL, sniff.

Pensée émue à la vue des dernières photos, car moi aussi j'ai bien souvent été accueilli de retour de voyage par mes enfants a la gare de Rennes...

Joy Supertramp · 07-10-2020 18:08:05

Joli clap de fin ! Double fin en fait, je ne sais pas ce que tu en penses mais je trouve que quand on a fini le récit, c'est un peu le même sentiment de nostalgie qui revient, en moins fort, heureusement !

On sent l'émotion

Ruz boutou · 07-10-2020 19:42:24

Un grand merci pour ce récit captivant. Pour le lecteur, c'est un très beau voyage au cœur d'une rando lumineuse.
Bravo encore pour cette traversée des Pyrénées.

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

Annonce

#176 29-09-2020 08:21:15

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

#177 29-09-2020 08:35:36

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

#178 29-09-2020 13:17:30

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

#179 29-09-2020 15:03:07

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

#180 29-09-2020 15:48:22

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

#181 29-09-2020 15:56:46

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

#182 29-09-2020 18:17:32

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

#183 29-09-2020 18:43:24

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

#184 29-09-2020 18:55:51

Re : [Récit + liste] Acherpééééééé (2020)

#185 30-09-2020 00:41:41

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#186 30-09-2020 07:12:20

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#187 30-09-2020 12:29:03

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#188 30-09-2020 15:15:48

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#189 01-10-2020 22:35:34

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#190 04-10-2020 18:21:04

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#191 07-10-2020 01:43:43

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#192 07-10-2020 07:00:06

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#193 07-10-2020 09:09:09

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#194 07-10-2020 17:06:31

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#195 07-10-2020 17:10:37

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#196 07-10-2020 17:36:16

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#197 07-10-2020 17:43:46

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#198 07-10-2020 17:53:43

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#199 07-10-2020 18:08:05

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