Le Grand Tour de l'Ile de France en Courant (GTIFC)

perrier · 30-03-2012 15:21:55

Salut Jeronimo,

Comment c'est passé ton Ecotrail?

perrier

jeronimo · 31-03-2012 19:14:59

Salut Perrier,
merci de demander!
Ça s'est globalement bien passé; j'ai eu un gros coup de mou entre les ravitos des km 22 et 55, je crois que c'est à cause de la chaleur estivale et du fait que mon organisme était encore en mode "hiver". Mais à partir de la terrasse de l'observatoire de Meudon avec sa vue extraordinaire sur Paris, je suis bien reparti et j'ai couru jusqu'au bout: finalement 9h21 pour faire les 78km. J'ai senti que l'entraînement en chaussures minimalistes me permettait de mieux gérer la fatigue et les tensions. Peu de courbatures, disparues après 4 jours.
Prochaine course: l'UTTJ
Les prochaines étapes du GTIFC me serviront d'entraînement, mais j'ai aussi trois randos prévues en montagne.
A bientôt sur les sentiers?

c_moi_yves · 01-04-2012 08:07:04

jeronimo a écrit :

Prochaine course: l'UTTJ

Hello Jérôme ... j'y vais aussi
L'année passée, avec une amie , nous avions fini avec le maire de St Claude : Tu ne peux pas imaginer la somme d'encouragements que nous avions eu et, de plus, avec "ce" camarade , nous étions immunisés contre les barrières horaires

jeronimo · 01-04-2012 10:37:08

C_moi_yves, ça sera chouette de se retrouver à l'UTTJ.
Et du coup, peut-être qu'on pourrait se mettre d'accord pour une étape du GTIFC d'ici là? Surtout que je me rapproche de chez toi...

jeronimo · 13-05-2012 22:05:44

GTIFC étape 7 : de Rambouillet à Dourdan par le GR655 puis le GR1, une remise en jambe

Après plus d'un mois sans rando-courses longues (mais beaucoup de marches et de randonnées en montagne), ce jour férié (8 mai) était l'occasion à la fois de reprendre l'entraînement et de poursuivre le GTIFC.

Il a fait gris et frais, de la pluie était annoncée pour la matinée mais heureusement elle ne tombera qu'à l'extrême-fin, assez légère. En revanche, toute la première moitié du trajet était très boueuse, ce qui a rendu la course assez « olé-olé ». Par comparaison avec l'étape n°6 entre Orgerus et Rambouillet, le trajet de l'étape n°7 semble un peu plus monotone. J'avais prévu d'introduire éventuellement des variantes accidentées dans le sud de la Forêt de Saint-Arnould, où la bordure du plateau promettait de jouer avec un peu de dénivélé, mais comme je ne me sentais pas en forme, j'ai préféré rentrer tout droit.
Au total, 24km en 2h10, dans une humeur assez concentrée et peu tournée vers l'extérieur.

jeronimo · 13-05-2012 22:11:53

GTIFC étape 8, 13 mai : de Dourdan à Etampes, c'est la ronde des lièvres dans le Hurepoix

Il faisait un temps éclatant : un ciel bleu profond comme en permet une météo assez fraîche, des couleurs printanières magnifiques dans les champs et dans les bois. Le trajet suit essentiellement le GR de pays du Hurepoix, et passe peu sur des routes goudronnées, où la circulation était modeste ce beau dimanche où les gens préféraient marcher autour des villages, ou enfourcher leurs vélos.

Les chasseurs étaient au terrier, et les lièvres à la fête : ils gambadaient dans tous les sens, tardant jusqu'au dernier moment avant de plonger dans les fourrés ou dans les cultures.

Au départ de Dourdan, je longe l'impressionnante forteresse médiévale, avant d'attaquer un première montée assez gentille, puis de redescendre si vite vers l'étang de la muette que je ne le vois pas. Une succession de petites montées et descentes dans les bois amène sur le plateau où se trouve le village des Granges-le-Roi, où a lieu un petit relais course à pied/vélo. Tout au long du parcours, je serai frappé par le caractère coquet des villages du Hurepoix. En redescendant du plateau vers la vallée de Montbardon, je m'arrête vaincu par la beauté et je prends les photos ci-dessous pour ramener un souvenir de l'ambiance. Après avoir traversé le village de la Forêt-le-Roi, je traverse le plus grand plateau du parcours en suivant de longues lignes droites qui se succèdent à angle droit ou aigu. Ça fait une heure que je suis parti, j'ai fait 10 kilomètres.

Je passe ensuite à côté de l'Orme des Huit Francs sans lui prêter attention, avant que le paysage s'anime sensiblement en suivant d'en haut la vallée des Grès. Dans le charmant village de Boutervilliers, les habitants ont organisé une minuscule braderie et sortis toutes leurs vieilleries sur des tréteaux dans la rue. Une descente en trombe par la route permet de traverser la vallée et de retrouver le GR111. La montée dans le Bois de la Montagne de l'autre côté se fait tout doucement jusqu'au hameau du Tronchet, entraperçu au milieu des arbres avant de s'emballer dans une nouvelle descente vers la source de la Louette. Le chemin passe sous l'ancienne voie ferrée reconvertie en piste cyclable avant de remonter sur le plateau et de contourner une impressionnante ferme fortifiée nommée... « Champagne-Ardenne ». Et hop, de là part une nouvelle descente vers Saint-Hilaire, d'où je remonte au dessus de la Vigne du Prévôt ; ça fait une belle succession de montées-descentes de plus ou moins 50 à 60 mètres... Une heure de plus s'est écoulée, et j'ai été plus rapide, en faisant 11 km.

Je vais continuer à accélerer maintenant que la fin se profile. Le GR redescend ensuite pour suivre la piste cyclable, puis remonte à la hauteur des Roches du Temple par un sentier bien raide, redescend encore pour atteindre la périphérie de Dourdan, puis remonte une dernière fois assez doucement ; c'est ici, à côté d'un lotissement pavillonnaire, que j'interromps un colloque de 6 ou 7 chats réunis dans une petite clairière à prudente distance les uns des autres. La fin de l'itinéraire est une assez longue avenue plantée d'arbres qui longe la voie ferrée. Quand j'arrive devant la gare, il est 11h35, j'ai donc fait 8 km dans les dernières 40 minutes.

Comme il fait grand beau, je fais mes étirements et je grignote mes snacks dans un petit coin jardiné, en attendant le train de midi. Mais si besoin est, à l'avenir, c'est bon de savoir qu'il y a ici un café ouvert à cette heure le dimanche.

Au total, une très agréable ballade d'approximativement 28,3 km.

PS: prochaine étape, 37,5km d'Etampes à Boigneville, peut-être le dimanche 20 mai, plus probablement le 27 ou 28 mai.
Etapes suivantes prévues: Boigneville-Fontainebleau (37,7km via les 3 Pignons), puis Fontainebleau-Nangis (39,4km) et Nangis-Provins (45,3km) par le GR de pays Thibaud de Champagne); aucune idée de quand....

PS²: ajouts des distances pour les prochaines étapes. Le gros morceau suivant, ce sera Provins-Coulommiers (59km).

Dernière modification par jeronimo (14-05-2012 23:39:38)

florencia · 14-05-2012 21:06:27

Salut Jeronimo

Merci pour ce petit feuilleton que je ne manque jamais de lire et pour ta prose!

Une non-adepte de la course à pied

Flo

Cacahouete · 14-05-2012 21:44:59

Je suis assez fan aussi de ces récits.
L'autre jour je me suis surpris à courir naturellement sans que le talon ne touche le sol: à moi les chaussures minimalistes !

jeronimo · 14-05-2012 23:41:57

Merci Flo et Cacahouete pour vos messages.

Je vous encourage à "courir léger": plus lentement, avec une foulée très courte, sur la pointe des pieds: c'est agréable comme de danser

Phil67 · 15-05-2012 00:41:53

Je suis régulièrement les épisodes de cette série depuis le début et je trouve excellent le concept d'un grand parcours découpés en tronçons accessibles par transports en commun : çà permet d'associer la course à pieds avec la découverte de nouveaux paysages (même en habitant Paris).

Tes dernières photos contrastent avec celles de cet hiver et retranscrivent bien ce que j'apprécie notamment en courant : être en osmose avec la nature qui évolue de jour en jour au fil des saisons.

Au fait : as-tu déjà des projets pour la saison II ?

jeronimo a écrit :

Je vous encourage à "courir léger": plus lentement, avec une foulée très courte, sur la pointe des pieds: c'est agréable comme de danser

Heu... 11km/h et plus de moyenne sur plusieurs heures d'affilée n'est pas vraiment courir "plus lentement" !

Au passage merci beaucoup pour ton sujet sur les chaussures minimalistes : j'ai définitivement adopté les NB MT101 avec lesquelles j'ai déjà survolé couru plus de 120km et 3000m D+ en moins d'1 mois sur tous types de sentiers sans la moindre douleur ou torsion. J'ai redécouvert la sensation du sol et la finesse des appuis grâce à leur accroche, souplesse et légèreté (surtout passé les 2H de course). C'est tellement euphorisant qu'il faut même que je me retienne pour ne pas griller les étapes en me bridant pour l'instant à 35km / 1000m D+. En comparaison lorsque je rechausse des trails classiques j'ai maintenant l'impression de courir en coques rigides d'alpinistes !

jeronimo · 15-05-2012 11:20:14

Phil67 a écrit :

Au fait : as-tu déjà des projets pour la saison II ?
jeronimo a écrit :
Je vous encourage à "courir léger": plus lentement, avec une foulée très courte, sur la pointe des pieds: c'est agréable comme de danser
Heu... 11km/h et plus de moyenne sur plusieurs heures d'affilée n'est pas vraiment courir "plus lentement" !
Au passage merci beaucoup pour ton sujet sur les chaussures minimalistes : j'ai définitivement adopté les NB MT101 avec lesquelles j'ai déjà survolé couru plus de 120km et 3000m D+ en moins d'1 mois sur tous types de sentiers sans la moindre douleur ou torsion. J'ai redécouvert la sensation du sol et la finesse des appuis grâce à leur accroche, souplesse et légèreté (surtout passé les 2H de course). C'est tellement euphorisant qu'il faut même que je me retienne pour ne pas griller les étapes en me bridant pour l'instant à 35km / 1000m D+. En comparaison lorsque je rechausse des trails classiques j'ai maintenant l'impression de courir en coques rigides d'alpinistes !

Merci Phil67, j'espère qu'un jour on se fera une sortie longue en chausson de danse!
Car c'est exactement comme tu le décris: une fois qu'on a goûté aux minimalistes, les autres chaussures donnent l'impression d'être des sabots...

Quand je dis courir "plus lentement", c'est pour indiquer une façon de commencer, en raccourcissant la foulée par rapport à la foulée habituelle avec les talons amortis.

Concernant la saison II: en fait, c'est celle-ci, celle du GTIFC, car la saison I fut celle du TIFC.
En revanche, il faudra penser à la saison III à partir de 2013: un "méga-tour de l'Ile de France"? une descente de la Seine? Les forêts de l'Aisne, les monts du Morvan? Je n'ai sans doute pas fini d'explorer ce qu'on peut faire à une heure de train de Paris... et je suis preneur de toutes les bonnes idées!

Dernière modification par jeronimo (15-05-2012 11:21:03)

jeronimo · 30-05-2012 23:31:36

Etape 9 du GTIFC: de la gare de Boigneville à celle d'Etampes (37,4 km)

Désolé, pas de photo ce coup-ci, j'avais trop besoin de me concentrer sur mon rythme, sur mes pas et sur mon soufle!

Outre que je ne me sentais pas parfaitement en forme (guère d'entraînement dans les semaines précédentes et cela s'est ressenti) et que je trimballais le poids de quelques soucis pour du boulot en retard (mais vu le beau temps qu'il promettait de faire, je n'ai pas hésité une seconde à réserver mon lundi matin de Pentecôte pour cette sortie), j'ai eu de quoi grogner contre la SNCF qui offre des trajets d'une heure et demi à bord de trains qui ne sont pas équipés de toilettes, pas plus que la gare d'arrivée! Donc, à la sortie, zouh, How to shit in the woods?, pour citer un célèbre titre de Kathleen Meyer. Désolé d'être aussi trivial que cette grande philosophe, mais il faut planter ce genre de décor pour comprendre comment la magie opère ensuite...

J'ai choisi de partir de Boigneville, car il n'y passe qu'un train par heure, alors qu'à Etampes j'en trouverai un toutes les demi-heures.
Départ à 8h sur le GR111-655; après une première côte où je pressens ma petite forme, je quitte la vallée pour déboucher sur le plateau près de la Ruelle aux Renards. Et là, au milieu des champs de blé qui sont verts-bleus à cette saison, mon humeur et ma journée sont transformées: je suis surpris par une biche qui jaillit à ma droite, me double (facile!) et traverse le chemin devant moi avant de le longer dans le champ de gauche; c'est un spectacle fantastique de la voir disparaître puis réapparaître dans les blés en bondissant comme une antilope...

Par la suite, je dérangerai des dizaines de lièvres, quelques perdrix et faisans.

Après avoir passé le village de Champmotteux, le sentier file vers le nord en descendant très doucement dans l'adorable vallon sec et boisé qui mène à Valpuiseaux, d'où je remonte sur le plateau qui me sépare de Puiselet le Marais, où j'ai le temps d'admirer l'église.

Et hop, à nouveau une côte de 35m. me remonte sur un plateau, d'où je redescends dans le Bois Galon avant d'arriver pour mes deux heures de trot "Sous les Terres Douces": la toponymie demeure une poésie que j'adore.

Le plateau suivant, qui fait passer par les grosses fermes de Mesnil-Girault et Duilhet, est-il plus austère que les autres, ou suis-je trop fatigué pour apprécier?

En tout cas, j'apprécierai la traversée de la vallée de la Juine à proximité d'un vieux lavoir, avant de remonter sur le dernier plateau qui domine Saint-Martin d'Etampes, où je rate de quelques minutes un train pour Paris; tant pis, je trottine dix minutes de plus pour aller au centre-ville où je m'achète un sandwich et un cola. Il est 11h40, il faut chaud, j'ai bien fait de partir tôt (6h20) de chez moi où il est temps de rentrer...

jeronimo · 24-06-2012 22:03:28

GTIFC étape 10, 57km de Coulommiers à Provins : la traversée du désert et une surprise finale

Aujourd'hui 24 juin, c'est le point culminant de ma préparation pour l'UTTJ. Il faut donc y aller, même si je dois avouer que je serais bien resté sous la couette ce matin...

Peut-être est-ce mon manque d'enthousiasme (et de forme), peut-être aussi est-ce le temps gris et venteux qui évoque davantage l'hiver que l'été qui vient de commencer, peut-être encore que c'est la liste de musique assez mélancolique que j'ai choisie... Toujours est-il que cette étape suivant intégralement le GR11 m'a paru, comment dire, assez ennuyeuse. Très peu de dénivelés animent les plateaux de Brie, le passage dans la forêt de Jouy est trop bref et surtout, ce fut le désert.
Désert au sens ancien du terme : pas un chat ni un rat à l'horizon tout plat ; en fait si, un ou deux chats, le lot habituel de chiens aboyant et bavant comme des malades derrières leurs grilles (heureusement), très peu de gibier (1 faisan, 1 perdrix, 3 ou 4 lièvres) et d'humains.
J'ai croisé deux joggeurs en sortant de Coulommiers, une dame promenant son chien 10km plus loin, une autre dame revenant des champs quelques kilomètres après, puis un groupe de promeneurs une fois ; pas un vététiste, pas un randonneur pendant plus de six heures de balade...
Alors que la proportion de routes goudronnées était plus grande que d'habitude, ce ne fut pas une gêne car la circulation automobile était quasi nulle ; au contraire, j'étais un peu soulagé quand j'arrivais sur le goudron, car les chemins, inutilisés, étaient complètement envahis par des herbes hautes jusqu'au genou, ce qui rendait ma course plus difficile. A côté de ça les quelques passages boueux m'ont paru folkloriques en créant un peu de diversité.
Où était passé tout le monde ? Comme me le chantait à l'oreille The Police, « I feel so lonely » (Message in a bottle)...

La platitude du paysage permet de comprendre comment les grands édifices du Moyen-Age servaient d' « amers » terrestres, comme la cathédrale de Chartres surgissant du plateau de Beauce. Je découvre ici que Provins apparaît de la même manière 10km avant d'y arriver, avec d'un côté son église et de l'autre son donjon. Lorsque j'arrive enfin au sommet de la dernière descente, j'aperçois d'un seul coup la ville enfermée dans ses remparts et je me félicite du choix de faire cet itinéraire dans ce sens. D'autant que la ville est assiégée ! En effet, des dizaines de tentes blanches sont installées au pied des murailles, comme si un ennemi attaquait la ville ; en descendant, je me dis qu'il doit y avoir une reconstitution d'un tournoi ou quelque chose comme ça.
Je suis loin du compte : je tombe en plein milieu de la fête médiévale annuelle, qui attire des gens d'Allemagne, de Belgique, d'Espagne et de toute la France si j'en crois les plaques d'immatriculations et les langues parlées. Le Moyen-Age est rétabli à Provins : il faut payer l'octroi pour passer la porte ! Je réussis à négocier un passage gratis en expliquant que je viens en courant de Coulommiers et que je veux juste attraper mon train à la gare... Mais à peine entré dans la ville, je me rends compte qu'il n'est plus possible ni de courir ni donc d'avoir le train de 14h46, car une foule compacte de gens déguisés déambule entre les stands de foire. Après mon premier mouvement de surprise, j'admire le soin apporté aux costumes et l'ambiance allègre : moines, rois mages, beautés altières, templiers, lépreux, saltimbanques, tout le monde semble retombé en enfance, les adultes autant que les petits portant avec un plaisir manifeste les capes, épées, casques ou bures qui faisaient nos délices de gamins. Le gag c'est que c'est moi qu'on regarde de travers avec ma tenue d'extraterrestre...
Et du coup, je décide d'arrêter là, à moins de 2 kilomètres de la gare, pour prendre un repas en observant le défilé et en attendant le train de 15h46. De toute façon je suis mort de fatigue, j'ai couru pendant 6h10 avec une moyenne de 9,2km/h. Et puis, il faut profiter de cette occasion extraordinaire!

Plus tard, en rejoignant la gare, je mesurerai à quel prix on joue au Moyen-Age dans la vieille ville : à l'extérieur des murs, il semble ne plus y avoir un seul trottoir où pourrait passer un piéton, tant les voitures sont nombreuses à s'y être stationnées ; j'ai alors une dernière pensée perfide en pensant au précédent gouvernement dont la « politique du chiffre » reposait sur le nombre de reconduites à la frontière mais qui n'aurait jamais osé fâcher ses électeurs en les privant du droit imprescriptible à se garer n'importe où.

Le GTIFC va être a priori suspendu pendant les mois de juillet et août; je reviendrai en septembre avec des propositions d'étapes plus "raisonnables" (entre 20 et 45km).

PS: correction de qq erreurs

Dernière modification par jeronimo (25-06-2012 15:26:48)

mrifwanted · 24-06-2012 22:22:14

jeronimo a écrit :

GTIFC étape 10, 56km de Coulommiers à Provins : la traversée du désert et une surprise finale
Aujourd'hui 24 juin,
...

Jolis récit, merci pour cette excursion dans le moyen age. Pour un petit moment, il semblait que tu avait même perdu le présent, en retournant du moyen age. Avant la correction du date de ton trail (27 juin), tu semblais rêver du future ...

jeronimo · 20-02-2013 23:56:22

Salut les MUL(e)s,

depuis plusieurs mois j'ai un agenda très spécial qui m'amène en coup de vent sur Paris de temps en temps. A ces occasions, j'ai continué le GTIFC de façon complètement opportuniste, en improvisant les sorties soit le soir pour le lendemain, soit avec ma douce:

- étape n°11, de Nanteuil à Crépy-en-Valois par le GR11B (variante ouest), 21,5km en 2h06 (sept. 2012);

- étape n°12, de Coulommiers à La Ferté sous Jouarre par le GR11, 26,5km et D+400m en 2h54; c'était le 29 décembre, au lever du soleil, avec un beau temps doux pour la saison (6-8°C), un peu de vent, un terrain assez boueux;

- étape n°13, de La Ferté sous Jouarre à Mareuil sur Ourcq par un sentier de petite randonnée, 32,5km et D+450 en 3h20 (5 janvier 2013); il faisait doux (6°C) mais gris et humide, parfois avec un peu de vent, mais je garde un bon souvenir de la variété et de l'intérêt du trajet;

- étape n°14 improvisée la veille, de Nangis à Fontainebleau par le GR de pays Thibaud de Champagne, 45km et D+300m en 4h48 le 16.II.2013: bel itinéraire varié surtout dans la deuxième moitié, au départ il givrait et le sol était gelé, mais la lumière du soleil levant était magnifique; j'étrennais aussi une nouvelle playlist, avec beaucoup de blues, du gospel, de la musique de la Nouvelle Orléans et de Californie...

- étape n°15, de Crouy sur Ourcq à La Ferté-Milon par des sentiers de petite randonnée, 19km en marchant avec ma douce pendant 3h20; gris, humide, boueux, 3-4°C, un peu de vent; bel itinéraire aussi, nombre impressionnant de belles grosses fermes fortifiées.

Je vais maintenant proposer, en mars et avril, des étapes parmi les suivantes, y aura-t-il des intéressé(e)s parmi vous?
Vaumoise à Villers-Cotterets: 20,5km, D+150
Crépy-en-Valois à Vaumoise: 36,5km, D+460m, par Champlieu (chapelle et ruines gallo-romaines) et la vallée de l'Automne
Boigneville à Fontainebleau: 37,7km par le massif des Trois pignons
Nangis à Provins: 45,3km par le GR Thibaut de Champagne

Amicalement!

jeronimo · 24-02-2013 21:48:36

Désolé, mais quand j'ai vu vendredi soir qu'il allait neiger le lendemain matin, je n'ai pas résisté et j'ai improvisé une petite sortie:

16ème étape du GTIFC, samedi 23 février. Une ambiance spéciale : l'Automne en plein hiver, j'embête un chevreuil, je me perds, une chasse à courre me distrait.

Départ à 8h13 de Crépy en Valois. D'après Météo-France, il fait -2°C et avec 20km/h de vent, la température ressentie est de -9°C ; pour compléter l'ambiance de Grand Nord, la neige qui tombe est soufflée horizontalement comme un blizzard. J'ai prévu le coup, je n'aurai pas froid avec mon maillot de ski de fond, mon pullover Fireball, mon buff Randonner-léger, les gros gants, le collant épais et les chaussures de trail en Goretex.
Se jeter dehors dans ce type de temps, ça amène pour commencer à se concentrer sur ses extrémités, pour savoir si tout va bien... Cela m'occupe en attendant de sortir de Crépy en Valois, pendant 2,5km qui sont moches (surtout la zone industrielle...). Heureusement, l'ambiance change du tout au tout quand je rentre dans le Bois de Tillet. Il faut faire attention où mettre les pieds, car les engins forestiers ont laissé d'énormes ornières qui sont congelées. Cependant, à l'abri du vent dans la forêt, je profite d'une belle lumière blanche tandis que la silhouette du soleil se dessine derrière la couverture nuageuse et que les dernières feuilles encore sur les arbustes luisent d'un brun-orange vif.
Ce n'est pas fait exprès, mais aujourd'hui j'écoute une playlist très exotique pour l'endroit, mais bien accordée à mon état d'esprit baladeur, entre mélancolie et exaltation : du reggae (Steel Pulse) et du blues malien métissé de trompette jazz (Ablaye Cissoko / Volker Goetze).
C'est le bonheur !
A l'entrée de Vaumoise, je remets mal ma pochette de carte dans l'élastique qui la maintient sur la bretelle du sac et je la perds ; quand je m'en rends compte à la sortie de ce joli village, je décide de continuer sans carte, en me fiant uniquement aux balises du GR11.

Après la traversée du petit plateau du « Poirier de Collinances », je descends dans la vallée de l'Automne. Celle-ci est un bijou et m'offre l'un des plus beaux paysages rencontrés lors du GTIFC. Tout au long il y a des vestiges de châteaux, d'abbayes ; le « Moulin de Wallu » est princier, posé sur un barrage qui retient les eaux d'un étang maintenant gelé, où ne restent que quelques trous d'eau ouverts dans lesquels des cygnes et des canards tournent en rond. Je débusque un chevreuil, qui m'accompagne quelques minutes car il veut rejoindre l'autre côté du chemin.

En arrivant à la Nationale 2, je perds les balises du GR, je tâtonne un peu avant de décider de continuer sur une petite route pleine de chasseurs le long de l'Automne ; j'ai bien fait, je retrouve une balise GR, ce qui me permets de monter au magnifique village de Coyoles, avec sa grosse ferme ancienne qui domine la vallée comme une fortification, et qui cache un beau château.

Dans le village, je perds pour de bon le GR, et je décide que ce n'est pas grave, j'avance à l'estime dans la direction que je crois celle de Villers-Côtterets. Je longe le parc d'un immense institut médico-éducatif avant d'entrer dans la forêt domaniale de Retz. Comme je n'ai plus de carte, je passe à côté du « Hêtre aux amours » sans le voir. J'arrive sur une route où j'aurais peut-être retrouvé les balises du GR si mon attention n'avait pas été distraite par... le déboulé d'une chasse à courre complète, avec les uniformes, les cors et tout le tintouin !

Du coup, je suis la route, en gardant l'oeil sur les environs dans l'espoir que surgisse un cerf... mais rien ne se passe, et je me retrouve à trotter dans la banlieue de Villers-Côtterets, où j'arrive à la gare après 25km et 2h30 ; je vais attendre mon train au bar d'à côté, en me disant que j'ai de la chance de pouvoir prendre un café au lait au chaud par les temps qui courent. Dehors, la neige ne tombe plus mais le vent continue de pincer...

Chouette samedi...

Vincent94 · 12-08-2013 14:33:29

C'est quoi la difference entre le TIFC et le GTIFC ?

jeronimo · 13-08-2013 12:25:07

Bonne question! C'est à la fois le même principe et pas la même chose.

Le TIFC (tour de l'Ile de France en courant) fut une boucle de 422 kilomètres en 14 étapes autour de Paris, en suivant de gare à gare le GR1 dans la plupart des cas (étape moyenne= 30km, mini 18km, maxi 40km). Toutes les étapes ont été trottées.

Comme ça m'a beaucoup plu et amusé, j'ai proposé sur le même principe (gare à gare) le GTIFC (GRAND tour...).
Il fait 634 km en sortant fréquemment de l'Ile-de-France. Les 19 étapes ont été beaucoup plus hétérogènes, allant de 15km à 57km (Coulommiers-Provins), donc faire leur moyenne n'a pas beaucoup de sens. Les itinéraires ont également été plus variés: j'ai utilisé le GR11 et ses variantes une dizaine de fois mais aussi les GR 1, 111, 22, 655 et des PR et sentiers de pays. Deux étapes ont été faites entièrement en marchant, y compris une "grosse" de 39km (Boigneville-Fontainebleau en 8h pauses comprises).

J'en profite pour annoncer et inviter à la 19e et dernière étape du GTIFC, le dimanche 25 août 2013! Il s'agit de relier les gares de Nangis et de Provins par le GRP Thibaud de Champagne jusqu'à Longueville puis le GR11 pour terminer par la piste cyclable le long de la Voulzie. Ca fait 40km que je souhaite trotter intégralement, avis aux amateurs!

Que ceux que ça intéresse m'envoie un mp, je pourrai leur envoyer ma compil cartographique et on se mettra d'accord pour le rendez-vous.

Vincent94 · 13-08-2013 14:20:45

Merci Jéronimo pour la réponse.

Je vois que t’es accro aux trails et ultra trails. Moi je pratique la cap il n’y a que qlq années, suis plutôt marathonien que trailleur, un seul 100km dans mes jambes et qlq petits trail de 20 à 50km, c tout. Faire des trottes dans les régions m’intéresse beaucoup, pour l’instant j’apprends des infos, puis commencerai éventuellement par la petite ceinture verte de l’IdF. Tes récits sont très bien écrit, très utiles pour moi. Merci.

jeronimo · 25-08-2013 20:00:37

@Vincent94: Je serai enchanté de faire ta connaissance lors d'une petite trotte dans les environs de Paris.

Aujourd'hui j'ai donc achevé mon GTIFC.

La 19ème et dernière étape n'a pas été folichonne, vous avez tous bien fait de me laisser tomber comme une vieille chaussette!
Lever à 5h45, train à 6h45, arrivée à Nangis à 7h30 et début de la trotte sous une petite pluie fine, fin de la trotte à la gare de Provins à 11h35 sous une petite pluie fine, la même qui n'aura pas arrêté de tomber pendant 4 heures...
Mais, ça paraît dur à croire, c'est seulement pendant les vingt dernières minutes que je me suis ennuyé et j'en ai eu marre
Pourtant, l'itinéraire n'est pas génial: peu de villages (même s'ils sont assez jolis), peu de dénivelé, pas mal de routes goudronnées, peu de forêt.
Surtout, le désert complet: j'ai vu un gars dans son jardin, trois voitures, et croisé quatre promeneurs sous leurs capes et parapluies.
Aussi une biche qui traversait un champ labouré tout doucement, sans me voir ni m'entendre jusqu'au dernier moment.

Finalement, le seul moment sportivement intéressant ce fut au début, la traversée du Bois de Saint-Loup et Saint-Martin, où il fallait sauter et zigzaguer pour éviter les énormes ornières laissées par des engins agricoles ou forestiers et remplies d'eau ou de boue, pendant que les branches basses pleines de gouttes me fouettaient le visage...

Si j'ai passé un bon moment, c'est peut-être parce que j'étais occupé à tester un nouveau mix musical, dans lequel j'ai mis pas mal de soul, de blues, de folk et de gospel, qui marche bien (ça n'étonnera personne qui connaît James Brown... Mais qui connaît David Lindley?).
Ou alors parce que je testais aussi trois recettes de barres énergétiques faites maison: floppet's sucrées de Julien Jorro (compote de pomme, flocons d'avoine, figues et raisins secs, noisettes, noix, sésame), et les barres d'Alain Roche, sucrée (avoine/crème de marron/pomme de terre/miel et sésame) et salée (sésame, amande, pomme de terre, purées de noix de cajou et de cacahuète).
Tests concluants!
Ou encore parce que je rêvassais, tout simplement, sans m'en rendre compte, bien dans mon corps?

A l'arrivée, j'ai fait exprès de rater le train, et je suis aller me faire un couscous à côté de la gare; décidément, ce compte-rendu est sous le signe de la bouffe! Ce qui n'est pas étonnant, car il semble que c'est une obsession des ultra-trailers (Scott Jurek parle plus de son alimentation que de son entrainement ou de son équipement). Bon, il est temps que j'aille préparer le dîner, j'essayerai de faire une conclusion du GTIFC dans un prochain message.

velox · 25-08-2013 21:16:14

jeronimo a écrit :

Mais qui connaît David Lindley?).

Bonne question, jero, sacrément bonne question.
Jusqu'il y a quoi, une demi-heure, pas moi pas en tout cas.
Sacrée découverte, merci.

jeronimo · 26-08-2013 09:42:56

Salut Velox, je suis ravi que tu aies découvert ce musicien.
La rando, la trotte, la musique, les paysages, la bouffe: la vie ultra-légère, quoi!
(elle est suffisamment lourde par ailleurs, la vie, et il faut de l'énergie ultra-légère pour s'en sortir soi-même ou aider les autres).

Cacahouete · 07-02-2016 19:57:05

Jéronimo, maintenant que je pratique plutôt la rando-course que la marche à pied, j'ai relu tes récits avec plaisir.
As-tu des cartes ou des traces open-runner de tes parcours ? Je n'ai pas de GPS, je m'oriente à la carte, ça fait partie du plaisir pour moi, mais ça m'aiderais d'avoir des itinéraires tracés.
J'aimerais suivre tes pas, le parcours semble progressif en terme de difficulté, et puisque c'était beau...

Merci pour tout.

Dernière modification par Cacahouete (07-02-2016 20:01:56)

jeronimo · 08-02-2016 11:03:16

Salut Cacahouete,

ça me fait plaisir que tu aies eu toi-même du plaisir à lire ces récits.

Je n'ai pas de trace Open-runner, je ne sais pas utiliser un GPS.
Ce que je fais: je vais sur le site Geoportail.fr et j'imprime mes itinéraires d'abord en PDF, puis ensuite sur papier en recto-verso en noir et blanc.
Je surligne en rose ou jaune vif l'itinéraire que j'ai décidé: le plus souvent à partir d'un GR ou d'un PR (balises faciles à suivre sur le terrain), mais j'ajuste en fonction de mes besoins ou de mes envies (passer par telle butte, raccourcir pour arriver à tel kilométrage, etc.).
Je découpe les feuillets pour ôter les parties non utiles, puis je les glisse dans une pochette plastique transparente que je roule avant de la fixer sur l'épaule avec un cordon élastique et un tanka, ce qui me permet de sortir le rouleau facilement quand j'ai des doutes à un croisement.

Je continue d'explorer les environs de Paris en découvrant de nouveaux itinéraires qui ne sont plus reliés entre eux, et en refaisant des itinéraires déjà faits selon la distance que je veux courir et selon la météo et l'état du terrain. Dernière chouette découverte: 42km de Crépy en Valois à Compiègne (d'abord GR11B, liaison avec les ruines gallo-romaines de Champlieu, puis GR12, puis tout droit dans la forêt jusqu'aux Beaux Monts, puis superbe descente avec le château de Compiègne en ligne de mire).

Bonnes trottes, il y a de la matière!

Cacahouete · 08-02-2016 12:02:23

Ok merci beaucoup.
Je vais faire ça, c'est déjà ce que je faisais pour la rando ou le vélo.

Pour les courses dans les Yvelines, souvent, je prends une vieille carte (année 80) et je m'amuse à suivre les anciens chemins effacés et je trace les nouveaux sur le papier pour mettre à jour. Je m'amuse avec la toponymie ou les vieux chemins qui n'existe plus.

Je raconterais tout ça sur mon trombi je pense.

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