[Récit + liste] GR 70 - STEVENSON...

guichen · 08-10-2014 23:53:29

Retour sur une randonnée récente...

Depuis longtemps, je lorgnais sur le GR 70 et le chemin de Stevenson...

Ce n'était évidemment pas de la haute montagne mais partir sur les chemins, c'etait déjà du bonheur...

Vendredi 19 septembre: étape du Puy en Velay à Bargettes.

Les parents me laissent au Puy...C'est du vrai mauvais temps...et ils insistent pour que je les accompagne en Corse...non, non, ce n'est pas ce qui est prévu au programme...et après un café, je me dirige vers la ville haute...

Je cherche le début du GR, arpente les rues autour de la cathédrale...je croise des moutons, des enfants et adultes en tenue du moyen-âge (ce sont les fêtes du Roi de l'Oiseau...).

Il n'y a pas de véritable lieu évident du départ du GR ce qui me surprend...

Je démarre au final à 9h15...près de l'église du collège...

Direction le village d'Ours par la calade d'Ours, chemin pavé bordé de murettes: je ne verrai jamais ce village, un panneau annonçant une déviation vers l'ouest...
Cette déviation m'enquiquinera 10 minutes, n'apercevant plus de marques blanches et rouges...

Le Puy commence à être derrière moi...

Interrogation auprès de riverains puis détour vers Taulhac...en empruntant déjà du bitume (on m'avait prévenu, je ne serai pas déçu).
Perdu dans mes pensées, je perds momentanément le GR et le retrouve, peu avant la jonction avec son tracé initial (commun au GR3).

La descente vers Coubon est bien sympathique et le paysage vert et vallonné caractéristique à la Haute Loire s'offre sous un soleil inespéré.

Pause de 20 minutes à Coubon où passe la Loire, qui n'est que rivière...

Après une montée sur bitume assez raide, j'arrive sur une sorte de plateau que je quitterai juste avant la descente sur Le Monastier-sur-Gazeille (belle fontaine à l'Herm, eau potable): alternance de pistes en terre, sentiers, bitume...

Je tombe sur 2 anglais mais mon côté ours resurgit...je file...j'ai envie de marcher, marcher seul...

Grosse vue sur le village, bourrasques de vents sur les hauteurs, belle croix, gros panorama orageux vers le sud...pleins de bonnes sensations...les vacances!!!

Arrivée à 13h10 à Le Monastier-sur-Gazeille: place de la Poste, j'y vois la stèle rappelant le point de départ du chemin de Stevenson...

Le GR repart direction ouest, passe près d'un camping et pendant un quart d'heure, je retrouve un sentier...débouchant sur de nouveau une piste...

Les jambes déroulent vers l'ouest: Courmacès, Le Cros, Saint Martin de Fugères: dans ce dernier village, petite pause pour déguster des prunes tardives (miam miam...) et approvisionnement en eau...et vue sur la belle église de la nativité de la Sainte Vierge...

Saint-Martin-de-Fugères est un village étape de Robert Louis Stevenson dans son " Voyage avec un âne dans les Cévennes" ;

-"C'était dimanche. Les champs de la montagne étaient tous déserts dans la clarté du soleil et, tandis qu'au bas de la côte, nous traversions Saint-Martin-de-Fugères, l'église débordait de fidèles jusque sur le seuil. Il y avait des gens agenouillés au-dehors sur les marches et le bruit du plaint-chant du prêtre m'arriva de l'intérieur obscur. Cela me donna aussitôt une impression de famille, car je suis, pour ainsi dire, un compatriote du dimanche, comme l'accent écossais, agitent en moi des sentiments complexes : reconnaissance et le contraire. Il n'y a qu'un voyageur, qui surgit là comme un évadé d'une autre planète, à pouvoir goûter exactement la paix et la beauté de la grande fête ascétique. La vue de la contrée au repos lui fait du bien à l'âme. Il y a quelque chose de meilleur que la musique dans le vaste silence insolite, et qui dispose à d'agréables pensées comme le bruit d'une mince rivière ou la chaleur du clair soleil."

Avant de retrouver la Loire à Goudet, je lorgne un superbe bivouac à la ferme de Prémajoux mais il est trop tôt (arg...).

Après Prémajoux, j'aperçois le superbe village de Goudet, traversé par deux ruisseaux qui se jettent dans la Loire.

J'ai l'intention de traverser le village et de continuer mais, un banc, avant le pont principal m'invite: j'y resterai un bon quart d'heure, le visage tendu vers le soleil qui commence à décliner (il est 18h00)...
Ca respire les vacances de septembre: quelques retraités flânent au milieu de cette belle vallée de Goudet...deux d'entre eux d'ailleurs m'interpellent: « vous étiez à Coubon, n'est-ce pas? ».
Et je me rappelle leurs visages...me souvenant surtout que Madame maugréait après Monsieur: « quelle mauvaise foi!!! ».

Après une brève rigolade, je repars plein ouest, traversant des villages peu habités...et peu après Bargettes, je décide de m'arrêter pour le bivouac, en hauteur, au passage du GR 700 (venant de Costaros) après ravitaillement en eau à des locaux: il est 19h50.

Le vent s'est levé et la chauffe d'eau avec le PRS va être difficile: je me contenterai de soupe et semoule avec eau tiède et m'enroulerai de suite dans la couette.

Ca pète de tous les côtés, au delà de Costaros au nord, d'Ussel à l'est (d'ou je venais d'arriver), des éclairs vers l'ouest et le sud: le mauvais temps rencontré, juste avant le Puy, le matin et craint pour cette journée, finalement bien ensoleillée, est arrivé...bougre d'âne...

Illico-presto, à la frontale, je remballe et redescends vers Bargettes, ayant repéré un auvent auparavant, éventuellement à occuper si les conditions se dégradent...et si la Gatewood est trop bousculée...

ester · 09-10-2014 07:44:21

Bonjour Guichen,

Chouette, le feuilleton commence !
Merci pour le retour !

N_75 · 09-10-2014 13:08:22

Bonjour !
J'ai lu ou écouté quelque part (?) que Stevenson avait bricolé les sacoches que portait son ânesse pour s'en faire un sac de couchage (ou sursac ?) .
Comme quoi le MULitude existait déjà dans le Massif Central au XIX ème siècle...les ricains peuvent aller se rhabiller !

Il y a pas mal de critiques sur le décor du Chemin de Stevenson. Evidemment c'est pas l'Islande, c'est pas les Pyrénées, c'est pas les Lofoten non plus, mais moi j'aime bien ces paysages. C'est tranquille, tu marches, tu regardes, tu savoures, y'a juste à penser à bouffer de temps en temps...et à respecter l'article 22, se mettre à l'abris quand il pleut !

Dernière modification par N_75 (09-10-2014 13:17:20)

Seraph' · 09-10-2014 13:23:43

guichen a écrit :

Je tombe sur 2 anglais mais mon côté ours resurgit...je file...j'ai envie de marcher, marcher seul...

Chouette début.

Je ne te connais pas, mais je réagis pareil...

Faudrait qu'on marche ensemble, voir si deux ours en sont capables. Cela peut servir pour l'ouverture d'esprit, le travail sur soi...

N_75 · 09-10-2014 13:33:47

.

Dernière modification par N_75 (14-10-2016 18:24:48)

guichen · 09-10-2014 22:39:43

Allez, zou, la suite...

Samedi 20 septembre: étape de Bargettes à Saint-Flour-de-Mercoire.

La nuit a été assez terrible...je reste un peu dans la couette bien au chaud: rafraîchissement et humidité au programme autour de 7h00...
Bon, il faut se lever guichen, espèce de paresseux!

Evidemment, quand tout est trempé, c'est toujours un peu dur pour repartir...
Tout ce qui est humide en haut et à l'extérieur du sac et premières foulées à 8h10.

De nouveau de la piste et bien évidemment, tout en pensant à randonner léger (apex, poncho ou pas... , cafouillage...trop vers le nord avant Preyssac, ça ne va pas...coup d'oeil au topo et hop, sur le GR.

Arrêt à Le Bouchet-St-Nicolas pour le café de 9h35, plus lecture du canard: en principe, beau temps dans les prochains jours...

Tiens, qui est donc passé par là???

La suite sera moins sympatique: piste puis route jusqu'à Landos...où je m'y arrête pendant une grosse demie-heure pour faire sécher tout le barda (bon, ça fait un peu pré-brocante d'articles de rando mais il le fallait!).

Vers Jagonas, je retrouve un belge rencontré à Landos: il a prévu de faire le GR en 12 jours ce qui me semble long...
On en arrive évidemment à parler matos...bon son sac fait 13 kilos, il est surpris de la légèreté relative du mien...

Pour le coup, je suis moins ours...et découvre avec lui le village d'Arquejol connu pour son viaduc...
Le train n'y passe plus, c'est le royaume désormais du vélo-rail, au départ de Pradelles soit 36 km aller retour)...

Cette partie du chemin est bien verte, le chemin s'élève et nous apercevons au sud ouest le barrage de Naussac...mon regard se pose plus loin vers la haute Lozère...c'est gris!

Nous arrivons (le belge et l'ours ) à Pradelles vers 14h45 sous la pluie...

Allez, je vais suivre le rythme du brugeois, enfin pas tout à fait: son menu est constitué de pain avec saucisson et camembert, je m'en tiens à mes biscuits à l'eau...je regarde tout de même le sauciflard du coin de l'oeil et là, je m'empare d'un de mes bâtons et le trucide net, d'un coup...ho, ho, vous y avez cru???

Pradelles méritait sûrement mieux qu'une pause d'une heure mais il faut avancer...Direction Langogne que je connais déjà, entrée dans le Gévaudan , "le pays de la bête férosse", "le Napoléon Bonaparte des loups" selon Stevenson.

Je quitte mon compagnon flamand (qui aura échappé au pire) et m'installe sous les halles pour aérer chaussures et pieds...

Peu après, à la sortie de la ville, je suis toujours sur le bon chemin...

Sur la deuxième partie entre Langogne et Saint-Flour-de-Mercoire, je retrouve enfin de la forêt, arpentée rarement pendant la journée...

L'arrivée vers le village est bien sympathique, entre artiste ferroviaire, lama et message de bienvenue:

Je discute avec des villageois qui m'invitent à sardiner auprès de l'église...ce n'est pas discret mais l'herbe est bien verte, fontaine à 100 mètres et abri pour randonneurs si tempête...il est 19h35...

Au souper, crackers, soupe-vermicelle, café avec biscuit...belles couleurs et ça tonne autour du village...

Une habitante me demande si j'ai besoin d'une couverture...

Au dodo guichen...

JJondalar · 09-10-2014 22:57:14

Trugarez Guichen La suite !
Le chemin de Stevenson est un classique, mais ton esprit d'observation te permet de trouver un intérêt dans le moindre détail. La marche c'est cela. C'est ce que je ressens chez toi en tout cas.
Bivouaquer au milieu d'un village, ce n'est pas courant, faut admettre.

florencia · 10-10-2014 13:36:04

Salut Guichen,

Merci pour ce retour qui me rappelle plein de souvenir, puisque c'est le GR qui m' a remis le pied à l'étrier, concernant la rando

Un peu ours alors Heureusement que tu n'as pas fait cette balade en pleine saison!

J'attends la suite

Flo

N_75 · 10-10-2014 13:51:54

JJondalar a écrit :

Bivouaquer au milieu d'un village, ce n'est pas courant, faut admettre.

Si le village dispose encore d'un bistrot, ça peut permettre d'en profiter...et ce jusqu'à plus soif !
En bivouac, y'a pas le risque d'en foutre les pleins draps au moins

guichen · 10-10-2014 23:24:22

Merci pour vos commentaires...

De mémoire, pas de bar dans ce village...

C'est terrible d'être parfois ours, parfois non...je pense que je recherche une sorte d'équilibre...

Pour une balade de 3 ours, pourquoi pas???

Allez, un, deux, trois...

Dimanche 21 septembre: étape de Saint-Flour-de-Mercoire à l'Abbaye Notre-Dame-des-Neiges.

Départ à 7h35, pressé d'arriver (enfin, pas trop) à l'Abbaye Notre-Dame-des-Neiges.

Ce nom me fait rêver, je ne sais pas pourquoi...: la veille, j'ai appelé pour réserver à l'abbaye...et les frères m'attendent, attention, à partir de 17h00.

En haut du village, je retrouve ce que j'avais aperçu la veille: quelle est cette chose mystérieuse???

Bah, ouaich, un distributeur de pain...ça fait tellement incongru dans ce village...

Plus tard, je recroise un habitant du village en VTT au milieu de la forêt: ils en sont contents de cette machine, faute de boulanger...dure réalité pour cette commune "dortoir" selon lui de Langogne...
Je lui demande comment ça se passe ici en hiver, des interrogations d'un plaineux quoi: haussement des épaules, "l'hiver, pas de souci, on gère sur les routes, no problemo, muchacho"...
Bah, oui, bien sûr...demandez à un marseillais comment ça se passe avec le pastis...

J'ai adoré cette partie du chemin jusqu'à Cheylard-l'Evêque: alternance de résineux (on parle même de sapin de Stevenson), des fleurs inconnues, d'heureux bovins...

Petit arrêt à Fouzillac: on aurait envie de rentrer dans ses belles maisons typiques, de goûter aux prunes inaccessibles...

ouvrage surprenant sur le faîte du toît en lauze...

Puis j'arpente le Serre des Fourches, sentier au milieu de hêtres, royaume des hêtres les maisons...quel plaisir...

Passage au Cheylard direction le lac de Louradou que j'atteins à 12h00...petite pause...

Bel abri n'est-ce pas...?

Plus loin, avant le village de Luc, le GR débouche sur les ruines du château qui domine l'Allier (limite entre la Lozère et l'Ardèche): j'arrive en pleine réunion de retraités...ça me fait bizarre d'un coup, étant généralement seul sur le GR...

J'y chercherai un bar, en vain...

La partie entre Luc et La Bastide-Puylaurent est presque sans intérêt: un frémissement en rentrant dans l'Ardèche, en franchissant l'Allier...non, nada...

Ravitaillement à la gare en eau, je croise un jeune homme et lui parle de l'abbaye: il ne connaît pas...

Bon, je continue et stoppe au café (pendant cette semaine, j'aurai pris l'habitude de ne commander que café, une sorte de rituel)...

Petite grimpette ensuite sur le GR 7 et je rentre dans le pays du sapin:l'abbaye est entourée de résineux...petit joyau au milieu d'un écrin vert...

J'y arrive à 17h30 et en attendant le frère, direction la boutique...: je me contenterai de cartes postales laissant vins, spiritueux et autres victuailles savoureuses à d'autres...

Le frère ouvre les portes de l'hôtellerie, celles des pélerins-randonneurs: j'hérite d'une chambre pour moi tout seul, le rêve...

A défaut de Saint Christophe...

J'ai retrouvé les retraités de Luc...je suis le plus jeune des 2 tablées: le frère nous explique le fonctionnement...tout a été préparé (souper et petit déjeuner)...il souhaite uniquement que nous fassions la vaisselle et rangions le tout...puis il s'éclipse...

Au menu, c'est Byzance: salade verte, cuisses de poulets avec nouilles et courgettes, plateau de fromage, glaces et bien sûr du gwen ru...

Echanges avec mes voisins, petit café et hop vers le lit...

Assurément une bonne adresse mais surtout quel endroit, cette abbaye!!!

florencia · 12-10-2014 08:59:52

Tu retranscris bien l'ambiance à Notre Dame des neiges.

Le partage des tâches autour du repas, les petites cellules du sommeil dénudées mais sympa.

Un lieu que j'avais bien aimé, sauf avant 17h00, à patienter 2H00 sous la pluie, en attendant que les affaires touristiques se terminent

Flo

ester · 12-10-2014 09:39:44

Bonjour Mr Guichen,

En lisant ton retour, je retrouve plein de souvenirs (que je vais vous épargner) !

A ND des Neiges, j'avais non-seulement bénéficié d'une chambre seule, mais de tout le bâtiment, étant l'unique randonneuse du jour.
J'avais étendu mes vêtements lavés sur un des fils, au grenier (le grenier a bien évidemment la même surface que l'aile consacrée à l'hôtellerie) ; réveillée au milieu de la nuit, j'étais retournée chercher le tout (bien égoutté) pour l'étendre au-dessus du radiateur de ma chambre.

Je vous laisse imaginer l'ambiance nocturne dans l'hôtellerie qui craque de partout... le ramassage du linge sous les petites lampes qui n'éclairent pas tous les recoins et le retour dans l'immense couloir jusqu'à ma chambre située au milieu !

N_75 · 12-10-2014 10:11:08

ester... même pas peur de la Bête du Gévaudan qui a sévi juste en face, de l'autre côté de l'Allier !

ajout :
Les moines produisent-ils toujours du vin ?

Dernière modification par N_75 (12-10-2014 10:12:51)

guichen · 12-10-2014 15:45:40

S'il pleut, pour information, il y a comme à l'Aven Armand, un bâtiment sous lequel on peut se réfugier pour être au sec, au fond du parking principal...
L'ensemble du site est bien équipé pour recevoir les visiteurs...

J'ai moi aussi entendu des craquements pendant la nuit...j'ai plutôt pensé à des retraités polissons...
Le grenier est super grand et le linge y a bien séché...

Apparemment, l'abbaye a cédé son site de production gardois et depuis 2006, la communauté se consacre uniquement à la vente des produits dans sa boutique monastique (la marque de vin Notre Dame des Neiges soit vins, liqueurs et spiritueux, perdure).

A vérifier tout de même...

Fourth day...

Lundi 22 septembre: étape de l'Abbaye Notre-Dame-des-Neiges à la station du Mont Lozère.

Départ à 7h30 après une nuit pendant laquelle j'aurai moins dormi que ce que j'espérais: je me suis couché assez tard après avoir parcouru le n°304 de GEO (pages intéressantes sur KEROUAC...), mystérieux craquements nocturnes et mon organisme un peu chamboulé par le rythme des derniers jours.

De belles couleurs...

Je repasse donc par La Bastide-Puy-Laurent et attaque donc la montée vers le Rocher de la Réchaubo...toujours une piste sur laquelle je rejoins 2 randonneurs.
Ils m'accompagneront une grande partie de la journée et discutant vivement, j'en oublierai le fameux rocher, légèrement hors GR, que je voulais approcher...
Cette partie haute du chemin traverse surtout des exploitations forestières de résineux...d'ailleurs, nous nous trouverons en plein milieu d'évacuation du bois...c'est lundi, touristes aux milieu de travailleurs...

Passage à Chabalier puis asphalte de la gare jusqu'à Chasseradès: du parcours, s'offrent les contreforts nord de la montagne du Goulet (1 413 mètres) qui empêche d'apercevoir plus loin le sommet de Finniels (1 699 mètres).

La puissance du végétal au milieu du minéral et le temps qui fait son oeuvre...

Avant et après Chasseradès, vues sur les galeries couvertes de dalles de la ligne ferroviaire Mende - La Bastide ainsi que le viaduc de Mirandol...

Traversée de Mirandol au bas du viaduc, le chemin longe la voie ferrée et s'élève vers vers le sud ouest pour atteindre le col à 1 413 mètres.

Maison à acheter... ...drôle d'écureuil...et croix à l'Estampe (village avant le col)...

Jusqu'à Les Alpiers, c'est piste au milieu des sapins...je laisse une dernière fois mes camarades (bip, bip sur leurs portables...)...tombe sur 3 allemandes qui me proposent de partager leur déjeuner (pas le temps...) et descend vers les sources du Lot...

Cette partie me semble longue et j'ai hâte d'arriver à ce village...1 Kilomètre avant le village, un spécialiste de l'hectomètre indique tous les 100 mètres, sur le sol, ce qui me reste à faire...c'est encore plus terrible...

Enfin, descente sur le Bleymard (arrivée à 15h15, cartes à poster, café-biscuits-journal) et je repars à 16h00.
Le topo indique une montée de 2h00: ça grimpe, ça grimpe mais j'ai du jus...peu avant la station, possibilité de bivouac mais je continue...
Arrivée à la station à 17h30 et je me tâte: je continue, je stoppe...si oui, où ça...et puis, je me rappelle vaguement avoir lu que quelqu'un était allé au refuge...bon, direction le refuge...

Très bon accueil des patrons: Madame me propose de mettre mon linge dans la chaufferie du refuge...

A la station, c'est aussi le domaine des vaches et chevaux...

Juste avant de souper, 3 zigues arrivent avec bières, chips, rhum...je commence à me poser des questions sur la nuit à venir: ce sont des ramasseurs de champignons venus du Gard et pris par le temps (à mon avis, plus écumeurs que simples ramasseurs)...

Au final, super nuit, l'ours a jugé hâtivement ses voisins...

kibish · 12-10-2014 21:03:36

Bonsoir,

Quand j'ai parcouru ce GR, je m étais renseigné concernant la couverture de la voie ferrée à cet endroit.
En fait, c'est à cause des congères qui se forment (aient) et qui bloquaient les trains d'où la réalisation de ces couvertures.

Merci pour ton récit

yplusx · 17-10-2014 09:14:15

Très belle vaches !

Seraph' · 22-10-2014 00:55:30

guichen a écrit :

Au final, super nuit, l'ours a jugé hâtivement ses voisins...

Décidément c'est une pathologie de l'ours....

Ah oui pour la rando ours-mul!!!

N_75 · 24-10-2014 13:02:05

Bonjour !

Lu dans le canard du jour : le loup a sévi à Pradelles, et est présent au sud de Langogne !
Sans nouvelles de Guichen depuis son passage au Mont Lozère, le loup aurait-il mis fin à son périple sur le Chemin de Stevenson ?

guichen · 24-10-2014 21:46:12

Enfin 1 qui s'inquiète de ce que je deviens...

N_75, quand tu passeras à Redon, tu auras le droit de planter sur ma pelouse et de déguster une bonne goutte...

Mardi 23 septembre: étape de la station du Mont Lozère à Florac.

Départ à 7h35, il fait frais mais ça s'annonce bien, direction plein sud vers le sommet de Finiels (1 699 mètres): le parcours est très simple, il s'agit de repérer les hautes monjoies de granit et de suivre le chemin...

La vie est belle en randonnée...

Juste avant le sommet, dans une sorte d'enclos, s'y trouvent au sol des lichens et des baies qui forment un coeur et en hauteur un cadre avec une photo...d'amoureux peut-être...
Ca m'émeut...je suppose qu'il s'agit d'un hommage à une personne aimée...

J'atteins le sommet vers 8h30 (l'endroit le plus haut d'un plateau)...après avoir traversé un paysage de landes puis de pierres...ce qui me fait penser un peu aux monts d'Arrée mais en moins "rocheux".
Dans la montée, j'ai même cru entendre des voix...farces de korrigans lozériens!!!

J'enfile la doudoune, un vent bien frais d'est me corrige les oreilles...vue sur le sud...vue sur 360 degrés, la crête vers l'ouest et l'est sont tentantes mais je repars vers le village de Finiels...

En parcourant la forêt, je tombe sur un véritable abri forestier assez confortable (adresse pour la prochaine fois)...

Avant le village, je croise Monsieur André (son prénom), jeune homme de 75 ans qui ramasse des églantines pour Madame ...

Chez moi, on parle de gratte-cul, le fruit de l'églantier, je ne savais pas qu'on pouvait en faire de la confiture...

Grosse discussion avec ce vrai rural au succulent accent...il repart en 4x4 puis plus loin, s'attaque au tracteur 20 fois plus gros que lui, la Lozère ça conserve!!!

De Finiels à Rieumal, le paysage est constitué notamment de blocs rocheux qui surgissent au milieu de la verdure, les vaches paissent heureuses dans cette vallée...

Descente vers le Pont-de Monvert, il est 11h45...pause café le long du petit Tarn...puis achats de la moitié d'une baguette, de jambon sec et d'un croquant (pour plus tard)...

dévoré en très peu de temps...

C'est parti pour une nouvelle montée: le signal de Bougès (1 421 mètres) comme objectif.

De nouveau, traversée d'un plateau mais plus vert que le matin...

Belle bergerie de type caussenard en plein Cham de l'Hermet:

Plus haut, avant d'attaquer la côte vers le Col de la Planette, au Champ Long de Bougès...

Avant ce bâti, je rencontre 2 randonneurs avec une ânesse prénommée Cassiopée: ils me racontent leurs difficultés avec l'animal...et ils n'ont pas de carottes...4 jours avec la bête...évidemment leur rythme n'est pas le mien...

Un peu plus loin, cette fois, je suis derrière 2 lamas...
Quand je les dépasse, je ne fais pas le fier...je suis barbu et je repense à Archibald...

Gros passage en crête...et arrivée au signal à 15h15: de nouveau, belle vue à 360 degrés...

Avant le col du Sapet, le topo parle d'une cabane...

Au col, j'hésite à prendre le chemin vers Mijavols, il est 16h05...et grosse pluie annoncée pour demain...
Des stéphanois m'offrent le café...

Les derniers kilomètres vers avant Florac sont presque sans intérêt car c'est en grande partie de la piste...
A un moment donné, j'ai la possibilité de prendre le GR 68 pour Florac (de m'épargner ainsi quelques kilomètres) mais têtu comme Cassiopée je continue...

Je suis récompensé vers Bédouès, de nouveau le Tarn...

Je franchis le Tarn, je laisse le camping entrée Nord de Florac et arrive à Florac: on me parle d'un camping sortie sud...
Je me trompe de direction: au lieu de récupérer la route vers Alès, je continue sur la D907, il fait nuit.

Le camping est fermé...tant pis, je m'installe chez les hommes, ce n'est pas le top mais la douche marche (eau chaude), eau à disposition...au sec...il est 20h25...peu après, la pluie arrive...

Il est temps de dormir...la journée a été longue (mes jambes me rappellent les 43 kilomètres et hectomètres en sus de ce jour)...

N_75 · 24-10-2014 23:28:34

guichen a écrit :

N_75, quand tu passeras à Redon, tu auras le droit ... de déguster une bonne goutte...

heuuu ! mais c'est loin Redon

ester · 29-10-2014 20:05:22

Aaaaah !
Enfin la suite !

N_75 · 29-10-2014 20:19:42

Et ben cette fois on a perdu la trace de Guichen dans les rues de Florac !

Flibustier · 30-10-2014 23:47:36

Salut Guichen, très sympa ton récit et j'aime beaucoup le ton que tu utilises

guichen · 02-11-2014 00:30:27

Merci...

La suite...je me presse, à ce rythme là, ester aura déjà terminé son retour avant moi, quelle berouettou!!!

Mercredi 24 septembre: étape de Florac à Saint-Etienne-Vallée Française.

Au réveil, je paresse...bon, il faut dire que la pluie est au rendez-vous, les grenouilles de METEO FRANCE ont vu juste...
Hop, à 7h45, je pars tout vêtu en Froggs dans le brouillard direction Florac: je tournerai bien avant à droite au pont de Barre franchissant le Tarnon...

Pendant un bon moment, je traverserai un pays de chataigniers, le vert domine encore mais l'automne veille...

De temps en temps, j'aperçois la route de Florac à Alès que j'emprunte régulièrement tous les ans depuis près de 20 ans pour les vacances...
C'est une sensation assez étrange...en juillet dernier, tout en conduisant, je m'imaginais déjà arpentant le GR autour de Florac...

Là, j'y suis le bout du nez humide et les lunettes embuées, sentier puis route puis sentier...

Après Saint-Julien-d'Arpaon, je croise une nana: on discute un peu, elle m'interroge sur les Froggs...dommage que je n'en avais pas à vendre...
Elle vient d'Alès, accompagnée de 2 autres nanas que je devrai rencontrer plus tard...
Aussi, elle indique qu'elles ont perdu du temps au départ, le chemin n'étant pas évident...à méditer!

La partie avant la Gare de Cassagnas est évidente: j'emprunte l'ancienne voie de chemin de fer le long des gorges de la Mimente.

Sous un véritable crachin breton (si, si!!!), je m'arrête au bar de l'Espace Stevenson à 11h15: chaussettes à l'air, petit café...

30 minutes plus tard, départ vers le Col de la Pierre Plantée: j'ai hâte de retrouver un vrai sentier et du dénivelé, cap au sud!

Le sentier est chouette, la forêt est belle...

J'arrive rapidement vers le Plan de Fontmort auquel j'avais pensé: le guide parlait d'une stèle à la mémoire des Camisards et p...., je le laisse sur ma droite obnubilé par le GR!

Après une banale piste, c'est au tour d'un chemin que je trouverai remarquable sur certaines portions:

Apparemment, cette route royale de Barre-des-Cévennes à Saint Gilbert de la Calberte aurait été construite (taillée dans le schiste) afin de permettre aux troupes du roi d'accéder plus facilement dans les contrées des camisards...

Menhir au Col de la Pierre Plantée

paysages avant le village de vacances de Saint-Germain...

Et le bel escalier avant le village de vacances (la photo ne restitue pas sa beauté... )

Entrée dans Saint-Germain vers 15h00 que je trouve un je ne sais quoi, sombre, noir, vieux...sont-ce les nuages, le ciel menaçant???

Je trouve un bar, peu avant la sortie du village, sur la droite: encore un lieu qui m'interroge...une terrasse sous une treille avec raisins et la décoration du café tellement défraîchie...j'ai l'impression de retrouver (enfin de me trouver) dans les années 40 ou 50...mais je suis en 2014 (émission de FRANCE INTER à donf dans le bistrot, un bon point...tiens, je ne connais pas...bah ouais à cette heure là je bosse, c'est affaires sensibles...).

Le petit noir est bon, des gouttes d'eau tombent de la treille, un matou passe entre mes pattes, et je songe au prochain village...

Le parcours se déroule toujours au milieu des châtaigniers, je profite du soleil et des derniers kilomètres avant le goudron.

au loin, Saint-Germain...et un majestueux châtaignier

De la route, de la route, de la route mais c'est beau...les ruelles de Saint-Etienne...me tendent les bras...je prends le temps de les arpenter avant la partie la plus moderne...

Il y a un camping plus loin...10 minutes plus loin...je décide de revenir au village...Monsieur le maire me donne l'autorisation de camper dans le champ derrière la mairie...
Je l'interroge sur la précision "Vallée Française" qui me tarabusque depuis au moins 15 ans (d'ailleurs, pourquoi n'ai-je jamais cherché sur le net???)...: il me parle de wisigoths, de village franc...

De l'eau au cimetière, une table près de la mairie, je fais ma tambouille: des ados curieux viennent me questionner...

A vrai dire, il n'y a pas de prairie derrière la mairie...mais il est tard pour repartir: je me contenterai d'une dalle en béton...c'est un peu glauque mais je m'endormirai sous les étoiles...heureux tel Monsieur Heureux

ester · 02-11-2014 10:06:37

Salut Guichen,

Bah, c'est la pluie qui t'a empêché d'apprécier St Germain de Calberte !
Dis-donc, tu as encore bien trotté !

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#1 08-10-2014 23:53:29

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