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#1 12-03-2013 01:37:52

enduser
Membre
Inscription : 20-09-2008

Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

En lisant le récit de sahid (merci sahid et aux contributeurs du fil), je me suis dit que ça vaudrait le coup de faire le petit exercice de raconter les fois où l'on a renoncé en cours de randos.

Connaître ses limites, admettre qu'elles existent, les sentir venir et renoncer intelligement c'est ce que je propose comme discussion, en toute humilité comme qui dirait ;-)

Je me lance donc.

J'ai abandonné trois fois une rando :

La première fois je venais de reprendre la rando en solitaire et je devais avoir 18 kg sur le dos (pas encore MUL), grosse chaleur en Corse après deux heures et plusieurs vomissements je décide de rentrer.
Après une nuit de repos à la maison, je suis reparti (avec les 18 kg) et ça c'est très bien passé pour une boucle assez intense de plusieurs jours.

La deuxième fois j'ai cumulé un début de gastro à une déshydratation. En provence, encore une fois seul, à la fin de la journée j'ai appelé un taxi pour rentrer à la gare, retour Paris en TGV le soir même.
Pas glorieux mais j'avais vraiment l'impression que j'allais m'évanouir dans un coin et qu'on me retrouverais mort plusieurs jours après... 

La troisième fois j'ai abandonné au bout de 2 jours. Pas malade, pas froid tout allait bien physiquement mais il pleuvait depuis deux jours et, tout seul, je m'ennuyais beaucoup trop. Pas de plaisir, pas de raison de continuer.
Il faut dire que je n'avais ni carte, ni montre donc pas de moyen de jouer contre la montre, trop civilisé, trop de routes goudronnées, trop chiant...

Voilà, dans les trois cas je ne regrette pas d'avoir arrêté, en particulier dans les deux premiers cas où je pense que c'était une décision intelligente par rapport à ma sécurité et celle des autres.


West Coast Trail - GR20 - Islande Nord-Sud - Kerry Way - Cap Wrath Trail

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#2 12-03-2013 01:48:47

Ontheroad33
Pandabruti
Lieu : Bordeaux
Inscription : 15-08-2011

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Pour moi, c'est a la fois une force et une faiblesse.

Renoncer pour cause de securite est une force car tu fais preuve de modestie.
Renoncer car c'est dur (sans mettre en peril sa securite) est une faiblesse parce que c'est la porte ouverte aux abandons faciles. Faut se battre dans la vie quoi... wink
Renoncer car tu ne prends pas de plaisir, souvent lie avec la difficulte d'ailleurs, ca me parait normal si on est un randonneur plaisir. Chacun va y chercher ce qu'il veut.

Pour moi, la rando est un plaisir et doit le rester. Je peux prendre du plaisir dans du mauvais temps car c'est beau mais sur plusieurs jours bof bof (long cours mise a part car t'as pas le choix) donc j'ai deja arrete pour ca. Je m'en voulais au debut mais maintenant ca va... lol

EDIT : precisions

Dernière modification par Ontheroad33 (12-03-2013 02:14:29)


"Je ne sais pas où je vais. Ouh ça je ne l'ai jamais bien su. Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irais plus." La Rue Kétanou, Où Je vais, Album En Attendant Les Caravanes, 2000.

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#3 12-03-2013 11:07:33

Iksarfighter
Voyageur nordique allégé
Lieu : Toulouse ou Ariège
Inscription : 18-05-2009

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Je mets un lien vers ma découverte des sentiers norvégiens un peu marginaux et un sage renoncement. Ma virée Norvège 2010 en entier se trouve ici (texte seulement).

Dernière modification par Iksarfighter (12-03-2013 11:08:08)


Randonnez en Norvège !

Plus on part doucement et plus on va loin !

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#4 12-03-2013 12:33:58

bruno7864
partir, partir et découvrir
Lieu : toujours dans la Lune
Inscription : 11-10-2012

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Il n'est rien de plus merveilleux que de découvrir le versant opposé d'une montagne après une ascension épuisante. N'avez-vous jamais senti des fourmis dans vos jambes, un regain d'envie après avoir franchi une borne même imaginaires? Ces bornes imaginaires m'aident bien souvent à finir un parcours lorsque je ressens de la lassitude. Alors, le soir venu on revit son périple et l'on rêve du prochain. La on peu dire que le but recherché de la randonnée est atteint.

L'abandon en cours de route peut générer une frustration, un goût d'inachevé, de je ne saurais jamais comment c'est là-bas.
Toutefois:

- rien ne nous empêche d'y revenir un jour (généralement doublement motivé et préparé)
- l'inconnu le non découvert continuera d'alimenter vos rêves
- il serait vraiment dommage d'avoir des blessures irréparables pour atteindre une borne imaginaire. Cela ne pourra que vous laisser des remords

Pour la petite histoire j'ai randonné dans ma jeunesse à vélo: à 16 ans j'ai traversé la France à vélo pour aller dans les Alpes. 7 jours et une belle tendinite à chaque genoux mais j'ai fini mon parcours. Trente ans plus tard les genoux me font toujours parfois souffrir et la course à pied m'est quasiment impossible.

Alors oui n'hésitez pas et abandonnez si cela vous semble trop difficile. La nature, la montagne sont plus forts que vous. La randonnée ne doit pas être une compétition contre les éléments mais un moyen de découverte et d'évasion, même si le dépassement de soi est grisant, il faut rester lucide et assumer ses propres limites.


Parfois la beauté est à nos pieds et nous la piétinons voulant aller voir plus loin si elle s'y trouve

vu après 180km de marche
7304_img_2726.jpg

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#5 12-03-2013 12:43:36

florencia
Membre
Lieu : 71
Inscription : 11-11-2011

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

2010 : Mes premiers pas pyrénéens et ma première randonnée de plus de 15 jours.

J’ai un mois à ma disposition, première partie le chemin des Bonhommes de Foix à Berga en Espagne puis 15 jours à la découverte de la Haute Ariège entre France-Andore et Espagne.

J21 au matin, je décolle du refuge de Bassiès où je me suis mise à l’abri des pluies torrentielles qui sont tombées la veille et toute la nuit. Le sol est détrempé et les roches super glissantes, j’avance précautionneusement ; les premières lueurs du soleil, perçant la couche de nuages, se reflètent de manière assez magiques sur les différents lacs, je m’arrête toutes les 5 minutes pour tentées de captées l’ambiance. Soudain, sans réfléchir, je pose le pied sur une roche inclinée de quelques 40 cm pour gagner de la hauteur, pour avoir un meilleur angle de prise de vue, et brutalement me retrouve au sol en ressentant un violent choc sur le coude D, qui a réceptionner la chute (mon poids et le sad encore pas très mul big_smile   ). Après quelques secondes pour reprendre mes esprits et analyser les dégâts, je me relève ; certes  quelques égratignures localement au niveau du coude mais, il bouge sans problème, donc je suis soulagée, rien de cassé ; par contre mon épaule m’inquiète, certains mouvements en particulier les rotations me font mal ; par contre le balancier avec les bâtons est lui indolore. Je repars donc « comme si de rien était ».

Le soir de la chute, je dors dans l’Orri de Carla. Ma pire nuit, on est mi septembre, les températures ont chutées brutalement en dessous de zéro et mon SDC Wilsa XP 500 montrera plus que ces limites ; je ne fermerais pas l’œil de la nuit, grelottant tout du long, je vous épargne toutes les erreurs commises pour tenter de me réchauffer en fermant toutes les écoutilles et en respirant à l’intérieur du sac + sous alimentation avec seulement 300 gr par jour depuis le début de mon périple…    roll
De plus mon épaule me fait horriblement souffrir, me rappelant à l’ordre à la moindre tentative de mouvement ou d’appui…
Bref, le levé est très très dur, je décolle à 10h00 en me traînant jusqu’au Port de rat puis le Port d’Abeille, avant d’arriver enfin au Refuge de Fourcat à 19H00.


Tout le long du cheminement, je n’ai cessé de cogité, sur la suite et au sens à donner à cette dernière semaine :

Partagée entre le fait de poursuivre l‘objectif que je mettais fixer, à savoir relier Merens par un cheminement à la mode de l’ariège inspiré de la  HRP de Scal mais très isolé et sans grande possibilité de replis aisé avec un SDC devenu plus qu’insuffisant.

Au fait que ma santé n’est pas directement en danger, je me doutais qu’il s’agissait simplement d’une disjonction acromio-clavulaire de stade 1 donc bénigne, ne nécessitant pas de soins immédiats.

Mais, voilà, je sentais que je n’avais plus envie, ni ne prenait de plaisir à poursuivre et surtout une petite voix impérieuse qui me disait  qu’il était l’heure, pour moi, de rentrer à la maison.

Ce que je fis dès le lendemain en rejoignant Goulier et en faisant du stop pour choper le premier train.
Je ne regrette aucunement ce choix; les Pyrénées étaient toujours là, l’année suivante pour m’accueillir à bras ouvert, pour cette fois ci, la traversée d’Ouest en Est  et avec le plaisir au RDV à chaque jour (même si cela ne veut pas dire facile)  smile

PS : Désolée pour le pavé, mais j’ai toujours du mal à faire court   big_smile

Flo


Réalisations DIY
_ _ _ _ _ _ _ _ _

"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.

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#6 12-03-2013 13:31:57

Ecureuil
Membre
Inscription : 09-03-2013

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Première rando, sans MUL, sans équipement...
Juste une envie de partir et marcher à travers la forêt Dijonnaise...  lol
Objectif : 2 à 3 jours de marche en faisant une boucle par je sais pas ou.

Sac à dos de quelques kilos, tente pareil, SDC énorme, bref, tout l'attirail du MULET pas préparé pour un sou ! (Sans le sou oblige...)
Je devais bien transporter 20kg, juste dans le sac, sans compter les fringues assez lourdes aussi (et le contenu des poches).

Tout aurait pu bien se passer...
Si je n'avais pas eu des épaves à la place de chaussures.
Eh ui, on apprend à la dure des fois hein  lol

Départ 8h du mat, arrivée 19h au point de campement, environ 50km dans la journée...
J'enlève mes pieds des chaussures pour les laisser respirer...

Et je comprends ma douleur  yikes
Deux ampoules de deux bons centimètres par un de large sur chaque pied, de chaque coté du pied... (en dessous de la malléole)
Après avoir enlevé les pompes, très difficile de les remettre et je boite quasiment en marchant.

Je décide d'aller voir dans un bled en contrebas si quelqu'un a pas au moins du désinfectant ou pourquoi pas un pansement.
J'arrive dans un petit bistrot avec quelques inévitables habitués (que je salue en passant).
Je leur explique mon problème, que j'ai besoin d'un truc pour désinfecter et pour éviter les frottements.
Passé leur étonnement de me voir débarquer de nulle part, le patron s'en va derrière et revient...

Avec une bouteille de Rhum  lol
Seul désinfectant qu'il avait sous la main...

Je me résous à ne pas gâcher ce précieux breuvage d'une manière aussi incongrue et supporte la douleur.
(Au pire, le rhum aurait servi à oublier la douleur  cool )

Du coup, lendemain matin, un transco qui passait par là, et zou, retour à Dijon, pas très fier et un peu boitillant mais néanmoins très amusé.

Une histoire qui m'a donné envie de recommencer !

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#7 12-03-2013 14:25:03

fredlafouine
Fouinez!
Lieu : bretagne
Inscription : 24-05-2009

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Voilà ma contribution. smile

Je ne regrette pas mon choix d'abandon, c'était la bonne décision.

Je regrette de ne pas avoir bien évalué le climat que j'allais potentiellement rencontrer, le matériel nécessaire pour y évoluer en toute sécurité et avec 100% de plaisir.
On ne m'y reprendra pas! Mais bien sûr t'as qu'à croire. lol

J'ai beaucoup appris durant cette balade. Sur mon matériel bien sûr, mais surtout sur moi.

wink


´·.¸¸.·´¯`·.¸ ><((((((º>

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#8 12-03-2013 14:25:34

Magic Manu
Magicien itinérant
Inscription : 12-11-2011

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Ecureuil: Avec 20 kg de matos sur le dos, dommage de ne pas avoir eu de quoi soigner tes ampoules...! wink

Dernière modification par Magic Manu (12-03-2013 14:26:13)


"Il en faut peu pour être heureux" (Baloo, le Livre de la Jungle)
Le kilt? La meilleure façon d’être en « burnes out »!
Trombi

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#9 12-03-2013 14:47:01

xackurush
Membre
Lieu : Lyon
Inscription : 07-04-2010

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

C'est arrivé dernièrement, parti un vendredi soir me balader dans les bauges en raquette pour le week end, puis aussi deuxième bivouac d'hiver pendant la vague de froid de fin février lol

Plusieurs problèmes ont fait que je n'ai pas voulu continuer le samedi matin:

-piles rechargeables du gps pas encore arrivées, donc alcalines qui se sont vidées en moins de 2h avec la température extérieure pendant la montée (-6 à -10°C). Le jeu de rechange ça aurait été la même chose.

-système de sur-chaussures néoprène pour les raquettes qui ne fonctionnent pas dans la durée (même si testées sur des petites sorties auparavant) la neige se colle entre la raquette et la chaussure et ça défonce la plante des pieds...

-temps pourri (brouillard+neige) qui donne pas vraiment envie de s'y aventurer sans carte (que j'imprimerai la prochaine fois) ni gps.

Pas trop déçu car ça m'a permis de voir quels sont les points à améliorer pour mes bivouacs hivernaux tongue

Enfin de compte la cause de l'abandon c'était un mix entre aucune envie de me taper des dizaines de bornes avec mal aux pieds et le danger de n'avoir plus aucune cartographie des lieux si le besoin devait s'en faire sentir.

Dernière modification par xackurush (12-03-2013 15:09:03)

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#10 12-03-2013 15:03:03

xROMUx
Membre
Inscription : 31-05-2008

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Salut,

Houla...je suis d'accord avec ce qu'a dit OnTheRoad33.

Il m'est arrivé de me lancer dans des rando sans motivations, et après à peine 2 jours, pour diverses raisons, raz-le-bol, ennuie j'abandonne et je retourne chez moi, un comble lorsque l'on a fait 2 jours de route pour venir. Souvent c'est parce que ma copine et mon, chez moi me manque, alors que quand je suis chez moi je mourrais pour être en montagne. Trop de passion tue l'amour! C'est connu.

J'ai un jour abandonné une randonnée de 10 jours au bout du troisième car j'avais croqué mon genoux, j'aurais pu faire un jour de repos histoire de récupérer je pense que je serais reparti tranquille après.
Ou une rando en juin parce que j'ai eu un temps désastreux et que j'ai demandé à un gardien de refuge espagnole ce qu'il en serait pour les prochains jours, il m'a dit, "idem para los tres días" (enfin un truc du genre) du coup retour à la voiture si c'est pour être trempé 3 jours sur 4..., là j'ai voulu dormir parce que j'avais quand même fait 1900m de dénivelée...pas de chance TOUT mon matos trempé, sac de couchages, doudoune etc, j'avais déconné avec la protection pluie (mal fermée!!!!) du coup, ben j'ai mis le sdc au pieds coté passager, démarré la voiture et retour chez moi, donc environs 20h de route, j'ai quand même dormi 3heures.

J'ai aussi abandonné une fois mais de façon invers, plutôt que d'arrêter une rando que j'avais prévue sur 3 jours, j'ai marché plus vite et plus (entre 16h et 19h de marche effective) pour finir plus vite et rentrer plus vite.

Je me las vite de tout, et c'est un défaut que je déteste.

Cela dit abandonner car insécurité ou total ennuie raz-le-bol ou autre, ben c'est normal je trouve, ça ne sert à rien de risquer sa vie.

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#11 12-03-2013 19:38:44

Eloi
Bigfoot
Lieu : Toulouse
Inscription : 27-04-2010

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

J'ai abandonné lors des deux dernières randos, c'est à dire les deux derniers week-end. Le premier, c'est l'état de la neige et le risque d'avalanche qui nous a fait faire demi-tour, et le suivant, c'est d'abord la pluie qui a démotivé mes camarades. Nous étions dans les Albères, sous la pluie, et nous voyions la plaine du roussillon et la côte ensoleillées. J'ai insisté pour qu'on continue, mais les premiers coups de tonnerre m'ont rallié à leur cause. L'itinéraire passait essentiellement sur la crête. On n'est redescendu.

L'été dernier j'ai fait deux sorties seul. ça m'arrive très rarement, et lors de ces deux randos j'ai abandonné.
La première, c'était autour du col de Pailhères (Ariège), lors d'un week-end de 3 jours. Le vendredi après-midi tout allait bien, le soir je me baigne dans l'étang de Rabassoles et je dors à côté. Samedi matin : un brouillard à couper au couteau, juste assez de visibilité pour voir passer des vaches et des taureaux juste devant l'entrée de l'abris. En faisant mon sac je me rends compte qu'une couture a laché (voir le fil sur le Murmur). J'avais prévu encore deux journées de rando dans ce coin merveilleux, mais j'ai rejoint la voiture au plus court, après avoir ficelé le sac pour qu'il ne se vide pas.
L'autre sortie seul, c'était dans le Néouvielle (Hautes Pyrénées) Là aussi j'étais parti pour 3 jours. Après un premier bivouac à 1h ou 2 de la voiture, je marche sur les crêtes et sommets par un temps magnifique. Je m'étais engagé sur un itinéraire qui se fait à la journée sans courrir, mais je comptais l'agrémenter de quelques sommets. La deuxième nuit fut très mouvementée. des rafales très violentes l'abri qui s'affaisse plusieurs fois durant la nuit (les sardines tenaient mais le bâton qui servait de mât était mal serré et perdait des centimètres à chaque rafale, je m'en suis rendu compte après). vers 5h du matin, je finis par tout replier et je décide de redescendre à la voiture, puis à la maison. C'est dommage parce que j'aurais pu rester dans le coin pour faire une autre rando, j'avais le temps, et la météo n'était pas si pourrie. Mais j'avais plus envie. Si je n'avais pas été seul, je suis sûr que je ne serais pas rentré si tôt.

L'abandon ne me traumatise pas. Je ne sais pas si c'est une question d'égo ou d'humilité.

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#12 12-03-2013 19:45:04

jpopeck
Ours marcheur
Lieu : Versailles
Inscription : 01-05-2007
Site Web

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Voilà la raison de mon renoncement sur le GR5 dans les Vosges.
03_09.jpg

Ce jour là, j'ai pas eu trop le choix. J'ai marché jusqu'à la gare la plus proche et je n'aurais pas pu aller plus loin.

Sauf problème physique majeur, je n'ai jamais renoncé, ce qui aurait pu se terminer bien plus mal lors qu'une rando hivernale de 2 jours (jour blanc : neige, brouillard et on s'est perdu en ne sachant plus trop où étaient les barres rocheuses).


Traversée du GR5 Jura - Vosges - Alpes
http://www.gr5.fr

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#13 12-03-2013 23:00:11

cernunos
EmulE
Lieu : Coye-la-Forêt
Inscription : 12-03-2011

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

smile Salut,

Mes deux dernières tentatives de tour de la Thur...

La première à cause des conditions météo qui rendaient l'épreuve (déjà en soi difficile) bien pénible et risquée (tempête et brouillard en marche de nuit moyenne montagne)...

La seconde pour me ménager les articulations (et pouvoir continuer à randonner dans de bonnes conditions physiques sur d'autres parcours, et m'entraîner pour la prochaine édition, qui sait)...

Surtout, il m'arrive régulièrement de réaménager un projet de parcours en cours de route pour tenir compte des circonstances... y compris dans une étape...

Ma première école était : il faut s'y tenir coûte que coûte...


Maintenant : il faut voir... j'envisage des solutions de repli, des refuges, des alternatives...

Même dans mon jardin de jeux : les forêts du voisinage.

A l'usage, c'est bien mieux. wink

J'annule beaucoup aussi en fonction de la météo...


"Marche, marche ! Tu verras..." Henri Vincenot - Les Etoiles de Compostelle
"Le recours aux forêts — ce n'est pas une idylle qui se cache sous ce mot. Le lecteur doit plutôt se préparer à une marche hasardeuse, qui ne mène pas seulement hors des sentiers battus, mais au-delà des frontières de la méditation." Jünger

"Marcher dans une forêt entre deux haies de fougères transfigurées par l’automne, c’est cela un triomphe.
Que sont à côté suffrages et ovations ?"   Cioran

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#14 13-03-2013 00:04:32

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
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Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

cernunos a écrit :

Ma première école était : il faut s'y tenir coûte que coûte...

Maintenant : il faut voir... j'envisage des solutions de repli, des refuges, des alternatives...

Même dans mon jardin de jeux : les forêts du voisinage.

A l'usage, c'est bien mieux. wink

Pareil big_smile .

Je renonce beaucoup plus rarement depuis que je ne me fixe pas d'objectif précis smile . Simplement passer un bon moment dans la nature.
J'ai peut-être passé l'âge de me mettre la pression, que je parte avec deux semaines ou deux jours d'autonomie, mon objectif maintenant est rarement de suivre un itinéraire précis en un temps précis smile .

J'ai par le passé renoncé par fatigue physique, psychique (en Islande) ou manque de technique (au Balaïtous).


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#15 13-03-2013 00:59:31

Ontheroad33
Pandabruti
Lieu : Bordeaux
Inscription : 15-08-2011

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Ah bon faut un age en particulier pour se mettre la pression ? wink


"Je ne sais pas où je vais. Ouh ça je ne l'ai jamais bien su. Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irais plus." La Rue Kétanou, Où Je vais, Album En Attendant Les Caravanes, 2000.

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#16 13-03-2013 01:42:12

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
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Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Ontheroad33 a écrit :

Ah bon faut un age en particulier pour se mettre la pression ? wink

Je parlais de mon expérience personnelle, pas de généralité. A une certaine époque, la pression était un moteur pour moi. Beaucoup moins maintenant.


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#17 13-03-2013 03:37:14

Samy
Membre
Lieu : Senlis
Inscription : 14-08-2012

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

J'ai pas abandonné car j'ai écouté mon guide; j'aurais pas du big_smile

Départ un samedi soir pour prendre le bus direction les Contamines-Monjoie, je passe donc une nuit presque blanche.

Je passe toute la journée de dimanche en plein soleil à profiter de la piscine (Je suis blanc comme un Q), arrivé le soir, petit kir bien dégeu de bienvenue.
La, je ne sais pas si c'était le soleil, le kir ou bien les deux mais j'ai été malade toute la nuit (seconde nuit presque blanche).
Le lundi matin 9h, je rejoins donc mes compagnons de route direction le refuge de Tré la Tête. Inutile de vous dire que j'en ai chier grave, je n'étais pas du tout en forme et le niveau était beaucoup trop haut, c'était limite du trail.
Bref nous arrivons vers 12h30, et la, monte en moi une énorme joie en me disant que: ça y est j'y suis quand même arrivé, on va manger big_smile

Mais noooon, tout s écroula quand le guide nous annonça que nous allions monter jusqu'au glacier.

La première partie était boisé donc ça pouvait aller mais de Tré la Tête jusqu'au glacier c'est que de la caillasse, pas un arbre, le soleil au zénith.
Arrivé en haut je sentais que quelque chose n'allait pas, j'avais besoin de manger, je le dis donc au guide mais il me répond: Encore un effort on descend et on s’arrête, c'est le mentale qu'il faut faire marcher maintenant.

Moi, idiot, bête et discipliné que je suis(les restes de l'armée) je l'écoute, je commence à descendre, lui ce barre à toute vitesse rejoindre les autres, et la je sens que mes jambes commencent à flageoler. A 2m de moi j’aperçois un tout petit rocher qui fait un peu d'ombre, je fais deux pas et me jette la tête à l'ombre.
La je commence à sentir des fourmillements partout dans le corps, sur le visage...partout quoi, plus de force dans les membres et commence à être en hyperventilation.
Je reste quand même lucide et tente de sortir mon portable de ma poche pour appeler ma copine qui était dans le groupe, n'y arrivant pas et voyant que l'hyperventilation était de plus en plus forte, j'ai sorti du mieux que je pouvais un sac plastique de mon sac à dos (pour respirer dedans)
une fois le sac sorti j'entends une voie me demander si ça va, c'était un randonneur qui passait, qui m'a aperçu et coups de chance c'était un médecin smile Il m'a donc assisté pour la respiration dans le sac, aidé à manger...Encore un grand merci à vous
Bilan: Crise d’hypoglycémie, un jour de repos.

MoraleS de l'histoire:

-Ne passez pas toute une journée au soleil en étant blanc comme un Q
-Ne buvez pas de Kir big_smile
-N'écoutez pas les autres si votre corps vous demande l'inverse
-On parle beaucoup d'hydratation mais l'alimentation est tout aussi importante
-Le moral c'est bien mais quand le corps ne veut plus, celui-ci ne sert à plus à rien. Ne pas abandonner peut être dangereux surtout en altitude, il faut dire que j'avais réuni toutes les conditions pour en arriver la.

PS: Après avoir mangé, reposé, la descente à été comme si de rien n'était, nous courions même, sauf à un moment ou le guide me demanda si ça allait je lui ai répondu que oui mais j'aurais pas du, il nous à fait refaire du D+ -_-' smile

Dernière modification par Samy (13-03-2013 03:39:36)

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#18 13-03-2013 12:57:53

nanne
Membre
Inscription : 11-09-2012

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

J'ai abandonné parce que j'ai flippé.  sad
C'était pour le pic Gerlach en Slovaquie. On avait déjà 8 jours de rando dans les pattes et les Tatras ça tire pas mal dans les mollets (mais c'est magnifique !). Bon, à la base, je suis une marcheuse, et même si mettre les mains pour grimper j'aime bien, je n'ai pas de notions d'escalade ou d'alpinisme. Les jours précédents, j'ai eu l'occasion de me rendre compte que les "petites montagnes" du Tatras, c'est pas de la rigolade, ça c'est bien raide, très minéral, il y a très souvent des passages chainés (mais les chemins sont très bien entretenus et je ne me suis jamais sentie en défaut de sécurité).
Donc, bravement, la veille au soir, je m'inscris sur la liste des volontaires et je rencontre mes collègues de cordée. Déjà, le guide, c'est Hulk avec des moustaches. Il y a deux filles, moi et une allemande de 40 ans, gabarit Hulk aussi mais sans moustaches et avec des mollets comme mes cuisses. Les 4 autres, que des mecs avec des têtes de barroudeurs.
Bon.
Pour fêter ça, je m'offre quelques délicieux cafés turcs (en Slovaquie on le boit comme ça) et vais me coucher tôt puisque le départ est prévu à 4h du mat'.

J'ai passé la pire nuit blanche de ma vie : tachychardie, suées, cauchemards épouvantables, nausées, vertiges.

Le matin, toute piteuse et honteuse, je suis allée me décommander auprès du guide, je ne pouvais pas m'imaginer partir. C'était la flippe totale.

Plus tard, j'apprendrai que les symptômes ressentis pendant cette horrible nuit ressemblent fort à ceux provoqués par une trop forte consommation de caféine... Ca me console un peu, je ne suis peut être pas une flippette complète !

J'ajouterais donc à la liste de Samy :
- ne buvez pas trop de cafés turcs avant une rando engagée...

PS : au fait, quelqu'un ici aurait-il fait cette ascension ? C'est comment finalement ?

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#19 13-03-2013 13:13:13

fredlafouine
Fouinez!
Lieu : bretagne
Inscription : 24-05-2009

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

nanne a écrit :

pic Gerlach en Slovaquie.

les "petites montagnes" du Tatras

Juste pour préciser, le pic Gerlach est situé dans le massif des Visoke Tatry "Hautes Tatras". Les Nizke Tatry "Basses Tatras" sont situées 30 km plus au Sud. wink


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#20 13-03-2013 13:26:42

nanne
Membre
Inscription : 11-09-2012

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Tu as raison ! Je me suis mal exprimée  : je voulais dire que les Hautes Tatras ont beau avoir une altitude relativement "modeste" comparée à nos massifs, elles ont tout des grandes... à 2300 m dans les Hautes Tatras, on retrouve des conditions équivalentes à 4000 dans les Alpes. Un petit tour dans le cimetière de Vysoke Tatry avant de se lancer dans les Hautes Tatras permet de s'en rendre compte...

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#21 13-03-2013 17:00:07

micolett
Qui marche au pied-de-biche
Lieu : lyon
Inscription : 16-01-2006

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Abandon: dans les Vosges aussi!
Rando après des jours de pluie qui ont tout détrempé, les chemins dits "forestiers" sont des mares boueuses ravagées par les tracteurs, je me suis perdue et j'ai galéré grave à errer par des coupes de bois et des versants dévastés par le tempête de 99, il fait froid et on voit rien à cause des nuages, je n'ai pas trouvé un abri le premier soir avant la nuit (ben, perdue, quoi!), il pleuvasse, ça ne présage rien de bon...
J'abandonne le troisième jour, je redescend dans une vallée pour prendre un train.
Le soleil réapparait  hmm ...

Petits abandons: nombreux en haut de pentes trop escarpées, chaotiques...Simple, j'ai trop la trouille de m'engager là-dedans. Si possible, je fais un détour. Ou honte à moi, si pas de détour possible, j'abandonne mon honneur...
...je descends sur les fesses wink

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#22 13-03-2013 21:07:07

makhno
Membre
Lieu : Alpes de haute Provence.
Inscription : 05-01-2013

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

fredlafouine a écrit :

Voilà ma contribution. smile
Je ne regrette pas mon choix d'abandon, c'était la bonne décision.

Je regrette de ne pas avoir bien évalué le climat que j'allais potentiellement rencontrer, le matériel nécessaire pour y évoluer en toute sécurité et avec 100% de plaisir.
On ne m'y reprendra pas! Mais bien sûr t'as qu'à croire. lol
J'ai beaucoup appris durant cette balade. Sur mon matériel bien sûr, mais surtout sur moi.

wink

Tu étais jeune ou sous équipé?


Paix dans le monde

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#23 13-03-2013 21:09:43

fredlafouine
Fouinez!
Lieu : bretagne
Inscription : 24-05-2009

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

T'as lu le récit et la discussion qui suit? smile

On peut continuer là-bas si tu veux. wink


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#24 13-03-2013 21:23:34

makhno
Membre
Lieu : Alpes de haute Provence.
Inscription : 05-01-2013

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

fredlafouine a écrit :

T'as lu le récit et la discussion qui suit? smile

On peut continuer là-bas si tu veux. wink

Mais ou?


Paix dans le monde

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#25 13-03-2013 21:26:38

fredlafouine
Fouinez!
Lieu : bretagne
Inscription : 24-05-2009

Re : Savoir abandonner : Nos souvenirs de bonnes décisions (ou pas)

Mais dans le Yorkshire Dales enfin! lol

Ou bien à la suite de mon récit, pour ne pas continuer à polluer les témoignages forts intéressants de ce fil. wink

Lien disponible en cliquant sur "ma contribution" écrit en bleu.


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