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#101 26-08-2022 22:44:08

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Trente-neuvième étape, mardi 02/08/2022 : Refuge des Estagnous – Etang d’Areau : 15,17 Km, D+ 1577 m, D- 1957 m.
Mont Valier et col de Peyre Blanc.

Il fait grand beau temps ce mardi matin, idéal pour monter au Mont Valier. Après un bon petit déjeuner au refuge, je commence la montée vers 7h30. Malgré que le refuge soit complet nous ne sommes pas nombreux sur le sentier, la montée est agréable avec la fraicheur. Je rejoins le col Faustin (2650 m) vers 8h30, puis le sommet du Mont Valier (2838 m) vers 9h00. La montée est sans difficulté. Du sommet la vue est magnifique sur la chaine des Pyrénées.

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Refuge des Estagous au petit matin.

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Col de Faustin.

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Du col Faustin, montée vers le Mont Valier.

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Panorama du sommet du Mont Valier.

Je profite de la descente pour repérer la suite de l’itinéraire vers le col de Peyre Blanc. Du col de Faustin il faut suivre une faille rocheuse, puis en sortir sur la droite par un passage raide en rocher. La monté est facilité par des câbles rendant le passage sans danger. L’itinéraire est balisé (une barre jaune). Le sentier se poursuit ensuite sans difficulté sur une large croupe herbeuse suspendue jusqu’au col de Peyre Blanc (2585 m) que je rejoins vers 10h10.

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En redescendant vers le col Faustin, vue sur l’itinéraire vers le col de Peyre Blanc.

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Etang long.

La descente du col de Peyre Blanc est peu engageante à première vue : le couloir sommital est très raide, en terre et éboulis instable, il n’y a pas de sentier, il faut composer avec les glissades et les bâtons sont d’une grande utilité pour conserver son équilibre (l’itinéraire est classé T4). L’itinéraire est balisé (une barre rouge) et suit plutôt le côté gauche du couloir.

Une fois la première partie passée, la suite est plus facile bien que peu agréable car toujours dans des éboulis et passages de blocs. La descente est très longue à travers ce vallon perdu à la flore très riche malgré la saison tardive.

L’itinéraire franchit ensuite une petite crête sur la droite du vallon pour redescendre vers la cabane d’Aula à travers de vastes croupes herbeuses très raides. Rapidement je perds l’itinéraire plus vraiment balisé dans la prairie et je descends au jugé vers le fond de la vallée. Vers la fin de la descente, je glisse soudain dans un trou masqué par l’herbe et mon pied droit bien heurter le fond de ma chaussure. C’est l’ongle du gros orteil qui encaisse le choc, sur le coup je ressens une forte douleur, mais je peux continuer à marcher.

J’arrive à la cabane d’Aula (1550 m) vers 13h30. Je profite de sa fraicheur pour manger et faire une petite sieste. Il n’y a pas d’eau à proximité, il faut remonter le GR10 pour trouver un torrent un peu plus haut (nombreux troupeaux, filtrage indispensable).

Je profite de la pause pour examiner mon gros orteil : l’ongle est devenu entièrement noir et a un peu gonflé, mais je n’ai plus vraiment mal, je ressens juste une petite gêne quand je marche. J’espère qu’il ne va pas tomber car cela mettrait en péril la suite de mon périple …

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Descente du col de Peyre Blanc.

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De droite à gauche, Mont Valier, Col faustin, Col de Peyre Blanc, descente vers la cabane d’Aula.

Je repars à 14h30 vers le col du Couret des Etangs (1998 m) que je rejoins à 15h50. De là je monte à l’Etang de Prat Matau (2136 m) où j’avais envisagé de bivouaquer. Un immense troupeau de vaches et de brebis surplombe l’étang, surveillé par un berger et des chiens : impossible de dormir ici. De plus le niveau de l’eau est très bas et son aspect peu engageant, et la source indiquée sur la carte n’existe pas. Je décide donc de redescendre vers l’Etang d’Areau (1888 m) où j’arrive vers 17h30.

Il n’y a pas de source sur place, je filtre donc soigneusement l’eau du lac prélevée sous le vent. La cabane forestière est fermée, mais présente une belle terrasse en bois avec tables et auvent. Le temps est beau, je décide de dormir à la belle étoile sous l’auvent. Dans la soirée alors que je suis installé, une randonneuse passe devant la cabane et me salue. Elle pose sa tente un peu plus bas sous la cabane, le lendemain matin elle me dira qu’elle a trouvé mon spot de bivouac excellent.

Je commence à m’endormir en profitant du spectacle extraordinaire de la voute céleste. Je compte les étoiles filantes, mais rapidement j’arrête de faire des vœux à court d’idées. Un peu plus tard le vent commence à souffler, je me lève pour ranger ma poubelle en train de s’envoler, et c’est mon sac de couchage que je dois rattraper au vol ! Je fixe tout soigneusement et le reste de la nuit se passe au mieux.

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De droite à gauche, Mont Valier, Col faustin, Col de Peyre Blanc.

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Etang d’Areau.

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Cabane Forestière de l’Etang d’Areau.

Dernière modification par Stéphane_33 (27-08-2022 22:19:32)

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#102 27-08-2022 08:19:00

patou
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

pouce


Mul part ailleurs

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#103 27-08-2022 17:59:36

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Quarantième étape, mercredi 03/08/2022 : Etang d’Areau – Salau : 13,14 Km, D+ 174 m, D- 1184 m.
Une auberge accueillante.

Le lendemain je me réveille avec le levé du soleil sous un ciel sans nuage. Ce sera la journée la plus chaude de ces 3 semaines. J’avais prévu pour aujourd’hui de rejoindre le village de Salau par le port d’Aula, une longue traversée côté espagnol et le retour en France par le port de Salau. L’étape d’hier ayant laissé des traces, je préfère finalement faire au plus court pour laisser le temps à mon orteil de se remettre, en descendant dans la vallée vers Couflens par le GR10 pour ensuite rejoindre Salau par la route.

Je prends donc le GR10 vers 7h30, en direction de la cabane d’Areau. Je m’arrête peu après à la source un peu au-dessus de la cabane pour prendre mon petit déjeuner avec de l’eau fraiche et propre. Peu après je suis rejoint par la randonneuse croisée hier soir qui fait le GR10, nous discutons un moment de nos bivouacs respectifs.

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Cabane d’Areau.

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Source en descendant vers la cabane d’Areau.

Je rejoins ensuite le col de Pause (1563 m) par une belle piste puis je poursuis ma descente vers Couflens. En chemin je croise une jeune femme qui se présente comme médiatrice de la montagne. Ce sont des accompagnateurs de montagne chargés de veiller à la bonne cohabitation entre les différents usagers de la montagne et la faune locale. Ils travaillent également avec des universitaires en charge d’une étude sur la vallée. Je lui décris où je suis passé, que je n’ai pas été gêné par les troupeaux ni les chiens car ils étaient sur le versant opposé de l’étang de Prat Matau, et que j’ai vu un piège photographique en montant vers l’étang. J’ai également été surpris par l’activité intense des bergers et de leurs véhicules sur la route forestière. Elle m’explique que 3 ours ont été repérés dans la vallée et que les bergers surveillent les troupeaux jours et nuits en se relayant.

Après cette discussion intéressante je poursuis mon chemin vers Couflens (700 m) où je quitte le GR10, puis je remonte par la petite route jusqu’au village de Salau (850 m) où j’ai réservé une chambre à l’auberge des Myrtilles. Il est 12h30 quand j’arrive et la prise de contact est d’abord hésitante, car l’auberge est tenue par 2 anglais qui ne parlent quasiment pas français. Ma chambre est confortable, je profite de l’après-midi pour prendre une bonne douche, me reposer, faire la lessive et laisser mon pied récupérer à l’air libre. La chaleur est accablante, proche des 40°, et je ne regrette par cette journée écourtée. Le repas du soir est excellent, je recommande l’adresse pour ceux qui passeraient par là.

Dernière modification par Stéphane_33 (27-08-2022 22:18:27)

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#104 27-08-2022 22:17:45

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Quarantième-et-unième étape, jeudi 04/08/2022 : Salau – Cabane de Marterat : 9,9 Km, D+ 1623 m, D- 347 m.
Premier orage.

Le petit déjeuner étant servi à partir de 8 heures, je démarre la journée tardivement à 8h30. Je rejoins le départ du sentier par une rue contournant un ensemble de 2 immeubles type HLM qui dénotent dans le paysage bucolique du village. J’ai vu hier soir en parcourant les topoguides à l’auberge que les itinéraires de mes prochains jours sont identifiés et balisés, ce qui devrait me faciliter la tâche. Effectivement dès la sortie du village je trouve un traçage avec une barre jaune. Je monte à travers la forêt sur un large chemin, qui se transforme ensuite en une sente de plus en plus petite et raide.

Le chemin sort de la forêt peu avant la cabane de Saubé (1533 m) que j’atteins vers 10h30. Les alentours sont squattés par un troupeau de vaches et un taureau, je dois me frayer un chemin jusqu’à la fontaine pour faire le plein d’eau. Alors que je casse la croute, je suis rejoint par un randonneur avec qui j’engage la discussion. Il est retraité et habite Salau. Comme je lui parle des 2 immeubles qui m’ont surpris, il me raconte le passé minier de la vallée qui est riche en tungstène. Les immeubles ont été construits au début des années 1970 lors de l’ouverture des mines du cirque d’Anglade pour loger les ouvriers. La production s’est poursuivie jusqu’en 1987, date de fermeture des mines face à la concurrence des productions chinoises et autres pays à bas salaires. Les appartements des immeubles ont alors été vendus pour une bouchée de pain comme résidences de vacances. Depuis, face à la remontée des cours des matières premières, des velléités de réouvertures provoquent de vives controverses dans la vallée.

Un peu plus tard, alors que je m’apprête à repartir, un groupe de 5 randonneurs toulousains arrive à la cabane. Ils vont également à la cabane de Marterat et leur guide connait très bien le chemin. Je décide donc de poursuivre en leur compagnie, ce qui m’évitera le travail d’orientation.

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Vers la cabane de Saubé, sente en sous-bois.

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Vers la cabane de Saubé.

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En contrebas, cabane de Saubé, anciennes mines de tungstène d’Anglade.

Nous montons de concert à travers la prairie en suivant une sente très raide et nous rejoignons vers 12h30 un premier replat (1900 m) sous le col de Crusous. Une cabane de berger provisoire y est installée, ces cabanes en bois sont montées par hélicoptère en début de saison et redescendue dans la vallée à l’automne.
La montée se poursuit, toujours soutenue, jusqu’au col de Crusous (2203 m) que nous atteignons vers 13h15. Nous en profitons pour faire une pause déjeuner.

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Sous le col de Crusous, cabane de berger temporaire.

Le sentier redescend ensuite jusqu’au laquet de la Cabarère (1990 m) alors que le temps se couvre. Il est à peine 14h30 quand les premières gouttes commencent à tomber suivies rapidement par le grondement du tonnerre. Nous nous équipons pour la pluie qui s’accentue. Après concertation, nous décidons de ne pas prendre le chemin en balcon qui va vers la cabane de Marterat, mais de redescendre un peu pour rejoindre le sentier de monté normal, à priori moins exposé. Nous montons désormais sous une pluie diluvienne alors que l’orage se rapproche. Heureusement le sentier est peu exposé et nous ne sommes pas sur des crêtes. Nous rejoignons ensuite le sentier en balcon, et nous faisons le plein d’eau à la cascade qui précède la cabane. Après 1 heure de marche sous la pluie et l’orage nous arrivons à la cabane de Marterat vers 15h30 et nous réfugions au sec.

La cabane de Marterat est petite mais confortable. Elle est prévue pour 9 personnes avec 3 blocs de 3 lits superposés en bois, et une grande table au milieu. Néanmoins compte tenu de son exiguïté il faut déjà être bien organisé pour se déplacer à 6, mettre tous les vêtements à sécher et prendre une collation bien méritée. L’un de mes compagnons de route était déjà venu 3 semaines plus tôt pour déposer du ravitaillement, ils ont donc de quoi faire bombance !

Un peu plus tard le temps se dégage, nous permettant de faire sécher nos vêtements. Le groupe a prévu de passer en Espagne par le port de Marterat le lendemain. Je leur explique que je vais rallier l’étang de la Hilette, leur montrant le passage peu évident que je suis sensé emprunter au départ. L’éclaircie est de courte durée, l’orage reprend en fin d’après-midi, il pleut et le vent souffle en tempête une bonne partie de la nuit. Nous apprécions d’autant plus le confort de la cabane.

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Du col de Crusous, descente vers la cabane de Marterat.

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Port de Marterat depuis la cabane.

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Départ de l’itinéraire pour le lendemain.

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#105 28-08-2022 11:21:22

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Quarantième-deuxième étape, vendredi 05/08/2022 : Cabane de Marterat – Etang de la Hilette : 12,43 Km, D+ 682 m, D- 1025 m.
Traversée en solitaire.

Le mauvais temps s’est finalement calmé dans la nuit et nous nous levons sous un ciel dégagé, au-dessus d’une vaste mer de nuage, la lumière au petit matin est magnifique. Mes vêtements sont secs sauf les chaussures qui restent humides, mais avec une paire de chaussette mérinos sèches, le confort de marche reste très bon. Elles finiront de sécher dans la journée.
Je pars vers 7h15, sous l’œil dubitatif de mes compagnons de nuit qui se demandent comment je vais franchir l’éperon rocheux face à nous. Je redescends au niveau des éboulis sous la cabane où je trouve la bifurcation vers mon itinéraire, balisée avec une barre rouge. Je traverse rapidement l’éboulis pour arriver à l’éperon que je franchis sans difficulté : le court passage vertical a été sécurisé par une chaine. Je me retourne vers la cabane ou le groupe me regarde toujours. Je les salue d’un grand signe de la main avant de les perdre de vue définitivement.

L’itinéraire de la journée est inspiré de la HRP de Florencia qui avait réalisé cette traversée dans l’autre sens. Je suis approximativement le balisage qui est plutôt bien fait même s’il faut parfois faire preuve d’orientation, le sentier n’étant souvent pas tracé. Je rejoins progressivement la cote 2072 m vers la cabane de Bon Repos, à travers une succession d’éboulis et de terrasses herbeuses. Le paysage est agréable et l’eau coule partout.

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Vue vers la vallée depuis la cabane de Marterat au petit matin.

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Début de traversée, vue vers la vallée.

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Début de traversée, vue vers la cabane et le port de Marterat.

Vers 8h30 je change de direction pour monter vers un col sous le Pic du Milieu. L’itinéraire devient bien raide, à travers un paysage de blocs. Je croise mon premier isard, qui galope sans effort dans cet univers minéral alors que je chemine lentement en prenant soin de bien placer mes pieds sur les blocs parfois instables. Je rejoins le col (2460 m) vers 10h30.

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Sous le Pic du Milieu.

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Vers le col sous le Pic du Milieu.

De là je découvre les Laquets, puis un peu plus bas l’étang d’Alet enchâssé dans son écrin de roche. S’ensuit une longue traversée à travers une succession de croupes rocheuses dans un terrain souvent tourmenté. Il commence à faire très chaud et j’ai besoin de manger, c’est avec soulagement que j’arrive à la cabane de la Lacarde (2003 m) vers 12h15, où je profite d’une bonne pause à l’ombre pour déjeuner.

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Vue du col, les Laquets.

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Etang d’Alet.

Je repars vers 13h00 vers l’étang d’Alet (1900 m) où je retrouve une présence humaine après cette magnifique traversée en solitaire. De là un bon sentier permet de rejoindre l’étang de la Hilette (1800 m) où j’arrive vers 15h45, le cadre est absolument enchanteur. Je vais prendre de l’eau dans un torrent à l’extrémité sud de l’étang et j’explore les alentours en quête d’un point de Bivouac. Finalement les seuls endroits possibles sont sur la presque-île accessible par la berge nord et où se trouve déjà une tente, et plutôt que de refaire tout le tour de l’étang je préfère m’installer dans la cabane de la Hilette que je partage avec 2 autres randonneurs, père et fils. C’est l’occasion de parler allègement, leurs sacs étant plutôt conséquents.

J’en profite également pour faire grande toilette et lessive, après la soirée humide de la veille.
La cabane de la Hilette est en tôle non isolée, avec des lits superposés métalliques et une grande table. Elle est assez grande et la nuit est plutôt confortable avec ces températures clémentes.

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De la cabane de Lacarde vers l’étang d’Alet.

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Etang et cabane de la Hilette.

Dernière modification par Stéphane_33 (28-08-2022 11:21:43)

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#106 28-08-2022 12:04:32

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Ah, "l'autre" HRP, sur ce versant français si ardu, si beau, si sauvage ...

Là, il faut savoir prendre son temps et ne plus viser les kilomètres (moi, j'ai dit ça ?)

Merci Stéphane  smile !


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

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#107 28-08-2022 12:36:57

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Bonjour Hervé,
Je suis très heureux de te compter parmi mes lecteurs cool
Je me suis demandé si tu me rattraperais lors de ton retour, mais nous ne devions pas être sur les mêmes itinéraires big_smile
Merci pour ton message, je reste très modeste pour mes performances qui n'ont rien à voir avec les tiennes, au-delà de 25 km par jour, même en terrain facile, je n'ai pas l'entrainement suffisant pour tenir le rythme. Donc je prends mon temps et j'apprécie mes fins d'après-midi détente au bivouac, enfin quand il n'y a pas d'orage !

J'espère que nous aurons l'occasion de nous croiser sur les chemins de montagne smile
Stéphane.

Dernière modification par Stéphane_33 (24-10-2022 23:00:59)

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#108 28-08-2022 14:24:20

bernard_lyon
Μηδὲν ἄγαν
Lieu : Lyon
Inscription : 16-12-2015

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Merci Stéphane pour ce beau récit… je te suis sur la carte en même temps  smile


Mon trombi | Liste | HRP Banyuls-Alos d'Isil | GR738
"Le soleil n'est jamais si beau qu'un jour où l'on se met en route." (Jean Giono, "Que ma joie demeure")
Modification non explicitée : orthographe ou syntaxe

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#109 28-08-2022 15:48:30

Nicolas36
Marcheur léger
Inscription : 04-03-2021

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Si je comprends ta description de ton itinéraire, tu es passé au Nord du Pic du Milieu pour aller vers la cabane de la Lacarde?


Modifications non signalées = Corrections de français

Récits-Listes : Brenne - Ecrins et Queyras - HRP par section

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#110 28-08-2022 15:50:09

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Quarantième-troisième étape, samedi 06/08/2022 : Etang de la Hilette – Cabane de Mespelat : 12,81 Km, D+ 1059 m, D- 1131 m.
Des étangs et des blocs.

Ce matin, départ vers 7h30 sous le soleil, mais la mer de nuage est juste au bord de l’étang. Au programme une excursion en Espagne avant de revenir en France par le Port de l’Artigue. La montée est tout de suite rude au départ de la cabane, puis la pente s’atténue dans un vaste cirque de rochers et de plaques d’herbe enchevêtrés. Au loin j’aperçois un grand troupeau de brebis. Peu avant d’arriver à la crête, je suis rejoint par un trailer, au même moment 2 chiens se précipitent vers nous en aboyant furieusement. Ils ont la taille d’un Patou mais l’aspect d’un Border Collie, probablement un croisement. Heureusement ils sont rappelés à l’ordre par la bergère qui se tient dans une cabane d’estive provisoire un peu plus loin sur la gauche. Nous nous éloignons rapidement devant cet accueil peu engageant …

Le sentier rejoint la crête frontière (2440 m) sous le sommet de la pointe de Rabassère. Il est 9h30, le bon moment pour casser la croute et reprendre des forces. De là j’aperçois l’Estany de Colatx coté espagnol, plus bas mais hors de vue doit se trouver le refuge de Certascan.

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Etang de la Hilette au petit matin.

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En montant vers la crête frontière.

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Cabanes d’estive temporaires sous la crête.

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Vue vers l’Espagne, Estany de Colatx.

Nous repartons un moment plus tard, moi en marchant, le trailer en trottinant, je le perds rapidement de vue. Après une première descente raide au milieu de blocs, le sentier serpente au milieu d’une vaste prairie. Je devais passer par l’Estany de Colatz, mais rapidement je décide de couper hors sentier car le terrain semble peu accidenté. Après avoir contourné quelques secteurs rocheux, je rejoins facilement les Estanys de Guilo (2200 m) vers 10h50. Le chemin est ensuite bien balisé jusqu’au fond de la vallée (2050 m) d’où j’aperçois l’Estany de Romedo de Baix.

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Etanys de Guilo.

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Estany de Romedo de Baix.

Je franchis le torrent pour entamer la montée vers le port de l’Artigue. La montée est raide mais sans danger, j’arrive au col (2480 m) peu après 13h00 et j’en profite pour déjeuner. Pour le moment le temps se maintient mais des nuages commencent à bourgeonner çà et là.

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Montée vers le port de l’Artigue.

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Vue du port de l’Artigue.

J’entame la descente sans perdre de temps dès que j’ai fini de manger, d’abord par un bon sentier. Plus bas l’itinéraire traverse un vaste champ de bloc, impossible de se perdre, c’est parfaitement balisé, tout droit dans la pente ! Après ce long passage éprouvant physiquement et mentalement, le sentier devient plus agréable à travers les prairies. Il traverse plusieurs replats où il doit être possible de bivouaquer. Soudain vers 15h00 le tonnerre gronde, et j’ai droit à une petite averse qui heureusement ne dure pas. J’accélère le pas pour me mettre au plus vite à l’abri, ne tenant pas à recommencer l’expérience de l’avant-veille.

J’arrive finalement à la cabane de Mespelat (1790 m) vers 16h00 en étant resté au sec. Il y a en fait 2 cabanes éloignées d’environ 100 m : la plus haute, appelée cabane d’Artigue sur la carte OSM, est ouverte et offre 2 places de couchage avec un confort sommaire, la deuxième un peu plus bas, appelée cabane de Mespelat sur la carte OSM, est fermée mais possède une source qui coule abondamment. Je descends donc chercher de l’eau et m’installe dans la cabane du haut que tout le monde par ailleurs semble appeler cabane de Mespelat …

Pendant ce temps, l’orage tourne sur les sommets environnants pendant toute la fin d’après-midi sans jamais passer au-dessus de moi. Je vois passer 2 randonneurs un peu plus loin sur le sentier et qui montent vers le col sous l’orage. Un peu plus tard un troisième vient voir à quoi ressemble la cabane, il est avec sa copine et suivent les 2 autres déjà passés, ils espèrent les rattraper plus haut pour bivouaquer. Ils sont jeunes et équipés avec des sacs minimalistes type trail et font manifestement des étapes de la HRP à rallonge, un autre monde pour moi …

Le soir, les vaches qui se trouvaient plus haut dans la vallée redescendent et passent devant ma porte. Elles s’installent plus bas autour de l’autre cabane. Je les retrouverai le lendemain beaucoup plus bas dans la vallée, je ne pensais pas qu’elles se déplaçaient autant. Finalement je passe une soirée et une nuit paisible seul dans la cabane.

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Descente du port de l’Artigue.

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Cabane de Mespelat (ou d’Artigue ?).

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#111 28-08-2022 17:35:21

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Quarantième-quatrième étape, dimanche 07/08/2022 : Cabane de Mespelat – Mounicou : 7,78 Km, D+ 65 m, D- 772 m.
Gîte et ravitaillement.

Après une semaine de marche, aujourd’hui c’est jour de repos et ravitaillement. Je quitte la cabane de Mespelat vers 7h15, pour une descente tranquille jusqu’au gîte de Mounicou (1100 m) où j’arrive vers 10h00. La dame propriétaire du gîte est partie faire les courses quand je m’adresse au café pour m’installer, c’est sa sœur qui m’accueille. Je suis seul au gîte à cette heure matinale, en attendant mon ravitaillement je prends une bonne douche et m’attaque à la lessive complète.
Vers 13h00 je récupère mes provisions, j’avais transmis ma liste de course le lundi matin par SMS : du pain frais, du saucisson, du fromage de brebis, du thon, du chocolat, des tomates, des pêches et des brugnons. Tout y est, c’est vraiment bien de pouvoir compter sur ce ravitaillement sur mesure en l’absence de tout commerce au village de Marc. Comme j’ai vu des poules devant le gîte, je demande s’il y a des œufs à vendre : bingo, je rajoute 2 œufs frais. Je me prépare une salade de tomate, thon et œuf durs, un régal !

Je discute un moment avec le propriétaire en buvant un jus de fruit au bar. Ils sont 4 à vivre dans le hameau toute l’année, il y a plus de chats autour du gîte que d’habitants. L’hiver c’est le bout de la route, autant dire qu’ils ne doivent pas voir grand monde. Apparemment il y a moins de monde sur les sentiers que l’année dernière même si nous serons 10 à dormir au gîte ce soir. Dans l’après-midi les randonneurs commencent à arriver, c’est l’occasion de partager nos parcours et équipements respectifs et bien sûr de parler allègement ?
Seul bémol, mon voisin de lit ronfle et perturbe quelque peu ma nuit …

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#112 29-08-2022 00:30:00

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

aarrglll Stéphane,

tu as déjà bien commencé ton récit !

je me dépêche de finir le mien et je viens vite lire le tiens.

quel régal !!!

tes photos sont superbes, comme d'habitude.

L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#113 29-08-2022 01:03:16

Ruz boutou
Traîne-savates tout-terrain
Lieu : Brest
Inscription : 03-10-2019

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Merci Stéphane pour ce très beau récit. Ton parcours est splendide. Tes photos le sont tout autant. C'est un vrai plaisir de te suivre.  smile


Moins on porte, mieux on se porte !

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#114 29-08-2022 22:30:47

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Après cette première semaine, le plaisir de marcher est toujours intact et je me sens bien physiquement. L’état de mon gros orteil ne s’est pas dégradé et je n’éprouve quasiment plus de gêne lorsque je marche. Il est temps d’attaquer les choses sérieuses …

Quarantième-cinquième étape, lundi 08/08/2022 : Mounicou – Refuge du Fourcat : 12,08 Km, D+ 1697 m, D- 351 m.
Echelles.

Depuis quelques jours les prévisions météo se dégradent, désormais c’est tous les après-midis que des orages sont annoncés, toute la question étant de savoir à quelle heure et où ils frapperont. Ne désirant pas me retrouver dans un passage délicat sous la pluie et les éclairs, je quitte le gîte de Mounicou dès les premières lueurs de l’aube à 6h30. Je monte d’un bon pas dans la fraicheur et la semi-obscurité de la forêt en suivant le GR10. Je passe à côté du campement d’un randonneur en train de se lever, ces bois sont habités ! Un peu plus loin je quitte le GR10 pour une longue traversée vers le sud. J’arrive vers 8h30 à une cabane forestière (1780 m) avec une fontaine. J’en profite pour manger un peu et refaire le plein d’eau. Une tente est installée à côté, la cabane est fermée mais offre un très bon emplacement de bivouac lorsqu’elle n’est pas occupée par du personnel de l’ONF.

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Village de Marc (au fond) et hameau de Mounicou.

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Cabane forestière et sa source.

Le chemin se poursuit ensuite par une sente abrupte jusqu’au premier étang du Picot (2312 m), puis j’arrive au deuxième étang du Picot (2416 m) vers 11h00. Ces étangs méritent vraiment le détour, ils sont de toute beauté. Après une pause déjeuner, je poursuis ma monté jusqu’au passage délicat marqué sur les cartes. Je laisse passer un groupe qui descend et m’engage ensuite dans l’escalade d’une série de petites failles verticales équipées de câbles. La dernière difficulté est une dalle inclinée au-dessus du vide, sécurisée par 3 barreaux d’échelle. Il faut ensuite terminer la traversée de la dalle sans protection, le rocher adhère bien mais je me dis que le passage doit être olé olé lorsque le rocher est mouillé, 1 ou 2 barreaux de plus ne seraient pas du luxe !

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Etangs du Picot.

Après cette dernière difficulté, l’itinéraire monte jusqu’à une première crête, puis redescend dans une petite combe encombrée de blocs par une ravine herbeuse bien raide et malcommode. Je traverse ensuite à travers les blocs en suivant les cairns et les balises pour remonter sur la crête en face. De là je profite de la vue sur les étangs aux alentours, le sentier descend vers le refuge de l’étang Fourcat (2445 m) où j’arrive un peu avant 14h00 sous le soleil. Finalement il n’y aura pas d’orage ce jour-là malgré les nuages qui se forment dans l’après-midi, mais au moins j’ai pu marcher l’esprit tranquille.

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Descente dans la combe après les échelles.

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Traversée de la combe après les échelles.

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Etangs de Petsiguer.

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Refuge et Etang Fourcat.

7YObOnv7Y.PXL_20220808_111017073.jpeg
Etang de la Goueille.

J’installe mon bivouac en contrebas du refuge et j’ai tout mon temps pour prendre une douche et faire la lessive en attendant le repas du soir que j’ai réservé la veille. Je m’installe ensuite sur la terrasse pour boire un verre et discuter avec mes voisins de table.
Nous parlons de nos itinéraires respectifs, et je leur montre le fonctionnement d’OSMAnd et leur parle du mode de mise à jour des cartes OSM. Lorsque j’évoque mon itinéraire du lendemain aux crêtes d’Arial, une randonneuse nous explique qu’elle les a passées il y a 2 jours sous l’orage et la grêle. Entre le froid et la descente du couloir rendu très glissant par la pluie, ce fut une véritable épreuve pour elle. Frigorifiée, elle a finalement pu trouver refuge auprès des bergers qui l’ont recueillie dans leur cabane près des étangs des Llassiès. J’espère qu’il fera beau demain …
Je discute également avec un autre randonneur qui est monté au refuge pour faire son premier bivouac. Un peu plus tard je vais voir son installation et nous échangeons autour du matériel.
L’ambiance est sympathique et le repas du soir très bon comme d’habitude.

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Bivouac à l’Etang Fourcat.

Dernière modification par Stéphane_33 (29-08-2022 22:31:24)

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#115 29-08-2022 23:22:00

Ruz boutou
Traîne-savates tout-terrain
Lieu : Brest
Inscription : 03-10-2019

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Hello Stéphane_33, La montée au Fourcat par les étangs du Picot est effectivement très belle.

Stephane_33 a écrit :

Un peu plus loin je quitte le GR10 pour une longue traversée vers le sud. J’arrive vers 8h30 à une cabane forestière (1780 m) avec une fontaine. J’en profite pour manger un peu et refaire le plein d’eau. Une tente est installée à côté, la cabane est fermée mais offre un très bon emplacement de bivouac lorsqu’elle n’est pas occupée par du personnel de l’ONF.

J'ai bivouaqué à côté de cette cabane l'an dernier. Il s'agit de la cabane de Tignalbu. Je ne savais pas qu'elle appartenait à l'ONF. Elle est fermée mais l'appentis est ouvert (enfin, il l'était quand j'y suis passé) et très propre. Il n'est pas très grand mais cela permet de s'y abriter si besoin voire même d'y passer la nuit en cas de nécessité. Par beau temps, on est mieux dehors. La table installée à l'extérieur de la cabane, face au massif du Montcalm est top. Superbe vue en mangeant et coucher de soleil magnifique !
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Merci à nouveau pour ton récit et tes très belles photos qui documentent à merveille ton parcours.

Dernière modification par Ruz boutou (29-08-2022 23:24:09)


Moins on porte, mieux on se porte !

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#116 30-08-2022 13:57:13

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

@laxmimittal
@Ruz boutou

Merci pour vos encouragements smile

Ruz, c'est effectivement une cabane de l'ONF. D'après les randonneurs rencontrés à Mounicou, Elle était encore occupée la veille de mon passage par une équipe qui était monté avec des chevaux, peut-être pour porter leur matériel ?

Stéphane.

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#117 30-08-2022 18:19:14

PyrTrekker
Membre
Inscription : 17-04-2020

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Salut Stéphane, sympa ton récit surtout que j'y suis passé mi-juillet.

Pour ma part, j'ai galéré au départ de Mounicou à trouver le carrefour entre GR10 et HRP vers Fourcat. Je me suis repéré avec une carte OSM mais rien sur le terrain. Je suis allé droit dans le pentu sur 50m de D+ avant de retrouver la sente. Je pense que je ne suis pas allé assez loin sur le GR10...

Sinon j'ai vu la cabane de l'ONF occupée. Il y avait une personne sympa qui m'a proposé une bière (refusée gentillement vu ce qu'il nous attend après!) pendant que ses collègues crapahutaient plus haut. Il y avait plein de chevaux mais ils me disaient qu'ils étaient pas venus ensemble. lol

Hâte de lire la suite.
pouce

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#118 30-08-2022 19:00:33

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Bonjour PyrTrekker,
Je te confirme que le tracé de la carte OSM est faux : la bifurcation du GR10 vers Fourcat est environ 100 m plus loin que ce qui est indiqué sur la carte. Le bon tracé est celui de la carte IGN.
Stéphane.

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#119 30-08-2022 23:07:15

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Quarantième-sixième étape, mardi 09/08/2022 : Refuge du Fourcat – Laquet de Sal : 16,38 Km, D+ 1056 m, D- 1082 m.
Crête d’Arial et orage.

Je me lève de bon matin sous un ciel immaculé, de bon augure pour la journée. Aujourd’hui je dois passer les « fameuses » crêtes de l’Arial, comme les ont qualifiées les gens à qui j’ai parlé de mon itinéraire la veille. Je pars vers 7h30 après avoir plié le camp et pris un bon petit déjeuner au refuge. Je franchis le déversoir de l’étang Fourcat et suis tant bien que mal le sentier car j’ai le soleil rasant dans les yeux. Le sentier facile me mène jusqu’à l’étang de la Goueille (2393 m) où je rattrape 2 randonneurs lourdement chargés. Nous sous séparons après une courte conversation lorsqu’ils montent vers le port de l’Albeille. Je serai seul pour tout le reste de la journée.

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Etang de la Goueille.

Je passe le port de la Goueille pour redescendre par une vague sente au fond de la vallée. Le sentier serpente au milieu de vastes prairies verdoyantes parcourues de ruisseaux dans un paysage magnifique, seuls quelques troupeaux occupent les lieux. J’arrive un peu plus bas à l’endroit où je dois bifurquer vers le col de Rouch et là j’ai un moment de solitude, j’ai beau regarder je ne vois pas de sentier … Bon, c’est bien connu, la carte n’est pas le territoire : je poursuis sur le sentier pour trouver la bifurcation un peu plus bas.

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Descente du port de la Goueille.

Je m’engage sur le chemin et j’aperçois un peu plus loin 2 bergers qui surveillent leur troupeau. Le sentier serpente et se perd au milieu de prairies peu inclinées, je poursuis ma route en vérifiant ma position sur la carte de temps en temps. Un peu plus tard je m’aperçois que j’ai dépassé l’endroit où je dois bifurquer vers le col de Rouch, je reviens un peu sur mes pas et en l’absence de passage clair, je monte au jugé à travers des éboulis.
A partir de là le terrain devient plus difficile et accidenté, et oblige à un minimum d’orientation. Je finis par rejoindre une ligne de cairns que je ne quitterai plus jusqu’au col. L’itinéraire se poursuit avec quelques passages raides mais peu difficiles et une zone rocheuse nécessitant d’utiliser un peu les mains. Je rejoins finalement l’étang du Rouch (2549 m) puis le col du Rouch (2575 m) un peu avant midi. Finalement j’ai trouvé cette monté classée T4 sans réelle difficulté.
Du col j’aperçois de petits lacs près desquels doit se trouver la cabane des bergers, la crête d’Arial se dresse sur ma droite.

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Etang du Rouch.

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Du col du Rouch, vers les étangs des Llassiès.

J’entame la descente depuis le col et m’installe face à la crête d’Arial pour déjeuner, je préfère être reposé avant d’attaquer la partie difficile. Vu de là le couloir de monté apparaît bien vertical et peu engageant, mais je sais que les apparences sont trompeuses vu de face. J’aperçois une silhouette qui se découpe sur le fil de l’arrête au niveau du cairn, quelqu’un m’a précédé sur l’itinéraire.

Je repars vers 12h50, la montée dans les éboulis pour rejoindre la base du couloir est relativement facile même si les pierres sont instables. Le couloir lui-même devient plus vertical, le sol est composé à la fois de pierres, de terre et de blocs où il est possible de s’ancrer solidement. La terre est un peu meuble et je n’hésite pas à planter les pieds un peu comme dans la neige pour assurer mes pas. La montée est fastidieuse mais relativement courte, et finalement pas trop difficile. On voit que le passage est régulièrement utilisé car une vague trace de sentier commence à se former par endroit. Je sors finalement sur la crête (2620 m) par le couloir de droite vers 13h15.

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Couloir de montée vers la crête d’Arial.

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Crête d’Arial, vue vers le Pic du Port.

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Vue depuis la crête d’Arial.

Le temps de prendre quelques photos et d’admirer le paysage, un coup de tonnerre retentit. Enfer et damnation, le jour où je suis sur les crêtes d’Arial, il n’est même pas 13h30 et l’orage est déjà là !
J’examine rapidement la carte pour voir quelles sont mes options. L’orage se trouve devant moi plutôt côté espagnol, je décide de gagner au plus vite le port de Siguer qui m’offre une possibilité d’échappée vers l’étang Blaou si les choses se gâtent, et d’aviser à ce moment-là.
Je traverse à flanc de pente par une des nombreuses traces en direction du port de Siguer. Peu avant d’y arriver j’aperçois un randonneur et une randonneuse arrêtés un peu plus loin, c’est probablement eux que j’ai vus sur la crête plus tôt. Je les retrouverai quelques jours plus tard dans la descente du Carlit. Ils étaient présents au refuge hier et m’ont vu passer vers le port. De leur côté ils ont décidé de s’abriter à l’étang de Blaou où ils prendront l’orage un peu plus tard, abrités sous leur tente.

Arrivé au port de Siguer (2396 m), l’orage semble s’être calmé. Si j’arrive à passer le port de Soulanet je ne serai plus exposé sur la crête, je décide de tenter le coup. Je repars en accélérant le pas et en surveillant les nuages. Un moment plus tard l’orage reprend, mais cette fois derrière moi, je me dis que c’est plutôt une bonne nouvelle. Lorsque j’arrive au port de Soulanet (2527 m), ça commence à péter sec du côté de l’étang Blaou, je suis soulagé de quitter les crêtes mais pas rassuré pour autant. 

Je passe au-dessus de l’étang de Soulanet et poursuit mon chemin à travers de belles prairies que je trouverais bucoliques en d’autres circonstances. La pluie finit par me rattraper sous le pic de Sal, et je continue avec l’orage sur les talons. J’arrive au Laquet de Sal (2446 m) vers 16h00, sous une pluie battante. La carte mentionne un abri et j’ai l’espoir de m’y mettre au sec. Las, il s’agit d’une sorte de parallélépipède métallique arrimé par des câbles et fermé. Il doit cependant être occupé, car du linge est étendu et prend l’eau …

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Etang de Soulanet.

Je décide de m’abriter un peu en contrebas contre un rocher en surplomb, je m’assoie sur mon sitpad, les jambes repliées, recouvert de la toile du tarp, le sac à côté de moi, en espérant une accalmie. La pluie redouble et l’orage se rapproche. Je compte les secondes, un, deux, tr. Boum ! Je rentre la tête entre les épaules, ça commence à chauffer dans le secteur ! Finalement ce n’est pas une bonne idée, le temps passe, je me refroidis et l’orage semble se complaire sur place. A l’occasions d’une brève accalmie, je me saisis de tout mon matériel, et je repère rapidement une petite éminence qui est à peu près plate et surtout un des rares endroits pas inondés. Je pose mon sac au milieu, la toile du tarp par-dessus, je fixe les sardines, je me glisse sous la toile et dresse mon bâton. C’est bon, j’ai ma maison et je suis au sec !

Je pose le polycree au sol, et je peux ensuite sortir mes vêtements secs et me changer. Une fois bien installé je me réchauffe rapidement. Comme l’orage dure, je finis par sortir mes provisions et manger le repas du soir pour passer le temps. Enfin vers 19h00 la pluie se calme et le temps s’éclaircit. Il fait froid et le vent se lève, ce sera le seul soir où je ne ferai pas de toilette …
Avant de me coucher, j’aperçois un peu plus loin l’abri ouvert et éclairé, je ne suis finalement pas seul dans ces contrées désertes. Je me couche faute de mieux à faire. Le vent souffle de plus en plus fort et comme je suis sur une butte, la toile du tarp est rudement secouée avec force bruit. Difficile de dormir dans ces conditions. Je prends la chose avec philosophie, je suis à l’abri bien au chaud, j’ai tout le temps de dormir. Soudain quelqu’un coupe le ventilateur géant qui me secoue depuis plus de 2 heures, le vent s'arrête instantanément, le silence total m’enveloppe, il est 21h43. J'ai une pensée pour azerty, Joy Supertramp, Lou_is34 et tous les autres membres de RL qui ont contribué à la description de l'itinéraire des crêtes d'Arial et sans qui je n'aurais sans doute pas pu réaliser cette journée. Je m’endors et passe une bonne nuit.

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Bivouac sous l’orage au Laquet de Sal.

Edit : ajout renvoi aux membres de RL.

Dernière modification par Stéphane_33 (24-10-2022 23:13:07)

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#120 31-08-2022 00:51:55

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

ouhahou;

bravo pour cette belle journée et ta bonne gestion du risque.

C'est vraiment beau, vu d'en haut cool

L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#121 31-08-2022 03:30:45

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Salut Stéphane  wink

C’est l’étape que je voulais tant faire et qui m’aura (pour partie) manqué cette année. Merci de réparer ici ma frustration avec ton sens du descriptif qui me permet de m’y croire.


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

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#122 31-08-2022 07:02:35

azerty
[i]RL
Inscription : 08-01-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Super . Et demain on arrive au cuello del muerto. Tadaaaaaaaam.

Plein de chouettes souvenirs avec les enfants merci pouce

Dernière modification par azerty (31-08-2022 07:30:25)


«Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait 10 fois le tour du monde, mais celui qui a fait le tour de lui-même. »

Profil / trombi ici

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#123 31-08-2022 08:37:41

Joy Supertramp
Sempervirens
Inscription : 25-03-2019
Site Web

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Yes, bel itinéraire ! A la montée, et en suivant les cairns, tout ça se passe en effet très bien. C'est juste inhabituel comme pente et comme terrain pour pas mal de randonneurs, mais tu as l'expérience   wink !

Édit : faute de frappe

Dernière modification par Joy Supertramp (31-08-2022 08:38:19)


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

Liste montagne été top confort

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#124 31-08-2022 19:18:06

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Quarantième-septième étape, mercredi 10/08/2022 : Laquet de Sal – Etang de l’Estagnol : 16,43 Km, D+ 807 m, D- 1143 m.
Traversée du col de l’Homme Mort.

Lorsque je me lève le matin, le temps se dégage rapidement. Ce sera un vrai plaisir tout au long de ces 3 semaines de marche de se lever quasi tous les matins avec le soleil et le ciel bleu, malgré les orages et la pluie de la veille. Je commence à descendre dans la vallée un peu avant 7h30, il n’y a pas vraiment de sentier, je trace mon chemin à travers les prairies. J’entame ensuite une longue traversée jusqu’à une zone de blocs où commence vraiment la montée vers le col de l’Homme Mort. Là non plus pas de sentier ni de balisage, je monte au jugé en suivant plus ou moins la trace GPS. Je croise un isard puis la montée se poursuit sur des croupes herbeuses jusqu’au col de l’Homme Mort (2526 m) où j’arrive au peu après 10h00.

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Bivouac au Laquet de Sal au petit matin.

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Montée vers le col de l’Homme Mort.

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Du col de l’Homme Mort, vue sur la montée.

Du col je descends un peu pour trouver un premier cairn indiquant l’itinéraire à suivre. S’ensuit une longue traversée en solitaire, essentiellement à travers des champs de gros blocs et quelques parties en herbe. L’itinéraire est très bien indiqué par une ligne continue de cairns, et assez facile à condition de rester concentré sur le positionnement de ses pieds, le moindre faux pas pouvant avoir des conséquences fâcheuses dans cet univers de rocaille. A un moment je constate que je ne suis plus sur ma trace GPS, de fait il existe plusieurs chemins alternatifs, à priori tous cairnés et se rejoignant plus loin.
A plusieurs reprises j’entends des cris sans pouvoir en localiser l’origine, me demandant si quelqu’un aurait besoin d’aide. Je rejoins finalement à 11h30 un autre col à la côte 2352 m, sans nom identifié sur la carte. Un peu en contrebas 2 bergères surveillent leur troupeau de brebis qu’elles guident à la voix, je comprends maintenant l’origine des cris que j’entendais.

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Du col de l’Homme Mort, début de la traversée.

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Au fond le col de l’Homme Mort, vue sur la traversée depuis le col non identifié cote 2352 m.

Du col je descends tout droit dans la vallée par l’itinéraire noté T4 sans visibilité sur la carte. Dans les faits c’est de l’herbe un peu raide, il faut juste prendre garde à bien bifurquer sur la droite pour descendre dans une petite combe permettant d’éviter quelques failles lorsque la pente s’accentue. Arrivé au fond de la vallée je fais une pause déjeuner agréable au bord du torrent avant de descendre jusqu’à la bifurcation vers les étangs de Fontargente où je retrouve la civilisation. Je croise de nombreuses marmottes peu farouches qui batifolent dans la prairie.

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Etang de Mirabail à gauche et de la Coume de Varilhes à droite.

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Vue sur la descente depuis le col.

J’emprunte la passerelle permettant de traverser le torrent et commence à monter vers les étangs de Fontargente (2150 m). Au fond j’aperçois le refuge de Ruhle sur le GR10. J’arrive aux étangs vers 14h45, le paysage est toujours aussi beau mais c’est la foule des plages estivales. Un campement de pêcheurs est installé au bord du premier étang, avec de bonnes réserves de canettes, il y a de nombreuses familles un peu partout au bord de l’eau.

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Vers les étangs de Fontargente.

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Etangs de Fontargente.

Je ne m’attarde pas et poursuis ma route vers l’étang de l’Estagnol (2130 m) où j’ai prévu de bivouaquer. Il y a déjà 2 tentes montées lorsque j’arrive un peu avant 16h00, et je m’installe sur le dernier emplacement au bord de l’eau, avec une vue imprenable. Je vais chercher de l’eau à l’extrémité de l’étang là où se trouvent les résurgences venant de l’étang de Joclar.
J’ai tout mon temps pour faire ma toilette, la lessive et profiter de cette fin d’après-midi agréable. Un couple d’espagnols arrive en début de soirée et s’installe un peu plus loin après un plongeon dans l’eau. Nous serons finalement 4 tentes cette nuit autour de l’étang. Je dors le tarp grand ouvert, sans la moindre trace de condensation malgré l’eau juste à côté.

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Traversée vers l’étang de l’Estagnol.

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Bivouac à l’étang de l’Estagnol.

Hors ligne

#125 31-08-2022 19:23:15

Stéphane_33
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Re : [Récit + liste] Traversée des Pyrénées : Hendaye - Banyuls-sur-Mer

Quarantième-huitième étape, jeudi 11/08/2022 : Etang de l’Estagnol – L’Hospitalet : 14,2 Km, D+ 510 m, D- 1205 m.
Encore des étangs
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Tout le monde dort encore ce matin quand je quitte le bivouac vers 7h15 après une nuit reposante. Le ciel est dégagé, l’air est déjà chaud malgré l’heure matinale. Je monte jusqu’à l’étang de Joclar (2327 m) par un sentier dans les éboulis, il y a 2 tentes sur la rive, la place pour bivouaquer est plutôt rare.

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Etang de l’Estagnol au petit matin.

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Etang de Joclar.

Le sentier contourne l’étang par la gauche et monte jusqu’au col de Juclar (2450 m) par une sente agréable. Il est 8h45, le soleil commence à apparaître sur les Estanys de Juclar. Je rejoins ensuite le col de l’Albe (2539 m) par un sentier facile après une courte incursion en Espagne. Je rencontre un groupe de jeunes randonneurs en train de se faire chauffer une collation, ils font une boucle dans le secteur sur quelques jours.

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Estanys de Juclar.

Du col je descends vers les étangs de l’Albe (2355 m). Le sentier est beaucoup moins agréable de ce côté avec de nombreuses zones de blocs, mais le spectacle sur les étangs est magnifique. J’enchaine ensuite avec l’étang de Couart (2230 m), que le sentier contourne par la gauche. Sous un bouquet d’arbres j’aperçois un emplacement de bivouac bien plat qui doit être agréable.

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Etangs de l’Albe.

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Etang de Couart.

La descente se poursuit ensuite vers l’étang de Pédourés (2156 m) par un sentier beaucoup plus agréable. Je m’arrête un peu plus bas à l’ombre d’un arbre pour déjeuner tranquillement, puis je reprends ma route.

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Descente depuis l’étang de Couart.

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Etang de Pédourés.

J’arrive à la Jasse de Pouzole quand un coup de tonnerre retentit sur les crêtes juste au-dessus de moi. Il est à peine 13h30, l’orage n’est pas en retard aujourd’hui ! J’accélère l’allure, heureusement le sentier plonge peu après au creux de la vallée sous l’abri des arbres où je me sens un peu plus en sureté. Je continue sans perdre de temps ma descente vers l’Hospitalet (1430 m) où j’arrive vers 14h15. Je traverse le village au pas de course jusqu’au gîte de l’Hospitalité où j’ai réservé. J’ai à peine franchi la porte que le déluge s’abat derrière moi, cette fois je m’en tire bien ! Les suivants n’ont pas cette chance et arriveront trempés …
L’accueil au gîte est sympathique, j’ai une chambre pour moi tout seul avec douche, j’en profite largement. C’est l’occasion de recharger tout le matériel électronique et de faire une lessive complète.

Un peu plus tard je profite d’une éclaircie pour aller au bar – épicerie à proximité. Franchement le choix fait pitié, mais j’arrive à acheter l’essentiel : du fromage de brebis, une sorte de saucisse au gout « particulier » à défaut de saucisson, des biscuits salés pour remplacer mes cacahouètes, et luxe suprême, une tomate, c’est tout ce qui leur reste en fruits et légumes frais. Je commande également un pain pour le lendemain matin. L’Hospitalet est à la fois une voie routière et ferrée et un centre de production d’électricité hydraulique, le paysage est assez particulier, mélange de montagne et d’installations industrielles, mais curieusement je ne le trouve pas déplaisant. Une fois rentré je mange ma tomate et des compotes de pomme vendues à l’accueil sans plus attendre, je suis en manque de produits frais !

Le soir nous somme une douzaine au gîte, population hétéroclite de randonneurs et de voyageurs de passage. J’ai repéré dans la cuisine un tas de melons et j’espère bien en profiter au diner. Malheureusement la gardienne, qui est portugaise et très sympathique, pense que les randonneurs ont besoin de nourriture qui tient au corps : elle nous sert en entrée une salade de riz, en plat une part énorme de hachis parmentier, et en dessert du riz au lait - je fais l’impasse sur le dessert et me félicite intérieurement d’avoir acheté la dernière tomate de l’Hospitalet !

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