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#1 17-09-2019 10:28:43

moby59
à l'école des MUL
Inscription : 08-06-2006

[Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

Tout commence vendredi midi, sur l'A63 entre Bordeaux et les Pyrénées : arrêté en plein milieu de l'autoroute par... un mouton ! Je ne sais pas trop comment interpréter ce signe : déjà un peu des Pyrénées avec moi ou alors un mauvais présage, j'ai évité le crash de justesse ? On verra bien.
Arrivé sur le parking d'Aste au dessus du lac de Suyen, comme conseillé dans ce post. L'idée du week-end : aller voir si je peux monter au sommet du Balaïtous.
D'une manière plus générale le principe est donc de partir vendredi en fin d'après-midi et d'aller bivouaquer le plus haut possible avant l'ascension finale. Si le temps (aussi bien météo que celui qui passe) le permet j'aimerai être de bonne heure au sommet pour profiter de la belle lumière du matin pour faire quelques photos... enfin on verra. Ensuite toujours comme on me l'a conseillé, redescente côté espagnol, pour un bivouac du côte de Campo Plano (un peu à l'est du refuge de Respomuso) et enfin retour au parking le dimanche via une courte montée suvie d'une longue et paisible descente.
En gros ça :
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Programme un peu engagé pour moi n'ayant pas trop d'idée à quoi m'attendre en terme d'ascension du pic. J'ai bien lu (et surtout vu les photos) du récit de Mariano sur son site, ça devrait être dans mes capacités.

Bref, vendredi 16h tapantes, me voilà parti vers le lac de Suyen. La météo grisouille rend les choses un peu tristounettes, mais la balade est sympa. C'est vert, c'est varié, franchement praticable, je m'amuse bien.
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Petite pause au refuge de Larribet pour discuter quelques minutes avec la gérante : rien de nouveau en terme de météo, et côté bivouac elle me conseille le lac Batcrabère suppérieur ou éventuellement plus haut le lac Micoulaou si j'ai une petite tente car c'est moins "bivouaquable". Ca tombe bien j'ai une petite tente et c'est là-bas que j'avais prévu d'aller.
On discute un peu de mon projet de monter au pic demain et redescendre côté espagnol, elle ne tique pas, elle me dit juste qu'il y a un poil de neige et qu'un couple (au niveau probablement assez faible de ce que je sens dans son ton) à fait demi-tour lors d'une tentative d'ascension par la "grande diagonale"... bon on verra bien.
Je passe le lac Batcrabère suppérieur, il y a déjà quelqu'un qui bivouaque... ça me conforte dans l'idée de poursuivre. J'arrive du côté des lacs Micoulaou, là je le sens assez mal. Une espèce de pente herbeuse est le seul espoir que j'ai d'avoir un terrain vaguement potable, mais ça va glisser toute la nuit... ah moins que... c'est quoi ça ? Oh miracle, ce petit cercle de rochers protecteurs avec une jolie plate-forme parfaitement plate au milieu, en plus elle est assez large, j'ai toute la place pour la tente et toutes ses ficelles/sardines. Royal !
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Je plante, c'est terriblement calme, pas un souffle d'air, parfait pour déplier le polycree (une première pour mois). C'est d'une zénitude planante. J'adore. Petit diner tranquille, enfin je commence quand même à me presser un peu car le soleil est passé derrière les sommets et j'ai un peu peur de me cailler. Nouilles chinoises, cracker avec du comté... Nickel. Je veux aussi me coucher tôt pour me lever tôt demain. Je programme Miss Garmin pour 6h. Le lever du soleil étant autour de 7h30, je table sur une clarté suffisante à partir de 7h, donc 1h pour mon programme petit dej/pliage ça devrait le faire.
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Nuit pourrie, j'ai mal au ventre, quand je dors sur le dos j'ai froid aux jambes, je teste un nouveau collant (140g) mais plutôt prévu pour de l'activité dynamique, ça me fait des sensations de froid quand je bouge, horreur. Bref je ne suis pas bien sans trop comprendre pourquoi. J'ai quand même un TS ML en merinos, une polaire D4 MH100, une doudoune légère en plumes, un bonnet fin sous la capuche de la doudoune, un loup sur les yeux... Au réveil le thermomètre indique autour de 8°C. Le quilt est prévu pour 2°c confort, et c'est sans compter la doudoune !!!
Ouais le froid c'est plutôt le mal de bide en fait, je le sens bien au réveil j'ai l'impression d'être malade. Je pense que m'allonger juste après le diner, qui plus est légèrement incliné avec la tête vers le bas ça n'a pas aidé. Je me rends aussi une fois de plus compte que pour bien porter le poids du sac à dos sur les hanches il faut que je serre la ceinture vraiment fort (je suis très filiforme, si je ne le fait pas, ça glisse). Ce matin si j'avais été chez moi je serai resté au lit... Tiens d'ailleurs il est quelle heure ? Ah 6h57... Chcreugneugneu Miss Garmin m'a refait le coup, malgré un réglage son+vibreur je n'ai rien senti. Ok pour le bruit je dors avec des bouchons donc logique que je ne l'entende pas (encore que), mais la vibration, elle doit vraiment vibrer très peu longtemps, sans aucune répétition.

J'ouvre la tente, il fait encore relativement nuit... et devant moi passent 2 marcheurs à la frontale. Vu le pierrier en face de moi je me dis qu'ils sont courageux.
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Je grignote un peu mon muesli sans conviction. Le thé chaud me fait du bien, mais j'enchaîne trop vite le pliage de la tente/duvet/matelas/whatever... A force de contorsions j'ai encore plus mal au ventre... pas cool.

Je pars quand même vers 8h10, dans les temps par rapport au réveil... un peu dégouté d'avoir quand même 1h dans la vue. La météo annonçait qu'après une belle nuit petit à petit ça se couvrirait... moi je veux des photos qui pètent, pas de la purée de pois !
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J'essaie de forcer le pas, avec la ceinture du sac à dos qui m'écrase le ventre, je relache un peu les réglages pour m'infliger moins de douleurs et commence à chercher les cairns. La montée se fait principalement sur les versants nord et ouest, donc à l'ombre, et honnêtement, très vite ça devient assez hasardeux.
Le GPS peine un peu à me localiser au mètre près, mais régulièrement je me retrouve avec l'impression d'avoir bien suivi les cairns, et au moment de chercher le suivant sans le trouver, le GPS m'indique que je suis à 30m de là où est le chemin. 30m à plat c'est rien, mais 30m sur la fin de l'ascension d'un 3000 c'est du genre "10m trop haut mon gars, maintenant débrouille toi !".
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A plusieurs reprises j'erre, je remonte, redescend, consulte la carte, grrr. Bout à bout ça fait probablement encore 30 minutes "de perdues" pour rejoindre le "bon chemin". C'est parfois assez aérien. Il n'a pas plu donc dans l'ensemble c'est sec, mais l'orientation et l'humidité ambiante rendent quand même les appuis un peu moins sûrs. Je me fais quelques frayeurs lorsque les chaussures glissent et que seules les mains évitent la chute.
Ca en fera probablement sourir certains que je parle de ce petite montagne comme si c'était l'Everest, mais pour ma part c'est une sortie très nette de ma zone de confort, une grosse avancée par rapport à ce à quoi je suis habitué. J'essaie donc de ne pas faire le foufou écervelé (j'ai femme et enfants qui comptent sur mon retour à la maison), j'assure mes prises, y vais doucement.
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Petit à petit je progresse, et finit presque un peu par hasard par aboutir au sommet. Tellement concentré sur chaque "10 m suivants" que je ne percute pas trop que "ça y est on est en haut".

Là haut... honnêtement, je suis déçu. Je m'attendais à quelques chose de plus "étroit" et donc une vue dégagée à 360°, mais c'est assez plat pour nécessiter de se déplacer largement pour voir d'un côté, puis l'autre...
En fait la déception vient surtout du fait que petit à petit pendant la montée j'ai vu les nuages approcher, un voile ambiant se poser et donc quand j'arrive en haut, c'est un peu bouché. Il est presque 11h, logique !
Les photos suivantes, j'ai du pas mal bosser dessus pour faire ressortir un peu les pics éloignés, perdus dans la brume ambiante sad
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C'est étonnament calme là haut. Une nouvelle fois peu de vent, au moins je ne me caille pas. Je prends le temps de grignoter un peu mon muesli et des amandes/noisettes/bananes séchées. Mon ventre me laisse un peu de répit, j'en profite.
J'en profite d'ailleurs pour préparer la réhydratation de ma semoule pour le déjeuner à venir.

Un groupe d'espagnol finit de grignoter copieusement à côte, et est sur le départ pour redescendre. Ils me demandent par où je descend ? Ben par là où waldganger il m'a dit de passer : direction le refuge de Respomuso en Espagne.
C'est là aussi qu'ils vont, sympa... Ah est-ce que j'ai une corde pour le rappel ? Quel rappel ?
S'entame donc une discussion sur le fait que la brèche Latour c'est hautement risqué de descendre ça sans corde, sur le fait qu'il paraîtrait qu'on ait entendu que peut-être quelqu'un ait réussi à le faire, mais c'est quand même très risqué. Comme je n'ai pas le numéro de téléphone de waldganger (c'est bête il y a du réseau en haut du Balaïtous, seule fois où j'en aurai du week-end)... bref comme je n'ai pas d'autres infos sous la main (autres chemins possibles ?), je le sens mal.
Plan B : resdescendre par les lacs d'Ariel, mais c'est (d'après ce que je comprends) via la Grande Diagonale, qui est justement par là d'où je viens et honnêtement vu comment j'ai galéré par certains moments à monter, si je peux éviter de redescendre par là ça m'arrangerait. Ah et aussi, du coup ils me disent que c'est 17 km pour rejoindre Respomuso !
Mon cerveau quasi privé d'oxygène à une telle altitude smile a du mal à réfléchir, ils me proposent de venir avec eux pour profiter de leurs cordes... ok je réfléchis... J'aime bien être tout seul tranquille, c'est mon week-end annuel où je peux être tout seul...
Mouais mais mort tout seul écrabouillé au pied d'une falaise c'est un peu nul aussi. Allez, va pour les suivre.
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Me voilà donc parti avec 6 (puis peu après 2 autres qui nous rejoindrons) espagnols dans un cours d'escalade accéléré. Un baudrier improvisé avec les sangles et autres mousquetons non utilisés par le groupe et c'est parti.
Moment très sympa, ça faisait longtemps que j'avais un peu envie de m'initier à cet aspect de la montagne je suis servi. Bon au moins je saurai descendre, la montée ça sera pour une autre fois.
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8 Personnes sur 4 ou 5 rappels successifs (25m par 25m) ça prend un temps fou (quasiment 2h30) malgré 3 cordes à disposition. Je me caille un peu à attendre que mon "responsable", "dernier de cordée" me rejoigne pour confirmer que je n'ai pas fait n'importe quoi avant de me lancer.
Petit à petit je prends de l'assurance, je comprends un peu les principes, les sécurités. Safety first me répètent mes instructeurs dont certains ont la bonne idée de savoir un peu parler anglais, car il faut avouer que mon espagnol est très rouillé et le vocabulaire technique... heu...

Une fois en bas de la falaise, j'apprends qu'il y a une petite marche de 2 heures pour rejoindre. Mes espagnols avaient bien mangé en haut du pic, donc à priori pas de pause prévue... j'aurai pu les lâcher mais en fait je n'ai aucune envie de manger ma semoule. Il est 14h, on verra plus tard, je grignote mes amandes/noisettes/bananes ça me convient bien.
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En effet, 1h45 plus tard nous rejoignons le refuge de Respomuso. Même si ça n'est pas ma route, je descend avec le groupe au refuge pour m'offrir une bière bien méritée et pour remplacer ma mise en bière qui n'aura pas lieu aujourd'hui.
Pas le temps de payer, c'est mon groupe d'espagnols préférés qui m'offre 50cl de San Miguel bien fraîche. Je ne sais pas trop dire où en est mon mal de ventre, mais ça fait du bien. C'est aussi l'occasion de renouer avec les traditions des tapas espagnoles : tout le monde vide son sac de victuailles sur la table et partage son saucisson, pâté, et autres trucs à grignoter. Je pense à ma semoule, pas le tapas idéal, mais je vais finalement chercher mon bloc de comté dans mon sac, lui au moins aura beaucoup de succès.
16h30, l'heure de repartir, se dire au revoir après avoir échangé un email pour pouvoir leur envoyer quelques photos. Forcément ils me refourguent avec bienveillance tous leurs "restes", je repars donc avec une boîte de pâté et un sachet de maïs/cacahuètes/... les coquins veulent m'alourdir. J'arrive à refuser la banane que je sens assez mal écrabouillée dans le sac smile

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Hormis les 50 premiers mètres, mon chemin est tout plat et bien tracé pour rejoindre Campo Plano, qui ressemble exactement à la vue aérienne (on a des surprises parfois). Le paradis du bivouac, plus qu'à choisir l'endroit le plus plat et avec le moins de cailloux. C'est une tendance générale que j'ai remarqué à la montagne : quand il y a une belle zone herbeuse, il y a un cailloux bien enfoncé dans le sol qui pointe son nez tous les 2m environ histoire d'empêcher de s'installer l'esprit léger. Si jamais un cailloux vient à manquer et risquerait de laisser un bel espace plat, il est largement comblé par une belle bouze de vache. Probablement un pote à Murphy qui gère ça... c'est pas clair... ou c'est moi qui ne suis plus très clair...

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Il est 17h20 je suis vanné. Je monte la tente, gonfle mon matelas aux vapeurs d'alcool de bière, et m'allonge une petite heure. C'était intense. Je me rends compte que je vais avoir un nouveau problème de gestion alimentaire. Je veux me coucher tôt, mais avec cet espèce de déjeuner à plus de 16h je n'ai aucune faim. Ma semoule aux épices restera dans son petit récipient sagement pour une autre fois. Je me force presque à manger un cracker histoire d'avoir quelques calories d'avance pour la nuit, file me laver les dents, fait quelques photos du soleil qui descend (vaguement aux travers des nuages) et me couche peu après. Il est 20h30 !
Là bizarement j'ai chaud. Il fait bon c'est sûr, mais je suis moins couvert qu'hier (pas de doudoune), et la température à 6h du mat' me confirmera qu'il a fait à peine 2°C plus chaud que la veille... je repense aux discussions de ce forum sur le fait que les températures de confort dépendent vraiment de la situation, l'humidité, la personne, sa fatigue, ce qu'elle a mangé, l'âge du capitaine... c'est tout à fait ça.
Du coup la nuit est plutôt reposante et longue. Malgré plusieurs réveils je me sens beaucoup mieux au réveil à ... 5h25. Logique en même temps. Je m'octroie une demi-heure de rêveries supplémentaires et commence ensuite à faire des photos directement depuis mon duvet, quel pied smile Ouais justement mon trépied me manque ! Les photos au ras de l'herbe ça a ses limites smile
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Nouveau calcul stratégique pour planifier ma première (et dernière) grimpette du jour juste après le lever du soleil. J'idéalise une petite percée au travers des nuages, une illumination rosée de la plaine de Campo Plano avec des jolies couleurs sur le lac au fond. Je visualise l'image dans ma tête pendant que je ratrappe mon retard sur mon muesli. Ce matin j'ai faim. Mon demi litre de thé passe nickel et je plie très tranquillement mon petit bardas. Lever du soleil 7h37, départ 7h45, pile poil. Sauf que... sauf que... le soleil ne pointera jamais son nez. Il devait être bloqué dans la salle d'attente chez le médecin ou quelque part dans les bouchons car il ne fera son apparition que beaucoup plus tard. Et pas un mot d'excuse de sa part.
Je traine autant que je peux pendant ma montée jusqu'au col de la Peyre Saint-Martin, je fait une photo à chaque lacet en espérant que... ouais ben non, ça restera grisouille, tant pis.
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Ensuite c'est une longue ligne quasi droite jusqu'au parking. 10 bornes d'une descente tranquille, bien tracée à flanc de montagne, sans cairn à chercher, sans pied à faire gaffe où poser... et pour la première fois du week-end j'ai un peu de répit pour me perdre dans mes pensées. Sensation étrange mais bien agréable finalement. C'est roulant, c'est joli, un petit torent par ici, un lac par là, une marmote qui siffle au loin, un groupe de randonneurs avec qui discuter un peu, une jolie vue sur le Bala, une ... goutte, tiens une goutte. Je me dis "si j'en sens une deuxième, branle bas de combat je range l'appareil photo et sors la veste de pl..." 2ème, 3ème, 10è.... rhaaaaaaa il pleut. Une belle averse aussi intense que rapide. 5 minutes à tout casser, juste ce qu'il faut pour voir les jolies gouttes perler sur ma nouvelle veste gore-tex ultralight certifiée RL... et sur les jambes de mon pantalon nettement moins étanche. Le soleil qui suit fera sécher tout ça et embellira au passage encore un peu le paysage. Tout est tellement plus chouette avec le soleil du matin !
Du coup j'en profite, clic clac, plein contre-jour, sous-ex massive pour ne pas cramer les nuages, on débouchera tout ça à la maison. Le contraste est dingue ! Je suis content d'avoir l'appareil qu'il faut... ça n'aide pas mes réflexions d'allègement photographique, m'en parlez pas !
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Finalement après avoir pris mon temps, des photos, et une petite variante au retour, me voilà à 11h de retour au parking, assis en tailleur dans le coffre de ma voiture à manger un peu de ma semoule méditerranéenne aux épices douces... mouais, pas une grosse faim non plus... j'en laisse un peu pour le diner à la maison smile

Trace finale :
J1 : https://www.visugpx.com/sBPmaOHRIG
J2 : https://www.visugpx.com/t0ET3mgyjQ
J3 : https://www.visugpx.com/FM19SZrpjI

Côté matériel...

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la liste ici :
https://lighterpack.com/r/48ath5
9.2 kg avec la nourriture et 1L d'eau / Baseweight de 6.250 kg
Pour moi c'est une grosse évolution de passer largement sous les 10 kilos. Pour rappel l'an dernier à la même époque, j'étais à ... 16 kg sur le dos !

Sur les hésitations du départ :
1 ou 2 batteries 18650 pour le chargeur Folomov A1. J'avais tablé sur "une devrait suffire" mais j'avais vraiment besoin de compter sur le GPS du smartphone de manière potentiellement intense vu le manque de clarté du trajet prévu.
Jusqu'au moment de quitter le parking j'ai hésité. J'ai donc choisi de faire le test de la façon suivante : imaginons que je n'en ai qu'une seule, j'utilise le smartphone vraiment autant que je veux, et je prends la seconde en secours au cas où (je sais, je sais...au cas où c'est pas très dans l'esprit RL :-). Pour ne pas alourir le sac à dos je l'ai gardée dans ma poche de pantalon smile Toujours une bonne idée non une batterie lithium-ion sans protection, chargée à bloc, à quelques centimètres de la peau hein smile
Au final : une seule batterie à suffi. Le second jour j'ai quand même consommé quelque chose comme 70% de la charge de mon smartphone, par l'utilisation du GPS + quelques SMS/MMS pour donner des news à la famille, SMS qui ont eu beaucoup de mal à partir (je mettais en mode avion et essayais de temps en temps d'en sortir pour voir s'il y avait du réseau).
J'ai réussi à maintenir la montre (qui enregistre la trace) chargée et ai fini avec le smartphone au dessus de 50%. Donc objectivement une était suffisante pour ce type de trajet (notamment le dimanche assez court et avec quasi aucun besoin de regarder la carte). Mais ça ne laisse pas des masses de marge non plus en cas d'imprévu ou de trajet plus complexe. Au moins maintenant j'ai une idée plus précise.

Gants : sur le trajet en arrivant dans les Pyrénées, en voyant de la neige sur des sommets moins élevés que le Balaïtous (+ la grisaille), je me suis dit "je vais me cailler sévère, avec le vent il me faut des gants plus costauds que les gants de soie". Sur le parking, j'avais les gants polaire/coupe-vent dans une caisse... mais les gants de soie (pour faire l'échange) tout au fond du sac. J'ai fait ma grosse feignasse, il ne fallait pas trop que je traîne niveau timing de la fin d'après-midi, donc j'ai laissé tomber et me suis décidé à ne partir qu'avec les gants de soie (déjà avec mes +45g de batterie par rapport au plan initial c'était suffisant).
Au final : météo très clémente, donc la haut les gants n'ont pas été nécessaires du tout. J'ai juste mis les gants de soie à un moment d'attente pendant les rappels car j'avais froid. C'était donc suffisant. Mais comme d'habitude, ça n'en reste pas moins une situation dans un cas précis. S'il avait fait 5°C de moins là-haut avec beaucoup de vent, j'aurai bien apprécié mes gants coupe-vent.

Voilà pour les hésitations.

Ensuite les nouveautés pour moi par rapport à la dernière fois (ou retour d'expérience plus poussé du matos déjà utilisé avant) :
- Sac à dos 3F UL Trajectory 35L. Je suis finalement parti avec la version "L", à l'usage ça fonctionne très bien. La conclusion est compliquée car j'ai changé en même temps de sac à dos ET réduit beaucoup le poids par rapport à mes précédentes expéditions, mais pour la première fois je reviens avec les épaules non sciées ! C'est appréciable. Le sac en lui-même est franchement très bien. Je ne suis pas très habitué aux sacs étroits et hauts avec accès juste par le haut, donc je trouve ça pénible par rapport à mon ancien osprey à ouverture totalement à plat par double zip, mais dans l'ensemble c'est un bon sac. Les petits reproches déjà faits sur le sujet dédié se vérifient : pectorale qui glisse un peu (mais ça se règle facilement), bretelles un peu transpirantes (mousse pas respirante), pochettes de ceinture un peu petites... mais aussi beaucoup de choses agréables : accès à la bouteille d'eau, quasi horizontale, facile à atrapper / poche mesh pratique, quasi étanche, fond solide, tissu léger mais résistant, confort de portage (mousse du dos, structure)... bref trouve qu'on est sur un rapport qualité/poids/prix franchement intéressant. À 759g c'est pas XUL, mais un bon intérmédiaire.
- Tente 3F UL Lanshan 1 (L1). Juste le double toit : je suis un peu perdu entre le "quasi parfait" et "ça ne me convient pas". La construction est nickel, le confort du zip de la porte, de tous les petits détails bien pensés : tendeurs pleine toile pour gagner de la place à la tête, aux pieds et sur le côté par exemple, la petite aération pigeonnière, la tension de l'avancée... franchement c'est top. J'adore la 2 places (avec tente intérieure pour Madame) pour bivouaquer en couple, la L1 est dans la lignée... Pour ceux qui font jusqu'à 1,70m je dirais que c'est super. Pour moi qui fait 1,78m je la trouve un tout petit peu petite. En gros j'aime bien être assis sur mon matelas gonflable (6.5cm) pour manger, bouquiner, ... et dans la L1, assis en tailleur soit je touche la toile avec la tête, soit je suis moitié penché en avant (pas bon pour le mal de bide), soit j'ai la tête coincée dans l'espèce de pigeonnière en haut. Bref il me manque 10cm de hauteur. On peut les compenser un peu en montant le bâton plus haut, mais du coup on réduit un peu la longueur... qui est déjà limite limite avec 2,40m. Et au passage on se fait de beaux passage d'air, que j'aime moyen moyen. Même si j'ai grand plaisir à profiter du paysage tôt et tard, je suis plutôt un dormeur "abri fermé" sans trop de vent qui me passe sur le visage. 2,40m de long, même avec les ficelles "pleine toile" qui relèvent un peu les côtés, c'est juste juste. Le second matin j'avais le duvet qui touchait le bout et commençait à s'humidifier (condensation). C'est vraiment dommage parce que sinon elle est parfaite cette toile. Me voilà donc parti dans d'intenses réflexions de fabrication d'un L1 "taille L" version cuben ou silnylon si je n'ai pas gagné au loto d'ici là... avec 10cm de plus sur toutes les dimensions... on verra bien.
- Polycree : RAS, ça fait le job. C'est bien quand on a des cailloux pour le maintenir par contre, sinon avec le vent... Du coup j'ai ajouté 4 beaux morceaux de granit de 250g chacun au fond de mon sac pour cet usage :-D
- Quilt Cumulus 350. Très bien. Je l'avais testé cet été en "camp de base" avec grand plaisir. Pour l'instant les sangles me semblent nécessaires lorsqu'il fait froid (ou que j'ai froid, cf ma première nuit). C'est un peu dommage d'aboutir à presque 700g tout compris mais j'ai horreur de me cailler la nuit. Déjà que je dors mal en général...
- "Siliconification" du dessous du matelas gonflable : génial ! rien à dire... ah si une chose : Mais pourquoi j'ai pas fait pareil avec l'oreiller Klymit ? Il glisse tout le temps, la 2e nuit je l'ai coincé sous la sangle "haute" du quilt pour limiter le problème. Le siliconer lui aussi c'était pourtant d'une évidence...
- Chargeur Folomov A1 : il se passe des trucs étranges quand même avec lui. J'ai déjà parlé du fait que ça charge trèèès lentement (0.5A et pas 1A, probablement à cause du 5V qui est trop faible et plutôt autour de 4.8V), mais le chargement de ma montre est bizarre : ça charge nickel, atteint 100% et puis quand on retire le chargeur, au bout de quelques minutes on se rend compte que la montre indique être chargée genre à 89%. On rebranche, recharge quelques dizaines de minutes, c'est de nouveau à 100%, on débranche, et quelques minutes plus tard la montre indique par exemple 95%. Rien de dramatique mais un peu compliqué. Les aimants ont aussi tendance à se coller à tout ce qui est métallique autour, un peu pénible. N'empêche que c'est cool pour 21g.
- Haglöf LIM Jacket : version gore-tex. Rien à dire pour l'instant, c'est beau c'est neuf, ça déperle magiquement bien... on verra à l'usage. En tout cas c'est plus confortable que coupe-vent + poncho quand il pleut. Après c'est un peu overkill comme coupe-vent (je préfère mon coupe-vent Montane smock) mais ça fait le boulot.
- Polaire D4 MH100 : toujours aussi content, cette fois je l'ai pas mal portée en dynamique pendant la marche (+ le soir) pour garder le côté respirant lorsqu'il faisait trop froid pour être juste en TS ML.
- Chaussures Altra Lone Peak 4.0 : encore un truc mitigé. Confort royal, j'adore... par contre elles ont morflé sévèrement sur la partie montée/descende du Bala. Le pare-pierre est très léger et sur une des chaussures le renfort avant (le bout avant de la semelle qui remonte) montre quelques signes de décollement. Rien de grave pour l'instant, mais pour des chaussures qui ont à peine 100 bornes de rando dans les pattes, c'est un peu léger. L'accroche sur terrain glissant est aussi un peu quelconque. Lors de l'ascension du pic, j'ai eu quelques glissements hasardeux, j'étais content d'avoir les doigts qui accrochent bien. Elle semblent parfaites pour les longues marches sur des sentiers larges, mais moins à l'aise sur les pierriers ou la grimpe. Mais une telle largeur sur l'avant du pied c'est tellement bon !
- Sawyer micro squeeze : mais comment j'ai pu faire avant ? Surtout dans ce soin de montagne où il y a de l'eau partout. Pour la petite histoire le samedi j'ai ravitaillé à la "fontaine" du refuge de Respomuso sans filtrer. Le soir au bivouac, je vois des points verts à l'intérieur d'une bouteille, genre algues collées aux parois, et quelques corps blanchâtres en suspension dans la seconde... vu mon mal de bide des 24 dernières heures je ne prends aucun risque, comme je ne peux pas "laver" proprement les bouteilles, qu'à celà ne tienne, je mets le filtre au goulot et boit directement au filtre, c'est pas hyper agréable mais ça fonctionne. La poche à eau livrée avec tient toujours le coup. J'essaie d'y aller molo car j'ai bien compris qu'elle était fragile.
- Bouffe : parti avec des trucs que j'aime, finalement je me rends compte une nouvelle fois que j'ai mangé beaucoup moins que prévu. Le fait d'avoir été patraque n'aide pas, mais je reviens avec plus de 600g (sans compter les cadeaux des espagnols) de nourriture. Je réfléchis de plus en plus à l'approche que beaucoup ont ici : ne pas prévoir de déjeuner à proprement parler, juste des amandes et compagnie à grignoter au fil de la journée. Sur un week-end il n'y a pas grand risque à manquer de quelques centaines de calories et d'avoir un peu faim. Mais bon, je n'en ai pas non plus spécialement en stock... c'est un sujet compliqué en tout cas.
- Popote de 650mL : premier test pour moi d'un volume aussi petit. Pour le thé et les nouilles chinoises ça le fait. Rien à dire. Avec le BRS3000T ça fait un bon duo. Je me suis fait un couvercle avec un carré de papier d'alu replié et scotché, nickel (4g). Tout tient avec un gros élastique (bouteille de gaz dedans, mini éponge sous la bouteille pour protéger le fond de la popote, briquet et brûleur dans le petit sac du brûleur et torchon/serviette). Il n'y a que mon "gobelet à réhydrater" qui ne tient ni dedans, ni l'inverse (popote dans gobelet).
- Appareil photo Sony A7RIII + 16-35 f/2.8 M'en voulez pas... j'arrive pas à partir sans. J'ai quelques idées pour alléger (surtout mon porte monnaie) mais en attendant... Il reste quand même cette histoire de trépied, autant le petit télé objectif ne m'a absolument pas manqué sur cette sortie (pas vu d'animaux hormis quelques vautours + météo moyenne qui fait que tout ce qui est loin est tout grisouille), autant le trépied m'a cruellement fait défaut... mais un trépied léger ne porte pas un appareil de 1.5kg... ça mouline toujours aussi sec dans ma tête...

Reste aussi un point qui tourne dans ma tête : cette histoire de corde et matos d'escalade/descente. Ca me semble totalement incompatible avec la randonnée itinérante (6kg de corde, whatmille mousquetons, le baudrier, l'encombrement du casque...) et en même temps je me dis "ma ficelle dyneema 1.5mm résiste à 220kg, j'ai bien compris qu'on parle de poids statique, dans les conditions idéales, mais avec qq mm de plus je dois pouvoir tomber de 1m ou 2 de haut sans péter une cordelette de 3mm de diamètre non ?" Sans partir dans l'esprit "escalade, groupe, matos résistant à 5 personnes qui chutent..." il y a peut-être du matos léger transportable ? prévu justement pour ce genre de situation, tout seul, du type "ah ça risque de ne pas passer, je vais m'assurer un peu, juste un truc qui m'évitera de m'écraser 100m plus bas", honnêtement avec mon pseudo baudrier a à base de bout de sangle et de corde c'était laaargement suffisant. C'est pas "confortable" ni "pratique", mais tant que ça fait le boulot c'est suffisant... mais j'imagine qu'il y a un sujet dédié quelque part ici, je vais aller chercher...

Dernière modification par moby59 (17-10-2019 08:39:56)

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#2 17-09-2019 10:42:17

Naxh
Marmotte Pyrénéenne
Lieu : Bordeaux
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Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

Bonjour Moby,

Merci pour ce récit, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et tes photos sont absolument sublimes smile
Quant à l'initiation escalade, c'est une chance d'être tombé sur ce groupe d'espagnols. Je crois que j'aurais beaucoup aimé une improvisation de la sorte  big_smile


« L'homme qui va à pied, préparé à camper à toute place et par tout temps est le plus indépendant sur terre. »
Mon trombi de Marmotte ici.

Liste de base, 3 saisons : https://lighterpack.com/r/7km93j

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#3 17-09-2019 11:00:16

You
Ptit lapin givré
Lieu : RP
Inscription : 27-08-2005

Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

Intéressant tout ça smile
Prendrai le temps de le lire ce soir.
Pour l'escalade légère, c'est là : https://www.randonner-leger.org/forum/v … hp?id=2755


There is a curse. They say : "May You Live in Interesting Times" (Terry Pratchett)
"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...

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#4 17-09-2019 12:50:36

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
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Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

Ah oui, ce sont de belles photos associé à un récit des plus sympathiques.
Heureusement qu'il y avait ce groupe d'espagnols pour t'aider à descendre ! Comment aurais-tu fait sinon ?
Et heureusement aussi que tu n'avais pas le vertige, moi mon coeur aurait lâché maintes fois !

Après, concernant le poids du matos photo, bah c'est toujours une histoire de compromis. Sur quoi es-tu prêt à lâcher du lest ?
Moi qui ai (ou eu) différentes tailles de capteur, on voit toujours un gap de possibilité de traitement entre le 1" et le 4/3, entre le 4/3 et l'APSC, entre l'APSC et le FF.
Pour ma part, en rando c'est 4/3, cela permet de traiter les photos et d'avoir un trépied "léger".


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

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#5 17-09-2019 13:49:20

moby59
à l'école des MUL
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Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

tolliv a écrit :

#539559Ah oui, ce sont de belles photos associé à un récit des plus sympathiques.
Heureusement qu'il y avait ce groupe d'espagnols pour t'aider à descendre ! Comment aurais-tu fait sinon ?
Et heureusement aussi que tu n'avais pas le vertige, moi mon coeur aurait lâché maintes fois !

Après, concernant le poids du matos photo, bah c'est toujours une histoire de compromis. Sur quoi es-tu prêt à lâcher du lest ?
Moi qui ai (ou eu) différentes tailles de capteur, on voit toujours un gap de possibilité de traitement entre le 1" et le 4/3, entre le 4/3 et l'APSC, entre l'APSC et le FF.
Pour ma part, en rando c'est 4/3, cela permet de traiter les photos et d'avoir un trépied "léger".

Merci.

Pour "comment j'aurai fait si... ?" Finalement il faut croire que le mouton que je n'ai pas écrasé sur l'autoroute aura été signe de chance, les lois de l'attraction :-) (heu non, mon degré de croyance en des choses divines frôle le -273,15 °C). Plus sérieusement j'y ai réfléchi pas mal : un peu sur le moment et ensuite.
Sur le moment, j'avais plutôt envie de poursuivre ma balade en électron libre, je crois que j'aurai attendu un peu, les laisser partir, continuer un peu à profiter du sommet (j'y suis resté finalement très peu de temps) puis "essayé de voir si et comment ça passe", avec à l'esprit le fait d'arrêter rapidement si ça devenait trop dangereux à mes yeux. Probablement au premier pied qui glisse et qui me fait dire "heu là stop, tu es venu, tu as vu, là c'est la montagne qui va te vaincu si tu continues". Après l'être humain est assez stupide dans ce genre de situation et met beaucoup dans la balance ce qui a été fait vs ce qui reste à faire. En gros renoncer à 10% du parcours, c'est facile, renoncer à 90% c'est très difficile... surtout quand il faut se retaper le trajet dans l'autre sens.
Peut-être que ça serait passé... ou pas, je serai curieux de savoir si certains ici l'ont déjà fait.

Bref, donc si ça ne passait pas, remontée (en général plus facile que de redescendre malgré tout), et... retour au sommet du Bala pour redescente par la grande diagonale, qu'honnêtement je ne me sentais pas trop de redescendre non plus. Ca l'aurait fait mais ça m'aurait probablement obligé à faire le plan B (enfin le plan A dans mon projet initial, à savoir partir en direction d'Arrémoulit, histoire de ne pas redescendre par Larribet par où j'étais arrivé. Bon par contre avec tout ça ça m'aurait fait une très grosse journée samedi ET dimanche pour faire Artouste, Migouélou et redescendre à Suyen/Aste.
L'autre approche c'était ce que m'avaient suggéré mes espagnols : grande diagonale, lacs d'Arriel pour rejoindre ensuite Respomuso. Long mais dénivelé plus gérable. Ca aurait été probablement la solution la plus intelligente mais il aurait fallu que j'ai un peu de recul, que je passe du temps sur la carte du smartphone pour étudier les courbes de niveau et les distances. L'aurai-je fait ? aucune idée.

Pour le matos photo... ouais, toujours le même sujet, j'avais dans l'idée de partir avec en plus mon compact 1" pour doubler certaines photos, les traiter de manière identique au retour et me faire une opinion... mais je l'ai prêté et pas encore récupéré.
Là pour l'instant j'en suis arrivé au stade :
1/ de l'acceptation, c'est mon "kilocinq" à moi, je fais avec... je crois que j'y arrive, sauf l'histoire du trépied
2/ recherche d'un objectif fixe grand angle plus léger mais qualitatif, genre Samyang 18mm f/2.8 (pas encore dispo, donc pas encore de retour).
3/ partir sur une soluce aps-c : soit type Sony A6600 + zoom 10-18 ou Samyang 12mm soit passer sur un compact type Canon G1X III (capteur APS-C aussi, mais avec la frustration de l'absence de vrai grand-angle : 74% des photos de cette sortie sont faites en dessous de 24mm).
Vu que je n'ai rien d'arrêté en rando itinérante en 20189, que la suite sera probablement autour de juin 201920, ça n'urge pas, il y aura peut-être d'autres solutions d'ici là smile

Dernière modification par moby59 (17-09-2019 16:04:42)

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#6 17-09-2019 15:41:12

Serval
Carpe diem
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Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

moby59 a écrit :

#539568Vu que je n'ai rien d'arrêté en rando itinérante en 2018, que la suite sera probablement autour de juin 2019, ça n'urge pas, il y aura peut-être d'autres solutions d'ici là smile

C'est pour voir si on suit ?  wink


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

Trombi | Mes "longues promenades" | Lighterpack 2023
« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

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#7 17-09-2019 16:05:10

moby59
à l'école des MUL
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Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

Serval a écrit :

#539591

moby59 a écrit :

#539568Vu que je n'ai rien d'arrêté en rando itinérante en 2018, que la suite sera probablement autour de juin 2019, ça n'urge pas, il y aura peut-être d'autres solutions d'ici là smile

C'est pour voir si on suit ?  wink

Probablement les vapeurs de la bière qui percolent encore dans ma tête  roll

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#8 17-09-2019 16:36:59

oli_v_ier
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Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

Merci pour ce récit et les commentaires détaillés sur le matériel.

Les espagnols t'ont peut-être sauvé la vie, on ne saura jamais. Je me suis déjà retrouvé dans la situation où je doutais de ma capacité à redescendre, "quelle connerie" je me disais, mauvais souvenir, j'ai eu l'impression d'avoir à beaucoup compter sur la chance.

Depuis en cas de doute sur la suite de l'itinéraire je suis intransigeant sur le fait de ne monter que ce que je suis certain de pouvoir redescendre. Je dois donc être à l'aise en montée quand je doute de la suite, ou alors j'ai une corde, le matos et les compétences qu'il faut pour poser un rappel, et je m'assure que le terrain le permet : des compétences qui ne s'improvisent pas.


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#9 17-09-2019 18:09:12

moby59
à l'école des MUL
Inscription : 08-06-2006

Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

trouvé ici http://robertdanslespyrenees.wifeo.com/ … s-3000.php :
Le passage aérien de la Brèche Latour est facilité par des barres de fer fixées dans la roche, un couple de français attendra mon retour du sommet pour m'offrir l'aide de sa corde, c'était super sympa mais je ne l'ai pas utilisée.
Je n'ai pas vu ces barres, peut-être sur le côté opposé au rappel.

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#10 24-09-2019 16:46:43

moby59
à l'école des MUL
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Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

oli_v_ier a écrit :

#539600Merci pour ce récit et les commentaires détaillés sur le matériel.

Les espagnols t'ont peut-être sauvé la vie, on ne saura jamais. Je me suis déjà retrouvé dans la situation où je doutais de ma capacité à redescendre, "quelle connerie" je me disais, mauvais souvenir, j'ai eu l'impression d'avoir à beaucoup compter sur la chance.

Depuis en cas de doute sur la suite de l'itinéraire je suis intransigeant sur le fait de ne monter que ce que je suis certain de pouvoir redescendre. Je dois donc être à l'aise en montée quand je doute de la suite, ou alors j'ai une corde, le matos et les compétences qu'il faut pour poser un rappel, et je m'assure que le terrain le permet : des compétences qui ne s'improvisent pas.

Sans aller jusqu'à poser un rappel, je m'interroge sur les manières de sécuriser un peu un passage délicat. Il n'y a pas forcément les ancrages nécessaires, du coup c'est quoi l'idée :
En descente, on peut imaginer passer une cordelette en double autour d'un rocher (pas de noeud ou autre matériel au point haut pour une récupération aisée) + machard (ou autre noeud à friction forte) attaché à un baudrier de fortune (ou quelque chose composé avec le sac à dos peut-être) et qu'on fait suivre au fil de la descente, histoire que si on dérape ou glisse, on ne descende au pire que de quelques dizaines de centimètres.

En montée c'est plus complexe car forcément ce qu'on peut "attacher" est au dessous de nous ou à notre niveau et on ne peut pas vraiment laisser de matériel en place (sauf si on fait la montée/descente par le même endroit). Imaginer le même concept que pour la descente mais en faisant remonter régulièrement la boucle autour d'un rocher à chaque fois un peu plus haut est quand même à mon avis assez improbable (trouver en permanence mètre après mètre un rocher adapter pour passer la corde autour... hum... moyen convaincu). Ca oblige aussi beaucoup à lâcher les mains, ce qui n'est pas spécialement rassurant (si on augmente les risques pour les diminuer... heu...)

Des idées ?

Dernière modification par moby59 (24-09-2019 16:57:25)

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#11 24-09-2019 17:33:54

Balipit
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Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

oli_v_ier a écrit :

#539600Depuis en cas de doute sur la suite de l'itinéraire je suis intransigeant sur le fait de ne monter que ce que je suis certain de pouvoir redescendre. Je dois donc être à l'aise en montée quand je doute de la suite, ou alors j'ai une corde, le matos et les compétences qu'il faut pour poser un rappel, et je m'assure que le terrain le permet : des compétences qui ne s'improvisent pas.

Il est toujours bon de rappeler les bases et valable même si j’ai de la dyneema dans le sac .

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#12 24-09-2019 17:58:08

oli_v_ier
Administrateur
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Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

moby59 a écrit :

#540340Des idées ?

Tu as parlé des descentes, des montées, il y a aussi les traversées et tous les cas de figure intermédiaires.

Plus que des idées, c'est une activité à part entière, passionnante, vaste et technique : l'alpinisme wink . Plutôt que de piocher quelques "idées" forcément très incomplètes et théoriques, pour découvrir l'activité je te conseille d'aller sur le terrain avec un passionné compétent.


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#13 24-09-2019 19:04:41

Bipbip
Membre
Lieu : Montpellier
Inscription : 31-03-2006

Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

moby59 a écrit :

#539614trouvé ici http://robertdanslespyrenees.wifeo.com/ … s-3000.php :
Le passage aérien de la Brèche Latour est facilité par des barres de fer fixées dans la roche, un couple de français attendra mon retour du sommet pour m'offrir l'aide de sa corde, c'était super sympa mais je ne l'ai pas utilisée.
Je n'ai pas vu ces barres, peut-être sur le côté opposé au rappel.

Les barres sont sur la gauche par rapport au rappel, je crois, en regardant vers le bas. Le passage où il y a des barres ne doit pas poser trop de problèmes à désescalader, même si il est quand même exposé et impressionnant (côté 2, je crois). Je n'y suis passé qu'à la montée et il me semble que je ne m'étais pas servi de ces barres. En revanche, il y a en dessous deux passages plus compliqués, que j'avais estimé être du 3. En conditions "normales", ils sont sous la neige, ce qui ne veut pas forcément dire que c'est facile, car la pente doit être raide. Ça explique, je pense, que de nombreux topos et récits ne les mentionnent pas.

100% d'accord avec les conseils d'Oli_v_ier.

Tes photos sont superbes ! C'est impressionnant de voir ce que tu arrives à obtenir malgré une lumière pas terrible. Tes 1,5Kg sont bien utilisés, en tout cas !

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#14 24-09-2019 19:29:16

tolliv
Sérénitude
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Re : [Récit + liste] Pyrénées - Ascension du Balaïtous

moby59 a écrit :

#539568Là pour l'instant j'en suis arrivé au stade :
1/ de l'acceptation, c'est mon "kilocinq" à moi, je fais avec... je crois que j'y arrive, sauf l'histoire du trépied
2/ recherche d'un objectif fixe grand angle plus léger mais qualitatif, genre Samyang 18mm f/2.8 (pas encore dispo, donc pas encore de retour).
3/ partir sur une soluce aps-c : soit type Sony A6600 + zoom 10-18 ou Samyang 12mm soit passer sur un compact type Canon G1X III (capteur APS-C aussi, mais avec la frustration de l'absence de vrai grand-angle : 74% des photos de cette sortie sont faites en dessous de 24mm).

2 photos prises en 3:2 à 28mm font un beau 16/9 à 24mm voir moins.
En APSC, ne pas mettre de côté le Ricoh GRIII 24Mpix stabilisé 14bits, à focale equ. 28mm F2.8
En plus, un convertisseur permet de passer à 21mm.


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