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#1 30-05-2009 00:08:38
- Luciens
- Membre
- Lieu : Grenoble
- Inscription : 04-09-2008
- Site Web
Une découverte de la MUL
Bonjour à tous
Je vous avertis avant de commencer, le post va être long. J'ai eu beaucoup de mal à choisir une catégorie. Mais c'est avant tout le récit d'une découverte de la randonnée « classique », puis légère. L'approche et le matériel ont influencé le vécu, qui a conduit à revoir l'approche et le matériel... Tout se tient.
Pour présentation, nous sommes un jeune couple de randonneurs. Beaucoup de ballades à la journée dans le massif central. A la journée et dans de bonnes conditions, le poids n'est pas un problème. Je prends tout le matériel et les vivres dans un 40L. Le poids reste faible, il n'est pas une gêne (je pense que j'ai bien du porter 4 ou 5kg certaines fois). On ne s'est donc jamais préoccupé de prendre plus léger, mais d'être confort (hamac par exemple).
Etape 1 : la mulettitude
Le projet
C'est plus une itinérance qu'une randonnée à proprement parler.
Départ de Clermont-Ferrand, voyage en stop (1ère classe, 0€ avec eurocard-mastercard), direction l'Ardèche et Pont Saint Esprit.
Objectif rando, le GR70, de Pont Saint Esprit jusqu'où on aura envie d'aller. On ne s'est pas fixé d'objectif pour la marche. On avancera à notre rythme, selon l'envie.
Pour le retour, toujours en stop, avec passage par le Festival d'Aurillac (théâtre de rue, excellent, malgré une météo toujours ingrate, Aurillac n'est pas la capitale du parapluie pour rien).
Durée : environ quinze jours. Une douzaine pour le voyage, le reste pour le festival.
La méthode
Mode MULET ! Par méconnaissance avant tout. Par l'imaginaire collectif du randonneur avec son gros sac sur le dos. Par le marketing et les discours des forums – sites de rando, gorgés de grands commandements : « un sac de 60L tu prendras », « la tente spacieuse tu choisiras ». Mais aussi un budget serré qui n'oriente pas vers le matos light, plus cher, à première vue du moins.
Pour cette première expérience, je crois que le poids du sac a beaucoup influencé le vécu et nous a conduit vers la mul. C'est donc par la liste d'équipement que je vais commencer. Désolé pour les approximations. N'étant pas encore passé par l'étape RL, nous ne faisions pas attention à chaque article. Je fais ça de mémoire et un peu au jugé, simplement pour vous donner une idée.
Les listes d'équipement
ELLE
Portage
1800 Sac Go sport 50. Confortable, solide et pas cher
Couchage
1500 Duvet S10 D4. Pas bon, lourd, très volumineux (peut être 10 litres !). Mais on avait ça en stock. A 15€, il faut pas trop en demander.
0800 Auto gonflant D4. A déconseiller. La peau c'est décollée à un endroit, créant une « bosse » où tout l'air allé, ne laissant rien ailleurs. Jeté dès le retour.
TOTAL 2300
Vêtements
2000 Poids au jugé. Des affaires en trop. 2 pulls, 2 rechanges, des tongs... Un vieux Kway non imperméable, des fringues en coton...
Trousse de toilette
0300 estimé serviette. Une bonne serviette en coton. Trop lourde bien sur.
0300 estimé shampoing. Une bouteille pleine bien sur. Parce que nous le valons bien !
0300 estimé savon. Idem
0200 estimé liquide vaisselle.
0200 divers : dentifrice, brosse à cheveux...
TOTAL 1300
TOTAL GLOBAL = 7400
Des oublis, puisque l'on s'est pesé avant de partir. Son sac faisait 9-10kg sans consommable.
MOI
Portage
2100 Sac Millet Odyssée 60+10. Lourd mais solide et confortable, RAS
Couchage
3000 T3 ultralight pro. Bonne tente, mais trop lourde pour deux. Sans doute idéal pour couple avec enfant (ou chien)
1500 Duvet S10 D4
0800 Auto gonflant marque inconnue. Même sort que le premier. Poubelle.
TOTAL 5300
Vêtements
2000 estimé. Dont un imper de 800 gr, des tongs, trop de rechange...
Cuisine
0500 réchaud camping gaz et sa cartouche
0500 Popote D4. Bonne qualité, assez légère (à peser), mais ajout de fourchettes et cuillères en métal.
TOTAL 800
Toilette
0300 estimé serviette.
TOTAL GLOBAL = 10700
Avant départ, sans consommable, pesé à 12-13kg. Quelques oublis dans cette liste de mémoire.
DIVERS MULET A EVITER
Une lampe poche (300gr) en plus de la frontale.
La nourriture en conserve
une gourde en métal
piles de rechanges *4
topo complet
bougies
Trousse de toilette type famille de 5
Tout un tas de bricoles que j'oublie et que je préfère garder au plus profond de mon inconscient de mulet mulisé. Des sacs énormes mais que nous pensions « normaux » à la vue des infos glanées ici et là.
Pour illustrer le propos
Le vécu
L'auto stop c'est très bien passé, à l'aller comme au retour. Des gens sympathiques, avec qui nous avons pu discuter, partager. Nous n'avons jamais attendu très longtemps. Pour le retour, nous avons mis à peine plus de temps que si nous avions pris une voiture. Plusieurs de nos chauffeurs ont même fait des détours pour nous rapprocher. Un moyen de transport que je recommande, économique, efficace et créateur de rencontres. Il rajoute un sentiment de liberté et d'aventure au voyage (en plus, c'est écologique). On n'a pas d'attache. Il est possible d'avancer plus, ou moins que prévu, sans avoir de problème pour récupérer une voiture ou un train. Mais déjà, les sacs posent problème. Dès lors que les gens sont 3 dans la voiture, on se rend compte qu'il n'y a pas vraiment la place.
A l'aller, par crainte de rester en galère au milieu de nul part, on préfère chercher un camping à Aubenas, disons à mi parcours. Une bonne marche nous attends. Deux campings pleins, on doit tourner un peu pour trouver. On se rend compte tout de suite que nous sommes bien trop lourds. La marche est dure, peu agréable, l'important c'est d'arriver, vite, de poser les sacs.
On est resté deux jours à Aubenas. Le camping était bien, en bord de rivière... et on avait mal aux épaules... déjà...
Départ Pont-Saint-Esprit. On reste deux jours là bas aussi, pour visiter. Camping à la ferme, presque vide, peu cher et simple de conception. Très bien.
Première étape : Pont-Saint-Esprit - Saint Julien de Peyrolas - Saint Martin d'Ardèche - Aiguèze
Que dire, à part que l'Ardèche est une très belle région. Idéale pour débuter en randonnée je pense. Beaucoup de ravitaillements (sauf en eau), des campings assez souvent, un relief pas trop escarpé. Malgré tout, c'est dur avec 15kg sur le dos. On renonce à traverser le pont pour aller voir Saint Martin sur l'autre rive. On y retournera une fois les sacs posés. La montée pour Aiguèze est longue. On est content de se poser le soir, confortablement installé dans notre tente 3 places. On reste deux jours à Aiguèze. Pourquoi ? On en profite pour visiter bien sur. Mais ce n'est pas la raison première. Il nous faut du temps pour se remettre et ravitailler, chose que l'on aurait faite le jour même en acceptant le petit détour par Saint Martin.
Le pont entre Aiguèze et Saint Martin
Le camping "à la ferme" avec la T3 ultralight pro
Vraiment à la ferme. Ici la douche
L'Ardèche depuis la rive côté Saint Martin
Vue sur la falaise d'Aiguèze
Dans les rues d'Aiguèze. Quelle histoire ! Mais il s'avère que c'est du pipo !
Deuxième étape : Aiguèze - Mas de Serret
Le camping indiqué a été transformé en camping à yourtes... où l'on ne peut pas camper. Après une journée de marche, avec des sacs de ce poids, on ne se voit pas faire 10 bornes de plus pour rejoindre le prochain camping. Tant pis, on bivouac. Une bonne expérience. Un vrai sentiment de liberté et d'isolement. Les campings à la ferme, c'est bien, mais là c'est mieux !
Une bonne petite montée nous a fait souffrir. Chargé ainsi, le moindre talus devient un obstacle. On marche ensuite longtemps sur le plateau, en plein dans une chenaie. L'Ardèche coule un peu plus loin. Pour aller la voir depuis le haut des falaises, il aurait suffi d'emprunter un chemin forestier sur quelques centaines de mètres. Mais la fatigue et l'inconfort de la marche nous poussent à avancer. Dommage... c'est généralement très beau.
Vue quelques centaines de mètres après avoir quitté Aiguèze
Troisième étape : Mas de Serret - labastide de Virac - Vallon Pont d'Arc
L'usine à touristes du coin, mais on y est resté un peu, pour faire du canoë et se remettre des deux jours de randonné consécutifs, un exploit.
Vue un peu après le Mas de Serret
Lors de la descente en canoë
Retour en stop, en mode express. On a pas du attendre plus de 1h cumulé sur tout le parcours. Déposé à 50m à pieds de la maison. Un voyage agréable, des rencontres très sympathiques. On a préféré repasser par la case départ avant le festival. Pour une nuit confortable, pour changer de vêtements, pour manger correctement... et poser ces sacs !
Bilan
Une expérience très enrichissante. C'est notre découverte de la randonnée dans une très belle région. Au total, peu de kilomètre parcourus. La marche était difficile, n'ayant pas de contraintes et d'objectif, on a pris du beaucoup temps pour se reposer et visiter plutôt que vraiment randonner.
On a aimé cette liberté, choisir où l'on dort, où l'on va, se centrer sur l'essentiel : marcher, manger, dormir, contempler et partager. Vraiment, ce qui ressort, c'est cette impression de liberté, de détachement matériel, d'autant plus avec l'auto stop. Pas d'attaches, pas d'emploi du temps, un programme vague, sans contraintes.
L'ombre au tableau : les sacs. Trop lourds, trop encombrants. Ils se font physiquement et psychologiquement sentir. Mal aux épaules, au dos, au jambes, de la fatigue... Et surtout il est difficile de se libérer avec une telle charge sur le dos. On veut avancer, moins pour découvrir que pour finir l'étape... et poser le sac. Pas trop de détours ou d'arrêts contemplatifs. On porte un sac pour pouvoir marcher plusieurs jours, on marche pour pouvoir le poser au plus vite. Quelque chose cloche. Le sac ne favorise pas la découverte, il la bride.
Au retour, deux envies : recommencer, en plus léger. S'ajoute pour ma part un genou fragile. Habituellement je n'ai pas mal, là je l'ai senti. Pour moi, la rando sera légère ou ne sera pas. C'est là que Mr Google opère sa magie et me permet de vous rencontrer. Tout d'abord un grand merci à vous. Merci à Olivier pour son site. Merci à tous pour vos conseils et vos idées qui vont changer notre façon de randonner.
Etape 2 : la mulatitude
Phase intense de lecture de RL, de réflexion, de remise en cause et d'achat aussi. La révolution est en marche ! On questionne (grâce à RL) tous les « obligatoires » de la rando. Première rando d'un week-end cette saison, direction le Gers, avec une boucle Condom – La Romieu, environ 35km. Elle nous a permit de tester notre nouvelle liste made in mul. Bilan 100% positif.
Les nouvelles listes
Pas de balance sous la main et pas d'inventaire précis. Donc un peu à la louche et selon les données fabricant mais ça donne une idée du changement. Liste pour 2 jours, printemps, bonne conditions climatiques annoncées, plaine.
ELLE
Portage
0900 Sac D4 37 ultralight. Confortable, apparemment assez solide. Mais du poids à gagner encore. Supprimer les poches latérales peu pratiques par exemple, ou encore le zip ventral.
TOTAL 0900 (- 50%)
Couchage
0700 Duvet wicked fast 32 Sierra design
0200 Matelas mousse aluminisé. A couper peut être.
TOTAL 900 (- 60%)
Vêtements
1000 estimé. Pas de rechange sauf sous vêtements. Une polaire, un imper et c'est tout.
TOTAL GLOBAL : 4kg au maximum (- 60%, 6kg en moins environ)
MOI
Portage
1200 Sac forclaz 40. Confortable et pas cher (18€). Quelques coups de ciseaux ont du l'alléger de plusieurs dizaines de grammes.
Couchage
1500 Nighthaven et son tapis de sol. Abri spacieux et de qualité à première vue. Les tests sont à pousser.
0700 Duvet wicked fast 32 Sierra design
0200 Matelas mousse aluminisé. A couper peut être.
TOTAL 2400 (-55%)
Vêtements
1000 estimé, au maximum. Une polaire, un poncho, des sous vêtements et une couche thermique supplémentaire (pour test)
TOTAL GLOBAL : 5kg au maximum (-60%, 7kg en moins)
Pas de :
réchaud et popotte
trousse de toilette
rechange
Globalement on a réduit sur tous les points. Pas de gourde en métal mais des bouteilles en plastique, moins de bricoles, pas de lampes torche ou de tongs... Plus simple, plus léger. Tous ces détails qui font vite plusieurs centaines de grammes, voir des kilos.
Je pèserai en détails dès que possible, pour avoir des listes précises. Mais même en prenant large, le poids des sacs est divisé par plus de 2. Le jour et la nuit.
On a encore des progrès à faire. On avait pris trop à manger. Mais pour nous l'important n'est pas d'avoir le sac le plus léger possible, mais un sac qui ne se fait pas trop sentir. Mission accomplie.
La preuve en image
Le vécu
La différence est de taille (et de poids). On n'hésite pas à faire des détours, à visiter un peu partout, à s'arrêter pour regarder, sans quitter les sacs. Le pas est plus rapide, plus sur. Le soir, les jambes sont fatiguées (avec 0,5kg de boue sous chaque chaussure, c'est normal), mais pas de mal de dos ou d'épaule. Le lendemain, on était d'attaque pour repartir.
Le sac est ce qu'il doit être : un moyen pour s'évader, pas une charge. Les 35 ou 40km ont été avalé sans repos et avec plaisir. Avec un peu d'habitude on pourrait faire bien plus. Bien différent des journées calvaire et des séquences repos de deux jours.
Sur les chemins boueux du Gers (il a plu toute la semaine), ça glisse, ça fatigue. Pourtant, les petits sacs permettent de mieux garder l'équilibre et d'avancer aisément. Idem en forêt où l'on se faufile facilement. Très agréable pour les visites en ville aussi. Les déplacements sont rapides, on peut croiser quelqu'un sur un trottoir, entrer dans un bâtiment sans gêner tout le monde et on ne passe pas pour une bête de somme.
Par rapport à la randonnée précédente, on n'a gardé que le positif, cette sensation de liberté, de découverte, sans l'entrave du poids. Parfait.
J'ajoute que le confort au bivouac était très bon. On a manqué de rien. Le constat MUL = plus de confort pendant la marche, moins pendant le bivouac ne m'est pas apparu valable, du moins dans cette configuration de mul modérée et sur deux jours.
La nighthaven
L'intérieur de la nightavan, c'est très spacieux
Quelques photos du paysage, La Romieu, sa collégiale et des morceaux de Gers
Et pour la suite
Essayer de s'alléger encore un peu, pour partir plus loin, plus longtemps, en autonomie. Mais globalement l'objectif est atteint. Les sacs sont là, mais ils ne gênent pas. On peut désormais profiter de ces sacs légers, pour les oublier et découvrir en randonnant.
On s'est fait une nuit, dans le parc des volcans d'Auvergne (Cournols). Test du tarp (le D4). Ça change tout ! J'ai adoré cette sensation d'immersion dans l'environnement. Ma copine, réticente au début (je lui ait fait la surprise du tarp ! Je fut sur le coup traité de sadique, de tortionnaire. Mais elle s'y attendait un peu) a au final passé une bonne nuit et est séduite par le concept.
C'est cette immersion, cette liberté qui est superbe. Mieux que n'importe quel camping. On est dans le "grand dehors".
Le montage du tarp
C'est ce (avec la lecture des posts de Kai) qui m'oriente vers une conception de rando un peu différente. Du matériel simple et fiable, pas de programme trop précis et contraignants où il faut tout calculer au moindre détails (aller de y à z, donc x heures de marche, donc x jours, donc x calories...). Je préfère me lancer des objectifs plus larges : on sait d'où l'on part, on connait le cap, mais pas l'arrivée. D'accord, ce n'est pas toujours possible, dès que le milieu est contraignant, il faut une bonne préparation.
Pour plus tard, je vois un mélange entre ces expériences. Partir léger, prendre un peu de marge niveau nourriture, pouvoir s'adapter, ne pas avoir d'objectif contraignant, faire du stop pour ne dépendre d'aucun point d'attache (gare, voiture). Marcher 3km, flâner en fôret, faire une sieste, se faire un bon gros repas pas lyo...
J'espère avoir réussi à vous faire partager cette découverte de la MUL. Dans l'esprit du forum, je serai content si je pouvais éviter à quelques uns le passage par la case Mulet, pas toujours agréable.
Dernière modification par Luciens (23-05-2010 20:00:04)
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#2 30-05-2009 10:50:54
- LeNovice
- Membre
- Lieu : Toulouse
- Inscription : 28-08-2008
Re : Une découverte de la MUL
Très joli récit. On se croyait avec vous.
Merci.
devise de la MUL fanatique : "rien c'est déjà trop"
devise d'Audiard (je crois) : "la brute qui marche va beaucoup plus loin que le sage qui réfléchit."
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#3 30-05-2009 11:58:31
- zaack77
- Somewhere else, high above...
- Inscription : 22-03-2006
Re : Une découverte de la MUL
Excellent ce vécu! Devrait être lu par tout les nouveaux sur le site, car ton récit illustre clairement le "avant" avec ses contraintes et les "après" avec ses avantages et que le "pas psychologique" à franchir n'est pas immense.
J'aime bien aussi les -XX% sur la liste "après" qui montrent à tel point on peut gagner en changeant quelques pièces d'équipement et surtout en rationalisant ce que l'on emporte.
Si vous partez plus de 3 ou 4 jours et que vous souhaitez un peu vous lavez, vous pouvez vous faire une mini trousse de toilette dans un ziplock avec 1 brosse à dent pr enfant, un mini dentifrice (genre les mini-tubes "de test" que tu trouves chez ton dentiste), 1 savon re-découpé et un morceau de serpillière micro-fibre (le tout pour quelques euros et moins de 100g pour 2).
"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas. C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles." Sénèque
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#4 30-05-2009 13:33:31
- Tétard
- Membre
- Lieu : Paris
- Inscription : 20-06-2007
Re : Une découverte de la MUL
Très beau récit, qui donne envie de repartir le plus tôt possible. Merci et belles et grandes évasions !
On offre de face la vérité à son égal : on la laisse entrevoir de profil à son maître.
(Chamfort, Eloge de La Fontaine)
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#5 30-05-2009 14:13:55
- oli_v_ier
- Administrateur
- Inscription : 24-01-2005
- Site Web
Re : Une découverte de la MUL
Merci Luciens de partager ça avec nous.
Ca me parle ce que tu écris, dans ton vécu j'ai reconnu plusieurs fois le mien .
La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.
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#6 30-05-2009 14:50:44
- pierrot22
- marcher pour voyager
- Lieu : Rennes
- Inscription : 19-10-2008
- Site Web
Re : Une découverte de la MUL
ça devait faire la page d'accueil du wiki !
bienvenue parmi les MUL !
grâce à RL.org, avec ma copine on a évité la douloureuse et onéreuse étape "mulet" (première rando à deux directement en MUL, dimanche-lundi si tout va bien), et quand je lis ton récit je ne peux que remercier tous les membres du forum !
2015-2016, 6 mois le long de la Cordillère des Andes
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#7 30-05-2009 15:04:30
- Luciens
- Membre
- Lieu : Grenoble
- Inscription : 04-09-2008
- Site Web
Re : Une découverte de la MUL
J'aime bien aussi les -XX% sur la liste "après" qui montrent à tel point on peut gagner en changeant quelques pièces d'équipement et surtout en rationalisant ce que l'on emporte.
Exact : sac de couchage, abri, sac à dos. C'est sur ces trois points que l'on a gagné une grande part du poids. Pour l'abri et le sac de couchage, c'est un investissement, mais ça vaut le coup. Surtout si l'on compare le coût d'un bivouac à tout autre mode d'hébergement de vacance.
En prenant le temps, il y a des vrais affaires outre atlantique. La nighthaven était en promo. Les duvets aussi. Sans parler des occasions sur le forum ou du bricolage (d'ailleurs, je vais m'y mettre)
Pour les sacs, un 40l, on en trouve des peu chers. C'est le cas ici, avec mon forclaz 40 à 18€, avec lequel je n'aurai jamais pensé à randonner il y a un an.
Bref, en économisant au moins une cinquantaine d'euros par rapport à un 60l, on peut les investir pour un meilleur duvet ou une tente
"le plus léger et le moins cher, c'est ce que l'on a pas !"
Alors oui, on peut randonner léger, pour un coût abordable, surtout si l'on cherche la bonne affaire, la solution économique, que l'on minimise et encore plus si l'on est bricoleur.
Dernière modification par Luciens (08-12-2009 14:42:48)
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#8 30-05-2009 15:31:38
- zaack77
- Somewhere else, high above...
- Inscription : 22-03-2006
Re : Une découverte de la MUL
Alors oui, on peut randonner léger, pour un coût abordable, surtout si l'on cherche la bonne affaire, la solution économique, que l'on minimise et encore plus si l'on est bricoleur.
Vrai!
La seule pièce d'équipement qui est relativement chère, c'est le sac de couchage. Au final c'est sur lui que l'on compte pour éviter l'hypothermie si on se retrouve en mauvaise posture (météo exécrable, cas d'urgence, ...) et c'est d'autant plus vrai pour les randos en montagne avec bivouac entre 1500 et 2500m et en autonomie.
Donc ça vaut le coup d'investir dans un bon sac de couchage! Mais on trouve des bonnes affaires en étant patient et en faisant des recherches approfondies.
Et sinon une remarque me vient, il est plus facile de jouer du ciseau sur un sac à dos à 18€ un poil lourd que sur un sac à 150€...
Dernière modification par zaack77 (30-05-2009 15:32:19)
"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas. C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles." Sénèque
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#9 19-06-2009 23:14:48
- attila82
- la où je passe, l'herbe repousse !
- Lieu : merles 82210
- Inscription : 09-05-2009
Re : Une découverte de la MUL
j'i lu !!! et franchement, il faut respecter tout ça.L.. mais en mul en devenir, ma divine moitié va devoir s'adapter au tarp et il va falloir en faire un petit peu. Sortit de la, excellent !!!
Avoir l'heure ou avoir le temps ? Choisis ton camp camarade...
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#10 20-06-2009 14:51:03
- Luciens
- Membre
- Lieu : Grenoble
- Inscription : 04-09-2008
- Site Web
Re : Une découverte de la MUL
Avec vos retours, je suis motivé pour continuer ce post et faire partager quelques expériences supplémentaires. Malheureusement toujours pas de photos mais ça va venir je vous assure.
Attila, j'ai réussi à faire dédramatiser ma copine par rapport au tarp. Pour cela, il m'a fallu utiliser la ruse, certes, mais surtout trouver un lieu et un moment adapté. Soit pour l'occasion, temps au beau fixe, pas de vent et de froid et un lieu connu avec la voiture située à quelques centaines de mètres.
Résultat très positif en trois étapes. La première : le tarp c'est pour les fous de la vie qui craignent rien. La seconde : en fait y'a pas mal la place, ça ressemble plus à une tente qu'autre chose (tarp D4, montage A-frame avec un côté fermé). La troisième : j'ai bien dormi, c'est sympa de se lever le matin en plein dehors. On n'a pas été gêné par les bestioles, à part des sangliers (je crois) qui ont fait pas mal de raffut dans les fourrées et le champ avoisinant.
Le week-end dernier, découverte des Pyrénées. Génial.
Pour le parcours, nous avions choisi quelque chose de classique, bien balisé, pour une première c'est le mieux. Départ de Toulouse le samedi matin, direction l'Ariège. Initialement prévu, départ du parking du Ribérot, direction le refuge des Estagnous et boucle par le port de Barlonguère, descente via la vallée de la Peyralade. Un itinéraire classique et assez fréquenté.
Les conditions de neige n'ont pas rendu la boucle possible. Le passage par le port de Barlonguère était recommandé avec piolet et crampon.
Nous avons donc opté pour parking du Ribérot - cabane des Caussis et le lendemain petite montée jusqu'à l'étang rond puis demi tour.
J1 : Très belle ascension. Ce qui m'a frappé c'est la variété des paysages. On part de la vallée, on traverse quelques pâturages, en saluant Mesdames les vaches. Puis une magnifique forêt qui longe le cours d'eau du Vallier et ses cascades. Pas étonnant de croiser toutes ces petites familles qui viennent là pour une ballade à la journée. L'endroit est très sympa est facilement accessible. Le paysage change vraiment en arrivant à l'impressionnante cascade de Nérech. Fini les arbres, trop haut pour eux. Le chemin devient plus difficile et chaotique. L'inclinaison ralenti le pas, on est sur un sentier rocailleux. Ma douce a un peu peiné avec les 1000m de D+. Heureusement, les sacs étaient légers. Pour l'occasion j'ai porté toute l'eau et le ravitaillement.
On décide de s'arrêter à la cabane des Caussis. Nous n'avons pas pu décoller tôt le matin, il est 17h, on préfère prendre le temps de se promener autour de la cabane.
Pour l'occasion, compte tenu du risque d'orage annoncé, j'ai pris la nighthaven plutôt que le tarp D4. On ne le sait pas encore, mais ce fût un bon choix. On décide de camper à côté de la cabane, occupée par trois randonneurs, pour plus d'intimité et tester le matériel. Le temps est beau, pas de nuage, pas d'ambiance d'orage. Pourtant, une fois la nuit tombée ça va se gâter. Un "petit" orage vers 22h, pluie soutenue mais sans plus et pas de vent, RAS. La suite est plus difficile puisque le vent va se lever et ne pas cesser avant le milieu de la matinée.
La nighthaven est mise à rude épreuve. D'autant plus que le vent a tourné, pour frapper l'abri de travers. Je n'ai pas de mesure de la force du vent, mais les rafales étaient puissantes. Le lendemain matin elles nous déséquilibraient pendant la marche. Ça soufflait bien donc. L'avantage de la nighthaven, et des abris de ce type en général, est qu'il est facile de sortir un bras de la tente pour tendre les attaches ou replanter une sardine. Une connaissance qui a campé non loin, avec une double paroi, n'a pas eu cette chance. A 8h du matin, un arceau s'est brisé obligeant à s'abriter dans le refuge.
J2 : Le temps n'est pas bon. Il pleut et le vent est très fort. Nous décidons de rester un peu dans l'abri pour attendre et voir. Quand la pluie s'arrête nous optons pour un aller retour vers l'étang rond. Ce n'est pas très loin mais le parcours n'est pas des plus simple. Il faut longer une vire, sur quelques mètres, une main courante apporte un sentiment de confiance. Je dis sentiment puisque AMHA, beaucoup de personnes seraient incapables de se retenir au câble avec une main si elles venaient à chuter. Il faut ensuite traverser un torrent. Le passage en mode cabri, en sautant de pierre en pierre, me paraît bien périlleux. Nous préférons déchausser. L'eau est bien froide, ça brule !
Une fois arriver à l'étang rond, le temps est encore pire. Le vent redouble de violence, sans doute sous l'effet « entonnoir » du relief. Deux campeurs bivouac au bord de l'eau. Leur tente est couchée par le vent, impressionnant. Il reste un peu de neige, il faut faire attention aux galeries creusées par la fonte. Le cadre est cependant magnifique, il reste de la neige et de la glace dans l'étang, coincé au milieu d'un grand cirque de falaises.
Le retour dans la vallée se fait très bien. Le temps s'améliore rapidement en fin de matinée, la descente est raide jusqu'à la cascade de Nérech, après c'est l'autoroute.
Le bilan est très bon. Cette sortie n'aurait pas été si agréable, voir impossible sans des sacs légers. Le kilomètre de D+ a été difficile pour ma moitié. On a gravi tranquillement, à notre rythme, en voyant pas mal d'autres marcheurs avec des sacs plus gros que les nôtres, malgré qu'ils aient dormi en refuge ! On peut donc se mettre dans la famille des MUL ! Yes !
Encore une fois, aucun problème de confort, on n'a manqué de rien. La liste utilisé ne va pas ou peu changer. Nous avons pris des affaires de toilettes et de rechange, c'est quand même très agréable. Nous avons aussi opté pour le réchaud et la popote. Ce qui permet de manger un peu mieux. Cette fois ci on a bien calculé la nourriture, ni trop, ni pas assez. Il ne reste qu'à trouver un poncho pour remplacer la veste imper respi de 700 ou 800gr et quelques vêtements légers en coton pour ma douce.
On s'oriente vers deux configurations
conditions délicates, montagne, randonnée longue → on prend la nighthaven pour plus de sécurité et de confort
conditions faciles, randonnée courte → le tarp D4 pour la légèreté et l'immersion dans la nature
Des photos retranscrirons bien mieux cette rando
Dans la forêt, le long de la rivière
Le sentier continu de grimper, il fait chaud !
La cascade de Nérech, impressionante
Vue prise après avoir grimpé un raide sentier. Nous sommes désormais au niveau du haut de la cascade
En arrivant à la cabane des Caussis
Vue depuis la cabane
Notre abri, face à la vallée
L'étang rond
Dernière modification par Luciens (09-07-2009 10:49:17)
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