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#1 23-07-2009 19:59:04
- fab05
- Membre
- Lieu : Vers Briançon (Hautes Alpes)
- Inscription : 16-07-2008
GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Un matin de fin juin, j'eus l'idée de partir de chez moi à pied, dans la vallée de la Durance, pour rejoindre la mer. Dans ce petit projet, aucun défi sportif ni de vitesse, je ne suis pas à 1 ou 2 jours près. A vue de nez, je prévoyais 10 jours, à voir avec la météo. Je n'ai nullement consulté cette dernière pour fixer mon départ. Je suis préparé pour subir toutes les conditions et m'adapter.
Je me refuse tout gîte ou refuge, je veux être totalement libre et bivouaquer n'importe où. Je pars avec 5 jours d'autonomie et je me ravitaillerai au moins une fois quand le GR passera dans un village. Par contre je suis en totale autonomie pour le carburant avec 5 pom'pote d'alcool (466 g) en tablant sur 50 ml par jour et avec une marge. Dur de confier sa survie à un bout d'alu de 8 g, j'emporte donc un P3RS de rechange, c'est si vite écrasé…
Mon sac de base fait 5200 g mais je peux faire face à toutes les conditions de froid et de neige en altitude. J'ai fait le choix d'emporter le topoguide de 135 g, j'aurais divisé le poids par 2 avec des feuilles A4 au 1/25000 mais il m'en fallait 20 pages. Se rajoute 3950 g de nourriture avec les emballages et 1500 g d'eau. Le sac de départ faisait donc à peu près 10 700 g. En moyenne chaque jour, il ne devrait pas dépasser 8500 g environ. J'ai terminé avec un sac de 6 kg avec 1 jour de nourriture d'avance et 100 g d'alcool.
Finalement je suis parti avec 2 bâtons sans dragonnes.
Jour 1 : 6 juillet 2009 - La Roche de Rame – Vallon de Bramousse
Col St Antoine (2458) - Col de la Lauze (2076)
D+ : 2220 m
D- : 1520 m
Temps : 9 h 45
Grand beau.
Départ de chez moi de la Roche de Rame (970 m) à 7 h. Je vais rejoindre le GR 5 à Ceillac. Pour cela, j'empreinte le joli sentier menant à Champaussel puis en traversée je passe aux Grangettes et prends le sentier (partie magnifique) rejoignant plus haut le lac du Lauzet. Il reste à passer le col Saint Antoine (2458 m) pour basculer dans le Queyras en passant aux chalets de Furfande.
La suite, pour passer au Chatelard via le col de la Lauze (2076) est longue et le sentier suit la petite route goudronnée en 25 épingles pour rejoindre le Guil, au fond de la Combe du Queyras. Il faut ensuite remonter le vallon d'en face en passant au petit village de Bramousse.
Les vaches étant déjà entrain de massacrer le coin, je dû monter encore un peu pour enfin trouver vers 1650 m, un replat herbeux perdu au bord du torrent de Bramousse parmi quelques mélèzes.
Cette étape fut une reprise peut-être un peu trop exigeante en randonnée à pied. Bien qu'ayant réalisé presqu'une une centaine de sortie en ski en randonnée jusqu'au 17 juin, depuis je n'avais fait qu'une sortie MUL très cool de 2 jours à pied pour le plaisir et pour tester le matériel. Mes chaussures étaient bien rôdées d'une saison. Pourtant, un mauvais serrage et/ou un petit manque d'entraînement sur cette durée ont provoqué l'apparition d'une douleur osseuse sur la malléole droite au cours de la descente ainsi qu'un début de douleur sur un tendon antérieur du genou gauche.
Premier camp en pleine verdure
Premières nouilles chinoises au P3RS : on ne s'en lasse pas
Jour 2 : 7 juillet 2009 - Vallon de Bramousse – Lac Miroir
Col de Bramousse (2251)
D+ : 1200 m
D- : 612 m
Temps : 5 h 30
Grand beau.
Peu de condensation. Température douce.
Réveil 6 h 30 pour un départ à 7 h 15. Dès les premiers pas c'est l'horreur, la douleur ne se fait pas oublier. Je m'arrête souvent pour diminuer la pression sur la malléole : je place autour des épaisseurs de papier, mon morceau d'éponge MUL. Mais rapidement, la gêne revient. Le moral baisse d'un coup, je commence à peine mon périple. N'ayant jamais connu la moindre ampoule ou autre, je suis dépité. Les doutes m'envahissent, je sais que ça ne peut s'améliorer. J'envisage d'acheter des baskets sur le parcours.
J'arrive rapidement aux chalets de Bramousse et descends sur Ceillac pour rejoindre le GR 5 sur l'itinéraire fréquenté du lac Miroir.
Quand la douleur prend le dessus sur le plaisir de marcher en montagne, l'idée d'abandonner surgit inexorablement mais je rejetais cette idée en me donnant comme objectif uniquement l'étape suivante comme but ultime. Cependant, je devais gérer la situation et je fis naturellement, ce second jour, une étape ridicule en stoppant au lac Miroir à 2220 m après une pause énorme à Ceillac suite à la descente très lente du col de Bramousse.
Un bivouac de rêve bien sûr avec point d'eau mais l'après midi, seul, avec un moral en baisse, fut assez longue malgré les paysages familiers et sublimes. Le vent fort, frais et les nuages prédominaient cette après midi là. J'ai néanmoins la chance de toujours bien dormir.
Du col de Bramousse vers le nord
Du col de Bramousse vers le sud : le massif de la Font Sancte
Jour 3 : 8 juillet 2009 - Lac Miroir – Vallon de Fouillouse
Col Girardin (2700)
D+ : 950 m
D- : 1200 m
Temps : 7 h
Le vent est tombé la nuit et le froid s'est installé avec 0 °C au matin. Des brumes se déchirent sur les montagnes pour laisser un ciel bleu et limpide.
Ce fut une tente givrée que je secouai avant de démarrer à 7 h 25. La montée par le lac Ste Anne au col de Girardin (2700) est bien belle au pied des couloirs encore bien enneigés de la Font Sancte mais elle fut ponctuée de nombreux arrêts pour tenter en vain de régler la douleur gênante.
Je bascule enfin dans l'Ubaye en arrivant sur la Barge. On est là sur un point négatif du GR5 : un long parcours sur route goudronnée. Non pas qu'elle soit fréquentée avec 3 voitures à l'heure mais près de 8 km tout de même à se taper avec la douleur. J'aurais payé cher pour une paire de tongs. Ensuite c'est une remontée de 400 m pour Fouillouse mais, juste après le beau petit pont du châtelet, j'empreinte un très beau sentier dans le mélézin pour rejoindre à flanc le village. Je trouve plus haut dans le vallon, vers 2000 m, au bord du torrent un endroit de rêve pour camper avec vue sur le Brec de Chambeyron. J'arrive encore très tôt mais je m'imprègne de ce lieu fleuri, fait une toilette et une « lessive » complète. Et puis je réfléchis à mon problème qui me gâche et ralentit mon raid. Une idée surgit brutalement : ce sera une opération chirurgicale ! Tailler dans la chair…Non,…. pas dans la malléole qui est intacte et même pas gonflée (encore) mais dans … ma chaussure. J'allais radicalement la transformer en basket mais après analyse, je découpe simplement une fenêtre qui permet encore le laçage complet.
Je ne peux vous décrire la joie que j'ai ressentie à l'essai. L'os enflammé étant libre, je n'avais plus aucune douleur. Je réalisai que je venais de sauver en quelques secondes la rando. Je dormis comme un gros bébé heureux.
Basculement en Ubaye depuis le col Girardin
Arrivée à Fouillouse face au Brec
Après l'opération chirurgicale (de précision) de ma chaussure
La seconde partie très bientôt....
Dernière modification par fab05 (27-07-2009 10:15:13)
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#2 23-07-2009 20:15:40
- LeNovice
- Membre
- Lieu : Toulouse
- Inscription : 28-08-2008
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
De superbes photos, du suspens, .... vivement la suite !
devise de la MUL fanatique : "rien c'est déjà trop"
devise d'Audiard (je crois) : "la brute qui marche va beaucoup plus loin que le sage qui réfléchit."
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#3 23-07-2009 20:19:49
- didoenrando
- + CUL que MUL !
- Lieu : toujours en altitude...
- Inscription : 11-05-2008
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
salut fab,
excellent !
quelles magnifiques photos.
content que tu ai pu finir ton périple, je suis impatient de voir la suite.
pour ma part je n'ai pas encore fais le CR de mon TMB, mais je ne vais pas tarder.
idem pour moi malgré du ski tout l'hiver et le vélo au printemps, des problèmes de tendon douloureux aux genoux.
j'ai pu finir mon tour en ralentissant un peu le rythme et les heures de marche.
a la vue de ta première étape, 2200m de D+ et quasi 10h de marche on part de la même façon....peut-être là une piste, partir moins vite moins fort pour gérer l'effort.
en tous cas je revois avec plaisir ces différentes vallées traversées l'été dernier, a ceci près que tes photos sont de meilleures qualité que les miennes.
remets-toi, et j'espère a + pour un tour commun.
dans le doute, descends, forcement t'arriveras en bas !
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#4 23-07-2009 21:41:33
- Jerooome
- Membre
- Lieu : Chamonix
- Inscription : 16-07-2008
- Site Web
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Salut fab,
C'est vraiment Sublime !!!
Tu utilises quel appareil photo ?
Bien joué pour la chaussure !
J'attends la suite avec impatience.
Jerooome
"Seules les pensées qui viennent en marchant ont de la valeur."
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#5 23-07-2009 21:59:02
- Basi
- Marmotte Utopique de Laboratoire
- Lieu : Rhône-Alpes-Auvergne
- Inscription : 28-05-2008
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Magnifique ! Heureusement que tu n'avais pas d'objectif "défi sportif" pour ta première journée, sinon je n'imagine pas le dénivelé que tu aurais fait !!
J'attends la suite
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#6 23-07-2009 22:39:52
- fab05
- Membre
- Lieu : Vers Briançon (Hautes Alpes)
- Inscription : 16-07-2008
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Seconde partie
Jour 4 : 9 juillet 2009 - Vallon de Fouillouse – Lac de Lauzanier
Col du Vallonnet (2524) – Col de Mallemort (2559)
D+ : 1400 m
D- : 1050 m
Temps : 7 h 30
Au petit matin, grand beau mais mon plus froid pliage de camp à l'ombre : 0 °C + vent. Belle montée au col du Vallonnet dans la fraîcheur givrée et parmi de nombreux chamois tous proches. Beau secteur plein d'eau au pied de la Meyna avant de traverser le col de Mallemort sur Larche. De là encore une heure de goudron ingrate sur la petite route menant à Pont Rouge, parking du Parc du Mercantour. Je poursuis ce superbe vallon fréquenté dans le bas pour rejoindre le lac de Lauzanier (2300 m). En 1 h 30 de plus, je pouvais passer le Pas de la Cavale et bivouaquer de l'autre côté mais je trouvai là un magnifique endroit de bivouac avec point d'eau. De plus je voulais progressivement remettre le corps en condition. Seuls quelques pêcheurs restèrent tard au soir.
La Meyna depuis le col du Vallonnet (2524)
La montée du splendide vallon du Lauzanier
Jour 5 : 10 juillet 2009 - Lac de Lauzanier - St Etienne de Tinée
Pas de la Cavale (2671) – Col des Fourches (2261) – Col de la Colombière (2237) – Col d'Anelle (1739)
D+ : 1200 m
D- : 2330 m
Temps : 8 h 15
Troisième lever à 0 °C. Via à un autre lac, la montée du Pas de la Cavale est rapide. Un petit névé. Cette fois le ciel se voile. Belle traversée sur les immenses alpages de Salso Moreno, remontée au col des Fourches et descente sans traîner sur Bousiéyas en coupant la fameuse route de la Bonnette avec ses cyclistes. Le temps ne se dégrade pas. Je passe la Colombière et descends le versant plongeant sur St Dalmas de Selvage, très beau petit village où je fais ma pause casse-croûte. Enfin j'en termine avec le col d'Anelle qui met du temps à redescendre de l'autre côté. La chaleur est revenue pour les 600 m de descente sur St Etienne de Tinée (1144 m). Dur pour les pattes, c'est la 4 ème descente pour un total de 2300 m.
Ce village est l'étape prévue pour me ravitailler un peu et dormir au petit camping que je connais bien et qui réserve toujours un emplacement pour les randonneurs. J'y rencontre un très sympathique couple de jeunes faisant le trajet en sens inverse. Ils m'informent que le GR 52 est déconseillé sans équipement par les refuges en raison d'un enneigement exceptionnel. Ils ont eux mêmes fait un détour par une vallée pour shunter toute cette partie. Aïe…c'est la plus belle.
C'est un agréable petit retour à la civilisation mais pas ma meilleure nuit de repos à cause du sans gêne de campeurs arrivés à la tombée de la nuit.
A l'épicerie, dur de refaire son sac sans jeter du surplus. Pas de gaz ! vive le P3RS. J'avais un jour d'avance de nourriture et repars avec 3 ou 4 jours, pensant compléter un peu à St Dalmas de Valdeblore, dernier point de ravitaillement pour passer le plus montagneux avant Sospel.
Lac de Derrière la Croix en montant au Pas de la Cavale pour quitter le vallon de Lauzanier
Premier névé au pas de la Cavale (2671)
La Chapelle avant d'aller sur le dernier col
Jour 6 : 11 juillet 2009 - St Etienne de Tinée – Torrent du Démant
Col du Blainon (2014) – Col de Crousette (2480) – Stèle de Valette (2587) – Col de Moulinès (1982)
D+ : 2185 m
D- : 1480 m
Temps :9 h 28
Grand beau. Un bivouac doux. Un départ un peu longuet avant de monter franchement sur Auron.
Après 1 h 40 de montée, on arrive au bord d'une tumeur cancéreuse qu'il ne faut pas moins de 40 min à traverser en descendant d'abord. Je croyais avoir vu le pire dans le 05. Téléphérique, golf, patinoire, gros chalets, forêt de pylônes….j'ai dû louper les quads…
Je trouve en plus le moyen de m'y attarder 25 min de plus en merdoyant un peu à la sortie.
Une fois la tumeur traversée, la beauté du sentier du col du Blainon (2014), dans le mélézin plein nord, fait oublier tout ça. La descente sur Roya, là c'est du beau. Le sentier descend en douceur jusqu'au fond. Un bel emplacement en effet près du pont pour bivouaquer mais après seulement 4 h 30 de marche environ, j'attaque les 1120 m du col de Crousette (ça monte encore 100 m plus haut derrière). Des nuages noirâtres envahissent le Mounier. Il n'est que 11 h 35 quand je traverse la rivière mais l'orage est possible dans l'après midi sur une partie assez haute et exposée et derrière ça ne descend pas rapidement. Ce vallon de Sallevieille est vraiment splendide mais long à remonter. Le haut présente une bonne longueur où coule en méandres l'eau cristalline dans la plate verdure, le tout décoré de bons névés. Encore un endroit de rêve pour bivouaquer. Il fait froid, nuages noirs et brumes. J'en termine avec la fin caillouteuse.
Il paraît qu'on peut voir la mer pour la première fois depuis le Mounier, ça ne sera pas le cas aujourd'hui.
Dans un versant dénudé et sans eau je redescends, guettant un endroit où dormir. Ce n'est qu'au moment de traverser le torrent du Démant après le col de Moulinès à 1820 m, que je trouve un unique petit plat vert inespéré et juste de la taille de ma Tarptent. Les nuages ne se sont finalement pas développés plus. Le coin est étrangement sauvage. Je croise alors un groupe avec des ânes se donnant 2 mois pour rejoindre le Léman puis un Anglais très chargé avec son fils. Ils cherchent et trouvent un emplacement dans le secteur. Aucun n'est passé par la Baisse du Basto et le Pas du Mont Colomb bien que partis de Menton ou de Sospel, on leur avait déconseillé. L'anglais avait eu peur pour son fils dans la neige dure du pas des Ladres à la descente.
Le haut du vallon de Sallevieille
Enfin un peu de verdure dans le fond pour dormir
Mon sixième camp près du torrent à 1820 m
A suivre ....
Dernière modification par fab05 (27-07-2009 16:58:35)
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#7 24-07-2009 12:22:22
- fab05
- Membre
- Lieu : Vers Briançon (Hautes Alpes)
- Inscription : 16-07-2008
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
troisième partie
Jour 7 : 12 juillet 2009 - Torrent du Démant – St Dalmas de Valdeblore
Les Portes de Longon (1952) – Rimplas (1016)
D+ : 1210 m
D- : 1740 m
Temps :9 h
Un bivouac doux avec peu de condensation. Les brumes sont restées en altitude la nuit mais encore du grand beau ! Une traversée et une remontée de 200 m m'amènent dans le curieux vallon de Longon. Plat et long espace vert, domaine des vacheries. Le sentier descend ensuite rapidement le verrou mais entre Rougios et Roure, une longue piste horizontale vient rendre la « tant redoutée »descente, de près de 1500 m, sur St Sauveur de Tinée, encore plus longue.
Le passage à Roure est remarquable, même si ce petit village typique ne vaut pas celui de Roubion que j'avais visité, tout proche. Je vois dans la descente sur St Sauveur, enfin une nette différence de végétation. La chaleur est bien présente mais à 11 h à St Sauveur, je n'ai pas eu le temps d'en souffrir. Le GR passant devant une épicerie, j'y rentre 5 minutes pour croquer 3 pêches et prendre par instinct un peu de nourriture. On verra plus tard que c'est heureux…
C'est donc à partir de la mi-journée que je me retrouve à remonter à Rimplas par une piste ensoleillée et interminable puis à en redescendre pour monter à St Dalmas de Valdeblore. Heureusement, toujours de l'eau ainsi qu' une belle petite partie à l'ombre dans les châtaigniers pour la montée à Bolline mais la fin fut pénible dans la chaleur et dénuée d'intérêt : on coupe sur des bout de pistes à moitié goudronnés parmi des chalets, on entend la circulation sur la belle route non loin. Encore un de ces villages stations et ses très nombreuses constructions étalées.
Juste après le panneau de St Dalmas, je tombe sur un camping à la ferme. Une dame très sympa, un aménagement familial, du calme, peu de monde et un coin cartes et topos pour les randonneurs. Moins cher qu'un camping en plus ! Là encore, on me prévient qu'un passage clé du GR 52 ne passe pas. Je commence à douter et étudie un autre itinéraire au cas où. Cela me ferait perdre 1 jour au moins et il se trouve que j'arrive un dimanche dans ce village et tout est fermé !
Permettez-moi de mettre un carton rouge à ce village vivant grassement de l'or blanc mais qui ne semble pas se soucier du fait qu'un GR renommé passe par là, carrefour GR5 – GR 52 qui plus est.
Même dans le trou du c…du 05, un dimanche d'été on trouve à manger…
C'est vrai qu'un randonneur n'apporte pas grand chose surtout un MUL. J'avais donc bien fait de compléter mon ravitaillement à St Sauveur.
Des dénivelés peu impressionnants pour cette journée mais une longue étape.
Traversée et relief curieux pour rejoindre les Portes du Longon
Premières maisonnettes couleur lie de vin en arrivant sur Roure
La végétation devient Méditerranéenne : l'arbre à perruque
L'arrivée sur St Sauveur en Tinée
L'arrivée sur St Sauveur en Tinée
Jour 8 : 13 juillet 2009 - St Dalmas de Valdeblore – Pont de Peïrastrèche en Boréon
Col de Veillos (2194) - Col du Barn (2452) – Col de Salèse (2031)
D+ : 1720 m
D- : 1170 m
Temps : 8 h 45
Un départ à 6 h 30, du grand beau. La montée au col de Barn se fait tranquillement bien qu'à mi-chemin, on croise une petite route qui mène à un parking vers 2050 m. 3 jolis lacs avant de basculer. C'est une descente superbe, totalement seul comme très souvent depuis mon départ. De la verdure, des torrents, de belles montagnes devenant plus alpines. En bas, une remontée moins intéressante au col de Salese et c'est l'assez longue descente sur le Boréon et son lac.
Je passe devant le gîte où de sympathiques randonneurs ont terminé un tour dans le secteur qui m'intéresse. Ils m'informent de grosses quantités de neige, de l'impossibilité de passer le pas du Colomb (mais sans y être passés). Bref ils ont l'air d'avoir trouvé des conditions difficiles.
Je remonte dans le Boréon en cherchant où dormir. Je stoppe au premier replat, sous un arbre près du pont de Peïrastrèche (1838) à quelques mètres du gros et bien bruyant torrent.
Le lendemain sera une étape décisive. En partant du Boréon, je passerai d'abord le pas des Ladres et devrai redescendre jusqu'à Madone de Fenestre pour remonter au fameux Pas du Mont Colomb. Ainsi, si la neige devait geler, j'aurai des chances qu'elle soit un peu ramollie à l'heure où je passerai. D'après ce que j'ai entendu, un côté présenterait un couloir étroit en neige dure. Cependant la période de froid est passée et les derniers névés que j'ai rencontrés étaient ramollis dès le matin. Je prends avec du recul les infos et il est évident que j'irai vérifier par moi-même sur le terrain même si des doutes sont présents.
J'espère encore une journée de beau temps demain pour cette longue étape alpine. J'ai de quoi manger pour 3 jours mais je vois que je manque de lait en poudre et par maladresse je renverse tout! Je ramasse à la cuillère avec pas mal d'herbe et autre; ça ne fera qu'un dernier petit déj….
Aux lacs des Millefonts : lac Long
Versant nord du col de Barn (2452), des névés…
Spécial 14 juillet pour la prochaine partie...
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#8 24-07-2009 12:45:17
- c_moi_yves
- Initié par le GR34
- Lieu : 77
- Inscription : 23-04-2006
- Site Web
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Photos superbes !
Beaucoup de souvenirs, avec en premier la Roche de Rame: j'étais en colo par là il y a fort longtemps, mais je me rappelle très bien du lac profond et minuscule de ce village.
Ensuite ton parcours, puisque j'y suis passé en Septembre 2008 ! j'attends avec impatience de savoir si tu as pu passer par le pas du mont Colomb!
Bonne journée!
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#10 24-07-2009 13:16:17
- grimmy5151
- Un peu - de poids en +
- Lieu : Annecy
- Inscription : 15-03-2007
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Superbe récit qui tient le lecteur en haleine.
On attend la suite avec impatience. Et bravo pour les photos, elles sont très réussies!
Merci beaucoup.
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#11 24-07-2009 15:51:24
- mul..titude
- MUL ... de +en+
- Lieu : PARIS 5ème
- Inscription : 23-06-2009
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Les photos sont vraiment réussies ... je garde ce parcours en mémoire car je prévois l'année prochaine d'initier mon fils et ma filles (15 et 18 ans) aux joies de la randonnée (il n'est jamais trop tard pour bien faire !!) ... je trouve ce parcours formidable. MERCI
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#12 24-07-2009 19:08:28
- snop
- Marcheur vertébré invétéré
- Lieu : LA YAUTE
- Inscription : 06-06-2007
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Ben je n'ai pas encore eu le temps de tout lire !
Mais j'en garde un peu sous le coude, histoire de bien en profiter.
+1 par rapport à tout ce qui a pu être dit avec les messages précédents.
Fab05, j'aurais peut-être dans quelques semaines quelques renseignements à te demander sur les endroits où tu es passé. Fais pas un reset de ta mémoire . Merci d'avance !
"Heureux les fêlés, ils laisseront passer la lumière". Ma liste 3 saisons montagne - X-lite 350 custom
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#13 24-07-2009 19:22:29
- fab05
- Membre
- Lieu : Vers Briançon (Hautes Alpes)
- Inscription : 16-07-2008
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Merci à tous pour vos réponses. J'avoue, qu'après coup, j'ai plaisir à me remémorer tout ça et à le faire partager sur ce site qui m'a apporté énormémént dans ce qui est ma démarche aujourd'hui. J'espère que ce n'est pas trop lourd en images
@ Jéroome,
Comme spécifié dans ma liste, j'utilise un Compact numérique (de la taille d'un paquet de cigarettes) Panasonic Lumix, choisi pour son optique + un petit post traitement personnel comme il se doit avec les photos numériques. Satisfaisant pour le paysage mais vous ne verrez pas de fleurs, que j'affectionne pourtant énormément, car pour cela le reflex est indispensable...
@Dido,
Content que tout ce soit bien passé pour ton TMB. J'attends ton CR avec impatience. Il se pourrait que j'aille terminer Ce GR 5 par là haut...
Pas de soucis pour fournir toutes infos précises...
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#14 25-07-2009 10:42:09
- fab05
- Membre
- Lieu : Vers Briançon (Hautes Alpes)
- Inscription : 16-07-2008
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
C'est parti pour le 14 juillet
Jour 9 : 14 juillet 2009 - Pont de Peïrastrèche en Boréon – Vallée des Merveilles
Pas des Ladres (2448) – Pas du Mont Colomb (2548) – Baisse de Basto (2693) – Baisse de Valmasque (2549)
D+ : 1950 m
D- : 1670 m
Temps : 10 h 20 dont 50 min d'arrêts
Le grand jour ! Il fait beau. Pas de condensation. Réveil 5 h 30, départ à 6 h. Je suis en forme et motivé. La montée est très belle, je passe à la fraîche au lac de Trecolpas très beau et j'atteins en moins de 1 h 30 le Pas des Ladres (2448) avec des névés un peu raides mais sans problème. Plein de chamois m'accueillent de l'autre côté et je rejoins Madone de Fenestre (1905). Dans la descente, je jumelle un grand névé à l'ombre (Ouest) qui à l'air plus raide qu'il n'est sous la brèche du Pas du Colomb mais la fin est sèche.
Suspense dans la remontée, j'atteins un petit lac à moitié déneigé puis la neige. Je remonte le névé puis j'atteins la brèche (2548) par des éboulis après 4 h 10 de marche. Il est 10 h 10 quand je plonge mon regard de l'autre côté. Je vois alors un petit couloir étroit un peu raide mais totalement sec ! Juste un névé plus bas. Alors la difficulté, inexistante, était-ce le névé que j'ai remonté ?
Je me doutais bien que plein Est, ce côté ne pouvait tenir la neige mais des fois si c'est très encaissé…En tout cas, comme souvent, il faut prendre du recul sur les infos, surtout quand elles se diluent à travers les coups de fils et les cols (l'enneigement du côté Ouest moyennement raide s'est amalgamé au couloir Est plus raide mais sec ce qui dressait un tableau inquiétant). Les gardiens de refuge se couvrent et sur un GR, il y a tous les niveaux. Bref aucune difficulté si ce n'est que ça ressemble à du hors sentier.
Fin du suspense.
Je rejoins ensuite le lac de la Fous, je vois des bouquetins faire de la varappe et passe devant le nouveau et énorme « refuge »-immeuble de Nice. Je poursuis sur le lac Niré (et ses 3 acolytes au-dessus) vers 2350 m. A partir de là, l'enneigement est très important sur une grande longueur pour une mi-juillet. Le coin est superbe. Tout cela donne une touche « course de neige » bien sympa et l'itinéraire balisé n'est plus visible. La neige molle en surface glisse un peu dans la partie la plus raide au-dessus des lacs, entre 2500 et 2600 m mais les bâtons aident bien. Le raidillon final de la Baisse de Basto (2693) est sec et je m'octroie alors enfin une bonne pause de 35 min, il est 13 h. Je savoure la traversée.
En face, après une redescente dans le fond du vallon, près de l'énorme lac de Basto, on voit la Baisse de Valmasque, dernier col qu'il faut remonter pour accéder à la fameuse Vallée des Merveilles.
Ce vallon, dans son fond est presque totalement enneigé et skiable jusqu'au pied de l'autre Baisse ! L'épaisseur de la neige atteint encore les 2-3 m par endroits.
Quand je rejoins la vallée des Merveilles, que j'ai déjà visitée il y a longtemps, il y a pas mal de monde, on est de plus le 14 juillet. Je retrouve les fameuses gravures rupestres de l'âge de Bronze (qui gagnent à être découvertes avec un guide à mon avis). En bas, je discute avec un garde bien sympa en lui disant franchement mon intention de bivouaquer dans le secteur. Il m'indique que dans cette vallée, cela n'est toléré qu'aux abords du refuge.
Pas de soucis, je trouve un plat herbeux isolé derrière une butte à 2120 m. De l'eau (chaude !) non loin…et des moustiques.
Je savoure cette journée, la plus intéressante du GR avec une étape qui s'est déroulée la moitié du temps sur la neige.
Dans 2 jours je suis à la mer.
Lac de Trecolpas au pied du Pas des Ladres
Des chèvres…euh pardon des chamois. C'est vrai que pas de chasse ici. A quand partout pareil ?
L'arrivée au Pas du Colomb depuis l'Ouest. En face, au fond, le Pas des Ladres.
Vue de la suite, de l'autre côté
Lac de la Fous et les 2 refuges de Nice
Au-dessus du lac Niré, rando dans la neige
Un peu de monde pour la Baisse du Basto
L'itinéraire de montée et les lacs depuis la Baisse du Basto (2693)
La Baisse de Valmasque en face, dernière petite remontée de la journée
Dernier regard en arrière, une belle petite pointe à escalader
Sous la Baisse de Valmasque, où sont mes skis ?
Les grands pans de falaise lustrés par la dernière glaciation
Une aubaine pour les artistes de l'époque
Je savoure mon dernier bivouac en altitude, le soleil se couche.
Bientôt la fin ! ...
Dernière modification par fab05 (25-07-2009 10:48:45)
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#15 25-07-2009 14:49:25
- fab05
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Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
SUITE ET FIN
Jour 10 : 15 juillet 2009 - Vallée des Merveilles - Sospel
Pas du Diable (2436) – Baisse Cavaline (2107) - col de Raux (1999) - Pointe des 3 communes (2080) – Baisse de Ventabren (1885)
D+ : 870 m
D- : 2600 m
Temps : 9 h 25
Encore une bonne nuit. Un peu avant l'aube, je me dis que je n'aurais pas eu la moindre pluie mais à ce moment précis, les gouttes frappent la toile ! Je sors la tête, c'est bien couvert. Une ou deux averses avec rafales de vent. Je prends mon dernier petit déj en attendant. Une accalmie et je plie le camp en vitesse. Le Pas du diable d'où l'on sort de la vallée des Merveilles n'a pas l'air si noir, ça devrait passer.
La seule chose que l'on peut toujours craindre sur les crêtes c'est la foudre mais d'un autre côté, nuages et pluies tomberaient à pic pour cette étape dont je crains la chaleur. C'est en effet la grande descente jusqu'aux pâquerettes et ce sera l'après midi.
Une montée légèrement pluvieuse, les lacs du Diable, le Pas du Diable et les dernières neiges. Du col, quelque chose cloche. Très loin, je vois une échancrure qui doit être le col de Razet, mais derrière, le vide, plus aucune crête de montagne ne vient se superposer à l'arrière comme d'habitude.
A St Etienne les jeunes m'avaient indiqué que le seul point d'eau avant Sospel, après la pointe des 3 communes, était à sec. Aux Merveilles je me suis donc chargé à bloc en eau avec presque 2,5 l.
L'itinéraire suit longtemps une ligne de crête, passant à flanc, à l'ouest, à l'est, par des collets. Le sentier remonte plusieurs fois. Bref pendant des heures on ne descend toujours pas franchement sur Sospel qui reste invisible.
Le ciel voilé devient lumineux, il fait lourd mais je suis toujours vers 1900. Je passe devant le point d'eau abreuvoir : un tuyau noir par lequel sort tout de même un filet d'eau et plongeant dans des bacs à vache douteux; au-dessus une belle vacherie. Rien de rassurant quant à la qualité de l'eau. Je m'abstiens malgré mes pastilles, je devrais tenir avec ce que j'ai.
Sur ce secteur, après la pointe des 3 communes, les balises sont en cours d'effacement mais il en reste. La raison est que le GR passerait nouvellement par la Baisse du Camp d'Argent où se trouve un gîte. Cette étape ayant été jugée beaucoup trop longue par les randonneurs. Le topoguide datant de 2007, n'est donc pas encore réactualisé.
Longue, oui. Je comptais sur 8 h mais un autre changement allait intervenir. Au niveau du sommet de Mangiabo, le GR a été dévié pour cause de danger. Un éboulement ? Il contourne donc tout un flanc en remontant sur la crête et en prenant du dénivelé. Je merdoie un moment dans le secteur avant de le retrouver.
Commence alors une interminable descente par 3 baisses de 1550 à 350 m sur Sospel que j'aperçois enfin, tout en bas, alors que le temps passe au beau. Je quitte seulement le parc du Mercantour. C'est la chaleur, le chant des cigales, puis le manque d'eau sur le bas. Le sentier s'est transformé en plaque chauffante, impossible de refroidir la machine. Avec des débuts de fourmillements dans le corps, plein les pattes, j'arrive un peu en titubant sur la place du village et je m'enfouis dans la fontaine avant de me taper une ou deux blondes (des bières) sur une terrasse voisine. Bon, je ne vaux pas grand chose sous les 1000 m dans la chaleur mais je n'étais pas épuisé....
Un camping avec le terrain le plus pourri que ma Tarptent ait connu. Impossible d'enfoncer mes 4 piquets de plus d'un cm et un sol à peine herbeux jonché de d'éléments perçants que je dus nettoyer longuement. J'ai placé ma mousse sous le tapis de sol pour le protéger.
Un des derniers lacs au cours de la montée: le lac Muta
Après la traversée du pas du même nom, le dernier névé avant la mer.
Encore loin de la moitié de l'étape. Derrière, le pas du Diable au fond à droite
Le cheminement est longtemps à flanc de crête
Le relief ne s'aplatira pas avant la mer
Arrivée à Sospel : vite une mousse !
Jour 11 : 16 juillet 2009 - Sospel - Menton
Col du Razet (1032) – Col de Colle Basse(1107) – Col du Berceau (1090)
D+ : 1085 m
D- : 1420 m
Temps : 5 h 30
Petit déjeuner de luxe avec fruits achetés la veille. Température ultra douce avec un bon 19 °C à mon plus tôt réveil : 5 h 15. Que vais-je devenir dans la garrigue vers 0 m ?
Je traverse le village endormi et je me retrouve agréablement surpris par une montée très agréable à l'ombre, dans des bois d'ormes, jusqu'au col de Razet où je découvre enfin, avec une certaine émotion, nettement la mer et ses côtes construites. C'est ensuite une traversée ascendante, une descente et un dernier col que je gravis essentiellement à l'ombre même si la chaleur commence à monter. L'arrivée au col du Berceau (1090) est magique, entre deux pins, l'immensité de la mer marque la fin définitive des montagnes. Dans la végétation Méditerranéenne, je surplombe la côte de 1100 m mais la descente fut très supportable : un peu de vent, l'air de la mer et il était encore le matin. Une autoroute qui domine la mer de 300 m à passer et je tombe sur la promenade que je suis jusqu'aux plages. Il est 11 h 30. Ce n'est pas tant la foule dans l'absolu. Je suis un peu la fausse note sur la plage avec mon accoutrement mais c'est pareil une fois dénudé avec mon bronzage style cycliste.
Quelques derniers pas délicats parmi les viandes étalées et c'est l'acte ultime dans une eau « bouillante », je me « noie » dans la mer.
Une montée très agréable au matin
L'arrivée au col de Razet et …
Très beau final : le col du Berceau, le dernier, 1100 m au-dessus de Menton
Encore une heure et PLOUF le Fab
La plage bien méritée : j'ai viré tout le monde pour la photo…faut pas déconner
Dernière modification par fab05 (27-07-2009 10:21:25)
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#16 25-07-2009 15:50:31
- Zarmathoustra
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Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
[Une montée très agréable au matin
http://img170.imageshack.us/img170/1484/p1040206.jpg
L'arrivée au col de Razet et …
Salut,
J'ai fait exactement le parcours inverse de la mi-juin à début juillet. C'était d'ailleurs nettement plus enneigé.
La montée au col du razet - qui pour moi était une descente - fut au contraire un calvaire. Il faisait très chaud. Arrivé au col du Berceau en étant persuadé d'en retrouver au col du Razet, j'avais déjà épuisé mes 2 litres d'eau. Hélas, la dites source du col du razet se trouve en réalité 1 heure en contrebas. Elle était d'ailleurs presque tarie. J'y suis donc parvenu à la nuit tombante avec une tendinite qui ne m'as plus lachée les jours suivants ... La première et la pire de toutes mes étapes.
Par contre, c'est pas le lac du diable ( ci dessus, lorsque j'y suis passé ) mais celui de la Muta je pense ...
La baisse de valmasque et du basto étant encore difficilement franchissable, l'orage menaçant, j'ai préféré prendre par le pas de l'Arpette ... A voir tes superbes photos, j'ai raté quelque chose ... dommage.
J'ai mis les miennes ici, si ça interesse quelqu'un ( désolé, j'ai la flemme de faire un récit pour l'instant ) :
http://superero.free.fr/GR5-juin%202009.rar
Ca correspond au GR52 dans le sens Menton/Larche ( malheureusement pas en entier à cause de la neige et de la météo ) puis au GR58 avec tour du Viso.
Dernière modification par Zarmathoustra (25-07-2009 17:59:48)
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#17 25-07-2009 18:45:00
- fab05
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Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Oui autant pour moi, je crois bien que c'est un bout du Lac Muta, il y en a tellement. Plus haut, il y a un des deux lacs du Diable (l'autre doit être sec) et il est plus petit, je corrige.
Sinon, je ne doute pas que fin juin début juillet l'enneigement devait être encore bien plus important au vu de ce qui restait à mi-juillet (et au vu de ta photo !).
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#18 25-07-2009 19:04:31
- Basi
- Marmotte Utopique de Laboratoire
- Lieu : Rhône-Alpes-Auvergne
- Inscription : 28-05-2008
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Très beau périple et belles photos, ça donne vraiment envie.
A chaque fois que je vois des récits sur le GR5/GR52, j'aime beaucoup le moment où on voit la mer pour la première fois. Ca doit vraiment être un beau moment à vivre ! Bravo, et merci pour le partage
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#19 25-07-2009 19:21:16
- Zarmathoustra
- Membre
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Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
J'ai adoré Menton, pétaradante de couleurs avec ses habitants émminaments sympathiques qui n'hésitent pas à changer de chemin pour t'indiquer la direction. Faut dire qu'un Normand tout pâle avec un gros sac à dos ( un Millet qui a pris sa retraite depuis ), ça passe pas inarperçu. Garavan avec ses luxueuses villas et son autoroute, un peu moins. D'autant que j'ai eu du mal à trouver le GR. Sospel aussi et mon picnic mémorable en compagnie des crapauds le long de la Roya ... Il faisait déjà si chaud cette mi juin que j'ai eu du mal à en croire mes yeux en arrivant au pas du diable : il restait jusqu'à 3 mètres de neige par endroit !
La Cabane à Salso Moreno, t'as dormis dedans ? Moi oui. On était 3 cette nuit là ... moi et 2 randonneurs de la région parisienne ... 2 ronfleurs hors paire surtout : j'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Jen ai bavé un brin pour passer le pas de la cavale au petit matin.
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#20 25-07-2009 20:43:01
- Er-iK31
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Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Adious amiga
trés belle rando avec des photos qui montrent la beauté de la montagne.
Avec un réçit bien tourné se qui ne gache rien
Amistat@@@.Eric
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#21 26-07-2009 10:09:09
- jpopeck
- Ours marcheur
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Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Tout ca me fait encore plus rager de ne pas pouvoir poursuivre ma traversee du GR5 cet ete...
Mais je prends des notes pour l'annee prochaine.
Traversée du GR5 Jura - Vosges - Alpes
http://www.gr5.fr
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#22 26-07-2009 18:53:29
- DBL
- Membre
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Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Beau compte-rendu et belles photos.
La dernière photo fait du bien même pour nous les lecteurs
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#23 26-07-2009 19:25:42
- fab05
- Membre
- Lieu : Vers Briançon (Hautes Alpes)
- Inscription : 16-07-2008
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Je voulais finir par un petit bilan de ce parcours effectué du 6 juillet au 16 juillet 2009 et faire quelques remarques qui peuvent être utiles.
Le parcours :
Tout d'abord, j'ai eu beaucoup de chance avec la météo : pas un seul orage alors que jusqu'à la veille de mon départ ils étaient classiques en fin de journées.
La fin par le GR 52 est à mon avis absolument incontournable et à préférer sans hésiter au GR 5 sur Nice dont le profil, le parcours et la fin ne m'ont pas du tout inspiré. Sans doute trop chaud pour moi. Cette année le GR 52 était de plus agrémenté d'un piment supplémentaire rendant l'itinéraire un peu plus délicat mais plus beau et plus alpin donc encore plus intéressant.
Mis à part ma mésaventure du début qui m'a fait « perdre »1 jour, tout s'est déroulé comme prévu en 11 jours ou plus exactement en 10 jours et demi. J'ai mis 7 jours de Larche à Menton.
J'ai bien aimé profité des fins d'après midi pour m'imprégner des lieux, pour observer, méditer et aussi pour reposer le corps en plus de la nuit de repos.
J'ai toujours marché tranquillement, persuadé que je n'irai pas plus loin en marchant plus vite. Je ne savais pas où j'allais bivouaquer exactement mais je choisissais soigneusement les emplacements et ce n'était jamais n'importe où.
Je n'ai pas aimé les longueurs goudronnées, la traversée cancéreuse d'Auron et la montée finale sur Valdeblore.
Des chiffres:
Temps moyen par jour (qui inclut les arrêts et les casse-croûtes d'environ 20 à 30 min) : 8 h 35
Dénivelé positif journalier moyen : 1453 m Dénivelé positif max : 2220 m
Dénivelé négatif journalier moyen : 1526 m Dénivelé négatif max : 2600 m
De Larche à Menton, il y aurait 184 km de sentier auxquels il faut rajouter entre 65 et 70 km de La Roche de Rame à Larche.
Cela fait donc une randonnée d'environ 250 km avec une trentaine de cols pour rejoindre la mer et un dénivelé total de 16000 m. (A titre de comparaison, le GR 54 Tour de l'Oisans fait 240 km pour 14 000 m)
Je me réveillais vers 6 h pour un départ vers 7 h dans la première partie puis avec le réchauffement je me levais 1/2 heure plus tôt.
Difficulté physique :
A la fin de la première étape, parce que justement c'était la première (le sac avait aussi son poids maxi), avec en plus l'apparition d'une douleur qui ne me faisait pas marcher normalement, j'étais relativement fatigué.
La fin d'étape sur St Etienne, la dernière montée sur Valdeblore et la descente sur Sospel où il m'a manqué 1 ou 2 l d'eau, ont été les plus pénibles en raison de la chaleur et d'un manque d'altitude auxquels je suis peu habitué.
Tout le reste n'était que de la fatigue saine et normale dans l'action en montagne.
J'arrivais ainsi en très bonne forme physique à mes bivouacs hormis une lassitude normale dans les pieds.
Ce Gr 5-52 dans ce sens n'est pas particulièrement difficile ou exigeant physiquement si on n'enchaîne pas trop dans la même journée. Certaines descentes sont longues mais les montées sont assez courtes sauf celle de Crousette.
L'hydratation :
Essentielle, mon repère était d'avoir envie d'uriner clair toutes les 20-30 minutes en montée ou en descente. Je buvais à la pipette une ou deux gorgées toutes les 7-10 minutes. 3-4 l pendant la marche. Aucun problème de tendinite ou autre aux genoux (sauf un petit tiraillement au début qui a disparu).
Sur ce Gr, l'eau est omniprésente début juillet, sauf entre le pas du Diable et Sospel, qui peut vite s'apparenter à une traversée de chameau en plein désert s'il fait chaud. J'ai fait cette étape avec moins de 2,5 l que j'ai dû rationner, il en fallait le double.
Dans le doute, j'ai utilisé en tout 4 pastilles d'aquatabs (au très mauvais goût de chlore) pour boire l'eau des torrents.
Le matériel:
Je n'ai jamais pensé au sac. Le Talon 33 est très confortable, il est complètement rempli avec 5 jours de nourriture et 1,5 l d'eau. J'estime son poids à 8,5 kg maxi en moyenne par jour. On peut faire mieux et comme tout MUL j'y travaille. J'avais confort, sécurité et marge mais vu les conditions rencontrées, un duvet moins chaud et un tarp auraient sans doute suffit. Il faut que je teste d'autre matériel...devenir MUL prend du temps.
J'ai terminé avec une journée de nourriture d'avance, ce qui est une marge minimum en cas de détour ou de très mauvais temps.
Faire ce GR en MUL ce n'est pas aller plus vite en marchant plus vite c'est aller plus vite en marchant plus longtemps avec un sac qui se fait oublier tout en profitant de tout.
J'ai brûlé environ 400 ml (330 g) d'alcool en 10 jours.
Une seule chose ne m'a jamais servie : la petite frontale !
A part 3 bivouacs consécutifs à 0° C ou un peu moins, la température était douce mais inférieure à 10 °C sauf à Sospel où j'eus droit à 19 °C à l'aube.
Tarptent Contrail : Testée depuis longtemps maintenant (mais pas vraiment sous la bonne tempête ni sous la grêle), c'est un bijou de 700 g avec tapis de sol et moustiquaire fermée intégrés. Aussi vite montée que pliée. J'ai fort apprécié sa moustiquaire dans la vallée des Merveilles. Je laissais en général le devant ouvert mais, à part une fois ou deux, j'ai toujours eu de la condensation (mais pas extrème comme à l'automne) que j'essuyais avec ma serviette (qui séchait sur le sac la journée). Je n'ai jamais quitté le camp au soleil et donc toujours plié la toile bien humide, elle devait prendre du poids.
Mon sursac maison est à revoir : trop petit pour englober le sac pendant la marche sous la pluie. (En faire un en silnylon ?)
Nourriture :
J'ai fini en grande forme, j'ai dû perdre 1 ou 2 kg mais rien de significatif. Je n'ai jamais eu faim ni manqué, j'ai toujours bien mangé.
Un ami boucher m'avait préparé des portions (en tranches) de viandes de Grison et de jambon cru en plastique sous vide.
Lors de mon ravitaillement à St Etienne de Tinée, j'ai acheté un saucisson, du lait en poudre, des céréales, des sachets de nouilles chinoises et de soupe Royco et du pain de mie.
A St Sauveur de Tinée, ayant terminé mes 400 g de fromage, j'en ai racheté. Il a pris un coup de chaud par la suite tout comme le chocolat qui, malgré mes précautions, m'a causé plusieurs ennuis en fondant. Va falloir trouver autre chose l'été.
Voilà j'en termine enfin avec ce CR un peu lourd je sais…
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#24 26-07-2009 20:41:11
- Basi
- Marmotte Utopique de Laboratoire
- Lieu : Rhône-Alpes-Auvergne
- Inscription : 28-05-2008
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
Je ne trouve pas ton CR lourd, bien au contraire, il est complet et plein d'informations utiles. Merci pour ce débriefing très instructif. J'aimerais bien faire ce parcours un jour (j'avais prévu de faire une partie du GR5 plus au nord, Léman-Briançon pour cet été, et la suite jusqu'à Menton l'année prochaine, mais j'ai dû reporter malheureusement). Alors ce genre de CR assez complet m'intéresse ! Encore bravo pour ton périple, et merci.
Dernière modification par Basi (26-07-2009 20:42:30)
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#25 26-07-2009 22:06:17
- didoenrando
- + CUL que MUL !
- Lieu : toujours en altitude...
- Inscription : 11-05-2008
Re : GR5-52 : de La Roche de Rame à Menton
La plage bien méritée : j'ai viré tout le monde pour la photo…faut pas déconner
viré tout le monde ! mouais c'est ça... et la p'tite en rose a gauche c'est un oubli ?!!
en tous les cas encore bravo pour ce récit très complet.
je n'aurai pas le courage d'en faire autant.
tu prends des notes je suppose ?
j'en avais pris l'année dernière mais cette année je fais de mémoire et forcement c'est moins complet.
dans le doute, descends, forcement t'arriveras en bas !
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