[Récit + liste] Vallée des Merveilles et Mont Bego (juin 2016)

Maati · 19-08-2016 23:57:02

Allez, comme j'ai pas grand-chose à faire en ce moment et que je ne peux pas marcher, je partage cette petite randonnée dans la vallée des Merveilles (Mercantour) effectuée en juin dernier, car le coin vaut le détour. J'espère que mon retour de terrain sera digne d'RL

Jour 1 : marche d’approche (http://www.openrunner.com/index.php?id=6221182)
Dénivelé + : 1500 m

Je pars de la gare de Fontan. J'ai prévu une marche d'approche d'une demi-journée environ pour rejoindre la vallée des Merveilles.

Je traverse des bois d'essences variées, châtaigniers, chênes, pins méditerranéens. Le chemin que j'emprunte n'est pas un GR mais il est balisé. Il n'a sans doute pas beaucoup été emprunté cette année, il est par endroit étouffé par de grandes herbes, ce que je vois d’un mauvais oeil – et j'ai raison : après un passage particulièrement humide et herbeux, je suis couvert d'au moins une vingtaines de tiques !

Après les forêts, les pâturages : la montagne ! Il est 19h00 environ quand il commence à pleuvoir. Je commence à ressentir la fatigue. J’avais prévu de dormir au lac Jugal, à 2172 mètres mais un peu avant, vers 1900 mètres, j’aperçois un minuscule petit refuge adossé à un rocher, sous la crête des conques. Son aménagement est sommaire : un âtre, une planche faisant office d’étagère, quelques clous plantés dans la porte en guise de porte-manteaux. Au sol, c’est une dalle en béton parsemée de petites crottes, sans doute le lieu est-il habité à l’année... Le sol est humide, une évacuation a été creusée dans le mur. Comme il a un certain charme, je m’y installe.

Je dîne (semoule épicée agrémentée de dés de saucisses sèches) et je me couche vers 22h00. La nuit ne sera pas terrible car vers 1h00 je me réveille un peu refroidi. Mon matelas n’est pas suffisant pour isoler du béton. Ma couette L500 que j’ai ressortie après l’avoir longtemps mise de côté au profit d’un quilt 250, est trop chaude et j’ai à la fois chaud au-dessus et froid en-dessous.

Jour 2 : Mont Bego, vallée des merveilles (http://www.openrunner.com/index.php?id=6221221)
Dénivelé + : 1700 m
Dénivelé - : 1380 m

Je me réveille à l’aube, vers 5h30. Il fait beau et le temps est doux. Je petit déjeune et je pars à 6h45. Sur le chemin, je croise une adorable hermine pas du tout farouche : je marque un temps d’arrêt pour l’observer et plutôt que de se cacher, elle vient vers moi et semble intrigué par ma présence. elle me jauge à un mètre de distance. Comme elle est très vive, je ne réussis pas à le photographier.

Je passe devant le lac Jugal une heure après mon départ et monte ensuite vers le Pas de Colle Rousse, à 2261 m. La vue est magnifique et il fait très beau. Je profite qu’il y ait du soleil pour installer le panneau solaire Lumtrack récemment acquis sur le haut de mon sac. Je n’en ai pas vraiment besoin pour cette courte randonnée mais je l’ai emporté pour le tester dans l’éventualité d’une randonnée au long cours à venir.

Je descends ensuite vers le refuge des Merveilles.

1h15 plus tard j’y parviens. Plusieurs personnes sont là. Il y a des 4x4 qui y accèdent par un chemin large qui vient du lac des Mesches. Le refuge ouvrira le lendemain et on réceptionne des chargements apportés par un hélicoptère qui, toute la matinée, fera la navette avec la vallée. Je me renseigne sur le Mont Bego. Un type me demande le temps que j’ai mis pour arriver du Pas de Colle Rousse et évalue à 2h00 la durée de mon ascension. Il n’est que 9h00, je me lance. Mais ce sera plus long que prévu ! Je commence par m'égarer au départ car le chemin n'est pas très balisé et les cairns peu visibles (lire l'explication de rhafiki). Même si la direction générale est facile à suivre (il faut monter), le GPS me sera utile pour rectifier ma trajectoire, d'autant que le hors piste est beaucoup plus fatigant que de suivre un sentier même sommairement tracé.

Je ne sais pas si c'est l'effet de l'altitude mais je trouve l’ascension très éprouvante. Je m'arrête tous les 20 m pour reprendre mon souffle, j'ai l'impression d'être cardiaque et cela m’énerve. Un moment je m'emporte intérieurement contre ma vanité. Pourquoi avoir tenté cette ascension alors que (1) je ne l'avais pas programmée ; (2) je n'ai pas d'attirance particulière pour les sommets ; (3) on annonce de la pluie l’après-midi. Finalement après 3 bonnes heures de montée, j’arrive au sommet. La vue est minérale, avec un versant oriental très abrupt.

De gros nuages limitent les perspectives mais la vue sur le Mont du Grand Capelet (2938 m), à l’ouest, est admirable. Au sommet du Bego (2876 m), quelques rochers attirent mon attention. Ils sont couverts de milliers de petites taches couleur rouille observées nulle part ailleurs. S’agit-il d’’impacts de foudre ?

Le temps semble stable. Bien que nuageux, le ciel n’est pas vraiment menaçant, je déjeune tranquillement avant de regagner le refuge des Merveilles. Je l’atteins après 1h30 de descente.

Je m’engage ensuite dans la fameuse vallée des Merveilles. Merveilleuse car admirable, certes, mais peut-être surtout parce que surnaturelle : la vallée tient son nom des milliers de gravures rupestres qui s’y trouvent. Les plus anciennes – et les plus fameuses – datent de l’âge de bronze (3000 ans avant JC) et représentent des animaux, des armes et des anthropomorphes. Comme elles sont disposées autour du mont Bego, on dit qu'il était sacré et vénéré, notamment en raison de l’impressionnante activité orageuse en son sommet. (Je renvoie à Wikipédia pour un complément d’information )

Dans la vallée, au début, je ne vois aucune gravure, rien que des rochers. Mais au bout d’une demi-heure, je croise un garde du Mercantour à qui je fais part de ma déception. Il me parle longuement des gravures et m’apprend à les repérer. Il faut avoir l’oeil car elles n’ont rien de monumentales et sont, pour la plupart, très petites, quelques centimètres à peine. Il me montre aussi une de ses trouvailles, un bas-relief représentant une marmotte un peu plus grande que nature. La marmotte en question est cachée dans la photo ci-dessous, trouvez-la !

Après avoir discuté une demi-heure avec le garde du parc, je poursuis ma route.

Après la baisse de Valmasque, à 2549 m, le paysage change. Le vert se raréfie, la roche et la neige domine, l’herbe est encore brûlée par l’hiver. Je dois traverser de longs passages enneigés, parfois impressionnants par exemple lorsqu’ils surplombent les lacs que je longe (le lac du Basto et surtout le lac noir). Une glissade et c'est le plongeon ! mais ce n'est pas vraiment dangereux car le passage est bien marquées, il me suffit de mettre mes pas dans ceux de mes prédecesseurs, et les bâtons apportent une vraie sécurité.

La neige est légèrement rousse, j’imaginais que c’était en raison de la géologie ferrugineuse du massif mais rhafiki explique ci-dessous qu'il s'agit en fait d'une algue, la Chlamydomonas, qui se développe lors de la fonte de la neige.

Est-ce parce je suis fatigué ? est-ce la crainte des orages ? toujours est-il que je profite assez peu cette portion de ma randonnée alors qu’objectivement, l’endroit est magnifique. Un peu avant 19h00, j’arrive au refuge de Valmasque à côté duquel un bouquetin lèche tranquillement un pain de sel. Le gardien est en train de dîner en famille, sans doute pour fêter l’ouverture le lendemain. Il m’indique quelques sites pour bivouaquer. J’en choisi un à 200 m du refuge avec une vue pas trop mal sur le lac vert.

Jour 3 : retour par le lac des Mesches (http://www.openrunner.com/index.php?id=6221257)
Dénivelé + : 560 m
Dénivelé - : 1370 m

Cette seconde nuit sera inconfortable encore, cette fois parce que quelques bestioles (peut-être ces espèces de petites araignées trapues qu’on voit parfois) m’ont copieusement piqué. A l'aube, je me lève, je déjeune, j’observe un moment quelques bouquetins qui traînent encore autour du refuge et je file vers 6h45, comme la veille.

La journée sera facile, avec essentiellement de la descente et des sentiers larges et bien dessinés. Une journée de repos, en somme – à part pour un de mes genoux qui n’a pas apprécié mes excès de la veille. Comme mes Trails (Salomon) m’ont fait un peu mal en fin de journée, je mets mes FiveFingers. A peine ai-je fait cent mètres que je regrette de ne pas les avoir mises la veille, tant elles sont confortables. J’éprouve un énorme plaisir, ludique et presque enfantin, à marcher et sautiller avec. Le paysage est enchanteur. Je longe une rivière aux rives verdoyantes (la Valmasque je pense), où affluent de nombreux torrents et cascades. je crois encore quelques marmottes qui sifflent à mon approche.

J’avance vite, très vite et bientôt je prends conscience que j’aurai fini mon parcours bien avant l’heure prévue. J’avais envisagé de bivouaquer entre le refuge de Fontanalba et celui des Merveilles, en bouclant le parcours et redescendre le lendemain sur Fontan, mais ayant décidé de ne pas repasser par le même chemin qu’à l’aller, je compte bifurquer vers le lac des Mesches et descendre, bivouaquer dans les environs, et rentrer sur Saint-Dalmas-de-Tende demain.

Vers 11h30, je suis déjà parvenu au refuge de Fontanalba, il ne me reste plus que 2 heures de route avant le lac des Mesches. Je commence à envisager un retour anticipé motivé d’une part, par l’annonce faite par une garde du Mercantour croisée peu après le refuge de Fontanalba, d’une forte pluie quasi inéluctable, et d’autre part, par la perspective de visiter le Musée Chagall à Nice. Je presse le pas.

Passé la baisse de Vallauretta, je descends dans des pâturages, j’alterne course et marche rapide. Bientôt, le sentier longe une rivière, la Minière, et se transforme en large piste. En aval du lac de la Minière, je rencontre une fille qui justement, rejoint sa voiture. Elle me conduira à la gare de Saint-Dalmas.

Fin de mon périple merveilleux

Poids	Équipement	Modèle
3764	Total dans le sac (hors vivres)

529	Portage
430	Sac à dos	KS ultralight Isua (KS 50)
034	Banane	Greenhermit 2 l
042	Sac étanche (couette)	Sea-to-Summit 13 l
023	Sac étanche (vivres)	Greenhermit 3 l

600	Abri
430	tarp	Arklight Design X-tarp
052	8 sardines	Vargo (UL x 6, Nail stakes x 2)
040	Hauban, housse	Arklight Design
011	Moustiquaire de tête	Sea-to-Summit Nano
067	tapis de sol	Polycree

960	Couchage
210	Matelas	ThermaRest RidgeRest Classic 120 cm
750	Couette	Cumulus CSC L500

838	Vêtements
246	Veste duvet	Platon Flat
195	Polaire légère	Quechua
058	Tour de cou polaire	Quechua
159	Raincut	Quechua
180	FiveFingers	Vibram

142	Cuisine
075	Popote	Toaks 550 ml
010	P3RS	DIY
016	Récipient pour l'alcool	bouteille 33 cl
028	Couteau	Opinel n°6
003	Cuiller	en plastique recoupée
010	Briquet	Bic

070	Hygiène
070	Hygiène	Savon, brosse à dent, dentifrice, tire-tique, PQ, ziplock leave no trace

377	Sécurité
132	Smartphone	Samsung S4 mini, coque et verre minéral
080	Powerbank + câble USB	Lumtrack
165	Chargeur solaire	Lumtrack (pour test)

248	Divers
032	lunette de soleil et étui
102	Porte-monnaie
032	Passeport
010	Lampe	Nitecore Tube 45
172	Liseuse	Kobo Aura

Edit: corrections factuelles, précisions, coquilles, mise à jour de la liste.

Dernière modification par Maati (22-08-2016 12:37:33)

einganien · 20-08-2016 08:48:05

Slt Maati,

De loin sur la photo, je croyais que ton SaD était un G4 de GG.
Sympa ton récit, depuis le temps que je veux faire la vallée des merveilles

J'ai bien compris aussi ton moment de solitude lors de ton ascension, avec des questions plein la tête sur le pourquoi du comment d'aller là alors que c'était pas prévus, le temps qu'il va faire, la fatigue, le sentier non balisé... j'ai eu ces moments là...
L'imprévue mentale

Tes coups de froid la nuit me font revenir à la petite discussion qu'il y a eu sur le poids du couchage lors de mon dernier récit.
J'emporte toujours ma double mousse platazote (2mx1m - 250g) qui fait sans doute double emploi, mais qui m'a énormément isolé lors des nuits humides.
Polycree et matelas 120, je veux bien, c'est hyper léger (je testerais un jour, c'est sûr) mais bon, a 3000 sur un sommet, je signe un contrat de sponsoring chez Haagen-dazs

Maati · 20-08-2016 11:41:37

Salut einganien,

Merci pour ton retour !

De loin sur la photo, je croyais que ton SaD était un G4 de GG.

C'est un prototype qu'avait réalisé Kinpu San il y a 2 ans, j'ai mis un peu de temps à comprendre comment le charger mais maintenant que j'ai pigé quelques trucs, j'en suis complètement fan.

Sympa ton récit, depuis le temps que je veux faire la vallée des merveilles
J'ai bien compris aussi ton moment de solitude lors de ton ascension, avec des questions plein la tête sur le pourquoi du comment d'aller là alors que c'était pas prévus, le temps qu'il va faire, la fatigue, le sentier non balisé... j'ai eu ces moments là...
L'imprévue mentale

Oui du coup je suis allé lire tes deux récits récents (je lis les retours en différé en général, quand je prépare une rando), ils sont super !

Sur la fatigue, j'ai une hypothèse : en ce qui me concerne, je bourrine parce que j'adore ça en fait, c'est ce que j'aime dans la randonnée en solo, aller à son rythme ou au-delà. J'y vais plus cool quand on est plusieurs (en général avec ma compagne).

Tes coups de froid la nuit me font revenir à la petite discussion qu'il y a eu sur le poids du couchage lors de mon dernier récit.
J'emporte toujours ma double mousse platazote (2mx1m - 250g) qui fait sans doute double emploi, mais qui m'a énormément isolé lors des nuits humides.

Au niveau poids ça va, mais 250 g de plastazote, quel encombrement ! j'aime bien que mon sac soit petit, discret, sans rien qui dépasse ni qui trahisse mon intention de bivouaquer (surtout en plaine).

Polycree et matelas 120, je veux bien, c'est hyper léger (je testerais un jour, c'est sûr) mais bon, a 3000 sur un sommet, je signe un contrat de sponsoring chez Haagen-dazs

Oui j'ai vu que tu étais assez maximaliste sur ce point

Mon équipement de base c'est ridgerest 120 + quilt 250. Avec quelque vêtements (bonnet, tour de cou), ça me convient à partir de 5°c environ dans à peu près toutes les conditions rencontrer jusque là. Souvent, j'ai même trop chaud. Là, je suis sorti de mes habitudes et je n'ai pas une très grande expérience du bivouac en montagne. J'ai pris la couette à cause de l'altitude (relative), pour le cas où il aurait gelé. J'aurais dû prendre mon Thermarest Neoair X-lite S qui est très isolant mais que je n'utilise plus pour des raisons de confort et de polyvalence. Il aurait été plus adapté mais je n'avais pas prévu de dormir sur du béton !

Le matelas court ne me gêne absolument pas. Souvent, je mets mon sac sous les pieds (ou rien si le terrain est naturellement isolant).

De toute façon, je suis résigné à ce que la qualité de mon sommeil soit aléatoire. Je passe de bonnes nuits 1 fois sur 3. Déjà, s'il y a du bruit (vent, pluie), je dors mal. Mais bizarrement je ne suis jamais fatigué le lendemain. Je suppose que je compense la mauvaise qualité de sommeil par la quantité ; me couchant en général tôt, je dors assez longtemps. En bref, ça me convient bien et je suis content d'avoir un poste abri-couchage à 1300 g

(ma liste "sèche" 3 saisons tourne actuellement autour de 3400 g)

Maati · 20-08-2016 11:43:52

PS : je m'aperçois qu'il manque quelques items dans ma liste (2 bouteilles d'1 litre, une petite poche à eau et un filtre Sawyer, un tour de cou). Pour cette rando, elle devait tourner à 4 kg hors consommable plutôt...

Edit : reformulation

Dernière modification par Maati (20-08-2016 11:47:37)

einganien · 20-08-2016 13:50:44

Maati a écrit :

Salut einganien,
Merci pour ton retour !
De loin sur la photo, je croyais que ton SaD était un G4 de GG.
C'est un prototype qu'avait réalisé Kinpu San il y a 2 ans, j'ai mis un peu de temps à comprendre comment le charger mais maintenant que j'ai pigé quelques trucs, j'en suis complètement fan.
Sympa ton récit, depuis le temps que je veux faire la vallée des merveilles
J'ai bien compris aussi ton moment de solitude lors de ton ascension, avec des questions plein la tête sur le pourquoi du comment d'aller là alors que c'était pas prévus, le temps qu'il va faire, la fatigue, le sentier non balisé... j'ai eu ces moments là...
L'imprévue mentale
Oui du coup je suis allé lire tes deux récits récents (je lis les retours en différé en général, quand je prépare une rando), ils sont super !
Sur la fatigue, j'ai une hypothèse : en ce qui me concerne, je bourrine parce que j'adore ça en fait, c'est ce que j'aime dans la randonnée en solo, aller à son rythme ou au-delà. J'y vais plus cool quand on est plusieurs (en général avec ma compagne).
Tes coups de froid la nuit me font revenir à la petite discussion qu'il y a eu sur le poids du couchage lors de mon dernier récit.
J'emporte toujours ma double mousse platazote (2mx1m - 250g) qui fait sans doute double emploi, mais qui m'a énormément isolé lors des nuits humides.
Au niveau poids ça va, mais 250 g de plastazote, quel encombrement ! j'aime bien que mon sac soit petit, discret, sans rien qui dépasse ni qui trahisse mon intention de bivouaquer (surtout en plaine).
Polycree et matelas 120, je veux bien, c'est hyper léger (je testerais un jour, c'est sûr) mais bon, a 3000 sur un sommet, je signe un contrat de sponsoring chez Haagen-dazs
Oui j'ai vu que tu étais assez maximaliste sur ce point
Mon équipement de base c'est ridgerest 120 + quilt 250. Avec quelque vêtements (bonnet, tour de cou), ça me convient à partir de 5°c environ dans à peu près toutes les conditions rencontrer jusque là. Souvent, j'ai même trop chaud. Là, je suis sorti de mes habitudes et je n'ai pas une très grande expérience du bivouac en montagne. J'ai pris la couette à cause de l'altitude (relative), pour le cas où il aurait gelé. J'aurais dû prendre mon Thermarest Neoair X-lite S qui est très isolant mais que je n'utilise plus pour des raisons de confort et de polyvalence. Il aurait été plus adapté mais je n'avais pas prévu de dormir sur du béton !
Le matelas court ne me gêne absolument pas. Souvent, je mets mon sac sous les pieds (ou rien si le terrain est naturellement isolant).
De toute façon, je suis résigné à ce que la qualité de mon sommeil soit aléatoire. Je passe de bonnes nuits 1 fois sur 3. Déjà, s'il y a du bruit (vent, pluie), je dors mal. Mais bizarrement je ne suis jamais fatigué le lendemain. Je suppose que je compense la mauvaise qualité de sommeil par la quantité ; me couchant en général tôt, je dors assez longtemps. En bref, ça me convient bien et je suis content d'avoir un poste abri-couchage à 1300 g
(ma liste "sèche" 3 saisons tourne actuellement autour de 3400 g)

Je sais très bien que j'ai des progrès à faire du coté du poids de mon bivouac.
Le souci, c'est que j'arrive plus souvent à des températures négatives que les 5 degrés ou 10 degrés de certains récits.
Je ne veut pas bruler les étapes et pas me démunir d'un coup.
Je suis en train d'essayer de trouver un compromis à mon bivy qui est un peu lourd mais qui me permet de dormir n'importe ou !

rhafiki · 21-08-2016 20:46:43

Salut j'en profite pour t'amener quelques réponses. Pour les couleurs sur la neige c'est une algue qui s'appelle Chlamidomonas qui se développe fortement lors de la fonte de la neige.

Pour ce qui est du sentier pour le Bego il n'est pas balisé car c'est sur une zone en coeur de parc national et une zone archéologique ou le hors sentier est interdit. Bien sur il y a une tolérance pour faire certains sommets (Bégo, Capelet par exemple que je viens de faire aujourd'huid 'ailleurs) d'ou le fait que ce soit pas super bien balisé car il n'y a aucun travail de la part du parc pour entretenir ses passages.

D'ailleurs si certains ont des questions sur les Merveilles ou un peu sur ce secteur je fini un contrat saisonnier donc je peux partager quelques infos.

Dernière modification par rhafiki (21-08-2016 20:46:56)

Maati · 21-08-2016 21:22:57

Salut rhafiki,
Merci pour ces informations !
J'intègre dans mon récit un pointeur vers ton message à des fins rectificatives
J'avais vu en effet les chemins interdits au public en montant au Bego. D'ailleurs, tu sais ce que sont ces petites tâches brunes sur le sommet ? mon hypothèse que ce serait des impacts de foudre est-elle pausible ? (voir cette photo)

florencia · 21-08-2016 23:03:43

Merci Maati pour ton retour

Ouch, 8 Go en une semaine, moi qui pensait avoir abusé en achevant ma carte Sd de 16 Go pile le dernier jour, après 6 semaines de rando

Merci rhafiki pour l’algue et son pigment rouge.
Cet été, je m'étais justement interrogée sur cette intriguante couleur rougeâtre, assez prononcée par endroit. Mon imagination, elle, me faisait croire à des traces sanguinolentes

Ça rend pas trop en photo, mais en vrai et de près, c’était assez gore sur une longue distance

Flo

ester · 22-08-2016 10:34:32

Bonjour Maati,

Au sujet de ta nuit sur le béton de la cabane...

Maati a écrit :

La nuit ne sera pas terrible car vers 1h00 je me réveille un peu refroidi. Mon matelas n’est pas suffisant pour isoler du béton. Ma couette L500 que j’ai ressortie après l’avoir longtemps mise de côté au profit d’un quilt 250, est trop chaude et j’ai à la fois chaud au-dessus et froid en-dessous.

Je te renvoie le conseil qu'on m'avait fait ici et qui m'a vraiment bien aidée. La priorité, c'est une très bonne isolation thermique au sol.
Encore plus sur le béton, qui est un des pires sols pour le froid.

Le lac des Mesches ? Le lac où les Denq ont imaginé leur Toutenmesh ?

Merci pour le retour !

einganien · 22-08-2016 10:44:02

florencia a écrit :

Merci Maati pour ton retour
Ouch, 8 Go en une semaine, moi qui pensait avoir abusé en achevant ma carte Sd de 16 Go pile le dernier jour, après 6 semaines de rando
Merci rhafiki pour l’algue et son pigment rouge.
Cet été, je m'étais justement interrogée sur cette intriguante couleur rougeâtre, assez prononcée par endroit. Mon imagination, elle, me faisait croire à des traces sanguinolentes
https://www.randonner-leger.org/forum/u … -08-16.jpg
Ça rend pas trop en photo, mais en vrai et de près, c’était assez gore sur une longue distance
Flo

C'est Shinning votre truc !!

bruno7864 · 22-08-2016 10:54:39

Salut Maati,

une bien belle balade qui me fait regretter d'avoir toujours tracé droit au sud lorsque je suis passé par là, alors qu'il y a tant de belles choses à y découvrir. En tout cas merci de l'avoir partagé

Pour le bivouac n'isoler du sol que le haut du corps a mi saison lorsque le sol est encore frais n'est pas génial , un matelas pleine longueur serait mieux. Pour toi qui souhaites ne pas être trop encombré par le volume, un gonflable ou autogonflant serait pas mal.

rhafiki · 22-08-2016 12:22:08

Pour les points sur le rocher au sommet je ne sais pas mais je vais voir avec mes collègues voir si ça parle à quelqu'un.

Sinon pour les sentiers interdits il est possible de les empreinter avec un guide agréé par le parc, c'est pas super chère et la visite est super intéressante.

D'ailleurs si vous trouvez que dans le coeur de parc il y a des soucis au niveau des sentiers hésitez pas à faire un petit retour (panneaux cassés, passage dangereux/mal entretenu) accompagné d'une petite photo je ferais suivre.

SionBhravi · 22-08-2016 20:02:42

Maati a écrit :

vers 1900 mètres, j’aperçois un minuscule petit refuge adossé à un rocher, sous la crête des conques. Son aménagement est sommaire : un âtre, une planche faisant office d’étagère, quelques clous plantés dans la porte en guise de porte-manteaux. Au sol, c’est une dalle en béton parsemée de petites crottes, sans doute le lieu est-il habité à l’année... Le sol est humide, une évacuation a été creusée dans le mur. Comme il a un certain charme, je m’y installe.

Arf, je l'ai squattée il y a 1 mois...

Dernière modification par SionBhravi (22-08-2016 20:03:56)

Maati · 23-08-2016 15:01:44

Merci de vos conseils / commentaires ! C'est sympa d'être lu

Oui en plus je SAVAIS que le béton est le pire sol possible (lu par ici)... Clairement j'étais fatigué, il pleuvait par moment : j'ai manqué de jugement. J'aurais dû faire l'effort de planter mon tarp. J'ai eu la flemme. En plus, ça m'amusait de dormir dans un refuge. Le lendemain, j'ai vu derrière un amas de ferraille qui ressemblait à un sommier tout défoncé (?), le refuge était peut-être en cours de restauration, il y avait une petite fuite dans le toit. Au passage, @SionBhravi, j'espère que j'ai bien tout laissé en ordre

Avec mon couchage (souvent le quilt), ça m'arrive de temps en temps d'avoir froid la nuit en mi-saison en effet, mais ça vient rarement du sol, plutôt un mauvais emplacement (trop près de l'eau par exemple) ou un courant d'air mal maîtrisé, le bonnet qui tombe, etc. Le ridgerest est quand même très efficace. Là, allant en montagne (mais pas très haut, j'ai pensé que sortir la couette suffirait. J'ai bien un gonflable très isolant (Neoair) mais je n'aime pas son confort de baudruche et le matelas mousse m'est nécessaire pour armaturer mon sac à dos...

ester · 23-08-2016 16:24:38

Bonjour Maati,

Entre le refuge et l'abri, j'aurais aussi choisi le refuge... Même en arrivant tôt, en forme et par beau temps.
C'est une histoire de goût.

Maati a écrit :

Le ridgerest est quand même très efficace.

Je souligne le "très" pour relativiser...

Ridge Rest classic - RV 2.6
Neoair Xlite régular - RV 3.2
Neoair Xlite woman - RV 3.9
Neoair Xtherm regular - RV 5.7

Maati a écrit :

le matelas mousse m'est nécessaire pour armaturer mon sac à dos...

Moi aussi je croyais que le sitpad était nécessaire, jusqu'au jour où j'ai essayé sans...
As-tu essayé sans ?
Simplement en remplissant ton sàd différemment ?

marcheur75 · 23-08-2016 16:30:56

Comme tu le dis Maati dans le message 3, le NeoAir t'aurais permis, je pense, de mieux dormir sur le béton de la cabane. J'utilise aussi une couette, mais avec un NeoAir women. Je n'ai jamais eu froid sur le ciment.

Un élément que je ne vois pas dans ta liste, mais dont tu parles : le bonnet. Pour un poids, un encombrement et un prix dérisoires, il apporte chaleur et confort. J'ai l'impression que ta liste n'est pas complète (limitée au contenu du sac à dos, sans tenir compte des vêtements que tu portes ?).

Je crois que l'on a toujours plus froid dans les cabanes que sous nos abris, surtout si il faut dormir à même le sol en béton, souvent dans les courants d'air. Le fait d'y cuisiner au bois dans son réchaud apporte un certain élément de confort, bien entendu très faible et ponctuel.

Pas de sympathique petit mulot pour te tenir compagnie ?

Dernière modification par marcheur75 (23-08-2016 16:31:33)

Maati · 24-08-2016 00:34:07

Hello

ester a écrit :

Maati a écrit :
Le ridgerest est quand même très efficace.
Je souligne le "très" pour relativiser...
Ridge Rest classic - RV 2.6
Neoair Xlite régular - RV 3.2
Neoair Xlite woman - RV 3.9
Neoair Xtherm regular - RV 5.7

Heu oui... heu... disons, pour une mousse légère... #GrosseMauvaiseFoi

ester a écrit :

Maati a écrit :
le matelas mousse m'est nécessaire pour armaturer mon sac à dos...
Moi aussi je croyais que le sitpad était nécessaire, jusqu'au jour où j'ai essayé sans...
As-tu essayé sans ?
Simplement en remplissant ton sàd différemment ?

Alors en effet, j'ai un temps utilisé un bout de plastazote plié et plaqué dans le dos pour structurer mon sac et ça ne marchait pas très bien. C'est fredlafouine et Kinpu San qui m'ont dit de rouler un matelas dans le sac et c'est vrai que ça a vraiment changé mon portage. Cela dit, j'ai pas mal optimisé ma liste depuis et le confort vient sans doute aussi que je porte moins qu'avant. Je pourrais essayer de revenir au gonflable mais (1) ils me paraissent tous super lourds sauf le Xilite Small (qui pèse 210 g, comme ma mousse) mais dont (2) je me suis lassé ; je trouve commode d'avoir un tube dans le sac pour le remplir et farfouiller dedans, et j'utilise le matelas comme une poche intérieure pour ranger des choses fragiles comme ma liseuse.

Mais le gros défaut du matelas roulé, c'est que ça prend beaucoup de place dans le sac.

Un copain m'a prêté un matelas autogonflant qui à mon avis est plus à mon goût que le xlite niveau confort mais le poids et le volume de la bête m'effraie...

Maati · 24-08-2016 00:47:37

marcheur75 a écrit :

Un élément que je ne vois pas dans ta liste, mais dont tu parles : le bonnet. Pour un poids, un encombrement et un prix dérisoires, il apporte chaleur et confort. J'ai l'impression que ta liste n'est pas complète (limitée au contenu du sac à dos, sans tenir compte des vêtements que tu portes ?).

Oui ma liste est peut-être un peu incomplète, je l'ai faite de mémoire à partir de ma liste "générique" - j'ai bien un bonnet à 30 g que j'emporte très souvent mais là, je l'ai remplacé par un tour de cou à 57 g avec un cordon qui tient beaucoup mieux sur la tête. Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu froid au cou. De toute façon, c'est vraiment au niveau du dos que j'étais inconfortable, j'ai essayé de dormir sur le côté pour minimiser la zone en contact avec le matelas mais c'était trop dur pour être confortable au niveau de la hanche (os iliaque ?)

marcheur75 a écrit :

Je crois que l'on a toujours plus froid dans les cabanes que sous nos abris,

Ah bah ça je ne savais pas mais c'est vrai que j'y réfléchirai à 2 fois la prochaine fois, sauf si j'ai un meilleur R-value.

surtout si il faut dormir à même le sol en béton, souvent dans les courants d'air. Le fait d'y cuisiner au bois dans son réchaud apporte un certain élément de confort, bien entendu très faible et ponctuel.

J'ai le souvenir d'un très confortable refuge dans les Vosges, en hiver, qui avait un plancher, un poêle et du bois en réserve, c'était royal - malgré le gel et un matelas ridicule (un matelas bleu classique comme on n'en fait plus je crois), je n'avais pas eu froid sauf au bout du nez

Pas de sympathique petit mulot pour te tenir compagnie ?

Seulement leurs crottes !
Ou alors je dormais quand ils m'ont rendu visite.
Comme quoi j'ai quand même dormi

marcheur75 · 24-08-2016 08:28:33

Il y donc un choix important à faire concernant le matelas. Pour une balade de quelques jours, mal dormir sera probablement sans conséquence. Par contre, pour une longue balade il me semble important de dormir correctement.

Quand je parlais du réchaud à bois, j'évoquais celui du randonneur, pas celui de l'abri (qui d'ailleurs en est souvent démuni).

Maati · 24-08-2016 11:56:23

Oui tu as raison si le sol est froid parce que dans beaucoup de cas, ça va.
Avec ce que j'ai, le mieux me paraît être :

demi Ridgerest pour les pied et Néoair xlite S pour le tronc ? (440 g, pas trop encombrant), ou
plastazote pleine longueur + demi Ridgerest ? (340 g mais encombrant, un peu embarrassant en plaine...)

Oui mais le réchaud à bois ça ne chauffe rien, c'est très éphémère ? Perso, j'aime beaucoup mais je n'en utilise pas si je pars moins de 3-4 jours sauf s'il y a une demande en termes de convivialité

marcheur75 · 24-08-2016 12:26:05

Maati a écrit :

...
Oui mais le réchaud à bois ça ne chauffe rien, c'est très éphémère ? Perso, j'aime beaucoup mais je n'en utilise pas si je pars moins de 3-4 jours sauf s'il y a une demande en termes de convivialité

C'est très subjectif, mais la micro flambée d'un réchaud à bois de bivouac apporte un peu de chaleur lorsque l'on popote le soir, et sa flamme réconforte dans la pénombre de l'abri, les abris étant généralement très sombres. Idem pour le café du matin dans l'abri glacial. Phénomènes que l'on n'a pas avec un réchaud à gaz ou alcool.

Doc · 24-08-2016 12:36:11

plastazote pleine longueur + demi Ridgerest ? (340 g mais encombrant, un peu embarrassant en plaine...)

J'ai pesé mon Ridgerest Classic à 353g en pleine longueur, donc le gain est vraiment ridicule. A moins que le Zlite soit beaucoup plus lourd que le Classic.

Maati · 24-08-2016 13:38:49

Doc a écrit :

plastazote pleine longueur + demi Ridgerest ? (340 g mais encombrant, un peu embarrassant en plaine...)
J'ai pesé mon Ridgerest Classic à 353g en pleine longueur, donc le gain est vraiment ridicule. A moins que le Zlite soit beaucoup plus lourd que le Classic.

Oui mais l'idée était d'augmenter la R-value dans le dos...
Et puis mon Ridgerest est déjà découpé

La solution a minima me semble être de prendre le Neoair S quand il fait froid (tant pis pour le roulis), et de compléter pour les jambes avec les 60 cm restants de mon Ridgerest (110 gr) qui sont suffisants pour armaturer mon SAD. Total : 330 gr et un R-Value de 3,2 en haut, 2,6 en bas. Là, je pense que je suis paré pour 3 bonnes saisons. Cela dit, je le répète, à part cet épisode béton, j'ai jamais eu à me plaindre de mon bout de Ridgerest d'avril à décembre (situations clémentes), sauf mauvais choix d'emplacement donc

thanjuzo · 24-08-2016 23:10:44

rhafiki a écrit :

Salut j'en profite pour t'amener quelques réponses. Pour les couleurs sur la neige c'est une algue qui s'appelle Chlamidomonas qui se développe fortement lors de la fonte de la neige.

Un peu HS, sorry : est-ce qu'il est possible de faire fondre la neige pour la boire, en général et dans le cas de cette algue ?
Si on passe l'eau de fonte dans un sawyer ça doit aller non ?

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